24/12/2006
Etude n°13b : La fin des commencements, Gn 46-50
Genèse 45 (suite)
B- v 16-28 : L’accueil de Pharaon
Heureux du bonheur de son ministre, Pharaon se montre généreux pour sa famille. Le pays de Gochên était propre à l’élevage, situé à l’est du delta du Nil. En donnant aux Hébreux cette région d’Egypte, le Pharaon permettait à des éleveurs étrangers d’entrer dans le pays, sans se mêler aux Egyptiens proprement dits, qui avaient en horreur cette profession incompatible avec leur niveau de raffinement et de propreté (46.l4b). La bienveillance de Pharaon pour ces éleveurs étrangers s’expliquerait par sa propre origine étrangère et sans doute sémite ou hittite (= hyksos).
Les Hyksos venus du nord de l’Asie mineure, importèrent le char et les chevaux (46.29), ainsi que le goût de la guerre dans une Egypte pacifique et raffinée, dont ils adoptèrent très vite la civilisation. Pourtant ils furent haïs des purs Egyptiens, qui réussirent à les chasser et transformèrent la vie des Hébreux, comme on le verra dans l‘Exode. Dieu, en permettant à Pharaon d’isoler son peuple du reste de I’ Egypte, tentait de préserver l’intégrité de sa foi au cours de son accroissement.
v 24b : Les recommandations de Joseph à ses frères pendant le voyage montrent que tout esprit de dispute n’avait pas disparu en leur sein, comme Ruben l’avait laissé entrevoir (42.22). Il craignait qu’ils ne s’accusent mutuellement, en se rappelant le passé. Ils ont été pardonnés, mais se pardonnent-ils à eux mêmes et mutuellement ? Leur attitude de crainte à la mort de Jacob (50.15) fera comprendre qu’ils n’ont pas encore saisi toute l’ampleur du pardon de Joseph.
C’est une bonne illustration de la phrase du Notre Père : Pardonne-nous nos offenses comme aussi nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés. Tant que nous n’avons pas compris ni accepté le pardon de Dieu, et éprouvé ses bienfaits, nous restons incapables de nous pardonner à nous-mêmes et aux autres.
Questions pour appliquer dans la vie chrétienne
- Où en sommes-nous dans nos relations avec les autres, parents, enfants, voisins, collègues, frères et sœurs dans la foi ? Le pardon de Dieu est-il à la base de ces relations ? Comment le vivre concrètement aujourd’hui?Genèse 46 : Descente en Egypte de la famille de Joseph
Observons
a) 1-7 : sortie de Canaan et promesses de Dieu à Israëlb) 8-27 : recensement du clan hébreu à l’arrivée en Egypte
c) 28-34 : Jacob retrouve son fils Joseph
Comprenons
a) Au moment de quitter le pays promis à sa famille, Israël sent le besoin de se tourner vers Dieu, là où ses pères avaient aussi adoré (21.33 ; 26.25). Il veut s’assurer de l’approbation de Dieu avant cette décision importante pour la famille, et par le sacrifice, il marque son attachement à l’alliance avec Dieu.
Dieu parle à Israël et lui ordonne de quitter le pays, comme il avait ordonné à Abraham d’y entrer. En lui parlant dans une vision nocturne, Dieu met Israël au rang de ses prophètes (Nb 12.6), à qui il dévoile l’avenir, et promet sa présence et sa direction en Egypte et au retour en Canaan. En annonçant que c’est en Egypte que le clan deviendra une « grande nation », Dieu confirme la longue durée de leur séjour prédite à Abraham (Ge 15.13-16).
b) La liste des chefs de clans dans la «famille de Jacob » (v 27) mentionne 70 hommes dans le texte hébreu, d’une façon peut-être symbolique, pour marquer la plénitude de la tribu immigrée à l’époque de Joseph. La traduction grecque des Septante la dit plus nombreuse, déjà sur le point de devenir un peuple, dont sont mentionnés les noms des chefs de famille de chaque tribu, même s’ils sont nés plus tardivement qu’à l’installation.
