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02/10/2009

Etude 2 Nb 5-6 Préparer un peuple (10 10 09)

Etude n°2 : Nb 5-6 : Préparer un peuple (10 10 09)

 

« Bien-aimé, je souhaite que tu prospères à tous égards et que tu sois en  bonne santé, comme prospère ton âme » 3 Jean 2.

 

Observons

Avant d’entamer le récit des marches dans le désert, voici une nouvelle section jusqu’au chapitre 8.4, avec une série de renseignements législatifs et historiques.

Les chapitres 5-6 concernent les lois sur :

-         la pureté du camp (5.1-4)

-         la restitution des biens mal acquis (5.5-10)

-         la jalousie et l’ordalie (5.11-31)

-         le naziréat (6.1-21)

-         une bénédiction (6.22-27).

 

 

Comprenons campement nomade maroc.jpg

Les lois de ces deux chapitres se rapportent à la vie du camp sous tentes et dans le désert ; elles rappellent la consécration à laquelle le peuple entier est invité, et la bénédiction que l’on peut attendre de l’Éternel.

 

1-     5.1-4 : La première prescription sur la lèpre ou l’impureté physique soit par

maladie, soit par contact avec un mort, a déjà été développée dans Lévitique 13 et 15 ; elle sera reprise en Nombres 19.1. Pourquoi une telle insistance ?

Dieu a choisi son peuple, l’a fait sortir de l’esclavage d’Egypte, pour qu’il soit une nation sainte qui démontre ce que signifie « vivre sous l’autorité du Dieu Saint », et dans sa présence au milieu d’eux. « Soyez saints car je suis Saint » dit l’Éternel (Lév 11.44 ; 19.2). Cette sainteté commence par la santé physique, la pureté extérieure qu’on peut considérer comme une loi d’hygiène élémentaire, trop souvent oubliée au cours des siècles et encore aujourd’hui. Dans la Bible elle prend un sens symbolique : la lèpre devient symbole de l’état de péché qui conduit l’homme à la séparation d’avec Dieu (d’où l’exclusion du camp), et à la mort spirituelle.

La séparation d’avec les nations et la consécration à Dieu étaient les deux facettes de la relation exclusive d’Israël avec son Dieu. C’est pourquoi les lois sur l’impureté touchaient à tous les domaines de la vie.

 

2-     5.5-10 : Après le domaine de la santé physique, notre texte aborde celui de la

relation d’honnêteté entre les hommes. Le vol fait l’objet du 8ème commandement (Ex 20.15). Il est considéré non seulement comme une atteinte à son prochain, mais aussi comme une infidélité à l’Éternel. La loi de restitution émise en Lév 5.14-26 s’applique ici au cas où le voleur n’a personne à qui rendre le bien mal acquis, c’est à dire en cas de mort de la personne lésée, sans héritier, ou parent « répondant ». Dans ce cas, le voleur doit restituer son larcin aux sacrificateurs, représentants de l’Éternel à qui le voleur a été infidèle. Un sacrifice pour le pardon sera aussi exigé de lui.

Par cette loi, Dieu voulait faire comprendre à son peuple que tout acte nuisible à son prochain a des retentissements sur la relation avec Dieu. On ne peut pas le représenter, être le témoin d’un Dieu d’amour en se comportant comme un prédateur de son prochain !

 

3-     5.11-31 : La loi sur la jalousie du mari soupçonneux à tort ou à raison sur la conduite infidèle de son épouse est

unique dans la Bible. Ce jugement de Dieu ou « ordalie » a été très utilisé au Moyen-Age de façon faussée : il

devait mettre en lumière pour les juges l’innocence ou la culpabilité de l’accusé(e) par absorption d’une boisson

généralement empoisonnée, ou par soumission à une épreuve très difficile. S’il n’y avait pas de conséquences

funestes, les juges l’attribuaient à une intervention divine qui préservait l’innocent.  Combien d’innocents

succombèrent à ce jugement piégé !

