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04/12/2009

Etude 11 Nb 25 & 31 Immoralité à la frontière (12 12 09)

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Etude n°11 : Immoralité sur la frontière, Nb 25 et 31 (12 12 09)

 

1 Co 10.7, 8,11 : »Ne devenez pas idolâtres…, ne nous livrons pas à l’inconduite comme certains d’entre eux s’y livrèrent…Cela leur est arrivé à titre d’exemple et fut écrit pour nous avertir, nous pour qui la fin des siècles est arrivée. »

 

Observons

Contexte : Ces deux chapitres sont séparés par un recensement (26), une loi sur l’héritage des filles (27), l’installation de Josué comme successeur de Moïse (27) et diverses ordonnances (28-30). Ils permettent de clore l’histoire de Balaam, et par le récit de ses conséquences funestes, d’avertir le peuple prêt à entrer en Canaan.

 

Texte :

Ch 25 : le péché d’Israël en Moab

1-2 : Idolâtrie et prostitution sacrée

3-5 : Châtiment des chefs coupables

6-9 : châtiment expiatoire d’un couple

10-15 : Promesse d’alliance sacerdotale avec Phinéas

16-18 : Dénonciation des Madianites, à l’origine du péché d’Israël.

 

Ch 31 : Exécution du jugement sur les Madianites

1-12 : Expédition punitive contre Madian et mort de Balaam

13-18 : Massacre des femmes madianites, instruments du péché d’Israël

19-24 Purification des guerriers, des prisonniers, et du butin

25-47 : Partage du butin

 

Comprenons

 

1- Balaam : Cet épisode à la fin des 40 ans du voyage dans le désert, se situe peu après le départ de Balaam des plaines de Moab, où Israël a établi son camp. Nous apprenons en Nb 31.16, que Balaam sur le chemin du retour  en Mésopotamie, s’est arrêté chez certaines tribus Madianites alliées aux Moabites, à qui il conseilla le seul moyen de séparer Israël des bénédictions de son Dieu : le séduire et l’entraîner à l’idolâtrie et l’impureté. Balaam furieux d’avoir été renvoyé sans salaire par Balaq, se venge en donnant ce conseil perfide, avec l’espoir sans doute de récupérer quelque argent chez les Madianites ! Il devient ainsi le « type » de tous les manipulateurs hostiles au peuple de Dieu, qui cherchent à tirer profit de la faiblesse et de la perte d’Israël (Ap 2.14).

Le ch 31.8 suggère que Balaam était resté près des Madianites, peut-être pour constater les effets de son conseil et en recevoir les honneurs. Or, en lieu et place d’honneurs et de récompense financière, il trouve avec ses alliés la mort, symbole du salaire spirituel du péché (Rm 6.23).

 

2- Les Madianites étaient un peuple de nomades  établis au sud et à l’est d’Edom. Certaines tribus plus nordiques se mêlaient aux Moabites (Nb 22.4), et avaient le même intérêt qu’eux à saper la puissance montante des Hébreux, surtout après avoir pris connaissance des prophéties élogieuses de Balaam (24.7, 17-19). L’extermination de Madian et non de Moab, ordonnée par Dieu et Moïse, prend en compte le fait que Moab, cousin d’Israël par Lot, le neveu d’Abraham (Gn 19.30-38), bénéficiait dans une certaine mesure de la bénédiction sur le patriarche (Dt 2.9). Leur refus de laisser passer les Hébreux, et leur vaine tentative de les faire maudire par Balaam furent sanctionnés par leur exclusion d’Israël (Dt 23.2-7). Ils furent ensuite le symbole des peuples ennemis avec qui Israël ne devait pas lier de relation. Pourtant Ruth, la Moabite, en acceptant de suivre Naomi et d’adopter son Dieu, put devenir l’ancêtre de David et de Jésus ! (Mat 1.5).

