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08/05/2020

Étude n°7 Langues, texte contextes, Genèse 11.1-9 (16 05 20)

Étude n°7 Langues, texte contextes, Genèse 11.1-9 (16 05 20)

«Prenez à cœur toutes les paroles que je vous conjure aujourd’hui de commander à vos fils afin qu’ils observent et mettent en pratique toutes les paroles de cette loi. Ce n’est pas pour vous une parole creuse, c’est votre vie, et par cette parole vous prolongerez vos jours… » Deut 32.46-47 

 L’étude de cette semaine proposée par le « Guide d’étude de la Bible » dans l’Eglise adventiste mondiale est orientée principalement sur la nécessité de prendre en compte la langue, les contextes, la structure d’un texte, pour en saisir le sens et en tirer des enseignements pour la pratique de notre vie. Pour illustrer cette nécessité, nous avons délibérément choisi un texte (le récit de la Tour de Babel) parmi beaucoup d’autres, dont l’interprétation varie selon que l’on tient compte ou non de ces différents paramètres. Nous examinerons attentivement ce qu’il dit (= Observons), pour comprendre ce qu’il veut dire (Comprenons) et appliquer ce qu’il nous dit aujourd’hui (= Questions d’application).

Observons Genèse 11.1-9 (tableau de Breughel)Tour de Babel Pieter Bruegel.jpg

Le contexte

Après le déluge et l’alliance de Dieu avec Noé, ses fils manifestèrent leurs caractères et leur respect ou irrespect pour leur père (ch 9). Leurs généalogies encadrent l’histoire de la tour de Babel, pour expliquer comment leurs clans se séparèrent et remplirent la terre (10.5 ; 11.9). La seconde généalogie de Sem (11.10-26)  reprend en détails la première (10.21-31) pour faire le lien avec Abraham et montrer la continuité de la foi dans une humanité où règne la confusion.

Le texte

1-2 : situation initiale d’uniformité et de sédentarité : relever les répétitions de mots et la situation géographique, qui justifient le titre que nous donnons à ces deux versets.

3-4 : projet humain : Que marque la répétition de « Allons » ? Quel est le triple projet ? Quelle est l’angoisse des hommes ? D’où leur vient-elle ? (ch 4.14 et ch 7)

5-7 : Intervention de Dieu. v 5 : Quel est le mouvement de Dieu inverse de celui des hommes ? Que signifie-t-il spirituellement sur la relation de  Dieu avec les hommes? Quelle préfiguration peut-on y voir ? v 6 : De quoi s’indigne l’Eternel ? Que redoute-t-il ? v 7 : Que répète-t-il ? A quelle personne du verbe s’exprime-t-il ? Sur quoi agit-il ? Dans quel but ? Quelle est la contradiction avec Actes 2.6-11 ? Comment l’expliquer ?

8-9 : dispersion finale sur toute la terre : Quelle expression est répétée deux fois ?  Qu’encadrent  ces parallèles ?  Que signifie le nom de Babel en hébreu et en Babylonien ? Voir les notes de vos bibles. Qu’est-ce que cela annonce sur le sens symbolique du nom de Babylone ? 

Comprenons

Le récit de Babel est très souvent considéré comme un jugement négatif de Dieu, pour punir les hommes de leur prétention à l’atteindre. Dieu apparaît ainsi comme inaccessible et jaloux de ses prérogatives. Le texte aurait été écrit pour expliquer la prolifération des langues dont la Pentecôte serait l’antidote. C’est une interprétation qui, pensons-nous, fausse le regard sur Dieu et méconnaît sa volonté de salut pour tous malgré les choix néfastes de l’homme.

1- La situation du récit dans le texte biblique encadré par des généalogies en fait un texte important, selon les lois de composition littéraire hébraïque (parallélisme concentrique ou chiasme pour mettre en valeur ce qui est au centre), pour comprendre le projet de Dieu pour l’humanité : la dispersion des langues et des peuples est un bienfait pour la liberté de la descendance de Sem, issue de Seth, qui invoquait le nom de l’Éternel (Gen 4.26); cette descendance est appelée « fils de Dieu » (Gen 6.2,4) par opposition aux « fils des hommes » (11.5) ou aux « nations » (10.32) impies, sans Dieu.

