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02/03/2012

Etude n°10 Dieu exauce la prière, Mat 26.36-46 (10 03 12)

Etude n°10 : Dieu exauce la prière, Mat 26.36-46 (10 03 12)

 

« Moi, je crie à Dieu et l’Éternel me sauvera » Ps 55.17Getsémané.jpg

 

Observons

Le contexte : Jésus au cours du dernier repas, a annoncé ce qui allait arriver, et a prévenu Pierre de son reniement la nuit même, alors qu’il protestait de sa fidélité (Matthieu 26.33).

Le texte

-          36-38 : Retrait de Jésus à Gétsémané pour prier à l’écart, avec ses trois amis

-          39-41 : Première prière angoissée, et première recommandation aux disciples endormis

-          42-43 : Seconde prière et second retour vers les disciples

-          44-46 : Troisième prière et acceptation de la volonté de Dieu

Relever les répétitions de situations et de mots : Quelles différences peut-on y observer ?

Comment se marque l’évolution de la prière et de l’état d’esprit de Jésus et des disciples ?

Quel est le résultat de la prière pour Jésus?

 

Comprenons

L’heure d’angoisse et de tentation suprêmes est venue pour Jésus, heure de lutte intérieure contre la mort.

La coupe, symbole de cette épreuve, est d’autant plus amère pour Jésus que ses disciples, incapables de le comprendre et de veiller, le laissent seul. Malgré sa souffrance et son déchirement, Jésus garde confiance et amour pour Dieu son Père.

Une dernière fois, le choix terrible s’offre à lui : sauver sa vie terrestre en déclarant publiquement sa puissance, ou mourir pour endosser et mettre à mort la culpabilité de l’homme afin de le sauver de la condamnation à la mort éternelle qui pèse sur lui à cause de sa séparation de Dieu.

C’est la même tentation qu’au désert après son baptême, mais elle est portée au paroxysme, car c’est la dernière, où chacun des deux adversaires engage toutes ses forces. Par trois fois Jésus prie en exprimant son désir tout humain d’éviter souffrances et mort. La première fois, il exprime son souhait tout humain que « la coupe s’éloigne » de lui, les deux autres fois, il admet qu’elle peut ne pas s’éloigner, et s’en remet à la volonté de Dieu, qui n’est pas une volonté de mort, mais de vie, de salut pour tous les hommes (1 Tim 2.4 ; 2 Pi 3.9). Par là il se donne entièrement, et surmonte la tentation de ne penser qu’à lui.

Au-delà de la mort physique qu’il avait annoncée plusieurs fois et préfigurée à la Cène, et vers laquelle il allait volontairement, peut-être y avait-il l’angoisse de la mort éternelle que lui faisait encourir le poids de la culpabilité humaine qu’il avait choisi de porter. Représentant de notre humanité pécheresse, il se mettait sous le jugement de Dieu. L’Adversaire tentait de le faire douter de l’amour du Père. Du fond de cette angoisse, Jésus se tourne encore vers Dieu à qui il s’abandonne totalement. Le texte de Luc 22.43 ajoute qu’un ange vint alors le fortifier. Il put se relever dans le calme et la détermination, et s’avancer vers ceux qui dormaient ou le trahissaient. Il avait remis son sort terrestre et éternel à Dieu et accepté d’accomplir sa mission de salut jusqu’au bout.Jésus à Getsémané, Hans Schäufelein 16è s.jpg

Par trois fois il trouva les disciples endormis, inconscients de ce qui se jouait dans cette nuit, symbole de leur nuit intérieure (Hans Schaüfelein, 16è). Par trois fois il les encouragea à veiller et prier, pour ne pas tomber dans la tentation. Sa propre expérience de prière pressante, d’abandon à un Dieu qui reste un Père plein d’amour pour ses enfants plongés dans l’angoisse, la souffrance et la solitude, devait leur servir d’exemple, et les assurer que Dieu exauce la prière en apportant les forces nécessaires pour affronter tentations, difficultés et mort.

 

Questions pour une application dans la vie chrétienne

-          Comment ne pas se laisser envahir par le doute sur l’amour de Dieu, quand nos prières ne sont pas exaucées ?

