18/07/2025
Étude n°4 Les plaies d’Égypte Exode 7.8 à 10.29 (26 07 25)
Étude n°4 Les plaies d’Égypte Exode 7.8 à 10.29 (26 07 25)
« Le cœur de Pharaon s’endurcit et il ne laissa pas partir les Israélites… » Ex 9.35
Observons
Contexte (7.1-13)
Dans quel but Dieu voulait-il faire sortir son peuple d’Égypte ? (6.6-8) Que devaient être Moïse et Aaron dans cet événement, (7.1-2) ? Comment Dieu annonce-t-il la résistance de Pharaon et son intervention (7.3-5) ? Que signifie l’épisode du bâton de Moïse transformé en serpent ? (7.8-12)
Texte (7.14-11.10 ; 12.29-31)
Recensez les différentes plaies : et classez-les en trois séries de trois plaies chacune : qu’utilisent-elles ? Qu’est-ce qui les distingue de simples phénomènes naturels ?
Première série : eau changée en sang, grenouilles, moustiques : Qui en donne l’ordre ? Avec quel outil, (7.15 ; 8.1, 12) ? Par qui sont-elles imitées ? Comment réagit Pharaon (7.22 ; 8.11,15) ?
Deuxième série : Les taons (mouches venimeuses), la peste du bétail, les ulcères : Qui atteignent-elles, et qui épargnent-elles ? Que demande Moïse à Pharaon 8.16, 22-23 ; 9.1 ? Que répond Pharaon, (8.21, 24) ? Comment réagit-il à nouveau, (8.28 ; 9.7, 12)
Troisième série : La grêle, les sauterelles, les ténèbres : Quel en est le but (9.14-16) ? Qui en furent encore épargnés, (9.20, 26, 10.23) ? Que tente de nouveau Pharaon (10.10-11, 24) ? Quel est l’état de son cœur ? Remarquez la différence entre 9.7, 34-35 et 9.12, 10.20, 27 : que signifie-t-elle ?
La dixième plaie : Mort de tous les premiers-nés égyptiens : Comment Dieu a-t-il préparé le départ du peuple (11.1-8) ? Quelle différence y a-t-il entre l’exécution de cette plaie et celles des 9 autres plaies (12.29) ? Quel sens prend alors cette 10ème plaie ?
Comprenons :
Contexte
Dieu avait appelé Moïse pour qu’il conduise hors d’Égypte le peuple opprimé depuis près de 400ans. Il voulait l’affranchir de leurs lourds travaux, le délivrer de leur asservissement physique, moral et spirituel, pour le sortir des influences de l’idolâtrie ambiante et en faire un peuple qui lui appartienne, le reconnaissant comme son Dieu exclusif. De plus Dieu voulait remplir sa promesse faite aux patriarches de leur donner un pays en possession. Moïse et Aaron devaient être les porte-paroles de Dieu auprès du Pharaon ; Moïse recevant directement les paroles de Dieu deviendrait « comme Dieu » aux yeux de Pharaon, et Aaron transmettrait ce que Moïse dirait. Dieu se mettait ainsi à la portée de la compréhension de ce Pharaon qui se considérait comme un dieu. Moïse lui parlerait d’égal à égal et serait respecté par tous les Égyptiens (11.3). Mais Dieu prévint Moïse que Pharaon ne l’écouterait pas (7.3-4), de sorte qu’il Lui faudrait déployer toute sa puissance « par des signes et des prodiges » pour l’obliger à Lui obéir et à le reconnaître comme le seul Dieu Éternel (7.5)
Pour démontrer son autorité et sa puissance, Dieu va faire un miracle devant Pharaon (7.9-12): le bâton de Moïse sera transformé en serpent, phénomène aussitôt imité par les magiciens, mais il avalera tous leurs faux serpents, phénomène miraculeux divin ! Si l’on pousse plus loin l’interprétation prophétique de ce miracle on peut voir dans le bâton le symbole de la vérité divine triomphant des mensonges spirituels de Satan (symbolisé par le serpent en Genèse 3), ou le symbole de la Croix (en bois comme le bâton) triomphant des idoles païennes (= serpents, animaux symboles de sagesse et de guérison en Égypte).
