24/02/2012
Etude n°9 : Bible et Histoire, Daniel 2 (03 03 12)
Etude n°9 : Bible et Histoire, Daniel 2 (03 03 12)
« Je suis l’Alpha et l’Oméga, dit le Seigneur Dieu, celui qui est, qui était et qui vient, le Tout Puissant » Ap 1.8
Observons
Le contexte
Daniel et ses trois compagnons exilés à Babylone lors de la première déportation en 605 av JC, avec les jeunes nobles de Jérusalem, sont intégrés à la cour du roi Nébukadnetsar, parmi les sages et les savants. Dès la seconde année du règne de Nébukadnetsar et de leur exil, Daniel va être sollicité pour sa sagesse, et il révèlera ses qualités de prophète de Dieu.
Le texte
Le récit est composé de 7 parties :
A- 1-11 : Mise à l’épreuve des sages chaldéens par le roi
B- 12-18 Daniel intervient pour demander un délai et prier le Seigneur
C- 19-23 : Louange à Dieu par Daniel pour la révélation du songe du roi
D- 24-30 : Témoignage de Daniel devant le roi
E- 31-35 : Songe du roi
F- 36-45 : Explication du songe
G- 46-49 : Reconnaissance du Dieu des dieux par le roi.
Au centre du récit, le texte met en valeur le témoignage au Dieu révélateur des secrets de l’avenir (v 28). L’expression « ce qui arrivera dans la suite des temps, répétée trois fois (v 28,et 29), donne l’orientation prophétique du récit.
Le récit est rapporté en araméen, langue internationale de l’époque, à partir du v 4 jusqu’en 7.28, pour être lu par tous, Juifs et non Juifs.
Comprenons
A- la mise à l’épreuve des sages chaldéens (1-11)
Les sages dont s’entoure le roi appartiennent à diverses catégories de savants de l’époque : philosophes et scientifiques étudiant l’astronomie, devins astrologues, sorciers et mages, tous désignés sous le vocable de Chaldéens. Daniel nomme quatre catégories pour représenter par ce chiffre 4, l’humanité dans son ensemble, qui malgré ses prétentions de sagesse et de connaissance, reste incapable de sonder les profondeurs de Dieu (1 Co 2.10), et de comprendre ses plans d’avenir, à moins d’une révélation divine (v 10-11).
Le roi a-t-il oublié son rêve ou veut-il par sa demande insensée de retrouver et d’interpréter le rêve qui l’a troublé, mettre à l’épreuve l’honnêteté de ses mages dont il soupçonne la flagornerie et l’intérêt (v 9) ? On ne sait. Toujours est-il que ce test cruel et menaçant (v 5,9a) force les mages à avouer leur incapacité et à faire appel à une puissance divine pour satisfaire le roi. Ainsi est préparée l’intervention spéciale de Daniel, porte-parole de Dieu, qui fera sa réputation de « dix fois supérieur à tous les sages et magiciens du royaume » (1.20).
B- La sentence royale (12-18) concernait tous les sages sans distinction, même
les quatre Hébreux qui n’étaient pas encore connus directement par le roi. (Leur formation à la cour du roi devait durer trois années (1.5) pendant lesquelles leur fidélité à Dieu fut mise à l’épreuve à l’occasion de la nourriture qui leur était servie et qui était consacrée au roi considéré comme un dieu. L’épisode du rêve dut se passer au cours ou à la fin de cette formation). Daniel manifeste sa sagesse supérieure par sa démarche prudente auprès du chef des gardes (v 14) : il ne demande pas d’emblée une abrogation du décret ou la grâce pour les sages. Il se contente de s’enquérir de la cause du décret et d’obtenir un délai pour son exécution. Ainsi, il ne prend pas de front le roi et ne se manifeste pas comme un opposant contestataire et farouche. Une fois le délai obtenu, il se tourne vers Dieu et associe ses compagnons à sa prière, pour avoir la révélation de Dieu au sujet du rêve, et éviter la mort de tous les sages. Lorsque deux ou trois prient ensemble, le Seigneur est au milieu d'eux (Mat 18.20).
