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04/06/2021

Étude n°11 Le sanctuaire de l’alliance nouvelle Héb 8.1-13 (12 06 21)

Pour approfondir le sujet du sanctuaire, nous vous suggérons l'ouvrage qCouverture BOD n°1.jpegue  j'ai publié sur papier ou en e.book, chez BOD : "J'habiterai au milieu de vous", dont vous trouvez les coordonnées dans la bibliographie,  colonne de gauche de la page.

 

Étude n°11 Le sanctuaire de l’alliance nouvelle Héb 8.1-13 (12 06 21)

« Il est le médiateur d’une nouvelle alliance, afin qu’une mort ayant eu lieu pour le rachat des transgressions commises sous la première alliance, ceux qui sont appelés reçoivent la promesse de l’héritage éternel » Héb 9.15 
Observons
Le contexte

-       Que rappelle le préambule de ce traité adressé aux chrétiens d’origine hébraïque ?(1.3)

-       Qu’est devenu Jésus en montant dans la gloire de son Père ? (2.17)

-       Pourquoi est-il supérieur aux sacrificateurs terrestres ? (4.14-15 ; 7.16, 21-22, 25-28).   

Le texte

Relever les répétitions de mots et les oppositions. Selon leur place retrouvez le plan en chiasme de ce chapitre, pour découvrir l’idée principale placée au centre .

Ses nombreuses répétitions (sacrificateur ou ministre, ministère : 5 fois ; sanctuaire, tabernacle : 2 fois ; alliance : 7 fois), et ses oppositions entre les choses terrestres et les réalités célestes, la première et la nouvelle alliance, s’ordonnent dans une structure en parallélisme concentrique, plaçant au centre le Christ médiateur :

a)    v 1-2 : Christ sacrificateur du véritable tabernacle

b)    v 3-5 : le sanctuaire terrestre, ombre et image des choses célestes

c)   v 6 : Christ médiateur d’une alliance plus excellente

b’) v 7-9 : première alliance insuffisante remplacée par une meilleure alliance

a’) v 10-13 : Caractères de la nouvelle alliance.

Tout suggère le passage d’une économie terrestre et matérielle, à une économie céleste et spirituelle.

Comprenons                     Schéma du symbolisme du sanctuaire

symbolisme du sanctuaire.jpg

Le contexte :

L’auteur a montré dès le début de l’épitre le Fils assis à la droite de Dieu dans les cieux, après avoir fait la purification des péchés par sa mort sur la croix (1.3). Il a démontré que Christ est souverain sacrificateur, garant d’une alliance plus excellente (7.21-22) parce que fondée sur sa mort sacrificielle et unique (7.27), sur sa  résurrection, (7.16), sur le serment de Dieu lui-même (7.21) et sur sa perfection éternelle (7.24, 26). Dans la seconde partie de l’épitre qui débute avec le ch 8, il va montrer la supériorité de la nouvelle alliance dont Jésus est le grand sacrificateur.

Le texte :

Le rôle d’un sacrificateur était essentiellement de permettre le rétablissement de la relation rompue entre Dieu et l’homme à cause du péché. Pour cela, Dieu avait donné le sanctuaire terrestre, le culte lévitique et en particulier le jour des Expiations, comme des images rudimentaires d’autres réalités meilleures car spirituelles et éternelles, qui avaient été montrées à Moïse, comme « modèle » à traduire concrètement dans le Tabernacle du désert (8.4-6).

L’auteur des Hébreux introduit l’idée que ce rituel n’était qu’un symbole, une image concrète, incapable de rétablir la relation spirituelle, véritable, avec Dieu, et de donner l’accès direct au “sanctuaire céleste, aux lieux saints »  c’est-à-dire à la présence de Dieu.

L’ancienne alliance cherchait, par les rites du sanctuaire terrestre, à faire comprendre au croyant pécheur l’œuvre de salut que seul Christ allait accomplir en sa faveur. Pour l’auteur de l’épitre, il devenait évident que Christ étant venu réaliser cette œuvre, le sanctuaire terrestre et ses rites devenaient inutiles et qu’il fallait en comprendre le sens spirituel.

