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27/02/2015

Étude n°10 : Derrière le masque, un ami véritable ? Prov 25.21-22 ; 27.5, 9-10 (07 03 15)

Étude n°10 : Derrière le masque, un ami véritable ?  Prov 25.21-22 ; 27.5, 9-10 (07 03 15)

« Ne te vante pas devant le roi, et ne te tiens pas à la place des grands, car il vaut mieux qu’on te dise : « Monte ici ! » que si on t’abaisse devant les grands que tes yeux ont vus » Pro 25.6

 

Observonsamour des autres.jpg

25.21-22 :

- V 21 : relever les parallèles et les contrastes de ce verset : quelle attitude envers son ennemi est demandée au croyant ? (Pro 20.22 ; 24.29).

Avec quelle expression du v 22 est mis en parallèle ce verset 21 ?

Où se situe l’expression « Charbons ardents » dans l’ensemble de ce proverbe ? Pourquoi à cette place ?

- V 22 : D’où vient l’expression des « charbons ardents » ? (Lév 16.12-13 ; Ez 1.13 ; 10.6-7). Que peut-elle symboliser ? (Ps 140.11 ; Es 66.16a ; Act 2.3 ; Ap 8.5).

- Quelle action peut avoir sur l’ennemi la bonté de son bienfaiteur ?

- Que peut être la rétribution du Seigneur pour le croyant ?

27.5 :

- Qu’est-ce qu’un « amour qui se cache », en opposition à la « réprimande ouverte » du début du verset ? (Pro 25.12 ; 15.5 ; Héb 12.5)

- Comment être un ami franc, sans masque auprès de celui qui s’est exposé à la réprimande ?

27.9-10 :

- A quoi est comparée la douceur d’un ami sage ?

Selon les versions, la fin du v 9 : « le conseil de l’âme » peut être compris  comme celui que l’on se donne à soi-même ; ou celui que l’ami prodigue avec douceur. Comment relier ces deux lectures avec la comparaison du début du verset ?

-          v10 : A quoi est opposée l’amitié (17.17 ; 18.24b ).Comment peut-on comprendre l’opposition entre « proche » et « éloigné » ?

 

Comprenons

Le titre de cette étude réunit des versets apparemment disparates. Ils font partie du second recueil de proverbes attribués à Salomon (ch 25-29), et rassemblés deux siècles plus tard sous le roi Ezéchias. Le but du recueil est de s’adresser à tous et non plus aux jeunes comme dans le premier recueil ; il veut avoir une portée plus populaire et générale

A étudier de près ces trois proverbes, nous en saisirons sans doute mieux le lien entre eux.

Pro 25.21-22 :

A une première lecture, la maxime apparaît être d’ordre moral et relationnel. On peut la rapprocher des exhortations de Pr 20.22 et Pr 24.29.

Les sages d’Israël laissent aux juges humains l’application de la loi du talion et s’inspirent d’un principe plus élevé de pardon, d’amour du prochain (Ex 23.4-5 ; Ps 34.15), de renonciation à la vengeance, à la rétribution qui appartiennent à Dieu (Lv 19.18 et Dt 32.35). Christ reprendra ce principe dans son enseignement (Luc 6.35-36 ; Mt 5.38-48) et les apôtres le prêcheront aussi (Rm 12.17-21 et 1 Pi3.9-12).

Au mal qu’il reçoit, le croyant animé de la sagesse divine, est appelé à rendre le bien. Le sage et le disciple de Christ ont envers leurs ennemis une attitude calquée sur celle de Dieu qui « fait pleuvoir ses bénédictions sur les bons (= croyants) comme sur les méchants (= impies) ». L’amour du sage est inconditionnel comme celui du Père envers ses fils, prodigue ou révolté (Luc 15). Il se confie dans cet amour de Dieu qui saura lui rendre justice, le réhabiliter en son temps (v 22b).

Reste à comprendre la métaphore des charbons ardents. Si l’on se réfère aux paroles de David (Ps 140.11) il s’agirait d’accumuler des bienfaits sur la tête de l’ennemi pour attirer d’autant plus sur lui la foudre de la colère divine !feu dans casques.jpg

Si l’on rapproche cette métaphore de Pr 6.28, les charbons ardents seraient l’image du sentiment insupportable de honte, de la brûlure faite à l’amour-propre de l’ennemi qui s’aperçoit du triste rôle que lui fait jouer sa haine, mise en pleine lumière par la bonté de son frère !

