05/06/2020
Étude n°11 Bible et Prophétie, 2 Pierre 1.16-21 (13 06 20)
Étude n°11 Bible et Prophétie, 2 Pierre 1.16-21 (13 06 20)
« Je vous ai dit ces choses maintenant, avant qu’elles n’arrivent, afin que, lorsqu’elles arriveront vous croyiez. » Jean 14.29
Observons
Le contexte : A la veille de son martyre (1.14), Pierre écrit aux chrétiens des années 67-68, pour les appeler à résister aux fausses doctrines du gnosticisme, qui s’introduisaient dans l’Église. Il leur rappelle instamment (v 12-13, et 15), les promesses de Dieu données pour que chacun devienne participant de la nature divine (v 4) et croisse dans la grâce et la connaissance de Christ (3.18), de façon à entrer dans le royaume éternel (1.11), au moment du retour de Christ (ch 3).
Le texte : Distinguez :
Les personnages : Nous (v 16,18-19), Dieu et Jésus-Christ (17),
Vous (20), Prophétie et prophètes de Dieu (20-21)
Les oppositions :
-les « fables humaines » ( 16a) opposées à « nous avons vu et entendu (16b, 18) et à « paroles prophétiques » (19).
-« prophétie de l’Écriture » opposée à « interprétation particulière »(20),
-« volonté humaine » opposée à « poussés par le Saint-Esprit » (21).
Les parallèles :
-Nous avons vu la majesté // Nous avons entendu la voix.(De quel événement s’agit-il ?)
-Objet d’interprétation particulière // volonté humaine.
-Prophétie de l’Ecriture // Poussés par le Saint-Esprit, des hommes ont parlé de la part de Dieu.
La construction du texte :
v 16-19: D’où vient la connaissance de Christ ?
a-(16a) : La connaissance de Christ ne vient pas des fables humaines.
b-(16b) : la connaissance de Christ vient de l’expérience vécue avec lui.
c- (17) : la connaissance de Christ vient du témoignage de la Parole de Dieu.
b‘- (18) : la connaissance de Christ vient de l’expérience vécue avec lui.
a‘-(19) : la connaissance de Christ vient de la parole prophétique certaine.
v 20-21: Quelles sont les raisons de la certitude de la vérité biblique ?
a-(20a) : La prophétie vient de l’Écriture
b-(20b-21a) : l’interprétation et la volonté humaines n’en sont pas l’origine,
a’-(21b) : le Saint-Esprit inspire la parole prophétique.
Comprenons
Le texte est construit sur un jeu d’oppositions et de parallèles pour mettre en valeur, au centre, la révélation de la parole de Dieu : « Jésus-Christ est son fils bien-aimé » v 17b.
Pierre expose les arguments de sa foi en la vérité révélée dans les Écritures :
Il croit à la puissance de Jésus-Christ et à son retour en gloire,
- parce qu’il a été témoin oculaire et auditif de la majesté et de la gloire de Jésus à la Transfiguration.
- Parce que Dieu lui-même a confirmé en paroles la filiation divine de Christ. (Pierre ici condense en une seule expérience le baptême, la transfiguration et la résurrection, où Christ a reçu de Dieu honneur et gloire).
- Parce que la Parole prophétique n’est pas une fable habilement conçue par les hommes, mais elle émane du Saint-Esprit de Dieu, pour éclairer les hommes jusqu’à la venue du Jour, dans les cœurs (= la conversion) et dans l’histoire des hommes (= le retour de Christ, Etoile du matin).
L’expérience vécue avec Christ à la Transfiguration est pour Pierre (Polyptique de Monbéliard, 16ès)
- la confirmation des prophéties de l’Ancien Testament (Moïse et Elie entourant le Christ certifient sa divinité) sur la gloire du Messie,
- la démonstration de l’inspiration des Ecritures par le Saint-Esprit, personne ne pouvant concevoir un tel événement de sa propre initiative et ne pouvant l’interpréter sans être guidé par le St Esprit (Néh 9.20 : Tu leur as donné ton bon Esprit afin qu’ils aient du discernement ; Job 32.8 : En réalité, dans un homme c’est l’Esprit, le souffle divin qui lui donne l’intelligence ; Jean 14.26 : Le St Esprit vous enseignera toutes choses; 1 Cor 2.13 : le St Esprit enseigne en expliquant les réalités spirituelles à des hommes spirituels = guidés par l’Esprit ; 1 Cor 12.3 : Nul ne peut dire : Jésus-Christ est le Seigneur ! si ce n’est par l’Esprit Saint.)
- une préfiguration et un gage de l’apparition en gloire du Seigneur.
