UA-111710466-1

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

12/04/2023

Étude n°3 Texte choisi par l'AET (UFB) La mission de répandre l’Évangile Éternel, Mat 28.16-20 (15 04 23)     

Étude n°3 Texte choisi par l'AET (UFB) La mission de répandre l’Évangile Éternel, Mat 28.16-20 (15 04 23)                                          

« Cet évangile du royaume sera prêché par toute la terre, pour servir de témoignage à toutes les nations ; et alors viendra la fin. » Mat 24.14 

Observons

V 16 : Où se situe ce dernier discours de Jésus ? Comparer avec Mat 5.1 et 17.1, puis chercher ce que peut signifier cette localisation ?

V 17 : Quelle est la contradiction entre les deux verbes de cette phrase ? Se rapportent-ils aux seuls apôtres ? (Voir 1 Cor 15.6) Quel rapport y a-t-il entre foi et doute ?

V18 : Sur quelle affirmation Jésus fonde-t-il ses ordres de mission ? Quel message veut-il faire comprendre par là aux disciples ?

V 19-20a : Combien d’ordres Jésus donne-t-il, sachant qu’en grec les deux derniers verbes sont des participes (gérondif = en baptisant et en enseignant) ?

- Qu’implique le premier verbe de la part des disciples de tous les temps ?

- Quelle volonté de Dieu exprime le deuxième ordre ? (1 Tim 2.4 ; 2 Pie 3.9b)

Comment le texte à mémoriser (Mat 24.14) vient-il compléter et nuancer cet ordre de Jésus ?

- A qui est administré le baptême ? Qu’est-ce que signifie un baptême au nom de …?

Que représente chacune des trois expressions de l’Eternel pour le baptisé ? (Jean 3.5 ; Tite 3.5b ; 2 Cor 13.13)

- L’instruction religieuse précède-t-elle ou suit-elle le baptême, dans ce texte et dans les Actes des apôtres (2.38,41 ; 8.12 ; 16.33 ; 19.4-5) ? Quelle dimension cela donne-t-il au sens du baptême évangélique ? Quelle responsabilité cela confère-t-il à l’Église ? Comparer avec ce qui est de coutume dans nos actuelles communautés.

- L’obéissance aux commandements de Jésus est-elle une condition ou un fruit du baptême ?

- Que signifie « garder les commandements de Jésus » ? voir la parabole des deux maisons en Mat 7.24-28.

V 20b : Quelle promesse Jésus fait-il à ses disciples ? Pourquoi ? Quel lien existe entre ses ordres (v 19-20a) et ses promesses (v 18 et 20b) ? 

Comprenons

Matthieu termine son évangile non sur le récit de l’ascension de Jésus à Jérusalem, mais sur le dernier discours prononcé par Jésus en Galilée. Il leur avait fixé rendez-vous (Mat 28.7) dans le lieu où il avait commencé son ministère, là où il avait prêché le plus longtemps et avait sans doute le plus de disciples. De plus, Jésus retrouve ses disciples sur une montagne, un haut lieu d’adoration pour les peuples de cette époque. C’est sur une montagne qu’il leur avait donné les lois de son royaume (Mat 5-7. C’’est sur une autre montagne qu’il était apparu dans la gloire à ses trois disciples les plus proches. C’est encore sur une montagne qu’il leur donne leur ordre de mission. Il  parle ainsi avec l’autorité de Dieu, ce que comprennent aussitôt les onze disciples qui l’adorent !  Il n’y a plus de doute pour eux sur la divinité du ressuscité, mais pour la foule des autres disciples galiléens, qui ont dû être avertis par les onze du rendez-vous de Jésus, et qui sont peut-être témoins de la scène, cette apparition du ressuscité est un miracle si extraordinaire qu’ils doutent encore de sa réalité ; foi et doute se partagent leur cœur : le doute est la première étape du chemin de la foi, car il va stimuler la recherche pour mieux connaître la vérité et affermir ses convictions.