C- La prière de louange (19-23) de Daniel, après avoir reçu la vision nocturne
qui lui permettra de répondre aux exigences du roi, manifeste son humilité et sa reconnaissance. Il célèbre Dieu
- pour sa sagesse et sa force (21a)
- pour sa direction de l’Histoire (temps et événements) (21b)
- pour son gouvernement des autorités terrestres (21c)
- pour ses révélations à ceux qui ont l’intelligence spirituelle des choses de Dieu (21d ; 1 Co 2.12-13)
- pour la lumière qui l’habite et qui chasse les ténèbres physiques ou l’obscurité de l’entendement (22 ; Jean 1.5, 9 ; 8.12).
- pour l’exaucement personnel qu’il a reçu dans les circonstances présentes (23).
Cette louange annonce l’orientation historique et prophétique du rêve royal, en présentant Dieu comme le Maître de l’Histoire et des rois.
D- Le témoignage de Daniel devant le roi (24-30) : Aryok, le chef des gardes
introduit rapidement (v 25) Daniel auprès du roi, heureux sans doute de la gloire qui pourra lui en revenir (Ne dit-il pas « J’ai trouvé…un homme…alors que c’est Daniel qui s’est présenté spontanément à lui !). Daniel avait reçu à la cour un nom babylonien pour effacer son origine et sa foi hébraïque. Daniel (= "Dieu est mon juge" était appelé « Belschatsar » (= Bel protège ma vie), ce qui le plaçait sous l’autorité du dieu Bel. Ses compagnons avaient été de même renommés dans une tentative d’assimilation religieuse forcée : Hanania (= l’Éternel a été miséricordieux) devint Schadrak (= serviteur du dieu Akon), Micaël (= Qui est comme Dieu ?) devint Meschak (Soumis à Akon ?) et Azaria (Dieu a secouru) fut appelé Abed-Nego (serviteur du Dieu Nego). Pourtant Daniel n’hésite pas à témoigner devant le roi babylonien de sa foi au Dieu révélateur de l’avenir, avec une humilité profonde (v 30) : l’explication du rêve lui a été révélée non parce qu’il le méritait, mais parce que Dieu veut faire connaître au roi deux choses cachées, l’avenir historique du monde (v 29) et la connaissance de ses pensées profondes (v 30). Cette seconde partie de la révélation n’a pas reçu d’écho ni chez Nébukadnetsar, ni chez les commentateurs des siècles suivants, même si le chapitre 3 concrétise ces pensées dans la statue d’or imposée à l’adoration des sujets du roi. Désormais, grâce aux développements modernes de la psychologie, nous pouvons mieux saisir le sens de cette révélation. (Voir plus bas, le § F2).
E- le songe du roi (31-35) lui permit de contempler une statue d’homme
splendide et terrible (31), par le mélange de ses 5 matériaux, par sa taille immense en contraste avec sa fin subite et définitive sous le coup d’une petite pierre détachée sans l’aide d’une main humaine. On comprend qu’à cette apparition fantastique et menaçante, le roi ait été troublé sans savoir véritablement les motifs de son émotion. Dieu lui parle mais de façon voilée pour l’inviter à rechercher le sens caché et symbolique de l’apparence visible. Jésus n’a-t-il pas essayé de parler de même avec ses paraboles et ses images tirées de la vie quotidienne de ses auditeurs ? Ici, Dieu s’adresse à un roi préoccupé du gouvernement de son royaume et sûrement de sa succession future. Il va donc utiliser une image d’homme puissant où le roi pourra en partie se reconnaître. Telle est en effet une des exigences de la communication : pour être compris de l’autre, il faut avoir quelque chose en commun avec lui, ne serait-ce que la langue ! Entre Dieu et le roi, c’est une image de statue métallique, ressemblant à un humain, qui permet à Dieu d’éveiller la curiosité du roi païen, et à travers lui, de toutes les nations humaines. En effet, le récit (de 2.4 à 7.28) est transmis dans la langue internationale de l’époque, l’araméen, pour être compris de tous, alors que les prophéties plus spécifiquement spirituelles, répondant aux préoccupations de Daniel et des Juifs exilés, seront transmises en hébreu (ch 8-12).
