11/12/2020
Étude n° 12 le sabbat, expérimentation de l’Amour divin Ésaïe 58.6-14 (19 12 20)
Étude n° 12 le sabbat, expérimentation de l’Amour divin Ésaïe 58.6-14 (19 12 20)
« Le sabbat a été fait pour l’homme et non l’homme pour le sabbat, de sorte que le Fils de l’homme est maître même du sabbat » Marc 2.27-28
Observons
Le contexte : Au ch 58 commence la dernière partie des prophéties qu’Ésaïe adresse à Israël lorsqu’il sera en exil à Babylone. Dans notre texte, l’Éternel répond à ceux qui l’accusent de lenteur à les délivrer et d’indifférence (v 2-3a) à leurs jeûnes et leurs manifestations extérieures d’humilité (3-5).
Le texte
La répétition des impératifs (6-7), des conditions (7,9b,10,13) suivies de « alors »(8,9a,14) et de verbes au futur, délimite trois strophes construites sur le même modèle : les conditions humaines (6-7 ; 9b,10a ; 13) d’accomplissement des promesses de Dieu et leurs effets sur le peuple (8-9; 10b-12 ; 14) :
1ère strophe : v 6-9a : un jeûne salutaire
2ème strophe : v 9b-12 : promesses de restauration
3ème strophe : v 13-14 : un sabbat de délices.
Les ordres et conditions des deux premières strophes rappellent les devoirs de délivrance et d’humanité envers les hommes de la seconde table de la loi, tandis que la dernière strophe reprend la première table de la loi résumée dans la sanctification du sabbat de l’Éternel. Les promesses de la 1ère strophe sont celles du salut (lumière, guérison, justice, gloire et réponse de Dieu), celles de la strophe centrale parlent de la présence bienfaisante de Dieu et de la restauration des ruines du pays, tandis que dans la dernière strophe elles font entrevoir la joie, la force, le triomphe et l’héritage que trouve le peuple dans la communion avec Dieu.
Comprenons
Le contexte : Israël exilé se plaint des délais que subit sa délivrance, et oubliant qu’il n’a pas lui-même rempli ses engagements envers Dieu, il réclame de lui la libération et des jugements justes contre ses oppresseurs (v 2), en mettant en avant les jeûnes et les signes extérieurs d’humilité qu’il multiplie (3). L’Éternel dénonce le péché qui règne dans les cœurs de ces propres-justes (4-5) et révèle sa volonté dans les trois strophes qui suivent.
Le texte
La loi ne prescrivait de jeûne que pour le jour des Expiations. Comme on pouvait en célébrer volontairement d’autres, Israël ne s’est pas privé, mais en a oublié le sens. Le but du jeûne est de renoncer à la « chair », c’est-à-dire à tout ce qui vient de notre naturel non sanctifié par Dieu, ce qui est marqué par l’esprit de domination, l’égoïsme et l’orgueil (v 6-7), pour laisser l’esprit libre de chercher Dieu et de le trouver dans et par l’amour des autres (8-10b).
Le salut est présenté d’abord (8) comme lumière et guérison, deux images appropriées à l’état de souffrance (comparé à l’obscurité et à la maladie) dans lequel vit Israël exilé. Puis la réalité spirituelle exprimée par ces deux images est résumée dans les mots de « justice et gloire » : la justice est celle que Dieu donne (53.11;54.17), c’est le point de départ de la délivrance spirituelle dont la gloire est le couronnement. Les images employées ici renvoient à la marche dans le désert après la sortie d’Egypte, où le peuple était précédé et suivi par la colonne de feu et la nuée manifestant la présence de Dieu.
Les conditions et la promesse de lumière de la 2ème strophe reprennent les ordres de bienveillance envers autrui et les images de la première. Par contre les promesses suivantes (v 11-12) sont originales et adaptées à la traversée du désert qu’Israël devra faire pour retourner de Babylone dans le pays promis : direction divine, nourriture, forces, oasis, restauration, reconstruction du pays. Prises au premier degré, ces promesses seront réalisées avec Zorobabel, Esdras, et Néhémie. Appliquées à la vie spirituelle, elles font du peuple, conduit et vivifié par Dieu, un restaurateur des chemins de la vie éternelle : nous y voyons la mission de l’Église Adventiste qui appelle à revenir à la Parole de Dieu (fondements du passé), à observer la loi dans l’esprit de l’Évangile (réparer les brèches entre ancien et nouveau testaments), pour retrouver les sentiers de la vie (restaurer les sentiers pour rendre le pays habitable).
