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11/12/2009

Etude 12 Nb 26-32 2ème génération (19 12 09)

Etude n°12  Nombres 26-30, 32, Seconde Génération (19 12 09) 

 

Observons

Contexte

Après les ravages de la plaie des plaines de Moab, le peuple de la seconde génération est prêt à entrer en Canaan. Pour envisager un partage équitable des terres, il faut procéder à un recensement.

Le texte :

Ch 26 : Recensement des clans issus des 12 tribus

1-51 Dénombrement des 11 tribus

52-56 : recommandations de l’Éternel pour le partage de Canaan

57-65 : Cas particulier de la tribu de Lévi

Ch 27 : Dispositions avant l’entrée en Canaan

1-11 : Cas particulier de l’héritage des filles sans frères

12-23 : Investiture de Josué comme successeur de Moïse

Ch 28-30.1 : Temps fixés pour les sacrifices quotidiens et pour les fêtes

28.1-8 : Holocauste perpétuel ou quotidientrompettes.jpg

9-10 : Holocauste du sabbat

11-15 : Holocaustes et libations du début de chaque mois

16-25 : fête de la Pâque

26-31 : fête de Pentecôte

29.1-6 : fête des trompettes

7-11 : Jour du Kippour

12-39 : Fêtes des Tabernacles (ou des Cabanes)

Ch 30 : Loi sur les vœux au sein de la famille

Ch 32 : Attribution du territoire transjordanien aux tribus de Ruben, Gad et la demi-tribu de Manassé, contre leur engagement de servir d’avant-garde dans la conquête de Canaan (v 27, 32)

 

 

Comprenons

Ch 26 : A la seconde génération après la sortie d’Egypte, un second dénombrement a lieu dans les plaines de Moab, à l’est de la mer morte, en prévision du partage du pays  (Nb 26.53). Normalement seuls les hommes étaient dénombrés, car ils transmettaient le nom de leur famille et de leur clan. Ils recevaient l’héritage de leur père, le fils aîné ayant droit à une double part, parce qu’il prenait en charge sa mère devenue veuve, et ses sœurs jusqu’à leur mariage. Seule la tribu de Lévi ne recevra pas de territoire. Son dénombrement sert seulement à connaître les origines de la famille du sacrificateur Aaron, et des familles des serviteurs Lévites.

 

Ch 27 : Un cas nouveau se présente. Les filles de Tselophhad n’ont pas de frère pour s’occuper d’elles, pour recevoir une terre en Canaan,  et pour transmettre le nom de leur père. Comment obtenir que la famille ne disparaisse pas, car lorsqu’elles se marieront, elles deviendront membres d’une autre famille ?

Ces jeunes filles nommées trois fois par leurs prénoms (2 fois dans les Nombres, 26.33 ; 27.1, une fois dans Josué 17) sont considérées par les auteurs bibliques comme particulièrement sages dans leur démarche qui est approuvée de Dieu lui-même (v7) ! (Illustration : Texte de Josué 17.3-4 : Les filles de Tselophhad réclament leur territoire promis)filles de Seloféhad.jpg

 

 

En quoi consiste leur sagesse ?

1-     D’abord, elles s’unissent dans un projet de vie pour leur famille : elles veulent obtenir un bien foncier non pour satisfaire un désir personnel de possession, mais pour assurer l’avenir du clan paternel. Ce bien reviendra de droit à l’un ou l’autre de leurs futurs fils, qui portera le nom de son grand-père et ainsi permettra à sa famille de ne pas s’éteindre. C’était de toute première importance à une époque où la notion de résurrection et de vie éternelle au-delà de la vie terrestre n’était pas encore bien clairement révélée. La vie éternelle consistait pour les Hébreux dans la prolongation du nom à travers les âges (d’où la place des généalogies dans la Bible, et la nécessité d’avoir des enfants et surtout des fils !)

