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24/12/2006

Etude n°13a : La fin des commencements : Gn 42-45

13- Genèse 42-50 : la fin des Commencements

Observons le contenu de ces chapitres

Ch 42 : Première rencontre de Joseph et ses frères à l’insu de ces derniers. Exigence de Joseph de faire venir son frère Benjamin. Refus de Jacob.

Ch 43 : 1-15 : Juda persuade son père en se portant garant de Benjamin.              

16-28 : seconde entrevue entre les frères et Joseph qui reste dans l’incognito

29-34 : vive émotion de Joseph et accueil chaleureux dans un festin.

Ch 44 : 1-13 : Joseph teste les sentiments fraternels de ses frères par une ruse          

            14-34 : dernier test de Joseph et aveu de Juda de s’être porté garant du retour de Benjamin auprès de leur père.

 

Ch 45 : 1-15 : Joseph se fait reconnaître, et pardonne à ses frères. 

16-28 : retour des frères auprès de Jacob, heureux de retrouver son fils Joseph.

Ch 46 : Descente de la famille de Jacob en Egypte où elle est accueillie par Joseph

Ch 47 : 1-12 : Installation de la famille en pays de Gochên avec l’accord de Pharaon.

             13-26 : gestion de l’Egypte au profit de Pharaon.

            27-31 : dernières volontés de Jacob mourant.

Ch 48 : Bénédiction des fils de Joseph par Jacob.

Ch 49 : Bénédictions prophétiques des fils de Jacob par leur père. Sa mort.

Ch 50 : Funérailles de Jacob en Canaan. Fin de l’histoire de Joseph, qui prophétise le retour en Canaan sous la conduite de Dieu.

Au centre de cette histoire, se trouve le pardon accordé par Joseph à ses frères : Joseph atteint le paroxysme de la maturité et de la grandeur spirituelles !

Comprenons

Le moment est venu après deux ans de famine générale en Egypte et dans les pays voisins, de reprendre l’histoire de Jacob et ses fils. 22 ans se sont écoulés : Joseph avait 17 ans à son arrivée en Egypte (37.2). 13 ans après il devient premier ministre à 30 ans (41.46), il y a eu 7 ans d’abondance et au moins deux ans de famine. Comme Abraham dans des circonstances semblables (ch 12.10), Jacob pense à cher­cher du secours en Egypte, véritable gre­nier à blé de l’Antiquité, pourvoyeur de vivres pour les peuples, ce qui justifie le nom égyptien de Joseph.

Dans le long récit de ces chapitres, relevons les détails qui nous permettent de com­prendre le cheminement spirituel des per­sonnages.

Chapitre 42

v 4 : Jacob n’envoie pas son dernier fils Benjamin, seul fils de Rachel qui lui reste : il a reporté sur lui l’affection qu’il avait pour Joseph, qu’il croit mort.

v 6 et 9 : Les frères se prosternent devant Joseph dès leur premier voyage, réalisant le premier des rêves de Joseph, sans le sa­voir.

v 7-9 : Le silence de Joseph et sa dureté sont destinés

-à provoquer en eux un sentiment de crainte propre à éveiller leur conscience

-à sonder leurs sentiments et leurs rela­tions entre eux.

Joseph agit ici en vrai gouverneur d’un Pha­raon Hyksos, qui redoutait l’envahissement de l’Egypte dont les Hyksos s’étaient eux-mêmes emparé auparavant (leur domination dura d’environ 1730 à 1555 av  JC). Cela explique ses accusations d’espionnage et la méfiance qu’il affiche envers des étrangers.

v 10-13 : Les détails donnés par les frères sur leur famille renseignent Joseph sur sa situation : tous sont encore en vie l

v 15-17: La première épreuve d’empri­sonnement est destinée à mettre les frères dans les conditions semblables à la capti­vité qu’ils ont fait subir à Joseph dans sa citerne, non par esprit de vengeance, mais pour les amener à réfléchir et à rechercher les causes profondes de leur malheur. Ils n’y manquent pas, ce qui est signe du travail secret de leur conscience pendant toutes ces années devant l’affliction de leur père ! Ils reconnaissent leur faute jusque-là ca­chée (v 21) devant Joseph qui comprenait tout à leur insu (v 23).

Ruben marque par ses accusations contre ses frères combien il a souffert de leur déso­béissance à son conseil d’aîné, mais aussi il révèle qu’il se désolidarise en partie de la disparition de Joseph qu’il croit mort en captivité.

v 23 : Les pleurs de Joseph prouvent que sa sévérité ne vient pas d’un désir de vengeance mais de son amour pour ses frères qu’il veut sonder et sauver avec leur colla­boration, et pas de force I

v 25 : En même temps qu’il cherche à les inquiéter par ses menaces et l’emprisonne­ment de Siméon comme otage, il cherche à les toucher par des marques de bonté, destinées à les interpeller et les préparer à la résolution de la situation.

v 28 : La découverte de l’argent du blé acheté est mal interprétée par les frères. Travaillés par leur mauvaise conscience, ils n’y voient qu’un présage funeste, un signe de la colère de Dieu.

Combien de fois considérons-nous comme punition d’une faute ce qui n’est en fait qu’un geste de miséricorde de Dieu : par exemple, sortis indemnes d’un accident où on a perdu sa voiture, ne nous écrions-nous pas : - Qu’est-ce que j’ai fait à Dieu pour subir cela ? au lieu de le remercier pour la vie sauve!

