06/06/2025
Étude n°11 Histoire de Ruth ch 2 (14 06 25)
Étude n°11 Histoire de Ruth ch 2 (14 06 25)
« Booz dit : Que ta récompense soit complète de la part de l’Éternel, le Dieu d’Israël, sous les ailes duquel tu es venue te réfugier ! Ruth dit : J’obtiens donc ta faveur ; tu m’as consolée, tu as parlé au cœur de ta servante, et pourtant je ne suis pas même comme l’une de tes servantes. » Ruth 2.12-13
(Tapisserie d’Aubusson : Ruth et Booz)
Observons
Contexte : Que raconte le premier chapitre ? Quel choix a fait Ruth ?
Texte :
1-3 : Quel choix fait à nouveau Ruth ? Comment Dieu intervient-il ?
4-7 : Quel témoignage rend le chef des moissonneurs sur la conduite de Ruth?
8-16 : Comment se manifeste la bonté de Booz pour Ruth ?
17-23 : De quelles qualités fait preuve Ruth ? Quelles sont les réactions de Noémi au récit de sa belle-fille ? Comment identifie-t-elle Booz ? Que conseille-t-elle à Ruth ?
- Que peut symboliser spirituellement ce récit ?
Comprenons
Contexte ch 1 : Dégradation de la vie d’une famille
Les famines étaient courantes à l’époque des Juges, soit à cause de la sécheresse de cette région montagneuse de Béthléem (= la Maison du pain), soit à cause des razzias des nomades ennemis.
Partir en pays de Moab pouvait être considéré comme un sacrilège, car c’était quitter le pays donné par Dieu et s’exiler chez des cousins idolâtres, exclus du peuple à cause de leur origine incestueuse (Lot avec sa fille aînée: Genèse 19.37 et Deutéronome 23.3-4), et à cause de leur attitude peu hospitalière et séductrice au moment du passage sur leur territoire des Hébreux sortis du désert (Deutéronome 23.5-7).
Les noms des membres de cette famille qui fit le choix de s’exiler révèlent la dégradation de la situation : Elimélek (= Dieu est mon roi) et Noémi (= ma charmante), sont la preuve d’un couple uni dans l’amour mutuel et l’amour pour Dieu. Les fils Malon (= maladie, faiblesse) et Kilion (= destruction) ont sans doute été nommés ainsi après leur mort, pour signifier que le malheur frappait cette famille de tous côtés : la famine pousse la famille à l’exil où la maladie et la mort la frappent et la désespèrent, au point que Noémi ne veut plus s’appeler « Ma charmante » mais « Mara = l’Amère »
- Le premier choix de Ruth
Noémi en décidant la première de retourner dans son pays dont elle a appris la nouvelle prospérité, marque son désir de retrouver la communion perdue avec son peuple et avec le Seigneur. Pour cela elle s’appuie sur la pensée que le Seigneur aime toujours son peuple, puisque la famine y a disparu.
Elle désespère de son avenir personnel mais elle donne à ses belles-filles le moyen de refaire leur vie selon les coutumes de leur peuple.
L’amour et l’amabilité de Noémi durent avoir une influence certaine sur ces jeunes femmes puisque au premier abord, elles refusent toutes deux de la quitter (v 10). Il faut toute l’insistance et la logique du raisonnement de Noémi, pour qu’Orpa finisse par se ranger à l’espoir tout humain de fonder une famille parmi son peuple dont elle connaît les coutumes et les dieux. Ce choix qui la fait retourner en arrière, chez elle, marque la fin de son histoire dans la Bible. On ne parle plus d’elle, comme on ne parlera plus de ceux qui ayant connu Dieu, se sont détournés de lui (Romains 2.7-11; Psaume 9.6).
Le choix de Ruth manifeste sa volonté non seulement de ne pas abandonner sa belle-mère à sa solitude et sa misère, mais encore d’adopter ses coutumes et sa foi (v 16). Elle est la seule des deux belles-filles à mentionner Dieu comme le Seigneur et à le prendre à témoin de son engagement. Elle a sans doute compris grâce au témoignage de foi et d’amour de Noémi, la supériorité du Seigneur Eternel sur les dieux moabites.
