29/05/2020
Etude n°10 Bible et Histoire Hébreux 11. 6-16 (06 06 20)
Étude n°10 Bible et Histoire, Hébreux 11. 6-16 (06 06 20)
« Béni soit le nom de Dieu, d’éternité en éternité ! A lui appartiennent la sagesse et la force. C’est lui qui change les temps et les circonstances, qui renverse les rois et qui établit les rois, qui donne la sagesse aux sages et la science à ceux qui ont de l’intelligence, c’est lui qui révèle ce qui est profond et caché… » Daniel 2.20-22
Comme les versets à mémoriser nous l’indiquent, la Bible considère Dieu comme le maître de l’histoire des hommes. Tous les textes proposés dans notre Guide d’études de la Bible pour cette semaine (1Samuel 17 : David et Goliath ; Esaïe 36 et 37 : Le roi Ezéchias et le roi d’Assyrie ; Daniel 1 et 5 : Daniel et les rois de Babylone ; Matthieu 26.57-67), révèlent comment Dieu intervient dans l’Histoire des hommes lorsqu’Il est bafoué par les impies, pour sauver ceux qui lui font confiance. Nous devons nous souvenir toutefois, que la Bible n’est pas un livre d’Histoire (comme on l’entend aujourd’hui). Elle ne retient dans les faits historiques que ce qui peut révéler Dieu, et ce qui entre dans son plan pour l’homme. Si à la base du récit il y a un fait réel et historique, celui-ci est transmis et interprété par l'auteur en fonction de son but pédagogique et spirituel. Nous étudierons dans cette optique le début du chapitre 11 de la lettre aux Hébreux où Dieu révèle « ce qui est profond et caché » dans l’histoire de ses serviteurs
Observons
Le contexte
Les chapitres 11 à 13 sont consacrés aux leçons que donne l’histoire des hommes qui ont vécu par la foi (10.38). Après avoir précisé la nature et les effets de la foi (11.1-3), l’auteur énumère les exemples des anciens (11.4-40) jusqu’à Jésus lui-même (12.1-2).
Le texte v 6-16
Relevez dans ce passage les répétitions et oppositions de mots : Quels thèmes permettent-elles de dégager ? Qu’est-ce qui concerne Dieu, et qu’est-ce qui concerne les hommes ?
Deux thèmes se dégagent :
- les choses invisibles, vues et saluées de loin, promises par Dieu (l’héritage, la patrie céleste, cité aux solides fondements, - - le nomadisme des hommes : les tentes, étrangers et voyageurs, les hommes agissant par la foi
- Quelles sont les caractéristiques de la cité céleste ?
Construction
v 6 : introduction : Quelle est l’essence même de la foi ? : a) s’approcher de Dieu b) croire à l’existence de Dieu b’) croire à une réponse de Dieu a’) chercher Dieu
v 7-12 : exemples des patriarches :
v 7 : Noé : sur quoi repose sa foi ? et quel effet a-t-elle sur sa vie ? Elle repose sur une révélation et a comme effet une action de salut et de condamnation, qui le fait hériter de la justice.
V 8-10 : Abraham : Comment répond-il à l’appel de Dieu ? - par un départ vers l’inconnu (v 8) - par une attente d’une cité solide (v 10)
v 11-12 : Sarah : En quoi a-t-elle eu foi ? a) malgré son âge, b) elle a eu foi dans la fidélité de Dieu à ses promesses, a’) malgré aussi l’âge de son mari.
Sa foi a permis la réalisation future de la promesse de descendance innombrable.
B’- v 13-16a : La foi des patriarches
V 13 : a) tous sont morts sans voir la réalisation des promesses b) ils ont pourtant vu et salué de loin les choses promises a’) en reconnaissant leur situation passagère sur terre, leur mortalité.
V 14-16a : leur foi a été a) la recherche d’une patrie (v 14) b) pas une patrie terrestre (v 15) a’) la recherche d’une patrie céleste (v 16a).
A’- Réponse de Dieu à leur foi (v 16b) : - il n’a pas honte d’eux, ni d’être appelé leur Dieu - il leur a préparé une cité meilleure.
Comprenons
Le texte
Il fait ressortir ce qu’est la foi dont la définition a été donnée au v 1 : « une assurance des choses qu’on espère, une démonstration des choses qu’on ne voit pas ».