Le sentiment de culpabilité déforme les faits et aveugle le coupable sur la bonté de Dieu !

v 36 : Les soupçons de Jacob sur la res­ponsabilité de ses fils dans la disparition de Joseph viennent au grand jour, maintenant qu’il se voit privé aussi de Siméon et peut-être en plus de Benjamin.

v 37-38 : C’est d’abord Ruben, comme pour Joseph, qui intervient en faveur de Benjamin, en offrant vies pour vies : ses deux fils à la place de ses deux frères. Dans la mentalité orientale, c’était très généreux de sacrifier sa propre descendance pour sauver ses deux frères.

Dans notre mentalité cela paraît impensa­ble de croire que Jacob aurait pu accepter un tel marché : comment la mort de ses deux petits-fils aurait-elle consolé Jacob de ne pas voir revenir ses deux fils? Ce ne serait plus deux hommes en plus de Joseph qu’il perdrait, mais quatre I C’est pourquoi il refuse net !

Chapitre 43

v 3 et 8 : De nouveau, c’est Juda qui in­tervient en second pour résoudre le pro­blème. A la différence de Ruben, il s’offre lui-même pour subir le châtiment paternel s’il revient sans Benjamin. En cela, il est un type, une préfiguration de Christ, offrant lui-même sa vie pour sauver ses frères les hom­mes.

v 14 : Jacob confie ses fils à la protection de Dieu et accepte sa volonté pour eux et pour lui. Sa longue vie de souffrances ne lui a pas fait perdre la foi.

v 18 : Traités rudement la première fois, les frères prennent l’invitation à aller dans la maison de Joseph comme un signe d’une incarcération proche, à cause de l’accu­sation de vol qui plane sur eux au sujet de l’argent retrouvé dans leurs sacs.

v 19 : Ils vont tenter le tout pour le tout, en rendant spontanément l’argent.

v 23-29 : La réponse de l’intendant et l’ac­cueil qui leur est réservé leur sont totale­ment incompréhensibles. Ils auraient dû être intrigués et mis sur la voie par la mansué­tude et la foi en Dieu que manifestent l’atti­tude et les paroles de l’intendant de Jo­seph. Mais ils sont sous le choc de la surprise et de la crainte.

v 26 : Une seconde fois se réalise le rêve de Joseph, ses frères sont prosternés devant lui I

v 30 : La vive émotion de Joseph et son amour pour le jeune frère qu’il revoit au bout de 20 ans se traduisent par des pleurs plus ou moins bien cachés.

v 32-34 : Chacun prend son repas à une table à part. Joseph en tant que premier ministre, les hébreux en tant que bergers et étrangers qui ne peuvent être mêlés aux Egyptiens très soucieux de leur hygiène (voir 46.34).

Pourtant les frères sont stupéfaits de voir que l’on semble bien les connaître : ils ont été placés par rang d’âge ! Pourquoi aussi Ben­jamin est-il plus honoré qu’eux? Ces mystè­res intrigants doivent préparer dans leur cœur le moment de reconnaissance mutuelle après une dernière épreuve.

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Chapitre 44 : L’épreuve ultime (voir ch 26 d’ « Itinéraires de croissance »)

La préférence manifeste de Joseph pour Benjamin est aussi destinée à sonder les cœurs de ses frères : sont-ils toujours aussi jaloux des fils de Rachel ? Joseph, abusant de son pouvoir, manipule ses frères en accusant Benjamin de vol, mais en leur offrant l’occasion de l’abandonner, il les pousse à révéler quel sentiment domine leurs cœurs.

v 9-10 : Leur bonne foi les fait renoncer à la vie de l’éventuel coupable et à leur propre liberté. L’intendant adoucit leur pro­position en n’acceptant que l’esclavage du présumé coupable. La situation de Ben­jamin sera ainsi exactement la même que celle de Joseph, 20 ans plus tôt !

v 13 : La douleur et la fidélité dont ils font preuve en retournant avec Benjamin té­moignent en faveur des frères.

v 14-34 : Dans tout ce passage Juda prend et garde le rôle prépondérant qu’il s’est engagé à tenir près de son père, et qui fera de Iui l’héritier de la promesse de lignée royale.

v  16 : Dieu nous a démasqués, nous som­mes coupables : en réalité ils sont innocents dans la situation présente, mais leur cons­cience les reconnaît coupables envers ce frère qu’ils ont vendu comme  esclave autre­fois. La position désespérée où ils se trou­vent leur apparaît comme le juste châti­ment de leur crime passé, C’est un cri d’aveu, suivi de la proposition d’être escla­ves avec Benjamin. Ils se solidarisent cette fois avec leur jeune frère.

v 17 : Joseph pousse l’épreuve jusqu’au bout en leur donnant la possibilité de partir sans Benjamin. Ces tests manipulateurs montrent que Joseph n’échappe pas à la condition humaine pécheresse qui fait que l’on abuse du pouvoir que l’on a lorsqu’on se trouve en situation de l’exercer sur les autres.

v 18-34 : La réponse touchante de Juda qui rapporte les propos de son père et s’of­fre comme esclave à la place de son frère (v 33) achève de montrer le changement de leur cœur : ils n’ont plus de jalousie envers les fils de Rachel, ils ne pensent plus à Ieur intérêt personnel, mais ils ont compassion de leur père et s’offrent à la place de Benjamin.

