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06/08/2021

Étude n°7 Repos, relations et guérison Gen 45.1-15 (14 08 21)

 Étude n°7 Repos, relations et guérison Gen 45.1-15 (14 08 21)

« Maintenant ne vous affligez pas et ne soyez pas fâchés de m’avoir vendu pour être conduit ici, car c’est pour vous garder en vie que Dieu m’a envoyé devant vous. » Gen 45.5Joseph pardonne.jpg

Observons 

Texte : Construction en parallèles concentriques :

a) v 1-2 : émotion de Joseph qui veut rester seul avec ses frères

b) v 3-4 : Joseph se fait reconnaître comme celui qu’ils ont vendu

c) v 5-8 : Plan de salut de Dieu

b’)  v 9-13 : Joseph se fait reconnaître comme le gouverneur d’Égypte

a’)  v 13-15 : émotion des retrouvailles entre frères.

Le texte central (5-8) joue sur des répétitions : Dieu m’a envoyé (3x), garder en vie, assurer un reste, survivre par une grande délivrance (= 3x l’idée de vie), et sur un contraste entre le v 5 où Joseph est « vendu » et le v 8 où il est « établi père de Pharaon, seigneur de toute sa maison, gouverneur du pays ». On a le même contraste entre les versets 4 et 9, et entre l’épouvante du v 3 et les pleurs et l’embrassade du v 15. 

Comprenons

Contexte : La transformation du cœur des frères s’est opérée au fur et à mesure des épreuves qu’il leur a fait subir (42.15-17) : l’emprisonnement avait mis les frères dans une condition semblable à la captivité de Joseph dans le puits. Il les avait amenés à réfléchir et à rechercher les vraies causes de leur malheur. Leur conscience leur avait déjà parlé devant l’affliction de leur père, et maintenant (42.21) elle leur fait avouer leur faute. Joseph a cherché à les interpeller par des gestes de bonté incompréhensibles pour eux, mêlés à des accusations injustes, destinées à leur faire prendre conscience de leur dépendance, de leur besoin de pardon et de grâce. En même temps il sonde leur capacité à se donner pour quelqu’un d’autre qu’eux-mêmes (44.16.33). Alors que dans la situation présente ils sont innocents, ils s’avouent coupables (44.16) : la situation désespérée où ils se trouvent leur apparaît comme le juste châtiment de leur crime passé, selon la croyance hébraïque qui fait du péché la cause directe du malheur. A cet aveu, ils ajoutent une proposition de solidarité avec le plus jeune frère : ils s’offrent comme esclaves. Ils montrent ainsi qu’ils n’ont plus de jalousie pour les fils de Rachel, ils ne pensent plus à leur intérêt personnel, ils sont compatissants envers leur père. Devant une telle transformation, Joseph ne contient plus son émotion. 

Texte :

Sections a) et a’) : Le moment des retrouvailles et du pardon ne peut se vivre que dans l’intimité. C’est pourquoi Joseph éloigne toute présence étrangère au problème et laisse libre cours à son émotion (2, 14-15). Une démarche de pardon bouleverse l’affectivité avant même la raison. L’accolade entre les frères finit par vaincre les dernières résistances dues à la peur et au remords (3b) ou à l’étonnement devant un pardon aussi complet de la part de la victime.

v 3-4, 12 : Joseph doit insister pour convain­cre ses frères de son identité.

Sections b) et b’) : Joseph se fait d’abord reconnaître comme victime, pour que ses frères aient pleinement conscience de leur culpabilité et de leur incapacité à s’en libérer eux-mêmes. Le chemin de vie passe par l’acceptation de sa culpabilité face à Christ crucifié, et de sa dépendance totale du pardon et de la grâce de Dieu. Le pardon de Joseph était acquis à ses frères dès le début de leurs rencontres, sans qu’ils le sachent. Pour être efficace, il fallait que les frères prennent conscience de leur culpabilité et de leur incapacité à s’en libé­rer eux-mêmes. Après leur aveu d’impuis­sance et leur don d’eux-mêmes à celui dont ils étaient dépendants pour leur vie, ils peuvent saisir le pardon offert avec recon­naissance comme leur seule bouée de sa­lut et de libération.