Dans notre texte, c’est Dieu seul qui prononce le jugement de culpabilité, en rendant « amères » pour la coupable, les eaux naturellement inoffensives. On peut l’expliquer psychologiquement : la peur d’être découverte, et le sentiment profond de culpabilité, provoquent chez la coupable un choc si puissant qu’elle attire sur elle ce qu’elle redoute, en l’occurrence la stérilité !

Cette loi nous paraît vraiment antique et dépassée, par son injustice et sa misogynie : l’homme jaloux semble avantagé et excusé même s’il a tort, tandis que la femme humiliée jusqu’à boire de la poussière (5.17), est livrée sans défense aux caprices de son mari soupçonneux !

Il nous faut toutefois considérer cette loi en  tenant compte de son contexte social et culturel : la femme dans la société patriarcale n’a aucun droit et est soumise aux hommes de sa famille, père, frères ou époux. Elle n’a pas non plus à se montrer jalouse alors que la polygamie est courante. Dans un cas de soupçon injustifié de son mari, elle est livrée à sa violence, comme on le voit  encore aujourd’hui là où sévissent les « crimes d’honneur ».

Illustration : Jésus et la femme adultère Polyptique de Montbéliard 16è)Jésus et la femme adultère.jpg

Dans la Bible, l’ordalie était une protection car elle pouvait l’innocenter légalement, ou tout au moins lui conserver la vie. On ne doit pas non plus prendre le mot « malédiction » prononcé à propos des eaux amères (v 18), dans le sens d’un vœu de malheur, d’un mauvais sort jeté sur la femme infidèle ; c’est plutôt un avertissement du malheur que vivra la femme si elle est coupable.

En prononçant deux fois le mot « Amen ! » (première mention dans la Bible) = « Qu’il en soit ainsi », la femme s’en remettait totalement au jugement divin et reconnaissait la gravité de la situation. Sa culpabilité, sans preuves formelles (v 13), serait sanctionnée par la stérilité et l’opprobre, mais pas par la lapidation avec son amant, comme dans un cas d’adultère avéré (Lév 20.10).  L’Ancien Testament vient modérer les coutumes païennes, comme pour la loi de vengeance « œil pour œil, dent pour dent » qui remplaçait la coutume de renchérissement de la vengeance sur le tort subi (pour un œil crevé, on crevait les deux yeux, pour une dent cassée, on décapitait !). Il faut attendre le sermon sur la montagne  de Jésus (Mat 6.31-32 et 38-39) et son pardon accordé à la femme adultère (Jn 8.3-11), pour saisir toute la bienveillance de Dieu envers les femmes, considérées par lui comme ses enfants à l’égal des hommes, et appelées comme eux à la repentance et au salut. (Gal 3.28).

Cette loi de l’ordalie ne semble pas avoir été souvent appliquée. Elle paraît déjà abandonnée au moment de la chute de Jérusalem en 586 avant JC. Peut-être, au retour de l’exil, fut-elle remise en vigueur dans le souci de pureté et de fidélité des Juifs redécouvrant la Loi avec Esdras et Néhémie. Mais à l’époque de Jésus on n’en reparle pas.

Au-delà de la loi sociale, on peut se demander ce que ces prescriptions signifient au plan spirituel. Dans la Bible le thème de l’adultère et des relations conjugales est extrêmement présent. L’union de l’homme et de la femme, voulue par Dieu dès l’origine (Gn 2.18,24), devient peu à peu dans la conscience des croyants, le symbole de l’union de Dieu avec son peuple (Os 3.1 ; Ep 5.22-27 ; Ap 19.7). C’est pourquoi, pour l’homme et pour la femme qui sont « images de Dieu », l’union ne peut être rompue sans altérer l’image de l’amour fidèle de Dieu pour sa créature et pour son peuple, qu’ils sont appelés à transmettre. D’où la sévérité de la Parole de Dieu sur l’adultère humain, puni de mort dans l’AT, car spirituellement, se séparer de Dieu qui est amour et vie, c’est courir à la mort éternelle. La loi d’ordalie que nous propose ce texte des Nombres pourrait alors inviter chacun, homme ou femme, à s’interroger sur l’état de sa relation avec Dieu, sur son alliance avec lui. La jalousie du mari, en dehors du soupçon injustifié, peut être vue comme une image de l’amour de Dieu : il réclame l’exclusivité de l’affection de sa créature (Jac 4.5) qui a fait alliance avec lui. Que nous soyons homme ou femme, nous sommes unis au Seigneur dans une relation d’amour qui réclame notre fidélité. En cas de chute, le texte invite à accepter de reconnaître notre infidélité dans la repentance et l’humilité, et à nous tourner vers celui qui nous aime d’un amour indéfectible, pour y trouver le pardon (1 Jn 1.9 ; 2.1), et la purification (symbolisée par les eaux amères). Sinon, notre vie de croyant risque de rester stérile !

