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05/05/2023

Étude n°7 Adoration du Créateur Ap 4.2-11 (13 05 2023)

Étude n°7 Adoration du Créateur Ap 4.2-11 (13 05 2023) CreationJNR.jpg

« Prosternez-vous devant celui qui a fait le ciel, la terre, la mer, et les sources d’eaux ! » Ap 14.7b

Le premier message lancé au monde par les 144000, après avoir annoncé que l’heure du jugement était venue, se termine par un appel à adorer le Créateur. Cet appel reprend le cri lancé à la fin du chapitre 4 par les vingt-quatre anciens, témoins de la mise en place du jugement . Pourquoi ce lien entre l’heure du jugement et l’adoration du Créateur ?  Pour répondre à cette question nous étudierons le chapitre 4 plus en détail. 

Observons 

Contexte :

  • Sur quels mots de la lettre à Laodicée se fait le lien avec le ch 4.? (3.20-21 et 4.1)
  • Que signifie le nom « Laodicée » ? A quoi est invité le lecteur de cette 7ème lettre (v 22) ?

Texte :

  •  Où se situe la nouvelle scène ? Que doit-elle révéler (v 1)? A quoi la voix de Dieu est-elle comparée  ? Pourquoi ?
  • Que nous indique la mention « je fus ravi en esprit » (v 2) sur le sens à donner à la séquence ?
  • Relever les répétitions, les différents personnages, leurs attributs, leurs paroles, les emblèmes.
  • La scène fait-elle avancer l’action ? Que peut-on en conclure dans le déroulement de la vision de l’Apocalypse ?

 Comprenons[1]

Quelle est la transition entre la séquence des Églises et celle des sceaux ? 

Les versets 1-2 du chapitre 4 situé entre la fin des sept Églises et le début des sept sceaux, donnent plusieurs indices de lien entre les deux sections :

- Après cela est une coordination temporelle assez floue : elle permet à Jean de passer d’une section à l’autre, sans marquer obligatoirement une rupture franche avec ce qui précède comme on l’interprète traditionnellement ; elle peut suggérer une suite chronologique entre ce qui est dit dans la section précédente, et ce qui va être révélé.

- Le mot porte (4.1) fait écho au mot porte de 3.20, même si ce n’est plus la porte du cœur humain, mais celle du «ciel», le monde invisible de Dieu. Dans les deux cas, il est question d’ouverture de la porte, d’accueil du Christ ou de la vision de ce qui doit arriver dans la suite.

- Le mot trône (2x) au v.2 reprend 3.21, où il se trouve aussi 2 fois.

- la mention de la voix comme une trompette et du ravissement en esprit renvoie à 1.10, au début de la section des sept Églises. La voix de Dieu, après les lettres aux Églises, poursuit sa révélation, qui, comme une trompette, doit alerter l’auditeur ou le lecteur, et l’inviter à prêter attention à ce qui doit arriver par la suite.

De cette observation, on peut tirer les conclusions suivantes :

- La section des sept Églises se poursuit sans rupture ni interruption, par celle des sept sceaux, où certains de ses détails sont repris pour être développés dans une sorte de zoom grossissant.

- L’enchaînement chronologique entre les deux sections de la vision est suggéré par les mots : Après cela et ce qui doit arriver dans la suite, compris par rapport à ce qui a été vu dans la section précédente (la lettre à Laodicée), et non par rapport à l’époque de Jean. Ainsi le début de la section des sept sceaux se situerait pendant ou à la fin de l’Église de Laodicée dont le nom signifie "Jugement du peuple", et non du vivant de Jean, comme le place une lecture traditionnelle. Ce que le chapitre 4 va décrire s’enchaînerait  alors à ce qui vient d’être vu, concernant la dernière Église.

 Le décor de la scène en définit l’atmosphère :

4 : le(s) trône(s) : que signifie la répétition de ce mot au singulier et au pluriel ? Tous les textes bibliques qui parlent de trônes au pluriel, sont situés dans un contexte de jugement[2]. La répétition du mot trône au singulier et au pluriel donne à la scène du chapitre 4 son sens d’installation d’un tribunal où prennent place les acteurs et les témoins d’un jugement. Par cette répétition (14 x) du mot « trône », Jean met l’accent sur l’élément essentiel à la compréhension de la scène, qui à ce niveau reste statique. Le « trône » constitue le sujet principal de ce passage.

Les personnages sont nombreux et variés dans leur aspect et leur signification : Jean aperçoit Celui qui est assis sur le trône : Le personnage est tellement extraordinaire que Jean ne peut le nommer, selon le respect hébraïque dû à l’Éternel. La description qu’il en fait, à l’aide des pierres précieuses et de l’arc en ciel, symboles de la richesse, de la gloire et de la paix divines, est à rapprocher d’Ézéchiel 1. 26-28, où le prophète est en présence de « l’image à forme humaine de la gloire de l’Éternel ». Esaïe (6.1) voit aussi le"Seigneur assis sur un trône très élevé.