 -          Pourquoi Dieu ne veut-il ni ne peut-il exaucer toutes nos prières ? Qu’en conclure sur notre responsabilité dans leur exaucement ou pas ?

 -          Comment dans la souffrance ou la solitude éviter la tentation de se croire abandonné de Dieu ?

 -          De quels exaucements puis-je témoigner devant mon groupe ?

 

 

 

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24/02/2012

Etude n°9 : Bible et Histoire, Daniel 2 (03 03 12)

Etude n°9 : Bible et Histoire, Daniel 2 (03 03 12)

« Je suis l’Alpha et l’Oméga, dit le Seigneur Dieu, celui qui est, qui était et qui vient, le Tout Puissant » Ap 1.8

 

 ObservonsDaniel explique le songe du roi.jpg

Le contexte

Daniel et ses trois compagnons exilés à Babylone lors de la première déportation en 605 av JC, avec les jeunes nobles de Jérusalem, sont intégrés à la cour du roi Nébukadnetsar, parmi les sages et les savants. Dès la seconde année du règne de Nébukadnetsar et de leur exil, Daniel va être sollicité pour sa sagesse, et il révèlera ses qualités de prophète de Dieu.

Le texte

Le récit est composé de 7 parties :

A- 1-11 : Mise à l’épreuve des sages chaldéens par le roi

B- 12-18 Daniel intervient pour demander un délai et prier le Seigneur

C- 19-23 : Louange à Dieu par Daniel pour la révélation du songe du roi

D- 24-30 : Témoignage de Daniel devant le roi

E- 31-35 : Songe du roi

F- 36-45 : Explication du songe

G- 46-49 : Reconnaissance du Dieu des dieux par le roi.

Au centre du récit, le texte met en valeur le témoignage au Dieu révélateur des secrets de l’avenir (v 28). L’expression « ce qui arrivera dans la suite des temps, répétée trois fois (v 28,et 29), donne l’orientation prophétique du récit.

Le récit est rapporté en araméen, langue internationale de l’époque, à partir du v 4 jusqu’en 7.28, pour être lu par tous, Juifs et non Juifs.

 

Comprenons

A-    la mise à l’épreuve des sages chaldéens (1-11)

Les sages dont s’entoure le roi appartiennent à diverses catégories de savants de l’époque : philosophes et scientifiques étudiant l’astronomie, devins astrologues, sorciers et mages, tous désignés sous le vocable de Chaldéens. Daniel nomme quatre catégories pour représenter par ce chiffre 4, l’humanité dans son ensemble, qui malgré ses prétentions de sagesse et de connaissance, reste incapable de sonder les profondeurs de Dieu (1 Co 2.10), et de comprendre ses plans d’avenir, à moins d’une révélation divine (v 10-11).

Le roi a-t-il oublié son rêve ou veut-il par sa demande insensée de retrouver et d’interpréter le rêve qui l’a troublé, mettre à l’épreuve l’honnêteté de ses mages dont il soupçonne la flagornerie et l’intérêt (v 9) ? On ne sait. Toujours est-il que ce test cruel et menaçant (v 5,9a) force les mages à avouer leur incapacité et à faire appel à une puissance divine pour satisfaire le roi. Ainsi est préparée l’intervention spéciale de Daniel, porte-parole de Dieu, qui fera sa réputation de « dix fois supérieur à tous les sages et magiciens du royaume » (1.20).

 

B-    La sentence royale (12-18) concernait tous les sages sans distinction, même

les quatre Hébreux qui n’étaient pas encore connus directement par le roi. (Leur formation à la cour du roi devait durer trois années (1.5) pendant lesquelles leur fidélité à Dieu fut mise à l’épreuve à l’occasion de la nourriture qui leur était servie et qui était consacrée au roi considéré comme un dieu. L’épisode du rêve dut se passer au cours ou à la fin de cette formation). Daniel manifeste sa sagesse supérieure par sa démarche prudente auprès du chef des gardes (v 14) : il ne demande pas d’emblée une abrogation du décret ou la grâce pour les sages. Il se contente de s’enquérir de la cause du décret et d’obtenir un délai pour son exécution. Ainsi, il ne prend pas de front le roi et ne se manifeste pas comme un opposant contestataire et farouche. Une fois le délai obtenu, il se tourne vers Dieu et associe ses compagnons à sa prière, pour avoir la révélation de Dieu au sujet du rêve, et éviter la mort de tous les sages. Lorsque deux ou trois prient ensemble, le Seigneur est au milieu d'eux (Mat 18.20).