Le pardon de Dieu, comme celui de Joseph, est acquis à tous depuis longtemps, (depuis la mort et la résurrection de Jésus, ou même depuis Adam et Eve Gen 3.15 et 21), mais il ne peut bénéficier qu’à des cœurs assoiffés de le recevoir.

Joseph se fait ensuite reconnaître comme seigneur qui promet d’accueillir, et protéger sa famille. Après avoir déstabilisé, il rétablit et restaure.

De même Christ, après avoir fait prendre conscience à l’homme  pécheur de sa culpabilité envers Dieu, offre pardon et protection pour vivre une nouvelle relation avec lui. 

v 15 : Le pardon de Joseph est tellement extraor­dinaire que les frères n’osent y croire, il leur faut l’accolade et les pleurs des deux fils de Rachel pour pouvoir s’associer à la joie de la réconciliation.  

C’est une merveilleuse parabole du chemin du salut que nous propose Dieu : nous sommes dans la même situation que les frères de Joseph, coupables envers Dieu et souvent rebelles pour l’avouer. Par les épreuves de la vie, Dieu nous conduit à reconnaître notre état de pécheurs et à saisir son pardon salvateur. Avons-nous autant de mal que les frères de Joseph à laisser la joie de la réconciliation entrer dans nos cœurs transformés ? 

Section centrale c) : Joseph va au devant des remords de ses frères en leur découvrant par trois fois le plan de salut de Dieu pour les déculpabiliser (v 5, 7-8).

La construction et les répétitions de ce passage insistent sur l’action de salut de Dieu. Joseph déculpabilise ses frères par la révélation du sens caché de toute leur aventure. S’ils sont responsables de leurs sentiments contre Joseph et de la vente de leur frère, tout le reste ne leur appartient plus : Dieu a tout fait concourir au bien de chacun (Rom 8.28) : d’un mal il a fait sortir du bien. Il a établi Joseph au pouvoir (8), car il voulait aussi sauver ses frères et son père, en faire des « rescapés » de la famine (10-11) par sa grâce.

Joseph, par ses paroles et son attitude, est un « type » de Jésus, envoyé par Dieu auprès de ses frères, les hommes coupables de l’avoir rejeté, crucifié ou méconnu. Il offre pardon, restauration et vie à ceux qui dans la repentance acceptent de venir à lui et de le reconnaître avec joie comme leur Sauveur et leur Seigneur. 

Questions pour une application dans la vie chrétienne

  • Par les épreuves de la vie, Dieu nous conduit à reconnaître notre état de pécheurs et à saisir sa grâce. Comment réagissons-nous à nos épreuves ? Les considérons-nous comme des châtiments de sa part, plus ou moins justes ? Ou savons-nous, comme Joseph, y discerner son action libératrice et formatrice, son projet de vie pour nous ?
  • Joseph a voulu se faire reconnaître par ses frères dans l’intimité, avant une reconnaissance officielle (v 16-20) : Comment manifestons-nous notre appartenance à la famille de Dieu : nous contentons-nous des cultes et rencontres ecclésiales, ou vivons-nous une relation intime et profonde avec Dieu dans le secret de nos cœurs, qui nous pousse à agir auprès des autres avec amour, pardon et compassion ?
  • A la mort de Jacob, les frères se retrouvèrent seuls face à Joseph et se laissèrent à nouveau envahir par la crainte de sa vengeance (50.15-18). Comment accueillons-nous le pardon de Dieu : avec réticence, incrédulité, crainte du jugement dernier, reconnaissance et joie ? Comment cela se manifeste-t-il concrètement dans nos relations interpersonnelles en famille, au travail ou en église ?