Les emblèmes sont des images de la présence de Dieu. On y trouve des sons, de la lumière, de l’eau, des êtres fantastiques : Jean perçoit des sons : « Du trône sortent des éclairs, des voix, des tonnerres »[3] ; ces phénomènes naturels accompagnent toujours la manifestation de la gloire de Dieu, qui provoque joie ou crainte parmi le peuple[4]. La lumière tient une place importante dans la vision. Outre les éclairs qui sortent du trône, et l’arc-en-ciel qui l’environne, Jean voit  que « devant le trône brûlent sept lampes ardentes, qui sont les sept esprits de Dieu[5] ». Sept est le chiffre de la plénitude, de la totalité[6]. En Ésaïe 11. 2 sont rassemblées les sept caractéristiques de l’Esprit Saint, la première contenant les six autres : « L’Esprit de l’Éternel reposera sur lui : esprit de sagesse et d’intelligence, esprit de conseil et de force, esprit de connaissance et de crainte de l’Éternel ». Le symbole de l’eau est aussi présent au v 6 : « Il y a devant le trône comme une mer de verre, semblable à du cristal ». On donnait ce nom, dans le sanctuaire terrestre, au bassin des ablutions où se purifiaient les sacrificateurs avant d’entrer dans le temple. Cette cuve d’airain était en effet tapissée par les miroirs que les femmes avaient offerts à la sortie d’Égypte[7]. En se penchant sur l’eau de la cuve, l’officiant y voyait le reflet du ciel derrière son propre visage, en symbole de sa purification.                          Dans l’incapacité de « voir » Dieu, Jean en distingue la présence grâce à ces emblèmes qui lui signifient que, dans cette scène (ch 4), rien ne fait obstacle à la lumière, tout est transparent, pur et saint. Au ch 15.2, les adorateurs qui ont été purifiés peuvent se tenir debout devant la sainteté de Dieu. 

Dans ce décor  se trouvent des personnages symboliques. Les quatre êtres vivants décrits en Ap 4.6-8  sont des êtres emblématiques et fantastiques, bien mystérieux : « Au milieu du trône et autour du trône, il y a quatre êtres vivants remplis d’yeux devant et derrière. » Essayons de découvrir ce qu’ils peuvent nous révéler sur Dieu, puisqu’ils sont assis avec lui sur le trône ! Pour comprendre ce que sont ces êtres vivants[8], il faut revenir à Ezéchiel 1 et 10. En  Ez 1. 5-14,  les 4 animaux ont chacun 4 faces différentes qu’on retrouve en Ap 4. 7. En Ez 1.15-20,  il y a des yeux sur les roues qui cheminent avec les animaux, et « l’esprit des animaux était dans les roues ». Les animaux dans cette vision sont comme les courroies de transmission entre le trône de Dieu et l’action de Dieu sur la terre. Ézéchiel (ch 10.1) définit ces animaux comme « des chérubins qui soutiennent le trône de Dieu ». Ils interviennent dans un contexte de jugement sur Jérusalem et son temple. Les événements vus par Ézéchiel dans les chapitres 9 et 10, se retrouvent dans Apocalypse 7 et 8. La présence des chérubins, ou des quatre êtres vivants, atteste que Dieu contrôle parfaitement son plan de salut : même s’il y a sur terre des souffrances, la justice libératrice de Dieu, à terme, s’accomplira.

En Ap 4. 8, les êtres vivants ont chacun six ailes, comme dans Ésaïe 6. 2. Même les « êtres » les plus proches de Dieu ont conscience de la sainteté de Dieu devant laquelle ils se couvrent. Ils marquent le profond respect dû à l’Éternel, par cette attitude comme par leur louange au Dieu trois fois saint. Pourquoi trois fois ? Nous avons là un signe de la Trinité divine dont chacune des personnes est sainte. « L’Éternel est saint, juste et bon », telle est la louange des quatre êtres vivants, exprimée par le « trois fois saint ».

Où se situent les quatre êtres vivants ? « Au milieu du trône et autour du trône[9] » : non seulement  ils portent le trône, siège de la justice de Dieu selon les Ps 89.15 et 97.2 : « la justice et l’équité sont la base de ton trône. », mais encore ils en font partie intégrante, se confondant avec Celui qui est assis sur le trône ! Ces quatre êtres vivants semblables à un lion, un veau, un homme et un aigle, pourraient alors représenter les aspects de la justice que Dieu exerce envers la terre habitée, symbolisée par le chiffre quatre[10]. La comparaison avec Ésaïe 33.22 donne un sens à ces quatre symboles de la personnalité de Dieu : « L’Éternel est notre juge, l’Éternel est notre législateur, l’Éternel est notre roi, c’est Lui qui nous sauve » : Le roi s’incarne dans le lion, symbole d’assurance, de force, de vaillance, de supériorité héroïque et de jugement[11] ; ses rugissements symbolisent la colère de Dieu contre le péché dans Ésaïe 31.4, Osée 11.10 ou Amos 1.2 et 3.8 ; le lion représente donc ici la majesté et la puissance de Dieu pour juger la terre. Le sauveur se retrouve dans l’image du veau, animal utilisé dans les sacrifices d’alliance entre Dieu et l’homme, ou dans l’eau d’expiation[12]. Dieu se donne en son Fils pour purifier l’homme et lui permettre de vivre éternellement. Le législateur est représenté par l’homme, créature douée de discernement, d’intelligence, capable de trier ses informations, de choisir ses décisions et ses lois[13]. Dieu représenté par une tête d’homme est un Dieu qui a le discernement du bien et du mal, et qui fixe les lois de vie de l’Univers entier. Le juge est symbolisé par l’aigle, ou le vautour qui était l’animal « éboueur », éliminateur des déchets, des corps morts et atteints par la corruption. Dieu élimine ceux de sa maison qui se sont laissé corrompre par le mal, au point de «  violer son alliance et transgresser  sa loi »[14].En même temps, l'aigle qui porte ses petits sur ses ailes (Deut 32.11) pour leur éviter la chute, peut symboliser toute la sollicitude de Dieu pour ses enfants. On retrouve une dernière fois ces Vivants[15], dans l’adoration de Dieu, après l’exécution de ses jugements, au retour de Christ, quand l’Agneau vient célébrer ses Noces avec la femme-Église. Puis ils disparaissent, n’ayant plus leur utilité dans la Nouvelle Jérusalem.

