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02/06/2023

Étude N°11 la marque de la bête 1, Ap 13.15-17 (10 06 23)

Étude N°11 la marque de la bête 1, Ap 13.15-17 (10 06 23) Tapisserie d'Angers, Adoration de l'image de la bêteAngers adoration de l'image de la bête.jpg

« C’est ici la sagesse. Que celui qui a de l’intelligence calcule le chiffre de la bête. Car c’est un chiffre d’homme et son chiffre est 666. » Ap 13.18.

Cette étude de la fin du ch 13 nous invite à considérer sous l’image de la Bête la dernière des puissances terrestres auxquelles est confronté le peuple de Dieu, constitué des 144000 du chapitre 14. Nous avons déjà vu dans les semaines précédentes, l’image symbolique de Babylone qui s’oppose au peuple de Dieu de la fin des temps. En quoi ces deux images se complètent-elles ?

Observons

 Contexte (13.1-13)

  • Quelles sont les deux premières bêtes décrites dans ce chapitre ?
  • Quelles sont leurs caractéristiques respectives qui permettent de les identifier historiquement ?

Texte (13.14-18)

  • Quand et comment apparaît la troisième entité du chapitre ? Qui en favorise l’apparition ?
  • Relever les caractéristiques de cette puissance qui en font une « image de la 1ère bête ».
  • Que signifie qu’elle est animée et qu’elle parle ?v 15
  • Quels sont ses objectifs politiques, économiques et religieux ? v 15-17
  • Où se situe sa marque ? Qu’est le chiffre de son nom ? v17-18
  • Que symbolise-t-il ? à quoi s’oppose cette marque ? voir 14.1

Comprenons 

Contexte

Le chapitre 13 au milieu de la vision centrale de l’Apocalypse résume succinctement la situation terrestre au moment des appels que Dieu lance au monde par les 144 mille, pour qu'il se repente avant le retour de Christ. Ce chapitre explicite les efforts du Dragon Satan contre la femme et le reste fidèle de son peuple (12.17). Satan utilise les puissants de ce monde pour déstabiliser les croyants et les séparer de Dieu (1 Pierre 5.8) 

La première bête : dans la Bible, une bête est toujours la représentation d’une puissance ennemie de l’homme créé à l’image de Dieu. Par ses caractéristiques de violence contre les enfants de Dieu, d’orgueil, d’arrogance blasphématoire,  de désir  d’être semblable à Dieu (v 4) et d’avoir l’adoration des peuples, on l’a identifiée à la puissance papale qui a dominé l’Europe du Moyen-Age jusqu’à la fin du 18ème siècle où il a perdu son pouvoir politique pendant un temps. Par une sorte de résurrection, et à la grande admiration de la terre entière, cette puissance a retrouvé une partie de son pouvoir politique, tout en continuant à persécuter  les fidèles du Seigneur (v 3 et 7-8).

La seconde partie du ch 13 enchaîne chronologiquement sur l’apparition d’une deuxième bête, dont les caractéristiques permettent aussi de lui donner un sens symbolique. 

a) identité de la deuxième bête

v11a : elle monte de la terre : Bibliquement la terre représente le refuge du peuple de Dieu (12.16) ou le peuple de Dieu lui-même, en opposition à la mer des nations. Pour échapper à la persécution de la papauté, beaucoup de croyants s’enfuirent aux USA (entre autres pays) où ils pouvaient pratiquer librement leur foi.

v 11b : les cornes restent le symbole du pouvoir politique qui aux USA a reposé longtemps sur deux principes pacifiques (= agneau) : la liberté et la séparation de l’Église et de l’État. Mais aujourd’hui l’agneau s’est mis à parler comme un dragon, intervenant à tout moment et partout pour régenter le monde. 

b) action de la 2ème bête

v 12 : Les USA et l’Église romaine (1ère bête) coexistent après la guérison de la 1ère bête. Celle-ci reçoit l’appui logistique et moral de la 2ème bête : la puissance politique des USA s’allie au pouvoir religieux de la papauté pour imposer leur autorité au monde entier.