L’explication du rêve (36-45)
1- Explication historique : Nous avons ici un exemple unique de révélation divine concernant l’histoire du monde de l’époque du royaume de Babylone où vivait Daniel (v 37-38), jusqu’à la fin des temps, au royaume éternel (44). Cette explication symbolique et historique donnée par Dieu, sert de base à l’interprétation des autres visions de Daniel, et des prophètes apocalyptiques ou non. Elle a pour but de montrer aux lecteurs la réalité de l’existence et du gouvernement de Dieu sur l’Histoire, selon le principe énoncé par Jésus (Jean 13.19) : Dès à présent je vous le dis, avant que la chose arrive, afin que lorsqu’elle arrivera vous croyiez que Moi, JE SUIS (= YHVH, Yahvé). Et Jésus le répète (Jn 14.29) : Je vous ai dit ces choses maintenant avant qu’elles n’arrivent, afin que lorsqu’elles arriveront, vous croyiez. L’explication divine nous invite donc à considérer la réalisation de ce rêve dans les faits historiques qui la confirment.
Nous résumerons ici l’interprétation historique et symbolique que les parallèles bibliques nous suggèrent, selon le principe de « La Bible s’explique par la Bible » (1 Co 14.32 ; Rm 12.6). Voir aussi le commentaire de Jacques Doukhan dans son ouvrage : « Le soupir de la terre » ch 2 :
La tête d’or, métal le plus précieux, représente l’empire Babylonien (v 37), qui subsista de 605 à 539 av JC. L’or veut signifier la puissance, la force et la gloire de ce premier empire universel (38), dont Nébukadnetsar est le roi.
Le second empire, moindre que le premier, est représenté par la poitrine et les bras d’argent de la statue (32, 39a). C’est l’empire Médo-Perse (= les deux bras), dont Daniel vit l’avènement en 539 (5.30). Sa domination dura jusqu’en 331 av JC, caractérisée par un développement de l’activité monétaire en argent, et de la richesse sur tout le territoire.
Le troisième empire symbolisé par le ventre et les cuisses de bronze (32) est celui des Grecs (Dn 10.20), marqué par les conquêtes d’Alexandre le Grand en Orient (39c). L’airain ou le bronze, moins précieux que l’or et l’argent, était utilisé pour armer les soldats grecs, et pour faire du troc commercial (Ez 27.13). Il signifie à la fois la décadence de cet empire par rapport aux deux précédents, et sa puissance militaire et conquérante.
Enfin, les jambes de fer symbolisent un empire caractérisé par une force implacable et destructrice, qui se prolonge dans les pieds de la statue, mêlés d’une argile qui les fragilise. A l’inverse des précédents, cet empire de fer ne sera jamais nommé dans le livre de Daniel. C’est la connaissance de l’Histoire qui nous permet de l’identifier à l’empire Romain, quatrième puissance à étendre sa domination sur le monde, à lui imposer une discipline de fer et à assimiler toutes les cultures à la sienne.
Le prolongement de cette sorte de pouvoir dans le temps jusqu’à la fin du monde est suggéré par la présence du fer dans les pieds et les orteils de la statue, frappés par la petite pierre.