À côté de ces images de la présence de Dieu, l’apôtre Jean distingue une autre catégorie de personnages, les vingt-quatre anciens (v 4). Que représentent leurs vêtements blancs ? C’est une image biblique répétitive pour évoquer la pureté accordée à ceux qui ont foi dans le sacrifice de Christ[16]. Autrement dit, les vêtements blancs représentent l’œuvre de justification, de purification et de sanctification,  accomplie par Christ dans le cœur et la vie de ceux qui ont eu foi en son sacrifice. À l’idée de justification s’ajoute celle de la victoire que l’on retrouve avec l’image des couronnes d’or. Il existe deux mots en grec pour exprimer la couronne, le diadème royal ou la couronne du vainqueur sportif (stephanos). C’est ce dernier mot qui est employé ici. Les vingt-quatre anciens ont été reconnus comme justes et vainqueurs de Satan, à cause de leur foi dans le sacrifice de Christ. Qui sont les vingt-quatre anciens ? Sont-ils des anges, des créatures humaines ou des figures symboliques ? Dans la Bible, les anciens en Israël rendaient la justice en tant que représentants du peuple et étaient responsables de l’enseignement[17] : Les vingt- quatre anciens de la vision de Jean sont là comme représentants du peuple de Dieu dans un rôle de juges, puisqu’ils sont sur des trônes, comme assistants ou jurés du Juge suprême. Ils constituent une sorte de jury, témoin des sentences divines. Pourquoi les trouve-t-on autour du trône de Dieu ? Deux hypothèses se présentent : La première est en rapport avec Luc 22.30, où Jésus dit aux Douze disciples : « Je dispose du royaume en votre faveur...afin que ...vous soyez assis sur des trônes pour juger les douze tribus d’Israël ». On aurait ainsi douze trônes pour les représentants du peuple de l’Ancien Testament, et douze autres trônes pour les représentants de l’Église du Nouveau Testament, comme le furent les douze patriarches et les douze apôtres sur la terre.La seconde  hypothèse est en rapport avec le nombre vingt-quatre, que l’on ne retrouve que dans les classes de prêtres et de chantres de David[18]. Or ici, comme représentants du peuple devant Dieu, les vingt-quatre anciens sont prêtres, et ils chantent la gloire de Dieu[19]. Ces anciens sont différenciés des anges et des êtres vivants[20], ils sont donc des hommes, qui ont bénéficié de la grâce divine symbolisée par leurs vêtements blancs. 

Dans une lecture littérale, on se demande comment il se fait que des hommes soient déjà au ciel, alors que, à ce moment de la vision, le Christ n’est pas encore revenu, et que la résurrection générale n’a pas encore eu lieu ? Si nous croyons selon la Bible que la résurrection des morts n’aura lieu qu’au retour du Christ pour les élus, et après les mille ans pour les impies[21], nous savons par quelques textes, qu’il y a eu des exceptions :

- Énoch et Élie furent enlevés au ciel, vivants, sans passer par la mort[22] .

- Moïse connut la mort, mais fut l’objet d’une lutte de Michaël contre Satan, et fut ressuscité en avant-première, comme le prouve sa présence à côté d’Élie, à la Transfiguration de Jésus[23].

- Les ressuscités à la mort de Jésus, prémices des ressuscités de son retour, sont sans doute « montés au ciel » avec lui d’après les textes : « Les sépulcres s’ouvrirent et plusieurs des corps des saints qui étaient morts ressuscitèrent. Étant sortis des tombeaux, après la résurrection de Jésus, ils entrèrent dans la ville sainte et apparurent à un grand nombre de personnes», et « Étant monté en haut, Christ a emmené des captifs[24] ». On peut comprendre ce mot « captifs » comme « prisonniers de la mort», libérés par Christ, ou comme « ceux qui ont été capturés par Christ ».  Les saints déjà au ciel qui dialoguent avec les prophètes Daniel (7.16) et Jean (Ap 5.4) seraient les vingt-quatre vieillards de la cour céleste, prémices des  ressuscités. On ne connaît pas le nombre de ces ressuscités, mais ils pourraient constituer les vingt et un anciens (3 x 7 !) qui accompagnent les trois précédemment nommés, Énoch, Élie et Moïse. Ces personnes, selon Héb 11.39-40, n’ont pas encore obtenu la récompense promise du Royaume. Elles sont en fonction auprès de Dieu (= dans le ciel), mais elles attendent aussi la Nouvelle Jérusalem éternelle qui sera constituée de tous les élus de tous les temps.