c) Les retrouvailles émouvantes entre le père et le fils « perdu » nous renvoient immanquablement à l’accueil du « Fils prodigue » de Luc 15, avec cette différence que l’exil de Joseph n’était pas voulu et n’avait pas été une déchéance pour lui ! Joseph prend à cœur l’installation de sa famille en Egypte, pour lui rendre l’intégration plus facile, sans perdre son identité. Il veut profiter de l’aversion des Egyptiens contre les nomades et leurs métiers qui touchent au bétail, pour que son peuple puisse se développer en paix dans un secteur du pays assez isolé, dans le delta du Nil. Il y sera aussi à l’abri des influences de l’idolâtrie égyptienne.
Questions pour une application dans la vie chrétienne
- Comment associer Dieu à mes décisions d’installation de logement ou de déménagement ?
- Quels sont mes critères spirituels de choix en matière d’habitation, ou d’implantation d’église ?
- Comment laisser s’exprimer l’émotion de retrouvailles, sans en être submergé ?
Genèse 47
Observons
1-12 : Accueil de la famille de Jacob par Pharaon
13-26 : Administration de l’Egypte par Joseph pendant la famine
27-31 : Dernières années et volontés de Jacob.
Comprenons
Pour présenter sa famille à Pharaon, Joseph choisit seulement cinq de ses frères : le chiffre 5 marquait en Egypte un signe particulier de l’honneur que l’on voulait rendre à quelqu’un (43.34 ; 45.22).
La salutation de Jacob est rapportée comme une bénédiction sur Pharaon (v 7 et 10) : à la simple salutation s’ajoute peut-être une bénédiction d’un homme plus âgé sur un plus jeune, et d’un homme qui a conscience que sa famille a été appelée à être en bénédiction pour toutes les nations, car elle est porteuse des promesses de salut (12.2-3).
Jacob a 130 ans lors de son arrivée en Egypte ; à 147 ans à sa mort, il est le plus jeune des patriarches (Abraham vécut 175 ans, Isaac 180 ans) mais il ressent sa vie comme remplie de malheurs et d’épreuves (v 9). Il en oublie devant Pharaon de marquer sa reconnaissance pour le soutien de l’Eternel qu’il y a reçu !
Au centre du chapitre le tableau de l’administration de Joseph (voir fin du ch 26 de « Itinéraires de croissance ») sert à montrer le contraste entre la famille de Joseph qu’il fait prospérer, et les Egyptiens qu’il appauvrit jusqu’à les rendre esclaves, au profit de Pharaon. Le népotisme était peut-être considéré comme normal à cette époque, mais ici Joseph semble de marbre devant les souffrances du peuple égyptien, acculé par la famine à vendre ses troupeaux et ses terres, puis à se vendre lui-même au Pharaon pour garder simplement la vie.
Nulle mention de l’Eternel dans cette gestion du pays par Joseph qui agit ici en simple vizir du roi d’Egypte, soucieux du profit avant tout autre considération ! Cette attitude de la part d’un Pharaon hyksos (ce sont eux qui importèrent les chevaux en Egypte, v 17) et de son ministre hébreu contribua à la haine des Egyptiens contre cette dynastie étrangère, et contre les Hébreux. Au changement de dynastie, les vrais Egyptiens, retrouvant le pouvoir, en profitèrent pour retourner la « monnaie de leur pièce » aux Hébreux, en les soumettant à un dur esclavage (Ex 1.8, 11-13).