Cette expérience vécue de la vérité des Écritures fait de la Parole de Dieu une lumière sûre pour éclairer le quotidien et l’avenir de l’homme et du monde, Celui qui se laisse guider par le Saint-Esprit dans sa lecture de la Bible, cherchera à interpréter les textes, en conformité avec le reste des Écritures et non selon ses propres désirs ou convictions ou sentiments (2 Pie 1.20). Pour interpréter les prophéties bibliques, il ne projettera pas ses rêves ou ses supputations sur l’avenir, mais se réfèrera aux prophéties passées qui se sont réalisées, au sens que la Bible a donné aux images et aux symboles prophétiques (voir la statue de Daniel 2) aux outils que Dieu a révélés pour les comprendre (voir Nb 14.34 // Daniel 8.14), sans oublier que ce n’est qu’après la réalisation d’une prophétie qu’on la reconnaît vraie et inspirée de l’Esprit divin.
Questions pour une application dans la vie chrétienne
- La Parole de Dieu est-elle une lumière sur mon sentier quotidien ? Change-t-elle quelque chose dans ma façon de vivre le présent et d’envisager l’avenir ? (= Gestion Chrétienne de la Vie).
- Quelles expériences personnelles de la vérité des promesses de Dieu ai-je pu faire dans ma vie et dans celle de mon Église ?
- A quoi la certitude du retour de Christ annoncé par les Écritures m’engage-t-elle aujourd’hui ? (voir 2 Pierre 3.11-18).
- Comment m’assurer que c’est l’Esprit Saint qui m’éclaire dans l’interprétation d’un texte prophétique biblique ? Actes 17.11 ; Rom 12.6b ; 1 Cor 14.32 ; 1 Jean 4.1.
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29/05/2020
Etude n°10 Bible et Histoire Hébreux 11. 6-16 (06 06 20)
Étude n°10 Bible et Histoire, Hébreux 11. 6-16 (06 06 20)
« Béni soit le nom de Dieu, d’éternité en éternité ! A lui appartiennent la sagesse et la force. C’est lui qui change les temps et les circonstances, qui renverse les rois et qui établit les rois, qui donne la sagesse aux sages et la science à ceux qui ont de l’intelligence, c’est lui qui révèle ce qui est profond et caché… » Daniel 2.20-22
Comme les versets à mémoriser nous l’indiquent, la Bible considère Dieu comme le maître de l’histoire des hommes. Tous les textes proposés dans notre Guide d’études de la Bible pour cette semaine (1Samuel 17 : David et Goliath ; Esaïe 36 et 37 : Le roi Ezéchias et le roi d’Assyrie ; Daniel 1 et 5 : Daniel et les rois de Babylone ; Matthieu 26.57-67), révèlent comment Dieu intervient dans l’Histoire des hommes lorsqu’Il est bafoué par les impies, pour sauver ceux qui lui font confiance. Nous devons nous souvenir toutefois, que la Bible n’est pas un livre d’Histoire (comme on l’entend aujourd’hui). Elle ne retient dans les faits historiques que ce qui peut révéler Dieu, et ce qui entre dans son plan pour l’homme. Si à la base du récit il y a un fait réel et historique, celui-ci est transmis et interprété par l'auteur en fonction de son but pédagogique et spirituel. Nous étudierons dans cette optique le début du chapitre 11 de la lettre aux Hébreux où Dieu révèle « ce qui est profond et caché » dans l’histoire de ses serviteurs
Observons
Le contexte
Les chapitres 11 à 13 sont consacrés aux leçons que donne l’histoire des hommes qui ont vécu par la foi (10.38). Après avoir précisé la nature et les effets de la foi (11.1-3), l’auteur énumère les exemples des anciens (11.4-40) jusqu’à Jésus lui-même (12.1-2).
Le texte v 6-16
Relevez dans ce passage les répétitions et oppositions de mots : Quels thèmes permettent-elles de dégager ? Qu’est-ce qui concerne Dieu, et qu’est-ce qui concerne les hommes ?
Deux thèmes se dégagent :
- les choses invisibles, vues et saluées de loin, promises par Dieu (l’héritage, la patrie céleste, cité aux solides fondements, - - le nomadisme des hommes : les tentes, étrangers et voyageurs, les hommes agissant par la foi
- Quelles sont les caractéristiques de la cité céleste ?
Construction
v 6 : introduction : Quelle est l’essence même de la foi ? : a) s’approcher de Dieu b) croire à l’existence de Dieu b’) croire à une réponse de Dieu a’) chercher Dieu
v 7-12 : exemples des patriarches :
v 7 : Noé : sur quoi repose sa foi ? et quel effet a-t-elle sur sa vie ? Elle repose sur une révélation et a comme effet une action de salut et de condamnation, qui le fait hériter de la justice.
V 8-10 : Abraham : Comment répond-il à l’appel de Dieu ? - par un départ vers l’inconnu (v 8) - par une attente d’une cité solide (v 10)
v 11-12 : Sarah : En quoi a-t-elle eu foi ? a) malgré son âge, b) elle a eu foi dans la fidélité de Dieu à ses promesses, a’) malgré aussi l’âge de son mari.
Sa foi a permis la réalisation future de la promesse de descendance innombrable.
B’- v 13-16a : La foi des patriarches
V 13 : a) tous sont morts sans voir la réalisation des promesses b) ils ont pourtant vu et salué de loin les choses promises a’) en reconnaissant leur situation passagère sur terre, leur mortalité.