Le texte : Le second choix de Ruth et l’intervention de Dieu.
1-3 : Si Ruth en restait là, son premier choix serait insuffisant, pour assurer la survie des deux femmes dans le pays retrouvé. Ruth prend une nouvelle initiative, conforme aux lois d’Israël qui permettaient aux pauvres et aux étrangers de glaner dans les champs moissonnés. Elle projette d’aller là où elle rencontrera compassion et générosité, plusieurs propriétaires israélites cherchant sans doute à se soustraire à cette obligation (Lévitique 19.9).
Par cet acte délibéré de solidarité et d’affection envers Noémi (v 3), Ruth se place sans le savoir sous la direction de Dieu qui peut intervenir et qui « fait tout concourir au bien de ceux qui l’aiment » (Rom 8.28). Il la guide dans le champ de celui qui seul peut lui venir en aide dans l’immédiat comme dans l’avenir.
v 4-7 : La salutation mutuelle de Booz et des moissonneurs montre combien la foi en l’Éternel imprégnait les actes de la vie de ces hommes, même à une période où la connaissance de Dieu n’était pas très profonde. Le dialogue entre Booz et son chef des moissonneurs révèle que Booz est près de ses ouvriers puisqu’il a remarqué la présence de l’étrangère parmi eux. L’origine moabite de Ruth n’empêche pas le chef des moissonneurs de louer son activité inlassable, sa discrétion (elle a demandé la permission), et son affection pour Noémi.
8-16 : Booz manifeste à Ruth de la bienveillance et devant son humilité, il la traite comme un membre de la maison, plus que comme une simple glaneuse étrangère, en l’invitant à partager le repas commun (v 14). Il va jusqu’à lui accorder un régime de faveur (v 15-16) qui trahit plus que de la bienveillance. Cette attitude ouverte et accueillante sert de base au rebondissement vers la vie (= résilience) des deux femmes.
17-23 : Loin de garder pour elle seule le fruit de son travail et les faveurs reçues, Ruth les partage avec Noémi qui bénit leur bienfaiteur avant même d’en connaître le nom (v 19). Lorsqu’elle en apprend l’identité, elle remercie le Seigneur dont elle voit la main derrière ce concours de circonstances. La pensée lui vient après réflexion que ces circonstances ne sont pas du tout fortuites mais ont été dirigées par le Seigneur pour leur bien. Booz est en effet un parent qui a un droit de rachat sur elles. Il est à même de les sortir de leur misère.
Le droit de rachat : La loi voulait (Lév 25.23-27) que lorsqu’un Israélite avait vendu sa propriété à cause de la misère, il gardât le droit de la racheter ou à défaut un de ses parents, avant le prochain Jubilé (= tous les 50 ans, les propriétés vendues par misère revenaient de droit à leurs premiers propriétaires). Il est probable qu’Elimélek et Naomi aient vendu leur terre avant de partir en Moab. Revenue à Béthléem, Noémi cherchait un parent qui puisse lui permettre d’en jouir à nouveau.
Enseignement spirituel
-Les choix de Ruth sont ceux qui se présentent à tout homme au cours de sa vie. Le premier choix de suivre l’exemple de celui ou celle qui a fait connaître Dieu et d’adopter comme sien ce Dieu d’amour, est le plus important, car c’est le premier pas dans la réalisation du plan de vie que Dieu a conçu pour chacun.
Ce choix doit être suivi de nombreux autres choix : celui d’aimer et aider son prochain, celui d’obéir aux lois de Dieu même si elles paraissent contraignantes et désagréables au premier abord. Entrer dans le plan de Dieu demande de se laisser conduire par lui en lui faisant confiance, parce qu’on sait qu’il recherche le bien de son enfant, comme Noémi et Booz l’ont fait pour Ruth.
- Le plus proche parent qui peut nous réclamer (Ruth 3.12), c’est d’abord Satan, qui ne cherche que son intérêt à nos dépens (= nous séparer de Dieu et nous entrainer vers la mort). Christ lui a racheté son droit de propriété sur nous, en acceptant de mourir à notre place pour nous libérer de son emprise, puis en se liant à nous pour notre vie.
