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30/09/2016

Étude n°2 Le grand conflit, Job 1.1-12 (08 10 16)

Étude n°2 Le grand conflit, Job 1.1-12 (08 10 16)

 Satan chassé par Dieu.jpg

« L’Éternel dit à Satan : Que l’Éternel te réprime, Satan ! Que l’Éternel te réprime, lui qui a fait porter son choix sur Jérusalem ! N’est-ce pas là un tison arraché du feu ? » Zac 3.2

 

Observons

-A quel genre littéraire appartient ce passage ? En quel mode d’écriture est-il (comparer avec le ch 3) ?

- Où se passent la première partie (1-5) et la seconde  (6-12) ? Quels personnages met en scène chacune de ses parties ? Qui sont les « fils de Dieu » v 6 ?

- Quelle image de Job est décrite dans la première partie ? Comment est-il présenté aux yeux de Dieu, puis de Satan dans la seconde ?

- Qu’accorde Dieu à Satan ? Qu’est-ce que cela suggère sur la pensée de Dieu vis-à-vis de Job ?

 

Comprenons

Les chapitres 1 et 2 servent de "prologue" et introduisent le livre. Ils forment une unité‚ bien définie. D'abord parce que ce sont des récits, un peu à la manière d'un conte qui est "raconté" par une tierce personne, l'auteur, à la différence des chapitres qui suivent où dès le chapitre 3, ce sont les dialogues qui dominent. Et ensuite, parce que les récits des chapitres 1 et 2 sont en prose, alors que les chapitres suivants sont en vers.

Les chapitres 1 et 2 nous font donc savoir que tous les malheurs qui s'abattent sur Job sont dus à un conflit entre Dieu et Satan à propos de la relation de l’homme à Dieu, une lutte de Satan (= l’Adversaire) pour la possession du cœur de l'homme. Chacun joue un rôle bien défini. Dieu est le défenseur, il croit en la bonne foi de Job et le soutient devant Satan qui est l'accusateur, l'oppo­sant. C'est justement ce que veut dire son nom.

 

Le déroulement du conflit peut se comprendre en trois points:

  1. Dieu est heureux parce qu'un être humain l'aime vraiment, sincèrement et lui est fidèle ; il n'y a personne comme Job (1.8).
  2. Satan soutient que Job n'aime pas vraiment Dieu, mais plutôt les avantages dont il est comblé : "Est-ce pour rien...?" (1.9-12).
  3. Le témoignage de la vie de Job : il est fidèle à Dieu, et vit Sa foi au quotidien (v 5). Saura-t-il faire confiance à Dieu dans la misère et la souffrance ?

 

Le livre n'a pas l'intention de résoudre le problème du malheur, mais il nous fait réfléchir sur la souffrance. Les deux premiers cha­pitres nous parlent du croyant qui vit dans la prospérité puis dans la détresse, et qui médite sur sa situation. Le reste du livre développera sous forme de dialogues, de discussions sur le sujet, les réactions de Job et de son entourage.

 

Le récit souligne clairement le fait que Job, même s’il n’était pas Israélite, était un « craignant Dieu », un bon croyant. Cette idée est exprimée avec force : "un homme intègre et droit, qui craignait Dieu et s'écartait du mal". Elle revient deux fois dans le récit (1.1 et 8, jugement explicité par l’attitude de Job envers sa famille et envers Dieu v5).

Le problème abordé par le livre concerne tous les hommes, quel que soit leur pays ou leur origine.

La prospérité d’origine de Job ne lui fait pas oublier son Dieu, et le souci du salut des siens. Son intercession pour eux est constante, même s’il ignore leur conduite réelle. Son intégrité et sa droiture consistent justement dans l’absence d’hypocrisie et d’intérêt personnel dans son cœur que Dieu perce à jour, à la différence de Satan qui soupçonne le mal derrière les attitudes les plus sincères, parce qu’il ne lit pas dans les coeurs !

