16/10/2009
Etude 4 Nb 9-10 Trompettes, sang, nuée, feu (24 10 09)
Etude n°4 : Nb 9-10 : Trompettes, sang, nuée, feu. (24 10 09)
1 Co 5.7 : « Purifiez-vous du vieux levain, afin que vous soyez une pâte nouvelle, puisque vous êtes sans levain, car Christ, notre Pâque, a été immolé ».
Observons
Le chapitre 9, jusqu’au verset 14 développe dans un premier temps le récit de la célébration de la première Pâque après la sortie d’Egypte (1-5), et dans un second temps expose les prescriptions pour des cas d’empêchements exceptionnels (6-14).
On observe ensuite une structure en parallèles concentriques autour du départ des tribus :
A : 9.15-23 : Voyage sous la direction de la nuée
B : 10.1-10 : Appels des trompettes
C : 10.11-28 : Départ du Sinaï
B’ : 10.29-32 : Appel au beau-frère de Moïse
A’ : 10.33-36 : Voyage sous la direction de la nuée.
Une fête importante précède et prépare le départ du peuple dans le désert du Sinaï.
Le départ proprement dit est entouré symétriquement par des appels au rassemblement du peuple et à l’association au voyage du beau-frère de Moïse. Le tout est encadré par la mention de la présence et la direction de Dieu dans la nuée.
Comprenons
La Pâque
Un an après la sortie d’Egypte, le peuple n’est pas encore en Canaan où il aurait dû fêter la première Pâque. L’organisation en peuple du « ramassis de gens»(Nb 11.4) sortis d’Egypte (anciens esclaves hébreux, Egyptiens opportunistes ou devenus croyants, hommes et femmes de toutes conditions sociales et ethniques) a pris du temps. La rencontre avec l’Éternel au Sinaï a réclamé du peuple attention et mobilisation. Un temps d’apprentissage à la confiance en Dieu et en Moïse, et d’assimilation des instructions divines, a été nécessaire avant d’entamer la marche dans le désert vers la Terre promise. Au premier anniversaire de la sortie d’Egypte, Dieu ordonne au peuple de commémorer cet événement solennellement selon le rituel indiqué en Ex 12, sans attendre d’être arrivé. Une nouvelle étape commence dans la vie du peuple. Il a besoin de se souvenir qu’il a été protégé de la mort et délivré de l’esclavage par le sang de l’agneau immolé (Ex 12-13).
Paul révèle aux Corinthiens (1 Co 5.7) le sens prophétique et messianique de cette célébration, que les chrétiens ont repris dans la Sainte Cène et la fête de Pâques. Chaque fois que nous commémorons le sacrifice de Christ, notre agneau pascal, nous célébrons notre libération de la mort et du péché, et partons dans une nouvelle étape de notre vie, purifiés, pardonnés, donc fortifiés pour poursuivre notre marche spirituelle jusqu’à l’entrée dans notre Terre Promise, la vie éternelle avec Dieu.
Cette fête est si importante qu’elle concerne l’immigrant comme l’autochtone. Ceux qui ont été empêchés de la célébrer à la date indiquée, pour impureté rituelle ou voyage, considèrent la fête comme un privilège dont ils ne veulent pas être privés. L’Éternel leur accorde de la célébrer un mois plus tard, avec le même rituel, s’ils veulent continuer à faire partie du peuple d’Israël (v 13).
Dans le prolongement de la Pâque juive, la fête chrétienne de Pâques célébrant la mort et la résurrection de notre Sauveur Jésus-Christ, reste la seule fête annuelle qui réunisse et distingue tous ceux qui se réclament du salut acquis par Christ, l’Agneau immolé (Ap 5.6, 9,12).
Il semblerait que les Hébreux, très vite portés à la révolte contre Moïse et le Dieu qu’il représentait, n’aient pas célébré de nouveau la Pâque, ni pratiqué la circoncision, durant leur long périple (Jos 5.5,10 ; Amos 5.25). Ils n’en reprirent l’habitude qu’à leur arrivée en Canaan.