L’argile est qualifiée « d’argile du potier ». En nous référant au texte de Jérémie 18.1-6, où Dieu symbolise son peuple par l’argile dans la main du potier, nous pouvons penser que dans la succession des empires politiques, apparaîtra un empire qui mêlera à son pouvoir politique et économique un pouvoir religieux. Cet alliage incompatible, comme celui du fer et de l’argile (43), causera sa faiblesse (42) et entraînera sa disparition définitive sous le coup de la petite pierre. Ce type de gouvernement se situera dans les derniers temps, où les royaumes représentés par les orteils seront divisés mais unis par des alliances humaines, c’est-à-dire mortelles, donc fragiles, éphémères.
La petite pierre contraste par sa taille, son origine et son mouvement avec la statue immense dressée sur la terre. La petite pierre se détache de la montagne sans le secours d’une main (45 et 34) : ces deux détails lui confèrent une origine divine, la montagne évoquant dans la Bible la montagne de Sion, où demeure Dieu (Ps 2.6 ; 48.2 ; Jo 3.17 ; Ap 14.1 ; etc), et le secours de la main symbolisant l’intervention humaine. La pierre elle-même est un matériau brut, non taillé, dur, solide comme le Roc, qui désigne le Messie, pierre d’angle rejetée par ceux qui bâtissaient (Ps 118.22 ; Es 14.13 ; 28.16 ; 1 Pi 2.4-7). Le royaume ainsi symbolisé apparaît donc d’une autre sphère que les empires humains, il ne succède pas naturellement aux autres et sa venue est indépendante de l’homme (44) et anéantit les royaumes terrestres, même mêlés de religion. Ce royaume spirituel, éternel et infini dans l’espace et le temps (44c), apparaît d’abord dans la discrétion et l’humilité, mais finit par prendre toute la place (35). On peut y voir le raccourci de l’intervention de Christ dans l’histoire avec ses deux venues, dans l’humilité puis dans la gloire.
Le songe indique pour la première fois une notion de temps (44) avec l’expression « dans le temps de ces rois » représentés par les dix orteils mêlés de fer et d’argile, unis en apparence, mais divisés intérieurement (43). Ainsi la fin des temps est-elle marquée par des tentatives d’unification mondiale qui seront stoppées par la venue du Messie (Ap 16.13-19). On peut faire un parallèle entre cette intervention destructrice des pouvoirs humains, et celle de Dieu à Babel, descendant détruire la tour érigée par les hommes unis pour se faire un nom et atteindre le ciel (Gn 11).
Par ce texte de Daniel, la Bible annonce ce que nous voyons se réaliser sous nos yeux, dans les efforts politiques, économiques et religieux de mondialisation, et même dans le souci au sein de notre Eglise d’une unité qui gommerait les particularismes culturels dans l’expression de la foi. Le songe du roi nous rappelle que ces efforts demeurent vains, car seule la foi en Christ est le trait d’union entre les hommes et les femmes de tous pays et toutes cultures (Ap 14.6).
Daniel conclut l’explication historique du songe en affirmant que puisqu’elle vient de Dieu qui se révèle personnellement au roi pour lui dévoiler l’avenir, le roi peut avoir confiance en sa vérité, elle se réalisera ! Nous qui vivons à l’époque de « ces rois » de la fin des temps, nous pouvons constater la réalisation historique parfaite de cette prophétie au cours des siècles, et cela ne peut qu’affermir notre foi et notre espérance pour ce qui reste encore à venir.
2- Explication psychologique :
Daniel avait annoncé au roi que ce rêve lui était donné pour connaître ce « qui arrivera dans la suite des temps » (28), mais aussi pour connaître « les pensées de son cœur » (30). Grâce aux connaissances de la science psychologique, nous pouvons aujourd’hui tenter de donner à la statue du rêve un sens symbolique à ce niveau psychologique.