Leurs sentiments sont vraiment changés, Jo­seph ne peut plus contenir son émotion. Ses frères sont sortis vainqueurs de leurs épreu­ves.

Question pour une application dans la vie chrétienne

- Dans les difficultés de relations dans l’Eglise, est-ce que je critique la faute des autres, ou est-ce que j’examine ma propre part de responsabilité, pour tenter de résoudre le problème ?

-  Comment ne pas manipuler ceux dont j’ai la responsabilité,  et être solidaire d’eux pour  améliorer une éventuelle situation de conflit ?

- Suis-je prêt à considérer l’intérêt des autres ou de ma communauté avant mes propres intérêts et mon ambition personnelle ?


Chapitre 45- La reconnaissance entre les frères (ch 27 d’ « Itinéraires de croissance)

A- 1-15 : La fin du « Commencement »medium_Joseph_pardonne.jpg

Observons 

Texte : Construction en parallèles concentriques :

a)      v 1-2 : émotion de Joseph qui veut rester seul avec ses frères

b)      v 3-4 : Joseph se fait reconnaître comme celui qu’ils ont vendu

c)       v 5-8 : Plan de salut de Dieu

b’)  v 9-13 : Joseph se fait reconnaître comme le gouverneur d’Egypte

a’)  v 13-15 : émotion des retrouvailles entre frères.

Le texte central (5-8) joue sur des répétitions : Dieu m’a envoyé (3x), garder en vie, assurer un reste, survivre par une grande délivrance (= 3x l’idée de vie), et sur un contraste entre le v 5 où Joseph est « vendu » et le v 8 où il est « établi père de Pharaon, seigneur de toute sa maison, gouverneur du pays ». On a le même contraste entre les versets 4 et 9, et entre l’épouvante du v 3 et les pleurs et l’embrassade du v 15.

Comprenons

Contexte : La transformation du cœur des frères s’est opérée au fur et à mesure des épreuves qu’il leur a fait subir (42.15-17) : l’emprisonnement avait mis les frères dans une condition semblable à la captivité de Joseph dans le puits. Il les avait amenés à réfléchir et à rechercher les vraies causes de leur malheur. Leur conscience leur avait déjà parlé devant l’affliction de leur père, et maintenant (42.21) elle leur fait avouer leur faute. Joseph a cherché à les interpeller par des gestes de bonté incompréhensibles pour eux, mêlés à des accusations injustes, destinées à leur faire prendre conscience de leur dépendance, de leur besoin de pardon et de grâce. En même temps il sonde leur capacité à se donner pour quelqu’un d’autre qu’eux-mêmes (44.16.33). Alors que dans la situation présente ils sont innocents, ils s’avouent coupables (44.16) : la situation désespérée où ils se trouvent leur apparaît comme le juste châtiment de leur crime passé, selon la croyance hébraïque qui fait du péché la cause directe du malheur. A cet aveu, ils ajoutent une proposition de solidarité avec le plus jeune frère : ils s’offrent comme esclaves. Ils montrent ainsi qu’ils n’ont plus de jalousie pour les fils de Rachel, ils ne pensent plus à leur intérêt personnel, ils sont compatissants envers leur père. Devant une telle transformation, Joseph ne contient plus son émotion.

Texte :

Sections a) et a’) : Le moment des retrouvailles et du pardon ne peut se vivre que dans l’intimité. C’est pourquoi Joseph éloigne toute présence étrangère au problème et laisse libre cours à son émotion (2, 14-15). Une démarche de pardon bouleverse l’affectivité avant même la raison. L’accolade entre les frères finit par vaincre les dernières résistances dues à la peur et au remords (3b) ou à l’étonnement devant un pardon aussi complet de la part de la victime.

v 3-4, 12 : Joseph doit insister pour convain­cre ses frères de son identité.

Sections b) et b’) : Joseph se fait d’abord reconnaître comme victime, pour que ses frères aient pleinement conscience de leur culpabilité et de leur incapacité à s’en libérer eux-mêmes. Le chemin de vie passe par l’acceptation de sa culpabilité face à Christ, et de sa dépendance totale du pardon et de la grâce de Dieu. Le pardon de Joseph était acquis à ses frères dès le début de leurs rencontres, sans qu’ils le sachent. Pour être efficace, il fallait que les frères prennent conscience de leur culpabilité et de leur incapacité à s’en libé­rer eux-mêmes. Après leur aveu d’impuis­sance et leur don d’eux-mêmes à celui dont ils étaient dépendants pour leur vie, ils peuvent saisir le pardon offert avec recon­naissance comme leur seule bouée de sa­lut et de libération.

Le pardon de Dieu, comme celui de Joseph, est acquis à tous depuis longtemps, (depuis la mort et la résurrection de Jésus), mais il ne peut bénéficier qu’à des cœurs assoiffés de le recevoir.

Joseph se fait ensuite reconnaître comme seigneur qui promet d’accueillir, et protéger sa famille. Après avoir déstabilisé, il rétablit et restaure. De même Christ, après avoir fait prendre conscience à l’homme  pécheur de sa culpabilité, offre pardon et protection pour vivre une nouvelle relation avec lui.

v 15 : Le pardon de Joseph est tellement extraor­dinaire que les frères n’osent y croire, il leur faut l’accolade et les pleurs des deux fils de Rachel pour pouvoir s’associer à la joie de la réconciliation.