 

4-     6.1-21 : Le naziréat était un sacerdoce spécial, volontaire et temporaire, qui consacrait à Dieu celui qui

prononçait ce vœu. Les trois prescriptions indiquées, abstinence de tout produit de la vigne, chevelure libre, et

interdit du contact avec la mort, avaient pour but de permettre le développement de la vie dans toute sa richesse,

pour la consacrer entièrement au service de Dieu.

L’abstinence des produits de la vigne n’était pas une ascèse qui restreindrait la vie du naziréen. La vigne était devenue depuis la Genèse avec l’histoire de Noé (Gn 9.20-21), le symbole de la vie sédentaire, avec ses tentations d’ivresse et de plaisir(2 Ti 3.4), qui font perdre la lucidité, le discernement du bien et du mal, et éloignent de Dieu. Le naziréen devait revenir à une vie complètement dépendante de Dieu, comme les Hébreux nomades en faisaient l’expérience dans le désert. A la différence du sacrificateur qui s’abstenait de boire du vin durant son service au temple, le naziréen devait éviter tout contact avec tout produit de la vigne. Le parallélisme fait dans la structure du texte avec le contact d’un mort semble accréditer l’idée d’impureté que la vigne provoquerait : l’homme ou la femme (voir la mère de Samson) consacré(e) à Dieu est « saint », « séparé » du monde (c’est le sens du mot nazir). Il doit éviter tout ce qui peut le couper de Dieu et de Sa sainteté. Est-ce de ce parallélisme et de la similitude d’aspect (liquide rouge), que vient l’assimilation du vin au sang impur, qui souille celui qui le touche ?

La chevelure dont la pousse est laissée libre, devient le symbole de la puissance de vie que la consécration à Dieu procure au naziréen : l’Esprit de Dieu peut agir en lui librement et le rendre pleinement disponible au service de Dieu. L’importance de cette prescription est suggérée par sa place au centre du parallélisme de ces lois.

Le contact avec un mort annulait le vœu du naziréen, qui devait le renouveler en repartant à zéro : se raser la tête, accomplir les rites de purification, et trois sacrifices : l’holocauste d’un  agneau pour l’adoration, une brebis pour le pardon de son état de pécheur, un bélier pour l’action de grâce. On comprend que les naziréens pauvres aient eu besoin d’aide financière de la part des Juifs plus fortunés, comme Paul y consentit à la demande de Jacques à Jérusalem (Ac 21.24-26).

Nous ne connaissons que deux hommes consacrés à vie au naziréat, dès leur conception, Samson et Samuel, pour des sacerdoces de juge (= libérateurs) et de prophète. Amos (2.11) associe le naziréat au prophétisme, comme Jean-Baptiste semble l’avoir vécu.

Pour le peuple des croyants de la fin des temps, qui désire être consacré au service de Dieu et être prêt à accueillir son Sauveur, les lois du naziréat sont à prendre au sérieux, non pas littéralement, mais dans leur esprit. La consécration au Seigneur réclame l’attachement de l’être tout entier à la volonté de Dieu, donc la séparation de tout ce qui peut éloigner de Dieu et provoquer la mort spirituelle : idolâtries de toute nature, passions aliénantes, relations corruptrices, conceptions matérialistes ou coutumes superstitieuses. En contrepartie, la consécration du cœur au Dieu de la Vie permet le plein épanouissement du croyant, le remplit de la force de l’Esprit et de l’amour du prochain, pour annoncer la Bonne Nouvelle (= prophétiser ), et pour  témoigner de la « libération du péché » qu’on trouve en Jésus-Christ.

