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04/07/2014

Étude n°2 : Le Fils, Mat 16.13-20 (12 07 14)

 

« Le Fils de l’Homme est venu non pour être servi mais pour servir et donner sa vie en rançon pour beaucoup » Marc 10.45

(Polyptyque de Montbéliard, 16è, Profession de foi de Pierre)profession de foi de Pierre.jpg

 

Observons

Mat 16.13-20 Confession de foi de Pierre 

Introduction : Arrivée de Jésus à Césarée de Philippe

1-     v 13-14 : Comment le peuple considère-t-il Jésus ?  Que signifie cette identité de « fils de l’homme »  que Jésus se donne à lui-même ? (voir Dan 7.13)

2-     v 15-16 : Quelle est l’opinion des disciples ? Comment Pierre identifie-t-il Jésus ? Qu’est-ce que cela ajoute au titre précédent ?

3-      v 17-19 : Commentaire de Jésus :

a)     Comment Simon a-t-il pu discerner la nature de Jésus ?

b)     Quel sens Jésus donne-t-il au nouveau prénom de son disciple ? Que marque pour le disciple ce changement de prénom à ce moment précis ? Qui est fondateur de l’assemblée (v 18).  Comment le texte de 1 Cor 3.11 permet-il de comprendre la parole de Jésus à Pierre ? De quelle pierre de fondement parle Jésus à ce moment ?

c)      A travers Pierre à qui sont confiées les clés du royaume ? En quoi consistent ces clés ? Ce qui délie, et ce qui lie ? Comparer avec 2 Cor 2.15-16 et Jean 20.23

Conclusion : Pourquoi Jésus recommande-t-il le silence sur sa nature ?

 

Comprendre

Contexte

Jusqu’à présent Jésus a prononcé des discours et accompli des miracles pour révéler qui il est (ch 4-10). Il a provoqué des réactions différentes chez Jean-Baptiste, la foule et les Pharisiens (ch 11-12). Devant le doute, le scepticisme et les accusations, il se retire, en enseignant par paraboles (ch 13), et il recherche la solitude, il fuit la foule parce qu’elle veut en faire son roi terrestre, mais pourtant il la nourrit (ch 14). Il se réfugie en territoire païen (ch 15). Enfin des guérisons et une seconde multiplication des pains provoquent l’attaque des Pharisiens et des Saducéens (ch 16.1-12), dont il s’éloigne à Césarée de Philippe, au nord-est du pays.

A partir de la confession de Pierre (16.13-20), il prépare ses disciples à sa mort (16.21-28), et se révèle à eux comme le Fils de Dieu, à la Transfiguration (ch 17), avant de monter à Jérusalem (ch 18-20).

Texte

La confession de Pierre marque donc un tournant dans l’attitude et l’enseignement de Jésus vis-à-vis de ses disciples. La reconnaissance de sa divinité et de sa messianité leur permet de recevoir la révélation de la réelle mission de Jésus (v 22-23), même s’ils ne sont pas encore capables de la comprendre.

 

1- A l’inverse du peuple et du roi Hérode qui ne voient en Jésus qu’un prophète, dans la lignée des autres et précurseur du Messie libérateur du joug des Romains, les disciples par la bouche de Pierre, confessent que celui qui se nomme lui-même le Fils de l’Homme, ne signifie pas seulement son humble filiation humaine, mais représente bien le personnage de la grande vision eschatologique de Daniel 7.13-14, qui s’avance vers l’Ancien des jours pour recevoir la « domination, l’honneur et la royauté » éternels.

Le nom de « Fils de l’homme » que Jésus seul s’attribue, annonce le Messie, avec l’idée de l’abaissement de son humanité qui sera un jour élevée à la gloire (Phi 2.6-11).

 

2- Pierre et les disciples inspirés par l’Esprit (v 17) voient, au-delà de l’humanité visible de Jésus, sa gloire de Fils de Dieu, ce que confirmera la Transfiguration. Pierre en ajoutant Fils du Dieu « Vivant », l’oppose aux idoles fabriquées par les hommes, et voit Dieu comme la source de toute vie et de celle qui se manifeste en Jésus. Cet élan des disciples brise le moule de la pensée juive, de l’opinion populaire, pour accéder au monde spirituel divin. Car selon l’hébreu, l’expression « fils de… » marque l’identité de nature et de caractère, plus qu’une filiation de sang ! En qualifiant Jésus de « fils de Dieu », Pierre lui accorde pleinement la nature et le caractère de Dieu !

 

3- Le commentaire de Jésus (v 18-19), très controversé entre catholiques et protestants est à examiner de près, sans y ajouter ce qu’on aimerait y trouver.

