18/07/2014
Étude n°4 : Le salut, Jean 6.47-59 (26.07.14)
« Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son fils unique afin que quiconque croit en lui ait la vie éternelle. » Jean 3.16
Observons Jean 6.47-59
Le contexte
- A la suite de quel événement Jean rapporte-t-il ces enseignements de Jésus (6.1-15) ?
- Comment Jésus a-t-il introduit le sens de son discours v 27, 29 ?
- Comment ses auditeurs Juifs l’ont-ils compris (v 28, 30-31)? Sur quel sens s’arrêtent-ils (41-42) ?
- Comment Jésus cherche-t-il à leur faire dépasser ce sens (v 32-36) ? Qu’affirme-t-il être et vouloir faire (v 35-40) ?
Le texte
- Par quelle affirmation résume-t-il solennellement ce qu’il veut faire comprendre, v 47 ?
- En examinant les répétitions de noms et de verbes, déterminez le champ sémantique ( = à quel vocabulaire appartient le passage ?).
- V 48-51a : Quels sont les divers qualificatifs du pain dont parle Jésus ? A quoi ce pain est-il opposé ? Pourquoi ? De quelles morts et de quelles vies s’agit-il ?
- V 51b : quelle précision donne Jésus sur ce pain ? Quels sont les temps et les modes des verbes dans ce verset 51 ? Que peut-on en déduire ?
- V 51-56 : Combien de fois le mot « chair » apparaît-il ? Comment les Juifs le comprennent-ils, v 52, 60) ? Quel sens lui donne Jésus en ajoutant le « sang » ? (4 fois v 63)
- V 55-56 : Quel lien y a-t-il entre nourriture , boisson, et vie ? entre manger, boire, et demeurer en Jésus ?
- V 57 : Devant l’incompréhension de ses auditeurs comment Jésus précise-t-il sa métaphore ?
- Qu’évoquent pour nous les expressions « manger sa chair et boire son sang ? (Luc 22.19-20 ; Mat 26.26-28)
Comprenons
Avant toute interprétation des textes de l’évangile de Jean, il est bon de se rappeler que Jean ne raconte pas une biographie de Jésus, ni chronologiquement ni littéralement. Il choisit dans les actes et les propos de Jésus ce qui peut amener le lecteur à comprendre la personne divine de Jésus et les objectifs spirituels de sa mission. Jean écrivit son évangile (20.31) « afin que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et qu’en croyant vous ayez la vie en son nom. » Dans cette démarche apologétique, il fait suivre les rencontres de Jésus avec Nicodème, le docteur de la loi Juif, et de la Samaritaine, la femme étrangère de « mauvaise vie », du récit de la multiplication des pains. Il montre ainsi que Jésus est venu pour apporter la vie éternelle à tous, juif ou non juif, homme ou femme, infirme ou enfant, avec une grande générosité (6.12-13) et avec amour. Il demande seulement qu’en retour, on croie qu’il est le Messie, l’envoyé du Père (5.36, 39-40).
Inlassablement Jésus va reprendre ce thème de la nourriture et du pain, dans des formules qui ont fait choc, car elles étaient comprises littéralement par ses auditeurs juifs !
Ainsi, il reprend à son compte le nom de Dieu « YHWH » le « Je suis », en se désignant comme le pain de vie (4 fois 35,41,48,51) : Ce pain est pour toute la terre habitée (symbolisée par le chiffre 4). Jésus associe ainsi la divinité à l’humanité qu’il nourrit et appelle à vivre éternellement.
Il ose se comparer aussi à la manne, nourriture physique donnée par Dieu aux Hébreux dans le désert et véritable « type » prophétique de ce qu’Il est lui-même, le vrai pain de vie venu du ciel. Ce n’est pas une réalité physique mais symbolique et spirituelle ! Dieu n’entretient pas seulement la vie terrestre et matérielle de son peuple, il accorde la vie éternelle et la résurrection à « celui qui voit le Fils et croit en lui. » (v 40, 47).
Manger de ce pain spirituel n’empêche pas l’homme de mourir physiquement sur cette terre, mais lui donne dès à présent (le verbe est au présent au v 47), d’être en communion intime avec Jésus et le Père (v 56-57) qui est vivant. Le croyant commence donc dans cette communion, sa vie éternelle, qui sera dans sa perfection lorsque Jésus le ressuscitera au dernier jour (v 40).