2-     Ensuite la sagesse de ces filles apparaît dans leur façon de présenter leur requête. Elles cherchent à toucher les hommes de leur peuple au niveau de ce qui peut les concerner directement : la pérennité du nom familial, et elles trouvent des arguments propres à éveiller leur intérêt, sans les choquer. Leur demande n’est pas abusive, puisque leur père n’a pas été rejeté comme les révoltés de Koré, morts pour s’être rebellés contre Moïse. Sa mort dans le désert fut naturelle comme celle de tous ceux de la même génération qui avaient refusé d’entrer en Canaan, à la suite de l’expédition des douze explorateurs avec Josué et Caleb.

Leur demande n’est pas non plus une revendication féministe, mais une requête légitime dans l’intérêt de la famille. Leur cas fera jurisprudence pour toutes les autres familles confrontées au même problème.

3-     Enfin leur sagesse consiste à se présenter non seulement devant les hommes qui ont le pouvoir politique et religieux, mais surtout devant Dieu, à l’entrée de la tente de la Rencontre. Elles manifestent ainsi qu’elles s’en remettent avant tout au jugement de Dieu en qui elles placent leur confiance pour régler ce problème de survie de leur famille.

 

 Comme les filles de Tselophhad, beaucoup de femmes dans divers pays,  sont encore confrontées quotidiennement aux besoins de la survie de leur famille, tout en étant ignorées et méprisées par les hommes de leur pays qui s’arrogent les prérogatives du pouvoir sans en assumer les responsabilités sociales. Peu de pays, aussi aujourd'hui, ont  une loi qui reconnaisse leur droit de posséder en propre un bien foncier, comme dans le récit biblique.

De plus, symboliquement, ce récit nous invite à considérer comme volonté divine l’égalité de droit à la vie éternelle pour hommes et femmes, comme Jésus l’a révélé par son attention fidèle aux femmes, et comme Paul l’a exprimé clairement en Gal 3.28 : «… Il n’y a plus ni homme ni femme, car vous tous, vous êtes un en Christ-Jésus.» ; en Eph 6.9 : « devant Dieu, il n’y a pas de considération de personnes ! » et en Rm 10.12 : « Ils ont tous le même Seigneur, qui est riche pour tous ceux qui l’invoquent ! »

 

 

Questions pour une application dans la vie chrétienne :

-  Comment ma communauté considère-t-elle la place des femmes en son sein ?

 

-          Comment dans l'Eglise, améliorer notre fidélité à l’esprit d’égalité de considération entre hommes et femmes que nous révèle ce texte, par exemple dans l’accès à tous les ministères ?

 

-   Comment développer la sagesse des filles de Tselophhad dans nos communautés, pour aborder les questions délicates à résoudre ?

 

 

Ch 27.12-23 Investiture de Josué

L’intervention de l’Éternel au v 12 paraît être une réponse à la prière ardente de Moïse, qu’il rappelle en Deut 3.23-25. Moïse suppliait le Seigneur de lui permettre d’entrer en Canaan. Dieu ne lui accorde que de voir le territoire depuis les hauteurs du Mont Pisga, dans la chaîne montagneuse d’Abarim, au nord-est de la mer Morte et du Jourdain. Le rappel de la faute de Moïse insiste sur la gravité de l’absence de sanctification de Dieu devant le peuple de la part des deux chefs politiques et religieux. Humblement, Moïse abandonne ses supplications, reconnaissant par là leur vanité : Dieu ne se laisse pas distraire de son plan qui voit beaucoup plus loin pour Moïse que l’entrée dans la Canaan géographique.  Moïse entrera par une résurrection précoce dans la Terre Promise spirituelle de la vie éternelle (Jude 9), et soutiendra la marche du Messie sur terre, pour l’affermir dans sa mission de salut (Lc 9.30-31).

