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25/04/2025

Étude n°5 Les Nations (2) Apocalypse 10.1-11 (03 05 25)

Étude n°5 Les Nations (2) Apocalypse 10.1-11 (03 05 25)

 « Puis on me dit : Il faut que tu prophétises à nouveau sur beaucoup de peuples, de nations, de langues, de rois » Ap 10.11

(Illustration de Zabou : l’ange au petit livre)ange au petit livre, Zabou.jpg

Observons

Le contexte

  • Dans quelle section de l’Apocalypse est placée cette vision ? Ap.8.7 à 11.19
  • Qu’est-il décrit juste avant (ch 9) et après (ch 11) ce passage ? Quel sens cette place donne-t-elle à la vision ?

Le texte : 10.1-11 :

Structure :

1-4 : L’ange puissant

5-7 ; le serment de l’Ange

8-11 : le petit livre et la mission du prophète

A- v 1-4 : Relevez tous les détails qui permettent d’identifier le personnage de la vision (apparence, lieux, bruits, accessoires, paroles).

B- v 5-6 : Quel serment prononce l’Ange ? A quelle place se situe-t-il dans le chapitre ?

-v 7 : Qu’est le mystère de Dieu ? Comment est-il qualifié ? Que veut dire, « lorsque la septième trompette sonnera » (Comparez Apocalypse 10 :7 avec Apocalypse 10 :15 à 19).

C-v 8-10 : Que tient l’Ange dans sa main ? Que peut-il représenter ? Quel effet a-t-il sur le visionnaire ?

v 11 : Quel ordre l’Ange lui donne-t-il ? Que signifie ici « prophétiser » ?

Comprenons

Le contexte

Le chapitre 9 termine le récit des évènements de la sixième trompette. La section des sept trompettes décrit les événements de la terre  par lesquels Dieu, dans les derniers temps, appelle les hommes à se repentir. Le ch 9 se termine (v 20-21) par le constat que cet appel reste vain parmi les hommes qui ne se repentent pas.

Les chapitres 10 et 11 (jusqu'au verset 14) décrivent en contraste l’action de Dieu et de ses fidèles au milieu des catastrophes de la terre (= les six trompettes précédentes et plus particulièrement la sixième), qui précèdent  la septième trompette (à partir du verset 15 du chapitre 11). Pendant tout ce temps de la 6ème trompette, la mission confiée aux croyants (10.11-11.6) de témoigner de l’amour de Dieu pour toutes les nations, rencontre toujours une vive opposition. (11.7-14). A la 7ème trompette (11.15-19) les sentences divines sont prononcées, et mettent fin au délai de grâce (10.6) accordé à l’humanité (= fin du jugement préliminaire au retour de Jésus). Les conséquences de l’absence de repentir seront décrites à partir du ch 15. 

A- Versets 1-4 : L’ange puissant

v 1 :  L’ange puissant, descendant du ciel, enveloppé d’une nuée, rappelle les textes de Ex 13.21, Nb 12.5 ; 14.14, où l’Éternel marche devant son peuple dans une colonne de nuée. Ps 104.3 : « Il prend les nuées pour son char ». Dn 7.13 : «  Arrivait sur les nuées des cieux quelqu’un de semblable à un fils d’homme ».

L’arc en ciel au dessus de sa tête est le signe de l’alliance de Dieu avec Noé (Gen 9.13,16), que voit aussi Ezéchiel dans sa vision du Tout-Puissant : « Tel l’aspect de l’arc qui est dans la nue en un jour de pluie, ainsi était l’aspect de cette lumière éclatante qui entourait (la forme d’homme assise sur le trône). C’était l’image de la gloire de l’Éternel » (Ez 1.28). L’éclat de cette apparition est renforcé par « le visage comme le soleil, et les pieds comme des colonnes de feu ». Nous avons déjà vu cette description au ch 1.15-16. Tel est apparu Jésus à la transfiguration (Mt 17.2) ou sur le chemin de Damas à Paul (Ac 26.13). On peut donc identifier ce personnage céleste au Christ lui-même, messager de Dieu auprès de son peuple.

v 2 : « Il posa son pied droit sur la mer et son pied gauche sur la terre »

Mer et terre, en opposition, symbolisent les nations (mer : Es 57.20) et le peuple de Dieu (Ps 24.2-6) Christ affirme ici sa domination sur tous les peuples, par sa position et par le rugissement de lion qu’il fait entendre comme sept tonnerres (v 3-4).

Lorsque Dieu énonce un jugement, un bruit comme celui du tonnerre se fait entendre aux oreilles des hommes (Jean 12.28-31).