 v 13 : le feu du ciel peut représenter littéralement la bombe atomique expérimentée en premier par les USA, et symboliquement parodier l’effusion de l’Esprit par des manifestations charismatiques extatiques, ou hystériques, et des phénomènes supra-naturels spirites. Ces séductions en présence de la 1ère bête et sans doute avec sa collaboration plus ou moins officielle, favorisent l’émergence d’une 3ème puissance universelle, « image de la bête », apparue après la guérison de la première bête, au 20èmesiècle. .                                                v 14 : la référence à la première bête se fait sur la blessure guérie. L’image ressemblera à la bête qui a subsisté grâce à l’alliance entre le politique et le religieux, en jouant sur les deux tableaux. La troisième puissance dont l’émergence est favorisée par la puissance américaine doit donc, comme la première bête, allier un pouvoir religieux à un pouvoir politique. On s’est longtemps interrogé sur la nature et l’identité de cette « image de la bête », représentée dans l’iconographie apocalyptique du Moyen-Age, comme une statue, sosie de la première bête à 10 cornes et sept têtes, adorée par tous les habitants de la terre.

Texte v 15-17

 Or aujourd’hui, plusieurs détails de la prophétie nous apparaissent plus compréhensibles. Cette troisième puissance, n’est pas figée comme une statue ; elle est animée, c’est-à-dire qu’elle agit auprès de tous, avec l’aide, dans son apparition et son développement, de la deuxième puissance (v 14-15). De plus, elle parle comme la première bête qui blasphémait. Dans le langage biblique, parler c’est prophétiser, parler de la part de Dieu. Or que dit ce « nouveau prophète » ? Il ordonne de mettre à mort tous ceux qui ne l’adorent pas ! C’est pourquoi cette image de la bête n’apparaît plus dans la suite de l’Apocalypse que sous le nom de « faux prophète[1] ». Cette troisième puissance allie donc le politique et le religieux contre ceux qui refusent de l’adorer, contre le peuple fidèle à l’Agneau qui sera décrit au chapitre 14 suivant.  Elle ordonne de tuer ceux qui ne l’adoreraient pas, elle impose sa volonté d’adoration de gré, le front étant le siège de la volonté et de la pensée, ou de force, la main symbolisant l’action sans adhésion du cœur. En outre au verset 16 du ch 13, on voit qu’elle impose un pouvoir économique sur toute la terre, maîtrisant toutes les transactions financières ; ses sujets se plieraient à l’autorité triple de cette troisième puissance.

Comment identifier cette puissance totalitaire, coexistant avec les deux autres puissances mondiales, à la fin des temps puisqu’il n’y en pas d’autre de mentionnée après elle ? Qui incarnerait cette volonté de domination de toute la terre sous un joug religieux réclamant la soumission à un dieu sanguinaire, parlant en « faux-prophète » et massacrant les réfractaires, un joug politique s’imposant de gré ou de force  dans toutes les catégories sociales, et un joug économique contrôlant toutes les transactions financières et commerciales ?

 Notre époque[2] du début du 21ème siècle, vit un bouleversement des événements et des puissances dans le monde. Le système de la papauté retrouve son influence politique et religieuse parmi les états et les peuples, la puissance des États-Unis d’Amérique affirme avec grondements son autorité de première puissance politique et économique mondiale. Ce qu’on sait moins, c’est que pour des raisons économiques,  à cause de ses énormes besoins en énergie pétrolière, cette puissance a favorisé l’émergence sur la scène mondiale des États arabes du Moyen-Orient, riches en pétrole. Forts de cette richesse, ces États ont imposé leurs prix, puis ils ont infiltré les peuples avec la religion de l’Islam, prêchée par son « prophète », et qui prétend s’étendre à tous, en persécutant ses opposants, les chrétiens en particulier. L’arme nouvelle du terrorisme permet à l’Islam wahabite intégriste de toucher au cœur le monde occidental qui est considéré par lui comme chrétien dans son ensemble. Ne serait-ce pas la situation symbolisée par les chevaux apparus à la 6ème trompette[3], qui par leurs mensonges aveuglent et tuent physiquement le tiers des hommes[4] ? 