Remarquer les mouvements opposés des hommes et de Dieu, la répétition (2x) de « un même langage » opposée à  «confondre le langage »(3x), l’opposition entre l’installation des hommes (2, 4) et leur dissémination par Dieu (8-9

2- Une même langue

Cela peut s’entendre au sens propre, mais aussi au sens figuré pour signifier l’union des esprits dans un même projet. Ce n’est pas cette union qui est condamnable, c’est la nature du projet humain conçu contre l’Esprit et les ordres de Dieu (Gen 1.28 ; 9.7). Le langage n’est que le moyen, l’outil au service de la volonté humaine.  Dieu va frapper cet outil pour empêcher que se réalise un projet concentrationnaire  et uniformisant, contraire à sa volonté de liberté et de salut pour tous. A l’inverse, le langage deviendra l’outil au service de la volonté de Dieu et de l’homme sous l’action de l’Esprit, à la Pentecôte, pour que tous entendent la Bonne Nouvelle qui pourra les unir autour de l’Éternel.

3- Le projet humain

Partant de la région où l’on situe généralement l’arrêt de l’arche, sur le mont Ararat, au Nord-Est de la Mésopotamie, tout naturellement les hommes choisissent la voie de circulation la plus facile, les fleuves. Au lieu d’obéir à l’ordre de Dieu (9.7) de se répandre sur toute la terre, ils s’installent tous au même endroit, une vallée confortable, celle qu’arrose l’Euphrate.

Ils pallient l’absence de pierre et de ciment par les moyens du bord, la terre et le goudron. Ils mettent donc toute leur ingéniosité et leur esprit créatif au service de leur projet qui a pour but d’éviter la dispersion ordonnée par Dieu. Ils veulent :

a) construire une ville et une tour, pour se sécuriser et surveiller les alentours,

b) atteindre le ciel, donc Dieu, pour dominer le monde

c) se faire un nom par soi-même au lieu de le tirer de Dieu (Es 56.5b ; Eph 3.15)

Le projet humain apparaît comme une révolte contre la volonté divine et un désir d’indépendance vis-à-vis de Lui, et comme une volonté de s’imposer à tous par la grandeur et la célébrité de l’entreprise. (voir la tentation par le serpent, Gen 3)

4- L’humour de Dieu

Aux deux Allons humains (11.3-4), Dieu répond aussi par un Allons(11.7). Au désir   humain d’ascension et d’escalade du ciel, Dieu répond par une descente, et une vision d’ensemble de la situation terrestre (v 5-7). Dieu sait ce que font les hommes, il n’a pas besoin de descendre pour voir, Il n’est pas loin et connaît les pensées humaines ! Mais son mouvement vers les hommes est une préfiguration de son incarnation en Jésus pour se mettre au niveau des hommes et les tirer de leur situation mortelle. A l’uniformité dans un même langage, il oppose la diversité par des langues variées. Les moyens de communiquer et de se comprendre faisant défaut, le projet humain de construction avorte.

5- Le projet de Dieu

En hébreu, il n’existe pas de pluriel de majesté, et pourtant l’Éternel s’exprime à la première personne du pluriel, comme à la Création (Elohim est un nom pluriel) ; c’est sa personne tout entière qui intervient triplement comme Créateur, Sauveur, Consolateur, pour offrir une autre voie de vie à l’humanité.

Pourquoi Dieu désirait-il tellement que l’humanité se répande sur la terre ?

Le texte pourrait être une réponse à cette interrogation : lorsque les hommes se rassemblent et se  sédentarisent, ils tombent dans la tentation de l’orgueil, de l’autosatisfaction, du matérialisme qui met la sécurité dans les biens acquis, de l’idolâtrie ou de l’athéisme : on croit pouvoir se passer de Dieu, puisque l’union fait la force. Les exemples historiques de camps de concentration ont mis en évidence les outrances tragiques qui résultent de cet esprit d’opposition à Dieu, qui conduit au désespoir des opprimés.