L’installation et la prospérité de la famille de Jacob en Egypte n’ont pas fait oublier au patriarche qu’il y est un étranger, et que la promesse de bénédiction de Dieu concernait le pays promis Canaan. Il fait jurer à Joseph (v 29) selon le mode de serment antique, sur ce qu’il y a de plus précieux, ici les sources de la descendance (les organes génitaux), représentant donc pour eux les sources d’une vie éternelle terrestre : par ce geste on prend à témoin du serment la descendance de celui à qui on prête serment. Jacob ne veut pas de sépulture en Egypte, mais dans le pays promis par Dieu. Ayant obtenu ce qu’il souhaitait, Jacob assis dans son lit, se prosterne, en inclinant la tête appuyée sur le « chevet » (mitté en hébreu) de son lit, ou selon les Septante ou Hé 11.21 « sur l’extrêmité de son bâton » (matté en hébreu).
Questions pour une application dans la vie chrétienne :
- Ai-je conscience que ma foi en Dieu m’appelle à être en bénédiction pour ceux qui m’entourent ? Comment puis-je le rendre manifeste dans mon comportement envers tous, petits ou grands, importants ou humbles ?
- Quel « goût dans la bouche » me laisse le rappel de mon passé, de mon âge ? Comment en faire une occasion de témoigner de mon appartenance au Créateur et de ma reconnaissance pour sa direction aimante ?
- Ai-je le souci comme Jacob de reposer éternellement dans la Canaan céleste que Dieu a promise à ma foi ? De quoi ou de qui dépend la réalisation de cette promesse ?
- Quel est mon comportement vis-à-vis de ceux qui dépendent de moi : favoritisme, exploitation, justice ? Comment dans ce domaine social être un ambassadeur de Jésus-Christ, un gestionnaire à l’ « image de Dieu » ?
Genèse 48
Observons
Le chapitre est consacré tout entier à l’adoption par Jacob des deux aînés de Joseph.
1-7 : Rappel de la promesse de Dieu et volonté de Jacob d’en faire profiter les deux fils de Joseph, à l’égal de ses propres fils.
8-12 : présentation des deux fils à Jacob
13-22 : bénédiction inversée de Jacob sur Ephraïm et Manassé.
Comprenons
En adoptant les deux fils de Joseph, nés avant son arrivée en Egypte, Jacob en fait des chefs de tribus, comme ses fils. Il reconnaît à Joseph le privilège d’aîné de Rachel, comme Ruben l’est de Léa. Il lui accorde le droit de recevoir « une double part » de l’héritage, en tant qu’aîné. L’autre droit d’aîné qu’est le pouvoir de commander sur ses frères sera attribué à Juda, après l’exclusion des trois aînés de Léa. Ce privilège accordé à Joseph se justifie parce qu’il est l’aîné de la femme préférée, perdue trop tôt (v 7), et qu’il s’est montré « le père » sauveur de toute la famille. Jacob n’ayant pas pu avoir autant d’enfants de Rachel que de Léa, essaie d’effacer la disproportion entre la descendance de ses deux femmes.
En croisant ses mains sur la tête de ses petits-fils, Jacob, par une dernière « ruse » inverse les rangs de naissance de ces jeunes gens, transmettant les promesses de Dieu non sur l’aîné, Manassé, mais sur le cadet Ephraïm. Il répète ainsi les substitutions précédentes d’Isaac à Ismaël, et de Jacob à Esaü. Il signifie par là que la grâce de Dieu n’est pas liée aux droits humains (Rm 9.6-8, 16, 25-26).
A Joseph, Jacob attribue une « part » spéciale (v 22) qui par son nom désigne la ville de « Sichem », prise de guerre de ses fils pour « défendre l’honneur » de Dina. C’est là que sera enterré Joseph, au cœur même du territoire échu à la tribu d’Ephraïm.
Question pour une application dans la vie chrétienne
- Qu’est-ce que je cherche à transmettre à mes enfants ? Dans cette transmission, suis-je guidé par mes sentiments, mes préférences, mon sens de la justice, mon désir de faire comprendre la grâce de Dieu ?
Genèse 49 : Bénédictions prophétiques de Jacob sur ses fils
Observons
Le rythme du texte n’est pas celui du récit, mais de la poésie, ou de la parole prophétique. Certaines de ces paroles ne sont pas des bénédictions, mais des prévisions des caractères néfastes qui se développeront dans les tribus issues de ses fils. Les bénédictions sur Juda (8-12) et sur Joseph(22-26) sont les plus abondantes, et sont les seules à faire de ces deux fils des « types » du Messie.
