13/02/2015
Étude n°8 : Mots de sagesse Pro 22.17-25 (21 02 15)
Étude n°8 : Mots de sagesse Pro 22.17-25 (21 02 15)
« Beaucoup de gens se proclament bienveillants, mais un homme fidèle qui le trouvera ? » Pro 20.6
Observons Proverbes 22.17-25
A : Prologue du recueil : v 17-21
- De qui viennent les mots de sagesse de ce passage ?
- Quelles répétitions et synonymes observe-t-on entre les v 17-18 et 20-21 ? Que mettent-elles en valeur au milieu (v 19) ? Comment sont qualifiés ces mots de sagesse ? Pourquoi ?
- Quelle est l’intention des auteurs de cette partie du livre ?
B- Début des proverbes : v 22-25
- Comment sont construits ces deux groupes de conseils ?
- Quelles catégories d’hommes concernent-ils ?
- Quelle conséquence aura l’observation ou non de ces conseils ?
Comprenons
Nous abordons dans ce passage des Proverbes attribués à des sages inconnus de l’antiquité (v 20) sans doute égyptienne, mais adaptés à la pensée juive, puisque le nom de l’Eternel y est mentionné deux fois clairement.
A- Les versets 17 à 21 servent d’introduction à ce petit recueil qui s’achève en 24.22, suivi d’un court ajout en 24.23-33. Ils sont l’équivalent du long prologue de Salomon (ch 1-9), pour inviter le lecteur-auditeur (= « tu ») à écouter les paroles des sages, ou du sage. Conseils, réflexions, paroles vraies (2 fois) constituent la science, ou la connaissance que veut enseigner le sage au jeune pour son plaisir ou son bonheur (v 18a) ; il lui sera utile de pouvoir puiser ces enseignements dans sa mémoire au moment opportun (v 18b, 21b), car ils sont sûrs et vrais.
Nous avons vu précédemment que l’insensé n’a pas de points de repère fixes et solides, il est ballotté au gré des circonstances et des doctrines (Col 2.8 ; Héb 13.9a ; Eph 4.14). Le sage veut offrir au jeune de quoi fonder sa vie sur le roc de la Parole de l’Éternel (v 19 placé au centre du parallélisme), en qui seul il doit et peut placer sa confiance, parce qu’Il est la Vérité. (Maisons sur le Roc // sur le sable)
Au-delà de ce recueil des Proverbes, cette introduction serait appropriée pour toute la Bible et rejoint la recommandation de Paul à Timothée (2 Tim 3.15-17) : «Les Ecrits sacrés que tu connais depuis ta plus tendre enfance, peuvent te donner la sagesse en vue du salut par la foi qui est en Jésus-Christ. Toute Ecriture est inspirée de Dieu et utile pour enseigner, pour réfuter, pour redresser, pour éduquer dans la justice ; afin que l’homme de Dieu soit à la hauteur, parfaitement équipé pour toute œuvre bonne».
B- Les proverbes des sages commencent véritablement au verset 22. Plusieurs petits groupes de deux versets chacun se succèdent sans lien serré entre eux. Nous n’en étudions ici que deux : 22-23 et 24-25.
Chaque groupe débute par deux défenses (Ne…pas) suivies d’une explication (car) ou d’une mise en garde (de peur que), elles aussi chacune en deux parties.
Le premier groupe (22-23) a trait à l’attitude du sage envers le pauvre. Contrairement à ce qui se fait dans le monde insensé (= sans Dieu), le sage n’enfoncera pas l’indigent dans son malheur, ni par abus d’imposition ou pillage, ni par refus d’aide ou de justice : « la porte » représente dans la Bible soit l’entrée de la maison où se place le pauvre pour mendier (voir l’histoire de Lazare et du riche, Luc 16.20), soit l’entrée de la ville, où s’asseyent les anciens pour rendre justice au pauvre qui en appelle à eux. La raison de cette interdiction est spirituelle : L’Éternel rendra « œil pour œil, dépouillement pour dépouillement, mort pour mort à celui qui aura abusé de son pouvoir de riche ! Pas de grâce envisagée dans ce proverbe, car celui qui agit ainsi envers le plus petit sans s’en repentir, renie Dieu et ses commandements et choisit ainsi lui-même son sort éternel (Mat 25.40-46 ; 24.48-51).