Pour interpeller plus fortement ses auditeurs, Jésus précise que non seulement il est le « pain de vie descendu du ciel», mais que ce pain sera (v 51b, au futur !) sa « chair et son sang donnés pour la vie du monde » ! Jésus avec ce futur, anticipe sur la mort de son humanité sur la croix. Par son incarnation, il a pris sur lui notre condition humaine et son péché pour les anéantir dans sa mort (Rom 6.6). Par sa résurrection il fait participer à sa nature divine celui qui accepte ce don, qui "le mange", l’assimile, c'est-à-dire l’intègre à sa vie spirituelle et se laisse transformer par cette nourriture (physiquement comme spirituellement, on devient ce que l’on mange !). Le couronnement de cette nouvelle vie en Christ, dans une nature soumise à l’Esprit, c’est la résurrection et la vie éternelle dans la communion de l’amour de Dieu. Durant la vie terrestre, « manger le pain de vie », c’est vivre de la vie de Christ ressuscité, qui demeure en soi, c’est le laisser dominer ses pensées, ses affections, sa volonté, sa conduite (Jean 15.4 ; 17.23 ; 1 Jean 3.24 ; 4.16)
Cette mention de la chair et du sang de Christ qu’il faut manger et boire, au-delà du sens spirituel qu’on lui donne, peut faire allusion pour Jean à l’institution de la Cène, qu’il ne rapporte pas comme les autres évangélistes. Jean n’a pas voulu répéter cet acte, institué comme rite de commémoration par l’Église, pour justement lui ôter tout caractère ritualiste et formaliste. Ce n’est pas la cène ou l’eucharistie, le « sacrement » qui sauve, c’est la foi du croyant dans son sens spirituel : la vie de Jésus donnée pour le pardon, le salut, la vie éternelle de celui qui croit. Il n’y a pas de pouvoir « magique » dans les espèces physiques, pas plus que dans la chair et le sang physiques de Jésus, comme ses auditeurs Juifs scandalisés l’ont compris. Les espèces restent des éléments matériels dans lesquels par l’Esprit (v 63, Jean 4.24) on discerne le don merveilleux de la vie de Christ pour « le salut du monde ».
Questions pour une application dans la vie chrétienne
-De quoi est-ce que je nourris ma vie spirituelle ? La Parole de Dieu est-elle le plat de résistance de cette nourriture ?
- A quoi peut-on discerner quelle est notre nourriture spirituelle ?
- Quelle nourriture je reçois dans l’Église ? Quels fruits puis-je constater dans ma vie et celle de ma communauté ?
- Comment l’assurance de la résurrection transforme-t-elle notre conduite et notre pensée ?
- De quoi suis-je sauvé par Jésus ?
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11/07/2014
Étude n°3 : Le Saint-Esprit, Jean 16.5-15 (19 07 14)
"Moi, je prierai le Père et il vous donnera un autre Consolateur qui soit éternellement avec vous" Jean 14.16
Observons Jean 16.5-15
Le contexte : Nous sommes au centre des dernières exhortations De Jésus à ses disciples. Il vient de les avertir (15-16.4) des persécutions qu’ils auront à subir, à son exemple, après son départ. Devant la tristesse qu’ils éprouvent à l’annonce de ce départ, Jésus leur promet l’Esprit Consolateur (16.5-15), puis leur laisse entrevoir l’espoir de sa résurrection et de sa victoire sur le monde (16.16-33)
Le texte
1- v 5-7 : Condition de la venue du Consolateur : le départ de Jésus
2- v 8-11 : L’œuvre de l’Esprit dans le monde : Convaincre de la Justice de Jésus
3- v 12-15 : L’œuvre de l’Esprit pour les croyants : conduire dans la vérité et glorifier Christ.
Comprenons
1- De tout ce que Jésus a dit auparavant, les disciples n’ont retenu que l’annonce qu’il allait les quitter. Jésus s’étonne de leur absence de questions, il aurait voulu leur expliquer plus clairement ce départ. Devant l’incapacité des disciples à comprendre ce qui se passe (v 12), il se contente d’apaiser leur tristesse de l’instant. Son départ de ce monde matériel comprend à la fois sa mort et son ascension après la résurrection. Il lui permettra de sortir des limites spatiales et temporelles qui restreignaient son action et sa présence, et d’envoyer à sa place le « Paraclet » (Jn 16.16 ; 1Jn 2.1) « celui qu’on appelle au secours ». L’avantage de ce départ est donc double : sa mort et sa résurrection accompliront l’œuvre du salut, et son élévation dans la gloire du Père et le don du Saint-Esprit, le rendront présent partout, toujours et en tous pour consoler et consolider la foi de ses disciples. Ceux-ci ne connaîtront plus Jésus dans sa forme corporelle et terrestre, mais ils apprendront à communiquer spirituellement et plus intimement avec un Christ glorieux et vivant dans le monde invisible de Dieu.