C’est une prise au sérieux d’une révélation (v 7), d’un appel (v 8), d’une promesse (v 11) ; c’est une réponse active dans la confiance et l’obéissance (v 7, 8) à la parole de Dieu ; c’est une acceptation de la précarité et de l’insatisfaction de la vie terrestre (v 9, 13) ; c’est une espérance de l’accomplissement à venir des promesses (v 13).
L’auteur insiste sur le contraste entre la fragilité de la vie terrestre et la solidité de l’objet de la foi : Dieu (v 10,16). Celui qui a la foi ne considère pas les choses terrestres comme immuables, éternelles ; il ne s’installe nulle part ; malgré les obstacles de la vieillesse, la mort, la solitude, la non-réalisation de son vivant des promesses de Dieu, il porte ses regards sur les choses invisibles (v 13) qu’il juge supérieures et meilleures parce que c’est Dieu qui les a conçues et construites (v 10, 16). Il collabore avec Dieu à son histoire terrestre, à l’Histoire des hommes, tout en sachant qu’elle est passagère et imparfaite, parce qu’il croit qu’en Dieu seul se trouvent stabilité, paix, immortalité et bonheur.
La cité de Dieu, espérée et attendue par le croyant, a comme caractéristiques :
- d’être conçue et construite par Dieu (Jn 14.3),
- d’avoir de solides fondations : Jésus-Christ (1 Co 3.11), les apôtres et les prophètes avec Jésus comme pierre angulaire (Ep 2.20),
- d’offrir le salut à l’image de l’arche, l’héritage de la justice, (= justification, reconnaissance par Dieu comme ses enfants héritiers) (v 7, 16),
- d’être éternellement en présence de Dieu.
(Les deux Jérusalem : terrestre en bas, céleste en haut, Miniature 15ès)
Qu’est cette cité céleste ? Pour les patriarches, c’était concrètement la ville de Jérusalem, conquise plus tard par David, devenue grâce à Salomon lieu du temple et de la rencontre avec Dieu. A travers elle, l’auteur de l’épître pense à la Jérusalem céleste = spirituelle, symbole du peuple de Dieu, de l'épouse unie pour l’éternité à Christ, dont parle Jean (Ap 19).
Tout le chapitre tend à nous faire comprendre que l’histoire des hommes de foi témoigne de la fidélité de Dieu à les sauver de la précarité de leur condition humaine. Cette histoire témoigne aussi du plan que Dieu a conçu dès l’origine pour le salut des hommes et qu’il a réalisé en Jésus-Christ, crucifié, ressuscité et monté à sa droite ( 12.2). De là Jésus dirige toutes choses jusqu’à l’accomplissement définitif de sa volonté de salut, au moment de l’établissement de la Nouvelle Cité glorieuse qui rassemblera ses enfants autour de Lui (11.10,16b).
Questions pour une application dans la vie chrétienne
- Nous considérons-nous individuellement et collectivement (en tant qu’Église adventiste) comme étrangers et voyageurs sur la terre, parce que déjà citoyens de la cité céleste ? Comment cela se manifeste-t-il dans la gestion de nos personnes et de nos biens ?
- Comment la réalisation passée et présente des promesses de Dieu (sa présence, son soutien, sa direction) influence-t-elle notre regard sur notre présent, sur l’avenir et sur notre action auprès des autres ?
- Sommes-nous « attentistes », passifs, considérant d’un œil critique ce qui se passe, soupirant après la délivrance en nous repliant sur nous-mêmes dans une sorte de confinement (!) pour ne pas être contaminés par le mal (par les autres ou par le Covid 19) ? ou sommes-nous « adventistes », actifs comme Noé construisant l’arche du salut pour tous ? En quoi consiste notre action personnelle en ce sens ?
- Faut-il construire la cité céleste ou bien la recevoir comme cadeau de Dieu ? Quelles attitudes implique chacune des deux options ? De quoi témoignent-elles ?
- Comment concilier l’idée de préparation et de construction de la cité par Dieu, et celle de la construction de l’arche par Noé ou de la préparation de l’épouse pour son époux le Seigneur (Ap 21.2) ?
- D’après ce chapitre des Hébreux, en quoi la foi en Dieu, maître de notre Histoire, est-elle différente du fatalisme de la prédestination, ou du pessimisme ?
- En quoi les hommes de foi peuvent-ils modifier le cours de l’Histoire ?
08:00 Publié dans interprétation Bible | Lien permanent | Commentaires (0)
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