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07/09/2012

Etude n°11 Promesses aux persécutés 2 Thes 1.3-12 (15 09 12)

 

« Nous prions continuellement pour vous, afin que notre Dieu vous rende dignes de son appel et qu’il accomplisse en vous avec puissance tous les desseins bienveillants de sa bonté et l’œuvre de votre foi. » (2 The 1.11) 

Observons

Rechercher les mots répétés qui donnent au texte son orientation.

Structure :

3-5 : Progrès des Thessaloniciens en foi, amour, persévérance dans les persécutions

6-10 : Juste jugement de Dieu

11-12 : Prière de l’apôtre pour les Thessaloniciens

 

Comprenons

La seconde lettre envoyée à Thessalonique a été écrite peu après la première, sitôt que Paul eut reçu des nouvelles des réactions à sa première lettre. Les sujets sont les mêmes mais plus détaillés, car les Thessaloniciens semblent avoir mal compris certains passages de la première lettre, surtout à propos de l’avènement du Christ.

A- v 3-5 : Après les salutations d’usage, Paul remercie Dieu à juste titre, d’apprendre les progrès dans la foi, l’amour et la persévérance de son église persécutée. Il peut même parler d’eux avec fierté dans les autres églises de Grèce (il écrit sans doute de Corinthe).

Pour Paul, la fidélité persévérante des Thessaloniciens dans les souffrances injustes pour le nom de Christ, prouve la justice de Dieu qui reconnaît les élus dignes de son royaume (v 5), et leur promet le repos et la gloire (v 7) au jour du retour glorieux de Christ. Dieu ne les décevra pas et les « vengera » (Ap 5.10-11), leur « fera justice » (Luc 18.7-8).

Il ne faut pas considérer ces qualités du croyant persécuté comme des mérites qui lui devraient le salut, mais comme des preuves de la présence de Christ dans son cœur et sa vie. Christ le prépare ainsi pour le jour du grand rendez-vous. Malheureusement une lecture erronée de ces versets a produit une doctrine de la valeur méritoire de la souffrance et du martyre, qui nie le salut par grâce et le sacrifice de Christ.Jugement dernier enluminure.jpg

B- 6-10 : La partie centrale de notre texte a pour thème le juste jugement dernier de Dieu sur les élus et sur les impies(Enluminure du14ès). La conception de la justice rétributive  (juste répété 3 fois) qu’annonce Paul est l’héritage des Israélites et du monde romain de l’époque, dont nous avons beaucoup de mal encore à nous distancer. Le jugement de Dieu serait juste parce qu’il récompense  les croyants en les sauvant et « punit » les impies en les éliminant pour toujours (v 9). Les Psaumes et Esaïe 53 sont remplis de cette notion de rétribution et de "punition" infligée par Dieu sur les « méchants » (voir aussi Héb 10.29-31). Pourtant Jésus lui-même, si parfois il est entré dans ce schéma de pensée dans ses paraboles (talents, vignerons, etc), a affirmé que s’il y a bien élimination des impies, ce n’est pas dû à une punition de Dieu, un acte volontaire de vengeance ou de destruction, mais c’est le résultat inéluctable d’un mauvais choix de l’homme (Jean 3.17-18) : "Celui qui croit en moi, dit Jésus, n’est point jugé, mais celui qui ne croit pas est déjà jugé". Refuser la vie proposée par Christ, c’est aller directement à la mort éternelle.

D’ailleurs une lecture attentive du texte hébreu d’Exode 20.5 montre que le verbe traduit ordinairement par « punir », n’a jamais ce sens en hébreu. Il signifie plutôt « prendre soin de, visiter ». Il faudrait comprendre ce verset ainsi : « Dieu prend soin de la faute des pères auprès de leurs enfants, pour que ses conséquences ne durent pas au-delà de trois ou quatre générations ». Ce qui est en accord avec le chapitre 18 d’Ezéchiel qui affirme la responsabilité individuelle de chacun, et avec la révélation de l’amour de Dieu par Jésus incarné, qui pardonne à ses persécuteurs au lieu de les anéantir, leur donnant ainsi l'occasion de changer et d'accéder à la Vie Eternelle ! Entraînés par une conception humaine de la justice qui châtie le coupable et rétablit l’innocent dans ses droits, nous nous formons une image de Dieu finalement très semblable. C’est ainsi que dès la chute, nous interprétons les paroles de Dieu comme des condamnations, des punitions, alors qu’on peut y voir de simples prévisions ou même des promesses. Jésus est venu pour rétablir l’image d’un Dieu qui aime, et pardonne, qui rétablit dans leur dignité ceux qui se confient en lui, mais qui laisse à l’homme impie la liberté de le rejeter et de subir les conséquences funestes qui en découlent (Deut 30.17-20). Dieu l’en a averti, dans son amour et sa prescience, car il ne veut pas la mort de sa créature, mais son changement de coeur. S’il laisse les épreuves tomber sur lui, ce n’est pas pour le punir mais pour le rendre conscient de son besoin de grâce et le faire revenir à lui dans l’humilité. Les épreuves, considérées à tort comme punitions ou châtiments de Dieu, peuvent conduire à un changement d’attitude, à une obéissance plus fidèle,car tant qu'il y a de la vie , il y a un espoir de changement. Mais au jugement dernier, une "épreuve-châtiment" n'a plus de sens, puisque les humains ont fait leur choix de leur vivant et ne peuvent plus changer. On ne peut plus parler alors de punition ordonnée par Dieu.