Tout cela semble contredire le désir de bien pour son ennemi auquel est invité le croyant dans le verset précédent, et reste du domaine moral et humain. On est poussé par le v 21 à dépasser l’interprétation logique et humaine, pour entrer dans le domaine spirituel de la relation avec Dieu.

Les charbons ardents rappelaient aux Israélites le feu de l’autel des holocaustes et celui des parfums placé devant l’Arche de l’Alliance (Lév 16). Ils symbolisaient à la fois l’ardeur de l’intercession du grand prêtre qui pénétrait dans le Lieu Très Saint au jour des Expiations, et se trouvait alors devant le feu du jugement de Dieu. A l’ardeur de son amour pour le peuple qu’il représentait, correspondait l’ardeur purificatrice de l’amour et du jugement libérateur divin. Cet acte de purification se retrouve dans l’expérience d’Esaïe (6.6-7) : un séraphin purifie ses lèvres, et pardonne son péché qui lui est ôté, en le touchant avec une braise tirée de l’autel des parfums.

Ezéchiel dans sa vision des chérubins qui forment la base du trône de Dieu, les voit avec l’aspect de charbons ardents (1.13). Un peu plus loin, l’homme au vêtement de lin (symbole de Christ) répand sur la ville les charbons ardents pris d’entre les chérubins, pour la purifier et marquer au front les hommes qui soupirent de voir toutes les horreurs qui s’y commettent (Ez 10.2, 6-7 et 9.3-4).

Toucher le cœur de son ennemi par des actes de bonté, c’est en quelque sorte l’inviter à un retour sur soi et ses sentiments hostiles,  lui signifier son pardon, et le libérer de l’éventuel sentiment de culpabilité qu’il peut éprouver devant tant d’amour.

Ne peut-on voir dans ces charbons ardents accumulés sur la tête de l’ennemi par les bienfaits qu’on lui dispense d’un cœur miséricordieux, le symbole des appels au repentir que Christ lui lance, le symbole du feu purificateur de son Esprit Saint qui cherche à brûler la haine de son cœur par les gestes d’amour de ses serviteurs ?

Au lieu d’être l’expression de la colère de Dieu, ils seraient l’expression de « la justice, du droit, de l’amour et de la vérité, qui sont la base du trône de Dieu » (rapprocher Ps 89.15 de Ez 1.26 et 10.1, qui décrivent le trône de Dieu supporté par les quatre chérubins). Ceux-ci désirent la repentance, la purification du pécheur pour le libérer (sens biblique du mot « juger ») du mal qui l’enchaîne.

Donner à manger et à boire à l’ennemi, n’est-ce pas spirituellement lui présenter la bonne nouvelle du salut en Christ, qui seul nourrit et donne la vie au pécheur qui en sent le besoin. Comment lui annoncer cette bonne nouvelle autrement que par des actes concrets de miséricorde et de pardon à son égard ?

La « récompense » divine que trouvera l’ami bienveillant ne sera peut-être pas perceptible ni immédiatement ni concrètement, mis dans son cœur il éprouvera la joie du don gratuit, l’assurance d’être approuvé de Dieu et reçu après la résurrection dans son Royaume glorieux (Mat 24.45-47 et 25.34-40).

De cette maxime on peut tirer la leçon que la véritable amitié, sans masque, est celle qui ne se venge pas, mais se manifeste dans des actes bienveillants envers les plus malveillants.

 

 

Prov 27.5 : La seconde maxime justifie mieux le titre « derrière le masque », par l’opposition entre réprimande ouverte et amitié cachée. Le véritable ami ne se contente pas de gestes extérieurs ou de déclarations de façade (voir le baiser de Judas, ou les attitudes hypocrites de Saül envers David, 1 Sam 16.21-22 puis 18.8-9, 17,21,29 ; 24.17-22). Le véritable ami sait reprendre l’autre lorsqu’il est répréhensible, sans crainte de blesser ou d’irriter. C’est l’attitude que David a adoptée envers Abner (1 Sam 26.16), ou celle d’Abigaïl envers David irrité par Nabal  (1 Sam 25.26 et 31), ou encore Nathan devant David adultère et meurtrier (2 Sam 12.7-12). La véritable amitié cherche l’intérêt de l’ami avant sa propre sécurité. Elle n’est pas laxiste et ne ferme pas les yeux sur ce qui ne va pas chez son ami, car ce serait l’encourager dans ses voies mauvaises. En contre partie l’ami réprimandé accepte avec humilité la leçon de son ami, et cherche à se réformer avec sincérité.