Jésus appelle Simon « heureux » d’avoir eu cette révélation de l’Esprit, d’avoir pu percevoir au-delà des apparences humaines et terrestres, la réalité divine invisible, car cette « vue de l’Esprit », cette foi, ouvre à Pierre la source du bonheur présent et éternel.

D’abord, Jésus rappelle à son disciple le nom qu’il lui a donné au début de leur rencontre (Jean 1.42) : Simon Bar Jona (fils de Jona) signifie : celui qui écoute, fils de la colombe, emblème de l’Esprit (Mat 3.16). Le disciple qui a confessé la divinité messianique de Jésus, est celui qui a su écouter la voix de l’Esprit et comprendre sa révélation sur Jésus. Il peut alors être considéré comme un « roc » (Petros chez Matthieu, Céphas chez Jean). Ce nom commun au féminin pour désigner un élément solide de la nature (= une pierre en français), devient un nom propre au masculin, pour nommer un homme au caractère ferme. L’idée sous-jacente de ce jeu de mot est la même : la foi dans le Christ rend le disciple plein d’assurance et de fermeté dans sa confession. Mais Jésus connaît parfaitement le caractère de son disciple : il le sait à la fois fragile comme la « pierre qui roule » (petra), et solide comme le roc. Dans sa fragilité, il se fera un instant plus tard (v 22) la voix du tentateur, et le reniera à la croix ; mais dans la solidité de sa foi, il pourra devenir après la résurrection et la Pentecôte,  une des colonnes de l’Église (Gal 2.9).

Jésus voit que Pierre, le premier à le confesser publiquement, sera aussi le premier fondateur de l’Église parmi les Juifs (Actes 2), parmi les Samaritains (Ac 8.14 et suivants), et parmi les païens (Ac 10). Dans toutes les listes des apôtres, il est nommé en premier (Mt 10.2 ; Mc 3.16 ; Lc 6.14 ; Ac 1.13). Mais cette primauté historique ne lui confère pas un rang supérieur transmissible dans le temps. Il fut le premier fondateur, sans être le fondement (1 Co 3.11) ou la pierre angulaire (1Pi 2.6), que seul Christ est. D’autres apôtres (Paul ou Jean) furent plus grands que lui et jamais Pierre n’eut de suprématie dans le gouvernement de l’Église (Ac 11 et 15 ; Ga 2). Marc et Luc ne rapportent pas les remarques de Jésus à cette confession de Pierre, signe que les prérogatives accordées à Pierre n’étaient pas considérées comme primordiales ni éternelles.

La confession de la foi en la messianité divine de Jésus permet aux disciples de s’assembler  en Église (= assemblée convoquée) et de « bâtir » une communauté spirituelle de fidèles que la mort spirituelle (= la séparation d’avec Dieu) n’atteindra ni n’engloutira pas (v 18).

 À travers son disciple, Jésus donne à l’Église sa raison d’être et sa mission :

« Lier » les hommes à Dieu (Dt 6.8 ; 11.18 ; Hé 8.10), en les invitant à entrer dans son alliance de vie (Mal 2.5 ; Rm 11.27), et les « délier » de leur péché et de leur culpabilité (Luc 13.16 ; Jn 11.44), en leur annonçant le pardon que Dieu leur offre en son Fils Jésus (v 19).

 

La recommandation sévère de Jésus de ne pas révéler qu’il est le Christ avant l’heure, a pour but de ne pas exciter dans le peuple de fausses espérances messianiques, charnelles et terrestres, ni de provoquer trop tôt la haine de ses adversaires. Jésus déclarera lui-même qui il est, à l’heure du martyre (Mt 26.63, 64).

 

 

Questions pour une application dans la vie chrétienne

-          Qui est Jésus pour moi ? Un homme extraordinaire, plein d’amour, qui est donné en exemple, celui en qui Dieu s’est incarné et par lequel Il a manifesté son amour et sa volonté de me sauver (Jn 3.16), ou encore celui qui me juge (Mt 16.27) ? Qu’est-ce que ma vision de Jésus change dans ma vie ?

 

-          Suis-je lié à Christ et délié de ma culpabilité ? Comment l’Église me permet-elle de le vivre concrètement ?

 

-          Comment puis-je contribuer à lier à Dieu ceux qui m’entourent, et à les délier de leur culpabilité ?

