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20/08/2021

Étude n°9 Les rythmes du repos Deut 5.12-15 (28 09 21)

Étude n°9 Les rythmes du repos Deut 5.12-15 (28 09 21)

« Dieu bénit le 7ème jour et le sanctifia, car en ce jour Dieu s’était reposé de toute l’œuvre qu’il avait créée » Gen 2.3Zabou sabbat marelle.jpg

Observons

Le contexte

  • Où se trouve le peuple hébreu (4.44-45)? Quelles victoires a-t-il remportées (2.26-3.22) ?
  • Quelle était la situation de Moïse ? 3.23-28
  • Quelles exhortations Moïse a-t-il adressées au peuple ? (4.1-6)
  • Que lui rappelle-t-il ? (4.10-13)
  • A qui l’Éternel a-t-il donné les Dix Paroles ? (5.4) Quel rôle Moïse a-t-il tenu ? (5.5)
  • Par quoi commence la Loi ? (5.6)
  • Au 2ème commandement (5.8-10), comment se présente Dieu ? Retrouvez le sens littéral du verbe traduit traditionnellement par « punir ». Qu’est-ce que cela change dans notre compréhension de Dieu ?

Le texte :

V 12 : Quelles différences observe-t-on avec Exode 20.8 ? Quel ton cela donne-t-il au commandement ?

V 14 : Qu’est-ce qui est ajouté au texte d’Exode 20.10 ? Qu’apportent ces ajouts au sens du sabbat ?

V 15 : Quel souvenir doit évoquer le sabbat pour cette 2ème génération après la sortie d’Égypte ? En quoi cela correspond-il au 1er commandement v 6 ? Cela annule-t-il Ex 20.11 ? Pourquoi Moïse ne l’a-t-il pas rappelé ? 

Comprenons

Le contexte

Après 40 ans de nomadisme dans le désert du Sinaï, les Hébreux sont arrivés aux portes de Canaan à l’Est du Jourdain, en ayant contourné la Mer Morte appelée ici Mer de l’Araba, par le sud et l’est (4. 49). Malgré leur idolâtrie dans les plaines de Moab (Nombres 25), sur l’ordre de Dieu, ils ont épargné les territoires des fils de Lot, Moab et Ammon, mais ont conquis les pays de Sihôn et d’Og, rois des Amoréens (4.12-13) établis au nord de Moab, à l’est du Jourdain. Ruben et Galaad se sont installés à l’est du Jourdain pour faire paître leurs troupeaux, avec l’engagement des chefs de  clans de ces deux tribus de servir d’avant-garde au reste des tribus lors de leur conquête de Canaan.(3.18,20).

Moïse les avait accompagnés jusque-là, tout en sachant qu’il ne pourrait pas entrer avec eux dans la Terre Promise, malgré ses supplications à l’Éternel (3.23-28) : dans un mouvement d’irritation contre les incessantes récriminations du peuple, il avait frappé deux fois le rocher d’Horeb au lieu de lui parler pour en faire couler de l’eau, en s’en attribuant la puissance à la place de l’Éternel (Nb 20.8-12). L’Éternel consentit à lui montrer du haut du mont Pisga (=Nébo), au sud-est de Jéricho, l’étendue et la beauté de cette Terre Promise vers laquelle il avait conduit le peuple en le faisant sortir d’Égypte (3.27). Moïse sait donc qu’il va mourir, on sent son amertume, mais c’est sans doute une grâce du Seigneur, car il est vieux (120 ans) fatigué, et affaibli par ce long exode difficile, il ne pourrait pas supporter les guerres de conquête du pays que devra diriger Josué, plus jeune et combatif que lui (3.28). Moïse se soucie du peuple dont il connaît la faiblesse de foi, et recommande aux Hébreux de se souvenir des Dix Paroles que leurs pères ont entendues de la bouche même de Dieu sur le Mont Horeb et que Dieu a gravées de sa main dans la pierre (4.12-13 ; 5.4).

Moïse de son côté agit en médiateur entre Dieu et le peuple qui tremblait de peur (5.5) et après avoir apporté les tables des Dix Paroles, il transmit d’autres prescriptions et lois pour organiser ce « ramassis de gens » sortis d’Égypte, en peuple du Dieu Unique, qui devait se garder soigneusement de toute idolâtrie (4.14-20). 

