20/05/2016
Étude n°9, Les idoles de l’âme, Mat 19.16-30 (28 05 16)
Étude n°9, Les idoles de l’âme, Mat 19.16-30 (28 05 16)
Jean 14.15 : « Si vous m’aimez, vous garderez mes commandements ».
Observons
Le contexte
Après la transfiguration, Jésus descend de la Galilée vers le nord de la Judée, par la route à l’est du Jourdain (19.1). Les Pharisiens l’interrogent sur la répudiation pour le mettre à l’épreuve (v 2), et les disciples veulent écarter les enfants de Jésus, à sa grande indignation.
Le texte
V 16 : rencontre avec le jeune homme riche (Heinrich Hoffmann, 19ès)
V 17-22 : dialogue de Jésus avec le jeune homme : « Va, vends tout et suis-moi »
V 23- 30 : dialogue de Jésus avec ses disciples :
a) 23-25 : difficulté pour les riches d’entrer dans le royaume de Dieu
b) 26 : Seul Dieu peut sauver
c) 27-30 : Celui qui est libéré de ses liens reçoit de Dieu au centuple, ici-bas et dans l’éternité.
Questions sur le passage v 16-22 :
- Quelle est la préoccupation du jeune homme ? Comment approche-t-il Jésus ?
- Comment Jésus répond-il au jeune homme sur le mot « bon » ? Que veut-il faire comprendre à son interlocuteur sur la « bonté » ? A quoi le renvoie-t-il ? (v 17)
- Quels commandements Jésus cite-t-il ? Pourquoi rajoute-t-il : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même » et ne cite-t-il pas les 4 premiers commandements du Décalogue ?
- Que prouve l’exclamation du jeune homme sur son état d’âme et sur sa vision de la Loi ?
- Que demande réellement Jésus à ce jeune homme ? Faut-il devenir pauvre pour suivre Jésus ? Que signifie avoir un trésor dans le ciel ? (Mat 6.19-21). En quoi est-ce différent des richesses terrestres ?
- Quelle est la réaction du jeune homme aux paroles de Jésus ? « s’assombrir = être consterné). Comment a-t-il compris les paroles de Jésus ? (2 Cor 3.16).
Questions sur les v 23-30
- Comment Jésus commente-t-il le refus du jeune homme riche ? Quel est le sens de l’image employée ? Qu’en concluent les disciples ? Comment Jésus les rassure-t-il ? v 24-25
- En se comparant au jeune homme qu’espère Pierre ? Que lui promet Jésus ? Pour quand ? Quelle sera la position de ceux qui auront suivi Jésus ? Quels disciples sont concernés par le v 29 ? De quels abandons s’agit-il ? Qui sont les premiers er les derniers, dans la phrase de conclusion de Jésus ?
Comprenons
Cet épisode peut servir d’application à l’enseignement de Jésus dans le discours sur la montagne Mt 6.19-23 : « Là où est ton trésor, là aussi sera ton cœur ».
Matthieu et Luc nous disent que celui qui s’approcha de Jésus était un jeune homme (Matthieu 19.20-22), magistrat ou chef de synagogue (Luc 18.18). Il était sincèrement préoccupé de la question la plus importante de la vie humaine : avoir la vie éternelle. Comme les Pharisiens, il pensait l’obtenir par une obéissance scrupuleuse à tous les commandements, mais restait dans le domaine du « faire » (Que dois-je faire ?), et non de la relation avec Dieu « Qui suis-je devant Dieu ?).
Son empressement auprès de Jésus marque toute son inquiétude sur le sujet. Le titre qu’il lui donne «Maître », révèle la vénération qu’il porte à Jésus, considéré comme un homme exemplaire, pour sa bonté, sa justice et sa connaissance de la Parole. En même temps qu’il prend Jésus comme Maître, le jeune homme s’estime capable de faire quelque chose de bon comme Lui, puisqu’il obéit à tous les commandements. Jésus le reprend pour lui montrer qu’il se fait des idées fausses sur la condition du salut. Il n’est pas question de faire « le bon ou le bien », mais de regarder au seul Dieu bon ! En reprenant le jeune homme sur cette expression, il le place devant la question : Penses-tu qu’un homme puisse atteindre la perfection de Dieu par son « faire » ?