Le second groupe de versets (24-25) concerne les fréquentations du sage. Deux défenses lui répètent que côtoyer un homme coléreux ou furieux risque d’influencer même le plus sage et le pousser à des attitudes ou des sentiments contraires à son propre intérêt terrestre ou spirituel (Prov 14.17 ; 16.32 ; 19.11 ; Mat 5.22 ; Col 3.8). En Proverbes 15.15, Salomon avait affirmé de même : « un homme furieux excite des querelles, mais celui qui est lent à la colère apaise les disputes (26.21). A l’inverse Jésus affirmera dans ses Béatitudes qu’ « Heureux sont ceux qui procurent la paix, car ils seront appelés fils de Dieu » (Mat 5.9)
Questions pour une application dans la vie chrétienne
- Comment considéré-je la Parole de Dieu ? Est-elle le fondement de ma confiance en Dieu et de mon discernement du bien et du mal ?
- Comment rendre attrayante la mémorisation de la Parole de Dieu ? De quelle utilité me paraît-elle ?
- Le témoignage de ma foi repose-t-il sur une récitation de versets bibliques, et /ou sur des expériences vécues du bien-fondé de ces versets ?
- Quelle est mon attitude envers celui qui mendie à la porte du magasin où j’entre ? Comment lui manifester ma compassion sans forcément lui faire l'aumône ?
- Comment maîtriser ma propre colère ? Comment ne pas être entraîné à la colère ambiante que cultive notre société ?
08:00 Publié dans Proverbes | Lien permanent | Commentaires (0)
06/02/2015
Étude n°7 : Confrontés aux combats, Pro 18.1-11 (14 02 15)
Étude n°7 : Confrontés aux combats, Pro 18.1-11 (14 02 15)
« Mieux vaut un morceau de pain sec avec la paix, qu’une maison pleine de viande avec des disputes ». Pro 17.1
Observons Pro 18.1-11
A qui sont consacrés en majorité ces onze versets ?
Relevez les deux versets qui leur sont opposés ?
Faites la liste des défauts que dénonce ce passage ?
Quelles conséquences ont ces défauts dans la société et les personnes qui les manifestent ?
De quelles qualités l’Éternel est-il paré ? Avec quel effet pour l’homme sage ?
Comprenons
Une fois encore nous sommes dans le premier recueil des Proverbes de Salomon, mais ici nous n’avons pas d’oppositions systématiques entre les deux membres d’un même verset. Ces onze versets dressent un tableau sombre du caractère et des méfaits de celui qui ne connaît pas Dieu (=insensé), ou qui agit selon ses pulsions d’égoïsme et d’orgueil de son cœur naturel, non régénéré (v 1-2, = le méchant). Seuls deux versets (4 et 10) nous renvoient aux bienfaits de la sagesse divine pour éclairer ce tableau.
Regardons verset par verset les enseignements de ce passage.
V 1-2 : L’indépendance et la solitude volontaire de celui qui se sépare de son environnement social est un signe d’égoïsme. Une telle attitude nourrit une forte opposition contre toute tentative de raisonnement ou d’appel à rechercher l’intérêt commun. La deuxième partie de ce verset varie selon les traductions. Le mot « raison » (Segond) est traduit par la Bible annotée de Neuchâtel comme « tout ce qui réussit ». Ce mot hébreu « thouschia »est employé aussi en Pro 2.7 et Es 28.29, avec la traduction « ressources » ou « salut » ou "vrai bonheur, consistance, solidité" . L’insensé, dans son égoïsme et son individualisme, « montre les dents » ou « se déchaîne » contre tout ce qui serait pourtant bénédictions à son avantage. Car il est incapable dans sa sottise d’écouter les autres, de discerner le bien (= intelligence spirituelle), de comprendre sa faiblesse et ses manques, tant sa présomption et son amour de soi l’aveuglent. C’est la quatrième fois qu’est dénoncée cette propension à étaler ses pensées stupides, car il croit ainsi se faire admirer. (Pro 12.23 ; 13.16 ; 15.2).
