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01/01/2021

Étude n°2 Crise des dirigeants Esaïe 6 (09 01 21)

Étude n°2 Crise des dirigeants Esaïe 6 (09 01 20)

« J’entendis la voix du Seigneur disant : Qui enverrai-je et qui marchera pour nous ? Je répondis : Me voici, envoie-moi ! » Es 6.8

Observons

Le contexte : ce chapitre se trouve au centre de plusieurs discours de jugement et de menaces causées par l’infidélité du peuple (ch 2-5), et de prophéties et promesses réconfortantes annonçant le règne d’Emmanuel et le salut présent et futur  d’Israël (7-12).

Le texte

Composition du texte

A- v 1-4 : vision de la gloire de Dieu: Par quels détails est-elle suggérée ? Que peuvent être les séraphins ? (voir Gen 3.24 ; Ez 1 et 10 ; Ap. 4.6) Que crient-ils ? A qui Esaïe semble-t-il les assimiler (v 4) ?

B- v 5-7 : purification du prophète : Pourquoi le prophète est-il terrifié ? Quel rôle joue l’un des séraphins ? Quelle action de Dieu symbolise-t-il ? (Héb 9.14)

A’- v 8-13 : Vocation du prophète : Quelle question pose l’Éternel ? Comment Esaïe y répond-il ? Quel message doit-il délivrer au peuple ? Relever ce qu’il a de paradoxal (v 9-10). Quelle sera la conséquence des péchés du peuple (v 11-13a) ? Comment se termine cette prophétie ? Qui annonce-t-elle ?

Au centre de la relation de Dieu avec son prophète se situent la repentance de ce dernier et la purification de ses péchés, nécessaires pour remplir sa mission.

Comprenons

La date donnée par Ésaïe correspond à 758 av JC, peu avant la mort du roi de Juda Ozias. Ce roi fut un fidèle serviteur de l’Éternel, jusqu'au jour où son orgueil le porta à se croire autorisé à entrer dans le Lieu Saint du Temple pour offrir les parfums, comme c'était l'apanage des sacrificateurs. Son sacrilège engendra une lèpre qui le conduisit à l'isolement jusqu'à sa mort (2 Chroniques 26). Le prophète reçoit sa mission alors qu’il est encore très jeune et la remplira pendant 60 ans, jusqu’à la mort d’Ézéchias en 698.

A- La vision de ce chapitre est la seule vision proprement dite du livre d’Ésaïe. Elle marqua à vie le prophète qui en garda la notion de la majesté et de la sainteté de Dieu. Le prophète Michée, contemporain d’Ésaïe eut la même vision (1 Rois 22.19). En contraste avec l'état de la royauté terrestre, la vision d'Esaïe lui fait contempler la royauté céleste.

Le Seigneur apparaît sous une forme humaine siégeant sur un trône (symbolisé dans le sanctuaire par l’arche du Lieu Très-Saint), pour signifier sa majesté royale et son autorité de juge qui rend ses jugements sur le peuple infidèle (ch 2-5) et libère de ses péchés le pécheur repentant (6.5-6).

Les pans de la robe qui remplissent le temple peuvent représenter le voile qui sert d’écran entre la sainteté de Dieu et le pécheur qui ne peut voir Dieu face à face et vivre (Ex 33.20).13 Christ et chérubins.jpg

Les séraphins qui entourent le trône, portés par leurs ailes apparaissent au-dessus. Ésaïe seul les nomme ainsi, mais la description qu’il en fait les assimile aux chérubins de Gn 3.24 et d’Ez 10, ainsi qu’aux êtres vivants d’Ez 1 et Ap 4. Créatures symboliques des qualités que Dieu met en œuvre dans ses jugements des hommes, bases de son trône (Ps 89.15), ces séraphins chantent en deux chœurs la sainteté de Dieu, c’est-à-dire ce qui le met à part, le sépare du reste de la création. Leur attitude de profond respect (face et bas du corps couverts de leurs ailes), l’ébranlement des fondations du temple et la fumée des parfums de l’autel d’or, symboles des prières d’adoration et d’intercession (Ps 141.2), qui emplissent le temple, insistent sur la grandeur majestueuse de Dieu, sur sa perfection absolue (3 est le chiffre, comme 7, de la plénitude), sur le rayonnement extérieur et visible de sa gloire, qui le séparent absolument de toute créature.