Jésus débute ses instructions par l’affirmation de son autorité divine : il n’est plus l’humble serviteur souffrant, mais par sa résurrection il a retrouvé son pouvoir divin et sa gloire éternelle (Phil 2 .8-10). Il est nécessaire de le faire comprendre aux disciples qu’il va envoyer porter la bonne nouvelle dans un  monde souvent hostile et réfractaire. Leur autorité et leur efficacité leur viendront de Jésus seul, qui par l’Esprit aplanira leurs sentiers.

L’ordre de mission se compose de deux actions : Aller, et faire des disciples.

Les disciples n’ont pas à attendre qu’on vienne vers eux  pour entendre la Parole de Dieu, ni à se renfermer dans leurs communautés pour vivre ensemble de bons moments dans l’adoration et la louange. Ils doivent sortir vers les autres, les chercher comme le Bon Berger, ce qui implique d’avoir de l’ouverture d’esprit, de côtoyer des personnes bien différentes d’eux et de parler leur langage, pour être entendus et compris.

L’ordre de faire des disciples de toutes les nations devait étonner les apôtres juifs, qui pensaient que le salut était réservé au seul peuple élu, comme on le constate au début des Actes des Apôtres. Les nations désignent tous les peuples non juifs qui ne croient pas en l’Éternel. Il est évident que Jésus ne prêche pas ici le salut universel ou la conversion de tous les peuples. Sa volonté est que tous aient l’occasion d’entendre l’appel de Dieu et de se déterminer pour ou contre lui. Il ne peut sauver personne contre son gré.  On pourrait traduire ce second ordre « Faites des disciples parmi toutes les nations ». En effet on ne devient disciple de Jésus que si on accepte d’être baptisé, c'est-à-dire de s’identifier à la mort et à la résurrection de Christ et d’obéir à ses enseignements. Il ne suffit pas d’entendre la Parole, il faut la mettre en pratique (Mat 7.24-27 ; Jac 1.23-25). Si le baptême marque la repentance et l’adhésion de la conscience et de l’esprit à la bonne nouvelle, l’église a le devoir d’enseigner le baptisé  pour que sa vie soit transformée et qu’il la conforme aux commandements de Jésus, résumés par lui en Mat 22.37-40 : Aimer Dieu et aimer son prochain  comme soi-même. Nous avons souvent l’habitude de ne baptiser qu’après avoir enseigné et avoir constaté le changement de conduite du catéchumène, comme si le baptême était un point d’arrivée dans le cheminement du croyant ! Or on peut constater que de nombreuses fois les disciples ont baptisé tout de suite le croyant qui avait professé sa foi en Jésus-Christ, l’accompagnant ensuite sur son chemin de foi en lui enseignant la Parole et en approfondissant sa compréhension des Ecritures pour la sanctification de sa vie par l’Esprit.

Le baptême au nom de Dieu, Père, Fils et Esprit n’est pas un simple plongeon purificateur comme le baptême de Jean (Act 19.3-4), mais le nom représentant la personne toute entière avec ses qualités et son caractère, le baptême au nom de Dieu engage Dieu et le baptisé dans une communion intime et vivante, dans une relation filiale, fraternelle et spirituelle, où le baptisé reconnaît l’Éternel comme son Père créateur, source et pourvoyeur de sa vie, Jésus le Fils comme son Sauveur, son frère et son ami, et l’Esprit comme son  Consolateur, son Inspirateur et son guide (Jean 16.13). Le baptême ouvre les « écluses des cieux » et donne accès à toutes les bénédictions que Dieu réserve à ses enfants. L’Esprit accordé pleinement le jour du baptême peut poursuivre son œuvre de régénération et de sanctification pour autant que le croyant reste ouvert à son influence, l’écoute lui parler à travers les Écritures et lui obéit de bon cœur en marchant selon les commandements d’amour de Jésus.

Pour apaiser l’angoisse que peuvent éprouver les disciples devant l’ampleur de la tâche à accomplir, et devant la solitude apparente qui les attend, puisque Jésus va rejoindre son Père dans le monde spirituel, invisible physiquement, le Seigneur leur laisse la merveilleuse promesse de sa présence indéfectible et immuable auprès d’eux : puisqu’il a tout pouvoir sur la terre comme au ciel, dans le monde visible  et dans le monde invisible, c’est lui qui permettra aux disciples d’annoncer partout la Bonne Nouvelle, avec courage, espérance et joie, même si les réponses à leur appel ne sont pas à la mesure de leurs efforts ! 