V 14-16a : leur foi a été a) la recherche d’une patrie (v 14) b) pas une patrie terrestre (v 15) a’) la recherche d’une patrie céleste (v 16a).
A’- Réponse de Dieu à leur foi (v 16b) : - il n’a pas honte d’eux, ni d’être appelé leur Dieu - il leur a préparé une cité meilleure.
Comprenons
Le texte
Il fait ressortir ce qu’est la foi dont la définition a été donnée au v 1 : « une assurance des choses qu’on espère, une démonstration des choses qu’on ne voit pas ».
C’est une prise au sérieux d’une révélation (v 7), d’un appel (v 8), d’une promesse (v 11) ; c’est une réponse active dans la confiance et l’obéissance (v 7, 8) à la parole de Dieu ; c’est une acceptation de la précarité et de l’insatisfaction de la vie terrestre (v 9, 13) ; c’est une espérance de l’accomplissement à venir des promesses (v 13).
L’auteur insiste sur le contraste entre la fragilité de la vie terrestre et la solidité de l’objet de la foi : Dieu (v 10,16). Celui qui a la foi ne considère pas les choses terrestres comme immuables, éternelles ; il ne s’installe nulle part ; malgré les obstacles de la vieillesse, la mort, la solitude, la non-réalisation de son vivant des promesses de Dieu, il porte ses regards sur les choses invisibles (v 13) qu’il juge supérieures et meilleures parce que c’est Dieu qui les a conçues et construites (v 10, 16). Il collabore avec Dieu à son histoire terrestre, à l’Histoire des hommes, tout en sachant qu’elle est passagère et imparfaite, parce qu’il croit qu’en Dieu seul se trouvent stabilité, paix, immortalité et bonheur.
La cité de Dieu, espérée et attendue par le croyant, a comme caractéristiques :
- d’être conçue et construite par Dieu (Jn 14.3),
- d’avoir de solides fondations : Jésus-Christ (1 Co 3.11), les apôtres et les prophètes avec Jésus comme pierre angulaire (Ep 2.20),
- d’offrir le salut à l’image de l’arche, l’héritage de la justice, (= justification, reconnaissance par Dieu comme ses enfants héritiers) (v 7, 16),
- d’être éternellement en présence de Dieu.
(Les deux Jérusalem : terrestre en bas, céleste en haut, Miniature 15ès)
Qu’est cette cité céleste ? Pour les patriarches, c’était concrètement la ville de Jérusalem, conquise plus tard par David, devenue grâce à Salomon lieu du temple et de la rencontre avec Dieu. A travers elle, l’auteur de l’épître pense à la Jérusalem céleste = spirituelle, symbole du peuple de Dieu, de l'épouse unie pour l’éternité à Christ, dont parle Jean (Ap 19).
Tout le chapitre tend à nous faire comprendre que l’histoire des hommes de foi témoigne de la fidélité de Dieu à les sauver de la précarité de leur condition humaine. Cette histoire témoigne aussi du plan que Dieu a conçu dès l’origine pour le salut des hommes et qu’il a réalisé en Jésus-Christ, crucifié, ressuscité et monté à sa droite ( 12.2). De là Jésus dirige toutes choses jusqu’à l’accomplissement définitif de sa volonté de salut, au moment de l’établissement de la Nouvelle Cité glorieuse qui rassemblera ses enfants autour de Lui (11.10,16b).
Questions pour une application dans la vie chrétienne
- Nous considérons-nous individuellement et collectivement (en tant qu’Église adventiste) comme étrangers et voyageurs sur la terre, parce que déjà citoyens de la cité céleste ? Comment cela se manifeste-t-il dans la gestion de nos personnes et de nos biens ?
- Comment la réalisation passée et présente des promesses de Dieu (sa présence, son soutien, sa direction) influence-t-elle notre regard sur notre présent, sur l’avenir et sur notre action auprès des autres ?
- Sommes-nous « attentistes », passifs, considérant d’un œil critique ce qui se passe, soupirant après la délivrance en nous repliant sur nous-mêmes dans une sorte de confinement (!) pour ne pas être contaminés par le mal (par les autres ou par le Covid 19) ? ou sommes-nous « adventistes », actifs comme Noé construisant l’arche du salut pour tous ? En quoi consiste notre action personnelle en ce sens ?
- Faut-il construire la cité céleste ou bien la recevoir comme cadeau de Dieu ? Quelles attitudes implique chacune des deux options ? De quoi témoignent-elles ?
- Comment concilier l’idée de préparation et de construction de la cité par Dieu, et celle de la construction de l’arche par Noé ou de la préparation de l’épouse pour son époux le Seigneur (Ap 21.2) ?
- D’après ce chapitre des Hébreux, en quoi la foi en Dieu, maître de notre Histoire, est-elle différente du fatalisme de la prédestination, ou du pessimisme ?
- En quoi les hommes de foi peuvent-ils modifier le cours de l’Histoire ?
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