v 18 : Face à cette image de la bête, les croyants devront avoir la sagesse et l’intelligence indispensables pour discerner un système plus complexe, plus occulte, plus puissant encore que celui de la première bête. Sans entrer dans les interprétations kabbalistes sur la valeur numérique des lettres d’un nom, nous pouvons nous servir du symbolisme des chiffres de la Bible : 6 désigne ce qui est humain (v 18b) en opposition au chiffre 3 de la trinité divine, et au 7 qui indique la plénitude et la perfection divines. Répété trois fois dans le nombre 666, ce chiffre 6 symboliserait un système humain, donc imparfait, qui veut se prendre pour le Dieu Trinitaire, Père, Fils et Saint Esprit. Il faut la sagesse divine pour discerner la montée de  l’esclavage oppressif de l’image de la bête et lui résister spirituellement en gardant les commandements de Dieu et le témoignage de Jésus (12.17).

Ces prophéties concernent les temps modernes depuis le 16ème siècle, et continuent à se réaliser sous nos yeux. L’important n’est pas d’étiqueter les uns et les autres, mais d’acquérir sagesse et intelligence pour discerner qui nous servons (Jos 24.15) et pourquoi nous le servons ! Si nous croyons être dans les temps de la fin de l’Histoire, l’actualité mondiale peut permettre aux croyants en Christ éclairés par le Saint-Esprit de discerner ce pouvoir politico-économico-religieux aux prétentions totalitaires et universelles qui sévit dans le monde pour imposer son adoration idolâtre. Les disciples de l’Agneau n’en sont pas dupes, car ils portent sur leur front (= siège de la pensée et de la volonté) le nom du Père et de l’Agneau, leur Sauveur (14.1).

Cette confusion dans laquelle vit le monde de Babylone ne se manifeste pas seulement au point de vue religieux (passage du sabbat au dimanche, et état des morts) mais au point de vue moral (on appelle bien ce qui est mal et vice-versa, on ne « distingue pas sa droite de sa gauche » comme Dieu le déclare à Jonas 4.11), de même dans le domaine économico-politique, où chacun cherche son profit et le pouvoir sur les autres.

L’Apocalypse veut mettre en garde les « saints » non pas contre la politique qui est l’ art de diriger la Ville, nécessaire pour une vie harmonieuse, paisible et juste des citoyens, mais contre les manipulations de ceux qui usent de leur pouvoir pour imposer à la terre l’idolâtrie de l’Homme à la place de l’adoration de Dieu.  

 Questions pour une application dans la vie chrétienne

- La compréhension de ces bêtes prophétiques alliées de Satan stimule-t-elle ma peur de l’avenir et ma propre-justice (= je n’adore pas les puissances humaines), ou augmente-t’ elle ma foi en Dieu et ma persévérance dans l’obéissance et l’amour ?

- La persécution peut prendre toutes les formes de violence, spirituelle, morale, économique, physique, simultanément ou successivement partout. Nul n’est à l’abri. Comment s’y préparer sans tomber dans un délire de persécution, dans un sectarisme identitaire, ou dans une recherche maniaque de la pureté ?

 - Par quels signes  ma vie  manifeste-t-elle mon appartenance à un Dieu libérateur ?

Notes

[1] Ap 16.13 ; 20.10

[2] Nous présentons ici une interprétation indépendante de la lecture traditionnelle de l’Église Adventiste.