 

27/06/2014

Etude n°1 : Notre bon Père céleste, Jean 14.5-13 (05 07 14)

 

 

« Voyez quel amour le Père nous a donné, puisque nous sommes appelés enfants de Dieu. Et nous le sommes ! » 1 Jean 3.1

 

Observons Jean 14.5-13

Le contexte :

- A quel moment Jésus donne-t-il ces enseignements ? ( ch 13).

- Quel nouveau commandement leur a donné Jésus ? en quoi est-il nouveau ?( 13.34-35).

- Quelles révélations ont troublé les disciples, au point de ne pas retenir le commandement nouveau ? (13.21, 33, 38)

-  Par quelles exhortations et  quelles promesses Jésus essaie-t-il de les apaiser ? (14.1-4). Que signifie « nous préparer une place dans la Maison du Père ?

- Qu’a retenu Thomas dans les propos de Jésus ? Sur quel plan les a-t-il compris ? (comparer avec sa réaction à la résurrection de Jésus, Jean 20.25-29)

 

Le texte (14. 5-13)

Les trois parties du passage ont une construction en parallélisme concentrique (= chiasme) pour mettre en valeur ce qui est au centre :

v 5-7 :

a)      5 : Thomas ignore le lieu où va Jésus et le chemin pour y aller

b)     6 : Jésus est le chemin, la vérité et la vie

a’) 7 : Connaître et voir Jésus, c’est connaître et voir le Père

 

v 8-11a :

a)      8 : Philippe désire voir le Père

b)      9 : Voir Jésus, c’est voir le Père

a’) 10-11a : Communion intime du Père et de Jésus

 

v 11b-13 :

a) 11b : croire au Père et au Fils à cause des œuvres de Jésus

b) 12 :croire en Jésus c’est faire des œuvres encore plus grandes

a’) 13 : Jésus exaucera prière en son nom pour glorifier le Père

(Illustration de Berna, Evangile et Peinture, 21è)Chemin Evangile et peinture.jpg

 

- Relever les répétitions qui mettent en valeur le personnage et le thème annoncé au verset 1.

- Quel lien fait Jésus entre connaître, voir, et croire ?

- Que désire Philippe ? (v 8) Comparer avec la demande de Thomas, v  5.

- Qu’est-ce que, dans ses réponses,  Jésus les invite à considérer? (v 6-7 et 9-11a)

- Qu’est-ce que la foi permettra aux disciples ? Pour quelle raison et dans quel but ? (v 11b-13)

- Quel est l’enseignement de Jésus sur la nature du lien entre le Père et lui-même,  et sur le rapport entre la foi et les œuvres ?

 

Comprenons

Le contexte

Dans son dernier entretien avec ses disciples, Jésus leur donne le commandement d’amour fraternel qu’il nomme « nouveau », parce que c’est Jésus seul qui en est la source et le but (13.34-35). Cet amour sera l’antidote des souffrances qu’ils vont éprouver. En effet, Jésus vient d’annoncer à la fois son départ, la trahison de Judas et le reniement de Pierre (13.33,21,38). Il y a de quoi les plonger dans le trouble et l’angoisse !

Pour les consoler et les réconforter, Jésus leur fait trois révélations importantes :

- v 1 La confiance en lui, à l’égal de celle qu’ils mettent en Dieu, leur permettra de surmonter leur trouble. Ils savent que le Dieu de leurs pères a accompli ses promesses en donnant au monde le Sauveur (Jn 3.16), sur qui repose l’avenir du Royaume, et l’accès au Père pour tous. Jésus se place ici à l’égal de Dieu, ce qui dut surprendre, sinon choquer, les disciples!

- v 2 La promesse d’une place préparée par lui dans la maison du Père les remplira de paix et d’espoir. Ce ne sont pas des « tentes » provisoires et fragiles, mais des «demeures » permanentes, ce qui signifie paix et sécurité dans l’intimité de la communion avec Dieu. Le fait qu’il y ait « beaucoup » ou « plusieurs » demeures ne signifie pas la diversité de positions ou de degrés dans le bonheur, mais l’immensité de l’amour miséricordieux qui accueille chacun sans compter ni limiter les places. Ne tombons pas dans la tentation de vouloir « localiser » ces places, ou la Maison du Père: le texte ne mentionne pas le ciel ! Dieu promet sa présence dans l’éternité. Par 1Th 4.17 et Ap 20, il nous a révélé que dans un premier temps, nous serons avec lui hors de notre terre, pour juger les morts impies pendant mille ans, mais par Ap 21, il nous annonce que son peuple régénéré vivra en sa présence sur une nouvelle terre. Dieu nous a créés terriens, avec des facultés spirituelles, psychiques et physiques que nous avons atrophiées ou perdues par le péché, et il nous recréera terriens, avec toutes nos facultés rendues parfaites par sa grâce.