En dispersant les hommes, Dieu leur donnait une espérance : il désirait leur apprendre à vivre dans la liberté, en comptant non sur leurs propres forces, mais sur sa présence et son appui (voir le discours de Paul à Athènes, Actes 17.26-27), comme il avait tenté de le faire comprendre à Caïn, en l’envoyant comme nomade au désert (Gen 4). La précarité de la vie nomade, l’isolement les uns des autres devaient leur enseigner l’humilité, la confiance en Dieu, l’entraide mutuelle pour subsister dans des conditions difficiles, et la responsabilité personnelle sans laquelle il n’y a pas de croissance possible. Cette dispersion voulue par Dieu protégeait aussi les croyants qui vivaient parmi ces peuples, des entreprises totalitaires des incroyants. Le parallélisme aux versets 8 et 9 entre les deux répétitions de l’expression « l’Éternel les dissémina sur toute la surface de la terre » met en valeur l’idée de confusion qui est la cause de la dispersion : le nom de Babel, à l’origine du nom de la ville Babylone, par un jeu de mots dont l’hébreu est coutumier, est rapproché du verbe « balal » qui signifie « confondre ». Mais en babylonien il se traduit par « Porte (Bab) de Dieu (El) ». La ville de Babylone symbolisera dans le reste de la Bible, l’orgueil de l’homme qui se prend pour Dieu (comme Nebucadnetsar dans le livre de Daniel), et la confusion spirituelle dans laquelle vivent les hommes idolâtres (Apocalypse 14.8 ; 17.5).statue d'or de Daniel.png

Ainsi, placée au milieu des peuples de la terre (géographiquement et spirituellement)  la descendance de Sem put perpétuer la foi en Dieu et témoigner de son amour jusqu’à l’élection d’Abraham, puis jusqu’à la venue de Christ, au carrefour des civilisations du Moyen-Orient.

Il ne s’agit pas de prendre ce texte comme prétexte de condamnation des villes ou des efforts d’unité entre les hommes ! Ce n’est pas son but. C’est une mise en garde de Dieu contre tout projet qui exclut Dieu et met l’homme sur un piédestal  comme objet d’adoration, et qui, comme la Babylone de l’Apocalypse, est voué à sa perte. Le texte est aussi un appel à devenir le témoin de ce Dieu d’amour partout où il nous envoie vivre, afin que tous les hommes puissent un jour choisir de répondre à son amour et lui obéir.

« Toute Écriture étant inspirée de Dieu et utile pour enseigner, convaincre, redresser, éduquer dans la justice afin que l’homme de Dieu soit adapté et préparé à toute œuvre bonne » (2 Tim 3.16), nous pouvons avec l’aide de l’Esprit étudier les textes de la Bible, en cherchant toujours ce que Dieu a voulu nous enseigner pour fortifier notre foi et approfondir notre relation avec Lui et les autres.

 Questions pour une application dans la vie chrétienne

- Qu’est-ce qui dans nos projets personnels, ou ceux de nos pays, peut s’opposer à la volonté d’amour et de vie pleinement libre, de Dieu ?

- Quel témoin serai-je aujourd’hui ? Comment mettre à profit la liberté dont nos pays occidentaux disposent, pour annoncer l’Evangile à tous ?

- Qu’est-ce que l’étude de ce texte m’a appris sur la méthode d’interprétation d’un texte biblique ?... Et sur la pédagogie de Dieu ?