 

5 - v 22-27 : Bénédiction

Le passage concernant les lois relationnelles se termine par la formule de bénédictions, indiquée par l’Éternel lui-même, et toujours utilisée au fil des siècles. Cette formule comprend trois prières : la protection (24), la grâce (25), la paix (26), que procurent la révélation et la présence de Dieu au milieu de son peuple.

 

Questions pour une application dans la vie chrétienne

-         Dans quel état d’esprit et dans quel but observons-nous (les adventistes) les prescriptions d’hygiène alimentaire de Lév 11 ?

 

-         Comment abordons-nous les cas d’infidélité conjugale dans l’Eglise ? Comment les traiter avec justice et amour ? Comment aidons-nous les couples à se pardonner mutuellement ?

 

-         En quoi notre foi et notre consécration personnelles nous séparent-elles du monde ? En quoi favorisent-elles notre épanouissement et celui de l’Eglise ? Comment notre entourage en bénéficie-t-il ?

 

-         Lorsque nous invoquons la bénédiction de Dieu, que cherchons-nous profondément ?

25/09/2009

Etude 1 Nb 1-4 Nouvel ordre

Etude n°1 : Nombres 1-4 (03 10 09) Un nouvel ordre des choses

 

« Cela leur est arrivé à titre d’exemple et fut écrit pour nous avertir, nous pour qui la fin des siècles est arrivée (1 Co 10.11)

 

 

Introduction générale

Le livre des Nombres est le quatrième du Pentateuque, ensemble attribué à Moïse et constituant la Loi aux yeux des Juifs. Il est symétrique au livre de l’Exode, par rapport au Lévitique. Comme l’Exode il reprend le récit des pérégrinations dans le désert du peuple sorti d’Egypte, en l’entremêlant de lois et de dénombrements du peuple.

(Illustration : Yann Arthus-Bertrand, Terre vue du ciel)caravane au Niger.jpg

Plan :

Ch 1 à 10.10 : Préparatifs du départ du Sinaï

Ch 10.11 à 22.1 : Voyage du Sinaï aux plaines de Moab

Ch 22.2 à 36.13 : Séjour dans les plaines de Moab

 

Le récit ne suit pas forcément une chronologie systématique ; il a de grandes lacunes au cours des 38 ans qui suivirent la révolte de Kadès. Seuls quelques points significatifs de l’état d’esprit du peuple sont rapportés, car le peuple vit en état de rupture avec Dieu, comme en état de mort spirituelle : plus de circoncision, plus de célébration de la Pâque, murmures et révoltes, idolâtrie, débauche, malgré les efforts de Moïse, pour guider son peuple vers la terre promise et vers Dieu.

 

Observons

Le contexte

Sorti d’Egypte et en possession d’une loi, d’un lieu de Rencontre avec Dieu et d’un rituel cultuel (livres de l’Exode et du Lévitique), le peuple peut maintenant marcher vers la Terre Promise. Il doit donc être organisé militairement comme une « sainte armée » de l’Éternel. C’est pourquoi Moïse reçoit l’ordre de recenser tous les hommes capables de porter les armes ou de servir au Tabernacle.

 

Le texte

Quatre chapitres de dénombrement introduisent le livre.

1 : Recensement des douze tribus

2 : Assignation des places des tribus au repos et en marche

3 : Recensement des Lévites

4 : Place et Fonctions des Lévites dans le sanctuaire

 

Plan des différents chapitres

 

Chapitre 1 : Recensement des tribus :

V 1-4 : Ordre de Dieu

V 5-16 : Chefs des tribus

V 17-46 : recensement

V 47-54 : ordre de Dieu de ne pas recenser les Lévites avec les autres tribus .

 

Chapitre 2 : Emplacements des tribus

V 1-2 : Ordre de regroupement des tribus par trois autour du sanctuaire

V 3-9 : Première division : Trois tribus issues de Léa, avec Juda comme chef principal, placées en avant-garde à l’est.