Dans une lecture symbolique que l’ensemble du texte nous suggère pour une interprétation cohérente, la scène entrevue par Jean se situe dans « le ciel », mot qui désigne, rappelons-le, non un lieu géographique, mais le « monde spirituel de Dieu». Les vingt-quatre anciens pourraient alors représenter tous les « prophètes » de l’Ancienne et de la Nouvelle Alliance. Ils ont eu la grâce de recevoir la révélation divine sur le jugement de libération et de salut de Dieu[25]. Spirituellement, ils ont été et sont encore, chaque fois qu’ils sondent les Écritures, les jurés témoins de l’œuvre de Dieu pour son peuple à travers les siècles. Ils perçoivent la dernière phase de cette œuvre de libération et s’en réjouissent pleinement. On peut en conclure que les vingt-quatre anciens vus par Jean seraient les figures symboliques des croyants fidèles, conscients de ce jugement de la fin des temps.

Quel est le rôle de ces anciens ? Les interventions des vingt-quatre anciens ne sont pas placées n’importe où, ni n’importe quand, dans le livre de l’Apocalypse. On les voit par quatre fois adorer et chanter les louanges de Dieu, Créateur et Juge :

- au ch 4, ils apparaissent comme jurés,  au moment de l’ouverture de l’enquête dont parleront les chapitres suivants (Sceaux et trompettes).

- Les vingt-quatre anciens interviennent à nouveau chantant les louanges de l’Agneau immolé[26], après la reconnaissance de sa dignité à ouvrir le livre scellé (5.11), et après le scellement des élus (7.11).

- au ch 11.16-18, les anciens interviennent une quatrième fois pour proclamer les louanges de Dieu à la fin de l’enquête et au moment  de l’exécution des sentences du jugement. On les retrouve comme témoins du cantique chanté par les 144000 élus et enfin se prosternant devant Dieu aux noces de l’Agneau[27]. Leur « Amen, Alléluia ! » marque alors la fin du plan du salut dont ils ont eu la révélation, et auquel ils ont participé. Les actions de grâces des anciens parsèment donc les différentes phases du jugement. Savoir que les vingt-quatre anciens, prémices des élus, sont des témoins du jugement de Dieu,  est un sujet de joie et d’espérance, car nous avons là une confirmation que « Dieu ne fait rien sans le révéler à ses prophètes[28] » !

Un décor de jugement  est donné à la scène par la louange des vingt-quatre anciens, adorant leur créateur  à la fin du chapitre 4 : v 9-11 « Quand les êtres vivants rendront gloire...les vingt-quatre anciens se prosterneront » : l’emploi du futur avec la conjonction temporelle lui donne un sens de répétition « chaque fois que... ». Les êtres vivants et les anciens sont associés dans la louange de « Celui qui est assis sur le trône... »[29]. Le Seigneur est peu décrit avant d’avoir été reconnu comme Dieu Créateur par les créatures célestes et terrestres sauvées (v 11). « Tu es digne, car tu as créé toutes choses » : si les anciens et les quatre êtres vivants reconnaissent la dignité de Dieu, c’est que celle-ci a été contestée. Dans le combat céleste, qui dure depuis Gen 3, l’autorité et l’amour du Dieu Créateur ont été mis en cause et bafoués. Au moment de l’installation du tribunal céleste, les témoins reconnaissent à Dieu d’abord la qualité de « Créateur de toutes choses », qui confère à Celui qui préside le « tribunal », la dignité et l’autorité suprêmes. 

Le fait d’associer l’adoration du Créateur à l’heure du jugement dans ces deux textes d’Ap 4 (v 11) et 14 (v7) incite à penser qu’au moment où le jugement du peuple de Dieu commence, la terre ne croit plus au Dieu Créateur. Seuls les 24 vieillards, prophètes de Dieu ou les 144000 fidèles le reconnaissent comme le Créateur, ayant autorité sur la terre et ses habitants, donc digne de les juger.

Serait-ce un indice de la mission confiée par l’Esprit aux croyants des derniers temps dont font partie les Adventistes du 7ème jour, depuis la fin du 19ème siècle, au moment de la négation de la création divine par Darwin ? L’adoration du Créateur serait-elle un critère dans le jugement du peuple de Dieu ? 

Questions pour une application dans la vie chrétienne

  • Comment montrer que j’adore Dieu comme Créateur, en dehors du respect du Sabbat ?
  • Quelle observation du sabbat rend gloire au Créateur ? Revoir l’exemple de Jésus.(Mat 12.12 ; Jean 7.23 ; 9.14)
  • L’adoration du Créateur par l'observation du Sabbat est-elle une condition du salut ?

Notes

[1] Nous reprenons de larges extraits du livre « Le message d’espérance de l’Apocalypse » d’E Zuber. Ed BOD (www.bod.fr)

[2] Dn 7. 9-10 ; Mt 19. 28 ; Lc 22. 30 ; Ap 20. 4a  ; Ap 11. 16 et 18

[3] 4. 5a

[4] Ex 19. 16 ; Job 36.33 ; Ps 77.19 ; Ap 8. 5 11. 19 ; 16.18,21.

[5] v 5a ; v3 ; v 5b

[6] Ap 1. 4 ; Ap 5. 6

[7] Ex 38.8

[8]  La Bible ne parle nulle part du « tétramorphe » en rapport avec les quatre évangélistes. C’est une interprétation tardive de la tradition, à une époque où les symboles bibliques de l’Ancien Testament n’étaient plus perçus. Pour plus de détails sur les quatre êtres vivants et leur rôle, voir "La Bonne Nouvelle des Chérubins" d'E. Zuber, Ed BoD.