Avant d’obéir à l’ordre de monter sur la montagne pour y mourir, Moïse une dernière fois se soucie de son peuple : il ne peut pas le laisser sans « berger » pour le conduire  et le protéger (sens des images du v 17, tirées de la conduite des troupeaux). Josué, désigné par Dieu, avait été l’assistant de Moïse depuis la sortie d’Egypte (Ex 17.9 ; 24.13 ; 32.17 ; 33.11). Il s’était fait remarquer par sa foi en Dieu et sa fidélité à son service, et restait le seul vivant avec Caleb de la génération sortie d’Egypte. Dieu confirme sa promesse de le faire entrer en Canaan avec Caleb, et demande à Moïse de le désigner publiquement et officiellement comme le conducteur du peuple après la disparition de Moïse. La passation de pouvoir se fera par imposition des mains devant le sacrificateur, de façon à établir religieusement son autorité politique. Josué n’aura pas tout à fait les mêmes prérogatives que Moïse qui parlait face à face avec Dieu, car il lui faudra passer par l’intermédiaire du sacrificateur pour consulter Dieu et connaître ses ordres (v 21). Mais l’Esprit de Dieu repose sur lui (v 18) pour lui accorder sagesse, énergie et zèle nécessaires à sa tâche (Jos 1.5-6).

Ainsi, le Seigneur apaisait les inquiétudes de son serviteur Moïse, lui permettant d’envisager sa disparition avec sérénité. Le peuple qu’il avait conduit et pour lequel il avait donné sa vie, ne serait pas livré à lui-même. Son entrée en Canaan ne serait pas compromise par sa mort.

 

Ch 28-30 : Dispositions prises pour le culte en Canaan

Ces prescriptions avaient déjà été données au cours du voyage dans le désert, mais elles sont rassemblées et résumées ici, car elles règleront toute la vie du peuple devenu sédentaire et assez riche en troupeau pour les accomplir.

 Les chiffres 1,3 et 7 trouvent une place importante dans ces rites, trois et sept sont des symboles du Dieu de vérité (3) et de plénitude (7). Le chiffre 1 (consécration à Dieu du premier jour de chaque mois) rappelle que Dieu réclame la première place dans les pensées et les activités de son peuple.sacrifice du taureau.jpg

L’abondance des sacrifices quotidiens, hebdomadaires, mensuels, annuels, est surprenante pour nous. Ces sacrifices devaient rythmer le temps et donner conscience au peuple de la grâce de Dieu au fil de ses jours. Les fêtes, groupées en deux séries, celles du début de l’année au printemps, et celles de l’automne, préfiguraient l’œuvre de salut de Christ à travers l’histoire du monde : Pâque : libération de l’esclavage (du péché) et de la mort par sa crucifixion et sa résurrection, Pentecôte : don de la Loi au Sinaï (Ex 19.1), 50 jours après la sortie d’Egypte, et constitution du peuple de Dieu symbolisé par les prémices de la moisson (Lév 23.15), puis par l’effusion de l’Esprit Saint (Act 2) ; Trompettes pour appeler le peuple à venir sous le Jugement de Dieu au jour des Expiations, dont Jean relatera la vision symbolique dans l’Apocalypse (ch 6-11) ; Fêtes des Tentes, commémoration de la protection divine pendant le voyage au désert, et  préfiguration de la joie des élus rassemblés dans le Royaume céleste après le Jugement et le retour de Christ.

A chacune de ces fêtes, les sacrifices rappelaient l’œuvre essentielle de Christ, le don de sa vie pour sauver l’humanité.

La loi sur les vœux complète les instructions données en Lév 27 ou  à propos du naziréat (Nb 6). Elle rappelle la valeur de la parole donnée, de l’engagement pris individuellement, même si la femme reste, dans cette culture patriarcale, dépendante de l’approbation ou non de son mari. Les croyants sont par leur fidélité à leurs vœux, les images de la fidélité de Dieu dans ses promesses !

 

Questions pour une application dans la vie chrétienne

-          Qu’est-ce qui fonde à nos yeux l’autorité de nos responsables d’Eglise ? Quelle valeur, quel sens  accordons-nous à l’imposition des mains sur eux ?