C’est une merveilleuse parabole du chemin du salut que nous propose Dieu : nous sommes dans la même situation que les frères de Joseph, coupables envers Dieu et souvent rebelles pour l’avouer. Par les épreuves de la vie, Dieu nous conduit à reconnaître notre état de pécheurs et à saisir son pardon salvateur. Avons-nous autant de mal que les frères de Joseph à laisser la joie de la réconciliation entrer dans nos coeurs transformés ?

Section centrale c) : Joseph va au devant des remords de ses frères en leur découvrant par trois fois le plan de salut de Dieu pour les déculpabiliser (v 5, 7-8).

La construction et les répétitions de ce passage insistent sur l’action de salut de Dieu. Joseph déculpabilise ses frères par la révélation du sens caché de toute leur aventure. S’ils sont responsables de leurs sentiments contre Joseph et de la vente de leur frère, tout le reste ne leur appartient plus : Dieu a tout fait concourir au bien de chacun (Rm 8.28) : d’un mal il a fait sortir du bien. Il a établi Joseph au pouvoir (8), car il voulait aussi sauver ses frères et son père, en faire des « rescapés » de la famine (10-11) par sa grâce.

Joseph, par ses paroles et son attitude, est un « type » de Jésus, envoyé par Dieu auprès de ses frères, les hommes coupables de l’avoir rejeté, crucifié ou méconnu. Il offre pardon, restauration et vie à ceux qui dans la repentance acceptent de venir à lui et de le reconnaître avec joie comme leur Sauveur et leur Seigneur.

Questions pour une application dans la vie chrétienne

-          Par les épreuves de la vie, Dieu nous conduit à reconnaître notre état de pécheurs et à saisir sa grâce.  Comment réagissons-nous à nos épreuves ? Les considérons-nous comme des châtiments de sa part, plus ou moins justes ? Ou savons-nous, comme Joseph, y discerner son action libératrice et formatrice, son projet de vie pour nous ?

-          Joseph a voulu se faire reconnaître par ses frères dans l’intimité, avant une reconnaissance officielle (v 16-20) : Comment  manifestons-nous notre appartenance à la famille de Dieu : nous contentons-nous des cultes et rencontres ecclésiales, ou vivons-nous une relation intime et profonde avec Dieu dans le secret de nos cœurs, qui nous pousse à agir auprès des autres avec amour, pardon et compassion ?

-          A la mort de Jacob, les frères se retrouvèrent seuls face à Joseph et se laissèrent à nouveau envahir par la crainte de sa vengeance (50.15-18). Comment accueillons-nous le pardon de Dieu : avec réticence, incrédulité, crainte du jugement dernier, reconnaissance et joie ? Comment cela se manifeste-t-il concrètement dans nos relations interpersonnelles en famille, au travail ou en église ?

Pour témoigner : Les querelles de famille sont extrêmement fréquentes même entre chrétiens. Le meilleur témoignage est de suivre l’exemple de Joseph envers ses frères, ou l’exemple du père de la parabole du fils prodigue envers ses deux fils. Que Dieu nous donne patience, discernement, maîtrise de nos pulsions de haine ou de rancœur, pour entrer dans un chemin de pardon libérateur, au sein de nos familles et de nos communautés. Ainsi se réalisera la parole de Jésus : « A ceci tous connaîtrons que vous êtes mes disciples, si vous avez de l’amour les uns pour les autres. » (Jn 13.34-35)

08:05 Publié dans Genèse | Lien permanent | Commentaires (1)

Etude n°13b : La fin des commencements, Gn 46-50

Genèse 45 (suite) 

B- v 16-28 : L’accueil de Pharaonmedium_Pharaon.jpg

Heureux du bonheur de son ministre, Pharaon se montre généreux pour sa famille. Le pays de Gochên était propre à l’élevage, situé à l’est du delta du Nil. En don­nant aux Hébreux cette région d’Egypte, le Pharaon permettait à des éleveurs étran­gers d’entrer dans le pays, sans se mêler aux Egyptiens proprement dits, qui avaient en horreur cette profession incompatible avec leur niveau de raffinement et de propreté (46.l4b). La bienveillance de Pharaon pour ces éle­veurs étrangers s’expliquerait par sa propre origine étrangère et sans doute sémite ou hittite (= hyksos).

Les Hyksos venus du nord de l’Asie mineure, importèrent le char et les chevaux (46.29), ainsi que le goût de la guerre dans une Egypte pacifique et raffinée, dont ils adop­tèrent très vite la civilisation. Pourtant ils furent haïs des purs Egyptiens, qui réussirent à les chasser et transformèrent la vie des Hébreux, comme on le verra dans l‘Exode. Dieu, en permettant à Pharaon d’isoler son peuple du reste de I’ Egypte, tentait de pré­server l’intégrité de sa foi au cours de son accroissement.

v 24b : Les recommandations de Joseph à ses frères pendant le voyage montrent que tout esprit de dispute n’avait pas disparu en leur sein, comme Ruben l’avait laissé entre­voir (42.22). Il craignait qu’ils ne s’accusent mutuellement, en se rappelant le passé. Ils ont été pardonnés, mais se pardonnent-ils à eux mêmes et mutuellement ? Leur attitude de crainte à la mort de Jacob (50.15) fera comprendre qu’ils n’ont pas encore saisi toute l’ampleur du pardon de Joseph.

C’est une bonne illustration de la phrase du Notre Père : Pardonne-nous nos of­fenses comme aussi nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés. Tant que nous n’avons pas compris ni accepté le pardon de Dieu, et éprouvé ses bienfaits, nous restons incapables de nous pardonner à nous-mêmes et aux autres.