A- et A’ : Le voyage sous la nuée (9.15-23 ; 10.33-36)
Le voyage à travers le désert va pouvoir débuter. En préambule, le texte détaille ce qui a été indiqué en Ex 40 : les signes merveilleux de la présence de Celui qui allait conduire et protéger la marche du peuple pendant 40 ans. La nuée lumineuse représente le Seigneur qu’on ne peut voir face à face à cause de sa sainteté. La nuée est un écran protecteur pour le peuple pécheur, mais le feu qui se voit la nuit est un guide sur la route et une lumière rassurante dans l’obscurité. De même le Saint-Esprit est pour nous à la fois invisible aux yeux humains, mais vraie lumière pour notre foi, et vrai guide dans un monde plongé dans la confusion et l’aveuglement spirituels. Le rôle d’écran de la nuée était le « type » de la médiation de Jésus en notre faveur. Par Lui nous pouvons nous approcher de Dieu avec assurance (Hé 4.16 ; 10.19, 22).
Tous les mouvements du peuple, départs et campements, dépendaient de la volonté de Dieu exprimée par les mouvements de la nuée. La Parole de Dieu écrite remplit-elle aujourd’hui ce rôle dans les prises de décisions de notre vie ?(Illustration : Yann Arthus-Bertrand, Terre vue du ciel)
Les versets 33-36 du ch 10 présentent quelques difficultés d’interprétation, car ils semblent en contradiction avec l’ordre de marche des tribus indiqué juste avant (v 14-28). En effet, l’arche normalement portée sur les épaules des Qéhatites au centre du cortège (v 21), est ici associée à la nuée (v 33), en tête du cortège le jour. Elle ne rejoint le centre du peuple qu’au campement pour la nuit. Les deux emblèmes de l’Eternel sont indissociables : la loi contenue dans l’arche guide le peuple moralement et socialement, lui indiquant les limites et les conditions de sa liberté ; la nuée, symbole de la présence et de la grâce de Dieu, et de la lumière de son Esprit, est au-dessus de l’arche et du peuple, comme protectrice et accompagnatrice de sa marche.
Les bénédictions de Moïse (v 35) à chaque départ et chaque arrivée le rappelaient sans cesse. Elles manifestaient au peuple que le salut et la victoire ne venaient pas du coffre de l’arche, ni de la loi qu’elle contenait, mais de la seule présence de l’Éternel.
B- Les appels
a) les trompettes : Pour communiquer dans un campement si vaste et si peuplé, et transmettre les ordres de départ, de rassemblement autour du Tabernacle, et de guerre, Dieu ordonne aux deux sacrificateurs d’utiliser deux trompettes d’argent battu, plus sonores que les cornes. L’éclat et le nombre des sonneries différenciaient les appels. Cette ordonnance dura au-delà de la marche au désert, pour toutes les fêtes religieuses (v 10) ou dans les guerres (Jos 6 ; 2 Chr 13.12-14).
En se référant à l’usage des trompettes dans le désert ou devant Jéricho, on comprend mieux le sens symbolique des trompettes de l’Apocalypse (8-11) : elles annoncent à la fois la mobilisation et le rassemblement du peuple des croyants pour l’avènement du Christ, et les appels au repentir lancés par Dieu à travers les événements écologiques (4 premières trompettes), les séductions idéologiques(= nuées de sauterelles venimeuses) et les violences meurtrières (= chevaux belliqueux), qui frappent le monde à la fin des temps.
b) l’appel au beau-frère de Moïse est situé en parallèle à l’appel au départ donné par les trompettes. C’est Moïse cette fois qui invite son beau-frère le Madianite à se joindre au peuple pour aller dans la Terre promise et jouir aussi des bénédictions promises par l’Éternel (Ex 34.10 ; Gen 12.2-3). Après un premier refus, Hobab suivit les Hébreux à qui son expérience du désert et sa connaissance des mœurs nomades pouvaient être très utiles (v 31). Sa famille s’établit ensuite au sud du territoire de Juda (Juges 1.16), avant de se séparer en divers clans plus ou moins alliés ou ennemis d’Israël (Jug 4.11).
Comme Moïse, le peuple chrétien a pour mission d’inviter quiconque de son entourage proche à marcher avec lui vers le Royaume, à partager les bénédictions de Dieu et à échanger les connaissances et l’expérience de chacun, utiles à la vie et la progression de tous.