La volonté de Dieu de faire sortir son peuple d’Égypte s’est partiellement réalisée historiquement, comme le racontent les livres de l’Exode et de Josué. Mais la Bible n’étant pas un livre d’Histoire, il nous faut chercher un sens spirituel aux événements qu’elle rapporte. C’est ainsi que la sortie d’Égypte et l’entrée en Canaan symbolisent et prophétisent l’action de Jésus qui rachète (6.6) et délivre le pécheur de l’esclavage du péché et conduit son peuple jusqu’à son Royaume de gloire (=la Canaan céleste).
Le texte
Les neuf plaies se déclenchent sur l’ordre de Dieu donné à Moïse de brandir son bâton (7.15-17, 19 ; 8.1, 12 ; 9.23 ; 10.13) ou de jeter de la poussière en l’air (9.8-10). Mais la dixième plaie ne passe pas par les deux chefs israélites, Dieu l’accomplit lui-même après l’avoir annoncée à Moïse (11.1). Les neuf plaies utilisent des phénomènes naturels que l’Égypte connaissait périodiquement. Mais pour que les Égyptiens n’y voient pas seulement des fléaux naturels, elles sont déclenchées et arrêtées sur ordre de Dieu à Moïse, lorsqu’il intercède auprès de Dieu, à la demande de Pharaon.
Malgré la manifestation de la puissance de Dieu, Pharaon endurcit son cœur, c’est-à-dire qu’il ferme son cœur aux appels de Dieu (de la première à la cinquième plaie, puis à la septième plaie). A la sixième plaie (les ulcères), puis à la huitième et la neuvième plaies (sauterelles et ténèbres) le texte dit que c’est l’Éternel qui endurcit le cœur de Pharaon : cela pourrait signifier que Pharaon a dépassé la mesure, qu’il ne peut plus rien entendre venant de Dieu, et que Dieu après avoir insisté en vain, l’abandonne aux conséquences de son refus d’obéir. C’est ce que Jésus appellera le péché impardonnable contre le St Esprit (Mat 12.31 ; Marc 3.29). La dixième plaie où Dieu exécute son jugement de mort peut être le tableau prophétique de la conséquence irrémédiable de la séparation d’avec le Dieu de la vie, la mort éternelle.
Ces fléaux atteignent les Égyptiens dans leurs sources de vie. Et la neuvième plaie manifeste avec les ténèbres combien ils se sont éloignés de la lumière divine, par le refus obstiné de Pharaon d’écouter Dieu. Pharaon a même fait plusieurs tentatives de marchandage pour ne pas laisser partir les Hébreux : avoir recours aux magiciens pour imiter le fléau divin, c’était nier la puissance de Dieu ; (7.22 ; 8.3). S’endurcir même après que ces magiciens eurent eux-mêmes échoué devant l’invasion de moustiques et eurent reconnu le doigt d’un Dieu plus puissant que les leurs (8.14) ; Pharaon feint d’accepter de laisser le peuple hébreu adorer son Dieu pourvu que ce soit dans le pays d’Égypte (8.21) ; puis il demande que Moïse et Aaron restent en Égypte pendant que le peuple adorerait Dieu au désert (8.24) ; lorsque les magiciens ne purent même pas se présenter devant Moïse parce qu’ils étaient atteints d’ulcères (9.11), lorsque la grêle épargna ses serviteurs qui écoutèrent Moïse et se protégèrent eux et leur bétail en restant dans les maisons (9.20), lorsque le pays de Goshen où vivaient les Hébreux fut épargné de ces fléaux dès la 4ème plaie (8.19 ; 9.4, 26 ;10.23), lorsque ses serviteurs le supplient de laisser partir les Hébreux pour que cessent les fléaux (10.7), Pharaon négocie encore que les hommes seulement partent (10.11), puis que le peuple parte en laissant les troupeaux (10.24). A chaque fois que la plaie s’arrêtait, Pharaon revenait sur sa parole et s’endurcissait dans son refus d’obéir. Il fallut qu’il soit atteint par la mort dans sa propre descendance et dans tout son peuple, pour qu’il consente à laisser partir avec tous leurs biens ceux qui écoutèrent la Parole de Dieu (11.31-33). Et encore, ce fut contraint et forcé ! Il revint sur sa parole et poursuivit le peuple qu’il jugeait égaré dans le désert ! Ce fut pour sa perte et celle de son armée (Ex 14.27-28) ! Prophétiquement ces morts des premiers-nés et de l’armée égyptienne peuvent être vus comme symboles de la mort définitive des rebelles à Dieu (Ap 20.12-15).