Puis Jésus le renvoie à la loi qu’il connaît, pour lui faire prendre conscience de son but : la loi est un pédagogue qui mène à Christ (Galates 3.24). Le jeune homme connaît la loi, mais en demandant quel commandement serait nécessaire, il s’attend à un précepte extraordinaire, réclamant un effort spécial de sa part : Jésus va le lui enseigner un peu après sur un point auquel le jeune homme ne s’attendait pas ! Jésus passe en revue les commandements sociaux de la seconde table de la Loi, peut-être parce que leur observation est plus facile à prouver. Il y rajoute le commandement de l’amour sans lequel tous les autres perdent leur sens, On peut avoir toute la connaissance biblique, et faire tous ses efforts pour suivre la lettre de la loi, sans avoir saisi la condition du salut : se reconnaître incapable devant Dieu d’obéir, accepter que Dieu donne gratuitement son pardon et son salut à celui qui les lui demande (Romains 3.24), et agir en toutes choses par amour de Dieu et des autres. Le jeune homme ne répondait à aucune de ces conditions intérieures. Il se croyait très obéissant, il pensait qu’il fallait mériter son salut par ses actes, il n’avait pas l’amour des autres pour partager ses biens !
Jésus vit que le jeune homme était sincère dans sa démarche et dans la confiance qu’il plaçait en lui. Il s’était sincèrement efforcé d’obéir, mais ne se sentait pas pour autant en paix. Il avait le sentiment qu’il lui manquait encore quelque chose ( Mat 19.20), mais était incapable de passer du littéral, du matériel, du Faire, au spirituel et à l’Etre. Par son exigence poussée à l’extrême, Jésus va chercher à lui faire découvrir son être intérieur, ses vraies priorités, ce qui le divise intérieurement. Son cœur reste attaché aux biens matériels. Il a suffi à Jésus de regarder le jeune homme pour déceler en lui, sa sincérité et son angoisse existentielle, et dans son amour, il cherche à lui faire entrevoir un trésor supérieur, spirituel, donc impérissable, susceptible de rendre le sacrifice de ses biens moins pénible.
Suivre Jésus, c’est accepter de se laisser emplir de son amour, ce qui rend les autres amours moins importants ; c’est accepter d’être dépouillé par Lui des attaches de son cœur avec le matérialisme ou tout autre addiction et même avec les affections humaines les plus légitimes. Si on les fait passer avant l’amour pour Dieu, on risque de passer à côté de l’essentiel, la vie éternelle avec Dieu. Les dangers que Jésus nous demande d’éviter par ce récit, pourraient être :
1- rester à la lettre des paroles divines et ne pas en chercher aussi le sens spirituel (concernant la relation à Dieu).
2- croire que par son obéissance aux commandements, on acquiert un droit d’entrée dans le royaume éternel.
3- négliger la relation d’amour avec les autres, loi fondamentale du royaume de Dieu.
V 23-31 : Commentaires de Jésus
Après avoir prononcé une sentence absolue sur la difficulté des riches à entrer dans le Royaume de Dieu (v 23), Jésus adoucit l’explication : ce ne sont pas les richesses en elles-mêmes qui sont des obstacles, (elles étaient considérées d’ailleurs comme des signes de la bénédiction divine, 1 Chr 29.12 ; Ec 5.18), mais c’est la disposition du cœur et de l’esprit à mettre sa confiance en elles.
Pour insister sur l’impossibilité humaine d’entrer dans le Royaume spirituel sans abandon de soi à Dieu, Jésus emploie une expression devenue proverbiale, fondée sur le contraste entre l’animal chargé, utilisé dans les caravanes commerciales, et le minuscule passage dans « le trou de l’aiguille ». La difficulté apparaît au premier abord comme une impossibilité totale, mais elle prépare le remède : à Dieu rien n’est impossible (v 26). Il faut un miracle de la grâce pour que le cœur se donne entièrement à l’amour de Dieu et considère ses affections et amours terrestres passagers comme de moindre importance (voir dans Philippiens 3.3-11 l’expérience de Paul).
Si comme on le suppose le « chas de l’aiguille » était le nom donné à la petite porte qui permettait aux piétons d’entrer dans la ville lorsque la grande porte était fermée le soir, le symbolisme de la comparaison devient frappant. Pour pénétrer par cette porte, le chameau chargé était obligé de déposer ses fardeaux, et de s’agenouiller pour passer. Le « riche » chargé de biens matériels ou intellectuels, pour pénétrer dans le Royaume par la porte qu’est Christ, doit se dépouiller de la confiance qu’il place dans ses possessions terrestres, et s’agenouiller devant Christ en reconnaissant sa dépendance totale de lui. Paul en a fait l’expérience à sa conversion Phi 3.4-9).
