11/06/2021
Étude n°12 : Foi en la nouvelle alliance, 1 Jn 5.1-13 (19 06 21)
Étude n°12 : Foi en la nouvelle alliance, 1 Jn 5.1-13 (19 06 21)
« Qui est celui qui triomphe du monde, sinon celui qui croit que Jésus est le Fils de Dieu ? » v 5
« Que nul ne soit justifié devant Dieu par la loi, cela est évident puisque : le juste vivra par la foi ». Gal 3.11
Observons
Relever les nombreuses répétitions qui donnent le thème de ce passage. On remarque l’emploi unique dans l’écrit de Jean du mot foi (v 4), évoqué par ailleurs par le verbe « croire » (v 1,5,10,13).
Le texte peut se construire en trois paragraphes :
1-5 : Quelles sont les Caractéristiques de l’enfant de Dieu d’après les répétitions ? amour fraternel, obéissance et foi en Jésus-Christ.
6-9 : Qui rend témoignage à Jésus ? Que représentent l’eau et le sang ? De quoi et à qui rendent-ils témoignage ?
10-13 : Quel mot est répété 10 fois depuis le v 6 ? Pourquoi cette insistance de la part de Jean ? Quel est le témoignage de Dieu ?
Un ajout tardif concernant la Trinité (v 7b-8a) ne peut être retenu comme authentique, car il n’apparaît qu’à la fin du 5ème siècle dans un manuscrit latin d’Afrique. Les manuscrits grecs antérieurs l’ignorent. Avec tous les critiques exégètes, nous le laisserons de côté.
Comprenons
Dans ce passage au ton vif et ferme, Jean reprend la polémique contre les hérésies apparues dans l’Eglise à la fin du premier siècle, au sujet de la personne de Jésus-Christ. Rappelons que ces hérésies séparaient l’homme Jésus, né et mort sur la croix, du Christ, Fils de Dieu qui aurait investi le corps de Jésus à son baptême et l’aurait quitté peu avant sa mort. (2.22 ; 4.2-3, 15).
- v 1-5 L’argumentation de Jean n’est pas seulement dogmatique, elle démontre
les conséquences pratiques de la foi en Jésus, Fils de Dieu, pour le croyant : après l’obéissance aux commandements (2.3-11), la fidélité à l’enseignement reçu (2.18-28), et le discernement des esprits (3.25- 4.6), l’enfant de Dieu se caractérise par son amour fraternel (5.1-2) et la victoire de sa foi sur le monde (v 4-5).
La foi en Jésus-Christ prouve la régénération du croyant « né de Dieu ». Elle est la source de son amour pour ses frères nés du même Père (4.20-21), qui sont donc des enfants de Dieu comme lui. L’amour dont parle Jean n’est pas un sentiment naturel au cœur de l’homme, il a pour origine la foi en Dieu et en son Fils. L’amour fraternel qui au chapitre précédent était le signe du véritable amour pour Dieu, est maintenant lui-même prouvé par l’amour pour Dieu et l’obéissance à ses commandements (v 2). Tout est lié : l’amour pour Dieu se manifeste dans l’obéissance à ses commandements, qui s’exprime par l’amour fraternel. Voilà le critère d’évaluation pour tous ceux qui se disent enfants de Dieu ! On rejoint la pensée de Jésus (Jean 13.35) : « A ceci tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l’amour les uns pour les autres. » Face à ces paroles, on ne peut que se repentir des divisions qui règnent parmi nous, au sein même de nos communautés, sans parler des dissensions entre les dénominations dites « chrétiennes » !
Jean emploie ici pour la seule et unique fois le mot « foi », même si l’idée est reprise dans le verbe « croire » utilisé 4 fois. De quelle foi, capable de « vaincre le monde » s’agit-il ? C’est la foi en Jésus, Fils de Dieu, Sauveur du monde (4.14-15 ; 5.5). Jean revient avec insistance sur ce thème essentiel de son écrit. Comme Jésus a affirmé (Jn 16.33 ; Ap 3.21 ; 6.2 ; 17.14) avoir vaincu le monde, ses persécutions et ses séductions, les disciples qui sont nés de Dieu et le confessent, reçoivent par la foi la capacité de vaincre eux aussi tout ce qui vient du monde sans Dieu, et cherche à les séparer de Dieu (v 4-5).
- v 6-9 : Témoignages rendus à Jésus-Christ
Après avoir dans le premier paragraphe donné les caractéristiques de celui qui croit en Jésus-Christ, Jean développe les fondements de la foi de l’enfant de Dieu.
Pour attester de la vérité d’un fait ou d’une parole, la loi exigeait qu’il y ait deux ou trois témoignages concordants (Dt 17.6 ; 19.15 ; Mt 18.16 ; Jn 8.17). Si les hommes en général accordent leur confiance à quelqu’un ou à quelque affirmation, sur le témoignage de ces témoins humains, à plus forte raison doivent-ils croire aux témoignages donnés par Dieu lui-même (v 9), à travers les trois témoins visibles de la vie du Christ : l’Esprit, l’eau et le sang. (baptême de Jésus, Mosaïque de Ravenne)
L’eau est le symbole du baptême qui a inauguré le ministère terrestre de Christ, le sang est le symbole de sa mort qui a terminé ce ministère. L’Esprit, qui est vérité, s’est manifesté au baptême de Jésus (Luc 3.22 ; Jn 1.32-34), il l’a accompagné tout le long de sa vie, il l’a soutenu pendant sa Passion.