V 3 Si le méchant (= homme sans foi ni loi) prend le pouvoir, il accable tous les autres de son mépris (ou bien il est méprisé par les sages ?), de ses paroles (= actes en hébreu) humiliantes ou outrageantes (= déshonorantes)
V 4 : Ce verset peut avoir deux interprétations selon qu’on oppose ou non ses deux parties :
a) Les paroles d’un homme sage sont des eaux profondes, dignes de réflexion, et un torrent qui jaillit, une source bienfaisante et puissante de vie.
b) Il y a opposition entre la bouche de l’homme naturel, qui prononce des paroles aussi mystérieuses, obscures et mortifères que les eaux profondes de la mer où l’on se noie, et les paroles de la sagesse qui sont aussi vivifiantes, puissantes et réconfortantes que les eaux vives d’un torrent.
L’une et l’autre interprétation veulent mettre en valeur les qualités divines de la sagesse spirituelle qui transforme la vie de l’homme qui s’y attache.
V 5 : On revient à l’action néfaste sur la société de l’attention trop grande portée au méchant. Cette flagornerie intéressée lèse les droits du juste, et crée la violence sociale (v 6).
V 7 : L’insensé par ses propos vaniteux et stupides provoque disputes et violence autour de lui, sans s’apercevoir du danger qu’il court, de l’effet boomerang de son attitude : socialement il court à sa ruine, mais spirituellement c’est pire, il se trompe lui-même et va à sa perte.
V 8 : La médisance malheureusement est recherchée et accueillie avec plaisir par beaucoup, même si le premier plaisir superficiel est vite passé et suivi de l’amertume des entrailles (= des émotions,) et de la vie intérieure (Ap 10.10). Tant il est vrai qu’une parole médisante satisfait le cœur malin de l’homme naturel, mais finit par provoquer en lui et chez les autres, soupçon, aversion, et même haine.
V 9 Ce verset dénonce la paresse qui conduit à la destruction de sa vie : nous avons un proverbe moderne semblable : « L’oisiveté est la mère de tous les vices ». Ne pas avoir d’objectif dans sa vie, se laisser aller dans l’inactivité physique et/ou mentale, conduit à se soumettre à son imagination débridée par les désirs intérieurs, ou à une maladive indifférence à la vie. Entre la fuite ou le refuge dans l’irréel, ou le dégoût de la vie, le paresseux se détruit lui-même puisqu’il passe à côté de la source de la vraie vie, l’Éternel
Le v 10 est comme une pierre précieuse dans ce tableau : Seul l’Éternel, le Vivant, peut offrir à l’homme sécurité, protection, et liberté ; le juste (= celui qui recherche la présence de Dieu) s’empresse d’aller à Lui, sans entraves et avec confiance..
V 11 : Alors que le riche met sa sécurité dans une fortune qui n’a de valeur que dans son imagination, comme Jésus le dira à ses disciples après le refus du jeune homme d’abandonner ses richesses pour le suivre (Marc 10.24-25) Voir aussi Ps 52.9 ; Pro 11.28 ; Luc 12.19-20) Enfin Paul dira à son disciple Timothée (1 Tim 6.13) : Recommande aux riches de ce siècle de ne pas être orgueilleux et de ne pas mettre leur espérance dans les richesses incertaines, mais de la mettre en Dieu qui nous donne tout avec abondance, pour que nous en jouissions ! ».
Questions pour une application dans la vie chrétienne
La lecture de ces proverbes nous place dans la même situation que les pharisiens accusant la femme adultère devant Jésus qui écrit sur le sable :
- De quel péché dénoncé dans ce texte suis-je appelé à me repentir ? Resterais-je aveugle sur moi-même, chercherais-je à me justifier, ou à rejeter ma faute sur autrui, ou mettrais-je ma confiance en Jésus pour me pardonner ?
- Comment mettre fin aux critiques et médisances concernant les autres, que je peux entendre ou propager moi-même ?
- Quelle est mon attitude face à mes biens matériels ?
- Comment est-ce que je réagis face au mépris ou à la violence qui me concernent ?
08:00 Publié dans Proverbes | Lien permanent | Commentaires (0)