23/03/2012
Etude n°13 : Dieu a promis de revenir, 2 Pierre 3.3-15 (31 03 12)
Etude n°13, Dieu a promis de revenir, 2 Pierre 3.3-15 (31 03 12)
« Voici je viens bientôt et j’apporte avec moi ma rétribution pour rendre à chacun selon son œuvre » Ap 22.12
(Dessin de Zabou, dans « Dis, Papa, explique-moi l’avenir », diffusé par la FFS, Clapiers)
Observons
Le contexte
Pierre sait sa mort très proche (1.14) et exhorte l’Église une dernière fois, à de continuels progrès dans la sainteté de vie (1.3-11) et à la vigilance dans la foi en la vérité du retour de Jésus. Celle-ci est fondée sur la révélation de la Transfiguration (1.17) et des prophéties bibliques (1.19-21). Cette vérité sera contestée et niée par de faux docteurs à l’intérieur même de l’Église (ch 2). Pierre rappelle les fondements de l’espérance inébranlable du retour de Jésus-Christ, malgré les délais apparents, et il exhorte à vivre en conséquence de cette espérance (3.3-18).
Le texte : 2 Pi 3.3-15
1- v 3-7 : les moqueries sur le retour de Jésus à cause du délai d’attente sont contredites par les promesses des Ecritures et seront jugées par Dieu.
2- V 8-10 : la fin du monde sera soudaine, mais elle est retardée par la miséricorde de Dieu.
3- V 11-15 : la sanctification et la vigilance sont nécessaires dans l’attente de la réalisation de la promesse.
Relever toutes les indications temporelles : noms, adverbes, adjectifs, temps des verbes : que veulent-elles faire comprendre sur Dieu ?
Comprenons
Le contexte v 1-2 :
Pierre rappelle le but de ses lettres : réveiller les souvenirs, faire appel à l’intelligence claire des prophéties et de l’Evangile transmis par les apôtres sur la promesse de l’avènement glorieux de Christ.
Le texte
1- Depuis l’annonce de ce retour, le temps a passé, les premiers chrétiens (= les pères v 4) qui l’attendaient de leur vivant (1 Th 4.15) sont morts sans l’avoir vu (Marc 13.30). Les choses semblent rester dans le même état depuis toujours, telles qu’elles sont depuis la création. L’attente prolongée sans signes de réalisation effective est cause de doute, de moquerie puis de déni. Pour répondre à ces attitudes, l’apôtre rappelle les événements bibliques (création, puis destruction de la terre, par la Parole et par l’eau) qui préfigurent le même processus, mais par le feu, pour la fin des temps. De même que le déluge par l’eau a été un jugement des impies et un renouvellement de la terre, de même la destruction de la terre par le feu au retour de Christ sera leur jugement définitif et la rénovation totale de la terre. La même Parole qui conserve le monde peut le laisser périr et le recréer.
Pierre insiste ici sur l’aspect de condamnation et de destruction du mal que comporte la venue en gloire de Christ, car il s’adresse aux moqueurs. À cause de leur doute et de leur déni, ils sont assimilés aux impies dont la destruction purifiera la terre et la rendra glorieuse et digne de sa destination primitive et éternelle (v 13).
2- Pierre explique la prolongation de l’attente en invitant le croyant à sortir de son point de vue humain limité à la durée de sa vie (au plus 120 ans !) pour considérer le point de vue divin : Dieu Éternel est hors du temps humain et ne diffère la parousie que par patience et miséricorde (v 9,15). Il veut le salut de tous. Il permet donc à chacun de parvenir au salut par la repentance et le changement total de disposition d’esprit et de comportement (9). Le texte ne dit pas que tous seront sauvés, mais que tous auront l’occasion de se déterminer par leur choix de vie pour le salut offert par Dieu, c’est-à-dire pour la communion éternelle avec lui, avant que l’économie terrestre ne disparaisse soudainement et définitivement (v 10-11a, 12b), et qu’elle ne laisse la place à une nouvelle création de Dieu (v 13).
3- Puisque tout ce qui n’est pas de Dieu disparaîtra et que seules subsisteront la justice et la vie nouvelle que nous communique Christ, combien notre attention et notre vigilance doivent-elles se porter sur la pratique dès à présent de ces qualités divines. L’attente du retour de Jésus n’est ni passive ni craintive. Elle permet le travail de sanctification par l’Esprit Saint en chaque croyant. Celui-ci hâte ainsi le retour de Christ, car sa sanctification contribue à faire connaître aux autres la puissance, l’amour de Dieu et le salut en Christ, atteignant ainsi l’objectif de la patience de Dieu.