- v 10-13 : Témoignage de Dieu : le don de la vie éternelle par le Fils
L’Esprit confirme la vérité de l’œuvre de Christ et la rend efficace pour le croyant en son être intérieur (v 10). En effet, en le faisant passer des ténèbres à la lumière (1.5-7), du péché à la justice (3.3, 6-9), de la haine à l’amour fraternel (4.7-20), de la mort à la vie (3.14), l’Esprit atteste et convainc (Jn 16.8, 13 ; Rm 8.16) que ce que Jésus a accompli était l’œuvre de Dieu pour donner aux hommes le salut, c’est-à-dire la vie éternelle avec Lui (v 11). Refuser le triple témoignage de l’Esprit, de l’eau et du sang rendu à Jésus, c’est rejeter le témoignage de Dieu lui-même qui a donné à Jésus la vie éternelle, et à travers lui à tous ses disciples. C’est faire de Dieu un menteur, suprême blasphème ! (v 10). Croire que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu et le Sauveur, c’est débuter dès aujourd’hui la vie éternelle (les verbes des versets 11-13 sont tous au présent).
L’apôtre conclut ainsi son écrit de la même manière que son évangile (Jn 20.31), pour affermir l’Église face aux fausses doctrines qui s’y répandent.
Questions pour une application dans la vie chrétienne
- Comment puis-je être sûr d’être « né de Dieu », selon ce passage ?
- De quelles victoires spirituelles sur le monde puis-je témoigner ? Où en est ma foi à ce sujet ?
- Que représentent dans ma vie pratique le baptême, la mort et la résurrection de Christ ? Ma foi reste-t-elle intellectuelle et doctrinale ?
- Quels effets concrets a-t-elle sur mon comportement envers Dieu et envers mes frères, et sur ma croissance spirituelle ? Qu’est-ce qui a besoin de mourir en moi pour que je naisse de Dieu et revive en Christ ?
- Outre par sa prédication, par quoi l’Eglise (= moi et les frères et sœurs) peut-elle rendre témoignage de la vie éternelle reçue de Dieu ?
- Que signifie : avoir le Fils (v 12) ? Ceux qui ne connaissent pas Jésus tel que les évangiles le révèlent, sont-ils exclus de la vie éternelle ? voir Rom 2.13-16 et Mat 25.31-40.
08:00 Publié dans Alliance avec Dieu | Lien permanent | Commentaires (0)
04/06/2021
Étude n°11 Le sanctuaire de l’alliance nouvelle Héb 8.1-13 (12 06 21)
Pour approfondir le sujet du sanctuaire, nous vous suggérons l'ouvrage que j'ai publié sur papier ou en e.book, chez BOD : "J'habiterai au milieu de vous", dont vous trouvez les coordonnées dans la bibliographie, colonne de gauche de la page.
Étude n°11 Le sanctuaire de l’alliance nouvelle Héb 8.1-13 (12 06 21)
« Il est le médiateur d’une nouvelle alliance, afin qu’une mort ayant eu lieu pour le rachat des transgressions commises sous la première alliance, ceux qui sont appelés reçoivent la promesse de l’héritage éternel » Héb 9.15
Observons
Le contexte
- Que rappelle le préambule de ce traité adressé aux chrétiens d’origine hébraïque ?(1.3)
- Qu’est devenu Jésus en montant dans la gloire de son Père ? (2.17)
- Pourquoi est-il supérieur aux sacrificateurs terrestres ? (4.14-15 ; 7.16, 21-22, 25-28).
Le texte
Relever les répétitions de mots et les oppositions. Selon leur place retrouvez le plan en chiasme de ce chapitre, pour découvrir l’idée principale placée au centre .
Ses nombreuses répétitions (sacrificateur ou ministre, ministère : 5 fois ; sanctuaire, tabernacle : 2 fois ; alliance : 7 fois), et ses oppositions entre les choses terrestres et les réalités célestes, la première et la nouvelle alliance, s’ordonnent dans une structure en parallélisme concentrique, plaçant au centre le Christ médiateur :
a) v 1-2 : Christ sacrificateur du véritable tabernacle
b) v 3-5 : le sanctuaire terrestre, ombre et image des choses célestes
c) v 6 : Christ médiateur d’une alliance plus excellente
b’) v 7-9 : première alliance insuffisante remplacée par une meilleure alliance
a’) v 10-13 : Caractères de la nouvelle alliance.
Tout suggère le passage d’une économie terrestre et matérielle, à une économie céleste et spirituelle.