[3] Ap 9.17-19

[4] Voir p 177-180 dans « Le message d’espérance de l’Apocalypse » de l’auteur. (Ed Bod )

26/05/2023

Étude n°10 La dernière tentative de Satan Ap 16.12-15 (03 06 23)

Étude n°10 La dernière tentative de Satan Ap 16.12-15 (03 06 23)

Chute de Babylone (13è siècle)chute de Babylone 13è (Ap 18).jpg

« Sanctifie-les par la Vérité, ta parole est la Vérité. » Jean 17.17

Observons

Contexte :

  • De quelle séquence de l’Apocalypse font partie ces versets 12 à 15 du ch.16?
  • Qui intervient au milieu de ces fléaux ? Avec quel message ? v 5-7
  • Quels résultats sur les hommes ont les 4è et 5è fléaux ? v 8-11

Texte :

  • A quel événement historique fait allusion le v 12 ? Que peuvent représenter les rois de l’Orient ?
  • D’où sortent les esprits impurs du v 13 ? Que représentent ces entités symboliques ? voir aussi v 19
  • Quel est leur but ? v 14
  • Quels sont les symboles des paroles de Jésus au v 15 ?

Comprenons

Contexte :

Le chapitre 16 expose les 7 fléaux qui frappent la terre avant le retour en gloire de Jésus. La séquence des fléaux est parallèle à celle des trompettes (ch 8.7 à 11.19). Celles-ci annonçaient  les événements terrestres qui servent dans les derniers temps à trier le peuple de Dieu en vue du retour de Jésus, et qui avertissent le monde de la nécessité de revenir à Dieu. La séquence des plaies ou fléaux s’enchaîne à celle des trompettes, et à la fin de la vision centrale (14.19-20), avec le v 1 du ch 15 : « C’est par ces plaies que s’accomplit la colère de Dieu ». Le v 8 du ch 15 indique que plus personne ne peut entrer dans le sanctuaire pendant ces plaies. Ce qui nous signifie que ces plaies représentent des événements mondiaux terrestres considérés comme des jugements de Dieu sur le monde impie qui ne peut plus se convertir, comme la répétition des blasphèmes le souligne (16. 9 et 11, puis 21).

 Au milieu de ces plaies,  à la différence de la séquence des trompettes, interviennent un ange des eaux (v 5) et la voix de l’autel (v 7), pour approuver les jugements de Dieu sur les impies. Ces deux interruptions nous confirment que nous sommes bien dans un moment d’exécution des sentences divines du jugement prononcé en 11.18.

v 5-6 : l’ange des eaux, celui qui a présidé à la transformation des eaux douces en sang (v4), loue le Seigneur d’avoir ainsi fait se retourner contre les bourreaux les persécutions qu’ils ont fait subir aux saints. Se réalisent ainsi les paroles de Dieu : « Qui sème le vent, récolte la tempête » (Os 8.7), et « Celui qui tuera par l’épée, mourra par l’épée » (Mt 26.52).

v 7 : l’autel fait allusion à l’autel des parfums dans le temple. Il est celui qui au ch 8.3, chapeautait la troisième section, celle des trompettes. Dans les trompettes, l’ange était au-dessus de l’autel et offrait des parfums : Jésus accomplissait son service d’intercession. Maintenant, il ne fait qu’approuver la justice et la vérité de Dieu dans l’exécution de ses jugements, il n’intercède plus, car plus personne ne le lui demande, plus personne ne se repent !

Le texte

V 12 : L’Euphrate : la 6ème coupe assèche le fleuve, comme la 6ème trompette en avait délié les 4 anges (9.14). L’Euphrate, fleuve approvisionnant Babylone, est interprété littéralement comme représentant le Moyen Orient, et symboliquement comme représentant les peuples de la terre plongés dans l’idolâtrie et la confusion politico-économico-spirituelle que représente Babylone (17.15 en parallèle avec 13.15-17). Comme Cyrus assécha le lit du fleuve et en détourna les eaux pour pénétrer dans la Babylone antique, en ce temps de la fin la puissance politico-économico-spirituelle dominatrice du monde sera privée de ce qui lui donnait vie et sécurité, la soumission des peuples à son autorité (17.16-18).

Les rois de l’Orient

On a cru longtemps que cette expression, lue littéralement, désignait les puissances de l’Est asiatique, et on a craint le « péril jaune », l’affrontement de l’Est et de l’Ouest, grâce à la disparition des puissances du Moyen-Orient.