B- Devant une telle vision, le jeune prophète ne peut que s’effrayer à cause de son indpurification des lèvres d'Esaie 6.jpgignité et de son impureté. A sa souillure personnelle s’ajoute celle du peuple où il habite et qu’il représente. Le séraphin purificateur utilise les charbons ardents de l’autel (Ez 10.2, 7) emblèmes de la grâce de Dieu qui ôte et pardonne le péché confessé ( v7) comme au jour des Expiations (Lévitique 16.12). Il rend ainsi l’homme purifié capable de parler pour Dieu, d’être son porte-parole, son prophète.(Evangile et Peinture 2007)

A’- Comme à son habitude, Dieu s’adresse à l’homme par une question afin de le responsabiliser. Il n’envoie pas de force le prophète, il lui laisse le choix de répondre ou non à l’appel (v 8). La mission d’Ésaïe paraît terriblement sévère et paradoxale : il devra dénoncer de façon sarcastique l’endurcissement du peuple arrivé au point de ne plus pouvoir rien entendre de Dieu. (La traduction ironique ( ?) de la conjonction     « de peur que » au v 10, peut être modifiée en « afin qu’ils ne comprennent pas, qu’ils n’entendent pas, et qu’ils ne soient pas guéris ») Voir la reprise de ces mots par Paul dans Actes 28.26-27. Le peuple, comme Pharaon avec les dix plaies, ne veut pas entendre ni voir les appels de Dieu parce qu'il refuse de se repentir et changer de conduite. Dieu les livre alors aux conséquences de leur endurcissement, comme il a livré Pharaon à son endurcissement aux trois dernières plaies.(Comparer Exode 9.34-35 et 10.20,27 ; 11.10)   La dévastation du pays, puis des habitants qui resteront (un dixième), sera la conséquence inexorable de cet endurcissement et se réalisera environ 100 ans plus tard avec la destruction de Jérusalem et de son temple (586)  suivie de l’exil à Babylone. L'éclat de ces conséquences de l'endurcissement d'Israël servira, à contrario, à la gloire de Dieu parmi les nations, et au salut de ceux qui reviendront à Dieu. Dieu ne veut pas perdre le pécheur, mais par ses jugements et ses avertissements, il cherche à conduire au salut ceux qui peuvent encore l’entendre, « souche qui donnera une sainte descendance » ou une « semence sainte ». Là se trouve annoncée toute l’histoire d’Israël jusqu’à la fin des temps, en passant par le Messie Sauveur et l’émergence d’un Israël selon l’Esprit.(Romains 11.25-27)

 

Questions pour une application dans la vie chrétienne

  • A une époque où on aime se représenter Dieu comme un Père et un Ami, avons-nous encore conscience de sa sainteté, de sa souveraineté, de sa transcendance, qui le séparent de nous ? Comment nos liturgies de culte en témoignent-elles ?
  • La réponse à notre vocation de « porte-paroles » de Dieu s‘accompagne-t-elle de l’humilité et du sentiment d’indignité d’Ésaïe ?
  •  Qu’est-ce qui nous empêche comme le peuple d’Israël au temps d’Ésaïe, d’entendre les appels au salut que Dieu nous lance dans les Écritures ? De quoi devons-nous être purifiés pour devenir des « porte-paroles » de Dieu ?

08:04 Publié dans Esaïe | Lien permanent | Commentaires (0)

25/12/2020

Etude n°1 Crise d’identité Esaïe 1 (02 01 21)

Etude n°1 Crise d’identité Esaïe 1 (02 01 21)

« Venez donc et plaidons, dit l’Éternel. Si vos péchés sont comme le cramoisi, ils deviendront blancs comme la neige ; s’ils sont rouges comme l’écarlate, ils deviendront comme de la laine. » Es 1.18péchés écarlates sur neige Es 1.18.jpg

Observons

Le contexte : Rechercher dans une chronologie biblique les époques des quatre rois de Juda mentionnés au v 1. Quelle durée cela donne-t-il au ministère d’Esaïe ? Quels événements historiques recouvre-t-elle ?

Que signifie le nom du prophète ? De quoi font partie les paroles qui suivent ce préambule ?

Le texte

Après un verset de titre, le texte se compose de trois parties :

a) v 2-9 : De quoi se plaint l’Éternel ? Comment considère-t-il Jérusalem ? Qu’en conclut le peuple ?

b) V 10-20 : Que reproche Dieu aux chefs religieux ? A qui les compare-t-il, v 10 ?.Que réclame Dieu  et qu'offre-t-il ?

a’) v 21-31 : le triste présent après un passé glorieux, appelle un jugement de Dieu qui par  l’épreuve du feu laissera subsister les fidèles épurés, mais éliminera les rebelles.

Au centre de ce chapitre se trouvent l’appel au repentir et l’offre de pardon qui donnent à l’introduction et au livre tout entier leur tonalité prophétique et évangélique.

 Comprenons

Le contexte : Deux détails du texte permettent de le dater : le verset 7 parle de la dévastation du pays par des ennemis qui laissent Jérusalem intacte, et le tableau des versets 10-15 laisse entendre que le culte à l’Éternel est vivace à Jérusalem. Des quatre rois mentionnés par Esaïe, seul Ezéchias a rétabli le culte de l’Éternel après la fermeture du temple sous son prédécesseur Achaz, et a pu voir une invasion des Assyriens jusqu’aux portes de Jérusalem (ch 36-37 et 2 Rois 18-19), en 701-700 av JC. Ce texte est donc un des derniers écrits du prophète, placé en introduction car il résume l’essentiel de son message : la sainteté de Dieu rend l’infidélité du peuple d’autant plus grave que sa mission est de refléter cette sainteté dans le monde (v4 et 6.3).