Pour témoigner : Les querelles de famille sont extrêmement fréquentes même entre chrétiens. Le meilleur témoignage est de suivre l’exemple de Joseph envers ses frères, ou l’exemple du père de la parabole du fils prodigue envers ses deux fils. Que Dieu nous donne patience, discernement, maîtrise de nos pulsions de haine ou de rancœur, pour entrer dans un chemin de pardon libérateur, au sein de nos familles et de nos communautés. Ainsi se réalisera la parole de Jésus : « A ceci tous connaîtront que vous êtes mes disciples !"

30/07/2021

Étude n°6 La famille, source de réconfort Eph 6.1-13 (07 08 2021) 

Étude n°6 La famille, source de réconfort Eph 6.1-13 (07 08 2021) 

« Vous donc, bien-aimés, qui êtes prévenus, soyez  sur vos gardes de peur qu’entraînés par l’égarement des impies, vous ne veniez à déchoir de votre fermeté, mais croissez dans la grâce et la connaissance de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ. A lui la gloire, maintenant et jusqu’au jour de l’éternité ! » 2 Pie 3.17-18Famille Evangile et peinture.jpg (Illustration : Evangile et Peinture, 20è)

Observons

Le contexte

Qu’a développé Paul dans le ch 5 ? Qu’appelle-t-il ténèbres et lumière (5.8-9) ?

Quelles exhortations a-t-il lancées (5.16-21) ? Comment les a-t-il illustrées dans la vie du couple (5.22-33) ?

Le texte

  • Relever les répétitions qui donnent son sens à l’obéissance des uns et des autres.
  • A qui s’adresse Paul successivement ? (1-9) Comment conclut-il le paragraphe et son épitre ?

Structure du texte :

A v1-9

1-3 : devoir d’obéissance des enfants envers leurs parents

4 : devoirs des pères envers leurs enfants selon la volonté de Dieu

5-8 : devoir d’obéissance des serviteurs envers leurs maîtres(6) 

9 : Devoirs des maîtres envers leurs serviteurs

Sept répétitions des mots désignant Dieu : le Seigneur, Christ, le Maître des cieux. 

B v 10-13 Armes de Dieu pour être forts dans le combat spirituel

a et c : v 10 et 13 : nécessité d’être forts dans un combat spirituel

b v 11-12 : cible du combat

Comprenons

Le contexte : Ces versets du ch 6 s’inscrivent dans les exhortations de Paul concernant les rapports mutuels des chrétiens dans l’Eglise (5.1-20), le couple (5.21-33), la famille (6.1-4) et la société (6.5-9). Ces rapports sont fondés sur l’humilité et l’esprit de service des uns vis-à-vis des autres, c’est-à-dire sur la soumission volontaire de chacun à l’autre, à l’exemple de Christ envers Dieu (5.1-2).

Le texte ne doit pas être séparé de l’injonction qui s’adresse à tout chrétien (5.21) : Soumettez-vous les uns aux autres dans la crainte de Christ. La dépendance où sont tous les chrétiens de Christ leur Roi, les invite à se soumettre les uns aux autres dans toutes leurs relations. La crainte de Christ n’est pas la peur, mais le respect plein de confiance et d’amour pour celui qui sauve, dirige, et conduit à la vie éternelle. Cet ordre concerne autant celui qui a une position d’autorité dans la société et qui risque d’en abuser (mari, parent, maître), que celui qui est en position d’infériorité (femme, enfant, serviteur), pour qui la soumission et l’obéissance sont contraires à leurs penchants orgueilleux et rebelles. Les uns et les autres doivent se rencontrer dans la soumission commune au Maître des cieux, qui donne aux supérieurs une manière de commander empreinte de charité et de douceur, et aux inférieurs, plus de facilité à obéir.Famille parents enfant.jpg

L’obéissance aux parents entre dans le cadre du premier commandement (Ex 20.12) de la seconde table de la loi qui concerne les relations humaines. La promesse de vie heureuse et prolongée qui accompagne l’honneur et l’obéissance dus aux parents, s’étend au-delà de la Canaan terrestre des Hébreux à la Canaan céleste à laquelle aspire tout croyant en Dieu.