Questions pour appliquer dans la vie chrétienne

-   Où en sommes-nous dans nos relations avec les autres, parents, enfants, voisins, collègues, frères et sœurs dans la foi ? Le pardon de Dieu est-il à la base de ces relations ? Comment le vivre concrètement aujourd’hui?

Genèse 46 : Descente en Egypte de la famille de Joseph

Observons 

a) 1-7 : sortie de Canaan et promesses de Dieu à Israël

b) 8-27 : recensement du clan hébreu à l’arrivée en Egypte

c) 28-34 : Jacob retrouve son fils Joseph

  Comprenons 

a)     Au moment de quitter le pays promis à sa famille, Israël sent le besoin de se tourner vers Dieu, là où ses pères avaient aussi adoré (21.33 ; 26.25). Il veut s’assurer de l’approbation de Dieu avant cette décision importante pour la famille, et par le sacrifice, il marque son attachement à l’alliance avec Dieu.

Dieu parle à Israël et lui ordonne de quitter le pays, comme il avait ordonné à Abraham d’y entrer. En lui parlant dans une vision nocturne, Dieu met Israël au rang de ses prophètes (Nb 12.6), à qui il dévoile l’avenir, et promet sa présence et sa direction en Egypte et au retour en Canaan. En annonçant que c’est en Egypte que le clan deviendra une « grande nation », Dieu confirme la longue durée de leur séjour prédite à Abraham (Ge 15.13-16).

b) La liste des chefs de clans dans la «famille de Jacob » (v 27) mentionne 70 hommes dans le texte hébreu, d’une façon peut-être symbolique, pour marquer la plénitude de la tribu immigrée à l’époque de Joseph. La traduction grecque des Septante la dit plus nombreuse, déjà sur le point de devenir un peuple, dont sont mentionnés les noms des chefs de famille de chaque tribu, même s’ils sont nés plus tardivement qu’à l’installation.

c)      Les retrouvailles émouvantes entre le père et le fils « perdu » nous renvoient immanquablement à l’accueil du « Fils prodigue » de Luc 15, avec cette différence que l’exil de Joseph n’était pas voulu et n’avait pas été une déchéance pour lui ! Joseph prend à cœur l’installation de sa famille en Egypte, pour lui rendre l’intégration plus facile, sans perdre son identité. Il veut profiter de l’aversion des Egyptiens contre les nomades et leurs métiers qui touchent au bétail, pour que son peuple puisse se développer en paix dans un secteur du pays assez isolé, dans le delta du Nil. Il y sera aussi à l’abri des influences de l’idolâtrie égyptienne.

Questions pour une application dans la vie chrétienne

- Comment associer Dieu à mes décisions d’installation de logement ou de déménagement ?

-  Quels sont mes critères spirituels de choix en matière d’habitation, ou d’implantation d’église ?

-  Comment laisser s’exprimer l’émotion de retrouvailles, sans en être submergé ?

 

 

Genèse 47

Observons

1-12 : Accueil de la famille de Jacob par Pharaon

13-26 : Administration de l’Egypte par Joseph pendant la famine

27-31 : Dernières années et volontés de Jacob.

Comprenons

Pour présenter sa famille à Pharaon, Joseph choisit seulement cinq de ses frères : le chiffre 5 marquait en Egypte un signe particulier de l’honneur que l’on voulait rendre à quelqu’un (43.34 ; 45.22).

La salutation de Jacob est rapportée comme une bénédiction sur Pharaon (v 7 et 10) : à la simple salutation s’ajoute peut-être une bénédiction d’un homme plus âgé sur un plus jeune, et d’un homme qui a conscience que sa famille a été appelée à être en bénédiction pour toutes les nations, car elle est porteuse des promesses de salut (12.2-3).

Jacob a 130 ans lors de son arrivée en Egypte ; à 147 ans à sa mort, il est le plus jeune des patriarches (Abraham vécut 175 ans, Isaac 180 ans) mais il ressent sa vie comme remplie de malheurs et d’épreuves (v 9). Il en oublie devant Pharaon de marquer sa reconnaissance pour le soutien de l’Eternel qu’il y a reçu !medium_Pharaon_offrant_victimes.jpg

Au centre du chapitre le tableau de l’administration de Joseph (voir fin du ch 26 de « Itinéraires de croissance ») sert à montrer le contraste entre la famille de Joseph qu’il fait prospérer, et les Egyptiens qu’il appauvrit jusqu’à les rendre esclaves, au profit de Pharaon. Le népotisme était peut-être considéré comme normal à cette époque, mais ici Joseph semble de marbre devant les souffrances du peuple égyptien, acculé par la famine à vendre ses troupeaux et ses terres, puis à se vendre lui-même au Pharaon pour garder simplement la vie.

Nulle mention de l’Eternel dans cette gestion du pays par Joseph qui agit ici en simple vizir du roi d’Egypte, soucieux du profit avant tout autre considération ! Cette attitude de la part d’un Pharaon hyksos (ce sont eux qui importèrent les chevaux en Egypte, v 17) et de son ministre hébreu contribua à la haine des Egyptiens contre cette dynastie étrangère, et contre les Hébreux. Au changement de dynastie, les vrais Egyptiens, retrouvant le pouvoir, en profitèrent pour retourner la « monnaie de leur pièce » aux Hébreux, en les soumettant à un dur esclavage (Ex 1.8, 11-13).