01/05/2020

Étude n°6 Nécessité de l’interprétation, Actes 17.15-34 (09 05 20)

 

Étude n°6 Nécessité de l’interprétation, Actes 17.15-34 (09 05 20)

Sans la foi il est impossible de lui plaire ; celui qui s’approche de Dieu doit croire qu’il existe et qu’il récompense ceux qui le cherchent. » Héb 11.6

Photo : Le rocher de l’Aréopage, vu depuis l’entrée de l’Acropole d’Athènes. athenes-areopage.jpg

 Observons

Le contexte 

Le séjour de Paul à Thessalonique a été écourté à cause de la violence des Juifs qui provoquèrent une émeute contre lui (17.5-9). Paul et Silas s’enfuirent à Bérée où l’accueil des Juifs fut beaucoup plus ouvert à l’Evangile. Poursuivi par la fureur des Thessaloniciens, Paul s’enfuit vers Athènes où il reste seul quelque temps (17.10-15).

Le texte :  

16-18 : Quelles sont les réactions variées des auditeurs de Paul ?

19-21 : Quelles sont les interrogations des philosophes sur l’Aréopage, que cherchent-ils ?

22-31 : discours de Paul :

            22-23 : Comment Paul capte-t-il l’attention des Athéniens

            24-25 : Que leur annonce-t-il ?

            26-28 : Quelle image de Dieu donne-t-il ? Pourquoi ?

29-31 : Comment introduit-il son appel à la repentance ?

32-34 : Quelles sont les réactions à ce discours ? Pourquoi (voir ci-dessous le tableau de comparaison entre la Bible et les philosophies grecques.) 

Comprenons

 Athènes a été pour le monde antique, pour les Romains, et pour nous aussi, le phare de la culture intellectuelle et philosophique.

Les Epicuriens, disciples d’Epicure (342-270 av JC) enseignaient une sorte de matérialisme, et niaient l’action de Dieu dans le gouvernement du monde. Ils avaient développé une philosophie du plaisir, principe du bonheur. La recherche du plaisir était le but de la vie. Loin de se laisser aller à leurs passions, ils s’efforçaient de les dominer par l’intelligence, car elles faisaient souffrir par leurs excès. Un juste équilibre devait s’établir entre la jouissance et la souffrance que procurent l’absence ou l’excès du plaisir. Seule la recherche de cet équilibre donnait un sens à la vie qui n’avait aucune autre issue que la mort. La recherche de cet équilibre entre souffrance et plaisir, étouffait toute aspiration à une vie éternelle.

Les Stoïciens, disciples de Zénon (né vers 340 av JC), étaient les panthéistes de l’époque : Dieu était l’énergie, l’âme du monde, sans identité personnelle, l’âme humaine n’était qu’une émanation de cette énergie, où elle se refondait après la mort. Les stoïciens croyaient arriver à la vertu et à l’absence de douleur par leurs propres forces : ils recherchaient le bonheur en évitant toute émotion, en restant indifférents à toute atteinte extérieure de plaisir ou de douleur, grâce à la domination de l’esprit divin qui était en eux. Sous l’influence aussi de Platon, ils pensaient que seul comptait le développement de cet esprit, au détriment du corps ; la mort libérait l’esprit qui retournait dans le monde des idées, tandis que le corps disparaissait.

Leur orgueil et l’illusion de leur force les empêchaient de recevoir d’un cœur humble le message de la grâce. C’est pourquoi ils traitent Paul avec mépris et ironie en le disant « bavard », d’un nom grec qui désigne une corneille, qui ramassant la semence jetée en terre, et criant sans cesse, était devenue le symbole du parasite bavard !

L’Aréopage, ou colline d’Arès (= Mars, dieu de la guerre), était le nom du rocher à l’ouest de l’Acropole. Le tribunal, les hommes d’Etat et les savants s’y rendaient pour discuter ensemble sur la terrasse située à son sommet, qui pouvait contenir une centaine de personnes. Paul paraît librement devant des auditeurs simplement curieux de connaître les dernières nouveautés philosophiques. (Gustave Doré : Paul à Athènes)Paul à Athènes Doré.jpg

Le discours de Paul

Paul offre un magnifique exemple du choc des cultures gréco-latine et hébraïque.