 

- Quelle influence sur notre vie de foi peut avoir la suppression des fêtes religieuses dans notre Eglise ? Comment répondons-nous aux appels incessants des Ecritures à nous rappeler les grands moments de l’ histoire du salut :

 « Souviens-toi… ! »

 

-          Quelle est notre fidélité à la parole donnée, aux engagements pris vis-à-vis de Dieu ou des autres ? Comment améliorer  le témoignage que nous rendons à Dieu dans ce domaine ?

 

Ch 32 : Attribution de Galaad aux tribus transjordaniennes

La terre promise aux Hébreux devait à l’origine être limitée au Jourdain à l’est (Nb 34.12). Les Amorrhéens destinés à disparaître avec les autres Cananéens, s’étaient étendus vers l’est et s’étaient emparés avec Sihon et Og de ce territoire appelé Galaad (Nb 21.26). Devant le refus de Sihon de laisser passer Israël, celui-ci fut contraint de conquérir le pays (21.35). Les Rubénites et les Gadites, attirés par les grands pâturages de ce plateau montagneux, surprennent Moïse par leur demande peut-être assez égoïste de s’y installer tout de suite. Il les soupçonne de vouloir échapper aux dangers et fatigues de la conquête de Canaan (6-14), de décourager le peuple devant le retrait de leurs forces, d’attiser leur jalousie,  et de se détourner des promesses de Dieu (v 15), au risque d’être un mauvais exemple pour le reste du peuple, et d’attirer sur lui les mêmes conséquences que les espions refusant 40 ans avant d’entrer en terre promise.

Les deux tribus et la demi-tribu de Manassé s’engagent à accompagner leurs frères dans la conquête, tout en mettant à l’abri familles et troupeaux dans les villes fortes de la région déjà conquise, qu’ils s’emploient immédiatement à rebâtir (v 31-32 ; 34-42). Moïse réclamait d’eux une forte solidarité pour compenser la séparation extérieure de leur établissement en Galaad. Ces deux tribus et demie tinrent parole et furent le plus souvent en avant-garde de leurs frères combattants (Dt 3.18 ; Jos 1.14). Une fois la conquête terminée, leur retour fut l’occasion d’une grave incompréhension avec le reste des tribus, à cause d’un mémorial érigé par eux sur la frontière, et interprété comme une idole par les autres Israélites (Josué 22).

Leur situation à l’est les laissait à la merci des attaques de Moab leur voisin direct, des nomades du désert oriental, et plus tard des conquérants assyriens. Ces tribus furent leurs premières victimes et disparurent définitivement à la chute du royaume du nord d’Israël en 722 av JC.

Il est à remarquer que ce partage s’accomplit sans que l’Éternel soit consulté par Moïse (v 22,29,33 ; Dt 3.12-13), à la différence de l’attribution de territoire aux filles de Tselophhad, et de la passation de pouvoir à Josué. Cette décision humaine et politique conditionna-t-elle le sort futur de ces trois tribus, en les exposant plus particulièrement à l’influence de leurs voisins idolâtres ?

 

Questions pour une application dans la vie chrétienne

 

-          Comment prenons-nous nos décisions dans l’élaboration de nos projets de vie, en matière d’installation de logement  par exemple ? Que mettons-nous en premier pour nous décider ? Quels sont nos critères de choix ? Comment tenir compte de Dieu en la matière ?

 

-          Comment être solidaires de nos frères dans la foi, qui souffrent dans la marche vers le royaume céleste ? Sommes-nous à l’avant-garde de leur combat et comment ? Ou bien les regardons-nous sans intervenir, réfugiés dans nos sécurités spirituelles et matérielles ? Comment y remédier si c’est le cas ? (voir par exemple l'oeuvre de "Portes Ouvertes" en faveur de l'Eglise persécutée)

 

-          Comment ma communauté manifeste-t-elle sa solidarité avec les autres communautés chrétiennes de sa région ? Pourquoi est-ce important pour nous-mêmes, pour elles et pour les autres habitants du pays ?