Les efforts de sainteté du croyant (v 14) consistent à croître dans la grâce et la connaissance du Seigneur et Sauveur (v 18), qui seul achèvera et rendra parfaite l’œuvre de sanctification qu’Il a commencée dans le cœur de chacun (Ph 1.6 ; 1 Th 5.23-24).
Questions pour une application dans la vie chrétienne
- Le temps de l’attente du retour de Jésus me paraît-il trop long ou trop court ? Comment cette conception du temps affecte-t-elle ma vie quotidienne ?
- Les promesses de Dieu me sont-elles un réconfort et une assurance devant les événements mondiaux ou les circonstances difficiles de ma vie ?
- En quoi consiste la préparation au retour du Christ dans mon Église et dans ma vie ?
- Christ a-t-il déjà dissous en moi ce qui ne lui appartient pas, et créé une vie nouvelle de justice et d’amour ? Comment puis-je cette semaine m’ouvrir à cette œuvre de son Esprit en moi ?
- Quel but a ma sanctification : me mériter la vie éternelle ? me séparer des impies et éviter ainsi d’être détruit avec eux ? recréer en moi l’image de Dieu et me permettre par là de témoigner de sa puissance et de son amour ?
08:00 Publié dans Dieu | Lien permanent | Commentaires (0)
16/03/2012
Etude n°12 : Histoire d’amour, Ct des Ct 4 à 5.1 (24 03 12)
Etude n°12 : Histoire d’amour, Ct des Ct 4 à 5.1 (24 03 12)
« De loin l’Éternel se montre à moi : Je t’aime d’un amour éternel, c’est pourquoi je te conserve ma bienveillance » Jér 31.
Introduction
- Ce poème est au centre du chiasme formé par les 5 poèmes des chapitres 1 à 7:12. Il en porte donc tout le poids et donne leur sens à tous les autres.
- Le style de ce poème est celui de la poésie idyllique, forme de lyrisme peu commune, qui met en scène des récits pastoraux, séparés par des refrains. Si les comparaisons nous déroutent un peu, elles sont l'expression à la mode orientale, exagérée et lyrique, de sentiments profonds que nous n'avons pas l'habitude d'exprimer en Occident.
- Le caractère très sensuel et érotique de ce poème a provoqué de la part des rabbins, l'interdiction aux hommes de lire le livre avant trente ans (ne parlons pas des femmes, elles devaient l'ignorer totalement). C'est un véritable traité d'éducation sexuelle qui ne doit pas être évacué de l'interprétation même spirituelle : Dieu se sert des réalités humaines et du vécu de l'homme, pour lui faire comprendre les réalités spirituelles et divines.
Observons
- Qui parle ? (Les italiques répondent aux questions posées)
Le bien-aimé, essentiellement, en tête à tête avec la jeune épouse, après le cortège de mariage.
- Structure du poème
4.1 à 8 : Exaltation de la beauté physique de la jeune fille
4.9 à 11 : Charmes de l'amour de la jeune fille
4.12 à 5.1d : Union intime des époux
5. 1e : Voeux du choeur
- Comment l'époux appelle-t-il l'épouse
4.1,7 : Mon amie, ou ma compagne
4.9,10,12 et 5.1a : Ma soeur (terme d'affection), ma fiancée
- Que vante-t-il chez son épouse ? Sa beauté naturelle : yeux, dents, lèvres, bouche, joues, cou, seins,regards,fraîcheur,jeunesse. Ses charmes acquis : colliers, parfums.
- Quelles qualités lui reconnaît-il ?
v.7 : pas de défaut
v.10 : amour plus exaltant que les plaisirs
v.11 : douceur
v.12 : virginité ou exclusivité,
v 13 et 16 : fruits excellents de l’amour
- Quels sentiments exprime l'époux ?
Admiration (7), désir (8), tendresse (9-11), reconnaissance (12-15), exaltation amoureuse (16), plaisir intense (5:1 a-d).
- Le refrain exprime la joie des assistants et leurs voeux aux époux ; il conclut donc cette union intime des époux.
Comprenons
A- Interprétation naturaliste et morale
- Description précise de l'union de l'homme et de la femme : ce poème fait comprendre comment la stratégie amoureuse doit tenir compte des différences de psychologie et de tempérament des deux partenaires.