Or dans la Bible, ce n’est pas d’Orient que vient l’ennemi pour Israël, mais du Nord : De Babylone pour atteindre Jérusalem, il fallait remonter vers le Nord par la vallée de l’Euphrate, et redescendre vers le Sud sur Israël.

Dans la Bible, l’Orient a une valeur symbolique : c’est de là que vient la Lumière, celle de Dieu.

Ez 43.2          « la gloire du Dieu d’Israël s’avançait de l’Orient »

Es 41.2          « Qui a suscité de l’Orient le salut ? »

Es 41.25        « Il est venu de l’Orient celui qui invoque mon nom...mon élu que j’ai appelé pour le salut » (Es 42.6).

Comme Cyrus, venu de l’Orient, a pris la ville antique de Babylone, et a ainsi permis au peuple Juif en exil depuis 70 ans de rentrer à Jérusalem, ce Serviteur appelé de l’Orient  pour le salut, c’est Christ, apparaissant sur les nuées, entouré de ses armées angéliques (19.11-14), pour délivrer son peuple de la domination de la Babylone des derniers temps. La venue des rois de l’Orient préparée par la chute de Babylone symboliserait le retour du Christ avec ses anges.

Certains détails du ch 16 nous permettent d’identifier à cette Babylone symbolique, les puissances qui la composent et l’animent :

 Les trois esprits impurs (16. 13) nous indiquent de qui est constituée Babylone :

- du dragon, symbole du pouvoir de Satan à travers l’Empire Romain antique (ch 12), donc des puissances politiques païennes, athées ou laïques du monde,

- de la bête, symbole du pouvoir politico-religieux de l’Empire Romain Chrétien (13.1-8), dans lequel on peut reconnaître le système de la papauté, toujours vivace à la fin des temps.

- du faux-prophète, image de la bête, animée et douée de la parole (13.15), capable d’imposer l’adoration de son image (13.15), et de contrôler l’économie mondiale (13.16). Ce faux prophète  séduit par ses prodiges, et subit le même sort que la bête avec laquelle il avait fait alliance (19.20). On pourrait y voir le symbole du pouvoir politico-économico-religieux d’un Islam conquérant et persécuteur des saints.

Au moment des plaies, ces trois esprits sataniques sont alliés pour constituer la Babylone spirituelle qui domine le monde à travers les différentes puissances terrestres. Cet état d’esprit généralisé, où règne la confusion, pousse  les puissants  de ce monde à se rassembler pour faire la guerre à Dieu à travers ses saints, dans un dernier combat spirituel et terrestre. Ces trois entités  se sépareront à la 7ème plaie (16. 19), ce qui constituera la chute de Babylone décrite aux ch 17-18.

V15 : Cette intervention directe de Jésus au milieu de la sixième plaie, constitue la 3ème béatitude de l’Apocalypse[1]. Dieu cherche à rassurer son peuple confronté aux attaques virulentes de Satan à la fin des temps : Il revient sans que le monde s’y attende, mais ses fidèles se réjouissent car ils sont sous la protection de la grâce et de la justice que Dieu leur accorde pour cacher la faiblesse de leur nature de pécheurs. Ce qui spirituellement leur permet de résister à l’esprit de Babylone, et .d’en « sortir pour ne pas participer à ses péchés » (17.4).

Le texte de notre étude se poursuit dans quelques versets qu’il nous semble opportun d’examiner maintenant :