2- Pour éclairer ces quelques versets nous vous proposons une traduction libre de Pierre de Beaumont (« Les quatre évangiles aux hommes d’aujourd’hui ») : « Quand le Consolateur viendra, il fera comprendre au monde qui est pécheur, qui est juste et qui est jugé. Qui est pécheur ? C’est celui qui ne croit pas en moi. Qui est juste ? C’est moi, qui vais chez le Père et que vous ne verrez plus. Qui est jugé ? C’est le chef de ce monde qui est déjà condamné.»
Jésus anticipe ici sur sa mort et sa résurrection qui vont marquer la condamnation de Satan, et sur son ascension auprès du Père, qui manifeste la reconnaissance divine de la justice de sa vie et de son œuvre (1 Ti 3.16). L’œuvre du Saint-Esprit dans le monde consiste à amener le pécheur à la repentance, et à le convaincre de l’œuvre de salut accomplie par Christ en sa faveur (1 Co 12.3). Il permet aussi au pécheur qui s’en remet à lui de bénéficier de cette justice (1 Co 6.11 ; Rm 5.9,18-19).
3- Pour les disciples, l’Esprit sera le guide de leur foi. Pour qu’il puisse convaincre le monde, il faut d’abord qu’il agisse dans les disciples qui seront ses mains et ses ambassadeurs dans le monde. Ce qu’ils n’ont pas compris du vivant de Jésus sur terre, l’Esprit le leur révèlera dans toute sa clarté : le plan de Dieu pour le salut de tous exposé dans les Ecritures, la mission de l’Église dans le monde entier, l’union en Christ de tous les croyants, le retour de Christ en gloire, le rétablissement de toutes choses…Le verbe « conduire » annonce une marche, une progression dans la connaissance, la foi, et la sanctification, à la mesure de ce que chacun peut porter (v 12 ; Mt 25.15). On ne reçoit pas toute la vérité d’un seul coup, on avance pas à pas en sachant que sa « possession » ne sera jamais complète sur cette terre dominée par le péché. Car la vérité, c’est la personne de Jésus-Christ (Jn 14.6), que nul ne peut « posséder ».
L’Esprit complète son rôle de guide par la prophétie des « choses à venir », pour que les disciples croient en Christ lorsqu’ils les verront s’accomplir (Jn 14.29). Ceci est une invite à être attentif aux révélations de l’Esprit faites à Jean pour tous les disciples dans l’Apocalypse (1.1,3)!
Les v 14-15 sont une magnifique démonstration de l’unité profonde de Dieu, Père, Fils, Esprit, Créateur, Sauveur, Consolateur. Dieu dans son amour continue à agir dans le monde et dans l’Eglise par son Esprit pour glorifier son Fils, c’est-à-dire révéler le salut accompli par Jésus-Christ, et en faire bénéficier tous ceux qui veulent accepter de se laisser guider et transformer par lui. Il conduit à la repentance, à la reconnaissance de Christ comme seul Sauveur et Seigneur, à l’adoration du Père, à l’encouragement et à la sanctification des croyants.
Questions pour une application dans la vie chrétienne
- Le départ de Christ auprès du Père m’apparaît-il vraiment comme avantageux ? N’ai-je pas comme les disciples, le désir de « voir » et de « toucher » un Dieu qui semble parfois bien lointain et absent ? Comment rendre sensible et perceptible la présence de Dieu par son Esprit dans ma vie et dans celle de mon Église ?
- Le Saint-Esprit est-il un guide pour moi dans ma compréhension des Ecritures et dans leur application dans la vie courante ? Suis-je sensible à ses révélations, ses avertissements, ses consolations ?
- Quels moyens ce texte me donne-t-il pour discerner si c’est bien l’Esprit Saint qui me guide et qui guide l’Église ?
Juste une petite piste de réflexion : Pourquoi Jésus lie-t-il la conviction de la justice à son départ (= mort, résurrection, ascension) auprès du Père ? Pourquoi en parle-t-il après la conviction de péché, et avant la conviction de jugement ? Confirmez le sens de "jugement" ou "juge" dans Juges 3.9. En quoi cela change-t-il le sens des paroles de Jésus sur l'œuvre de conviction du St Esprit dans le monde ?
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