1 Samuel 2.10: « Les ennemis de l’Éternel trembleront, du haut des cieux il lancera sur eux son tonnerre. L’Éternel jugera les extrémités de la terre, il donnera la puissance à son roi, il relèvera la force de son Oint ».

Jérémie 25.30-31 : « L’Éternel rugira d’en haut...Il rugira contre le lieu de sa résidence, il poussera des cris contre tous les habitants de la terre ». Ce verset explique aussi le rugissement de lion du Christ-Roi, le lion étant symbole de puissance seigneuriale (Gen 49.9-10 ; Ap 5.5).

v 4 : Dans sa miséricorde, Dieu le Père demande au prophète de ne pas révéler les paroles de ses jugements contre le peuple et les nations, de peur que la terreur ne l’emporte sur la confiance qu’il veut voir régner entre ses enfants et lui.

B- Versets 5-7 : Le serment de l’ange

Ce passage situé au centre du ch 10, encadré par la présentation de l’ange au petit livre ouvert que l’on identifie au Christ, et par la description des effets de ce petit livre sur le prophète, porte le message central du chapitre.

v 5-6 : Il jura en levant la main droite au ciel, par celui qui vit éternellement et qui a créé le ciel, la terre, et la mer : l’attitude de la main et le serment par l’Éternel et le Créateur donne aux paroles prononcées valeur absolue : la personne au nom de laquelle on prête serment est garante de la vérité des paroles prononcées et de la fidélité au serment de celui qui les prononce.

Jurer par l’Éternel, semble être le serment suprême. Après le sacrifice d’Isaac (Gen 22.16) l’ange de l’Éternel jura par lui-même à Abraham de le bénir. Esaïe 45.22b-23 rapporte le serment de Dieu, appelant les hommes à se tourner vers lui :   « Tournez-vous vers moi et vous serez sauvés, car je suis Dieu, et il n’y en a point d’autre. Je le jure par moi-même, la vérité sort de ma bouche et ma parole ne sera pas révoquée : tout genou fléchira devant moi, toute langue jurera par moi. ». Esaïe et Jérémie (12.16a) évoquent la possibilité donnée aussi aux hommes de jurer par l’Éternel, comme signe de leur reconnaissance envers Dieu : « S’ils jurent par mon nom, en disant : l’Éternel est vivant !...alors ils jouiront du bonheur au milieu de mon peuple. »

Le contenu du serment est ici double :

1- Il n’y aura plus de temps : le mot employé est « chronos » qui désigne ordinairement le temps dans son déroulement, sa durée : Ezéchiel 12.25-28 : « Car moi, l’Éternel, je parlerai ; Ce que je dirai s’accomplira, et ne sera plus différé...Ainsi parle le Seigneur, l’Éternel : Il n’y aura plus de délai dans l’accomplissement de mes paroles ! » Le Seigneur signifie à son prophète déjà exilé, que la destruction totale de Jérusalem et son temple est imminente. Peu après, en effet la nouvelle de sa chute sera rapportée à Ezéchiel par un survivant.(24.26 ; 33.21).

Toutefois le mot est employé par Daniel 7.25 : « un temps, des temps et la moitié d’un temps » pour indiquer une durée d’action, et par voie de conséquence une date prophétique, un terme. La première partie du serment indique soit qu’il n’y a plus de délai à l’exécution des paroles de Dieu : placé à la sixième trompette cet avertissement invite à se tenir sur ses gardes et à prêter attention aux paroles de Dieu car le « temps est court »(1 Co 7.29), soit qu’il n’y a plus d’indication de date pour fixer la fin du temps des trompettes (comme Daniel 8.14 en avait fixé le début avec l’indication des 2300 soirs et matins).

2- « Aux jours de la voix du septième ange, quand il s’apprêtera à sonner de la trompette, le mystère de Dieu s’accomplira, comme il en a annoncé la bonne nouvelle à ses serviteurs les prophètes » : La voix du 7ème ange à la trompette recadre ce serment dans l’ensemble de la section des trompettes : le serment est prononcé par Christ à la fin de la 6ème trompette. L’ange de la 7ème trompette s’apprête à sonner.