L’émotion de Jacob se manifeste par une parole adressée directement à ses deux aînés, Ruben (3-4), et Joseph (25-26a), et à Juda (9) qui devient le dépositaire des promesses messianiques, après l’élimination de Siméon et de Lévi. Elle se remarque aussi dans l’interpellation angoissée à l’Eternel (18), en aparté, après la vision du sort de Dan.
ComprenonsJacob refuse sa bénédiction à ses trois aînés, Ruben pour son « inceste », Siméon et Lévi pour leur violence perfide à Sichem. Un tel manque de maîtrise de leurs passions les a disqualifiés pour être les dépositaires des promesses divines de salut.
Ruben installé sur la rive gauche du Jourdain, ne jouera pratiquement aucun rôle dans l’histoire du peuple hébreu, Siméon et Lévi seront « dispersés » parmi les autres tribus d’Israël, n’y possédant que quelques villes. Le zèle pour l’Eternel de la tribu de Lévi au moment de l’épisode du veau d’or, lors de l’Exode (Ex 32.25-29, Dt 33.8-11) donnera à cette tribu le privilège d’être consacrée au service de l’Eternel, changeant la « pré-vision » de Jacob en bénédiction.
Juda devient l’aîné et reçoit l’hommage de ses frères en tant que tel. La victoire sur les ennemis, et le commandement royal en Israël lui sont promis. Cette autorité aura pour terme la venue d’un « Chilo » (10). Ce mot fut interprété soit géographiquement pour désigner la ville où fut placé le tabernacle après la conquête de Canaan, mais elle est située dans le territoire d’Ephraïm, soit étymologiquement (= repos) pour signifier la fin de la conquête de Canaan. Ces deux sens n’ont malheureusement pas de rapport logique avec l’idée de souveraineté royale de Juda. Le mot, sans article, prend un sens personnel un « pacificateur » personnage attendu par Jacob pour apporter la paix parmi les peuples, dont les écarts de ses fils aînés laissaient présager les divisions et les violences. Cette espérance messianique, placée au centre de la bénédiction de Juda, rejoint celle qui existait au temps de Noé (5.29), ou d’Abraham (12.3). Juda ne perdra pas sa souveraineté en Israël jusqu’à ce que vienne le Messie qui aura souveraineté sur tous les peuples. Tout au long de l’histoire d’Israël, Juda a joué un rôle prépondérant, comme dans l’histoire des patriarches, même si la royauté lui a échappé bien souvent. Marchant à la première place, étant la plus nombreuse, prenant l’initiative des guerres sous les Juges, elle devient tribu royale avec David, et après le retour de captivité à Babylone, donne son nom au peuple attaché aux lois de Dieu : les Juifs = hommes de Juda.
V 11-12 : la promesse de vin, de lait, d’ânon attaché au cep annonce abondance et sérénité dans un pays de cocagne, où le vin servira comme l’eau ailleurs, pour les usages les plus ordinaires. Dans ces images, les chrétiens ont vu des paroles prophétiques messianiques, faisant allusion à l’ânon des Rameaux, ou par la métaphore du vêtement lavé dans le vin, à la purification des péchés par le sang de Christ versé à la croix (Hé 9.14 ; 1Jn 1.7).
Zabulon, sans rôle important ne reçoit que la désignation de son territoire ;
Issacar est appelé « âne bien charpenté » pour annoncer sa vigueur physique et sa servilité morale. Il sera en effet asservi aux marchands phéniciens et syriens, en leur fournissant des porteurs dans leurs caravanes. Cette tendance à l’asservissement lucratif, déshonorant pour une tribu d’Israël, le fait passer au dernier rang des fils de Léa, alors qu’il était le cinquième fils.Les quatre fils des servantes ne sont pas placés selon leur rang de naissance, mais en deux paires : deux tribus guerrières suivies de deux tribus pacifiques.
