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14/10/2016

Étude n°4 Dieu et la souffrance humaine Job 6.1-10 (22 10 2016)

Étude n°4 Dieu et la souffrance humaine Job 6.1-10 (22 10 2016)

« Ne vous inquiétez pas du lendemain, car le lendemain s’inquiétera de lui-même. A chaque jour suffit sa peine. » Mat 6.34

(Job souffrant, Manuscrit de Florence, époque romane)Job Manuscrit roman Florence.jpg

Observons

Le contexte : Eliphaz, le premier des trois amis de Job à prendre la parole, vient (ch 4-5) de reprocher à Job d’oublier dans la souffrance les leçons qu’il donnait aux autres quand il était dans la prospérité (4.3-5). Il l’a accusé d’avoir péché et d’en récolter les conséquences (4.8). Il a osé invoquer la voix d’un esprit qui lui murmurait que « aucun mortel n’est juste devant Dieu » (4.17), et que la plainte de Job est donc stupide (5.1-7), puisque l’homme est né pour souffrir  (5.7) ! Mais si Job se tourne vers Dieu en se repentant, il sera restauré dans son état initial (5.17-27).

Le texte : 6.1-10

  • Job répond-il directement à Eliphaz ? Comment fait-il entendre l’irritation que provoquent en lui les propos d’Eliphaz ?
  • 1-4 : Par quoi justifie-t-il l’égarement possible de ses propres paroles ? Quelle est l’origine de ses maux, selon lui ? Quelle image a-t-il de Dieu ?
  • 5-7 : A qui se compare-t-il, en les estimant plus favorisés que lui ? Quelles raisons a-t-il de se plaindre par rapport à eux ?
  • 8-9 : Quel désir éveille en lui l’abondance de ses maux ? En quoi son image de Dieu est-elle renforcée ?
  • 10 : Quelle est sa seule consolation dans l’immédiat ? En quoi est-ce une réponse indirecte à Eliphaz ?
  • 14-15 : Que reproche-t-il à ses amis ?

 

Comprenons 

Eliphaz s’est comporté avec Job comme un « savant », un donneur de leçon, mettant en avant son exemple (5.8), sans délicatesse ni compassion, assenant des vérités impersonnelles, et traitant même son ami de stupide et d’insensé ! Quel piètre consolateur ! Job attendait de ses amis plus de bienveillance inconditionnelle (v 14-15).

Sans s’adresser directement à Eliphaz, Job s’irrite de ses propos qui amplifient sa douleur. Son sort trop pesant dont il attribue l’origine à l’Eternel tout puissant le pousse à des paroles peut-être « inconsidérées » aux yeux de ses amis. Mais Job les attribue à l’égarement de son esprit devant « les flèches terrifiantes de Dieu »(4). Dans le malheur et la souffrance, tout semble plus grave que ce qui est la réalité, et il est fréquent de penser être accablé par un Dieu considéré comme Tout-Puissant, maître du bien et du mal ; selon la conception des hommes de l’Ancien Testament, tout vient du Dieu Unique, bonheur comme malheur. Il faudra attendre la révélation de Jésus Christ pour saisir que ce Dieu Unique est Tout-Amour, et n’envoie pas les épreuves par plaisir ou par désir de connaître la réaction des hommes (Ja 1.13) ! Il la connaît déjà et l’a subie en son Fils Jésus !

Job a des raisons de se plaindre : Il est traité moins qu’un animal, bœuf ou âne sauvage qui ont une nourriture saine adaptée à leurs besoins ; lui, sa nourriture est dégoûtante, sans sel ni saveur ! Ces images veulent faire comprendre son dégoût de la vie qu’il subit de façon incompréhensible et injustifiée. Elle le conduit à un désir de mort qu’il supplie Dieu de lui accorder. Une fois encore puisqu’il est le Créateur, Dieu est considéré aussi comme celui qui « écrase, achève » fait périr l’homme souffrant !

Malgré sa souffrance et l’image déformée qu’il se fait de Dieu, Job met sa consolation et même sa joie à lui rester fidèle (v10) En cela il est un précurseur , un « type » de Jésus-Christ, injustement accablé et même mis à mort. Job ainsi répond indirectement aux accusations de péché lancées contre lui par Eliphaz ; ce dernier reste englué dans la conception d’une relation avec Dieu  de rétribution : si j’agis bien je suis béni, si je pèche je suis puni ! Job refuse obstinément cette relation et crie à Dieu son innocence, tout en ne comprenant pas les causes de sa souffrance.