Cette répétition de la Loi donne son nom au livre entier du Deutéronome (= Seconde Loi). Mais par de subtils détails, Moïse en fait son testament plein de bienveillance pour ceux qu’il a vu grandir au fur et à mesure des expériences avec Dieu, tout le long de ces quarante années d’errance.

Les deux premiers commandements sont semblables à ceux d’Exode 20. Ils présentent l’Éternel (c’est son nom propre !) comme un Dieu qui libère de l’esclavage (5.6), qu’on ne peut représenter  concrètement comme les idolâtres le faisaient de leurs dieux. Il est un « Dieu Jaloux », c’est-à-dire que son amour réclame l’exclusivité de la part de ses adorateurs.  Trompés par leurs préjugés et par leur image de Dieu issue du péché (Gen 3.8-10 : Adam et Eve eurent peur de Dieu, donc de la punition !), frappés par le contraste des durées entre le v 9 et 10 (entre 4 et 1000 générations) ou par l’opposition entre ceux qui haïssent et ceux qui aiment Dieu, les traducteurs ont méconnu ce si grand amour de Dieu, et ont traduit par « punir » un verbe qui signifie littéralement « visiter, prendre soin, s’occuper de ». Dieu ne punit pas les fautes des pères sur leurs enfants (ce serait l’injustice même !) mais il s’en occupe pour que leurs conséquences sur les enfants ne durent pas au-delà de quatre générations. Ils peuvent échapper à leur hérédité si pendant ce laps de temps ils se tournent vers Dieu pour être libérés ! Cet aspect de l’amour de Dieu a été méconnu tant la culpabilité pesait sur le peuple si souvent infidèle, malgré les promesses des prophètes comme Ezéchiel (18.4, 20-23). Nous avons malheureusement hérité de cette compréhension faussée d’un Dieu punisseur, qui pourtant a donné sa vie en s’incarnant en Jésus pour que nous soyons libérés de l’esclavage du péché et de la culpabilité ! Comment devant tant d’amour ne pas répondre par l’amour obéissant et respectueux de la personne du Père (v 10-11) ?

Le quatrième commandement détaille cette obéissance respectueuse et aimante demandée aux enfants de Dieu. Au lieu de l’ordre de "se souvenir" du jour du repos qui débutait le commandement dans le livre de l’Exode (20.8), nous trouvons ici l’ordre « d’observer ». A la première génération, le peuple ne connaissait pas le sabbat et devait donc mémoriser un rite nouveau qui se référait à la Création où Dieu s’était reposé le 7ème jour. Il devait se souvenir qu’il avait un Créateur qui prenait soin de lui tous les jours et spécialement le jour de la semaine qu’Il avait sanctifié (=mis à part) afin de permettre à son peuple de l’adorer, le louer, l’écouter, le prier. Tout au long des 40 ans de nomadisme, le signe de la manne qui ne tombait pas ce jour-là ravivait ce souvenir. La deuxième génération à l’entrée de Canaan, avait intégré ce rythme hebdomadaire.et son sens. Son problème n’était plus tellement de s’en souvenir, mais d’y rester fidèle, d’où l’ordre de Moïse "d’observer" le  sabbat comme un jour consacré à la communion avec l’Éternel.

Par contre, Moïse va donner un autre sens au sabbat dont cette deuxième génération doit se souvenir, car elle n’a pas connu directement ce qui a précédé la sortie de l’Égypte : l’esclavage qui oppressait ses pères. Le commandement du sabbat explique au v 15, le premier commandement où Dieu se déclare le Libérateur de l’esclavage. Le sabbat devient le jour de la libération de tout ce qui entrave la relation avec le Dieu libérateur, c’est pourquoi doit cesser le travail quotidien de toute la maisonnée, jusqu’au bétail (bœuf et âne sont précisés dans cette seconde édition des Dix Paroles) et à l’étranger dans les murs. Pourquoi comme dans l’Exode ne parle-t-on pas de la femme, maîtresse de la maison, au risque de l’exclure de ce repos, pourtant bien nécessaire pour elle  si on en croit le portrait des Proverbes (31.10-31) ? En utilisant la seconde personne « tu », Dieu s’adresse au couple qui selon Gen 2.24, est appelé à ne constituer qu’une « seule chair », pas seulement physiquement mais moralement et spirituellement. Dieu parle à l’homme et à la femme à égalité, car il considère chacun comme responsable du foyer qu’ils ont à gérer en commun. Pas ici de misogynie ou d’oubli de la femme ! Le commandement la concerne tout autant que son époux ! Elle est libérée par Dieu au même titre que les autres créatures humaines ou animales.