N’est-ce pas l’action dans nos cœurs de notre véritable Ami, Jésus-Christ,  par son Esprit Saint ?

Pro 27.9-10

La troisième maxime enfin est une recommandation à rechercher une relation amicale où les échanges se font dans la douceur et la sagesse des conseils. Ils réjouiront ainsi les deux amis, autant que l’huile et le parfum qu’offrait l’hôte à son convive, en accueil chaleureux et raffiné. L’amitié réclame aussi la fidélité mutuelle, ou familiale : on ne délaisse pas ses vieux amis ni ceux de sa famille : ce sont eux sur qui on peut le mieux trouver du réconfort et un soutien au jour du malheur ( voir Jonathan et David), car ils sont plus proches du cœur que le frère de sang (voir la distance qu’ont gardé ses frères envers Jésus de son vivant terrestre ! Ils n’ont rejoint les disciples qu’après la résurrection.)

Spirituellement, nos « vieux amis » et nos « amis de la famille », ne sont-ils pas les Ecrits bibliques, que nous partageons avec nos frères dans la foi, et qui nous accompagnent dans toutes les circonstances de notre vie ?

 

Questions pour une application dans la vie quotidienne :

-          Quelle est la nature de mon amitié envers ceux que j’appelle amis ? Mes paroles d’amitié s’accompagnent-elles d’actes concrets de soutien, de partage de joies et de peines, de réflexions et discussions, voire de réprimandes, propres à faire grandir l’un et l’autre et à resserrer les liens ?

-          Comment est-ce que je reçois les conseils et les reproches de mes amis ?

-    L’interprétation de la métaphore des charbons ardents ne trahirait-elle pas le

     fond de notre cœur à l’égard de nos ennemis ?

-          Suis-je conscient de mes attitudes et mes paroles à l’égard de ceux qui ne

      m’aiment pas ? De quels sentiments sont-elles l’expression ?

-          Quels charbons ardents accumulé-je sur la tête de celui qui m’en veut, qui cherche à me contredire ou qui veut prendre ma place ?

-          Qu’ai-je à revoir dans mon attitude envers ceux qui me blessent ?

08:00 Publié dans Proverbes | Lien permanent | Commentaires (0)

20/02/2015

Étude n°9 : Mots de vérité, Prov 23.15-23 (28 02 15)

Étude n°9 : Mots de vérité, Prov 23.15-23 (27 02 15)

Que ton cœur n’envie pas les pécheurs, mais que tout le jour il craigne l’Éternel, car il y a un avenir et ton espérance ne sera pas retranchée » Pro 23.17-18

(Espérance indestructible de la foi, Apocalypse de Beatus, 12ès)Espérance indestructible de la foi (Apocalypse de Beatus 12ès).jpg

Observons

Passage  composé de 4groupes de deux ou trois versets de deux lignes chacun.

- Qui parle à qui ?

A- v 15-16 : Relever les parallélismes dans ces deux versets, les alternances des adjectifs possessifs, les synonymes entre 15a et 16b, et entre 15b et 16a. Qu’est-ce qui est mis en valeur au centre (15b-16a).

B- 17-18 : Qu’est-ce qui est opposé dans le v 17 ?

- Que signifie la crainte de l’Éternel pour le sage ? Qu’est-ce qui la justifie ? (24.14)

- En quoi le v 18 s’oppose-t-il implicitement au v 17a ? voir Jér 29.11)

C- v 19-21 : Que recommande le père à son fils ? (v 19)

- Qu’implique la marche dans la voie droite (v 19b)

- A l’inverse, quelles préoccupations conduisent dans la voie de la misère ?

D- v 22-23 : A quel commandement de Dieu se réfère ce conseil ? (v 22 ;  Ex 20.12 ; Lév 19.31)

- Qu’est-ce qui justifie ce respect pour les parents âgés ?