Parmi ces restaurations des fondations du passé, il en est une qui manifeste l’adoration pour l’Éternel. Le sabbat est mis à part (= sanctifié : saint répété 2 fois) par le renoncement aux occupations ordinaires (pied = symbole de l’activité) et égoïstes (répétitions deux fois : ce qui te plait, tes voies) et aux paroles vaines (fin v 13). Toute la place étant laissée à la présence de Dieu (v 14a), le sabbat peut devenir un jour de délices : joie et repos, où le Seigneur permet à son peuple d’avoir un avant-goût de l’héritage de la vie éternelle (v 14). Le Seigneur termine par une attestation solennelle qui garantit la réalisation de ses promesses.
Questions pour une application dans la vie chrétienne
- La réalisation des promesses de salut (libération, guérison, restauration) est-elle conditionnée à l’observation de la loi et du sabbat en particulier ? Ou bien faut-il voir cette observation comme une appropriation personnelle des promesses, comme une manifestation concrète qu’on les a saisies et qu’on veut en vivre ?
- Ma façon de mettre à part, de sanctifier le sabbat, en fait-elle un jour de joie et de partage dans la présence du Seigneur ?
- Le parallélisme entre la 1ère et la 3ème strophe nous indiquerait que le sabbat est sanctifié par la libération de « toute espèce de joug » extérieur ou intérieur à nous. De quels fardeaux ai-je besoin d’être délivré pour que le sabbat soit un jour de délices pour moi ? Pourquoi ne pas saisir le cadeau de ce jour à part pour découvrir ces fardeaux et les déposer aux pieds du Seigneur ?
- Quel lien peut-on faire entre la troisième strophe sur le sabbat et les deux précédentes sur l’amour du prochain et ses conséquences individuelles (8-9, 11) et collectives (12) ?
08:00 Publié dans Education | Lien permanent | Commentaires (0)
04/12/2020
Étude n°11 Le chrétien et le travail, Actes 20.32-36 (12 12 20)
Étude n°11 Le chrétien et le travail, Actes 20.32-36 (12 12 20)
« Ainsi, mes frères bien-aimés, soyez fermes, inébranlables, progressez toujours dans l’œuvre du Seigneur, sachant que votre travail n’est pas vain dans le Seigneur » 1 Cor 15.58
(Paul Priscille et Aquilas, fabricants de tentes)
Observons
Le contexte :
- Où se situent ces paroles de Paul dans l’histoire de sa vie ? A qui parle-t-il ?
- Quel sens a-t-il donné à sa vie ? 20.24
- Quelles sont ses craintes pour l’avenir de l’Église ? v 29-31
Le texte :
V 32 : au moment de la séparation, à qui Paul confie-t-il l’Église ? Qu’est-ce que « la parole de la grâce » ? Que représente « l’héritage » ? Que signifie ici « les sanctifiés » ?
V 33 : De quelle qualité faisait preuve Paul dans son service ?
V 34 : Comment se manifestait-elle, Act 18.3 ; 1 Cor 4.12a ? Quel but avait son travail d’artisan ?
V 35 : Pourquoi Paul recommande-t-il de travailler ? La parole de Jésus s’applique-t-elle seulement au travail matériel ? Jean 9.4
Comprenons
Le contexte : Paul est en route vers Jérusalem où il va remettre à l’Eglise les fonds récoltés dans les églises d’Asie et d’Europe. Il sait par des révélations prophétiques, qu’il va subir des tribulations et qu’il ne reverra pas les anciens d’Ephèse venus à Millet recevoir ses adieux. Son discours exprime son affection, ses soucis pour eux, et ses dernières recommandations. A la pensée des « loups redoutables » qui les menacent de divisions et d’hérésies, Paul rappelle que son ministère, son travail d’apôtre, a été de « rendre témoignage à la bonne nouvelle de la grâce de Dieu » (24b), à l’Évangile du pardon en Jésus-Christ.