Questions pour une application dans la vie chrétienne

  • Qu’est-ce qui me retient de répondre à l’ordre de Jésus d’aller vers les autres pour leur faire connaître l’amour de Dieu pour eux ? Sur quoi ma foi doit-elle s’appuyer pour obéir à cet ordre ? Vers qui le Seigneur m’envoie-t-il aujourd’hui ?
  • Ai-je l’assurance de la présence de Jésus dans ma vie ? Sur quelles expériences puis-je conforter cette assurance ?
  • Comment honorer la profession de foi de mon baptême dans ma vie quotidienne ? A quoi m’engage de croire que Dieu est mon père, Jésus mon frère et l’Esprit mon guide ?
  • Comment poursuivre l’œuvre de sanctification de ma vie commencée à mon baptême ?

 

 

                                                                   

07/04/2023

Étude n°3: L’Évangile éternel Rom 3.19-30 (15 04 23)

Étude n°3: L’Évangile éternel Rom 3.19-30 (15 04 23)

 

« Je vis un autre ange qui volait au milieu du ciel ; il avait un évangile éternel pour l’annoncer aux habitants de la terre, à toute nation, tribu, langue et peuple » Ap 14.6 Crucifixion Le Tintoret.jpg

Commentaire du verset de l’Apocalypse cité : Le tableau des 144.000 croyants fidèles à l’Éternel et à Jésus, qui font face aux attaques de l’image de la bête (ch 13.16-17) de la fin des temps, se termine par l’affirmation que « dans leur bouche il n’y a pas de mensonge » (14.5) Aussitôt après la vision de Jean change d’optique pour s’arrêter sur leur message. 

Par la figure de style de la métonymie ou de l’allégorie[1], les messages proclamés par ces 144000, sont désignés comme étant trois anges « volant au milieu du ciel », donc bien visibles ou audibles. C’est-à-dire que ces messages sont spirituels et entendus par tous sur la terre (Ap 14.6).

Ils constituent « l’Évangile éternel », la Bonne Nouvelle annoncée auparavant par les prophètes, vécue par Jésus-Christ et propagée dans le monde entier par ses disciples[2].  

Que désigne cette expression « Évangile éternel » ? C’est ce que nous examinons dans cette étude en nous appuyant sur la déclaration de Paul aux Romains 3.19-30.

Observons Romains 3.19-30

Le contexte

Après avoir démontré dans les ch 1 et 2 de sa lettre aux Romains, l’universalité du péché (non-Juifs et Juifs sont à égalité, même si les Juifs ont l’avantage primordial d’être les dépositaires de la Parole de Dieu (3.1-9), Paul appuie sa démonstration sur les textes des Écritures qui affirment que tous les hommes sont coupables parce que « la crainte de Dieu n’est pas devant leurs yeux » (v 10-18).

La loi permet à chacun de connaître son péché et sa culpabilité devant Dieu. L’obéissance à la loi ne peut en aucun cas rendre juste le pécheur. 

Le texte

V19-20 : la loi révèle que tous sont coupables devant Dieu, et ne justifie personne

V 21-24 : La justice de Dieu s’obtient par la foi en JC rédempteur

V 25-26 : La mort de JC, moyen de rédemption et d’expiation pour tous.

V 27-30 : Dieu justifie également juifs et païens par leur foi

Répétitions :

Justifié = v 19, 20, 24

Justice de Dieu = v 21,22,25,26

Dieu reconnu juste : v 26

Dieu justifiant : v 26

6 fois Dieu justifie ou accorde sa justice, 2 fois l’homme est l’objet de la justice de Dieu. Le vocabulaire est essentiellement juridique.