 

 C-    La prière de louange (19-23) de Daniel, après avoir reçu la vision nocturne

qui lui permettra de répondre aux exigences du roi, manifeste son humilité et sa reconnaissance. Il célèbre Dieu

-          pour sa sagesse et sa force (21a)

-          pour sa direction de l’Histoire (temps et événements) (21b)

-          pour son gouvernement des autorités terrestres (21c)

-          pour ses révélations à ceux qui ont l’intelligence spirituelle des choses de Dieu (21d ; 1 Co 2.12-13)

-          pour la lumière qui l’habite et qui chasse les ténèbres physiques ou l’obscurité de l’entendement (22 ; Jean 1.5, 9 ; 8.12).

-          pour l’exaucement personnel qu’il a reçu dans les circonstances présentes (23).

Cette louange annonce l’orientation historique et prophétique du rêve royal, en présentant Dieu comme le Maître de l’Histoire et des rois.

 

D-    Le témoignage de Daniel devant le roi (24-30) : Aryok, le chef des gardes

 introduit rapidement  (v 25) Daniel auprès du roi, heureux sans doute de la gloire qui pourra lui en revenir (Ne dit-il pas « J’ai trouvé…un homme…alors que c’est Daniel qui s’est présenté spontanément à lui !). Daniel avait reçu à la cour un nom babylonien pour effacer son origine et sa foi hébraïque. Daniel (= "Dieu est mon juge" était appelé « Belschatsar » (= Bel protège ma vie), ce qui le plaçait sous l’autorité du dieu Bel. Ses compagnons avaient été de même renommés dans une tentative d’assimilation religieuse forcée : Hanania (= l’Éternel a été miséricordieux) devint Schadrak (= serviteur du dieu Akon), Micaël (= Qui est comme Dieu ?) devint Meschak (Soumis à Akon ?) et Azaria (Dieu a secouru) fut appelé Abed-Nego (serviteur du Dieu Nego). Pourtant Daniel n’hésite pas à témoigner devant le roi babylonien de sa foi au Dieu révélateur de l’avenir, avec une humilité profonde (v 30) : l’explication du rêve lui a été révélée non parce qu’il le méritait, mais parce que Dieu veut faire connaître au roi deux choses cachées, l’avenir historique du monde (v 29) et la connaissance de ses pensées profondes (v 30). Cette seconde partie de la révélation n’a pas reçu d’écho ni chez Nébukadnetsar, ni chez les commentateurs des siècles suivants, même si le chapitre 3 concrétise ces pensées dans la statue d’or imposée à l’adoration des sujets du roi. Désormais, grâce aux développements modernes de la psychologie, nous pouvons mieux saisir le sens de cette révélation. (Voir plus bas, le § F2).

 

E-    le songe du roi (31-35) lui permit de contempler une statue d’hommestatue tête d'or.jpg

splendide et terrible (31), par le mélange de ses 5 matériaux, par sa taille immense en contraste avec sa fin subite et définitive sous le coup d’une petite pierre détachée sans l’aide d’une main humaine. On comprend qu’à cette apparition fantastique et menaçante, le roi ait été troublé sans savoir véritablement les motifs de son émotion. Dieu lui parle mais de façon voilée pour l’inviter à rechercher le sens caché et symbolique de l’apparence visible. Jésus n’a-t-il pas essayé de parler de même avec ses paraboles et ses images tirées de la vie quotidienne de ses auditeurs ? Ici, Dieu s’adresse à un roi préoccupé du gouvernement de son royaume et sûrement de sa succession future. Il va donc utiliser une image d’homme puissant où le roi pourra en partie se reconnaître. Telle est en effet une des exigences de la communication : pour être compris de l’autre, il faut avoir quelque chose en commun avec lui, ne serait-ce que la langue ! Entre Dieu et le roi, c’est une image de statue métallique, ressemblant à un humain, qui permet à Dieu d’éveiller la curiosité du roi païen, et à travers lui, de toutes les nations humaines. En effet, le récit (de 2.4 à 7.28) est transmis dans la langue internationale de l’époque, l’araméen, pour être compris de tous, alors que les prophéties plus spécifiquement spirituelles, répondant aux préoccupations de Daniel et des Juifs exilés, seront transmises en hébreu (ch 8-12).