Christ n’a rien caché à ses disciples sur cet amour immense, ouvert à tous (Luc 15 parabole du père et des deux fils). De plus son départ n’est pas un abandon, mais une poursuite de son œuvre il préparera la place de chacun, en lui offrant son pardon, son Esprit pour le sanctifier, et sa protection pour résister aux attaques et accusations de Satan (14.15-16,18,26 ; 16.7-11,13-15 ; Hé 7.25). Son œuvre terrestre de salut accomplie, il pourra accomplir son œuvre « céleste » ou « spirituelle »(1 Co 15.44-49) de grand-prêtre intercesseur, comme le symbolisait le sacerdoce du souverain sacrificateur, intermédiaire entre Dieu et l’homme pour représenter chacun devant l’autre.

- v 3 La promesse de son retour et du rassemblement des disciples autour de lui a une triple perspective:

a) ce retour sera d’abord celui de la résurrection après la mort horrible dont les disciples vont être les témoins consternés et terrifiés. Elle les rassemblera autour du Vivant et sera le fondement de leur foi et de leur témoignage (1 Co 15).

b) ce retour se fera aussi en l’Esprit accordé aux disciples à Pentecôte, pour les unir en l’Eglise (Jn 16.7 ; Ac 2.1-4).

c) Ce sera enfin le retour glorieux du Christ à la fin des temps pour prendre possession de son Royaume constitué par son peuple réuni (1Th 4.16-17; Ap 11.17 ; 19.6-7).

- Au v 4 Jésus conclut ses révélations par le rappel de ce qu’il avait déjà dit : sa destination (14.2; 6.62; 7.33) et le chemin à prendre ; constamment il s’est présenté lui-même comme celui qui donne accès au Père, qui est un avec lui (Jn

5.19, 21-24 ; 10.30 ; 11.25).

Par cette dernière parole, Jésus voulait simplement inviter les disciples à réfléchir à ses paroles en faisant appel à leurs souvenirs des trois ans passés avec lui. L’interruption de Pierre (13.36) et la question de Thomas (14.5) prouvent qu’ils ne comprenaient pas la portée spirituelle des propos de Jésus.

Le texte

V 5-7 : Jésus est le chemin pour voir et connaître le Père

Thomas, l’homme positif qui n’admet rien sans preuves, est enclin au doute et au découragement. Après Pierre (1 3.36), il manifeste que les paroles de Jésus lui sont encore obscures. Il ne connaît ni le lieu où va Jésus, ni le chemin qui y mène, alors que Jésus a dit clairement où il allait (v 2 : la maison du Père ; 6.62 : il montera où il était auparavant ; 7.33 : il s’en va vers celui qui l’a envoyé). Thomas a besoin de « voir » avec ses yeux de chair. Le verbe « monter » lui suggère une ascension physique, comme  on montait à Jérusalem, la maison du Père était le nom donné au temple de Jérusalem, retourner vers celui qui l’a envoyé pouvait signifier pour lui retourner vers un maître terrestre. Il ne voit en Jésus qu’un être humain, plus sage mais terrestre ; et il ne comprend dans les paroles de Jésus que l’aspect concret.

Il se doute toutefois que les paroles de Jésus doivent avoir un autre sens, car il vient de parler au repas de la Cène, de sa mort prochaine, de son départ qui ne permettra plus aux disciples de le voir (13.33). Par sa question Thomas veut forcer Jésus à s’expliquer plus clairement.

Au lieu d’indiquer une voie concrète, Jésus se désigne lui-même comme le chemin qui mène au Père (nommé 13 fois dans les v 1 à 14, et une fois désigné comme Dieu !). Avec une liberté extraordinaire, Jésus ose considérer le Dieu du ciel, le Créateur de toutes choses comme un Père, un Dieu proche de ses enfants, qui en Jésus cherche à habiter au milieu d’eux, et en eux ! Jésus se place sur un plan spirituel et non pas concret comme Thomas devait l’espérer. Il n‘indique ni une recette, ni des rites, ni des pratiques qui conduiraient à la communion avec Dieu. En tant que Vérité, seule révélation parfaite de Dieu (6b), il doit pénétrer le cœur de l’homme, être « assimilé » pour lui permettre une relation intime avec le Père, source de la Vie éternelle.