Dan signifie « juge ». La prophétie peu élogieuse du v 17 trouvera son accomplissement dans la prise de possession violente et injustifiée du territoire de Laïs (Juges 18.27), après que la tribu se fut jugée trop à l’étroit dans le territoire désigné par le sort (Jos 19.47). La tribu y installa au temps du roi Jéroboam le premier autel au veau d’or, pour remplacer le culte au temple de Jérusalem (le second fut placé à l’extrême sud du royaume d’Israël, à Béthel) (1 R 12.26-30). On peut voir dans l’appel au salut de l’Eternel du v 18, toute l’angoisse de Jacob pour son fils s‘égarant loin du pays promis, y tombant dans l’idolâtrie, et contribuant par là à la mort spirituelle de ses frères des autres tribus, accomplissant comme une « vipère sur le sentier » l’œuvre maléfique de l’ « Accusateur des frères », du « serpent ancien » (Ap 12.9-10), et finalement s’excluant lui-même de la liste des tribus symboliques qui composent les 144000 adorateurs du Seigneur, scellés du Saint-Esprit pour leur rédemption (Ap 7 et Ep 4.30). Par ce vœu, placé au milieu des prophéties concernant ses deux fils guerriers, Dan et Gad, Jacob exprime le souhait que l’Eternel les secourre, comme il l’a secouru lui-même.
Aser et Nephtali se caractérisent par la prospérité, l’agilité et l’éloquence, qualités de tribus paisibles et riches.
Joseph se voit désigné comme le rameau d’un arbre fertile près d’une source. On ne peut s’empêcher de faire le rapprochement avec le Psaume 1. Fécondité, prospérité lui sont promises. Comme le patriarche, la tribu aura des ennemis (23), mais saura trouver en l’Eternel, berger et rocher d’Israël, sa fermeté, sa force, son secours (24-25), et de nombreuses bénédictions non seulement temporelles (pluie, fécondité et fertilité, v 25), mais encore spirituelles, éternelles (v 26).
Benjamin a le caractère d’un animal sauvage belliqueux comme le loup. Cette prophétie se réalisera de nombreuses fois ne serait-ce qu’avec le juge Ehud, et le roi Saül.( voir aussi Juges 20 ; 1 Chr 8.40 ; 12.21)
La bénédiction prophétique de Jacob sur ses fils clôt la série de révélations messianiques de la Genèse , qui a commencée à la Création. Peu à peu ont été précisées les limites du plan du salut : celui-ci concerne :
1- L’humanité, postérité de la femme qui a su reconnaître sa faiblesse devant la séduction (3.15)
2- La race de Seth avec le personnage « type » du Messie qu’est Noé le « consolateur » (5.29)
3- La branche de Sem, adorateur de l’Eternel (9.27) qui abritera son frère Japheth sous ses tentes : « type » du salut venu des Juifs et s’étendant aux non-juifs avec le ministère de Paul.
4- La famille d’Abraham, source de bénédictions pour tous les peuples (12.3)
5- La famille d’Isaac (26.1-4) soumise à la volonté de son Père, comme Isaac le fut lors du sacrifice d’Abraham à Morija(22)
6- La famille de Jacob-Israël, luttant avec Dieu et les hommes et remportant la victoire de la foi (32.25-33), devenant le « porteur du nom de Dieu devant les nations »(Ac 9.15)
7- La tribu de Juda, berceau du « Pacificateur des nations » (49.10).
On saura seulement avec la prophétie de Nathan à David, quelle famille dans la tribu de Juda doit devenir la famille royale qui construira le temple où réside l’Eternel (2 S 7.5-16), symbole du Messie où demeure toute la plénitude de Dieu (Col 2.9).
Questions pour une application dans la vie chrétienne
- De quelle tribu ou lignée suis-je moralement et spirituellement descendant(e) ?