(Dessin de Zabou dans le livret « Dis, papa, explique-moi...l’argent et la dîme »diffusé par la FFS)
Les disciples encore très attachés à une conception terrestre et matérialiste du royaume de Dieu, s’étonnent puis s’inquiètent de ce dépouillement nécessaire au salut. D’un autre côté ils se glorifient de leur propre dénuement (27). Jésus ne reprend pas Pierre sur ce point réel et les stimule par la promesse de recevoir un trésor inestimable : une place d’honneur dans le royaume de Dieu, au renouvellement de toutes choses, au retour de Fils de l’Homme glorieux, c’est-à-dire lorsque Dieu recréera la terre sans le Mal (Ap 21.1-4). Cet honneur consistera à juger Israël, que les douze tribus soient considérées littéralement, ou spirituellement comme l’ensemble des croyants : les douze apôtres et tous les disciples de Jésus se retrouveront autour de l’Agneau pour constater (= juger comme jurés) la justice de Dieu qui aura sauvé les uns, et accepté le refus de le suivre des autres (Ap 20.4-6). Puis Jésus reprend la question de l’abandon nécessaire pour le suivre en insistant sur les affections terrestres tout à fait légitimes par ailleurs, mais dangereuses si elles prennent le pas sur l’amour de Dieu. Mettre sa confiance en Dieu et non dans ses biens ou ses acquis (affectifs, intellectuels, matériels, ou même spirituels) procure la paix du cœur, la joie et l’énergie pour suivre Jésus. Et ceux qui sont considérés dans la société comme les plus petits ou les plus pauvres ou les derniers dignes d’entrer dans le royaume, ceux qui savent qu’ils dépendent de Dieu pour leur vie, devanceront dans le royaume ceux qui sont pleins d’eux-mêmes, ou qui s’appuient sur leurs possessions, ceux dont le cœur est attaché au terrestre, tout en se croyant les premiers à entrer dans le royaume (30),
Questions pour une application dans la vie chrétienne
- A quoi ou à qui suis-je attaché sur cette terre ? Qu’est-ce que je crains par-dessus tout de perdre ? Pourquoi cela me semble-t-il si difficile de penser à l’abandonner ? Comment apprendre à m’en détacher pour suivre Jésus ?
- Jésus nous demande-t-il de vivre en ermite dénué de tout, en vagabond ou SDF, hors de la société, mais finalement à sa charge ? Comment obéir à cet ordre de dépouillement sans tomber dans l’excès sectaire ?
- Jusqu’où va mon désir de vie éternelle ? La recherche du Royaume est-elle une priorité de ma vie ? Comment est-ce que je suis Jésus sur ce chemin : comme le chameau bien chargé, lentement et avec de nombreuses haltes, en caravane ou solitaire, ou bien comme le chameau débâté par son Maître, qui se nourrit au puits (la Parole de Dieu) et dans l’auberge (l’église), pour marcher avec persévérance dans les déserts de la vie, vers l’oasis du Royaume ?
08:00 Publié dans Matthieu | Lien permanent | Commentaires (0)
13/05/2016
Étude n°8, Pierre et le Rocher Mat 16.13-20 (21 05 16)
Étude n°8, Pierre et le Rocher Mat 16.13-20 (21 05 16)
« Et vous, qui dites-vous que je suis ? Simon Pierre répondit : Tu es le Christ, le Fils du Dieu Vivant ! …Tu es Pierre (Petros en grec) et sur cette pierre (petra en grec), Je bâtirai mon Église, lui dit Jésus.»Mat 16.15-16, 18)
(Polyptyque de Montbéliard, 16è, Profession de foi de Pierre)
Observons
Mat 16.13-20 Confession de foi de Pierre
Introduction : Arrivée de Jésus à Césarée de Philippe
1- v 13-14 : Comment le peuple considère-t-il Jésus ? Que signifie cette identité de « fils de l’homme » que Jésus se donne à lui-même ? (voir Dan 7.13)
2- v 15-16 : Quelle est l’opinion des disciples ? Comment Pierre identifie-t-il Jésus ? Qu’est-ce que cela ajoute au titre précédent ?