C- Le départ
Il est enfin ordonné ! Chaque tribu se met en marche à son tour, selon les indications de Dieu (v 12-13), de façon que Juda soit à l’avant-garde avec la nuée sur l’arche (v 33) ; les Lévites ayant chargé sur les chariots la tente et ses cordages, pour des raisons pratiques compréhensibles, partirent juste derrière la première division, pour préparer le sanctuaire à accueillir, à l’étape, les objets sacrés portés sur les épaules des Qéhatites (v 21) au centre du cortège, après la deuxième division des tribus. Ainsi le peuple tout entier pouvait-il voir qu’il était guidé par son Dieu, qui restait en même temps présent au milieu d’eux.
On retrouve la même idée dans le Nouveau Testament : le peuple des croyants marche dans son pèlerinage sur terre, derrière le « Lion de Juda » qu’est Jésus (Ap 5.5), Il les mène vers son Royaume et les conduit à la victoire de la foi, mais en même temps il vit au milieu d’eux par son Esprit-Saint. La marche spirituelle des croyants pourrait s’inspirer de la mise en route des Hébreux dans le désert : chacun y a sa place et un rôle précis, pour permettre la préparation des cœurs à accueillir le Seigneur, et la progression de tous dans la foi en Christ.
Questions pour une application dans la vie chrétienne
1- Quel sens accordons-nous à la fête de Pâques ? Pourquoi nous tourner de plus en plus souvent vers une célébration de la Pâque juive, au lieu de commémorer avec tous nos frères chrétiens, la mort et la résurrection du Sauveur Jésus, agneau immolé pour nous ? Quelles sont nos raisons profondes pour rejeter le souvenir annuel de cet événement central de la foi (1 Co 15) ? Quelle tolérance ou quelle réforme à ce sujet peut nous inspirer l’exigence divine, à propos du report de la Pâque pour ceux qui avaient été empêchés de la célébrer ?
2- Sommes-nous sensibles en tant que peuple prophétique de la fin des temps, aux appels des trompettes de l’Apocalypse (ch 8-9) à nous tenir prêts au retour imminent de Christ ?
3- Comment inviter nos proches, avec un amour pressant mais respectueux, à nous accompagner dans notre marche avec Jésus ?
4- Comment Jésus est-il notre « nuée lumineuse » dans notre relation avec Dieu ? Comment sa présence dans notre vie nous est-elle perceptible, et comment la rendre sensible autour de nous ?
5- Prions pour que chacun de nous sache et remplisse avec cœur le rôle que Dieu lui assigne dans la progression spirituelle de sa communauté et de son entourage !
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09/10/2009
Etude 3 : Nb 7-8 : Culte et consécration (17 10 09)
Etude n° 3 : Adoration et consécration, Nombres 7-8, (1710 09)
2 Cor 9.7 : « Que chacun donne comme il l’a résolu dans son cœur, sans tristesse ni contrainte, car Dieu aime celui qui donne avec joie. »
Observons
Ces deux chapitres font partie de la première section (ch 1-10.10) concernant les préparatifs du départ du Sinaï. En effet, ils relatent la cérémonie de dédicace du Tabernacle et les dispositifs au sujet des Lévites, serviteurs du sanctuaire. Ils font suite au récit de l’inauguration du Tabernacle raconté en Exode 40. (Voir le parallèle entre Ex 40.1-33 et Nb 7.1, 88b).
Le chapitre 7 est consacré à l’offrande apportée par les chefs de tribus à cette occasion, et le chapitre 8 à la consécration des Lévites.
Entre les deux chapitres (7.89-8.4) un passage reprend la description du dialogue de Moïse avec Dieu de Ex 33.11, et 25.22, ainsi que la prescription concernant le chandelier, transmise cette fois à Aaron (Ex 25.37 et 40.25 // Nb 8.2-3).
Comprenons
1- L’offrande des chefs de tribus (7.1-88)
L’installation du tabernacle a pris un bon mois : Ex 40.17-33 : Le premier jour du premier mois de la seconde année et Nombres 1.1 : le premier jour du deuxième mois de la deuxième année après la sortie d’Egypte. Elle se termine par l’onction de consécration de la tente et de tout ce qui s’y trouve (Ex 40.9 = Nb 7.1). Une cérémonie de consécration des sacrificateurs a précédé notre texte, mais elle est relatée en Lévitique 8.
Pendant ce mois, les chefs de tribus se sont concertés pour glorifier par des offrandes spontanées, l’Éternel qui les avait délivrés de l’Egypte. L’essentiel de leurs offrandes constituant le moyen de transport du Tabernacle, il est naturel de placer ici ce passage, juste avant le départ du camp.