En forme d’homme, la statue peut représenter l’Humain qui s’érige orgueilleusement en objet d’adoration, comme le fera le roi Nebukadnetsar au ch 3. Comme ses différentes parties représentaient des pouvoirs historiques, dans cette lecture psychologique, elles peuvent symboliser les différents pouvoirs intérieurs qui dominent l’homme. Il peut être sous l’emprise de son intelligence, sa raison, sa pensée, ses connaissances et son désir de gloire (= tête d’or) ; sous l’emprise de sa volonté d’intervention, de son activité matérialiste et de sa recherche du profit (poitrine et bras d’argent) ; sous l’emprise de ses passions et ses émotions (dont le siège est localisé au niveau du ventre et des cuisses d’airain) ; sous l’emprise de son désir de pouvoir sur les autres et de violence(jambes de fer), qui lui fait se servir de tous les moyens, même la religion, pour dominer sur eux (pieds de fer et d’argile). Soumis à ces diverses forces intérieures, l’homme perd sa stabilité et sa force, il devient fragile malgré ses apparences et ses prétentions de puissance. Toutes ces emprises néfastes au développement de sa personnalité et de ses relations avec autrui, sont balayées lorsque le Christ vient habiter le cœur de celui qui lui ouvre la porte et le laisse développer en lui son royaume de vie (petite pierre).
Une fois encore, mais cette fois sur le plan individuel et psychologique, la vérité de la Parole de Dieu est confirmée par l’expérience et par l’augmentation accélérée des connaissances (Dn 12.4b).
F- La reconnaissance de Dieu par le roi (46-49) : Devant la révélation de
l’avenir (47b), le roi prend Daniel pour un envoyé divin et se prosterne pour adorer à travers lui, sans que Daniel s’y oppose, le « Dieu des dieux et le Seigneur des rois » (47). Il le reconnaît non comme le Dieu unique créateur, mais comme le Dieu supérieur à tous ceux qu’il connaît, dieux ou rois. En conséquence pour s’attirer les faveurs de ce Dieu souverain, il accorde à son prophète les plus hautes dignités politiques et scientifiques à Babylone.
Daniel ne s’en enorgueillit pas pour autant, et généreusement partage ces avantages royaux avec ses trois compagnons d’exil. Ainsi dans ce pays profondément idolâtre, quatre hébreux courageux peuvent témoigner au vu et au su de tous, de l’existence et de la bonté du Dieu des cieux qu’ils honorent fidèlement.
Questions pour une application dans la vie chrétienne
A et B : Comment est-ce que je réagis à une menace contre ma personne ou contre mes « droits » ? (par exemple pour l’observation du sabbat à l’école ou au travail). Comment éviter de me laisser emporter par la révolte ou l’esprit de revendication, si courants à notre époque ?
- Comment mon église locale exerce-t-elle son ministère d’intercession dans ce genre de problème auquel est confronté un de ses membres (v 17-18).
- Quel est le témoignage de notre église locale auprès des autorités et responsables politiques et administratifs de notre région ?
C : De quelle révélation ou bénédiction puis-je louer le Seigneur cette semaine à l’exemple de Daniel (23) ? Comment me permet-il d’accueillir les événements contemporains ?
D : - Comment ne pas m’enorgueillir de la compréhension de la Parole de Dieu et des prophéties bibliques donnée à notre Église ? Dans quelles occasions m’a-t-il été possible de témoigner de cette compréhension, et comment l’ai-je fait ? Quels sentiments ce témoignage a-t-il provoqués en moi et autour de moi?
E : À l’exemple du roi, faut-il être attentif aux rêves qui nous troublent ? Que peuvent-ils nous apprendre sur « les pensées de notre cœur », nos angoisses, nos désirs profonds, nos traits de caractère ? Comment distinguer ce qui est envoyé par Dieu, et ce qui n’est que l’effet de nos émotions ou de …notre digestion ? Faut-il en tirer des enseignements spirituels, psychiques et/ou physiologiques ?
F1 : - Quels effets a sur ma foi la réalisation historique des prophéties bibliques ? Comment cela change-t-il ma vision des événements et mon attitude face à eux et à Dieu ?
- La connaissance des réalisations de ces prophéties historiques m’aide-t-elle à avoir confiance dans les promesses de Dieu concernant l’avenir du monde ?