Le texte
Ne pouvant plus rien pour les Éphésiens et toutes les églises qu’il a fondées, Paul les confie à Dieu et à la puissance de sa Parole (Rom 1.16) pour les faire grandir (=édifier) dans la foi en la grâce (=le pardon), et dans l’espérance du Royaume promis à ceux que l’Esprit a mis à part pour le service de Dieu (= sanctifiés). Le mot « héritage » fait allusion à la part du territoire de Canaan, le pays promis aux Hébreux sortis d’Egypte, que le sort attribua aux différentes tribus. De ce sens matériel et historique, le mot a pris une connotation spirituelle pour parler du Royaume éternel (=la Maison du Père), où entreront ceux pour qui Jésus a préparé une place (Jn 14.2-3). Cet héritage est un don gratuit de l’amour de Dieu (=sa grâce), pour ceux qui acceptent le pardon de Dieu acquis pour eux par Jésus sur la croix. Ayant reçu gratuitement un tel don, Paul recommande d’agir gratuitement dans le ministère de témoignage. Lui-même n’a pas cherché à être entretenu par les églises, même si par ailleurs il déclarera que tout travail mérite salaire et que le missionnaire ou le pasteur sont en droit de retirer un avantage matériel de leur travail, sans avoir usé lui-même de ce droit (1 Cor 9.11-14,18 ; Tite 1.11). Il a préféré pourvoir par son travail de fabricant de tentes à ses besoins personnels matériel et à ceux de son équipe, pour ne pas porter tort au témoignage de l’Evangile. Son œuvre d’apôtre était totalement désintéressée, à la différence des faux docteurs cupides qui l’ont contesté (Tite 1.11 ; 1 Tim 6.5-10). Son travail d’artisan lui permettait de vivre, de faire vivre ses compagnons, et par surcroit d’aider les nécessiteux, à l’exemple de Jésus qui a fait sa joie de se donner et de donner aux autres (v35).
Quels enseignements tirer de ces dernières recommandations de Paul sur le travail ?
- Le travail professionnel est une nécessité, ordonnée par Dieu dès la création (Gen 2.15), car l’inactivité est mère de tous les vices. C’est même un devoir mentionné dans la loi des 10 paroles (Ex 20.9) pour assurer sa subsistance matérielle et celle de son entourage.
- En aucun cas il ne sert à thésauriser, ni à faire du profit (Luc 12.16-21) ou à exploiter l’autre (Jac 5.4), mais dans un esprit désintéressé il permet la générosité envers les plus défavorisés.
- Considéré sous cet angle, le travail devient un moyen de manifester son altruisme et remplit le cœur du bonheur d’avoir la possibilité de partager.
- Le travail matériel passe en second après le travail spirituel qui consiste à grandir dans la foi, la connaissance des Ecritures, l’amour de Dieu et du prochain (Jean 6.27), et dans la propagation gratuite de l’Évangile. Paul appelle cela « travailler à son salut » ou « mettre en œuvre son salut » Phi 2.12 !
- Enfin pour que le travail professionnel ne devienne pas une idole intransigeante et destructrice, Dieu lui a fixé une limite en instituant le repos du 7ème jour pour Lui rendre gloire !
Questions pour une application dans la vie quotidienne
- Quelle place est-ce que j’accorde au travail dans ma vie de famille, ma vie sociale et ma vie spirituelle ?
- Quel objectif ai-je donné à ma vie professionnelle ?
- Suis-je du genre « cigale » ou « fourmi » (fable de La Fontaine) dans mon travail ? Que dois-je changer dans ma façon de concevoir mon activité ?
- Comment échapper au culte du travail et ses dérives dans la société occidentale capitaliste ?
- Comment le fait d'être chrétien peut-il transformer ma vision du travail …et du chômage ?
08:00 Publié dans Education | Lien permanent | Commentaires (0)