1-5 : Surpris par ce geste inattendu, Moïse a consulté l’Éternel (v 4), qui lui indique comment utiliser ces offrandes : les Lévites s’en serviront pour remplir leur office pendant le voyage. Seuls les fils de Guerson et de Merari utiliseront les chars et les bœufs pour le transport des lourdes tentures (Nb 4.24-28) et des planches, piliers, socles et ustensiles (Nb 4.31-33). Les fils de Kérath devaient porter les objets sacrés (arche, chandelier, table des pains, autel des parfums) sur leurs épaules, sans les toucher ni les voir (Nb 4.15, 17-20).
Les princes des tribus, après avoir choisi leurs offrandes et exprimé leur désir de les apporter, se virent imposer un ordre de dépôt de leurs dons : ils devaient apporter leurs offrandes à tour de rôle, pendant douze jours, sans compter le sabbat. L’ordre des tribus n’était pas celui de la naissance des fils de Jacob, mais le rang qui leur était assigné dans le camp et dans le cortège : on commençait par les trois tribus situées à l’est, en suivant la course du soleil, avec Juda en tête et Dan en arrière-garde au nord (Nb 2). Le grand nombre des sacrifices à accomplir (252) explique cet étalement dans le temps. Chaque tribu offrait exceptionnellement trois bêtes d’un an pour un holocauste d’adoration, un bouc pour le péché, et 17 bêtes pour un sacrifice d’action de grâces.
Ces trois sortes de sacrifices, en plus des dons d’argent, de parfums et d’objets précieux, instituaient une sorte de liturgie, dont nos cultes peuvent s’inspirer. On y trouve trois temps forts : l’adoration de Dieu qui réclame le don de son être tout entier (= holocauste, Rm 12.1) ; la repentance et le pardon accordé par Dieu grâce au sacrifice du Fils sur la croix, symbolisé par le sacrifice spécial du bouc, comme dans la cérémonie du Yom Kippour (Lév 16 ; Hé 9.26 ; 10.12, 14). Enfin, les derniers sacrifices, les plus nombreux et les plus variés, permettaient au peuple de manifester son allégresse et sa reconnaissance d’être libéré par le Sauveur, protégé et accompagné par Lui dans la marche au désert.
Les offrandes de biens précieux étaient la contribution du peuple à l’entretien du Tabernacle et des Lévites, et les dons de parfums brûlés sur l’autel d’or pouvaient symboliser les prières d’intercession qui s’élevaient vers Dieu (Ap 8.4).
2- Intermède : 7.89 et 8.1-4 : Entre la consécration des offrandes princières et celle des Lévites un passage rend sensible, par deux images symboliques, la présence de Dieu au milieu de son peuple.
a) Moïse parlait face à face, ou de vive voix, avec Dieu. Comme Dieu le lui avait promis (Ex 25.22), Il s’adressait à son prophète et législateur, du haut du couvercle (= propitiatoire) de l’arche, entre les chérubins. Dieu matérialisait ainsi la vérité spirituelle du salut par grâce que Jésus révèlera autrement et plus parfaitement.
En voici une tentative d’interprétation : L’arche contenait la loi (Ex 40.20), expression de la volonté sainte de Dieu pour les hommes. Cette loi révèle et condamne le péché de l’homme qui a besoin pour rester en vie, d’être couvert par la grâce divine, symbolisée par le couvercle de l’arche. Celui-ci préfigurait l’intercession et la médiation de Christ. Les deux chérubins de l’arche, étant sculptés d’une seule pièce avec le couvercle d’or (Ex 25.18-19 ; 37.9) peuvent symboliser deux autres aspects de Dieu dans l’exercice de sa fonction de juge de l’homme. Les chérubins, ou animaux chez Ezéchiel 1 et 10, (séraphins chez Esaïe 6.2, ou êtres vivants dans l’Apocalypse 4.6), sont toujours situés autour, au-dessus ou au-dessous, et même au milieu du trône de Dieu, toujours dans un contexte de jugement et de purification de l’homme. Les psaumes 99.1 et 80.2-4 révèlent Dieu siégeant entre les chérubins pour juger et sauver son peuple. Les Psaumes 89.15 et 97.2 en disant que « la justice et le droit sont la base de son trône, la bienveillance et la vérité se tiennent devant sa face » donnent le sens de la personnification des quatre chérubins : ils représentent les qualités que Dieu met en œuvre pour sauver son peuple et le purifier. Osée évoque les mêmes qualités divines dans l’alliance de l’Éternel avec sa « fiancée » (2.21) : « Je te fiancerai à moi avec justice et droit, loyauté et compassion ».