- Comment présenter ces révélations à ceux qui sont dans l’angoisse de « ce qui arrivera dans la suite des temps », sans provoquer en eux la peur des lendemains, ou l’insouciance railleuse, mais en les amenant à adorer le Seigneur qui les aime ?
F2 : A quelle emprise intérieure suis-je soumis ? Qu’est-ce qui dirige mes choix, mes désirs, mes actions ?
- Comment en être libéré concrètement pour grandir à la stature parfaite du Christ (Ep 4.13) ?
- Comment mon église contribue-t-elle à cette œuvre de libération et de croissance spirituelle et psychique, individuelle et collective ?
G : Quel Dieu me fait connaître l’étude de ce passage de la Bible ? Comment puis-je manifester mon adoration de ce Dieu à mon entourage ? Que peut m’inspirer à ce sujet l’attitude de Daniel (49) ?
- Comment ce texte me permet-il en ces temps d’élections présidentielles, de relativiser les discours et projets politiques partisans pour faire un choix éclairé par l’Esprit ?
08:00 Publié dans Dieu | Lien permanent | Commentaires (4)
Commentaires
Bonjour et merci pour cette étude et le travail que vous faites chaque semaine.
J'ai beaucoup apprécié cette étude et la reprise du texte de J. Doucan. J'aimerais souligner tout de même un petit piège qui pourrait guetter certains lecteurs qui seraient tentés de donner à l'interprétation psychologique, aussi intéressante soit-elle, une importante qui placerait l'interprétation historique au second plan. Le but premier de la vision est une révélation prophétique historique. La place accordée à chaque interprétation dans le papier ci-dessus montre clairement que l'auteur donne priorité et la prépondérance à l'interprétation historique, mais je pensais qu'il était important de le rappeler pour ceux qui serait tenté de l'écarter lors de l'étude de la leçon.
Enfin, j'émettrais une objection à la remarque suivante: "Le roi a-t-il oublié son rêve ou veut-il par sa demande insensée de retrouver et d’interpréter le rêve qui l’a troublé, mettre à l’épreuve l’honnêteté de ses mages dont il soupçonne la flagornerie et l’intérêt (v 9) ? On ne sait."
Je ne suis pas d'accord, nous le savons. Comme le souligne l'ouvrage SDA Bible Commentary (vol 4), 1º le roi semble beaucoup trop préoccupé par la simple connaissance de ce rêve et son explication pour avoir l'air de jouer à des jeux.
2º le verset 5 reprend les paroles du roi qui affirme clairement "La chose m’a échappé;" (Louis Segond). Je suis conscient que de nouvelles traductions changent le sens de cette phrase pour refléter l'idée que le roi ne fait qu'ordonner un commandement ("ma décision est ferme" Bible du Semeur). Néanmoins, il est permis de contester ces nouvelles traductions qui traitent le mot araméique "azda" comme un adjectif, alors que Rashi, la Septante, Louis Segond, la King James et d'autres Bibles, considère que le mot "azda" est un verbe (échappé), ce qui renforce l'idée que le roi ne sait pas.
3º L'Esprit de prophétie est clair sur la question. Voici deux passages, le premier dans Prophètes et Rois dans Fundamentals of Christian Education. "Nebuchadnezzar had a remarkable dream, by which "his spirit was troubled, and his sleep brake from him." But although the king’s mind was deeply impressed, he found it impossible, when he awoke, to recall the particulars." (PK 491). "The historic events related in the king’s dream were of consequence to him; but the dream was taken from him, that the wise men by their claimed understanding of mysteries, should not place upon it a false interpretation." (Fundamentals of Christian Education, 412).
Bref, non seulement, le texte biblique est clair : le roi a perdu le souvenir précis de son rêve, mais c'était un moyen pour Dieu de mettre en valeur le vrai don de prophétie de Daniel, comparativement aux faux prophètes de la cour, selon Mme White.