Ces plaies resteront gravées dans la mémoire du peuple comme signes des jugements et de la puissance de Dieu pour délivrer de l’esclavage ceux qui l’écoutent. Elles seront évoquées pour servir d’avertissement à la fin des temps (Ap 11.6b) et appeler les hommes à se repentir, hélas en vain (Ap 9.20-21), avant le retour de Jésus.
Questions pour une application dans la vie chrétienne
- Tandis que se multiplient les fléaux avertisseurs du retour proche de Jésus, quel message propageons-nous dans le monde : un message de condamnation et de mort, ou un appel à changer de conduite et à chercher Dieu ?
- Qu’est-ce qui dans ce récit me permet de garder confiance en la parole de Dieu et en la réalisation de ses prophéties ?
- Qu'est-ce que ce récit nous apprend sur Dieu et sa volonté ?
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11/07/2025
Étude n°3 Un démarrage difficile Exode 6.2-9 (19 07 25)
Étude n°3 Un démarrage difficile Exode 6.2-9 (19 07 25)
« Je vous prendrai pour que vous soyez mon peuple, je serai votre Dieu, et vous reconnaîtrez que c’est moi qui vous affranchis des travaux pénibles des Égyptiens. » Ex 6.7
Observons
Le contexte (ch 5)
Comment a réagi Pharaon à la demande de Moïse de laisser sortir les Hébreux pour qu’ils aillent adorer l’Éternel ?
Comment Moïse a-t-il accueilli cette persécution (5.20-23) ?
Qu’a répondu l’Éternel pour le réconforter ? (6.1)
Le texte
C’est Dieu qui parle à la première personne, et qui est le sujet de tous les verbes.
A) 2-3 : Dieu se présente
B) 4-5 : Dieu se souvient de l’alliance qui promettait de donner le pays de Canaan
C) 6-7 : a- Moi, l’Eternel, je vous affranchirai, délivrerai, rachèterai…
b- Je vous prendrai pour mon peuple
c- Je serai votre Dieu
b’- Vous reconnaîtrez que
a’- Moi, l’Eternel je vous affranchirai…
B’) 8 : Je vous ferai entrer dans le pays promis
A’) 9 : Le peuple incrédule refuse d’écouter Moïse.
Au centre du texte le désir de Dieu d’être adoré par son peuple comme son seul libérateur.
Comprenons
Le contexte : Moïse qui au buisson ardent a eu la révélation de la Personne et du plan de Dieu, est revenu en Égypte pour accomplir sa mission. Il a demandé au Pharaon de laisser sortir les Hébreux (5.1), mais Pharaon après avoir défié l’Éternel (5.2) a augmenté les peines des Hébreux. Moïse reproche à l’Éternel de l’avoir envoyé pour rien si ce n’est pour alourdir le sort de son peuple. Dieu lui répond en l’encourageant : sa main puissante libèrera le peuple !
Le texte (Moïse en dialogue avec Dieu (Évangile et peinture 20è)
Dieu encourage Moïse à poursuivre sa mission sans répondre directement à sa plainte. L’accroissement des souffrances du peuple devait sans doute préparer le peuple à se détacher plus facilement de l’Égypte, et à lui faire mieux reconnaître l’action de salut de son Dieu. Ce peut être aussi le signe de la lutte cosmique de Satan l'Adversaire et Dieu.