04/12/2009

Etude 11 Nb 25 & 31 Immoralité à la frontière (12 12 09)

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Etude n°11 : Immoralité sur la frontière, Nb 25 et 31 (12 12 09)

 

1 Co 10.7, 8,11 : »Ne devenez pas idolâtres…, ne nous livrons pas à l’inconduite comme certains d’entre eux s’y livrèrent…Cela leur est arrivé à titre d’exemple et fut écrit pour nous avertir, nous pour qui la fin des siècles est arrivée. »

 

Observons

Contexte : Ces deux chapitres sont séparés par un recensement (26), une loi sur l’héritage des filles (27), l’installation de Josué comme successeur de Moïse (27) et diverses ordonnances (28-30). Ils permettent de clore l’histoire de Balaam, et par le récit de ses conséquences funestes, d’avertir le peuple prêt à entrer en Canaan.

 

Texte :

Ch 25 : le péché d’Israël en Moab

1-2 : Idolâtrie et prostitution sacrée

3-5 : Châtiment des chefs coupables

6-9 : châtiment expiatoire d’un couple

10-15 : Promesse d’alliance sacerdotale avec Phinéas

16-18 : Dénonciation des Madianites, à l’origine du péché d’Israël.

 

Ch 31 : Exécution du jugement sur les Madianites

1-12 : Expédition punitive contre Madian et mort de Balaam

13-18 : Massacre des femmes madianites, instruments du péché d’Israël

19-24 Purification des guerriers, des prisonniers, et du butin

25-47 : Partage du butin

 

Comprenons

 

1- Balaam : Cet épisode à la fin des 40 ans du voyage dans le désert, se situe peu après le départ de Balaam des plaines de Moab, où Israël a établi son camp. Nous apprenons en Nb 31.16, que Balaam sur le chemin du retour  en Mésopotamie, s’est arrêté chez certaines tribus Madianites alliées aux Moabites, à qui il conseilla le seul moyen de séparer Israël des bénédictions de son Dieu : le séduire et l’entraîner à l’idolâtrie et l’impureté. Balaam furieux d’avoir été renvoyé sans salaire par Balaq, se venge en donnant ce conseil perfide, avec l’espoir sans doute de récupérer quelque argent chez les Madianites ! Il devient ainsi le « type » de tous les manipulateurs hostiles au peuple de Dieu, qui cherchent à tirer profit de la faiblesse et de la perte d’Israël (Ap 2.14).

Le ch 31.8 suggère que Balaam était resté près des Madianites, peut-être pour constater les effets de son conseil et en recevoir les honneurs. Or, en lieu et place d’honneurs et de récompense financière, il trouve avec ses alliés la mort, symbole du salaire spirituel du péché (Rm 6.23).

 

2- Les Madianites étaient un peuple de nomades  établis au sud et à l’est d’Edom. Certaines tribus plus nordiques se mêlaient aux Moabites (Nb 22.4), et avaient le même intérêt qu’eux à saper la puissance montante des Hébreux, surtout après avoir pris connaissance des prophéties élogieuses de Balaam (24.7, 17-19). L’extermination de Madian et non de Moab, ordonnée par Dieu et Moïse, prend en compte le fait que Moab, cousin d’Israël par Lot, le neveu d’Abraham (Gn 19.30-38), bénéficiait dans une certaine mesure de la bénédiction sur le patriarche (Dt 2.9). Leur refus de laisser passer les Hébreux, et leur vaine tentative de les faire maudire par Balaam furent sanctionnés par leur exclusion d’Israël (Dt 23.2-7). Ils furent ensuite le symbole des peuples ennemis avec qui Israël ne devait pas lier de relation. Pourtant Ruth, la Moabite, en acceptant de suivre Naomi et d’adopter son Dieu, put devenir l’ancêtre de David et de Jésus ! (Mat 1.5).