Merci encore pour le travail que vous réalisez chaque semaine. Que Dieu continue de vous garder et mener dans sa sagesse et son intelligence.
Notre réponse
Merci, cher frère en Christ, de votre long commentaire de notre note. Chaque lecteur pourra apprécier vos remarques et en faire son profit. Je voudrais seulement rappeler que j'ai mentionné l'ouvrage de J. Doukhan sans en extraire de citations précises. Quant à l'oubli voulu ou non du rêve par le roi, le texte original et ses traductions diverses ne permettent pas de définir les pensées "politiques" de ce roi. L'ambiguité des expressions hébraïques ou araméennes qui peuvent cumuler plusieurs sens permet de laisser le doute planer sur cette expression "la chose m'a échappé" ou "la parole est sortie de moi"(= ma décision est prise). Ce n'est pas incompatible sauf pour nos esprits cartésiens ! Un dernier point : Votre citation des commentaires adventistes en anglais n'est pas accessible à tous ceux qui nous lisent et qui ignorent cette langue. Comme vous avez pu le remarquer, nous nous attachons dans notre interprétation de la Bible à ne renvoyer qu'à des textes bibliques, pour "expliquer la Bible par la Bible". Même notre interprétation psychologique s'appuie sur les versets 22 et 30, confirmés par la concrétisations des pensées du roi au chapitre 3.
La Bible nous montre ainsi toute sa richesse de sens et nous laisse la liberté d'une interprétation personnelle sous l'inspiration de l'Esprit.
Bien cordialement vôtre
Écrit par : David Civera | 29/02/2012
Merci pour votre réponse chère soeur Zuber et merci pour vos clarifications. J'aimerais néanmoins contester l'incertitude qui planerait autour de la pensée du roi (ou du moins, clarifier mon propos) et montrer pourquoi la compréhension du texte biblique selon laquelle le roi ne se souvient plus des détails de son rêve est importante:
Plusieurs éléments suggèrent que le roi ne se souvient plus des détails de son rêve.
1º Il demande le **rêve** et **l'interprétation** et son attitude violente suggère qu'il ne joue pas. La menace de mort par démembrement est d'ailleurs un indicateur fort. Le roi est cruel (bien que c'était une pratique courante pour l'époque), mais sadique ? Rien ne permet de le penser.
2º L'attitude du roi est très différente de celle au chapitre 4 où il se souvient des détails de son rêve et les rappelle à sa cour pour en connaître l'explication (Dan 41-18). Bref, le texte suggère que lorsque le roi se souvient des détails, il les exprime haut et fort.
3º Le verset 3 du chapitre 2 indique bien que le roi se souvient tout de même qu'il a fait un rêve et il est assez facile d'admettre que s'il ne s'en souvenait pas du tout, il ne pourrait pas distinguer les vrais prophètes des faux. Or son impatience grandissante devant l'incapacité des sages suggère qu'il n'avance pas dans sa compréhension et le souvenir de son rêve. Son insistance sur une description du rêve par les prophètes en plus d'une interprétation indique encore une fois qu'il semble en avoir oublié les détails
4º Le mot araméen 'azda' au verset 5 est aussi un élément de preuve. En relisant mon premier billet, je me suis néanmoins rendu compte que ma description de ce verset était trop catégorique et ce n'était pas mon intention. Je m'en excuse. La tradition considère 'azda' comme le verbe (partir) (et Josephus fait partie de ce groupe), parce que c'est ainsi qu'il est traité par le Talmud. Les traductions modernes se fondent néanmoins sur des documents plus anciens qui traitent le mot 'azda' comme un adjectif que l'on traduirait par 'ferme' ou 'sure' et qui caractériserait sa décision. Néanmoins, les théologiens des deux camps admettent que ni l'une ni l'autre des interprétations n’est définitive.