Booz et Ruth sont une parabole vivante de l’alliance de Dieu avec chacun des croyants : la bonté de Dieu se manifeste aussi généreusement que celle de Booz envers celui ou celle qui lui fait autant confiance que Ruth, et qui s’en remet à sa protection avec une soumission pleine de reconnaissance et d’amour.
Questions pour une application dans la vie chrétienne
- Quelles sont mes émotions et mes réactions devant un coup dur de la vie (maladie, échec, accident, deuil, etc.). Est-ce que je me laisse submerger et reste longtemps dans la douleur et la déprime ? Comment est-ce que je m’en sors ?
- Sur quelles promesses ou actions divines puis-je m’appuyer pour rebondir vers la vie ?
- Quelles personnes m’ont permis de découvrir la bonté de Dieu pour moi ?
- Comment montrer ma reconnaissance envers elles et envers mon Sauveur ?
08:31 Publié dans Symboles prophétiques 2/2025 | Lien permanent | Commentaires (0)
30/05/2025
Étude n°10 2 Pie 2.4-14 (07 06 25)
Étude n°10 2 Pie 2.4-14 (07 06 25)
« Cela leur est arrivé à titre d’exemple et fut écrit pour nous avertir, nous pour qui la fin des siècles est arrivée. Ainsi donc que celui qui pense être debout prenne garde de tomber. »1 Cor 10.11-12
Observons (Arche de Noé)
Contexte
- Quelle est la place de ce chapitre dans la lettre de Pierre ? Qu’en conclure sur son importance aux yeux de l’apôtre ? A qui s’oppose-t-il ? A quels temps sont les verbes ?
- V 1-3 : - A qui sont comparés les faux docteurs ? v 1
- En quoi consistent leurs hérésies ? A quoi aboutissent-elles ?
- v 2-3 : - Quels sont les caractéristiques de ces faux docteurs ?
- Quelles en sont les conséquences à l’extérieur et pour eux-mêmes ?
Texte
V 4-14 : Mise en garde contre les faux docteurs :
V 4-8 : Quels Exemples de condamnations et de salut donne Pierre (v 4-8) ?
V 9 : où se situe ce verset dans le passage (4-14) ? Que veut mettre en valeur Pierre ? Que signifie le jugement ?
V 10-14 : Comment sont qualifiés les impies ? Quelle est leur destinée ?
Conclusion
V 15-22 : Réquisitoire contre les impies
- A qui sont-ils comparés (v 15-16, 17) ?
- Quelles sont leurs caractéristiques (v 18-19) De quelle liberté s’agit-il, v 19 ?
- Quelle sera leur condition future ? A qui sont-ils identifiés (v 20-22) ? De quel péché se rendent-ils coupables, v20-21 ? Qu’en avait dit Jésus,( Mat 12.31) ?
Comprenons
La place centrale dans l’épitre de ce passage montre combien l’apôtre se souciait des dangers que courraient les Églises après sa disparition.
Contexte : v 1-3 : Après avoir invité ses lecteurs à prêter attention à la Parole de Vérité, il les met en garde contre un danger qui couve déjà dans l’Église (le verbe est au présent : « il y a parmi vous des faux docteurs ! »). Lorsque les apôtres qui ont été témoins oculaires et qui ont entendu Jésus de son vivant sur terre, auront disparu, les faux enseignements n’auront plus de frein pour se développer. C’est ce que l’on constate dans l’histoire de la première Église, où avec les écrits apocryphes et la gnose sont apparues bien des doctrines étrangères à la Bible dès le 2ème siècle. Ces « hérésies » ou « sectes », pressenties par Pierre qui en parle au futur, ont divisé les communautés, menant les chrétiens « à la perdition » parce que, selon Pierre, elles reniaient l’œuvre salvatrice du Christ, ne reconnaissant pas le sens spirituel de sa mort sur la croix. En outre, par leur comportement débauché, elles ont porté préjudice à l’Église tout entière, appelée par Pierre « la Voie de la Vérité de Christ »v 2, sur qui elles attiraient la calomnie des incroyants.