Au jugement dernier, il en sera comme dans le jugement de Salomon : la mauvaise mère (ou l’impie) ne reçoit pas de sentence punitive de la part de Salomon, elle disparaît tout simplement du texte, comme dans le silence et la mort (= la « ruine ») éternelle (2 The 1. 9) qu’elle a elle-même choisie, en voulant la mort du fils. Seule la vraie mère qui a prouvé son amour pour le fils, est reconnue par le roi et peut vivre en présence du Fils.

Paul s’adresse dans ces termes de justice rétributive à l’église de Thessalonique préoccupée du sort éternel de ses martyrs, en entrant dans le schéma de pensée humain dont ils ont l’habitude. Il cherche à les réconforter et les encourager par la perspective de la disparition de leurs souffrances, du repos et de la consolation qu’ils trouveront à l’avènement du Seigneur. Malheureusement, ces versets ont souvent été tordus (2 Pi 3.16) pour laisser les opprimés sans autre secours sur terre que la perspective d’une réparation future et du bonheur dans l’au-delà !

Au verset 9, la ruine ou destruction éternelle signifie bien la mort éternelle (le verbe ruiner a le sens de faire périr) et exclut donc toute idée de  "peines"  qui dureraient toute l’éternité. Comment un Dieu d’amour punirait-il une créature pécheresse, voire rebelle, dont la durée de vie est de quelques années, de souffrances qui ne s’arrêteraient jamais ? L’idée de mort est renforcée par la préposition « loin de » la face de Dieu, hors de la présence de Dieu de la vie. Mais cette préposition a aussi le sens de « par ». Les impies seront détruits « par » la face glorieuse de Dieu. Ce qui est confirmé par le verset « Nul homme ne peut voir Dieu et vivre »(Ex 33.20) et par l’effroi des prophètes à l’apparition de Dieu (Es 6.5). L’homme pécheur ne peut supporter d’être placé face à la sainteté glorieuse de Dieu. D’où la symbolique du voile du temple entre le Lieu Saint et le Lieu Très Saint, et la nécessité de l’intercession de Christ. Ceux qui n’ont pas reconnu ce ministère de Christ en leur faveur, ne pourront subsister devant sa gloire.

Au contraire, ce jour de gloire (v 10) permettra à tous de reconnaître et d’admirer les fils de Dieu, libérés de la servitude du péché (Rom 8.21), revêtus de l’incorruptibilité et de l’immortalité (1 Cor 15.53), que Christ leur a accordées à cause de leur foi en lui.

 C- 11-12 : Paul adresse une prière fervente pour les Thessaloniciens, en vue de ce jour-là. La traduction du  verbe « rendre digne » (v 5 et 11) semble inappropriée, puisque Paul reconnaît déjà la foi, l’amour et la persévérance des croyants et y voit la preuve de la présence de Christ en eux. Le verbe grec n’a jamais ce sens, mais plutôt celui de « juger digne ». Cela correspond mieux au thème de jugement juste, développé dans le paragraphe précédent. Paul désire que Dieu reconnaisse la réponse de foi, d’amour et de persévérance dans les persécutions, donnée par les Thessaloniciens à son appel à la Vie éternelle (= leur vocation). Il souhaite que le Seigneur continue à agir en eux avec puissance et bonté pour que l’œuvre de leur foi soit accomplie (= soit rendue complète, parfaite), c’est-à-dire pour que selon sa grâce,  leur vie chrétienne manifeste une foi agissante et rende ainsi gloire et honneur au Seigneur Dieu Jésus-Christ, en reflétant l’image d’un Dieu d’amour. Pour la première fois dans les écrits de Paul, Jésus Christ est considéré comme Dieu lui-même ! En suivant et imitant Christ, l’image de Dieu se rétablit en nous et nous permet d’être des témoins fidèles de sa grâce.