V 16  Harmaguédonretour-jesus-cheval-manteau.jpg

Ce nom mystérieux associe « Har », la Montagne, et « Meguiddo », la ville de la plaine de Jizréel, où se sont déroulés des combats sanglants depuis le début de l’histoire d’Israël. De même Zacharie (12.11) rapproche Jérusalem et Méguiddo : « En ce jour-là le deuil sera grand à Jérusalem, comme le deuil d’Hadadrimmon, dans la vallée de Méguiddon ». L’apôtre Jean a l’intention « de révéler par le nom le sens profond de l’affrontement... Le prophète parle de Montagne de Méguiddo (Harmaguédon) parce qu’il pense spécifiquement à Jérusalem. Le lieu de la bataille n’est pas la vallée de Jizréel, mais bien comme le prophète Daniel l’avait prévu (11.45), la glorieuse et sainte Montagne. Tous les rois de la terre, tous les pouvoirs ici rassemblés, ne visent qu’un seul objectif : le contrôle de Jérusalem. » « Dans l’Ancien Testament comme dans le Nouveau, Jérusalem est devenu le nom de la cité d’en-haut (Ga 4.26), chargée de tous les bonheurs et de la présence souveraine de Dieu (Hb 12.22). C’est cette Jérusalem-là que les forces de la terre veulent prendre d’assaut...dans un rejet délibéré et définitif du royaume d’en-haut.[2] » Or sur terre, cette Jérusalem spirituelle est représentée par le peuple des élus, des saints de Dieu.

Harmaguédon symboliserait donc le combat spirituel, avec ses conséquences matérielles, que la coalition des impies sous la domination des puissances de Babylone, livrera au peuple de Dieu des derniers temps (Ap 16.14, 16), pour sa propre destruction (v 19). 

v 17 Le cri « C’en est fait ! » marque l’intervention de Dieu pour arrêter ce combat contre son peuple. Dieu prend l’initiative de la fin des souffrances de son peuple. Il intervient avec puissance avant qu’il ne soit détruit par les hommes impies. En délivrant son peuple, il abandonne les rebelles à leurs luttes internes qui vont provoquer la chute rapide de Babylone par autodestruction (v 19-20), comme l’avaient prévu les prophètes Ésaïe (14.20) en s’adressant au roi de Babylone « Tu as détruit ton pays, tu as tué ton peuple », et Ézéchiel à propos du roi de Tyr (28.18) « Je fais sortir du milieu de toi un feu qui te dévore ».

Cette coalition politico-économico-spirituelle appelée Babylone est la dernière tentative de Satan contre la Jérusalem spirituelle des fidèles à Dieu. Le texte nous révèle qu’elle se disloquera d’elle-même, accompagnée des blasphèmes de tous les impénitents, au moment du retour de Jésus, décrit au ch 19. Les chapitres 17 et 18 détaillent la chute de Babylone, lorsque seront mises au jour la confusion et les turpitudes qui s’en suivent dans le monde, au grand désespoir de ceux qui en ont profité, rois, marchands et guides spirituels.

Ces chapitres d’exécution des  jugements de Dieu seraient bien sombres et terrifiants, s’ils ne contenaient pas les encouragements de Dieu et la perspective du salut de son peuple, comme leur introduction au ch 15 le fait entrevoir au v 2 : « Je vis comme une mer de cristal, mêlée de feu, et les vainqueurs de la bête, de son image et du chiffre de son nom, debout sur la mer de cristal. Ils tiennent les harpes de Dieu et chantent le cantique de Moïse et de l’Agneau ! »

Questions pour une application dans la vie chrétienne

  • Qu’est-ce qui dans ce chapitre 16 est facteur d’encouragement pour ma foi ?
  • Comment personnellement puis-je lutter contre la confusion spirituelle ambiante ? (Jean 17.17)
  • Au lieu de porter des regards effrayés sur le monde, que suis-je appelé à être et faire pour « veiller » ? (lire Ésaïe 21.11-12 et 14)

Notes

[1] La béatitude de l’introduction (1.3) est reprise dans la conclusion (22.7). Quatre sont à l’intérieur de ce cadre, situées toutes dans la séquence des jugements, partie la plus sombre des révélations (ch 14.13 ; 16.15 ; 19.9 ; 20.6). La 7ème constitue la synthèse et le point final du message du livre (22.14).

[2]Nous reproduisons ici un extrait de l’étude que fait de cette expression J. Doukhan dans son livre « Le cri du ciel », p 214-216