3- v 17-19 : Commentaire de Jésus :
a) Comment Simon a-t-il pu discerner la nature de Jésus ? Que signifie « la chair et le sang » dans la Bible (1 Cor 15.50 ; Gal 1.16 Eph 6.12 ; Heb 2.14)
b) Quel sens Jésus donne-t-il au nouveau prénom de son disciple ? Que marque pour le disciple ce changement de prénom à ce moment précis ? Qui est fondateur de l’assemblée (= Église) (v 18). Comment le texte de 1 Cor 3.11 permet-il de comprendre la parole de Jésus à Pierre ? De quelle pierre de fondement parle Jésus à ce moment ?
c) A travers Pierre à qui sont confiées les clés du royaume ? En quoi consistent ces clés ? Ce qui délie, et ce qui lie ? Comparer avec
2 Cor 2.15-16 et Jean 20.23.
Conclusion : Pourquoi Jésus recommande-t-il le silence sur sa nature ?
Comprendre
Contexte
Jusqu’à présent Jésus a prononcé des discours et accompli des miracles pour révéler qui il est (ch 4-10). Il a provoqué des réactions différentes chez Jean-Baptiste, la foule et les Pharisiens (ch 11-12). Devant le doute, le scepticisme et les accusations, il se retire, en enseignant par paraboles (ch 13), et il recherche la solitude, il fuit la foule parce qu’elle veut en faire son roi terrestre, mais pourtant il la nourrit (ch 14).Il se réfugie même en territoire païen (ch 15). Enfin des guérisons et une seconde multiplication des pains provoquent l’attaque des Pharisiens et des Saducéens (ch 16.1-12), dont il s’éloigne à Césarée de Philippe, au nord-est du pays.
A partir de la confession de Pierre (16.13-20), il prépare ses disciples à sa mort (16.21-28), et se révèle à eux comme le Fils de Dieu, à la Transfiguration (ch 17), avant de monter à Jérusalem (ch 18-20).
Texte
La confession de Pierre marque donc un tournant dans l’attitude et l’enseignement de Jésus vis-à-vis de ses disciples. La reconnaissance de sa divinité et de sa messianité leur permet de recevoir la révélation de la réelle mission de Jésus (v 22-23), même s’ils ne sont pas encore capables de la comprendre.
1- A l’inverse du peuple et du roi Hérode qui ne voient en Jésus qu’un prophète, dans la lignée des autres et précurseur du Messie libérateur du joug des Romains, les disciples par la bouche de Pierre, confessent que celui qui se nomme lui-même le Fils de l’Homme, ne signifie pas seulement son humble filiation humaine, mais représente bien le personnage de la grande vision eschatologique de Daniel 7.13-14, qui s’avance vers l’Ancien des jours pour recevoir la « domination, l’honneur et la royauté » éternels. Le nom de « Fils de l’homme » que Jésus seul s’attribue, annonce le Messie, avec l’idée de l’abaissement de son humanité qui sera un jour élevée à la gloire (Phi 2.6-11).
2- Pierre et les disciples inspirés par l’Esprit (v 17) voient, au-delà de l’humanité visible de Jésus, sa gloire de Fils de Dieu, ce que confirmera la Transfiguration. Pierre en ajoutant Fils du Dieu « Vivant », l’oppose aux idoles fabriquées par les hommes, et voit Dieu comme la source de toute vie et de celle qui se manifeste en Jésus. Cet élan des disciples brise le moule de la pensée juive, de l’opinion populaire, pour accéder au monde spirituel divin. Car selon l’hébreu, l’expression « fils de… » marque l’identité de nature et de caractère, plus qu’une filiation de sang ! En qualifiant Jésus de « fils de Dieu », Pierre lui accorde pleinement la nature et le caractère de Dieu !
3- Le commentaire de Jésus (v 18-19), très controversé entre catholiques et protestants est à examiner de près, sans y ajouter ce qu’on aimerait y trouver.
Jésus appelle Simon « heureux » d’avoir eu cette révélation de l’Esprit, d’avoir pu percevoir au-delà des apparences humaines et terrestres, la réalité divine invisible, car cette « vue de l’Esprit », cette foi, ouvre à Pierre la source du bonheur présent et éternel.