3 fois les destinataires de l’œuvre de salut de JC sont désignés comme « ceux qui croient » (22), « ceux qui ont la foi en son sang » (25), celui qui a la foi en Jésus » (26)

Opposition entre l’état de péché de l’homme et l’œuvre de justification de Dieu (v 19,20,23,25)

Au centre des versets (v 24-25) on trouve les notions de « rédemption » en Christ, et « d’expiation » opérée par Christ pour « ceux qui ont la foi en son sang ». Ces deux termes sortent du vocabulaire juridique : ils sont du domaine social (relation entre les hommes) et religieux (relation avec Dieu).

Comprenons

Le contexte

Paul vient de citer quelques passages des Écritures qui justifient son affirmation de l’universalité du péché : Ps 14.1-3 pour les versets 10-12 ;

Ps 5.10 ; 140.4 ; 10.7 pour les v 13-14 ;

Es 59.7-8 pour les v 15-17.

Paul cite ces textes selon la version des Septante en grec qu’il connaissait. Ces passages dénoncent l’injustice générale et l’égarement de l’humanité qui « ne cherche pas Dieu ». Cet égarement se manifeste dans la parole  mortelle et l’activité  meurtrière et destructrice, dans l’absence de paix et de crainte ou respect de Dieu, qui règnent parmi les hommes.

Le texte :

V 19-20: Paul conclut que ces révélations de l’Ancienne Alliance s’adressent aux Juifs « qui sont sous la loi », c’est-à-dire qui en sont les dépositaires et qui y sont soumis, pour les avertir que eux aussi sont concernés puisque « tous sont coupables  devant Dieu» (ch 1-2), car la source du péché se trouve dans le cœur humain. L’observation de la loi morale ou rituelle ne peut donc constituer un mérite pour obtenir la justice de Dieu, ou en d’autres termes pour être considéré comme juste par Dieu. Les efforts faits pour observer la loi sont vains et imparfaits, s’ils ont pour but de gagner le salut ; ils émanent ainsi d’un cœur orgueilleux et suffisant, et non d’un amour véritable pour Dieu.

L’Éternel n’a pas donné la loi à l’homme comme moyen d’acquérir la vraie justice ou la sainteté, mais comme révélateur de son état profond de péché, pour le conduire à Dieu dans la repentance (Ga 3.24). Il ne peut reconnaître sa culpabilité que s’il se place face à la révélation de la Loi, c’est-à-dire des paroles de l’Ancien Testament que Paul vient de citer. Les Juifs pouvaient croire qu’elles ne s’appliquaient qu’aux impies. En les étendant à tous, Paul signifie que si les Juifs (= ceux qui sont dans le système de la Thora, « sous la loi ») ont la même conduite que les non-Juifs, ils tombent eux aussi sous les mêmes sentences. Puisque l’Ancien Testament enseigne aux Juifs que tout homme est coupable devant Dieu, ils ne peuvent que se reconnaître coupables, sans contestation possible.

Cette dénonciation de la corruption naturelle du cœur humain va à l’encontre aujourd’hui, de la conviction héritée de Rousseau, que tout homme nait bon, et que seule la société le corrompt. Rousseau jugeait l’homme selon d’autres critères que la Bible. La Parole de Dieu enseigne la nature pécheresse de « la chair » (= tout homme au naturel) et que le seul remède possible est en Jésus-Christ (Act 4.12).

Aux chrétiens « Juifs » qui prétendaient que par l’obéissance, morale et rituelle, à la Loi (= les œuvres de la loi), on peut acquérir des mérites et être sauvé, Paul rétorque que la Loi révèle l’impossibilité de l’obéissance naturelle. Elle est le thermomètre qui révèle la culpabilité de chacun, et non l’échelle qui lui permet d’atteindre la perfection du ciel. Paul dira ailleurs, qu’elle est un « pédagogue qui mène au Christ » (Gal 3.24).

 V 21-22: En opposition, (« Mais maintenant » = sous la Nouvelle Alliance) à cette prétention echelle vers le ciel.jpgd’obtenir le salut par l’obéissance à la loi, Paul va développer avec joie (ce « mais maintenant » manifeste un soulagement, une libération !), la vraie source de justice que révèle tout l’Ancien Testament (= Loi et Prophètes) : Dieu accorde sa justice à tous ceux qui croient en Jésus (v 22 // 1.16-17), sans que l’obéissance à la loi joue un rôle pour l’obtenir.