- Comment m’approprier les promesses de salut faites à Juda ou Joseph ?
- Qui est le Messie pour moi : le Pacificateur, le berger, le rocher de ma vie, celui qui lave mon vêtement = qui purifie mon caractère, le Consolateur ?
- Suis-je dans mes choix de vie, mes attitudes et mes paroles « porteur du nom de l’Eternel » devant mon entourage ?
Genèse 50
Observons
Fin du ch 49 v 29 à 33 : Mort de Jacob
1-14 : Deuil et enterrement de Jacob
15-21 : Confirmation du pardon accordé par Joseph à ses frères
22-26 : Mort de Joseph
Au centre de ces récits de morts, ressort le pardon total qui permet la vie.
Comprenons
Jacob après avoir donné ses derniers ordres pour son enterrement en Canaan, expire dans les bras de son fils préféré, Joseph. Celui-ci le fait embaumer à la manière égyptienne, pour que le corps puisse supporter le long voyage de retour en Canaan. Il fait présenter sa demande d’autorisation pour partir enterrer son père, en s’adaptant à la mentalité des Egyptiens, qui préparaient leur sépulture de leur vivant (v 5). Assimilé à la culture égyptienne dans laquelle il vit, il a su garder sa foi en Dieu et sa fidélité à sa famille.
A la disparition de leur père, les frères de Joseph s’inquiètent. Ils n’ont pas compris que le pardon de Joseph était sincère, et indépendant de l’autorité ou de la présence de leur père. Il faut que Joseph les rassure pleinement. Il n’est pas à la place de Dieu, qui seul peut les juger. Comment irait-il à l’encontre de sa volonté de pardon, qu’il a prouvée en dirigeant tout pour le bien et la vie de la famille ?
Ce passage merveilleux de pardon, de consolation et d’appel à la vie et à l’harmonie des relations fraternelles, est placé au centre des récits de deuil, pour donner une lumière d’espérance au moment où s’achève l’histoire des commencements. Joseph est la préfiguration du Christ consolateur qui donne l’espérance de la vie éternelle à ceux qui se confient en lui, en toutes circonstances, même dans les heures les plus sombres de leur histoire.
Au moment de mourir lui-même, Joseph donne à son peuple l’assurance d’un retour au pays promis (24-25), qui leur permettra aussi d’emporter ses restes en Canaan.
Par bien des détails, la vie et le caractère de Joseph préfigurent ceux du Messie, ce qui explique peut-être la place importante donnée à cette biographie dans le livre de la Genèse.
Conclusion du livreL’étude de ce livre des Commencements nous permet de répondre à nos questions existentielles sur l’origine du monde, de la terre de l’homme et de la mort, sur le plan de Dieu pour l’humanité, sur sa volonté de salut, et sur les réponses que les hommes lui ont données en retour. En aucun cas ce livre ne peut être pris pour une information scientifique, ni même historique. Son objectif est ailleurs : nous enseigner quelles relations nous pouvons entretenir avec notre Père céleste et avec nos frères terrestres les hommes. L’histoire de Joseph en est l’illustration la plus claire.
Questions pour une application dans la vie chrétienne
- Comment ressembler à Joseph dans mes relations avec ceux qui m’ont offensé(e) ?
- Quelles sont les limites de mon intégration à la société qui m’entoure, pour ne pas perdre mon identité de « fils de Dieu » ?
- Puis-je témoigner d’interventions de Dieu dans ma vie, qui m’ont rendu(e) sensible à sa présence bienveillante ?
- Quels bienfaits ai-je retiré de l’étude de ce livre, souvent taxé de « fables sans fondement ni réalité ? M’a-t-elle aidé à croître spirituellement et à améliorer mes relations à l’autre ? M’a-t-elle fait découvrir un nouveau sens à ma vie, une espérance de salut par la grâce de Christ au-delà des faiblesses et turpitudes humaines ? Comment en témoigner concrètement ?
08:00 Publié dans Genèse | Lien permanent | Commentaires (0)
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