D’abord, Jésus rappelle à son disciple le nom qu’il lui a donné au début de leur rencontre (Jean 1.42) : Simon Bar Jona (fils de Jona) signifie : celui qui écoute, fils de la colombe, emblème de l’Esprit (Mat 3.16). Le disciple qui a confessé la divinité messianique de Jésus, est celui qui a su écouter la voix de l’Esprit et comprendre sa révélation sur Jésus. Il peut alors être considéré comme un « roc » (Petros chez Matthieu, Céphas chez Jean). Ce nom commun, au féminin pour désigner un élément solide de la nature (= une pierre en français) qui peut rouler, à la différence du rocher, immobile et ancré dans la terre, devient un nom propre au masculin, pour nommer un homme au caractère affirmé, mais sujet à la faiblesse, à l’instabilité. L’idée sous-jacente de ce jeu de mot est la même : la foi dans le Christ rend le disciple plein d’assurance et de fermeté dans sa confession. Mais Jésus connaît parfaitement le caractère de son disciple : il le sait à la fois fragile comme la « pierre qui roule » (petra), et solide comme le roc. Dans sa fragilité, il se fera un instant plus tard (v 22) la voix du tentateur, et le reniera à la croix ; mais dans la solidité de sa foi, il pourra devenir après la résurrection et la Pentecôte, une des colonnes de l’Église (Gal 2.9).
Jésus voit que Pierre, le premier à le confesser publiquement, sera aussi le premier fondateur de l’Eglise parmi les Juifs (Actes 2), parmi les Samaritains (Ac 8.14 et suivants), et parmi les païens (Ac 10). Dans toutes les listes des apôtres, il est nommé en premier (Mt 10.2 ; Mc 3.16 ; Lc 6.14 ; Ac 1.13). Mais cette primauté historique ne lui confère pas un rang supérieur transmissible dans le temps. Il fut le premier fondateur, sans être le fondement (1 Co 3.11) ou la pierre angulaire (1Pi 2.6), le Rocher (1 Sam 2.2 ; 1 Cor 10.4) que seul Christ est. D’autres apôtres (Paul ou Jean) furent plus grands que lui et jamais Pierre n’eut de suprématie dans le gouvernement de l’Église (Ac 11 et 15 ; Ga 2). Marc et Luc ne rapportent pas les remarques de Jésus à cette confession de Pierre, signe que les prérogatives accordées à Pierre n’étaient pas considérées comme primordiales ni éternelles.
La confession de la foi en la messianité divine de Jésus permet aux disciples de s’assembler en Eglise (= assemblée convoquée) dont Christ est le fondement (1Cor 3.11) et la raison d’être. C’est lui seul qui « bâtit » (v 18 Je bâtirai…) une communauté spirituelle de fidèles que la mort spirituelle (= la séparation d’avec Dieu) n’atteindra ni n’engloutira pas (v 18) car Il sera toujours avec eux (Mat 28.20).
À travers son disciple, Jésus donne à l’Église sa mission :
« Lier » les hommes à Dieu (Dt 6.8 ; 11.18 ; Hé 8.10), en les invitant à entrer dans son alliance de vie (Mal 2.5 ; Rm 11.27), et les « délier » de leur péché et de leur culpabilité (Luc 13.16 ; Jn 11.44), en leur annonçant le pardon que Dieu leur offre en son Fils Jésus (v 19).
La recommandation sévère de Jésus de ne pas révéler qu’il est le Christ avant l’heure, a pour but de ne pas exciter dans le peuple de fausses espérances messianiques, charnelles et terrestres, ni de provoquer trot tôt la haine de ses adversaires. Jésus déclarera lui-même qui il est, à l’heure du martyre (Mt 26.63, 64).
Questions pour une application dans la vie chrétienne
- Qui est Jésus pour moi ? Un homme extraordinaire, plein d’amour, qui est donné en exemple, celui en qui Dieu s’est incarné et par lequel Il a manifesté son amour et sa volonté de me sauver (Jn 3.16), ou encore celui qui me juge (Mt 16.27) ? le rocher sur lequel je peux m’appuyer et me reposer ? Qu’est-ce que ma vision de Jésus change dans ma vie ?
- Suis-je lié à Christ et délié de ma culpabilité ? Comment l’Église me permet-elle de le vivre concrètement ?
- Comment puis-je contribuer à lier à Dieu ceux qui m’entourent, et à les délier de leur culpabilité consciente ou inconsciente ?
08:00 Publié dans Matthieu | Lien permanent | Commentaires (1)