Dès le début du chapitre, Pierre dénonce la cupidité, le mensonge, le dérèglement de conduite, et l’exploitation des fidèles, de ces faux enseignants qui encourent sûrement la condamnation du jugement de Dieu.
Texte : v 4-8 : Au-delà des exemples de jugements divins, tirés de l’Ancien Testament (anges déchus, déluge, Sodome et Gomorrhe), et de l’assimilation de ces enseignants à des animaux dépourvus de raison et voués à la destruction, Pierre se lance dans la peinture violente de leurs travers ( v 10-14 et suivants) : ils sont insatiables de péchés, séducteurs des âmes mal affermies et « enfants de malédiction » (= sous la condamnation) ! La comparaison avec Balaam, le prophète chaldéen récalcitrant et cupide, fait allusion à la honte qu’il a subie d’être vertement repris par son ânesse, plus voyante que lui : elle s’est adressée à lui, « le voyant », pour l’arrêter sur le chemin et lui éviter la confrontation avec l’Ange de l’Éternel qu’il ne voyait pas ! (Nombres 22). L’animal s’était montré plus clairvoyant et sage que l’homme qui se prétendait indument prophète de Dieu, mais n’obéissait qu’à sa cupidité.
v 9 : Au milieu de ce réquisitoire violent, au centre du passage, Pierre tire l’enseignement des exemples de salut de ceux qui sont restés fidèles à Dieu (les justes Noé et Loth) : Dieu peut sauver les hommes pieux et leur accorder la délivrance au jugement. C’est le propre du jugement divin, libérer les fidèles, et laisser les impies livrés aux conséquences de leur choix de vie (12b-13a), ce qui est considéré à tort par les hommes comme une « punition » de Dieu.
V 15-19 : Pierre accumule les images frappantes pour dénoncer la perversion de ces enseignants : leurs discours séduisants mais trompeurs sont aussi décevants qu’une fontaine tarie ou des nuages de pluie bienfaisante qui passent sans se déverser sur la terre assoiffée. Les faux docteurs usent de leur art oratoire pour capter l’attention de nouveaux convertis, mal affermis dans la foi. Sous couvert de la liberté en Christ, (qui est du domaine spirituel, car elle concerne la libération de la culpabilité ou de l’emprise du mal sur le croyant), ces faux docteurs prêchent et pratiquent la liberté des mœurs, le dérèglement de la conduite, (ce qui est du domaine de la morale et des relations humaines). Ils sont comme des aveugles égarés qui veulent conduire d’autres aveugles et qui les mènent avec eux à la perdition, c’est-à-dire à la séparation définitive d'avec Dieu et de la vie éternelle.
V 20-22, Aux derniers versets du chapitre (Pierre fait allusion au péché contre le Saint-Esprit dont avait parlé Jésus (Mat 12.31 ; Marc 3.29), et à la condition pire que la première dans laquelle tombe celui qui ayant connu Christ s’en est détourné délibérément pour suivre ses passions ou ses idées (Luc 11.26). La comparaison avec le chien ou la truie, animaux considérés alors par le monde juif comme impurs par excellence, renforce la répulsion de Pierre vis-à-vis des faux docteurs dont il voudrait préserver l’Église de Jésus-Christ.
Questions pour une application dans la vie chrétienne
- A quoi suis-je sensible dans une prédication : au ton, à l’éloquence du discours, aux idées originales du prédicateur, à l’assurance de son propos, à son apparence physique, à l’argumentation fondée sur la Bible, à l’émotion soulevée par ses appels, à la profondeur des connaissances bibliques, aux aspects nouveaux de la personne de Dieu que me fait découvrir le prédicateur ?
- Comment distinguer la fausseté d’enseignements qui apparemment s’appuient sur la Bible ? (par exemple sur la question de la Trinité, controversée aujourd’hui par certains, ou sur la littéralité ou l'inerrance (=absence d'errance) des Écritures…)
- A quoi nous appelle Pierre pour éviter de tomber dans les séductions et les égarements spirituels et/ou comportementaux si courants aussi à notre époque ?
- Comment rester vigilants dans la liberté de conscience offerte par Christ ?
08:00 Publié dans Evangile de Luc, Symboles prophétiques 2/2025 | Lien permanent | Commentaires (0)