V 10-16 : Seconde division : trois tribus issues de Léa et Zilpa, Ruben comme chef, placées en centre droit au Sud

V 17 : Lévites, Sacrificateurs avec Moïse et Aaron, au centre, et  autour du sanctuaire

V 18-24 : Troisième division : Trois tribus issues de Rachel, avec Ephraïm, et au centre gauche et à l’ouest

V 25-31 : Quatrième division : Trois tribus issues des servantes, avec Dan comme chef, en arrière –garde et au nord.

V 32-34 : Total des troupes, sans les Lévites, mis à part sur l’ordre de Dieu.

 

Chapitre 3 : Recensement des Lévites

V 1-4 : Famille sacerdotale d’Aaron

V 5-10 : Fonctions des Lévites assistants des sacrificateurs

V 11-13 : Substitution des Lévites aux premiers-nés du peuple

V 14-16 : Recensement des Lévites par rapport au nombre des premiers-nés à racheter

V 17-37 : Les trois familles des Lévites, leur place autour du Tabernacle

V 38 : Place de Moïse et des sacrificateurs devant le sanctuaire

V 39-43 : Dénombrement des Lévites et des premiers-nés

V 44-51 : Substitution des Lévites aux premiers-nés.

 

Chapitre 4 : Fonctions des Lévites, par ordre décroissant d’importance

V 1-20 : les Kéhathites, porteurs des meubles du Tabernacle : arche, autel des parfums, chandelier, table des pains.

V 21-28 : les Guersonites : porteurs de la Tente du sanctuaire, des rideaux et couvertures.

V 29-33 : les Merarites, porteurs des planches, piliers, socles, cordages, ustensiles secondaires

V 34-45 : Total des membres de chacune des trois familles de Lévites, sous la direction de Moïse et Aaron.

 

Comprenons

Dans nos Bibles, le livre des Nombres tient son nom  des quatre premiers chapitres où est consigné le recensement du peuple au pied du Sinaï. La Bible hébraïque l’intitule « Dans le désert », reprenant les premiers mots du livre. Ce dernier titre convient mieux à l’ensemble du livre qui couvre les trente-huit ans de marche dans le désert du Sinaï, après le don de la loi et la construction du Tabernacle (Ex 40 .17).

Dieu organise le peuple pour que sa marche vers la terre promise manifeste à tous les peuples que l’Eternel leur Chef et Libérateur est présent au milieu d’eux, et pour que chacun connaisse sa place et son rôle au service de Dieu.

 

Le recensement des douze tribus concerne les hommes en état de porter les armes(1.3), dont sont exclus les Lévites consacrés au service du Tabernacle (1.47-53). Elle est remplacée par le dédoublement de la tribu de Joseph entre ses deux fils Ephraïm et Manassé (1.10, 32-34).

 

Au chapitre 2, il est intéressant de remarquer le positionnement des tribus au campement et dans la marche, par rapport au Tabernacle.

 

Un plan sommaire figure en fin de note. Les tribus les plus importantes sont en majuscules.

 

A l’Est, face à l’entrée du sanctuaire, se situe la tribu de Juda. C’est de cette tribu que sortira le « Shilo », le Messie-Roi, dont David fut le « type » (Ge 49.10). Moïse et Aaron, avec les sacrificateurs seuls autorisés à pénétrer dans le sanctuaire, en  gardent l’entrée. Leurs serviteurs les Lévites entourent le Tabernacle sur les trois autres côtés. Ainsi Dieu peut déclarer qu’ « Il habite au milieu de son peuple » (Ex 29.45-46 ; Lév 26.11-12).

Pour la marche les tribus se suivent comme au repos, en allant de l’est au nord dans le sens des aiguilles d’une montre. L’avant-garde est constituée de Juda, puis viennent Ruben et ses frères ; la tribu de Lévi portant l’arche et le tabernacle marchent au centre. Suivent Ephraïm et ses frères, Dan et ses frères ferment la marche en arrière-garde.