Qu’est-ce que le mystère de Dieu ? Le mot « mystère » désigne, à l’époque de Jean, la révélation à des initiés de quelque chose qui a été tenu caché jusqu’alors au reste du monde. Paul emploie l’expression « mystère de Dieu » plusieurs fois :

-Colossiens 1.26-27 : « J’ai été fait ministre de l’Église, selon la charge que Dieu m’a donnée auprès de vous, afin que j’annonce pleinement la parole de Dieu, le mystère caché de tous temps et dans tous les âges, mais révélé maintenant à ses saints, à qui Dieu a voulu faire connaître quelle est la glorieuse richesse de ce mystère parmi les païens, à savoir : Christ en vous, l’espérance de la gloire. »

-Col. 2.2-3 :...qu’ils soient enrichis d’une pleine intelligence pour connaître le mystère de Dieu, savoir Christ, mystère dans lequel sont cachés tous les trésors de la sagesse et de la science.

-1Co 2.7 : « Nous prêchons la sagesse de Dieu, mystérieuse et cachée, que Dieu avant les siècles, avait destinée pour notre gloire ».

-Dans Apocalypse 10.7, ce mystère de Dieu est présenté comme une bonne nouvelle annoncée aux prophètes, ce qui confirme la parole d’Amos 3.7 : Le Seigneur ne fait rien sans avoir révélé son secret à ses serviteurs les prophètes.

Le rapprochement de tous ces textes permet de définir quel est le mystère de Dieu qui se révèlera à la 7ème trompette : c’est Christ, dont la présence parmi ses serviteurs sera enfin clairement visible par tous. C’est l’aboutissement de tout le plan du salut par Jésus-Christ dont les prophètes ont eu connaissance au fil des siècles et que la création entière attend avec impatience : la révélation des fils de Dieu (Romains 8.19). C’est-à-dire la révélation du peuple de Dieu enfin constitué et rassemblé sous l’autorité de Christ, tel que l’enquête (=jugement) préliminaire l’aura déterminé, et tel que la proclamation des sentences de Dieu le fera connaître parmi les nations (Ap 11.18). 

C- Versets 8-11 : Le petit livre

On peut voir des ressemblances entre Ezéchiel 3 et Apocalypse 10 :

Ez 3.1 : « Fils de l’homme, mange ce rouleau, et va, parle à la maison d’Israël »

Ez 3.3 : « Je le mangeai, et il fut dans ma bouche doux comme du miel »

Ap 10.10 : « Je pris le petit livre de la main de l’ange et je l’avalai ; il fut dans ma bouche doux comme le miel, mais quand je l’eus avalé, mes entrailles furent remplies d’amertume. »

La scène du petit livre ouvert est à mettre aussi en parallèle avec la scène de Daniel 12.  Dans les deux textes de Daniel 12 et d’Apocalypse 10 nous avons :

- un livre (Dn 12.4 et Ap 10.2,8-10) scellé puis ouvert,

- un personnage sur le fleuve ou la mer (Dn 12.6-7 et Ap 10.2,5,8)

- un serment solennel, debout, main levée (Dn 12.7 et Ap 10.6)

- une indication de temps (Dn 12.7 : un temps, deux temps et la moitié d’un temps ; Ap 10.6 : il n’y a plus de temps),

- un dialogue entre le personnage céleste et le prophète (Dn 12.8-13 et Ap 10.8-11).

On peut donc sans se tromper considérer la scène d’Apocalypse comme achevant la prophétie qui avait débuté en Daniel.

Le livre que l’ange avait ordonné à Daniel de sceller pour les temps de la fin (Dan 12.4) est vu par Jean ouvert et mangé, donc lu et compris, mais seulement par son peuple (Ap 10.7 ; Dan12.10) : le mystère de Dieu révélé à Daniel est enfin saisi par les croyants des temps de la fin selon la prophétie de Dn 12.4 : « Plusieurs alors le liront et la connaissance augmentera ». De quel petit livre pourrait-il s’agir dans Apocalypse 10.2 ? Comparez avec Daniel 12 .4 et Apocalypse 5.1. Ce peut être à la fois le livre de Daniel et celui aux 7 sceaux que reçoit l’Agneau sur le trône. Ces deux livres sont maintenant ouverts, compris, et assimilé par le prophète.

Le miel est dans la Bible symbole de la douceur et du pouvoir de guérison des jugements ou des paroles de Dieu : Psaume 19.10-11 « Les jugements de l’Éternel sont vrais, ils sont tous justes. Ils sont plus précieux que l’or, que beaucoup d’or fin ; ils sont plus doux que le miel, que celui qui coule des rayons ». Ps 119.103  « Que tes paroles sont douces à mon palais, plus que le miel à ma bouche ». Proverbes 16.24 : « les paroles agréables sont un rayon de miel, douces pour l’âme et salutaires pour le corps ».(Ici la parole agréable est aussi celle de l’homme).