Comprenons Schéma du symbolisme du sanctuaire
Le contexte :
L’auteur a montré dès le début de l’épitre le Fils assis à la droite de Dieu dans les cieux, après avoir fait la purification des péchés par sa mort sur la croix (1.3). Il a démontré que Christ est souverain sacrificateur, garant d’une alliance plus excellente (7.21-22) parce que fondée sur sa mort sacrificielle et unique (7.27), sur sa résurrection, (7.16), sur le serment de Dieu lui-même (7.21) et sur sa perfection éternelle (7.24, 26). Dans la seconde partie de l’épitre qui débute avec le ch 8, il va montrer la supériorité de la nouvelle alliance dont Jésus est le grand sacrificateur.
Le texte :
Le rôle d’un sacrificateur était essentiellement de permettre le rétablissement de la relation rompue entre Dieu et l’homme à cause du péché. Pour cela, Dieu avait donné le sanctuaire terrestre, le culte lévitique et en particulier le jour des Expiations, comme des images rudimentaires d’autres réalités meilleures car spirituelles et éternelles, qui avaient été montrées à Moïse, comme « modèle » à traduire concrètement dans le Tabernacle du désert (8.4-6).
L’auteur des Hébreux introduit l’idée que ce rituel n’était qu’un symbole, une image concrète, incapable de rétablir la relation spirituelle, véritable, avec Dieu, et de donner l’accès direct au “sanctuaire céleste, aux lieux saints » c’est-à-dire à la présence de Dieu.
L’ancienne alliance cherchait, par les rites du sanctuaire terrestre, à faire comprendre au croyant pécheur l’œuvre de salut que seul Christ allait accomplir en sa faveur. Pour l’auteur de l’épitre, il devenait évident que Christ étant venu réaliser cette œuvre, le sanctuaire terrestre et ses rites devenaient inutiles et qu’il fallait en comprendre le sens spirituel.
Les choses terrestres sont à appréhender selon l’Esprit (Jean 4.21,23-24 ; 2 Co 3.6) et l’alliance nouvelle se vit par l’Esprit de Dieu, comme Jésus l’annonçait à la Samaritaine (Jn 4.24) : les vrais adorateurs adoreront Dieu en esprit et en vérité. Notre perception de l’œuvre que Christ accomplit aujourd’hui dans la présence de Dieu passe par la compréhension spirituelle de l’œuvre du sacrificateur terrestre : Le sanctuaire terrestre, lieu de la présence de Dieu parmi les hommes, était le symbole de Christ, Emmanuel, Dieu avec nous, et devint le symbole du lieu spirituel de la présence de Dieu parmi les hommes, c’est-à-dire de l’Église (1 Co 3.16 ; 2 Co 6.16). Dans ce sanctuaire « céleste » ou spirituel (voir l’équivalence de ces adjectifs dans 1 Co 15.45-49), Christ agit par son Esprit pour inscrire sa loi dans les cœurs, et non plus extérieurement sur des tables de pierre (Héb 8.10), pour permettre la connaissance directe de Dieu grâce à l’effacement des péchés (v 11-12), comme le symbolisait le rite terrestre des Expiations.
Seul, Jésus-Christ, « antitype » ou « modèle » du grand-sacrificateur terrestre, accomplit parfaitement cette œuvre d’intercesseur ou de médiateur comme représentant de l’humanité devant Dieu, offrant son sang versé pour le pardon des péchés (8.3b à rapprocher de Ep 5.2). Son œuvre actuelle consiste à s’interposer entre le croyant et l’Accusateur des frères, pour le réclamer comme son enfant, le déclarer juste ou pur, le sceller de son Esprit et le rassembler avec les autres disciples en vue du jour de la rédemption (Ep 1.13-14). En même temps Christ s’interpose entre le pécheur et la sainteté glorieuse de Dieu, pour qu’elle ne l’anéantisse pas, et qu’il puisse s’approcher sans crainte de son trône de gloire (Héb 4.16).
Questions pour une application dans la vie chrétienne
- L’assurance que Christ ressuscité officie pour moi comme grand-prêtre devant Dieu, change-t-elle quelque chose à ma vie quotidienne ? En quoi cela se manifeste-t-il concrètement ?
- En quoi consiste l’intercession de Christ pour moi ? voir Jn 14.16 et 16.26-27. Si Christ est Dieu, comment peut-il se prier lui-même ? Entre qui se place-t-il comme médiateur ? (voir illustrations ci dessous) Pourquoi est-il le seul à pouvoir le faire ?
- Quelles promesses pour ma vie quotidienne cette étude m’a-t-elle révélées ? Qu’en ferai-je cette semaine, dans ma relation avec Dieu et avec les autres ?
Trois illustrations de Christ Médiateur
Christ, vitrail à travers lequel Dieu nous voit, nous donne sa lumière et ses couleurs.
Christ nous réclame comme son enfant contre les accusations de Satan
Christ nous protège du rayonnement violent de la gloire du Père et nous donne le repos.
08:00 Publié dans Alliance avec Dieu | Lien permanent | Commentaires (0)