 

L’explication du rêve (36-45)

    1- Explication historique : Nous avons ici un exemple unique de révélation divine concernant l’histoire du monde de l’époque du royaume de Babylone où vivait Daniel (v 37-38), jusqu’à la fin des temps, au royaume éternel (44). Cette explication symbolique et historique donnée par Dieu, sert de base à l’interprétation des autres visions de Daniel, et des prophètes apocalyptiques ou non. Elle a pour but de montrer aux lecteurs la réalité de l’existence et du gouvernement de Dieu sur l’Histoire, selon le principe énoncé par Jésus (Jean 13.19) : Dès à présent je vous le dis, avant que la chose arrive, afin que lorsqu’elle arrivera vous croyiez que Moi, JE SUIS (= YHVH, Yahvé). Et Jésus le répète (Jn 14.29) : Je vous ai dit ces choses maintenant avant qu’elles n’arrivent, afin que lorsqu’elles arriveront, vous croyiez. L’explication divine nous invite donc à considérer la réalisation de ce rêve dans les faits historiques qui la confirment.

Nous résumerons ici l’interprétation historique et  symbolique que les parallèles bibliques nous suggèrent, selon le principe de « La Bible s’explique par la Bible » (1 Co 14.32 ; Rm 12.6). Voir aussi le commentaire de Jacques Doukhan dans son ouvrage : « Le soupir de la terre » ch 2 :

La tête d’or, métal le plus précieux, représente l’empire Babylonien (v 37), qui subsista de 605 à 539 av JC. L’or veut signifier la puissance, la force et la gloire de ce premier empire universel (38), dont Nébukadnetsar est le roi.

Le second empire, moindre que le premier, est représenté par la poitrine et les bras d’argent de la statue (32, 39a). C’est l’empire Médo-Perse (= les deux bras), dont Daniel vit l’avènement en 539 (5.30). Sa domination dura jusqu’en 331 av JC, caractérisée par un développement de l’activité monétaire en argent, et de la richesse sur tout le territoire.

Le troisième empire symbolisé par le ventre et les cuisses de bronze (32) est celui des Grecs (Dn 10.20), marqué par les conquêtes d’Alexandre le Grand en Orient (39c). L’airain ou le bronze, moins précieux que l’or et l’argent, était utilisé pour armer les soldats grecs, et pour faire du troc commercial (Ez 27.13). Il signifie à la fois la décadence de cet empire par rapport aux deux précédents, et sa puissance militaire et conquérante.

Enfin, les jambes de fer symbolisent un empire caractérisé par une force implacable et destructrice, qui se prolonge dans les pieds de la statue, mêlés d’une argile qui les fragilise. A l’inverse des précédents, cet empire de fer ne sera jamais nommé dans le livre de Daniel. C’est la connaissance de l’Histoire qui nous permet de l’identifier à l’empire Romain, quatrième puissance à étendre sa domination sur le monde, à lui imposer une discipline de fer et à assimiler toutes les cultures à la sienne. 

Le prolongement de cette sorte de pouvoir dans le temps jusqu’à la fin du monde est suggéré par la présence du fer dans les pieds et les orteils de la statue, frappés par la petite pierre.

L’argile est qualifiée « d’argile du potier ». En nous référant au texte de Jérémie 18.1-6, où Dieu symbolise son peuple par l’argile dans la main du potier, nous pouvons penser que dans la succession des empires politiques, apparaîtra un empire qui mêlera à son pouvoir politique et économique un pouvoir religieux. Cet alliage incompatible, comme celui du fer et de l’argile (43), causera  sa faiblesse (42) et entraînera sa disparition définitive sous le coup de la petite pierre. Ce type de gouvernement se situera dans les derniers temps, où les royaumes représentés par les orteils seront divisés mais unis par des alliances humaines, c’est-à-dire mortelles, donc fragiles, éphémères.