L’installation et la prospérité de la famille de Jacob en Egypte n’ont pas fait oublier au patriarche qu’il y est un étranger, et que la promesse de bénédiction de Dieu concernait le pays promis Canaan. Il fait jurer à Joseph (v 29) selon le mode de serment antique, sur ce qu’il y a de plus précieux, ici les sources de la descendance (les organes génitaux), représentant donc pour eux les sources d’une vie éternelle terrestre : par ce geste on prend à témoin du serment la descendance de celui à qui on prête serment. Jacob ne veut pas de sépulture en Egypte, mais dans le pays promis par Dieu. Ayant obtenu ce qu’il souhaitait, Jacob assis dans son lit, se prosterne, en inclinant la tête appuyée sur le « chevet » (mitté en hébreu) de son lit, ou selon les Septante ou Hé 11.21 « sur l’extrêmité de son bâton » (matté en hébreu).

Questions pour une application dans la vie chrétienne :

-          Ai-je conscience que ma foi en Dieu m’appelle à être en bénédiction pour ceux qui m’entourent ? Comment puis-je le rendre manifeste dans mon comportement envers tous, petits ou grands, importants ou humbles ?

-          Quel « goût dans la bouche » me laisse le rappel de mon passé, de mon âge ? Comment en faire une occasion de témoigner de mon appartenance au Créateur et de ma reconnaissance pour sa direction aimante ?

-          Ai-je le souci comme Jacob de reposer éternellement dans la Canaan céleste que Dieu a promise à ma foi ? De quoi ou de qui dépend la réalisation de cette promesse ?

-          Quel est mon comportement vis-à-vis de ceux qui dépendent de moi : favoritisme, exploitation, justice ? Comment dans ce domaine social être un ambassadeur de Jésus-Christ, un gestionnaire à l’ « image de Dieu » ?

 

Genèse 48 

Observons

Le chapitre est consacré tout entier à l’adoption par Jacob des deux aînés de Joseph.

1-7 : Rappel de la promesse de Dieu et volonté de Jacob d’en faire profiter les deux fils de Joseph, à l’égal de ses propres fils.

8-12 : présentation des deux fils à Jacob

13-22 : bénédiction inversée de Jacob sur Ephraïm et Manassé.

Comprenons

En adoptant les deux fils de Joseph, nés avant son arrivée en Egypte, Jacob en fait des chefs de tribus, comme ses fils. Il reconnaît à Joseph le privilège d’aîné de Rachel, comme Ruben l’est de Léa. Il lui accorde le droit de recevoir « une double part » de l’héritage, en tant qu’aîné. L’autre droit d’aîné qu’est le pouvoir de commander sur ses frères sera attribué à Juda, après l’exclusion des trois aînés de Léa. Ce privilège accordé à Joseph se justifie parce qu’il est l’aîné de la femme préférée, perdue trop tôt (v 7), et qu’il s’est montré « le père » sauveur de toute la famille. Jacob n’ayant pas pu avoir autant d’enfants de Rachel que de Léa, essaie d’effacer la disproportion entre la descendance de ses deux femmes.

En croisant ses mains sur la tête de ses petits-fils, Jacob, par une dernière « ruse » inverse les rangs de naissance de ces jeunes gens, transmettant les promesses de Dieu non sur l’aîné, Manassé, mais sur le cadet Ephraïm. Il répète ainsi les substitutions précédentes d’Isaac à Ismaël, et de Jacob à Esaü. Il signifie par là que la grâce de Dieu n’est pas liée aux droits humains (Rm 9.6-8, 16, 25-26).

A Joseph, Jacob attribue une « part » spéciale (v 22) qui par son nom désigne la ville de « Sichem », prise de guerre de ses fils pour « défendre l’honneur » de Dina. C’est là que sera enterré Joseph, au cœur même du territoire échu à la tribu d’Ephraïm.

Question pour une application dans la vie chrétienne

-  Qu’est-ce que je cherche à transmettre à mes enfants ? Dans cette transmission, suis-je guidé par mes sentiments, mes préférences, mon sens de la justice, mon désir de faire comprendre la grâce de Dieu ?


Genèse 49 : Bénédictions prophétiques de Jacob sur ses fils

Observons

Le rythme du texte n’est pas celui du récit, mais de la poésie, ou de la parole prophétique. Certaines de ces paroles ne sont pas des bénédictions, mais des prévisions des caractères néfastes qui se développeront dans les tribus issues de ses fils. Les bénédictions sur Juda (8-12) et sur Joseph(22-26) sont les plus abondantes, et sont les seules à faire de ces deux fils des « types » du Messie.

L’émotion de Jacob se manifeste par une parole adressée directement à ses deux aînés, Ruben (3-4), et Joseph (25-26a), et à Juda (9) qui devient le dépositaire des promesses messianiques, après l’élimination de Siméon et de Lévi. Elle se remarque aussi dans l’interpellation angoissée à l’Eternel (18), en aparté, après la vision du sort de Dan.

  Comprenons

Jacob refuse sa bénédiction à ses trois aînés, Ruben pour son « inceste », Siméon et Lévi pour leur violence perfide à Sichem. Un tel manque de maîtrise de leurs passions les a disqualifiés pour être les dépositaires des promesses divines de salut.