 

 

 

Le recensement et les fonctions des Lévites détaillés aux chapitres 3 et 4, ont pour but de distinguer du reste du peuple tout ce qui touche au service du Tabernacle, donc à la sainteté de Dieu. Il s’agit de bien imprégner les esprits de cette notion de sainteté de Dieu, absolument incompatible avec la nature pécheresse de l’homme.

Les précautions prises pour le transport des objets du sanctuaire cherchent à protéger les Lévites du contact avec les objets sacrés symbolisant la présence de Dieu. Dieu enseignait ainsi qu’Il est le Tout-Autre, que les hommes ne peuvent pas saisir ni voir sans mourir car ils sont pécheurs (Nb 4.15, 17-19 ; Ex 33.20). 

 

Un dernier recensement, celui des premiers-nés, devait permettre de savoir combien devaient être rachetés, en cas de nombre supérieur à celui des Lévites (Nb 3.12-13).

 

Tous les premiers-nés étaient consacrés à Dieu (Ex 13.2), pour maintenir vivant le souvenir de la dixième plaie d’Egypte et la reconnaissance pour leur salut.

 

Dieu lui-même ordonne de leur substituer la tribu des Lévites, (Nb 3.12-13), pour soulager les failles, assurer le service du sanctuaire, et transformer en bénédiction la malédiction qui pesait sur la tribu depuis le temps des patriarches (Ge 49.5-7). La violence manifestée par Lévi dans l’affaire de Dina, avait été canalisée au service de la cause de Dieu au moment du veau d’or(Ex 32.29), et se trouvait transformée en engagement et consécration au service des sacrificateurs et du sanctuaire.

La consécration à Dieu des premiers-nés est une caractéristique du peuple d’Israël. Les peuples païens pratiquaient l’immolation du fils aîné en sacrifice douloureux pour s’acquérir les faveurs de la divinité. En Israël, la consécration des premiers-nés, comme des prémices des récoltes, manifestait la reconnaissance du fidèle pour les bénédictions déjà reçues.

Les Lévites furent substitués aux premiers-nés (Nb 3.41,45), dont le surnombre fit l’objet d’une rançon en argent payée aux sacrificateurs (3.48-49, 51).

 

Quel sens donner à ce passage ?

Le verset à mémoriser de 1 Co 10-11 nous invite à chercher ce que ce récit de recensement peut signifier pour nous, peuple de Dieu à la fin des temps !

 

Comme les Hébreux, nous avons reçu  la révélation de la Loi et de son accomplissement en Jésus-Christ. Comme eux, chacun de nous a scellé par le baptême son alliance avec Dieu. Comme eux, nous sommes en marche vers la Terre Promise du Royaume éternel. Comme pour eux, Dieu habite parmi nous par son Saint-Esprit (1 Co 3.16 ; 6.19).

Pierre nous dit que nous sommes un peuple de sacrificateurs pour Dieu (1 Pi 2.5), ce que Jean confirme dans Ap 1.6.

Les ordres de Dieu donnés pour le peuple à Moïse dans le désert peuvent s’appliquer spirituellement pour le peuple des croyants à l’approche du retour du Christ.

 

Le recensement du peuple « armée de Dieu » pourrait correspondre à ce que nous appelons le « jugement préliminaire ». Avant le retour de Christ, Dieu recense son peuple, le rassemble et le scelle de son Esprit pour le garder jusqu’à son avènement. Cela peut se comprendre depuis la Pentecôte jusqu’à  la fin du monde, (les apôtres faisaient débuter les temps de la fin à ce moment), mais cela peut aussi se comprendre d’après les prophéties datées de Daniel 8-9, et une lecture historique et symbolique de l’Apocalypse 3 à 7, à partir de 1844, selon les recherches du Mouvement Adventiste. Dans le scellage des 144000 (Ap 7), nous retrouvons les douze tribus d’Israël, symboles de l’ensemble du peuple des croyants : Juda, d’où le Christ est issu, vient en tête (v 5), comme dans le dénombrement au désert, Joseph est mentionné à la place de son fils aîné Ephraïm, et Lévi est inclus  à la place de Dan* qui a disparu (v 7-8). Ce scellage permet aux croyants de « subsister » dans le désert spirituel où est plongée la terre au temps de la fin (Ap 6.17).