[9] Ap 4.6b

[10]  voir les 4 vents de la terre, les 4 coins ou points cardinaux dans Ap 7.1.

[11] Pr 28.1 ; Jg 14.18 ; 2 S 17.10 ; Pr 30.30-31 ; 1 Rois 13.24

[12] Gn 15.9, Jér 34.18-20 ; Nb 19.2-6

[13]  Pr 12.8 : un homme est estimé en raison de son intelligence ; 1 Co 2.14-16 : seul l’homme peut avoir l’intelligence que donne l’Esprit.

[14] Osée 8.1 ; Voir aussi Job 9.26 ; Hab 1.8 ; Es 46.11.

[15] Ap 19.4

[16] Ap 19.7 ;  Zacharie 3.4-5-8 ;

[17] Nb 11. 16-17 ; Dt 31. 9-13 ; Ruth 4. 2,9,

[18] dans 1 Chr 24 et 25

[19] Ap 4.11

[20] 5.11

[21] Ap 19.4 ; Ap 19.5, 9,12

[22] Gn 5. 24 et Hb 11.5 pour Enoch, 2 R 2.11 et Mt 17. 3 pour Elie.

[23]  Dt 34.5, Jude 9, Mt 17.3

[24] Mat 27. 52-53 ; Eph 4. 8 

[25] Héb 11.13

[26] 5.12 et 7.12

[27] 14.3 ; 19.6

[28] Amos 3.7

[29] Ap 4.10 ; 5.8 ; 7.11 ; 14.3

28/04/2023

Étude n°6 L’heure de son jugement Rom 5.6-11 (06 05 23)

Étude n°6 L’heure de son jugement Rom 5.6-11 (06 05 23)

« Vous savez en quel temps nous sommes : c’est l’heure de vous réveiller enfin du sommeil, car maintenant le salut est plus près de nous que lorsque nous avons cru. La nuit est avancée, le Jour approche. Dépouillons nous donc des œuvres des ténèbres et revêtons les armes de la lumière. » Rom13.11-12

Nous avons vu la semaine dernière l’annonce du jugement de Dieu pour lequel nous sommes appelés à lui rendre gloire. Dans cette étude, nous allons voir les raisons pour lesquelles nous n’avons pas à redouter cette heure de jugement ou de tri fait par Dieu dans ces temps de la fin.

Observons Rom 5.6-11

Le contexte (v 1-5)

Qu’est-ce qui justifie notre espérance en Dieu même dans les difficultés de ce monde ?

Le texte (6-11)

  • Relever les Mots-clés et les répétitions/oppositions :

Car (v 6,10), à plus forte raison (9,10), encore sans force, impies, pécheurs, ennemis, opposés à maintenant justifiés, sauvés (au centre du texte), et réconciliés (3 fois) ; réconciliés par la mort en parallèle avec sauvés par la vie ; mourir pour un juste opposé à Christ est mort pour nous pécheurs.

- Composition du texte :

a) 6-8 : la mort de Christ pour des impies prouve l’amour de Dieu

b) 9 : le sacrifice de Christ nous assure justification et salut

a’) 10-11 : notre réconciliation avec Dieu par la mort de Christ nous assure le salut par la vie de Christ.

Comprenons

Le contexte (v 1-5)

« Rétablis au moyen de la justification par la foi dans une relation normale avec Dieu par Christ »(BAN = Bible  Annotée de Neuchatel), nous sommes remplis d’espérance même dans les afflictions, car le Saint-Esprit a répandu en nous l’amour de Dieu.

Le texte (6-11)

a) L’argumentation commencée au début du ch 5 se poursuit par le premier « car » (6) pour prouver le droit que nous avons de nous « glorifier de l’espérance qui ne trompe pas » (2,5). Tout le passage oppose l’état de péché des hommes à l‘amour de Dieu qui s’est donné avant même que les hommes l’aient mérité. Notre espérance du salut ne s’appuie pas sur une justice et une bonté humaines tout à fait impossibles puisque l’homme est par nature « pécheur, impie, sans force, et ennemi », incapable de se sauver lui-même, c’est-à-dire de renouer la relation rompue avec Dieu. Notre espérance et notre assurance s’appuient sur l’amour inconditionnel de Dieu, qui se donne en Christ, selon son plan (au temps marqué), en faveur, pour le bien, pour la vie des hommes séparés de lui par le péché. L’amour divin dépasse de loin l’amour humain qui se justifie par les mérites du bénéficiaire : on aime l’autre quand et parce qu’il est aimable ! Dieu n’attend pas l’amabilité ou la perfection de sa créature pour l’aimer !

b) Si Dieu a fait le plus par la mort de Christ en faveur d’ennemis, à plus forte raison fera-t-il le moins pour achever son œuvre d’amour à l’égard d’hommes qui sont maintenant justifiés (= considérés comme justes), et réconciliés (= dont la relation est renouée avec lui), en leur accordant d’être sauvés de sa colère (= d’échapper à la condamnation méritée par la désobéissance à la loi divine, par la séparation d’avec Dieu). C’est ce salut final qui est l’objet de l’espérance et de l’assurance des élus, même dans les tribulations de la vie terrestre, car il leur permet de vivre dès maintenant dans la présence éternelle de Dieu en attendant sa présence glorieuse (v 2).

a’) Autrefois ennemis par nature, car rebelles à Dieu, nous sommes maintenant réconciliés, rétablis dans une relation de paix et d’amour avec Dieu. Plus rien ne l’empêche de laisser libre cours à sa miséricorde envers nous, sans porter atteinte à sa sainteté. Le pécheur qui par la repentance accepte sa délivrance du péché comme une grâce offerte par Jésus, et non comme une récompense de sa propre « perfection », est pénétré d’amour et de reconnaissance pour Dieu. Il est transformé par la vie de Christ en lui, à son image de façon à participer à sa gloire.