Si les animaux sont nommés, c’est que leurs soins ne doivent pas devenir un prétexte pour exempter leurs maîtres du repos du sabbat. Jésus viendra plus tard rétablir les priorités, les pharisiens ayant établi une hiérarchie entre animaux et humains en défaveur des humains ! Ils acceptaient que l’on sorte du puits l’animal qui y était tombé le sabbat, mais refusaient que Jésus libère ce jour-là de sa maladie  un malade accablé (Luc 13.15). Jésus rappelait dans son attitude vis-à-vis du sabbat que c’était un jour, par essence même, de libération, ce dont ne se souvenaient plus ses contemporains. A nous aussi 2000 ans plus tard de nous en souvenir, pour sanctifier ce jour dans l’esprit que Dieu désire.

Questions pour une application dans la vie chrétienne

  • Comment notre observation du repos du sabbat fait-elle connaître notre Dieu comme Créateur et/ou Libérateur ? par quelles paroles, quels actes ?
  • Si je dois travailler ce jour-là, comme maîtresse de maison, personnel sanitaire, ou vivrier (boulanger, agriculteur, éleveur, par exemple) comment vivre ce jour en le « sanctifiant » à la gloire du Père ?

 

 

13/08/2021

Étude n°8 Libres de se reposer Marc 2.1-12 (21 08 21)

Étude n°8 Libres de se reposer Marc 2.1-12 (21 08 21)

«  Qu’est-ce qui est plus facile de dire au paralytique : tes péchés sont pardonnés, ou de dire lève-toi, prends ton lit et marche ? » Marc 2.9guérison du paralytique polyptique Montbéliard 16ès.jpg

(Guérison du paralytique, Polyptique de Montbéliard 16è s)

Observons

Le contexte

Après la guérison d’un lépreux en Galilée, Jésus se tient éloigné de la ville quelques jours, afin de ne pas provoquer l’opposition et l’inimitié de ses adversaires qui pouvaient l’accuser d’impureté légale pour avoir touché un lépreux. En prenant du recul, Jésus obligeait ceux qui le recherchaient à venir à sa rencontre. (1.45)

Le texte est construit en quatre parties :  

1-4   : retour de Jésus et arrivée du paralytique :

Où se tenait Jésus pour enseigner la foule ?

Comment le paralytique s’approche-t-il de la maison ? Pourquoi ne peut-il y entrer ?

Que firent ses amis ?

 5-7   : le pardon scandalise les scribes

Que lui dit Jésus d’emblée ? En quoi est-ce surprenant ?

Quels arguments ont ses opposants

8-11 : la guérison prouve le pouvoir de pardonner.

Que rétorque Jésus ? Que doit prouver la guérison du paralytique ?

Que peut  signifier l’ordre de prendre son lit et d’aller dans sa maison ?

12 : Quels sont les effets de la guérison sur les assistants ?

Que signifie « glorifier Dieu » ?

Comprenons

Jésus débute son ministère en Galilée par un enseignement appuyé de quelques guérisons symboliques de sa mission de libération du mal : un possédé d’un esprit impur (1.24), la belle-mère de Simon-Pierre (1.30), un lépreux (1.40). Il manifeste l’autorité et la puissance de sa parole sur le mal qui accable les hommes. Ses contemporains croyaient que la maladie était le châtiment du péché personnel du malade, et au premier abord la guérison du paralytique semble confirmer cette croyance, par ailleurs démentie (Jn 9.2-3). A travers cette guérison précédée du pardon des péchés, Jésus enseigne que tout mal dans le monde émane du péché général et non particulier (= séparation d’avec Dieu) : il vient avant tout délivrer le monde de cette cause du malheur humain.