L'homme, par nature et conventionnellement à cette époque, est celui qui entreprend la conquête de sa femme, son désir le pousse vers elle, mais il doit savoir attendre qu'elle s'amadoue et qu'elle s'offre d'elle-même. Pour cela, il l'entoure de caresses verbales et physiques, destinées à l'entraîner avec lui dans le plaisir de l'union intime, par le don total de soi l'un à l'autre.
- La sexualité, ainsi introduite dans la Bible acquiert une place particulière elle, fait partie du projet de Dieu pour l'homme et la femme (cf.Gen.1 et 2), et elle n'est pas mauvaise en soi. Mais elle n'est pas un but pour les époux, elle est un instrument privilégié pour exprimer leur amour mutuel, pour leur faire éprouver la jouissance de leur présence réciproque.
Dieu ne condamne pas le plaisir sexuel, il l'offre en cadeau à ceux qui se donnent totalement l'un à l'autre, dans un amour désintéressé ; car par cette union, Dieu veut donner une image de la relation qu'il désire avec l'homme, et du plaisir que chacun peut en éprouver.
B- Interprétation spiritualiste
- Ce texte était sans doute dans la pensée de Paul lorsqu'il parle du «mystère» de la relation de Christ avec l'Église (Éph 5:25-32), sans oublier que le mot «mystère» signifie d'abord «révélation à l'initié».
Dieu révèle ici
1 - son désir profond d'union avec l'Église (ou sa créature humaine).
2 - sa tendresse et sa prévenance envers elle, car il l'entoure de soins et de caresses, au lieu de s'imposer à elle et la prendre de force ! Il la considère comme une amie avec qui il dialogue, et non comme une esclave dont il use et abuse.
3 - sa générosité (tous les parfums de Sulamith sont de grand prix, ne viennent pas de son pays, et n'ont donc pu que lui être donnés par le roi).
4 - son pardon : il la voit sans défaut (v.7), grâce à Jésus-Christ nous dira l'Évangile (Éph 5:25-27 ; 1 Jean 1:7b,9).
5 - son allégresse de s'unir à elle: «je bois mon vin avec mon lait» expression hébraïque du bonheur suprême !
- Il n'est pas étonnant que le symbole, par excellence de la relation entre Dieu et l'homme qu'est le mariage ou l'union intime des époux, ait subi les attaques de Satan pour pervertir, déformer cette image, de façon à dénaturer et rendre incompréhensible à l'homme la volonté divine.
C'est une grâce que nous ayons ce texte dans la Parole, pour nous révéler la pensée de Dieu à propos de son union avec l'Église, sans oublier que l'Église est composée de chacun des croyants qui se donnent à lui.
C- Interprétation prophétique
Ce texte annonce l'attente ardente de Dieu de son union avec ses enfants, qu'il entoure de ses bénédictions et de son amour, qu'il purifie et prépare pour le jour des Noces de l'Agneau avec son Église, la nouvelle Jérusalem (Ap 19.7 ; 21.2)
Questions pour une application dans la vie chrétienne
A - Dans ma vie de couple, ou mes relations avec les autres :
- Suis je attentif à la différence de tempérament et de comportement de l'autre?
- Suis-je assez prévenant, patient et rempli d'amour pour ne pas imposer à l’autre mon désir ou ma volonté ?
- Comment est-ce que je considère la sexualité : un sujet «tabou», le péché, un but dans la vie, un cadeau précieux de Dieu, une occasion de s'affirmer ?...
B - Dans ma vie spirituelle
- Ai-je conscience que Dieu m'entoure de ses attentions, et attend que je me donne à lui avec joie? Comment répondre à son amour inconditionnel ?
- En quoi ma relation avec mon conjoint ou avec les autres reflète-t-elle l'image de Dieu que me révèle ce texte ? Que puis-je améliorer dans mes attitudes ou mes paroles pour témoigner plus fidèlement de l'amour de Dieu ?
- Mon Église (et moi-même) éprouve-t-elle le désir ardent et la joie d'être pénétrée par l'Esprit de Dieu ? Comment cela s'exprime-t-il réellement ? Quels en sont les fruits qui réjouissent le coeur de Dieu ?
C - Prophétiquement
La promesse de l'union intime avec Dieu à son retour est-elle une espérance vivante ? Comment transforme-t-elle ma vie ?
08:00 Publié dans Dieu | Lien permanent | Commentaires (0)