 La répétition de « nous nous glorifions en Dieu par Jésus-Christ » (v 2,3,11) marque une gradation : de la possession du salut on s’élève à la possession de Dieu lui-même, de l’espérance du salut futur on passe à la réalité actuelle de ce salut grâce à la réconciliation obtenue dès à présent.

Porter dans le cœur dès maintenant la paix, la confiance et la joie, preuves de notre réconciliation avec Dieu grâce à Jésus-Christ, c’est ce que produit en nous l’amour de Dieu par la communion du Saint-Esprit. Paul appelle cela « se glorifier en Dieu par Jésus-Christ ».

Il n’y a donc aucune raison de craindre avec anxiété l’heure du jugement, car Dieu nous a déjà réconciliés avec Lui. Le jugement qu’il exerce avant le retour de Jésus, est la mise en lumière des vrais disciples par l’examen de leur mise en pratique de leur foi en Christ. Le jugement de Salomon en est l’exacte représentation prophétique. (voir en annexe). Apocalypse 7 nous révèle que ces vrais disciples sont scellés du Saint Esprit, pour supporter les détresses de la fin du monde et vaincre les tentations d’idolâtrie.

Questions pour une application dans la vie chrétienne

  • Quel lien faire entre la mort de Christ et la réconciliation avec Dieu : pourquoi, « sans effusion de sang » n’y a-t-il pas de pardon ?(He 9.22). Comment cela peut-il être transposé dans la démarche de pardon les uns envers les autres ? (l’abandon de sa fierté, de son orgueil, et le don de soi à l’autre, ne sont-ils pas des « morts à soi-même » indispensables pour pardonner et être pardonné ?)
  • Avons-nous l’assurance du pardon de Dieu ? Si oui, comment cela se manifeste-t-il dans la vie quotidienne ? Si non, qu’est-ce qui nous inquiète encore, ou nous empêche de recevoir la grâce de Dieu ?
  • L’espérance du salut éternel transforme-t-elle dès aujourd’hui ma relation à Dieu et aux autres ? Comment ?
  • Puis-je m’engager à pardonner cette semaine à quelqu’un que je ne trouve pas particulièrement « aimable » ?

Annexe : le jugement de Salomon : 1 Rois 3.16-28

Tous les textes sur le jugement de Dieu sont en général placés dans le Nouveau Testament. Dieu, pourtant n’a pas laissé son peuple de la première alliance dans l’ignorance de cet événement qui a lieu juste avant le retour du Christ (Ap 14.7 ; Dn 7.9-10, 13-14). Pour lui faire comprendre concrètement cet important moment de son plan de salut, Dieu a donné l’exemple du jugement de Salomon dans 1 Rois 3.16-28.

C’est pourquoi nous vous proposons l’étude de ce texte, car ce jugement est propre à répondre à toutes les questions que nous nous posons sur le jugement préliminaire au retour de Christ.

Observons :

Le contexte : La prière de Salomon au début de son règne pour obtenir l’intelligence et la sagesse, afin d’exercer la justice, et de discerner le bien du mal (v 9,11), précède immédiatement notre texte. Celui-ci va donc démontrer l’exaucement de cette prière.

Le texte :

Il est construit sur le modèle de tout procès :

Dans tout jugement il y a quatre phases :

- l’instruction qui permet au juge de prendre connaissance du litige : ici ce sont les paroles  des femmes qui relatent les faits et se disputent devant le juge Salomon (v 16-22).

- l’interrogatoire devant le tribunal qui révèle aux jurés l’innocence ou la culpabilité de l’inculpé : ici c’est le récit de l’intervention du roi et des révélations qu’elle provoque (v 23-26)

- le rendu de la sentence du juge assisté de ses jurés : libération de l’innocent et condamnation du coupable : ici c’est la décision du roi au v 27.

- l’exécution de la sentence qui clôt le jugement à la satisfaction de tous devant la justice rétablie : ici c’est la reconnaissance par tous de la sagesse de Salomon (v 28).

Le sujet du litige entre les deux femmes, c’est le fils (v 23).

L’instrument révélateur de la vérité est une épée (v 24).

Ce qui est révélé, c’est ce que chaque femme a « dans ses entrailles » (v 26).

La sentence prononcée par le roi est une sentence de libération au constat de la révélation du cœur de la vraie mère (v 27).

La conclusion met l’accent sur la sagesse du juge Salomon, et non sur les deux femmes ou le fils (28).

Comprenons

Le contexte

Dieu a promis à Salomon de lui donner une sagesse telle qu’ « il n’y aurait jamais personne avant lui ni après lui de semblable à lui » (v 12). Le texte qui suit en est la démonstration : il est destiné à faire reconnaître par tous la sagesse divine qui habite Salomon.

Transposons cela au plan spirituel et symbolique du jugement dernier.

Pourquoi faut-il un jugement dernier ? Dieu ne sait-il pas tout sur chacune de ses créatures ?