Les Madianites, issus de la seconde épouse d’Abraham, Qétoura (Gn 22.5), et peuple de Jéthro, beau-père de Moïse et sacrificateur de l’Éternel (Ex 18.1), auraient pu bénéficier de la bénédiction sur Abraham. Mais nous voyons dans ce texte combien ils s’étaient détournés de la foi de leur ancêtre pour s’adonner au culte phallique, licencieux et cruel, de Baal, considéré comme le dieu suprême, et le dieu de la fertilité, par tous les Cananéens de la région. L’utilisation perfide de leur culte pour séparer les Hébreux de leur Dieu, fait des Madianites des instruments de l’Adversaire : ils deviennent « adversaires » de Dieu (v 17-18), qui vont à leur propre perte, comme tous les « Satans » (Ap 20.10 ; 21.8).

Les orgies qui accompagnaient les sacrifices d'humains ou d'animaux offerts à ce dieu, se poursuivaient  par des « accouplements sacrés » avec les prêtres et prêtresses. Les fidèles pensaient ainsi s’unir au dieu et acquérir fertilité des champs et fécondité des êtres. Cette prostitution sacrée, qualifiée en Israël d’impudicité et d’impureté, fut la tentation permanente du peuple d’Israël. Elle devint la preuve visible de l’idolâtrie et de la rupture de l’alliance avec Dieu. Cela explique la sévérité du "châtiment " ordonné, pour faire comprendre au peuple nouvellement formé, et près d’entrer dans la Terre promise, ainsi qu’à nous-mêmes (1 Co 10.11), la gravité et la conséquence irrémédiable de la rupture de l’alliance avec Dieu. La mort physique violente n’est ici que l’avertissement sensible de la mort spirituelle, éternelle qu’entraîne la séparation d’avec le Dieu de la vie.

 

3- Après avoir ordonné juridiquement la pendaison des chefs coupables d’idolâtrie (Nb 25.4), Moïse est confronté à « une plaie mortelle » qui s’étend parmi le peuple et fait 24 mille victimes (v 9). L’exemple du couple Zimri et Cozbi, tous deux de familles de chefs (v 14-15), peut nous mettre sur la voie de l’interprétation de cette plaie. Ce couple s’affiche sans vergogne à l’intérieur même du camp et devant le Tabernacle (v 6), manifestant ainsi son mépris de la sainteté de Dieu et de ses ordres, et révélant l’esclavage moral et spirituel de sa passion. Ils représentent l’état de déchéance dans lequel était tombé le peuple, à l’exemple de ses chefs de tribus.

Le sexe est devenu la préoccupation essentielle du peuple qui n’avait plus aucun respect des lois de vie de Dieu. La plaie mortelle consécutive à cette licence des mœurs ressemblerait alors à l’épidémie de Sida, dont souffre notre monde dominé, entre autres, par l’idolâtrie du sexe.

 

4- Phinéas, fils du sacrificateur Eléazar, se fait le bras justicier de Dieu, et les frappe là où ils ont péché.  La mort brutale et exemplaire du couple devait ouvrir les yeux du peuple sur son état spirituel mortel. Elle devait le pousser à revenir à Dieu, à l’exemple de la consécration de Phinéas, reconnue et récompensée par une « alliance de paix » avec Dieu. Le Seigneur par son pardon accorde la paix à celui qui revient à lui d’un cœur contrit et le guérit de ses maux.

Est-ce à dire que l’Eglise, peuple de « sacrificateurs de Dieu »(Ap 1.6) peut prendre exemple sur Phinéas pour se croire le « bras justicier de Dieu » et condamner ceux qu’elle déclare infidèles et idolâtres ? Une lecture symbolique et prophétique de l’acte de Phinéas exclut cette possibilité. Phinéas, en « ôtant le péché » (v 13 : « il a fait l’expiation ») pour le peuple, par cette exécution subite du couple pécheur, peut être considéré comme un « type » de Jésus-Christ, qui par sa mort a exécuté dans sa chair le péché de la nature humaine, pour offrir à son peuple une alliance de paix éternelle (Rm 6.6 ; Col 1.22) ! De même, le rôle de chef religieux joué par Phinéas dans l’exécution du jugement des Madianites, portant les vêtements sacerdotaux et les trompettes d’argent (31.6) destinées à avertir et rassembler les troupes, est à rapprocher du rôle de Christ, marchant en habit de sacrificateur au jour du jugement, au milieu des 7 Eglises (Ap 1.12-16),  avertissant le monde par les évènements de la terre, véritables « trompettes » de la fin des temps, et rassemblant son peuple avant son entrée dans son Règne éternel (Ap 8-9).