- Qu’est-ce que la vérité ? Comment l’acquérir ? (Jean 14.6 ; 18.37 ; 2 Sam 7.28 ; Ps 146.6 ; Es 65.16)

-  signifie la comparaison avec l’achat et la vente ? ( Ps 119.72, 127, 162 ; Pro 4.5 ; 2 Pie 1.5-6)

- Que procure la vérité ? (v 23b)

 

Comprenons

Nous sommes encore dans le premier recueil de proverbes attribués à plusieurs sages anonymes. Ces maximes comprennent deux ou trois versets en deux parties chacun.

A-    Dans notre passage, un père s’adresse à son fils (alternance de mon /ton), pour l’exhorter à devenir sage par lui-même, sans avoir besoin d’être corrigé physiquement par son père de sa sottise naturelle (Pro 22.15 ; 23. 13-14). Le père préfère faire appel à la raison de son fils plutôt qu’utiliser la force et le pouvoir qu’il a sur lui.

B-    La sagesse de l’être intérieur (cœur) s’exprimera par des paroles droites, vraies, maîtrisées, qui réjouiront son père au plus profond de lui-même (cœur, entrailles). Derrière cette figure du père on a une image de la joie de Dieu devant les progrès spirituels et moraux de ses enfants ! La relation père-fils, fondée sur la recherche de la sagesse divine (v 17) favorise une heureuse réciprocité entre eux. La sagesse consiste pour ce père, non dans l’envie jalouse des possessions ou de la prospérité des hommes pécheurs, mais dans la crainte, le respect plein d’amour pour le Dieu Éternel, transcendant, qui a préparé un « avenir de paix » (Jér 29.11) pour ceux qui le recherchent, et qui leur donne une espérance sûre de vie heureuse avec lui dès ici-bas et pour l’éternité.

Ces versets 17b-18 placés au centre des exhortations à la sagesse, leur donnent toute leur raison-d’être. Le père se soucie plus du bonheur intérieur éternel de son fils que de sa prospérité terrestre et matérielle.

 

C- La voie droite qu’il lui demande de prendre exige du fils une décision volontaire, un engagement de toute son âme, et la maîtrise de son « cœur », siège des pensées et des sentiments, pour ne pas se laisser aller aux dérèglements de son être naturel qui ne cherche que la satisfaction de désirs charnels, dans les boissons fortes et enivrantes, et dans la paresse, toutes attitudes qui conduisent à la pauvreté et à la ruine physique et spirituelle.

 

D-    Le fils s’engagera dans une voie droite, en écoutant ses parents, ses créateurs (représentants du Créateur), qui parce qu’ils sont âgés, ont acquis une sagesse issue de l’expérience, donc éprouvée. On retrouve ici le respect des anciens qui caractérise toutes les sociétés orientales, et que l’Occident a trop souvent perdu en cultivant un individualisme forcené.

L’exhortation à acquérir la vérité ne peut se comprendre  que par comparaison avec la recherche de la richesse matérielle que désire l’homme sans Dieu. Cette Vérité qui est la Parole de Dieu (Jean 17.17) n’est pas monnayable, et quand on la cultive, elle ne peut être échangée ou cédée pour tout l’or du monde, car elle seule procure les vrais biens dont dépend une vie riche de bonheur, sagesse du comportement (= modération et adéquation aux circonstances), instruction ou connaissance de la volonté divine, donc intelligence du sens de la vie et discernement du bien et du mal.

 

 

Questions pour une application dans la vie quotidienne

 

-          Si nous sommes parents, par quoi nos enfants nous affligent-ils ou nous réjouissent-ils ? (Position sociale, relations avec les autres et avec nous, choix spirituels, autonomie ou dépendance de nous, etc.)

 

-    Comment mes propos et mes actes (en hébreu paroles = actes) révèlent-ils la

     sagesse de mon cœur ?

 

-          Comment échapper à la jalousie ou la convoitise des biens ou des avantages

     matériels de mon voisin ?

 

-          Comment est-ce que je considère mon avenir et celui de mes enfants ?

     Comment est-ce que nous le préparons en famille et en église ?

 

-          Quelle place tient dans ma vie la satisfaction de mes besoins / désirs physiques, et matériels, par rapport à ma recherche d la Parole de Dieu ?

 

 -    Dans quelle mesure l’écoute des parents par les enfants est-elle légitime ou recommandable ? Quels en sont les avantages et les limites ? Peut-on rendre synonymes « expérience » et « sagesse » ?

 

08:00 Publié dans Proverbes | Lien permanent | Commentaires (0)