Ruben installé sur la rive gauche du Jourdain, ne jouera pratiquement aucun rôle dans l’histoire du peuple hébreu, Siméon et Lévi seront «  dispersés » parmi les autres tribus d’Israël, n’y possédant que quelques villes. Le zèle pour l’Eternel de la tribu de Lévi au moment de l’épisode du veau d’or, lors de l’Exode (Ex 32.25-29, Dt 33.8-11) donnera à cette tribu le privilège d’être consacrée au service de l’Eternel, changeant la « pré-vision » de Jacob en bénédiction.

Juda devient l’aîné et reçoit l’hommage de ses frères en tant que tel. La victoire sur les ennemis, et le commandement royal en Israël lui sont promis. Cette autorité aura pour terme la venue d’un « Chilo » (10). Ce mot fut interprété soit géographiquement pour désigner la ville où fut placé le tabernacle après la conquête de Canaan, mais elle est située dans le territoire d’Ephraïm, soit étymologiquement (= repos) pour signifier la fin de la conquête de Canaan. Ces deux sens n’ont malheureusement pas de rapport logique avec l’idée de souveraineté royale de Juda. Le mot, sans article, prend un sens personnel un « pacificateur »   personnage attendu par Jacob pour apporter la paix parmi les peuples, dont les écarts de ses fils aînés laissaient présager les divisions et les violences. Cette espérance messianique, placée au centre de la bénédiction de Juda, rejoint celle qui existait au temps de Noé (5.29), ou d’Abraham (12.3). Juda ne perdra pas sa souveraineté en Israël jusqu’à ce que vienne le Messie qui aura souveraineté sur tous les peuples. Tout au long de l’histoire d’Israël, Juda a joué un rôle prépondérant, comme dans l’histoire des patriarches, même si la royauté lui a échappé bien souvent. Marchant à la première place, étant la plus nombreuse, prenant l’initiative des guerres sous les Juges, elle devient tribu royale avec David, et après le retour de captivité à Babylone, donne son nom au peuple attaché aux lois de Dieu : les Juifs =  hommes de Juda.

V 11-12 : la promesse de vin, de lait, d’ânon attaché au cep annonce abondance et sérénité dans un pays de cocagne, où le vin servira comme l’eau ailleurs, pour les usages les plus ordinaires. Dans ces images, les chrétiens ont vu des paroles prophétiques messianiques, faisant allusion à l’ânon des Rameaux, ou par la métaphore du vêtement lavé dans le vin, à la purification des péchés par le sang de Christ versé à la croix (Hé 9.14 ; 1Jn 1.7).

Zabulon, sans rôle important ne reçoit que la désignation de son territoire ;

Issacar est appelé « âne bien charpenté » pour annoncer sa vigueur physique et sa servilité morale. Il sera en effet asservi aux marchands phéniciens et syriens, en leur fournissant des porteurs dans leurs caravanes. Cette tendance à l’asservissement lucratif, déshonorant pour une tribu d’Israël, le fait passer au dernier rang des fils de Léa, alors qu’il était le cinquième fils.

Les quatre fils des servantes ne sont pas placés selon leur rang de naissance, mais en deux paires : deux tribus guerrières suivies de deux tribus pacifiques.

Dan signifie « juge ». La prophétie peu élogieuse du v 17 trouvera son accomplissement dans la prise de possession violente et injustifiée du territoire de Laïs (Juges 18.27), après que la tribu se fut jugée trop à l’étroit dans le territoire désigné par le sort (Jos 19.47). La tribu y installa au temps du roi Jéroboam le premier autel au veau d’or, pour remplacer le culte  au temple de Jérusalem (le second fut placé à l’extrême sud du royaume d’Israël, à Béthel) (1 R 12.26-30). On peut voir dans l’appel au salut de l’Eternel du v 18, toute l’angoisse de Jacob pour son fils s‘égarant loin du pays promis, y tombant dans l’idolâtrie, et contribuant par là à la mort spirituelle de ses frères des autres tribus, accomplissant comme une « vipère sur le sentier » l’œuvre maléfique de l’ « Accusateur des frères », du « serpent ancien » (Ap 12.9-10), et finalement s’excluant lui-même de la liste des tribus symboliques qui composent les 144000 adorateurs du Seigneur, scellés du Saint-Esprit pour leur rédemption (Ap 7 et Ep 4.30). Par ce vœu, placé au milieu des prophéties concernant ses deux fils guerriers, Dan et Gad,  Jacob exprime le souhait que l’Eternel les secourre, comme il l’a secouru lui-même.

Aser et Nephtali se caractérisent par la prospérité, l’agilité et l’éloquence, qualités de tribus paisibles et riches.

Joseph se voit désigné comme le rameau d’un arbre fertile près d’une source. On ne peut s’empêcher de faire le rapprochement avec le Psaume 1. Fécondité, prospérité lui sont promises. Comme le patriarche, la tribu aura des ennemis (23), mais saura trouver en l’Eternel, berger et rocher d’Israël, sa fermeté, sa force, son secours (24-25), et de nombreuses bénédictions non seulement temporelles (pluie, fécondité et fertilité, v 25), mais encore spirituelles, éternelles (v 26).