Devant la souffrance des autres ne ressemblons-nous pas trop souvent à Eliphaz, prodiguant conseils, reproches, interprétations généralisantes, sans compassion ni compréhension du profond désespoir de l’affligé ?

 

Questions pour une application dans la vie chrétienne

  • Dans le malheur, quelle réaction avons-nous ? Cherchons-nous le réconfort de nos amis, de notre Dieu ? Nous révoltons-nous contre lui ? Nous interrogeons-nous sur notre part de responsabilité et la reconnaissons-nous pour éviter de reproduire les mêmes schémas nocifs ?

 

  • Quel est notre discours pour réconforter nos amis éprouvés ? Comment leur manifester réconfort et encouragement ?

 

  • Quelle image de Dieu nous habite lors de l’épreuve ?

08:00 Publié dans Job | Lien permanent | Commentaires (0)

07/10/2016

Étude n°3 Est-ce pour rien que Job craint Dieu? Job 2.4-13 (15 10 16)

Étude n°3 Est-ce pour rien que Job craint Dieu? Job 2.4-13 (15 10 16)

 

Job lui répondit : Tu parles comme une femme insensée ! Quoi ! Nous recevrions de Dieu le bien, et nous ne recevrions pas aussi le mal ? En tout cela Job ne pécha pas par ses lèvres. » Job 2.10

(La Tour : Job raillé par sa femme)Job raillé par sa femme de La Tour 17è.jpg

Observons

Le contexte

2.1-3 : Où se situe à nouveau la scène ? Quelle différence y a –t-il entre le v 1 et 1.6 ? Pourquoi ?

- Quelle attitude vis-à-vis de Dieu trahit la réponse de Satan à l’Éternel ?

Quelle différence y a-t-il entre ces paroles de Dieu et celles de 1.8. Que veut signifier Dieu à Satan en rapport avec le soupçon émis en 1.9 ?

Le texte v 4-10

4-7a : Quel sens donne Satan au proverbe cité ? Qu’exige-t-il ? Quelle est sa conception de la piété (1.9) ? Que cherche-t-il à prouver par cette épreuve ?

Se souvenir qu’en hébreu os = moi-même.

A quoi consent l’Éternel ? Pourquoi ?

A quoi s’attaque Satan sur la personne de Job ?

7b-10 : A quelle extrémité se trouve réduit Job ? A quelle autre épreuve doit-il faire face ? v 9.

De qui la femme de Job se fait elle le porte-parole à son insu (1.11 ; 2. B5) ? Que conseille-t-elle à son mari ?

Que signifie les expressions « bénir ou maudire Dieu ?

De quoi Job accuse-t-il sa femme ? (Ps 14.1)

Quelle conception de Dieu Job a-t-il ? De quoi fait-il preuve ?

 

Comprenons

Comme il est courant dans les récits hébraïques, ce sur quoi on veut porter l’attention est répété au moins deux fois ; après le dépouillement des biens de Job, Satan ne s’avoue pas vaincu et vient exiger encore plus. Sa réponse à Dieu marque une grande désinvolture, irrespectueuse de Dieu « Il se promène sur la terre » comme si elle lui appartenait, singeant peut-être Dieu « qui parcourait le jardin d’Eden le soir » (Gen 3.8), alors que la promenade satanique n’a rien de bienveillant pour les hommes et pour Job en particulier. Dieu ne relève pas l’insolence, mais vante à nouveau la foi et l’intégrité de Job en constatant l’échec de Satan, la vanité de sa tentative de déstructuration de Job.

Satan n’avait mis en doute non pas le service, la piété‚ ou la fidélité de Job, mais simplement les mobiles, les raisons de son attachement à Dieu. Satan avait demandé à Dieu si Job l'aimait vraiment ou s'il lui était fidèle à cause des avan­tages qu'il en retirait. La Bible dit : "Cet homme était le plus fortuné de tous les fils de l'Orient" (1.3), c'est pourquoi Satan argumentait à nouveau : « C'est trop rentable de te servir, pour ne pas le faire. Mais si les "avantages" disparaissaient, et si en outre Job se retrouvait sans richesse, sans famille, seul, malade et sans protection, serait-il toujours fidèle ? » Satan n’a pas changé d’idée : pour lui, on ne peut servir Dieu que par calcul intéressé !