Depuis la révélation de Jésus-Christ, les récits de l’Ancien Testament ne sont pas des exemples à imiter à la lettre, mais comme l’a dit Paul (1 Co 10.6 et 11 ; Rm 15.4), ils servent d’enseignements et d’avertissements dans notre marche spirituelle avec Dieu vers la Terre promise éternelle.

 

5- 31.17-24 : Le massacre des femmes et des enfants mâles madianites, ordonné par Moïse pour supprimer toute descendance, peut nous indigner aujourd’hui. Il s’explique pourtant dans le contexte de l’époque. Le peuple qui devait entrer en Canaan, devait éliminer toute source et occasion d’infidélité à Dieu : les femmes qui avaient été les instruments de cette infidélité, ne pouvaient pas entrer dans la Terre promise. C’est ainsi qu’Esdras et Néhémie se comporteront aussi au retour d’exil en Babylonie. Ils n’extermineront pas mais chasseront de Jérusalem les femmes samaritaines mariées à des Juifs qui risquaient de les détourner de Dieu.

 

6- 31.19-24 : Selon le même principe d’intégrité de la foi et de pureté spirituelle, que préfiguraient  les rites de purification par l’eau ou le feu, des guerriers, des prisonniers et du butin (Nb 31.19-24), il est demandé à chaque « serviteur de Dieu » jusqu’à la dernière génération, de laisser l’Esprit Saint purifier son cœur de toute idolâtrie, comme le symbolisent l’homme vêtu de lin d’Ezéchiel 10.3-4), et l’ange au sceau de Dieu d’Ap 7.2-3 .

 

7- 31.25-54 : Enfin le partage du butin des Madianites entre le peuple, les combattants et le Tabernacle ne prophétiserait-il pas les richesses de la vie éternelle partagées entre tous les « saints » ? Ceux-ci en effet trouveront dans le Royaume de Dieu « la gloire et l’honneur des nations » (Ap 21.24, 26), c’est-à-dire tous ceux qui, parmi les impies, sont restés attachés à Dieu et dont la foi a permis d’être arrachés du feu (1 Pi 1.7 ; 1 Co 3.12-13) ?

 

Questions pour une application dans la vie chrétienne

-          Le peuple d’Israël a été séduit par les coutumes idolâtres et licencieuses des peuples environnants, très proches de leur sang. Contre quelles séductions modernes, l’Eglise d’aujourd’hui est-elle invitée à prendre garde par rapport à sa fidélité au Dieu de Jésus-Christ ?

 

-          Comment être mêlé au monde sans être du monde ? (Jn 17.11-15)

 

-          Comment lutter contre les séductions morales et spirituelles de l’Adversaire ? (Ep 6.10-18). Comment ma communauté me permet-elle de sortir vainqueur dans cette lutte ?

 

-          Comment être pour nous-mêmes des Phinéas, pleins de zèle pour garder pures de toute idolâtrie notre foi et notre alliance avec Dieu ? Comment ne pas nous crisper sur une observation littérale de la Loi, et nous ouvrir à la communion de l’Esprit ?

 

-          Quelles « trompettes » faisons-nous retentir individuellement et communautairement, dans le monde autour de nous, pour l’inviter à adorer Dieu (Ap 14.6-7) et rester ferme dans la foi en Lui (Gal 5.1 ; 2 Thes 2.15a ; 1 Pi 5.8-10) ?

 

-          Par quelles purifications en nous Christ prépare-t-il notre place dans son Royaume éternel  (Jn 14.3a) ? Comment cette œuvre est-elle rendue perceptible pour nos proches (famille, église, travail, loisirs) ?