Si, bien sûr ! Seulement, sa sagesse ayant été contestée et mise en doute par l’Adversaire (Genèse 3. 1-5), il lui est nécessaire d’en faire la preuve devant toutes les créatures, afin d’éliminer toute arrière-pensée négative à son égard, comme Salomon a dû faire la preuve de sa sagesse devant tout Israël.

Le texte

Lorsqu’on examine ce texte, on constate que le roi met tout en œuvre pour que les deux femmes révèlent ce qu’elles ont dans le cœur. Elles ne le font que poussées dans leurs retranchements par une situation extrême de choix entre la vie ou la mort du fils.

La sentence du roi se contente de ratifier les révélations faites par les attitudes des deux femmes face au fils.

Finalement, c’est le roi qui est glorifié par tous, pour son jugement sage.

Spirituellement, les deux femmes deviennent le symbole de l’humanité qui, passant en jugement à propos de son attitude vis-à-vis du Fils, fait la preuve de la sagesse et de l’amour de Dieu dans ses jugements.

L’instruction correspond à ce temps qu’il nous est donné de vivre, pendant lequel chacun doit se déterminer, doit choisir s’il est pour ou contre le Fils de Dieu, temps où il ne nous appartient pas de départager les vrais et les faux adorateurs parmi ceux qui se réclament de Christ, temps pendant lequel notre vie s’inscrit sur les « livres des œuvres » dont parlent Ec12.16 et Ap 20.12, ou sur « le livre de vie », selon les manifestations concrètes de notre refus ou de notre acceptation du Fils Vivant (Ap. 21.27).

L’interrogatoire, est ce moment dont la Bible nous parle en disant que l’Agneau est reconnu digne d’ouvrir les sceaux du livre scellé (Ap 5.7-9), où les trompettes sonnent sur la terre par des malheurs, pour appeler à la repentance (Ap 6), où Dieu enfin scelle son peuple, c’est-à-dire permet au tribunal des anges et des 24 vieillards de découvrir ceux qui sont réellement ses serviteurs (Ap 7 à 11).

Les épreuves de ce temps de la fin, qui est encore un temps de grâce donné pour la repentance du plus grand nombre (Ap 9.20-21), permettent à chacun de révéler nettement son choix : mettre à mort le Fils de Dieu, ou le garder Vivant dans son coeur et dans sa vie.

Mon attitude face à Jésus détermine dès à présent le verdict de mon jugement : je me mets dans la situation présente et future d’être ou de ne pas être avec Dieu ! (Jean 3.18).

Le jugement sert à mettre en lumière ce choix par le constat des actes qui en ont découlé : mes actes et mes paroles révèleront ce qu’était le choix de mon cœur, pour ou contre Dieu ? Ou pour ceux qui n’auront pas connu le Seigneur : pour ou contre la loi de leur conscience ?

C’est ce qu’exprime clairement l’apôtre Paul dans Romains 2.13 et 16 :

« Ce ne sont pas ceux qui écoutent la loi qui sont justes devant Dieu, mais ce sont ceux qui la mettent en pratique qui seront justifiés...C’est ce qui paraîtra au jour où selon mon Évangile, Dieu jugera par Jésus-Christ les actions secrètes des hommes ».

En quoi consiste cet acte de jugement ?

Le texte de l’épître aux Romains emploie deux mots significatifs : « paraîtront au jour les actions secrètes ». Éphésiens 5.11-13 et Jean 3.19-20 disent la même chose, et sont illustrés par l’interrogatoire du procès des deux femmes devant Salomon : elles ont fait paraître au jour les ressorts secrets de leur cœur.

Le jugement est bien la mise en lumière des actes de la foi ou de l’incrédulité vis-à-vis de Jésus, Parole de Dieu. L’instrument de cette mise en lumière,  c’est l’épée de la Parole de Dieu, qui révèle les moindres replis du cœur (Hébreux 4.12).

Le jugement dernier est la révélation du choix fait par l’homme dans ce monde face à Jésus-Christ. Refuser d’amener ses œuvres à la lumière de Dieu, de les reconnaître comme imparfaites et en contradiction avec la loi divine contenue dans sa Parole, c’est choisir dès à présent les ténèbres et la mort, ce qui provoque la séparation d’avec Dieu, comme l’a choisi la mauvaise mère de 1 Rois 3.

Par contre, accepter aujourd’hui d’amener mon péché à la lumière devant Dieu, m’en libère aussitôt par le pardon de Dieu (Psaume 32.5). Quotidiennement, le jugement qui est une mise en lumière par mes attitudes et mes actes, de mon choix pour Dieu, de ma foi en Christ, me libère du péché et de la mort. Si par mes actes, j’amène moi-même, volontairement ce que j’ai dans le cœur à la lumière de Dieu, il n’y aura pas de condamnation pour moi, mais une libération totale (Jean 5.24),  une reconnaissance de ma valeur d’enfant de Dieu, une intégration dans la fraternité de son royaume, comme ce fut le cas pour la vraie mère de l’enfant. (liberté,  égalité, fraternité du Royaume !)

Si je refuse cette démarche quotidienne, alors ce sera Dieu qui, malgré moi,  mettra en lumière mon choix qui se révèlera un choix de mort (Jean 3.18).

Ce jugement préliminaire prendra fin lorsque chacun aura eu l’occasion de se déterminer face au Fils de Dieu.

