02/07/2021
Étude n°2 : Agité et rebelle 1 Cor 10.1-14 (10 07 21)
Étude n°2 : Agité et rebelle 1 Cor 10.1-14 (10 07 21)
« Cela leur est arrivé à titre d’exemple et fut écrit pour nous avertir, nous pour qui la fin des siècles est arrivée » 1 Cor 10.11
Observons
Le contexte
- Contre quelle tentation des Corinthiens Paul lutte-t-il au ch 8.6-7,9 et 10.14-21 ?
- Pourquoi Paula-t-il limité sa liberté en Christ ? 9.12 et 19-23 ; 10.23-33
Le texte
Délimiter les trois parties du texte en relevant répétitions, temps et sujet des verbes, mots-charnières.
- Quelles ont été les bénédictions divines sur Israël ? Comment le peuple les a-t-il accueillies ? Que veut éviter Paul en les rappelant (v 6) ?
- Quels péchés Paul stigmatise-t-il par une série de défenses ? (7-11) Quelle leçon en tire-t-il, en parallèle avec le v 6 ?
- Quel avertissement contient le v 12, et quel encouragement donne le v 13 ?
- Quel lien y a-t-il entre ce v 12 et le reste du passage ?
- Quelle conclusion est donnée au passage ?
Comprenons
Le contexte
Dans la ville de Corinthe, ville portuaire très cosmopolite, Paul avait créé une église composée en grande partie de païens de classe inférieure ou moyenne de la société (1 Cor 1.26). Contraint de quitter Corinthe à cause de l’opposition des Juifs, Paul s’installa quelque temps à Ephèse d’où il écrivit sa première lette aux Corinthiens, où il fait allusion aux autres communications qu’il eut avec eux. Paul avait appris les désordres de cette église (ch 1-5) et voulait répondre aux questions qu’elle lui avait posées dans un courrier précédent sur le mariage et le célibat (ch 6-7) ou sur la participation aux repas où étaient servies des viandes d’animaux sacrifiés aux idoles (ch 8). Certains chrétiens préféraient s’en abstenir pour ne pas participer au culte de l’idole à qui elles étaient sacrifiées. Pour Paul, comme il n’y a pas d’autre dieu que l’Éternel, le chrétien est libre de manger ces viandes, mais par souci des plus faibles dans la foi, il vaudra mieux qu’il s’abstienne et limite sa liberté, pour ne pas faire tomber le frère, ou faire croire à une idolâtrie personnelle. La question de la liberté chrétienne donne l’occasion à Paul au ch 9 de témoigner de son cas personnel : pour ne provoquer ni jalousie, ni critiques il n’a pas revendiqué son salaire d’évangéliste, et s’est fait tout à tous (9.22) car le souci de toute sa vie est de sauver le plus grand nombre possible de païens.
Le texte
Au chapitre 10, Paul revient au sujet de l’idolâtrie du ch 8, qui a toujours tenté le peuple. Avant de mettre en garde contre les péchés qu’engendre l’idolâtrie, Paul rappelle les bénédictions accordées par Dieu à son peuple libéré d’Égypte et en marche vers la Terre promise. Il nous donne une clé d’interprétation des récits de l’Ancien Testament, en prenant chacun de ces récits comme un exemple, « un type », une préfiguration de Christ ou un avertissement pour les générations futures pour qu’elles n’imitent pas l’agitation et la rébellion systématiques de leurs ancêtres (v 6 et 11).
La nuée qui montrait la présence de Dieu et conduisait le peuple dans le désert (Ex 13.21), le passage de la Mer Rouge, deviennent pour Paul les signe du baptême par lequel le croyant passe pour entrer dans la vie nouvelle et la marche avec Christ, comme le déluge et l’histoire de Noé le sont pour Pierre (1 Pie 3.21). Le pain de la manne évoqué au v 3, devient un aliment spirituel, annonçant Jésus, le vrai pain descendu du ciel (Jean 6.40,51) ; l’eau abondante et le rocher d’Horeb (Ex 17.6) symbolise l’Esprit Saint dispensé abondamment à ses disciples par Jésus-Christ rocher sur lequel sont fondées l’Église et la foi des fidèles. Paul joue audacieusement de cette métaphore en affirmant que ce rocher « suivait le peuple dans sa marche au désert », pour signifier peut-être que spirituellement Christ l’accompagnait de sa présence comme un appui sûr et un pourvoyeur de vie.
Dans ces quelques versets (1-5) par la répétition de « tous » (5x), Paul insiste sur l’universalité de l’offre des bénédictions : les dons de Dieu sont accordés à tous indistinctement. Mais ils ne sont pas reçus par tous avec reconnaissance, car « la plupart » (donc la majorité) furent ingrats, contestataires et méprisants au point d’en mourir ! (v5).