Les fils de Dieu composent la cour des anges de Dieu et regardent avec attention ce que font les hommes (1 Cor 4.9 ; Eph 3.10 ; 1Pi 1.12b) auprès desquels ils exercent leur service de Dieu (Héb 1.14). Avant la victoire de Jésus sur la croix, Satan continuait à se présenter à la cour céleste, cherchant à tromper les anges par des affirmations ou insinuations mensongères comme on le voit dans cette seconde scène du récit. Après la mort et la résurrection de Jésus, il n’a plus la possibilité de convaincre les anges et est cantonné à la terre où il a été précipité (Ap 12.7-12), où il tente d’écarter de Dieu le plus grand nombre possible d’hommes. En effet, "notre adversaire, le diable, comme un lion rugissant rôde, cherchant qui dévorer. Résistez-lui, fermes dans la foi, sachant que les mêmes souffrances sont réservées à vos frères, dans le monde". (1 P 5.8,9 TOB). Comme en Eden, Satan met en doute la grâce de Dieu envers les hommes et l’amour gratuit des hommes pour Dieu. Il pense que l’homme atteint dans ses possessions, biens ou famille, ne peut que se rebeller contre Dieu, à cause de l’injustice de son sort. Notre récit montre que Dieu accepte le pari, parce qu’il connaît le cœur fidèle de Job, et lui fait confiance pour démontrer sa foi et son amour envers et contre tous. Il nous invite, nous chrétiens, à voir en Job une préfiguration de son fils Jésus, en lequel il s’incarna pour démontrer à tous l’immensité de son amour.

A la lecture de ce prologue de Job, on peut se poser une question : est-ce qu'un croyant fidèle peut souffrir? Évidemment, on répondra oui. La raison pour laquelle le texte insiste tellement sur la droiture et la fidélité de Job est que la réponse n'est pas si évidente. En réalité la question veut dire : cela est-il possible, normal, juste? L'idée communément admise est que le juste doit bénéficier de la protection et des bénédictions de Dieu, et que le mal doit lui être épargné. Ce sera la thèse soutenue par les trois amis : on souffre parce que l'on a fait quelque chose de mal. Face au malheur, le croyant se demande souvent : pourquoi moi ? Ce qui suppose : je n'ai rien fait pour le mériter. L’idée de la rétribution divine est bien ancrée dans l’esprit humain ! En effet, le risque de croire que l'on a des droits sur Dieu existe. Le croyant peut croire qu'il a des acquis, des droits sur Dieu : à cause de sa fidélité ou du moins parce qu'il pense être meilleur ou plus fidèle que les autres, il doit être épargné par le malheur. Bien au contraire, le récit nous apprend que Job va souffrir justement parce qu'il est fidèle ! Il nous fait voir l'injustice et la méchanceté du mal qui guettent le croyant intègre et fidèle, que Satan veut détourner de son Créateur.

Pourtant de nombreux textes, dans l'Ancien et le Nouveau Testament, sont souvent inter­prétés dans un autre sens : le mal injuste que l'on subit peut devenir un « bien déguisé » (Gen 50.20 ; Rom 8.28 ; Ja 1.2-3 ; 1 Pie 1.6-7). C’est peut-être une idée sous-jacente dans ce récit dont la fin (ch 42) surpasse du double la prospérité du début !

 

Le livre de Job dénonce la foi fondée sur une sorte de commerce, "donnant-donnant" dans les cultes ou dans la pratique grâce à laquelle on gagnerait des mérites. Cette idée ne doit pas avoir de place en nous (1.21,22). Le texte plaide pour la pureté d'une foi qui tout en demandant des comptes à Dieu, ne le rejette pas, une foi vraie dans un Dieu grand, juste et bon, plein de grâce et d’amour pour toutes ses créatures (ch 38-40).

 

Questions pour une application dans la vie chrétienne

 - Quand je souffre, moi ou l'un de mes proches, quelles sont mes questions ?

-  Où est-ce que je cherche la réponse à ces questions ?

- Est-il important de savoir que ce que nous vivons se situe dans un contexte beaucoup plus large, notamment la lutte cosmique entre le bien et le mal ? Est-ce que cela change réellement quelque chose à la douleur et à la souffrance que nous ressentons ? Utiliseriez-vous ces données pour consoler quelqu'un? Comment vous y prendriez-vous ?

- Quelles sont mes raisons d’adorer et servir Dieu ? Comment lui rester fidèle dans l’adversité ?

 

 

 

 

 

 

 

08:00 Publié dans Job | Lien permanent | Commentaires (0)

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