Comme les sacrificateurs placés à l’entrée du sanctuaire, seuls habilités à y pénétrer, les croyants, sacrificateurs de Dieu (1 Pi 2.5), sont à la fois les gardiens de la Révélation divine, et ceux qui en permettent l’approche et l’accès au reste de l’humanité.

 

 

*La disparition de Dan s’explique symboliquement à cause de l’histoire de cette tribu : c’est la seule à avoir contesté son héritage en Canaan et à s’être acquis au nord de Canaan, un territoire plus grand, au-delà des limites fixées par Dieu au prix du massacre d’une ville paisible (Jos 19.47). Jéroboam y établit un culte idolâtre du veau d’or (1 Rois 12.28-29), pour ne pas avoir à se rendre au temple de Jérusalem, trop éloigné et situé en territoire rival du royaume de Juda.

 

 

Dans le livre des Nombres une place et une fonction précises sont assignées à chaque tribu dans le repos comme dans la marche. Dans les temps de la fin, Dieu voudrait-il assigner à chaque dénomination chrétienne une place et une fonction spécifiques dans la marche vers son Royaume ?

 

Si l’on considère l’histoire de l’Eglise à travers les siècles et la vision de Jean sur les sept Eglises (Ap 1 à 3), on peut discerner le rôle joué par chaque dénomination. L’église apostolique a répandu l’Evangile dans tout le bassin méditerranéen, l’église catholique, malgré ses dérives doctrinales, a permis la conservation et la transmission des Ecritures dans les monastères durant tout le Moyen-Age ; la Réforme a redécouvert le salut par la foi et a mis la Bible à la portée de tous ; les églises issues du mouvement de réveil au 19ème siècle ont diffusé la Parole dans le monde entier en la traduisant dans de très nombreuses langues. Elles ont redécouvert le baptême évangélique, l’observation du sabbat comme jour de repos biblique, et l’espérance du retour de Jésus-Christ. Parmi ces églises, le Mouvement Adventiste a reçu et accepté la mission de « préparer au Seigneur un  peuple  bien disposé (Luc 1.17), qui « garde les commandements de Dieu et la foi de Jésus » (Ap 14.12).

Comme les Lévites ont reçu une fonction spéciale au service du Tabernacle, les croyants de la fin des temps ont tous une mission de servir Dieu auprès des autres, en révélant par leurs paroles et par leur vie, l’amour de Dieu Créateur et Sauveur, et le respect dû à sa sainteté (Ap 14.7). Comme le serviteur fidèle (Mt 24.45), ils ont à « donner la nourriture » spirituelle dont l’humanité a besoin « au temps convenable » dans le désert de la fin des temps.

Enfin, la substitution des Lévites aux premiers-nés et le rachat de ces derniers nous renvoient à l’œuvre de Jésus-Christ, qui pour racheter son peuple, symboliquement  premier-né spirituel parmi les humains, s’est substitué sur la croix à l’homme pécheur et l’a arraché à l’esclavage du péché en lui donnant la Vie, pour son service.

 

Questions pour une application dans la vie chrétienne

 

- Par quoi se discerne mon appartenance au peuple de Dieu ? Est-ce à mon attachement à la « bannière » (Nb 2.2) d’une dénomination ? Ou à mon attitude vis-à-vis des autres, manifestant la présence de Dieu et son amour inconditionnel ?

 

 - Suis-je conscient et heureux de la place et de la fonction que Dieu m’a assignées au sein de mon église et /ou de ma famille ? Comment puis-je les assumer de façon à rendre honneur à Dieu ?

 

 -   Savoir que Dieu recense son peuple, donc me recense, est-il un sujet de crainte ou de joie ? Pourquoi ?

 

- En quoi puis-je être serviteur de Dieu cette semaine ?

 

 

 

 

 

 

Plan campement Tribus Israël.jpg