Les choses terrestres sont à appréhender selon l’Esprit (Jean 4.21,23-24 ; 2 Co 3.6) et l’alliance nouvelle se vit par l’Esprit de Dieu, comme Jésus l’annonçait à la Samaritaine (Jn 4.24) : les vrais adorateurs adoreront Dieu en esprit et en vérité. Notre perception de l’œuvre que Christ accomplit aujourd’hui dans la présence de Dieu passe par la compréhension spirituelle de l’œuvre du sacrificateur terrestre : Le sanctuaire terrestre, lieu de la présence de Dieu parmi les hommes, était le symbole de Christ, Emmanuel, Dieu avec nous, et devint le symbole du lieu spirituel de la présence de Dieu parmi les hommes, c’est-à-dire de l’Église (1 Co 3.16 ; 2 Co 6.16). Dans ce sanctuaire « céleste » ou spirituel (voir l’équivalence de ces adjectifs dans 1 Co 15.45-49), Christ agit par son Esprit pour inscrire sa loi dans les cœurs, et non plus extérieurement sur des tables de pierre (Héb 8.10), pour permettre la connaissance directe de Dieu grâce à l’effacement des péchés (v 11-12), comme le symbolisait le rite terrestre des Expiations.

Seul, Jésus-Christ, « antitype » ou « modèle » du grand-sacrificateur terrestre, accomplit parfaitement cette œuvre d’intercesseur ou de médiateur comme représentant de l’humanité devant Dieu, offrant son sang versé pour le pardon des péchés (8.3b à rapprocher de Ep 5.2). Son œuvre actuelle consiste à s’interposer entre le croyant et l’Accusateur des frères, pour le réclamer comme son enfant, le déclarer juste ou pur, le sceller de son Esprit et le rassembler avec les autres disciples en vue du jour de la rédemption (Ep 1.13-14). En même temps Christ s’interpose entre le pécheur et la sainteté glorieuse de Dieu, pour qu’elle ne l’anéantisse pas, et qu’il puisse s’approcher sans crainte de son trône de gloire (Héb 4.16).

 

Questions pour une application dans la vie chrétienne
- L’assurance que Christ ressuscité officie pour moi comme grand-prêtre devant Dieu, change-t-elle quelque chose à ma vie quotidienne ? En quoi cela se manifeste-t-il concrètement ?

- En quoi consiste l’intercession de Christ pour moi ? voir Jn 14.16 et 16.26-27. Si Christ est Dieu, comment peut-il se prier lui-même ? Entre qui se place-t-il comme médiateur ? (voir illustrations ci dessous)  Pourquoi est-il le seul à pouvoir le faire ?

- Quelles promesses pour ma vie quotidienne cette étude m’a-t-elle révélées ? Qu’en ferai-je cette semaine, dans ma relation avec Dieu et avec les autres ?

                                                                         Trois illustrations de  Christ Médiateur

Christ, vitrail à travers lequel Dieu nous voit, nous donne sa lumière et ses couleurs.

vitrail_jeu_lumiere.JPG

Christ nous réclame comme son enfant contre les accusations de Satan

Christ nous protège du rayonnement violent de la gloire du Père et nous donne le repos.

Christ avocat de l'homme pécheur, relief de Notre-Dame Paris.jpg

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28/05/2021

Étude n°10, La nouvelle alliance, Jér 31.31-34 (05 06 21)

 

Étude n°10, La nouvelle alliance, Jér 31.31-34 (05 06 21)alliances-de-mariage.jpg

« Voici, les jours viennent dit l’Éternel, où je ferai avec la maison d’Israël et la maison de Juda une alliance nouvelle » Jér 31.31

Observons

Le contexte ch 31

  • Qu’annonce Jérémie au peuple exilé à Babylone v 1-30 ?
  • A qui est comparé le peuple (v 22), pour préparer la prophétie de l’alliance nouvelle ?
  • Quelles promesses contiennent les v 25, 28, 30 ?

Le texte

31-32 : Comment est qualifiée l’alliance que Dieu propose à son peuple ? Pourquoi ? De qui est composé ce peuple ? A quoi s’oppose cette alliance (v32) ?

33 : Que signifie la place de ce verset dans le passage ? Quelles sont les caractéristiques de l’alliance proposée par Dieu ? En quoi s’opposent-elles à l’ancienne ?

34 : Quels seront les fruits de cette alliance ? Qu’est-ce qui en est le plus important ? (voir la place au centre du verset). De quoi se compose la connaissance de l’Eternel ? Comment ce verset peut-il être lié au v 30 ?

Comprenons

Le contexte

Dans sa lettre aux captifs exilés à Babylone, Jérémie s’emploie à leur redonner l’espoir d’un retour à Jérusalem. L’Eternel reste au milieu du peuple même loin du temple, il guérira (30.17), il délivrera (31.7), il donnera un avenir (31.17), rafraîchira l’âme altérée, rassasiera l’âme languissante (31.25). Ils n’auront plus à subir les conséquences du péché de leurs pères, dont l’idolâtrie les a menés à l’exil (31.30) ; chacun sera devenu responsable de son sort. La chose novelle que Dieu créera (v 22) sera contraire à toute coutume antérieure où l’homme recherche la femme. Désormais ce sera l’inverse : « la femme recherchera l’homme ». Il faut entendre cette expression au sens symbolique biblique où la femme représente le peuple que Dieu (= l’homme) appelle, avec qui il veut s’allier. Jusqu’alors ces appels ont été vains, la vierge d’Israël (v 21) est restée errante et rebelle. Dieu promet que cela va changer et il explique ce changement dans les versets de notre texte. La jeune fille d’Israël recherchera la présence de son époux et l’entourera de son amour.