Le ministère d’Esaïe commença l’année de la mort d’Ozias (6.1) vers 758 av JC, et se poursuivit pendant 60 ans, jusqu’aux environs de la mort du roi Ezéchias en 698. Une légende veut qu’Esaïe ait été mis à mort par Manassé, scié dans un tronc d’arbre où le prophète s’était abrité de la persécution. Sous Yotam, il ne semble pas qu’il ait eu à intervenir. Achaz, le premier roi de Juda à introduire officiellement l’idolâtrie à Jérusalem, fut interpellé par Esaïe, à cause de l’infidélité du peuple (ch 2-5) et au moment le plus critique de la guerre menée par les Syriens et le royaume d’Israël contre celui de Juda. Esaïe lui annonça une prochaine délivrance ( ch 7-12) dont la naissance d’Emmanuel serait le gage. Enfin Esaïe fut le conseiller écouté du roi Ezéchias, dont il dénonça l’orgueil lors de la visite des Babyloniens venus le féliciter de sa guérison. Cet orgueil l’avait poussé à leur montrer tous les trésors de Jérusalem et du temple, et devait précipiter l’exil à Babylone, un peu plus de cent ans plus tard (39.5-7). Treize ans après cette prophétie, Esaïe raffermit la foi du roi et du peuple devant l’invasion de Sanchérib. Son appel à s’en remettre à Dieu qui seul peut délivrer, au lieu de s’appuyer sur l’Égypte, fut entendu et Jérusalem fut délivrée miraculeusement (37.36-38). 

Le texte :

Intitulé « Vision », ce passage n’est pas à proprement parler une vision donnée à Esaïe, le prophète, c’est-à-dire « le voyant ». Il s’agit ici de Paroles de Dieu transmises au prophète. La seule véritable vision du livre se trouve au ch 6.

v 2-9: Dieu se plaint de l’ingratitude, du mépris et de la révolte des fils qu’il a éduqués ; ils sont tombés dans un état de souffrances tel qu’un châtiment supplémentaire n’est pas possible (v 5). Politiquement, en effet, la Judée a été dévastée par Sanchérib, sauf Jérusalem encore épargnée, grâce à la protection de Dieu sur sa ville (v 8-9). Le thème du « reste » apparaît ici pour la première fois, il se retrouvera tout au long du livre (4.3, 6.13, 10.20-21, 11.16, 37.4). Ici le reste, à cause de sa taille, est comparé à une cabane, ou une hutte dans un champ, une « ville de garde » (traduit par « assiégée », ou « épargnée »), où veillent les gardientour de garde.jpgs du pays. L’allusion à Sodome et Gomorrhe fait référence à leur destruction totale à cause de l’idolâtrie, et donne son sens spirituel à l’image de « tour de garde » : Jérusalem est épargnée pour être dans le pays dévasté la gardienne de la sainteté (v 4) et de la grâce divines, comme les v 10-20 les précisent.

v 10-20: ce passage très imagé, coloré et véhément est parallèle à Michée 6.2-8, contemporain d’Esaïe. Un culte formaliste ne plait pas à l’Éternel qui accorde son pardon total seulement au cœur repentant, qui rompt intérieurement et extérieurement avec le mal  par des actes de bonté et de justice (16-17).

 a’) v 21-31 : Le contraste entre la Jérusalem fidèle et juste, et la prostituée qu’elle  est devenue, anticipe la vision de Jean de la femme qui va enfanter le Christ (Ap12), devenue la grande prostituée, Babylone (Ap 13 et 17). La pureté de ses œuvres, symbolisée par l’argent et le vin, a été souillée et mêlée de matières étrangères (scories et eau = rébellion, vol, corruption, injustices, v 23) qui doivent être éliminées (image du creuset v 25), si le peuple veut retrouver justice et fidélité(26). creuset de fonderie.jpg

Dans cette épreuve du feu purificateur, provoquée par sa propre méchanceté (31ab), droiture et justice seront accordées à ceux qui se convertiront (16-18), tandis que les rebelles idolâtres seront éliminés.

Ainsi la grâce et la justice divine sont-elles indissociables dans le jugement de Dieu (Ps 89.15).

 Questions pour une application dans la vie chrétienne

  • En quoi la dénonciation des cultes de Jérusalem peut-elle concerner nos cultes et nos formes de piété ? Sont-ils (ou non) des manifestations extérieures d’une adoration du cœur et d’une reconnaissance profonde pour la grâce reçue de Dieu ?
  • De quelles scories ou parcelles de plomb, ma foi, ma vie et celles de mon église doivent-elles être purifiées par Dieu ?
  • Avons-nous conscience que si nous nous qualifions de « reste » nous avons la responsabilité de témoigner de la sainteté de Dieu ? Par quoi pouvons-nous en témoigner ?

 

08:03 Publié dans Esaïe | Lien permanent | Commentaires (0)