 V 23-25a: Pour comprendre en quoi consiste cette justice ou sainteté accordée par Dieu « gratuitement et par grâce » (la redondance insiste sur l’idée du don inconditionnel de Dieu), à celui sans distinction d’origine, et sans mérite, qui croit dans le « sang » de Christ, Paul use de deux métaphores, la rédemption et l’expiation, qui même si elles sont fort employées dans le Nouveau Testament, demandent à chaque fois d’être expliquées.  

La rédemption : privé de la gloire de Dieu, c'est-à-dire coupé de l’image de Dieu qu’il était destiné à être (Ge 1.27 // 1 Co 11.7), parce qu’il s’est soumis à Satan, l’homme est devenu esclave du péché dont il ne peut s’affranchir lui-même (Rm 6.16 ; 7.23-24 ; 2 Ti 2.26 ; 2 Pi 2.19).

Le mot « rédemption » est de la même racine (gā’al en hébreu, lutroô ou agorazô en grec) que le mot « rachat » et signifie dans la Bible « racheter, libérer » d’un asservissement, des humains ou des biens, au moyen d’une aide extérieure ou « rançon ». Il a pris dans le langage actuel une extension de sens pour désigner « le plan du salut de Dieu en Jésus-Christ ».  Dans l’Ancien Testament (Lév 25.25 ; Ruth 3 et 4 ; Jér 32.6-9), le rachat d’une personne, d’un bien, d’une propriété aliénée ou hypothéquée, est opéré par le «go’ēl » le « racheteur » qui est le plus proche parent, pour préserver l’intégrité du patrimoine familial. Une autre racine « pādā » est utilisée pour la libération des Israélites esclaves en Égypte (Ex 6.6 ; 15.3) et pour le rachat des premiers-nés normalement consacrés à l’Éternel (Ex 13.13).liberté.jpg

L’idée de rançon et de rachat de liberté nous est bien connue aujourd’hui lors de la libération des otages retenus prisonniers par leur ravisseur.

Ici Paul fait « du sang du Christ » ou en d’autres mots de la mort de Christ sur la croix, la rançon, le prix payé par Dieu pour libérer sa créature du péché qui l’éloigne de Lui.

Cette idée de prix ou de rançon payée est en contradiction avec celle de la gratuité de la justice de Dieu, de la grâce offerte à tous ! Il ne faut donc pas  pousser la métaphore trop loin, sinon on introduit une notion mercantile dans le processus du salut. A qui en outre Dieu  (ou Jésus) paierait-il de sa vie ce salut ?*

Retenons ici simplement l’idée de libération de l’esclavage du péché et de la mort. 

L’expiation

J’utiliserai une citation du pasteur Philippe Augendre pour préciser le sens de ce mot : « faire l’expia­tion » disent les versions habi­tu­el­les, le terme si­gni­fie  efface­r le pé­ché…En conséquence, les péchés sont « expiés », en­levés, effacés, lavés, ôtés, absous, pardonnés.  Lors­qu’il est l’ex­pres­sion d’une sin­cè­re repen­tance, le sa­cri­fice pour le péché du rite juif est une abso­lution, un effa­ce­ment réel des péchés, pro­mis et ac­com­­­pli par Dieu ; le pardon deman­dé est ac­cor­dé et la récon­ciliation rendue effective. » 

Comment le sang de Jésus (= la vie de Jésus donnée sur la croix) permet-il à celui qui croit, d’être libéré de la mort, de la culpabilité et du péché, et d’être considéré comme « juste » devant Dieu ?

Pour bénéficier de ce rachat, de cet effacement du péché, Paul affirme qu’il suffit au pécheur repentant de croire que Jésus l’a accompli en sa faveur, de s’approprier personnellement ce don et d’intégrer à sa vie la libération du péché. « Il devient  enfant de Dieu, fils de Dieu, héritier de Dieu et cohéritier de Christ (Rm 8.14,17) », il est considéré comme juste devant Dieu et peut alors commencer une vie nouvelle, affranchie de l’esclavage du péché, marchant dans la sainteté et la justice que lui communique sa communion avec son Rédempteur (Jean 17.17 ; 1Jn 3.3,5-6).