Benjamin a le caractère d’un animal sauvage belliqueux comme le loup. Cette prophétie se réalisera de nombreuses fois ne serait-ce qu’avec le juge Ehud, et le roi Saül.( voir aussi Juges 20 ; 1 Chr 8.40 ; 12.21)

La bénédiction prophétique de Jacob sur ses fils clôt la série de révélations messianiques de la Genèse , qui a commencée à la Création. Peu à peu ont été précisées les limites du plan du salut : celui-ci concerne :

1-     L’humanité, postérité de la femme qui a su reconnaître sa faiblesse devant la séduction (3.15)

2-     La race de Seth avec le personnage « type » du Messie qu’est Noé le « consolateur » (5.29)

3-     La branche de Sem, adorateur de l’Eternel (9.27) qui abritera son frère Japheth sous ses tentes : « type » du salut venu des Juifs et s’étendant aux non-juifs avec le ministère de Paul.

4-     La famille d’Abraham, source de bénédictions pour tous les peuples (12.3)

5-     La famille d’Isaac (26.1-4) soumise à la volonté de son Père, comme Isaac le fut lors du sacrifice d’Abraham à Morija(22)

6-     La famille de Jacob-Israël, luttant avec Dieu et les hommes et remportant la victoire de la foi (32.25-33), devenant le « porteur du nom de Dieu devant les nations »(Ac 9.15)

7-     La tribu de Juda, berceau du « Pacificateur des nations » (49.10).

On saura seulement avec la prophétie de Nathan à David, quelle famille dans la tribu de Juda doit devenir la famille royale qui construira le temple où réside l’Eternel (2 S 7.5-16), symbole du Messie où demeure toute la plénitude de Dieu (Col 2.9).

Questions pour une application dans la vie chrétienne

- De quelle tribu ou lignée suis-je moralement et spirituellement descendant(e) ?

-  Comment m’approprier les promesses de salut faites à Juda ou Joseph ?

-  Qui est le Messie pour moi : le Pacificateur, le berger, le rocher de ma vie, celui qui lave mon vêtement = qui purifie mon caractère, le Consolateur ?

- Suis-je dans mes choix de vie, mes attitudes et mes paroles « porteur du nom de l’Eternel » devant mon entourage ?

Genèse 50

Observons

Fin du ch 49 v 29 à 33 : Mort de Jacob

1-14 : Deuil et enterrement de Jacob

15-21 : Confirmation du pardon accordé par Joseph à ses frères

22-26 : Mort de Joseph

Au centre de ces récits de morts, ressort le pardon total qui permet la vie.

Comprenons

Jacob après avoir donné ses derniers ordres pour son enterrement en Canaan, expire dans les bras de son fils préféré, Joseph. Celui-ci le fait embaumer à la manière égyptienne, pour que le corps puisse supporter le long voyage de retour en Canaan. Il fait présenter sa demande d’autorisation pour partir enterrer son père, en s’adaptant à la mentalité des Egyptiens, qui préparaient leur sépulture de leur vivant (v 5). Assimilé à la culture égyptienne dans laquelle il vit, il a su garder sa foi en Dieu et sa fidélité à sa famille.

A la disparition de leur père, les frères de Joseph s’inquiètent. Ils n’ont pas compris que le pardon de Joseph était sincère, et indépendant de l’autorité ou de la présence de leur père. Il faut que Joseph les rassure pleinement. Il n’est pas à la place de Dieu, qui seul peut les juger. Comment irait-il à l’encontre de sa volonté de pardon, qu’il a prouvée en dirigeant tout pour le bien et la vie de la famille ?

Ce passage merveilleux de pardon, de consolation et d’appel à la vie et à l’harmonie des relations fraternelles, est placé au centre des récits de deuil, pour donner une lumière d’espérance au moment où s’achève l’histoire des commencements. Joseph est la préfiguration du Christ consolateur  qui donne l’espérance de la vie éternelle à ceux qui se confient en lui, en toutes circonstances, même dans les heures les plus sombres de leur histoire.

Au moment de mourir lui-même, Joseph donne à son peuple l’assurance d’un retour au pays promis (24-25), qui leur permettra aussi d’emporter ses restes en Canaan.

Par bien des détails, la vie et le caractère de Joseph préfigurent ceux du Messie, ce qui explique peut-être la place importante donnée à cette biographie dans le livre de la Genèse.

Conclusion du livre

L’étude de ce livre des Commencements nous permet de répondre à nos questions existentielles sur l’origine du monde, de la terre de l’homme et de la mort, sur le plan de Dieu pour l’humanité, sur sa volonté de salut, et sur les réponses que les hommes lui ont données en retour. En aucun cas ce livre ne peut être pris pour une information scientifique, ni même historique. Son objectif est ailleurs : nous enseigner quelles relations nous pouvons entretenir avec notre Père céleste et avec nos frères terrestres les hommes. L’histoire de Joseph en est l’illustration la plus claire.

 Questions pour une application dans la vie chrétienne

- Comment ressembler à Joseph dans mes relations avec ceux qui m’ont offensé(e) ?

- Quelles sont les limites de mon intégration à la société qui m’entoure, pour ne pas perdre mon identité de « fils de Dieu » ?

- Puis-je témoigner d’interventions de Dieu dans ma vie, qui m’ont rendu(e) sensible à sa présence bienveillante ?

 -  Quels bienfaits ai-je retiré de l’étude de ce livre, souvent taxé de « fables sans fondement ni réalité ? M’a-t-elle aidé  à croître spirituellement et à améliorer mes relations à l’autre ? M’a-t-elle fait découvrir un nouveau sens à ma vie, une espérance de salut  par la grâce de Christ au-delà des faiblesses et turpitudes humaines ? Comment en témoigner concrètement ?

 

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