 Questions pour une application dans la vie chrétienne

-          Dans les épreuves subies pour notre foi, qu’est-ce qui soutient notre courage et notre persévérance dans la foi et l’obéissance ? La perspective d’une future réhabilitation, d’une punition des oppresseurs, d’un monde sans souffrance ni mort, la présence de Dieu ici et maintenant en attendant sa présence éternelle ?

 

-          En quoi ces épreuves peuvent –elles être des occasions de grandir dans la foi, l’amour et la persévérance ? 

-          Comment ma vie personnelle et celle de mon église reflètent-elles l’image d’un Dieu d’amour, de grâce et de bonté ? Qu’y aurait-il à améliorer ?

 

-          Quel souci avons-nous pour nos frères et sœurs persécutés ? Comment leur manifester notre solidarité et notre soutien ? (Voir par exemple les associations de l’ACAT, et de Portes Ouvertes, en faveur des chrétiens torturés et persécutés)

 

 

31/08/2012

Etude n°10 Vie de l’Église 1 Thes 5.12-28 (08 09 12)

 

« N’éteignez pas l’Esprit ; ne méprisez pas les prophéties ; mais examinez toutes choses et retenez ce qui est bon ». 1 Thes 5.19-21

 bible avec loupe.jpg

Observons

Ce passage est composé d’exhortations à l’impératif, en quatre parties

1-     Nous vous demandons… : la considération pour les dirigeants (12-13)

2-     Nous vous exhortons… : relations fraternelles (14-15)

3-     Recommandations pour une vie spirituelle épanouie (16-22)

4-     Vœux de Paul : sanctification, prière, diffusion de la lettre, grâce (23-28)

 

Comprenons

Sur l’idée de l’édification mutuelle qui précède (5.11), Paul enchaîne avec des points qui lui semblent importants dans la vie de l’Église.

1-                 Avec humilité, sans réclamer pour lui personnellement, Paul demande aux membres d’église d’être des soutiens fidèles pour leurs dirigeants. Ceux-ci ont comme devoirs de « travailler, diriger, avertir » ; les membres ont comme devoirs d’avoir « des égards, de l’estime, de l’amour » pour eux. L’Église a besoin que la paix règne en son sein, pour témoigner efficacement de l’amour du Christ. Il est trop facile à celui qui n’exerce pas d’autorité, de critiquer ceux qui assument des responsabilités nécessaires à la bonne marche de la communauté. Leur œuvre, qui n’est pas simple à exercer, sera allégée par le soutien fraternel d’une communauté unie dans un service obéissant à la volonté de Christ (v 18).

2-                 Les exhortations qui suivent peuvent s’adresser à la fois aux responsables et à l’ensemble des fidèles. L’amour fraternel patient n’est pas l’apanage des seuls dirigeants. Il concerne tous les membres qui sont solidaires les uns des autres. La vie désordonnée dénoncée ici est à rapprocher de l’oisiveté professionnelle et de la malhonnêteté que Paul avait fustigées chez certains prédicateurs peu scrupuleux (4.11). L’harmonie de la vie de l’Église implique que l’on n’hésite pas à avertir de l’inadmissibilité de tels comportements. En contraste elle réclame que les culpabilisés, les faibles dans la foi trouvent un bon accueil et un soutien auprès de leurs frères. L’amour fraternel ne se contente pas non plus d’éviter de faire du mal à l’autre. Il est beaucoup plus exigeant car il dépasse aussi le désir de vengeance d’une offense par la recherche du bien de l’autre (Rom 12.17, 20-21 ; 1 Pi 3.9), et de la bénédiction de l’autre malgré son hostilité (Mat 5.39). La paix est une conquête sur ses pulsions d’agressivité, de vengeance et d’amour-propre blessé. L’attitude des membres d’église est appelée à être complètement différente de celle des groupes du monde, car elle s’appuie sur une échelle des valeurs à l’opposé, dont Jésus a donné les principes dans les béatitudes de son discours sur la montagne (Mat 5).