De façon plutôt choquante pour nous chrétiens, le récit fait acquiescer Dieu à la demande de Satan ; Dieu lui livre Job avec simplement la restriction de ne pas ôter sa vie dont Il reste le Maître ! Comme le fait remarquer Philippe Augendre dans notre note d’introduction (parue le 1er Octobre), on ne peut pas prendre ce récit à la lettre. Il est le moyen imagé de poser le problème de l’origine du mal et de la souffrance dans un contexte culturel peu habile à manier l’abstraction.

Que tirer de ce récit ? Contrairement à la croyance de l’Ancien Testament

  • Le mal ne vient pas directement de Dieu qui ne le souhaite ni ne l’envoie à personne (Jac 1.13 : tenter = éprouver)
  • Les épreuves que Satan répand dans nos vies ont pour but selon lui de nous séparer de Dieu.
  • Dieu les admet, puisque la terre est passée sous la domination de Satan à cause de l’abandon de Dieu par l’homme. Mais Dieu a préparé le moyen d’en sortir (1 Cor 10.13) car Il sait qu’en s’appuyant sur Lui les hommes en sortiront raffermis dans leur foi e l’endurance (Jac 1.2-3), et qu’en se tournant vers Lui ils trouveront grâce et soutien.

Job dénonce la foi fondée sur une sorte de commerce, "donnant-donnant" dans les cultes ou dans la pratique, grâce à laquelle on gagnerait des mérites au salut.

Cette idée adoptée par la femme de Job motive son rejet de la situation. Pour elle, il est inutile de croire en Dieu si l’on souffre injustement. Sa foi ne connaît pas la gratuité de l’amour, et reste attachée à l’apparence matérielle et sociale de la vie. Privée de ces appuis visibles, la foi de la femme de Job s’évapore. Job au contraire voit au-delà de la situation matérielle aussi douloureuse soit-elle, et s’appuie sur ce qu’il sait de Dieu : un Dieu qui donne et qui peut ôter sans que l’homme ait à lui en tenir rigueur (1.21, 22 ; voir 2.9, 10). Cette conception d’un Dieu de qui tout procède, bien comme mal, est habituelle chez les hommes de l’Ancien Testament : puisque Dieu est Unique, Créateur et Tout-Puissant, Il est à l’origine de tout ce qui existe.

Le personnage de Job ne connaît pas l’existence de Satan, l’Adversaire de Dieu, et l’Accusateur des fidèles. Il ne sait pas qu’il est l’enjeu de la lutte de Satan contre Dieu. Il faudra attendre la révélation de Jésus-Christ pour comprendre un peu mieux qui est Dieu et quel est son rôle dans la souffrance humaine.

La femme de Job au lieu de soutenir son mari, se fait l’agent de Satan en l’incitant à « maudire Dieu », c’est-à-dire « dire du mal », le rejeter, ne plus s’en préoccuper. Séparé de Dieu il n’aura plus qu’à mourir, seule solution qui lui reste pour échapper à ses maux. À son insu, la femme de Job prédit le sort éternel de celui qui se détourne de Dieu, en blasphémant contre le Saint- Esprit (Marc 3.28-29). E combien de malheureux accablés de souffrances en sont venus à se supprimer sans croire au soutien et à la présence de Dieu auprès d’eux !

Job résiste à cet appel fatal et une fois encore se soumet aveuglément à ce Dieu dont il ne connaît encore que l’autorité toute-puissante. En démontrant que l’amour inconditionnel de l’homme pour Dieu est possible, Job préfigure Jésus qui a préféré perdre sa vie terrestre plutôt que renier son Père céleste.

Le récit de ce prologue de Job devient une prophétie du dépouillement et de la soumission, cette fois volontaires, de Jésus (Phi 2. 6-8).

 

Questions pour une application dans la vie chrétienne

  • Sachant que l’épreuve est une arme de Satan contre Dieu à travers moi, comment est-ce que je réagis à toute contrariété, souffrance ou maladie ?

 

  • Comment faire de l’épreuve un moyen de témoigner de mon amour pour Dieu et de la confiance que je place en Lui ? Que suis-je prêt(e) à abandonner ?

 

  • Quels avantages ai-je, ou espéré-je avoir, à être fidèle à Dieu malgré épreuves et contradictions ?

08:00 Publié dans Job | Lien permanent | Commentaires (0)