Aujourd’hui comme autrefois (depuis Babel !), les hommes cherchent à atteindre Dieu par bien des chemins orgueilleux (pratiques méritoires sous toutes les formes) ou faussement humbles (mortifications, souffrances). Jésus vient contredire ces voies humaines et mortelles. Lui seul est la vie et peut la donner ; lui seul est la Vérité qui éclaire la perception qu’on peut avoir du Dieu Invisible, comme il le répète à Philippe peu après (9). Jésus reconnaît que ses disciples ne l’ont pas encore compris, connu dans le sens biblique de communion intime. Ils sont arrêtés par son apparence humaine et n’ont pas encore discerné pleinement son identité divine. Il faudra le Saint Esprit pour leur donner cette connaissance profonde et entière de la nature divine de Christ.

Pourtant Jésus les encourage à persévérer dans cette recherche de l’invisible, en affirmant que « dès maintenant, vous le connaissez et vous l’avez vu » (7b), parce qu’il parle de lui, présent en chair devant eux !

- 8-11 : Voir le Père : Les disciples ne comprennent toujours pas, et Philippe en leur nom demande à « voir le Père » concrètement, comme Moïse jadis désirant contempler la gloire de Dieu (Ex 33.18). Jésus répond qu’il suffit de voir « spirituellement » Dieu en lui, c’est-à-dire de croire à leur communion intime (10-11), à leur unité d’essence et d’actions (10b). Comme toujours durant ses trois années de ministère terrestre, Jésus cherche à tirer ses disciples des ornières du visible pour diriger le regard spirituel de leur foi vers le haut, l’Invisible, le Saint, le Dieu d’amour, leur Père, à la fois proche et lointain.

Il veut leur révéler que dans ses paroles et ses actes, ils peuvent discerner tout l’amour du Père pour eux, parce qu’il en est la représentation visible la plus parfaite.

- v 11b-13 : Si les disciples sont encore incapables de discerner spirituellement le Père en lui, Jésus leur demande de croire en lui à cause de ses œuvres (11b), qui attestent de la puissance divine en lui.

Son retour auprès du Père lui redonnera la puissance divine  et lui permettra d’agir spirituellement et concrètement en et  par ceux qui croiront en lui. On peut comprendre la grandeur supérieure des œuvres des disciples, comme une annonce de la propagation universelle de la Bonne Nouvelle. Affranchi des limites de notre terre, Jésus pourra agir dans le monde entier et dans tous les cœurs par son Esprit, dont il annonce la venue et l’action (v 16-17) pour la gloire du Père. Ni l’Esprit, ni Jésus ne cherchent leur propre gloire, mais ils s’unissent pour que Dieu seul soit reconnu par tous et partout comme un Père rempli d’amour, qui veut accueillir dans sa Maison spirituelle, ceux qui acceptent d’être considérés par Lui comme ses enfants.

Par tout ce développement, Jésus essaie de consoler les disciples attristés par l’annonce de son départ qui les laissera orphelins et désemparés, voire désespérés. Après avoir essayé de leur faire approcher la vérité de la présence de Dieu en lui et les avoir exhorté à voir par la foi l’Invisible  dans le visible, Jésus promet de leur envoyer une autre manifestation de la divinité, le Saint-Esprit (15-20), qui leur enseignera toutes choses (26), et leur donnera la paix (27) et la joie de percevoir Dieu en Jésus de croire en lui et de le manifester par des œuvres d’amour, à son exemple.

 

Questions pour une application dans la vie chrétienne

 

-          Suis-je en marche sur le chemin du Royaume, ou assis au bord du chemin dans l’attente de sa venue ?

 

-          Par quels chemins humains ai-je cherché jusqu’à présent à rencontrer Dieu ?

M’ont-ils donné paix et joie, ou bien suis-je toujours insatisfait et inquiet de mon salut ? Comment remédier à ce malaise ?

 

-          Qu’est-ce que la Parole de Dieu m’a révélé sur la personne de Dieu ? Comment me console-t-elle dans mes tristesses, mes difficultés et mes souffrances ?

 

-          Suis-je toujours un Thomas ou un Philippe, attaché à l’apparence des événements et des personnes, ou à la lettre des Ecritures ? Comment acquérir une perception spirituelle de la Parole pour voir l’invisible derrière ou à travers le visible ?

 

-          Comment pourrais-je contribuer à faire voir l’Invisible autour de moi ?

 

-          De même que Jésus a invité ses disciples à voir en lui le Père, il nous invite dans Matthieu 25.40, à le voir dans « le plus petit de ses frères » ! Comment discerner Jésus dans mon conjoint, mes enfants, mes amis, mes voisins, mes collègues et même l’inconnu que je croise dans la rue ? Et si je le discerne, en quoi cela change-t-il mon comportement à leur égard ?