 V 25b-26

L’œuvre de rédemption et d’expiation du  Christ a pour but selon Paul, de « montrer la justice de Dieu » (v 25, 26). Qu’est-ce à dire ? La justice est ici l’attribut de Dieu, égale à sa sainteté. Comme les péchés du temps passé de l’ancienne alliance, étaient restés apparemment « impunis », on pouvait douter de la justice divine, comme le Palmiste au Ps 73, ou le prophète Jérémie (5.28 ; 12.1) scandalisés devant la prospérité des méchants. Paul qualifie ce temps avant l’incarnation en Jésus-Christ de « temps de la patience de Dieu ». Dieu a supporté les infidélités de son peuple, et les révoltes de l’humanité, qui ne reconnaissaient pas dans leurs souffrances les conséquences de leur péché, parce qu’avec amour Dieu ne voulait pas les anéantir selon sa promesse à Noé (Gen 9.11-16), et cherchait malgré tout à les faire revenir à Lui. De plus, dans le temps présent, on peut aussi douter de la justice de Dieu en voyant qu’il considère comme juste le pécheur qui a foi en Jésus. Le pardon gratuit serait-il injustement accordé ? Par la croix et la résurrection de Jésus, Dieu montre son horreur du péché, qui conduit l’Homme à la mort. Par Jésus, Il fait mourir dans son corps la nature pécheresse, et lui accorde dans la  résurrection une nouvelle nature guidée par l’Esprit. Il démontre à la fois sa justice et son amour pour l’Homme. Celui-ci a désormais la possibilité par la foi de s’identifier à la mort et à la résurrection de Christ, d’accepter le pardon gratuit de Dieu et de vivre une nouvelle vie guidée par son Esprit. Ainsi « en justifiant » gratuitement le croyant, Dieu fait la preuve qu’Il est à la fois juste, saint et bon. Là où l’homme s’attendait à une justice de rétribution, faite de récompenses et de châtiments, il découvre à la croix une justice divine de grâce, libératrice, faite de don de soi par amour et de pardon.

 v 27-31

Paul conclut son argumentation en revenant au procédé des questions-réponses, qu’il utilise très souvent. Dans ce paragraphe il s’efforce de montrer par un raccourci saisissant et l’opposition entre la « loi des œuvres et la loi de la foi », que :

1-puisque « tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu» (v 23), et puisque l’obéissance à la loi ne donne aucun mérite, il n’y a qu’un seul moyen de salut, c’est l’acceptation par la foi de l’œuvre de rédemption gratuite de Jésus-Christ. En parlant de la loi de la foi (v 27) comme il dira « la loi de l’Esprit de vie » (8.2) ou « être sous la loi de Christ » (1 Co 9.21), Paul annonce l’affirmation du v 31 : la foi confirme la Loi.  La vie de foi en Christ est en effet soumise à une loi intérieure qui prescrit au croyant justifié de vivre  dans une attitude humble et réceptive à la grâce, au pardon de Dieu, et à la libération du péché qui se manifeste dans les actes d’amour, que « Dieu a préparés d’avance pour lui » (Eph 2.10). De la sorte, il n’y a aucun sujet de vantardise pour aucun croyant.

2- Puisque Dieu est le seul Dieu de tous les hommes, il ne peut privilégier les Juifs en les justifiant à cause de leurs œuvres, au détriment des Gentils ignorants de la loi ; Il  les considère donc tous comme justes, s’ils croient en Jésus-Christ (v 29-30). En conclusion (v 31), Paul déclare que la justification par la foi est conforme aux deux principes des Écritures (= Loi) : tous les hommes sont indignes devant Dieu, et Dieu est le même pour tous, Il considère comme juste quiconque croit au Fils (Jn 3.16).

Tel est l’Évangile éternel que proclame le messager divin d’Apocalypse 14.6 : Dieu sauve par sa grâce manifestée en Jésus-Christ.