Parallèlement à la philosophie, les Grecs du peuple restaient très superstitieux et avaient multiplié les dieux de l’Olympe. Chaque élément de la nature avait ses divinités, de plus ou moins grande importance, qu’il ne fallait pas oublier d’honorer pour éviter leur vengeance. C’est ce qui a le plus indigné Paul, comme bon Juif fidèle au second commandement de la loi divine (Exode 20. 3-6). Il a su vaincre son indignation devant l’idolâtrie, et en partant de ses constats, il a essayé d’amener ses auditeurs polythéistes à la conception d’une divinité unique beaucoup plus grande et puissante, car Dieu Créateur (v 24).

Après avoir présenté son Dieu, Créateur de toutes choses, il renseigne les Athéniens sur son œuvre principale : l’humanité. Il en est l’origine, le gouverneur, le pourvoyeur et le but (v 26-27). Dieu a une personnalité comme l’homme avec qui il cherche le contact. L’homme ne se perd pas en Dieu, mais au contraire se retrouve pleinement homme en Lui.

S’abaisser devant des images matérielles, c’est abaisser Dieu et se dégrader soi-même. Le paganisme est considéré comme le fruit de l’ignorance que Dieu pardonne, mais qui ne doit pas durer maintenant que Dieu offre le salut à tous, grâce à la mort et à la résurrection de Jésus, qui jugera tout le monde.

Les moqueries interrompirent le discours de Paul, car pour les philosophes, l’idée du retour d’un mort à la vie était impensable, et celle d’un jugement encore plus absurde.

Il est remarquable que les réactions violentes ou ironiques des auditeurs  de Paul à Athènes aient eu pour cause l’annonce de la responsabilité humaine devant un Dieu incarné, mort, ressuscité, et juge. Il est tellement facile de philosopher à perdre haleine, parce que cela ne demande aucune conversion de vie, et n’engage pas l’être tout entier. Mais devoir répondre de sa vie devant un Dieu capable de ressusciter un mort, c’est autre chose !

On a parlé d’échec ou d’erreur de méthode de Paul à Athènes, car il n’y a pas fondé d’église. Pourtant Paul selon sa coutume, s’est fait  « tout à tous » : Juif avec les Juifs, il partait de leurs connaissances bibliques pour leur présenter le Messie incarné en Jésus. Grec avec les Grecs, il part de leurs connaissances philosophiques sur le monde, la divinité, le sens de la vie, et la mort, pour leur présenter le Dieu créateur, Vivant, qui vient juger les hommes mais offre la Vie éternelle par le Christ ressuscité. Ce message permettait  au début à chacun des philosophes de se reconnaître en terrain connu, mais lorsque Paul passa à la nouveauté de l’Évangile, en annonçant jugement et résurrection, ce fut tellement étranger à leurs raisonnements fondés sur la logique humaine, que la plupart refusèrent d’en entendre plus. Quelques cœurs pourtant furent touchés et acceptèrent la Bonne Nouvelle. Paul n’est pas responsable des réactions de ses auditeurs. Il a reçu de la part des Athéniens les mêmes réactions que de la part des Juifs et des Grecs de Thessalonique. La prédication aujourd’hui dans notre monde occidental matérialiste, et surtout en France de tradition cartésienne, rencontre les mêmes difficultés. L’accès à la dimension spirituelle et transcendante est presque fermé à celui qui se confie dans sa raison et ses idées philosophiques. Il faut toute la puissance du Saint-Esprit pour toucher les cœurs !

Ce texte est ardu, car très philosophique et demande un effort pour interpréter les sous-entendus culturels auxquels devait faire face Paul, heureusement rompu à la discussion et à la pensée grecque. Définissez avec les membres du groupe les idées de chaque catégorie d’Athéniens, en les illustrant par des exemples concrets comme: les épicuriens sont des gens qui recherchent les plaisirs raffinés : à table, ce ne sont pas des gloutons, mais des gourmets. Pour les stoïciens, montrez combien leur philosophie détache du monde et mène, à la limite, à l’insensibilité de la mort.