Dieu (Elohim) est le sujet général (Je) de tout le passage. Il oppose sa qualité de « Puissant » (Shaddaï) par laquelle il s’est révélé aux patriarches, à la révélation de son essence même telle que l’exprime le tétragramme imprononçable YHVH, tiré de la racine du verbe HaVaH = Etre, qui ne s’emploie pas dans la Bible comme auxiliaire verbal mais seulement pour nommer Dieu. Par respect pour Dieu les Juifs en voyant le tétragramme, le remplacent par le mot Adonaï = Mon Seigneur. Comme ni les voyelles, ni les temps n’existent en hébreu, le tétragramme peut être compris comme « Il est, il était, il sera », d’où la traduction de l’Éternel qui rend le mieux l’intemporalité du toujours « Vivant », mais aussi son existence en tant que « Personne », et non simplement « Énergie Divine»
Dieu est « apparu » aux patriarches : il a fait « voir » d’une manière sensible sa puissance, mais il n’a pas été « reconnu » dans son essence même (3). Cette essence ne peut être discernée par les sens mais par l’intelligence de l’Esprit. C’est cette connaissance supérieure que Dieu veut communiquer à son peuple comme l’objet de sa foi (7 : vous reconnaîtrez que c’est moi l’Éternel), et la base de son histoire : parce que Dieu est le Vivant, il se souvient de son alliance (4-5) et il intervient personnellement pour délivrer son peuple et remplir ses promesses.
L’alliance établie avec les pères comportait la promesse du pays de Canaan (4). Pour être fidèle à cette promesse et la réaliser pour la descendance des patriarches (8), Dieu met tout en œuvre pour affranchir, délivrer, racheter ces esclaves de l’Égypte afin d’en faire un peuple qui porte son nom et l’adore (6-7). L’engagement de l’Éternel est une œuvre de libération et de rassemblement d’un peuple (cela se fera au Sinaï avec le don de la loi), à qui il demande en retour de l’adorer comme seul Dieu dans une relation personnelle d’amour et de reconnaissance (7) Alors seulement ils pourront recevoir le pays promis (8).
Mais l’angoisse (« le souffle court » traduit par « l’impatience ») et le désespoir du peuple opprimé l’empêchèrent d’entendre les promesses de Dieu.
Ce texte inspire quatre remarques :
- Dieu prend l’initiative de se révéler non seulement comme une Force, mais comme une Personne : il demande une relation vivante, en vis-à-vis avec son peuple, basée sur la confiance envers quelqu’un qui agit, se souvient, entend avec compassion et désire délivrer les opprimés.
- Dieu demande en retour une adoration d‘amour et de reconnaissance et non une obéissance (dont le texte ne parle pas !) servile : s’il délivre d’une oppression, ce n’est pas pour imposer une autre servitude !
- A travers ces paroles circonstanciées, Dieu annonce son projet éternel : délivrer sa créature de l’esclavage du péché et de la mort, et lui donner le pays promis de la vie éternelle en sa présence. Cette alliance se réalisera d’abord humblement avec le don du Christ incarné et mort sur la croix, puis glorieusement à sa résurrection et à son retour à la fin des temps.
- La souffrance peut aveugler, mais si Dieu laisse le fidèle au fond de la détresse, c’est pour rendre d’autant plus éclatante et lumineuse son intervention salvatrice.
Questions pour une application dans la vie chrétienne
- Le nom de Dieu révélant un aspect de sa personnalité, par quel nom est-ce que je m’adresse à lui ? Qu’est-ce que cela signifie sur ma compréhension de sa personne et sur ma relation avec lui ? Comment cela influence-t-il mon adoration et mon comportement ?
- Le mot « jugement »(6) est associé ici à la délivrance de l’esclavage. Est-ce ainsi que nous le comprenons en église ou personnellement quand nous parlons du jugement de Dieu ?
- Comme les Hébreux opprimés, sommes-nous rendus sourds et aveugles aux promesses de délivrance que Dieu n’a cessé de proclamer dans sa Parole ? A l’heure de l’angoisse ou de l’incertitude de l’avenir, que faisons-nous de l’alliance qu’il a signée avec nous lors de notre baptême ?
08:00 Publié dans Exode 3/25 | Lien permanent | Commentaires (0)