Le texte nous apprend que

  • pardon et guérison physique sans être forcément liés, peuvent être signes l’une de l’autre. Les troubles de la conscience, la peur ou la culpabilité, peuvent aboutir à une véritable paralysie physique ou psychique, qui disparaît quand la cause est supprimée.
  • Le pardon est accordé par Jésus qui a vu la foi du malade et de ses amis. La foi des amis exprimée par l’action entreprenante et la charité, n’est pas récompensée par le pardon, elle dispose simplement les cœurs à le recevoir comme une grâce. Elle prouve ici l’humilité et le désir ardent de délivrance, même si dans leur ignorance, le malade et ses amis ne réclament que la guérison physique, effet visible du péché.
  • Le pardon est immédiat et total, sans aucune condition. Ce n’est pas une promesse pour le futur, c’est une libération spirituelle pour le présent (verbe au présent !). Il donne à l’âme coupable l’apaisement instantané.
  • Le pardon accordé par Jésus scandalise ceux qui ne voient en lui qu’un homme usurpant le pouvoir de Dieu, donc blasphémateur. Mais en ne reconnaissant pas l’autorité divine de Jésus, et en refusant sa miséricorde, les scribes blasphèment eux-mêmes ! Jésus en effet leur a fait comprendre qui il est en s’appelant le « fils de l’homme »(v10), celui que Daniel (7.13-14) présente comme le Messie, le Juge (= libérateur de son peuple) promis à la gloire et à l’honneur, après une venue dans l’humilité de la condition humaine. Par cet acte de pardon, Jésus invite les scribes à dépasser le visible pour découvrir en lui le Sauveur d’un Israël paralysé dans son formalisme pharisien et son légalisme sans cœur. Lorsque les disciples recevront le pouvoir de pardonner (Jn 20.23), ce ne sera pas en leur nom mais au nom du Père et du Fils, à l’amour desquels le pardon rend témoignage.
  • Le pardon saisi par la foi délivre aussitôt le paralytique de son mal spirituel et psychique ; libéré du poids qui l’accablait, il peut répondre avec une confiance absolue à la parole lui ordonnant de se lever et de se mettre en marche. L’ordre de « prendre son lit », c’est-à-dire la natte où il était allongé, lui signifie qu’il doit et peut désormais assumer son passé sans se culpabiliser ni plier sous son poids. Lorsque Jésus offre gratuitement son pardon, il donne aussi la force et l’enthousiasme pour obéir à sa parole et agir à son service, de façon à être glorifié, c’est-à-dire reconnu comme Sauveur par les témoins de cette transformation totale du pécheur délivré.
  • L’entourage de Jésus fut au départ un obstacle à la rencontre du paralytique et de Jésus. Malgré l’opposition de quelques scribes, la foule ensuite s’émerveilla et exprima sa reconnaissance pour ce miracle étonnant. D'autre part, la ténacité et l’ingéniosité des amis du malade qui savent saisir l’occasion, lui ont permis d’approcher Jésus et de trouver pardon et guérison.

Questions pour une application dans la vie chrétienne

Sachons nous situer :

-du côté des scribes refusant la miséricorde et le pardon offerts gratuitement par Jésus, au nom de préjugés dogmatiques, ou d'orgueil mal placé.

-du côté de la foule des curieux, des indifférents ou des adeptes trop zélés qui finissent par garder pour eux ce qu’ils reçoivent de Jésus,

-du côté des amis qui aident le malade à venir à Jésus pour y trouver pardon, guérison, paix, joie et mouvement,

-du côté de Jésus lui-même qui répond aux besoins de chacun, en apportant pardon et guérison ?

-Désirons-nous être guéris de nos maux psychiques et spirituels aussi ardemment que de nos maladies physiques ? Quelle paralysie spirituelle ou morale, plus ou moins confortable, nous empêche de croître dans la foi et la sanctification ? Quels moyens de guérison ce texte nous enseigne-t-il ?

-Avons-nous conscience d’être déjà pardonnés, ou bien restons-nous inquiets à ce sujet ? Comment guérir de cette inquiétude et de cette culpabilité ?

-Quelles leçons tirer de ce texte sur l’obéissance et la mission du pécheur pardonné ?

-Comment imiter Jésus et annoncer son pardon autour de nous pour apporter le repos aux personnes troublées par leur culpabilité ?