La petite pierre contraste par sa taille, son origine et son mouvement avec la statue immense dressée sur la terre. La petite pierre se détache de la montagne sans le secours d’une main (45 et 34) : ces deux détails lui confèrent une origine divine, la montagne évoquant dans la Bible la montagne de Sion, où demeure Dieu (Ps 2.6 ; 48.2 ; Jo 3.17 ; Ap 14.1 ; etc), et le secours de la main symbolisant l’intervention humaine. La pierre elle-même est un matériau brut, non taillé, dur, solide comme le Roc, qui désigne le Messie, pierre d’angle rejetée par ceux qui bâtissaient (Ps 118.22 ; Es 14.13 ; 28.16 ; 1 Pi 2.4-7). Le royaume ainsi symbolisé apparaît donc d’une autre sphère que les empires humains, il ne succède pas naturellement aux autres et sa venue est indépendante de l’homme (44) et anéantit les royaumes terrestres, même mêlés de religion. Ce royaume spirituel, éternel et infini dans l’espace et le temps (44c), apparaît d’abord dans la discrétion et l’humilité, mais finit par prendre toute la place (35). On peut y voir le raccourci de l’intervention de Christ dans l’histoire avec ses deux venues, dans l’humilité puis dans la gloire.

Le songe indique pour la première fois une notion de temps (44) avec l’expression « dans le temps de ces rois » représentés par les dix orteils mêlés de fer et d’argile, unis en apparence, mais divisés intérieurement (43). Ainsi la fin des temps est-elle marquée par des tentatives d’unification mondiale qui seront stoppées par la venue du Messie (Ap 16.13-19). On peut faire un parallèle entre cette intervention destructrice des pouvoirs humains, et celle de Dieu à Babel, descendant détruire la tour érigée par les hommes unis pour se faire un nom et atteindre le ciel (Gn 11).

      Par ce texte de Daniel, la Bible annonce ce que nous voyons se réaliser sous nos yeux, dans les efforts politiques, économiques et religieux de mondialisation, et même dans le souci au sein de notre Eglise d’une unité qui gommerait les particularismes culturels dans l’expression de la foi. Le songe du roi nous rappelle que ces efforts demeurent vains, car seule la foi en Christ est le trait d’union entre les hommes et les femmes de tous pays et toutes cultures (Ap 14.6).

      Daniel conclut l’explication historique du songe en affirmant que puisqu’elle vient de Dieu qui se révèle personnellement au roi pour lui dévoiler l’avenir, le roi peut avoir confiance en sa vérité, elle se réalisera ! Nous qui vivons à l’époque de « ces rois » de la fin des temps, nous pouvons constater la réalisation historique parfaite de cette prophétie au cours des siècles, et cela ne peut qu’affermir notre foi et notre espérance pour ce qui reste encore à venir.

2-     Explication psychologique :

Daniel avait annoncé au roi que ce rêve lui était donné pour connaître ce « qui arrivera dans la suite des temps » (28), mais aussi pour connaître « les pensées de son cœur » (30). Grâce aux connaissances de la science psychologique, nous pouvons aujourd’hui tenter de donner à la statue du rêve un sens symbolique à ce niveau psychologique.

En forme d’homme, la statue peut représenter l’Humain qui s’érige orgueilleusement en objet d’adoration, comme le fera le roi Nebukadnetsar au ch 3. Comme ses différentes parties représentaient des pouvoirs historiques, dans cette lecture psychologique, elles peuvent symboliser les différents pouvoirs intérieurs qui dominent l’homme. Il peut être sous l’emprise de son intelligence, sa raison, sa pensée, ses connaissances et son désir de gloire (= tête d’or) ; sous l’emprise de sa volonté d’intervention, de son activité matérialiste et  de sa recherche du profit (poitrine et bras d’argent) ; sous l’emprise de ses passions et ses émotions (dont le siège est localisé au niveau du ventre et des cuisses d’airain) ; sous l’emprise de son désir de pouvoir sur les autres et de violence(jambes de fer), qui lui fait se servir de tous les moyens, même la religion, pour dominer sur eux (pieds de fer et d’argile). Soumis à ces diverses forces intérieures, l’homme perd sa stabilité et sa force, il devient fragile malgré ses apparences et ses prétentions de puissance. Toutes ces emprises néfastes au développement de sa personnalité et de ses relations avec autrui, sont balayées lorsque le Christ vient habiter le cœur de celui qui lui ouvre la porte et le laisse développer en lui son royaume de vie (petite pierre).