Paul fait de ces souvenirs des avertissements pour que nous n’imitions pas leur ingratitude et leurs « désirs mauvais » c’est-à-dire « charnels », qui manifestent un attachement plus grand à notre Ego, qu’à la volonté de Dieu et à son service.
Suivent alors quatre injonctions (v 7-10) qui passent en revue les principaux péchés où conduit un esprit charnel d’idolâtrie de soi : la convoitise des plaisirs du ventre et du sexe (v7-8 et Nb 25), la présomption orgueilleuse qui fait dénigrer et mépriser les dons de Dieu (Nb 21.5), la rébellion qui pousse à murmurer et adresser à Dieu des reproches injustifiés à la moindre difficulté (Ex 14.11 ; 15.24 ; 16.2 ; 17.3). Toutes ces attitudes ont pour fin la mort comme conséquence de la séparation d’avec le Dieu de la vie, et non comme punition infligée par un Dieu courroucé ! Alors que dans son affliction, Dieu ne cesse d’appeler les hommes à lui pour leur accorder le salut !
Paul conclut ses avertissements par l’affirmation que ces exemples anciens s’adressent à tous ceux qui vivent à la fin des temps. Pour lui cette fin des temps a commencé à l’ascension de Christ et à la Pentecôte. A combien plus forte raison devons-nous y prêter attention 2000ans plus tard !
Dans son troisième paragraphe Paul résume sa mise en garde contre la présomption (v12) et l’idolâtrie (v 14) en général, deux tentations où il craint que les Corinthiens ne tombent. Mais au centre de ces recommandations (v 13) il place une note d’espérance : la tentation (ou l’épreuve) ne vient pas de Dieu mais du cœur de l’homme (= humaine) (voir Jac 1.13). Dieu reste le Maître de la vie de ceux qui se confient en sa fidélité, et accorde les moyens d’éviter de tomber dans ces pièges du Malin, et de surmonter les difficultés que ce dernier dresse devant nos pas. Le plus grand de ces pièges reste la tentation de se détourner de ce Dieu bon et fidèle, pour adorer tout autre dieu dont le premier est notre Moi !
Questions pour une application dans la vie chrétienne
- De quelles bénédictions de Dieu puis-je me souvenir pour ne pas me détourner de Lui ?
- De quels désirs « charnels » puis-je me repentir ?
- Quelles conséquences ont-ils eu dans ma vie et dans celle de mon église ?
- Comment considérons-nous les récits parfois choquants de l’AT ? Comment les lire avec un regard de chrétien pour les actualiser ?
- Quelles expériences de ma vie m’ont révélé que Dieu me donnait les forces de surmonter épreuves ou tentations ?
08:00 Publié dans Repos en Christ | Lien permanent | Commentaires (0)
25/06/2021
Étude n°1 Vivre dans la société 7j/7, Marc 6.30-32 (03 07 21)
Étude n°1 Vivre dans la société 7j/7, Marc 6.30-32 (03 07 21)
« Combien tes demeures sont chéries, Éternel des armées !...Mieux vaut un jour dans tes parvis que mille ailleurs ! » Ps 84.2, 11.
Observons
Le contexte
- Qu’a ordonné Jésus à ses disciples, 6.7-13 ?
- Quelle était leur mission, v 13 ?
- Que s’est-il passé à la même époque ? v14-29
- Que signifie cet événement pour Jésus ?
Le texte
- V 30 : Quel rapport de leur mission font les Douze ? Comment sont-ils appelés par Marc ? Que signifiait ce mot à l’époque ? 2 Cor 8.23.
- V 31 : Quel souci Jésus prend-il de ses disciples ? Pourquoi ?
- V 32 : Où se retirent-ils (Luc 9.10) ? Sur quoi ce verset insiste-t-il ? Quel enseignement en tirer pour aujourd’hui ?
Comprenons
Le contexte
Jésus a commencé à prêcher en Galilée (ch 1-5) en opérant plusieurs miracles de guérisons ou d’apaisement d’une tempête sur le lac (4.35-41). A Nazareth il a été rejeté par les siens sous prétexte qu’on connaissait ses origines humaines. Tout en parcourant les villages, Jésus enseignait les foules. Il avait décidé d’envoyer les douze disciples qu’il avait choisis pour faire partie de son cercle d’amis intimes, pour « prêcher la repentance » (6.12). Dans la même période, sa renommée attire l’attention d’Hérode sur lui, ce qui l’incite à la prudence car Hérode avait fait décapiter son précurseur, Jean-Baptiste, pour satisfaire la vengeance d’Hérodiade la belle- sœur adultère d’Hérode que le prophète avait fustigée (v 19). Jésus comprend alors que la disparition du prophète marque le début de son ministère en Judée et pas seulement en Galilée, ministère qui le conduira de même à la mort.