Les entrailles sont le siège des émotions les plus profondes : Jérémie 31.20 :  «Ephraïm est-il pour moi un fils chéri, un enfant qui fait mes délices ? Car plus je parle de lui, plus encore son souvenir est en moi ; aussi mes entrailles sont émues en sa faveur : j’aurai pitié de lui, dit l’Éternel ». Lamentations 2.11 :  « Mes yeux se consument dans les larmes, mes entrailles bouillonnent, ma bile se répand sur la terre, à cause du désastre de la fille de mon peuple ». Jérémie 4.19 : Mes entrailles, mes entrailles ! Je souffre au dedans de mon cœur, le cœur me bat, je ne puis me taire, car tu entends, mon âme, le son de la trompette, le cri de guerre ».

Siège de la compassion, de la pitié, de l’amour pour le peuple accablé de  souffrances, les entrailles sont aussi le siège du repentir : Lamentations 1.20 : « Éternel ! Regarde ma détresse! Mes entrailles bouillonnent, mon cœur est bouleversé au-dedans de moi, car j’ai été rebelle». 

Le message que le prophète doit recevoir et assimiler, est doux à goûter, car il vient d’un Dieu d’amour, mais il est amer à la compréhension, parce qu’en avertissant du jugement de Dieu, il pousse à la fois à la repentance du cœur, et à la compassion pour les autres susceptibles d’être atteints par les fléaux annoncés par la trompette.

Ce message est doux-amer, pas seulement par son contenu mais aussi par la manière d’y réagir. Si celui qui entend le message l’accepte, c’est agréable aussi bien pour le receveur du message que pour le messager, mais si le message est rejeté, c’est amer pour le messager et en fin de compte aussi pour le receveur.

On comprend alors mieux pourquoi, après avoir éprouvé de tels sentiments à la lecture et la compréhension du petit livre, le prophète se voit confier la mission de prophétiser encore (v 11). N’est-ce pas l’enseignement spirituel de tout ce passage ? Les avertissements de Dieu à la fin du temps des trompettes, sont des signes annonciateurs de la délivrance du peuple de Dieu, bonnes  nouvelles douces à entendre par les serviteurs de Dieu qui les reçoivent ; mais ils sont aussi des appels qui travaillent le cœur et le pousse au repentir et à la compassion pour les autres, afin de leur annoncer le plan du salut pendant qu’il est encore temps.

Traditionnellement, les adventistes se sont reconnus dans cette vision, sur plusieurs plans :

- Historiquement, au 19ème siècle, des protestants ont lu le livre de Daniel et ont commencé à l’interpréter en voyant dans leur époque la réalisation de la prophétie du ch 8.14 : « 2300 soirs et matins et le sanctuaire sera purifié ». Ils ont cru alors se trouver à la fin de la 6ème trompette, au retour du Christ, purifiant la terre, son sanctuaire, de tout le mal qui l’habite. Cette découverte du retour de Christ provoqua un extraordinaire réveil de leur foi et de leur espérance, mais leur erreur de compréhension du mot "sanctuaire" fut la cause de leur plus cruelle déception.

- Théologiquement, ce passage de l’Apocalypse contient tous les grands thèmes fondateurs de l’Adventisme : le Dieu Créateur, les temps prophétiques selon le livre de Daniel, la révélation aux prophètes serviteurs de Dieu, l’accomplissement final du salut en Jésus-Christ, le jugement de Dieu, nouvelle à la fois de libération et de condamnation.

A ces éléments s’ajoute la mission que reçoit le prophète (10.11 à 11.2)/

v 11 : « Il faut que tu prophétises de nouveau sur beaucoup de peuples, de nations, de langues et de rois ». Cet ordre vient spirituellement juste après l’amertume du repentir et de la compassion pour les autres : le prophète après avoir compris les avertissements de Dieu, est poussé à partager la révélation avec tous les autres peuples.

Historiquement, cet ordre vient juste après la déception causée par une mauvaise assimilation du livre de Daniel (= petit livre). Il est donné pour relancer la mission des croyants déçus, qui se voient enjoints à poursuivre la prédication du livre de Daniel, dont le message leur est explicité au début du chapitre 11.1-2, par la scène de la mesure du temple, image de l'évaluation du peuple de Dieu.

Questions pour une application dans la vie chrétienne

-Vous est-il déjà arrivé de vivre quelque chose d’agréable, mais qui vous a laissé un arrière-goût amer ? Quand était-ce, et comment considérez-vous après coup ce qui s’est passé ?

-Jean ne pouvait pas écrire tout ce qu’il entendait car il devait garder le secret. Quand devons-nous garder un secret pour quelqu’un, et quand ne doit-on pas le faire? 