Une fois encore, mais cette fois sur le plan individuel et psychologique, la vérité de la Parole de Dieu est confirmée par l’expérience et par l’augmentation accélérée des connaissances (Dn 12.4b).

 

F-     La reconnaissance de Dieu par le roi (46-49) : Devant la révélation de

l’avenir (47b), le roi prend Daniel pour un envoyé divin et se prosterne pour adorer à travers lui, sans que Daniel s’y oppose, le « Dieu des dieux et le Seigneur des rois » (47). Il le reconnaît non comme le Dieu unique créateur, mais comme le Dieu supérieur à tous ceux qu’il connaît, dieux ou rois. En conséquence pour s’attirer les faveurs de ce Dieu souverain, il accorde à son prophète les plus hautes dignités politiques et scientifiques à Babylone.

Daniel ne s’en enorgueillit pas pour autant, et généreusement partage ces avantages royaux avec ses trois compagnons d’exil. Ainsi dans ce pays profondément idolâtre, quatre hébreux courageux peuvent témoigner au vu et au su de tous, de l’existence et de la bonté du Dieu des cieux qu’ils honorent fidèlement.

 

Questions pour une application dans la vie chrétienne

 

A et B : Comment est-ce que je réagis à une menace contre ma personne ou contre mes « droits » ? (par exemple pour l’observation du sabbat à l’école ou au travail). Comment éviter de me laisser emporter par la révolte ou l’esprit de revendication, si courants à notre époque ?

- Comment mon église locale exerce-t-elle son ministère d’intercession dans ce genre de problème auquel est confronté un de ses membres (v 17-18).

- Quel est le témoignage de notre église locale auprès des autorités et responsables politiques et administratifs de notre région ?

 

C : De quelle révélation ou bénédiction puis-je louer le Seigneur cette semaine à l’exemple de Daniel (23) ? Comment me permet-il d’accueillir les événements contemporains ?

 

: - Comment ne pas m’enorgueillir de la compréhension de la Parole de Dieu et des prophéties bibliques donnée à notre Église ? Dans quelles occasions m’a-t-il été possible de témoigner de cette compréhension, et comment l’ai-je fait ? Quels sentiments ce témoignage a-t-il provoqués en moi et autour de moi?

 

E : À l’exemple du roi, faut-il être attentif aux rêves qui nous troublent ? Que peuvent-ils nous apprendre sur « les pensées de notre cœur », nos angoisses, nos désirs profonds, nos traits de caractère ? Comment distinguer ce qui est envoyé par Dieu, et ce qui n’est que l’effet de nos émotions ou de …notre digestion ? Faut-il en tirer des enseignements spirituels, psychiques et/ou physiologiques ?

 

F1 : - Quels effets a sur ma foi la réalisation historique des prophéties bibliques ? Comment cela change-t-il ma vision des événements et mon attitude face à eux et à Dieu ?

- La connaissance des réalisations de ces prophéties historiques m’aide-t-elle à avoir confiance dans les promesses de Dieu concernant l’avenir du monde ?

- Comment présenter ces révélations à ceux qui sont dans l’angoisse de « ce qui arrivera dans la suite des temps », sans provoquer en eux la peur des lendemains, ou l’insouciance railleuse, mais en les amenant à adorer le Seigneur qui les aime ?

 

F2 : A quelle emprise intérieure suis-je soumis ? Qu’est-ce qui dirige mes choix, mes désirs, mes actions ?

- Comment en être libéré concrètement pour grandir à la stature parfaite du Christ (Ep 4.13) ?

- Comment mon église contribue-t-elle à cette œuvre de libération et de croissance spirituelle et psychique, individuelle et collective ?

 

G : Quel Dieu me fait connaître l’étude de ce passage de la Bible ? Comment puis-je manifester mon adoration de ce Dieu à mon entourage ? Que peut m’inspirer à ce sujet l’attitude de Daniel (49) ?

- Comment ce texte me permet-il en ces temps d’élections présidentielles, de relativiser les discours et projets politiques partisans pour faire un choix éclairé par l’Esprit ?  

08:00 Publié dans Dieu | Lien permanent | Commentaires (4)