Les Madianites, issus de la seconde épouse d’Abraham, Qétoura (Gn 22.5), et peuple de Jéthro, beau-père de Moïse et sacrificateur de l’Éternel (Ex 18.1), auraient pu bénéficier de la bénédiction sur Abraham. Mais nous voyons dans ce texte combien ils s’étaient détournés de la foi de leur ancêtre pour s’adonner au culte phallique, licencieux et cruel, de Baal, considéré comme le dieu suprême, et le dieu de la fertilité, par tous les Cananéens de la région. L’utilisation perfide de leur culte pour séparer les Hébreux de leur Dieu, fait des Madianites des instruments de l’Adversaire : ils deviennent « adversaires » de Dieu (v 17-18), qui vont à leur propre perte, comme tous les « Satans » (Ap 20.10 ; 21.8).

Les orgies qui accompagnaient les sacrifices d'humains ou d'animaux offerts à ce dieu, se poursuivaient  par des « accouplements sacrés » avec les prêtres et prêtresses. Les fidèles pensaient ainsi s’unir au dieu et acquérir fertilité des champs et fécondité des êtres. Cette prostitution sacrée, qualifiée en Israël d’impudicité et d’impureté, fut la tentation permanente du peuple d’Israël. Elle devint la preuve visible de l’idolâtrie et de la rupture de l’alliance avec Dieu. Cela explique la sévérité du "châtiment " ordonné, pour faire comprendre au peuple nouvellement formé, et près d’entrer dans la Terre promise, ainsi qu’à nous-mêmes (1 Co 10.11), la gravité et la conséquence irrémédiable de la rupture de l’alliance avec Dieu. La mort physique violente n’est ici que l’avertissement sensible de la mort spirituelle, éternelle qu’entraîne la séparation d’avec le Dieu de la vie.

 

3- Après avoir ordonné juridiquement la pendaison des chefs coupables d’idolâtrie (Nb 25.4), Moïse est confronté à « une plaie mortelle » qui s’étend parmi le peuple et fait 24 mille victimes (v 9). L’exemple du couple Zimri et Cozbi, tous deux de familles de chefs (v 14-15), peut nous mettre sur la voie de l’interprétation de cette plaie. Ce couple s’affiche sans vergogne à l’intérieur même du camp et devant le Tabernacle (v 6), manifestant ainsi son mépris de la sainteté de Dieu et de ses ordres, et révélant l’esclavage moral et spirituel de sa passion. Ils représentent l’état de déchéance dans lequel était tombé le peuple, à l’exemple de ses chefs de tribus.

Le sexe est devenu la préoccupation essentielle du peuple qui n’avait plus aucun respect des lois de vie de Dieu. La plaie mortelle consécutive à cette licence des mœurs ressemblerait alors à l’épidémie de Sida, dont souffre notre monde dominé, entre autres, par l’idolâtrie du sexe.

 

4- Phinéas, fils du sacrificateur Eléazar, se fait le bras justicier de Dieu, et les frappe là où ils ont péché.  La mort brutale et exemplaire du couple devait ouvrir les yeux du peuple sur son état spirituel mortel. Elle devait le pousser à revenir à Dieu, à l’exemple de la consécration de Phinéas, reconnue et récompensée par une « alliance de paix » avec Dieu. Le Seigneur par son pardon accorde la paix à celui qui revient à lui d’un cœur contrit et le guérit de ses maux.

Est-ce à dire que l’Eglise, peuple de « sacrificateurs de Dieu »(Ap 1.6) peut prendre exemple sur Phinéas pour se croire le « bras justicier de Dieu » et condamner ceux qu’elle déclare infidèles et idolâtres ? Une lecture symbolique et prophétique de l’acte de Phinéas exclut cette possibilité. Phinéas, en « ôtant le péché » (v 13 : « il a fait l’expiation ») pour le peuple, par cette exécution subite du couple pécheur, peut être considéré comme un « type » de Jésus-Christ, qui par sa mort a exécuté dans sa chair le péché de la nature humaine, pour offrir à son peuple une alliance de paix éternelle (Rm 6.6 ; Col 1.22) ! De même, le rôle de chef religieux joué par Phinéas dans l’exécution du jugement des Madianites, portant les vêtements sacerdotaux et les trompettes d’argent (31.6) destinées à avertir et rassembler les troupes, est à rapprocher du rôle de Christ, marchant en habit de sacrificateur au jour du jugement, au milieu des 7 Eglises (Ap 1.12-16),  avertissant le monde par les évènements de la terre, véritables « trompettes » de la fin des temps, et rassemblant son peuple avant son entrée dans son Règne éternel (Ap 8-9).