Faites bien remarquer les limites des ressemblances entre les idées philosophiques et celles de la Bible, et les raisons du refus des Athéniens ; ce sont les mêmes raisons que pour nous : le refus d’être responsable, de s’engager et de changer de vie !

Voici trois tableaux de comparaison entre les idées philosophiques et les paroles bibliques, pour vous aider à comprendre l’argumentation de Paul : 

Les Grecs idolâtres                                                                                 Paul et la Bible

1. Puisque les hommes ont créé les idoles, les dieux ressemblent aux hommes, avec tous leurs défauts.

1. Dieu est créateur de l’Univers et des hommes. v. (24-28)

2. Les dieux sont représentés par des statues qu’on adore.

2. Dieu est représenté par ses enfants, les hommes qui croient en lui. v. (29)

3. Les dieux habitent dans des temples.

3. Dieu n’habite pas dans un temple humain. v. (24)

 

4. Les dieux ne sont pas favorables aux hommes et les jugent arbitrairement.

4. Dieu aime les hommes et les jugera avec justice (v 31)

5. Il faut gagner leur faveur par des actes méritoires ou des offrandes.

5. Dieu donne gratuitement ses bénédictions. v. (25-26)

6. Les dieux ne cherchent pas la relation avec les hommes.

6. Dieu désire une relation intime avec les hommes. v. (27)

 

Les Stoïciens                                                                                 Paul et la Bible

1. L’homme est habité d’un esprit divin.

1. Dieu est Esprit, l’homme est une créature à qui il donne le souffle (= esprit) (v 24-25)

2. Les hommes sont frères et soeurs, puisqu’ils ont tous une parcelle divine en eux.

2. Les hommes sont frères parce que Dieu est leur Père. Ils sont enfants de Dieu (v 29a)

3. Les hommes trouvent le bonheur en restant indifférents aux circonstances (douleurs et plaisirs) et même aux dieux

3. Les hommes trouvent le bonheur en communiquant avec les autres et avec Dieu qui se révèle à eux (v 27, 30)

4. Après la mort, l’esprit divin de l’homme retourne dans le monde des idées, le corps disparaît.

4. Après la mort, Dieu peut redonner la vie éternelle, comme il l’a fait pour Jésus en le ressuscitant (v 31)

 

Epicuriens                                                                                      Paul et la Bible

1. Les dieux existent mais n’ont pas créé l’homme

1. Dieu existe et a créé l’homme (v 24-25)

2. Les dieux ne s’occupent pas des hommes, donc les hommes n’ont pas besoin de s’en occuper.

2. Dieu s’occupe de chacun et désire entrer en relation avec lui (26-27)

3. Le bonheur, c’est le plaisir que l’on trouve dans l’équilibre entre la satisfaction de ses désirs et la douleur que provoquent les passions.

3. Le bonheur c’est la relation avec un Dieu d’amour, dans l’obéissance à sa volonté (v 30).

4. Seule la vie sur terre compte, pour y vivre le mieux possible. Il n’y a rien après la mort.

4. Dieu jugera la vie des hommes, par Jésus qu’il a ressuscité : il y a un espoir de vie éternelle (v 31)

 

Questions pour une application dans la vie chrétienne

  • Comment avoir le même souci que Paul de se mettre à la portée de notre cible dans la prédication de l’Évangile, dans nos cultes ou nos efforts d’évangélisation ? Que connaissons-nous des préoccupations, des intérêts, des modes de pensée de nos auditeurs ? Comment présenter la Bonne Nouvelle du salut de façon acceptable pour eux sans trahir la Bible ?
  • Qu’est-ce qui m’empêche moi-même de croire à la résurrection et au jugement, et de vivre en conséquence avec amour pour les « incroyants » ?
  • Quelle est ma conception du bonheur, face au monde matérialiste, idolâtre et superficiel dans lequel nous vivons ?
  • Que me faut-il apprendre pour interpréter un texte selon l’Esprit Saint et non à la lettre ?(Jean 6.63 ;2 Cor 3.6)