3-                 Dans une succession d’ordres lapidaires, Paul dresse ensuite la liste des caractéristiques de la vie d’église, selon la volonté divine : la joie, la prière, la amour fraternel.jpgreconnaissance en toutes circonstances, l’attention aux prophéties et aux dons de l’Esprit, le discernement des esprits et des situations, le rejet du mal sous toutes ses formes. La joie chrétienne n’est pas superficielle ou passagère. Elle habite le cœur de celui qui se sait aimé, protégé, valorisé par son Sauveur, indépendamment des événements heureux ou malheureux de sa vie. Elle ne s’accompagne pas d’excitation ou d’éclat, mais de douceur et de discrétion (Phi 4.4-5). Elle s’acquiert dans une communion dans l’Esprit avec le Christ, par la prière secrète du cœur dirigé vers le Seigneur en toutes circonstances, et reconnaissant pour sa présence et sa direction fidèles. L’apôtre semble associer l’étouffement de l’Esprit et la négligence des prophéties. L’Esprit de Dieu est comparé à une flamme qui éclaire et réchauffe le cœur individuellement ou collectivement. Parmi les dons que l’Esprit accorde à l’Église, celui de la prophétie a une place particulière. En effet celui qui prophétise « édifie, exhorte, console » les hommes et l’Église (1 Co 14.3-4) ; « celui qui prophétise est plus grand que celui qui parle en langues », car il apporte une « parole de révélation, de connaissance, d’enseignement (1 Co 14.5-6), pour l’édification de l’Église. Les prophéties ne sont pas limitées aux seules révélations de l’avenir, mais elles sont constituées de toute parole inspirée de l’Esprit Saint dans les Ecritures ou chez le fidèle qui en a reçu le don. Paul recommande donc de ne pas les mépriser ni ignorer, par manque d’intelligence spirituelle, de discernement ou par souci de l’ordre des assemblées, par méfiance contre les faux prophètes. Le discernement de l’origine des prophéties ne vient pas de leur examen par la raison, mais de l’intelligence et de la connaissance des Ecritures que donne l’Esprit à celui qui les lui demande ; le critère du « bon » en ce domaine est la reconnaissance de la personne de Jésus-Christ comme Fils de Dieu et Sauveur (1 Jn 4.2-3 ; 1 Co 2.11-13). Nul ne peut dire que Jésus est le Seigneur si ce n’est par l’Esprit (1 Co 12.3).     

 À notre époque où l’inspiration divine de la Bible a été contestée, le mépris des prophéties est allé chez beaucoup de chrétiens jusqu’à la contestation et le rejet des prévisions bibliques de l’avenir. La recommandation de Paul peut donc s’étendre à tous ces chrétiens qui au nom de la raison, de la « critique historique » n’ajoutent aucune foi aux prophéties des Ecritures, prétendant qu’elles ont été écrites après leur réalisation.  L’attente trop prolongée des prophéties eschatologiques les a aussi fait mettre de côté, et a occulté, sinon empêché, leur étude et la prise au sérieux de leur message d’espérance, même dans l’Église.

4-                 Paul termine sa lettre par un vœu magnifique qui affirme l’unité des composantes de la personne humaine, corps (=physique), âme (=psychisme), esprit (=spiritualité) ; Dieu réalise cette unité et la fait grandir dans la sainteté et la pureté selon sa promesse, pour « présenter l’Église pure et sans tache, le jour de l’avènement de Christ» (Eph 5.26-27). Paul insiste sur l’origine de cette sanctification : c’est l’Esprit Saint qui la réalise peu à peu en nous, et non nos propres efforts de pureté ou d’obéissance. C’est une grâce, donc un don gratuit,  de notre Seigneur Jésus-Christ, accordée à celui qui s’ouvre à l’action de l’Esprit en lui.

 

Questions pour une application dans la vie chrétienne

-          Comment traitons-nous les responsables de notre église ? Quels sentiments ou attitudes l’emportent à leur égard : jalousie, critiques, opposition, estime, respect, soutien, amour fraternel, adulation, soumission, discernement ? Quels en sont les effets sur les relations dans l’église et sur la paix entre les membres ? En quoi puis-je contribuer à l’harmonie fraternelle ?

-          Quels sujets de joie et de reconnaissance puis-je partager avec mes frères ?

-          Quelle place est accordée aux prophéties dans ma vie de foi ? En quoi peuvent-elles m’édifier, me consoler, m’encourager ?

-          Quelle partie de mon être Dieu doit-il encore purifier et sanctifier (= consacrer à son service) ? Où se situe ma résistance à son action en moi ? Comment briser cette résistance et laisser l’Esprit agir en moi ?