Les quatre faces des chérubins d’Ezéchiel sont aussi des personnifications symboliques de ces qualités. Le lion représenterait la majesté royale de celui qui siège sur le trône et qui est digne de juger (Ap 5.2,6-9). Le veau, animal du sacrifice pour le péché (Lév 9.2) évoque la bienveillance, la compassion de Celui qui donne sa vie pour sauver et pardonner. On rejoint ici le symbole du couvercle de l’arche. L’homme, est la seule créature à avoir la capacité de distinguer le bien et le mal et d’agir en conséquence. La face humaine des chérubins symboliserait le discernement des cœurs que seul Dieu possède pour juger avec droiture et loyauté. L’aigle, ou vautour, était l’animal éliminateur des déchets, et serait l’image de l’exécution définitive des sentences de la justice divine, et de l'oeuvre de purification du mal que Diu accomplit dans le coeur.
Les deux chérubins de l’arche, faisant corps avec le propitiatoire d’or, parlaient à Moïse de ces qualités d’amour, de justice et de droiture que Dieu met en œuvre pour sauver son peuple. D’ailleurs Ezéchiel dans sa vision du trône de Dieu, entend « le bruit des ailes des chérubins, pareil à la voix de Dieu Tout-Puissant, lorsqu’il parle » (Ez 10.5 ; 1.24).
On peut penser que l’ensemble de l’arche de l’alliance, avec son contenu, son couvercle, ses chérubins, parlait symboliquement à Moïse de l’œuvre du salut que Christ allait accomplir en son temps. Seul Moïse en avait vu « le modèle » céleste ou spirituel à reproduire concrètement par le Tabernacle et ses objets saints. Seul, il pouvait pénétrer au-delà du voile dans le Lieu Très-Saint, devant l’arche, dans la présence de Dieu. Seul il était à même d’entendre clairement ce que Dieu voulait faire comprendre à son peuple par tous ces symboles. En cela , il était le « type » du Christ, seul à avoir vu le Père et à transmettre sa Parole (Jn 1.18 ; 6.46 ; 12.49).
b) 8.1-4 : Son frère Aaron, le grand sacrificateur, n’avait pas le même privilège de « voir Dieu face à face». Dieu lui parlait de façon indirecte, dans le soin du chandelier à 7 branches qu’il lui avait confié, dans le Lieu Saint. La description du chandelier avait été donnée à Moïse (Ex 25.31-40) d’après un « modèle » céleste, c’est-à-dire spirituel, qui lui avait été montré, pour qu’il en fasse une transcription terrestre, concrète et visible. Tout dans ce chandelier voulait faire comprendre un autre aspect de la présence et de l’action de Dieu pour son peuple.
On retrouve les sept lampes dans la vision de Zacharie (4.2) : Dieu lui signifiait par là que la reconstruction du temple de Jérusalem ne se ferait ni par « la puissance ni par la force, mais par son Esprit » (v 6), que reçoivent les deux Oints « qui se tiennent debout devant le Seigneur » v (14). A l’époque de Zacharie, ces deux oints représentaient très concrètement le gouverneur de lignée royale, Zorobabel, et le sacrificateur Josué. Pour les Juifs de l’AT plus tard, ces deux oints devinrent la représentation de Moïse et Elie, symboles de la Loi et des Prophètes ; les chrétiens après Jésus y virent le symbole de l’Ancien et du Nouveau Testaments, qui éclairent leur compréhension de l’œuvre du salut accomplie par Christ. Les lampes du chandelier remplies de l’huile sainte brûlaient jour et nuit dans le lieu saint ; elles symbolisent la présence de l’Esprit Saint (Ap 4.5 : les 7 lampes sont les 7 esprits de Dieu) au milieu du peuple élu (= Lieu-Saint), et la lumière qu’il diffuse pour que le croyant comprenne la volonté de salut de l’Éternel.