Le texte
Le récit de Marc reprend au retour de mission des Douze. Pour la première fois il les appelle les apôtres. A l’époque, l’apôtre ou « envoyé », était un homme de confiance qui portait les circulaires des chefs de synagogues, récoltait les offrandes pour les porter au Temple, encourageait les Juifs de la Diaspora. Paul appelle ainsi ceux qui avec Tite ont fait le tour des églises grecques pour rapporter à l’Église–mère éprouvée de Jérusalem, le fruit de leurs collectes (2 Cor 8.23) On connaît aussi l’apôtre de Philippes, Epaphrodite (Phi 2.25). Le nom d’apôtres accordé par Jésus aux Douze (Luc 6.13) leur fut par la suite réservé, en reconnaissance de leur autorité particulière due à leur envoi par Jésus pour porter la Bonne Nouvelle aux nations, et à leur intimité étroite avec Lui pendant les trois ans de son ministère (Act 1.21-22 ; 2.42 ; Eph 2.20 ; 3.5).
Revenus des villages, les Douze font leur rapport à leur Maître avec un certain enthousiasme, puisqu’ils racontent tout : « ce qu’ils ont fait et ce qu’ils ont enseigné ». Ils ont agi comme leur Maître, v 12-13, dans le but d’amener le plus de gens possible à suivre Jésus, et à entrer dans le Royaume. Actes et enseignements vont de pair car ils se complètent et s’explicitent les uns les autres (voir l’épitre de Jacques 2.14-18).
Jésus perçoit leur fatigue et leur besoin de repos aussi bien physique que spirituel. Leur mission a été exaltante certes, mais épuisante par le nombre de rencontres, les journées de voyage à pied, les actes extraordinaires de guérisons physiques ou spirituelles qu’ils ont pu opérer, l’activité incessante dans une foule qui ne leur donnait même pas le temps de se nourrir ! Jésus lui-même éprouve ce besoin de repos, harcelé par la foule qui attend de lui sans cesse davantage. Comment se concentrer sur son enseignement, sur le dialogue avec son Père Céleste dans la prière, quand autour de soi règnent sans cesse le bruit, l’agitation et les sollicitations les plus diverses ?
Jésus cherche un lieu désert, c’est-à-dire à l’écart de la foule. Il utilise la barque d’un de ses disciples, André ou Pierre, pour s’éloigner tranquillement de la côte et atteindre un endroit isolé, près d’une ville appelée Betsaïda-Junias (Luc 9.10 ; Marc 8.22) sur la côte nord-est du lac de Génézareth (ou Tibériade), beaucoup moins fréquentée que la Bétsaïda de l’ouest, entre Capernaüm et Tibériade. Mais le lac est relativement petit et la foule a vite fait de repérer la barque et sa direction, et de le rejoindre par voie de terre à son débarquement, (v 33) !
Matthieu (14.13) semble ajouter une autre raison pour ce retrait : Jésus en se mettant à l’écart, juste après qu’Hérode l’ait remarqué, désirait peut-être échapper à son attention dangereuse pour sa mission. Il voulait aussi, après avoir compris ce que la mort de Jean-Baptiste signifiait pour lui, profiter du calme et de la solitude du lieu pour méditer à la suite de sa mission comme le récit de Marc peut le suggérer dans les chapitres suivants : devait-il privilégier la tradition des Pharisiens, et le peuple d’Israël au détriment de l’intériorité spirituelle et du salut des nations païennes (ch 7) ? Qui serait-il lui-même : un messie terrestre, prophète, guérisseur et roi pourvoyeur des besoins alimentaires des nécessiteux, ou le Fils de Dieu, le Christ qui donnerait sa vie et ressusciterait pour le pardon et la vie éternelle des pécheurs (8.27-31 ; 9.9, 31 ; 10.33) ? C’est dans le repos physique, le silence et la prière que Jésus et ses disciples espéraient « regonfler leurs batteries », se ressourcer, et recevoir de l’Esprit le discernement de ce que Dieu attendait d’eux.
Questions pour une application dans la vie chrétienne
- Comment dans le rythme effréné de nos journées trouver le lieu et le temps de nous mettre à l’écart pour prier et méditer ?
- Comment dans nos églises créer une atmosphère de recueillement et des moments de silence pour permettre la prière de chacun dans le calme ?
- Comment être auprès des autres, des facteurs de paix et de repos ?
- Quel message privilégions-nous et faisons-nous passer dans nos paroles et nos actes ?
- Dans notre évangélisation, de quels actes accompagnons-nous ou illustrons-nous nos enseignements ?
08:00 Publié dans Repos en Christ | Lien permanent | Commentaires (0)