07/10/2016
Étude n°3 Est-ce pour rien que Job craint Dieu? Job 2.4-13 (15 10 16)
Étude n°3 Est-ce pour rien que Job craint Dieu? Job 2.4-13 (15 10 16)
Job lui répondit : Tu parles comme une femme insensée ! Quoi ! Nous recevrions de Dieu le bien, et nous ne recevrions pas aussi le mal ? En tout cela Job ne pécha pas par ses lèvres. » Job 2.10
(La Tour : Job raillé par sa femme)
Observons
Le contexte
2.1-3 : Où se situe à nouveau la scène ? Quelle différence y a –t-il entre le v 1 et 1.6 ? Pourquoi ?
- Quelle attitude vis-à-vis de Dieu trahit la réponse de Satan à l’Éternel ?
Quelle différence y a-t-il entre ces paroles de Dieu et celles de 1.8. Que veut signifier Dieu à Satan en rapport avec le soupçon émis en 1.9 ?
Le texte v 4-10
4-7a : Quel sens donne Satan au proverbe cité ? Qu’exige-t-il ? Quelle est sa conception de la piété (1.9) ? Que cherche-t-il à prouver par cette épreuve ?
Se souvenir qu’en hébreu os = moi-même.
A quoi consent l’Éternel ? Pourquoi ?
A quoi s’attaque Satan sur la personne de Job ?
7b-10 : A quelle extrémité se trouve réduit Job ? A quelle autre épreuve doit-il faire face ? v 9.
De qui la femme de Job se fait elle le porte-parole à son insu (1.11 ; 2. B5) ? Que conseille-t-elle à son mari ?
Que signifie les expressions « bénir ou maudire Dieu ?
De quoi Job accuse-t-il sa femme ? (Ps 14.1)
Quelle conception de Dieu Job a-t-il ? De quoi fait-il preuve ?
Comprenons
Comme il est courant dans les récits hébraïques, ce sur quoi on veut porter l’attention est répété au moins deux fois ; après le dépouillement des biens de Job, Satan ne s’avoue pas vaincu et vient exiger encore plus. Sa réponse à Dieu marque une grande désinvolture, irrespectueuse de Dieu « Il se promène sur la terre » comme si elle lui appartenait, singeant peut-être Dieu « qui parcourait le jardin d’Eden le soir » (Gen 3.8), alors que la promenade satanique n’a rien de bienveillant pour les hommes et pour Job en particulier. Dieu ne relève pas l’insolence, mais vante à nouveau la foi et l’intégrité de Job en constatant l’échec de Satan, la vanité de sa tentative de déstructuration de Job.
Satan n’avait mis en doute non pas le service, la piété‚ ou la fidélité de Job, mais simplement les mobiles, les raisons de son attachement à Dieu. Satan avait demandé à Dieu si Job l'aimait vraiment ou s'il lui était fidèle à cause des avantages qu'il en retirait. La Bible dit : "Cet homme était le plus fortuné de tous les fils de l'Orient" (1.3), c'est pourquoi Satan argumentait à nouveau : « C'est trop rentable de te servir, pour ne pas le faire. Mais si les "avantages" disparaissaient, et si en outre Job se retrouvait sans richesse, sans famille, seul, malade et sans protection, serait-il toujours fidèle ? » Satan n’a pas changé d’idée : pour lui, on ne peut servir Dieu que par calcul intéressé !
De façon plutôt choquante pour nous chrétiens, le récit fait acquiescer Dieu à la demande de Satan ; Dieu lui livre Job avec simplement la restriction de ne pas ôter sa vie dont Il reste le Maître ! Comme le fait remarquer Philippe Augendre dans notre note d’introduction (parue le 1er Octobre), on ne peut pas prendre ce récit à la lettre. Il est le moyen imagé de poser le problème de l’origine du mal et de la souffrance dans un contexte culturel peu habile à manier l’abstraction.
Que tirer de ce récit ? Contrairement à la croyance de l’Ancien Testament
- Le mal ne vient pas directement de Dieu qui ne le souhaite ni ne l’envoie à personne (Jac 1.13 : tenter = éprouver)
- Les épreuves que Satan répand dans nos vies ont pour but selon lui de nous séparer de Dieu.
- Dieu les admet, puisque la terre est passée sous la domination de Satan à cause de l’abandon de Dieu par l’homme. Mais Dieu a préparé le moyen d’en sortir (1 Cor 10.13) car Il sait qu’en s’appuyant sur Lui les hommes en sortiront raffermis dans leur foi e l’endurance (Jac 1.2-3), et qu’en se tournant vers Lui ils trouveront grâce et soutien.
Job dénonce la foi fondée sur une sorte de commerce, "donnant-donnant" dans les cultes ou dans la pratique, grâce à laquelle on gagnerait des mérites au salut.
Cette idée adoptée par la femme de Job motive son rejet de la situation. Pour elle, il est inutile de croire en Dieu si l’on souffre injustement. Sa foi ne connaît pas la gratuité de l’amour, et reste attachée à l’apparence matérielle et sociale de la vie. Privée de ces appuis visibles, la foi de la femme de Job s’évapore. Job au contraire voit au-delà de la situation matérielle aussi douloureuse soit-elle, et s’appuie sur ce qu’il sait de Dieu : un Dieu qui donne et qui peut ôter sans que l’homme ait à lui en tenir rigueur (1.21, 22 ; voir 2.9, 10). Cette conception d’un Dieu de qui tout procède, bien comme mal, est habituelle chez les hommes de l’Ancien Testament : puisque Dieu est Unique, Créateur et Tout-Puissant, Il est à l’origine de tout ce qui existe.
Le personnage de Job ne connaît pas l’existence de Satan, l’Adversaire de Dieu, et l’Accusateur des fidèles. Il ne sait pas qu’il est l’enjeu de la lutte de Satan contre Dieu. Il faudra attendre la révélation de Jésus-Christ pour comprendre un peu mieux qui est Dieu et quel est son rôle dans la souffrance humaine.
La femme de Job au lieu de soutenir son mari, se fait l’agent de Satan en l’incitant à « maudire Dieu », c’est-à-dire « dire du mal », le rejeter, ne plus s’en préoccuper. Séparé de Dieu il n’aura plus qu’à mourir, seule solution qui lui reste pour échapper à ses maux. À son insu, la femme de Job prédit le sort éternel de celui qui se détourne de Dieu, en blasphémant contre le Saint- Esprit (Marc 3.28-29). E combien de malheureux accablés de souffrances en sont venus à se supprimer sans croire au soutien et à la présence de Dieu auprès d’eux !
Job résiste à cet appel fatal et une fois encore se soumet aveuglément à ce Dieu dont il ne connaît encore que l’autorité toute-puissante. En démontrant que l’amour inconditionnel de l’homme pour Dieu est possible, Job préfigure Jésus qui a préféré perdre sa vie terrestre plutôt que renier son Père céleste.
Le récit de ce prologue de Job devient une prophétie du dépouillement et de la soumission, cette fois volontaires, de Jésus (Phi 2. 6-8).
Questions pour une application dans la vie chrétienne
- Sachant que l’épreuve est une arme de Satan contre Dieu à travers moi, comment est-ce que je réagis à toute contrariété, souffrance ou maladie ?
- Comment faire de l’épreuve un moyen de témoigner de mon amour pour Dieu et de la confiance que je place en Lui ? Que suis-je prêt(e) à abandonner ?
- Quels avantages ai-je, ou espéré-je avoir, à être fidèle à Dieu malgré épreuves et contradictions ?
08:00 Publié dans Job | Lien permanent | Commentaires (0)
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