Ainsi, Moïse et Aaron révélaient de deux manières différentes le même message d’amour de Dieu pour ses créatures, et plus particulièrement pour ceux qui le reconnaissent comme leur Dieu et leur Père.
3- 8.5-26 : Cérémonie d’installation des Lévites
5-22 : installation des Lévites
23-26 : âges d’entrée et de sortie de fonction
Après avoir consacré avec une onction d’huile les sacrificateurs, qui seront tous issus d’Aaron et ses fils (Lév 8), Moïse est chargé de l’installation des Lévites par simple purification, car leur dignité est moindre que celle des prêtres.
Cette purification se fait en trois actes :
- une aspersion de « l’eau de purification du péché » (ch 19), un rasage du corps, un lavage des vêtements. Ces actes superficiels puisqu’ils concernent l’apparence extérieure du corps, devaient inciter les Lévites à rechercher une purification du cœur par l’abandon (= rasage des poils), la mort (=symbolisée par le baptême d’eau) de tous sentiments ou pensées profanes, susceptibles de les distraire de leur service et de rompre leur communion avec Dieu.
- Un sacrifice pour le péché et un holocauste d’adoration offerts par les Lévites marquaient leur réconciliation avec Dieu et leur consécration à son service.
De plus ayant reçu l’imposition des mains du peuple, et l’ayant transmise sur les taureaux sacrifiés, ils sont considérés eux-mêmes comme offrande présentée à Dieu par le peuple, pour le représenter dans le service du sanctuaire.
Le principe de substitution des Lévites aux premiers-nés d’Israël est rappelé avec insistance (v 16-19). Les Lévites sont consacrés à Dieu « pour qu’ils fassent l’expiation pour les Israélites » (v 19). Ordinairement, seuls les sacrificateurs pouvaient « faire l’expiation », « ôter le péché ». Prise dans son sens originel de « couvrir » (voir le « couvercle » de l’arche), cette expression signifie ici que les Lévites qui sont purifiés « couvrent le peuple », le protègent comme un bouclier, de la plaie que son péché provoquerait en présence de la sainteté de Dieu. Ce rôle d’intermédiaires, de médiateurs, préfigurait la médiation que Christ, pur et glorieux, opère devant Dieu pour son peuple encore pécheur, mais repentant (Rm 5.10-11 ; 1 Tim 2.5 ; Hé 8.6 ; 9.24 ; 1 Jn 2.1-2).
La durée de service des Lévites fut fixée à 25 ans, après avoir atteint l’âge de 25 ans. Leur retraite ensuite n’était pas inactive, puisqu’ils continuaient à assister les actifs dans le soin des objets confiés à leur garde (v 26). Lorsque l’on consacre sa vie au Seigneur, il n’y a pas d’inactivité totale ! On reste à son service en toutes circonstances, même dans les périodes légitimes de repos ou de loisirs, on demeure des témoins du Sauveur, solidaires des autres.
Questions pour une application dans la vie chrétienne
1- Offrandes et liturgie
a) Quelle place tiennent dans ma vie de foi les offrandes spontanées ? Ma générosité est-elle issue d’un élan du cœur occasionnel, ou/et d’une réflexion organisée ? Quels progrès dans ce domaine suis-je appelé à faire par l’exemple de ces chefs de tribus ?
b) Comment exprimer dans nos liturgies notre adoration, notre repentance, et notre action de grâce pour le pardon reçu ? Pensez-vous que nos cultes ont besoin de suivre cette liturgie ? Pourquoi ?
2- Dialogue avec Dieu
a) Comment Dieu me parle-t-il ? Par quoi le lieu de l’assemblée des fidèles favorise-t-il l’écoute de Dieu et la compréhension du plan du salut ?
b) Comment percevons-nous la lumière de l’Esprit dans notre vie ? Comment l’entretenons-nous personnellement ? Comment l’Eglise nous permet-elle d’être éclairés dans notre marche spirituelle ?
3- Purification et consécration à Dieu
Consacrés à Christ par notre baptême nous sommes tous devenus des Lévites :
(1 Pi 2.5 ; Ap 1.6)
a) Comment aujourd’hui être « purifié » pour servir Dieu et apporter une bonne nouvelle de pardon et d’amour, qui place notre entourage sous la protection de Christ ?
b) Comment rester témoins actifs de Christ dans nos loisirs et à notre retraite ?
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