La sentence de libération et de justification des élus, et par voie de conséquence, de condamnation et d’élimination des impies, tombe au bout de ce temps où la grâce peut encore être saisie (Ap 11.18). A ce moment le choix de chacun  est évident pour tous ceux qui assistent le juge. Les élus sont déterminés et désignés pour la première résurrection qui a lieu au retour de Christ (Ap 19.1-16 ; 1 The 4.16). Ressuscités, ou transformés, ils se retrouvent avec Christ, comme la vraie mère se retrouva avec son fils. Le texte d’Apocalypse 20.4-5 et 12 nous révèle qu’a lieu alors le « jugement final» des morts impies, pendant cette période des « mille ans », où les ressuscités règnent et jugent avec Christ (Ap 20.4, 6).

D’après le jugement de Salomon, c’est à ce moment que, pour les élus, apparaissent en pleine lumière les « œuvres cachées » des impies, le fond de leur cœur. Les élus peuvent constater tous les appels de Dieu qu’ils ont refusés, toutes les occasions de repentir qu’ils ont manquées. Par là, les élus reconnaissent la justesse de la sentence de Dieu, sa sagesse et son amour puisqu’il a respecté les choix des impies, pour ne pas imposer son royaume éternel à ceux qui n’en ont pas voulu de leur vivant.

L’exécution de la sentence provoque les alléluia des élus de toute la terre (Ap 19) qui ayant constaté la justice et la sagesse de Dieu dans son jugement, adorent le Seigneur.

Dieu est justifié aux yeux de toutes ses créatures, il est blanchi des accusations sataniques. Il peut régner et habiter parmi les hommes, dans la paix et la justice, sans plus aucun risque de contestation (Ap 21.3-4 ; 22.1-5), comme Salomon qui eut un règne de paix et de gloire.

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Appliquons

Cette parabole vivante du jugement nous invite à ressembler à la vraie mère de l’enfant : elle a privilégié la vie de son enfant, en se dépouillant elle-même et en le donnant à l’autre, à travers une épreuve terrible.

- Comment nous situons-nous par rapport au Fils de Dieu : voulons-nous le garder jalousement pour nous, au risque de l’étouffer, par exemple en affirmant que nous sommes les vrais détenteurs de la vérité, les vrais observateurs de la loi, ou en l’enfermant dans la rigidité de notre légalisme et de nos principes, etc.

Ou bien, prenons-nous le risque de nous dépouiller de nos certitudes en béton, de nos sécurités et même de nos droits, en l’offrant  aux autres pour qu’il vive, en manifestant aux autres l’amour que nous avons pour lui par le partage de nos biens matériels et/ou spirituels ?

- Qu’est-ce qui compte le plus : la satisfaction de nos désirs personnels de valorisation et de justice, la défense de nos droits, ou le don de soi par amour pour Dieu et pour les autres ?

- Comment notre vie peut-elle rendre vivant le Fils de Dieu, sinon en manifestant en actes et en paroles le même amour inconditionnel qu’il a eu pour nous, et que Salomon a mis en lumière chez la vraie mère de l’enfant.

  • Quelle impression vous laisse ce texte de jugement ? Frisson dans le dos, peur, joie, confiance ? En quoi peut-il être une consolation dans l’épreuve ?

Illustration : Le Jugement de Salomon de PoussinJUgement Salomon  Poussin.JPG

 

 

 

Voir le tableau comparatif suivant :

 

En résumé, voici un tableau comparatif entre le jugement de Salomon et le jugement dernier : 

LE JUGEMENT DE DIEU comparé au jugement de Salomon (1 Rois 3.16-28)

 

Jugement de Salomon

Jugement de Dieu      

Phases du jugement

Deux prostituées        

se disputent le fils :

l’une est vraie mère, l’autre est fausse.

Dans notre état de pécheurs   

nous nous réclamons du Fils, l’un avec raison l’autre faussement.

 

 

       Instruction

Le roi ne décide pas, mais donne une épreuve

pour que chacune révèle le fond de son coeur.

L’épée  est l’instrument révélateur.      

Dieu envoie l’épreuve des circonstances

pour que chacun révèle le fond de son coeur.

L’épée de la Parole  est le révélateur (Hé 4.12)

 

 

 

      Interrogatoire

Chacune révèle son coeur, l’une révèle son amour par le don de son fils,

l’autre révèle sa dureté et sa jalousie, sa compagne sera égale à elle par la mort du fils.

Chacun révèle son coeur :   l’un, sa foi, son amour du Christ et du prochain

l’autre, sa peur, sa dureté, sa jalousie,  sa fausseté, sa volonté de mort.

 

 

      Révélation grâce à

      l’interrogatoire

La sentence du roi constate l’évidence : 

La vraie mère est réhabilitée   et reçoit le fils.

La méchante femme, ayant choisi la mort, est condamnée  par ses propres paroles, à la solitude.

La sentence de Dieu constate l’évidence  :

  Le vrai disciple est reconnu  et reçoit le royaume du  Fils.       

Le faux disciple, ayant révélé son manque d’amour et de foi, se condamne  lui-même à la séparation d’avec Dieu.

 

 

 

      Sentences  de 

       libération et  

     de condamnation               

Tout Israël reconnaît la justice et la sagesse  du roi Salomon.

Tous reconnaissent la justice, l’amour et la sagesse du Seigneur Dieu.

 

   Exécution ou Clôture

                       

 

 

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