Questions pour une application dans la vie chrétienne

- Ai-je pris conscience de mon impossibilité à acheter moi-même la vie éternelle, à me libérer du péché par mes efforts de sainteté ? Comment ne pas me faire d’illusions au sujet de mes soit disant mérites (obéissance à la loi, observation du sabbat, appartenance à « l’Église du Reste », hygiène alimentaire, ou toute autre pratique, bonne en elle-même sauf si elle est considérée comme  « méritoire ») ?

 - Comment changer d’état d’esprit à l’exemple de Paul (Phi 3.8-9) et recevoir la « justice qui vient de Dieu» ?

 - Si je reconnais que Dieu en me rachetant, me réconcilie avec Lui, me considère comme juste et me fait entrer dans sa famille, comment puis-je vivre concrètement cette justice dans ma relation avec Lui et avec les autres ?

- Comment manifester ma reconnaissance et témoigner de ma libération du péché par la grâce de Christ ?

 Notes

[1] Métonymie = Remplacement d’un élément par un autre élément appartenant au même ensemble logique : Ici anges ou messagers mis pour messages. Allégorie = Personnification d’une idée abstraite.

[2] Romains 1.2-5a ; Hébreux 1.1-2

Annexe

Pour aider à la compréhension des mots "Rédemption, Expiation, Justification",        Voici la traduction des versets 21-30 de Romains 3 dans la version de "Parole de vie".   Un commentaire suit le texte pour résumer ces trois notions.

Parole de Vie, Romains 3.21-30 :

« 21 Mais maintenant, la justice de Dieu dont témoignent la loi et les prophètes a été manifestée indépendamment de la loi: 22 c’est la justice de Dieu par la foi en Jésus-Christ pour tous ceux qui croient. Il n’y a pas de différence: 23 tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu, 24 et ils sont gratuitement déclarés justes par sa grâce, par le moyen de la libération (= rédemption) qui se trouve en Jésus-Christ. 25 C’est lui que Dieu a destiné à être par son sang une victime expiatoire (qui efface le péché) pour ceux qui croiraient. Il démontre ainsi sa justice, puisqu’il avait laissé impunis les péchés commis auparavant, à l’époque de sa patience. 26 Il la démontre dans le temps présent de manière à être juste tout en déclarant juste celui qui a la foi en Jésus. 27 Où est donc la raison de se montrer fier? Elle a été exclue. Par quelle loi? Par celle des œuvres? Non, par la loi de la foi. 28 En effet, nous estimons que l’homme est déclaré juste (= justification) par la foi, indépendamment des œuvres de la loi. 29 Ou bien Dieu est-il seulement le Dieu des Juifs? N’est-il pas aussi celui des non-Juifs? Oui, il est aussi le Dieu des non-Juifs, 30 puisqu’il y a un seul Dieu, qui déclarera les circoncis justes sur la base de la foi et qui déclarera aussi les incirconcis justes au moyen de la foi ». LOUIS SEGOND 21 

Rédemption. Expiation. Justification.(d’après le commentaire du texte dans la version « Parole de Vie »)

Des mots « prise de tête » ? Pas forcément. Regarde-les comme des moyens de mieux saisir tout ce que Dieu a fait pour toi. Ces mots proviennent de trois domaines différents de la vie quotidienne de l’époque romaine.

Rédemption (domaine du marché aux esclaves). Tu étais esclave du péché (versets 10-18). Incapable de faire le bien que Dieu attend de toi. Jésus a donné la « rançon » nécessaire, une vie pour une vie, pour te libérer de cet esclavage. Tu peux maintenant dire non au péché.

Expiation (domaine du temple). Jésus a pris sur lui la peine de mort que tes fautes méritaient. Il les a effacées en versant son sang. Dieu te voit "juste" à travers Jésus (exemple du vitrail dont la lumière donne ses couleurs à la pierre éclairée)vitrail_jeu_lumiere.JPG

Justification (domaine du palais de justice). Dieu efface ton casier judiciaire céleste en oubliant à tout jamais toutes tes fautes passées, présentes et à venir. Il te considère comme étant aussi juste que Jésus !

Que dire sinon merci ? Que faire sinon vivre pour ton Libérateur (Rédemption) Substitut (Expiation), Avocat (Justification) ?