Depuis la révélation de Jésus-Christ, les récits de l’Ancien Testament ne sont pas des exemples à imiter à la lettre, mais comme l’a dit Paul (1 Co 10.6 et 11 ; Rm 15.4), ils servent d’enseignements et d’avertissements dans notre marche spirituelle avec Dieu vers la Terre promise éternelle.

 

5- 31.17-24 : Le massacre des femmes et des enfants mâles madianites, ordonné par Moïse pour supprimer toute descendance, peut nous indigner aujourd’hui. Il s’explique pourtant dans le contexte de l’époque. Le peuple qui devait entrer en Canaan, devait éliminer toute source et occasion d’infidélité à Dieu : les femmes qui avaient été les instruments de cette infidélité, ne pouvaient pas entrer dans la Terre promise. C’est ainsi qu’Esdras et Néhémie se comporteront aussi au retour d’exil en Babylonie. Ils n’extermineront pas mais chasseront de Jérusalem les femmes samaritaines mariées à des Juifs qui risquaient de les détourner de Dieu.

 

6- 31.19-24 : Selon le même principe d’intégrité de la foi et de pureté spirituelle, que préfiguraient  les rites de purification par l’eau ou le feu, des guerriers, des prisonniers et du butin (Nb 31.19-24), il est demandé à chaque « serviteur de Dieu » jusqu’à la dernière génération, de laisser l’Esprit Saint purifier son cœur de toute idolâtrie, comme le symbolisent l’homme vêtu de lin d’Ezéchiel 10.3-4), et l’ange au sceau de Dieu d’Ap 7.2-3 .

 

7- 31.25-54 : Enfin le partage du butin des Madianites entre le peuple, les combattants et le Tabernacle ne prophétiserait-il pas les richesses de la vie éternelle partagées entre tous les « saints » ? Ceux-ci en effet trouveront dans le Royaume de Dieu « la gloire et l’honneur des nations » (Ap 21.24, 26), c’est-à-dire tous ceux qui, parmi les impies, sont restés attachés à Dieu et dont la foi a permis d’être arrachés du feu (1 Pi 1.7 ; 1 Co 3.12-13) ?

 

Questions pour une application dans la vie chrétienne

-          Le peuple d’Israël a été séduit par les coutumes idolâtres et licencieuses des peuples environnants, très proches de leur sang. Contre quelles séductions modernes, l’Eglise d’aujourd’hui est-elle invitée à prendre garde par rapport à sa fidélité au Dieu de Jésus-Christ ?

 

-          Comment être mêlé au monde sans être du monde ? (Jn 17.11-15)

 

-          Comment lutter contre les séductions morales et spirituelles de l’Adversaire ? (Ep 6.10-18). Comment ma communauté me permet-elle de sortir vainqueur dans cette lutte ?

 

-          Comment être pour nous-mêmes des Phinéas, pleins de zèle pour garder pures de toute idolâtrie notre foi et notre alliance avec Dieu ? Comment ne pas nous crisper sur une observation littérale de la Loi, et nous ouvrir à la communion de l’Esprit ?

 

-          Quelles « trompettes » faisons-nous retentir individuellement et communautairement, dans le monde autour de nous, pour l’inviter à adorer Dieu (Ap 14.6-7) et rester ferme dans la foi en Lui (Gal 5.1 ; 2 Thes 2.15a ; 1 Pi 5.8-10) ?

 

-          Par quelles purifications en nous Christ prépare-t-il notre place dans son Royaume éternel  (Jn 14.3a) ? Comment cette œuvre est-elle rendue perceptible pour nos proches (famille, église, travail, loisirs) ?

 

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