Il ne s'agit donc pas d'une ambiguïté linguistique, comme il en existe ailleurs, mais de deux écoles exégétiques. Il est important d'avoir une grande humilité par rapport à l'interprétation du mot azda (qui n'apparait qu'au verset 5 et 8 de Dan 2 dans toute la Bible), mais il est permis de penser que ce mot pourrait aussi confirmer l'idée que le roi ne se souvient plus des détails de son rêve, comme le suggère les autres éléments.
La question est maintenant de savoir pourquoi cette interprétation est importante pour la leçon d'école du Sabbat et sa place dans Dan 2. Ce verset et cette discussion n'ont rien à voir avec la pensée politique du roi. Ce chapitre a pour but de montrer que Daniel est un prophète de Dieu et qu'il reçoit son inspiration du Très Haut (Dan 2:25-30). En révélant ce que le roi lui-même avait oublié, Daniel prouve l'origine de son inspiration qui sera reconnue par le roi lui-même à la fin du chapitre (v 47)
Mais le texte ne s'arrête pas là. En décrivant ce que le roi pensait au début du chapitre, la Bible montre que le texte est clairement inspiré par Dieu, car seul Dieu connait les coeurs (Ps 44:21 et Actes 15:8). Nous vivons dans une époque où l'authenticité du livre de Daniel et en particulier ses premiers chapitres est contestée. Or, personne ne peut connaître la pensée du roi à ce moment, à moins que Dieu lui-même l'ait révélé à son prophète. Nous avons ainsi une marque de l'inspiration du texte et une leçon pour notre école du Sabbat. En plus de nous avertir sur les signes de la fin des temps, Dieu nous montre qu'il peut nous fait connaître le contenu du coeur des hommes qui sera vains (2 Tim 3:1,2) et qu'il peut ainsi démasquer les intentions des forces usurpatrices qui se feront passer pour lui afin de détourner l'adoration qui lui est due.
Dieu n'offre pas seulement une succession d'évènements. Il montre que nous ne pouvons que mettre notre confiance en lui et non dans les hommes (Ps 118:8) dont il est le seul à pouvoir connaître le coeur.
Enfin, je suis tout à fait d'accord. Il est impératif d'interpréter la Bible par la Bible. Mais tout comme la reprise de l'esprit du texte de J. Doucan facilite la clarification et l'explication biblique, Ellen White nous confirme dans notre lecture qui s'explique par la Bible et qui date de bien avant elle. Si l'on peut citer un théologien aussi renommé que M. Doucan, pourquoi se priver du regard de Mme. White qui était bien plus qu'une simple théologienne, mais inspirée par le Saint-Esprit et réceptrice du don de prophétie. Même J. Doucan, aussi doué soit-il, n'a jamais revendiqué un tel statut.
Voici une traduction des écrits cités plus haut : "Mais, malgré le fait que l'esprit du roi était profondément impressionné [par le rêve], il lui était impossible, lorsqu'il se réveilla, de se rappeler des détails [du rêve]" (Prophète et roi, 491). "Les évènements historiques en relation avec le rêve du roi étaient importants pour lui, mais le rêve lui fut ôté, afin que les sages, qui affirmaient comprendre les mystères, ne puissent pas y apporter une hausse interprétation" (Fundamentals of Christian Education, 412). À ma connaissance, ce dernier livre n'a pas été traduit en français.
Mme White ne fait que nous pointer vers le texte biblique qui est riche de sens et d'enseignements. Se priver de son don et de message que Dieu lui a donné, ainsi que cette compréhension du texte, c'est se priver d'une dimension fantastique de Dan 2.
Écrit par : David Civera | 02/03/2012
j aimerais que vous m envoyez sa par email, parce que sa me fera un grand plaisir
Écrit par : marie goldy pierre | 05/02/2013
Est ce que les tois compagnons de Daniel peuvent réapparaitre? si oui pourquoi la fin du monde n'aura pas eu vite lieu?
Écrit par : gaba | 27/01/2015
Les commentaires sont fermés.