Pourquoi honorer ses parents par l’obéissance volontaire et remplie d’amour ? Cela est juste, dit le texte, selon la nature, car les parents sont les créatures humaines qui ont mission d’élever les enfants que Dieu leur confie,  et selon la Parole, car ils sont les représentants du Créateur divin. Cette obéissance est toutefois limitée par la référence au Seigneur : si les ordres donnés par les parents outrepassent leur propre soumission au Seigneur par un abus de pouvoir ou une infraction à la Loi (v 4), alors, la parole de Pierre au sanhédrin s’applique de plein droit : il vaut mieux obéir à Dieu qu’aux hommes (Ac 4.19).

Le rôle des pères est de discipliner (corriger) les enfants sans les pousser à la colère par excès de sévérité, de leur donner un cadre et des points de repères qui les aident à ne pas vivre dans le désordre et l’instabilité ; c’est aussi d’enseigner (avertir) à vivre selon le Seigneur, avec l’Esprit.

L’obéissance des esclaves ou serviteurs, dans la crainte et le tremblement, n’est pas provoquée par la peur, comme l’expression pourrait le laisser entendre, mais par un respect profond, égal à celui que l’on porte au Seigneur. La motivation des esclaves n’est pas de plaire aux hommes qui les possèdent, mais à Dieu qu’ils servent et honorent à travers leurs maîtres : leur service fidèle rend gloire à Dieu parmi les hommes, ce que l’esprit de révolte contre leurs maîtres ne peut pas faire.

L’apôtre ne prêche pas l’abolition de l’esclavage, ni la révolution sociale. Il demande seulement d’introduire Christ dans n’importe quelle situation sociale. L’esclave est soumis à son maître parce qu’il voit en lui un représentant de Dieu (v 7), mais le maître est tenu d’agir envers lui selon l’amour et la patience de Dieu envers tous les hommes parce que le maître est aussi serviteur du même Seigneur. Si les maîtres agissent ainsi, ils seront inévitablement conduits à considérer leurs serviteurs comme des frères en Christ, et à terme ils leurs accorderont la liberté, étant les uns et les autres également rachetés par Christ et héritiers de la vie éternelle (v 9).

Ces exhortations, même si elles ont mis des siècles à être comprises dans le monde chrétien, sont toujours valables dans les rapports d’autorité de notre société, pour que les chrétiens y témoignent d’une autre façon de vivre ensemble que leur permet leur soumission au Sauveur.

Pour conclure (10-13) toute son épitre et ce passage sur les rapports de soumission  au nom du Seigneur dans le foyer et la société, Paul révèle que seul le Seigneur donne la force d’agir ainsi. Paul déplace le problème terrestre de la lutte dans les rapports humains à celui du combat spirituel que mène le croyant. Celui-ci n’a pas à lutter contre « la chair et le sang », c’est-à-dire contre des hommes pécheurs et mortels, avec lesquels il doit vivre dans un esprit de service (v 7). Mais son combat est bien plus important contre la puissance spirituelle du Malin qui cherche par tous les moyens à le séparer du Seigneur et Sauveur (v11-12). Pour ce combat il peut compter sur les armes spirituelles de Dieu, qui seront précisées dans les versets suivants. Cette conclusion oriente nos pensées vers le problème fondamental de notre vie et de nos relations : avons-nous à concentrer nos forces pour défendre notre position et nos droits sociaux et familiaux, ou discernons-nous l’enjeu spirituel de notre vie : veiller à rester fidèlement attachés à notre Dieu ? 

Questions pour une application dans la vie chrétienne

  • Qu’est-ce qui nous rend l’obéissance  si difficile?
  • Quels exemples de limites à l’obéissance ai-je connus ?
  • Comment est-ce que je considère celui qui a autorité sur moi, parent, professeur, animateur, chef, etc. ? Est-il quelqu’un contre lequel je me rebelle, auquel j’obéis contraint et forcé, ou en espérant une récompense, auquel je me soumets avec respect et bienveillance parce qu’il est pour moi en quelque sorte une image de Dieu qui nous aime tous les deux ?
  • Où se situe le combat spirituel du croyant ? Dans la société ? dans son foyer ? dans son église ? dans son cœur ?