Le texte :

Alors que Jérémie s’adresse à Juda seul, la proposition d’alliance nouvelle avec Dieu concerne tout le peuple, Israël exilé et dispersé depuis une centaine d’années (721, chute de Samarie) et Juda en passe de suivre le même sort ou déjà en exil. Dieu ne veut laisser personne hors de son alliance, Il n’oublie ni ne favorise personne. Il ne veut pas non plus rendre responsables les enfants de la faute de leurs pères (v 30), comme le peule exilé le croyait selon un dicton populaire (v 29) et selon la traduction erronée de Ex 20.5 : le verbe hébreu traduit traditionnellement par « punir » signifie au contraire : « se préoccuper de, prendre soin, visiter » : Dieu ne punit pas les enfants à cause des fautes de leurs pères, il se soucie des conséquences des fautes sur les enfants, il vient les visiter pour les en délivrer et non pour les punir, ce qui serait totalement contraire à sa nature et aux paroles de Ezéchiel 18 et de Jérémie 31.30 et 34.

L’alliance sera nouvelle car l’ancienne, scellée au Sinaï après la sortie d’Égypte, a été rompue par le peuple. L’auteur de la lettre aux Hébreux, reprend ce passage plusieurs siècles après Jérémie (Hé 8.7-13), pour montrer que la désobéissance à la loi de Moïse qui avait été écrite sur des tables de pierre de façon à être indélébile, a rendu caduque une alliance restée extérieure à chacun. La loi et ses rites cérémoniels pratiqués littéralement sans en comprendre le sens profond, n’étaient « qu’une ombre et une figure des réalités spirituelles », que Christ est venu révéler pleinement (Hé 9.5,9-10 ; 10.1).

Cette nouvelle alliance sera rendue possible par le pardon total de Dieu (v34c) acquis par l’unique sacrifice de Jésus (Héb 9.14, 26 ; 10.14). Pardonné et purifié dans son être intérieur (= cœur), le pécheur repentant et régénéré, reçoit la loi divine comme boussole de sa vie pour ne pas s’écarter de l’alliance avec Dieu. Le peuple de Dieu devient alors l’ensemble de ceux qui « connaissent » Dieu, c’est-à-dire ceux qui ont une relation intime personnelle avec Lui, rendue possible par le pardon divin. Nul ne peut s’y prévaloir d’une connaissance supérieure à l’autre (v 34a), car chacun cultive cette intimité dans son cœur (v 33).

Jérémie et ses contemporains, tout préoccupés par la perspective d’un retour à Jérusalem, n’ont sans doute pas perçu la dimension messianique et spirituelle de cette prophétie que Jésus a pleinement accomplie. Il faudra l’inspiration de l’Esprit Saint aux apôtres pour commencer à entrevoir la nature spirituelle de l’alliance nouvelle.

Il est évident aussi qu’au-delà de la nouvelle alliance scellée par Jésus-Christ, le tableau prophétique de ce verset 34, n’est pas encore entièrement réalisé. Il trouvera sa plénitude dans le Royaume éternel, lorsque le péché aura disparu, et que les hommes suivront la loi de Dieu tout naturellement dans leur être ressuscité et glorifié. En attendant, Dieu invite chacun à entrer de tout son cœur dans son alliance d’amour qu’a inaugurée Jésus-Christ ; par sa mort sur la croix, il nous assure « de son pardon et de l’effacement de nos péchés » (Jér 31.34c).

Questions pour une application dans la vie chrétienne

  • Par mon baptême j’ai fait alliance avec Dieu ; mais quelle alliance ? L’engagement à l’obéissance scrupuleuse de la loi, ou la demande d’une « conscience purifiée par Dieu » (1 Pie 3.21) ?
  • Comment la loi peut-elle être écrite dans le cœur ?
  • Le pardon de Dieu m’est-il acquis gratuitement, ou me faut-il obéir pour être « en règle avec Dieu » ?
  • Comment approfondir ma « connaissance » de Dieu, ma relation intime avec Lui ?
  • Est-il utile ou possible de partager cette connaissance avec d’autres ? Comment et pourquoi ?