-A quoi pouvons-nous reconnaître la voix de Dieu dans notre vie, et quand avons-nous plutôt affaire à des inspirations chuchotées par Satan?

-De quelle manière, puis-je faire connaître l’Évangile aux autres ? En quoi consiste cet «Évangile » à proclamer à la fin des temps  ?

-La compréhension de la prophétie de l’Apocalypse est-elle pour moi une bonne nouvelle douce comme le miel, ou une nouvelle troublante et effrayante ? Pourquoi ?

18/04/2025

Étude n°4, Les Nations (1) 1Samuel 8.4-8 (26 04 25)

Étude n°4, Les Nations (1) 1Samuel 8.4-8 (26 04 25)

«On lui donna la domination, l’honneur, et la royauté et tous les peuples, les nations et les hommes de toutes langues le servirent » Daniel 7.14 (Christ-Roi, Cephalu, Sicile)christ-roi-cefalu-sicile-.jpg

Observons

Le contexte : Sous quel régime politique vivait le peuple hébreu depuis sa conquête de Canaan ? (Livre des Juges et 1 Samuel 1-3)

  • Quels épisodes militaires au sujet de l’arche de l’Alliance ont perturbé le peuple, (1 Samuel 4-7) ?
  • Quelles raisons invoque le peuple pour demander un roi ? (1 Sam.8,1-3 et 12.12).

Le texte

  • Pourquoi les anciens veulent-ils un roi, v 5 ? Que signifie pour eux « juger » ? A qui veulent-ils ressembler ? Pourquoi ?
  • Comment Samuel prend-il cette demande, 1 Sam 8.6-7 ?
  • Comment l’Éternel console-t-il son prophète, v 7 ? Que dénonce-t-il dans l’attitude des Israélites, v 8 ?
  • Que demande l’Éternel à Samuel ? Est-ce une sorte de démocratie qui apparaît là ?
  • V 11-17 : Relever la répétition qui décrit l’attitude du roi demandé. Quel caractère aura cette royauté humaine ?
  • V 18 : Comment comprendre le silence de Dieu devant les cris du peuple ?
  • V 20-22 : Quelle réaction a le peuple aux avertissements de Samuel ?
  • V 23 : Quel sens peut avoir l’acceptation par Dieu de la volonté du peuple  ?

Comprenons

Le contexte : Entrées en Canaan, les tribus des Hébreux s’installent chacune dans le territoire assigné par le sort. Comme elles sont très vite harcelées ou soumises aux attaques des pays voisins, Dieu suscite pour les en « libérer » divers « juges » (Juges 2.16), jusqu’à l’appel lancé à Samuel pour devenir le dernier juge et prophète de l’Éternel (1 Sam 1-3). Le peuple ayant été battu une fois de plus par les Philistins (1 Sam 4.1-2), les anciens suggèrent d’utiliser l’Arche de l’Alliance remisée à Silo, comme talisman contre les ennemis. C’était de la superstition, assimilée à l’idolâtrie (= attribuer à un objet une puissance maléfique contre quelqu’un), que Dieu ne pouvait accepter. Aussi laissa-t-il les Philistins s’emparer de l’arche à leurs risques et périls, car là encore Dieu ne permet pas d’être considéré comme un objet qu’on peut «posséder » et manipuler à volonté (ch 5). Les malheurs s’accumulant sur les villes où l’arche est déplacée, les Philistins finissent par s’en débarrasser en la renvoyant aux Hébreux .avec en offrandes comme signes de leur « repentance » (ou... comme conjurations du mauvais sort ?) des objets d’or représentant les fléaux qu’ils subissaient. L’arche fut accueillie avec reconnaissance par les Hébreux à Beth-Chemech, mais provoqua la mort subite de ceux qui osèrent la scruter avec une  insistance irrespectueuse, avec superstition ou orgueil. Comprenant (?) que l’Éternel ne demandait que le respect, mais pas l’adoration ou la crainte d’un objet le représentant, le peuple confie à Abinadab et son fils Eléazar la garde et le soin de l’arche (7.1). Samuel saisit l’occasion pour demander aux Israélites d’ôter du milieu d’eux toutes les idoles, et de servir l’Éternel (57.3-4). L’Éternel intervient alors pour chasser les Philistins effrayés par le tonnerre surnaturel de son intervention. Tant que Samuel vécut, les Philistins se tinrent tranquilles.

Le texte

Samuel vieillissant établit ses deux fils juges sur Israël, sans se rendre compte de leur vénalité et de leurs injustices (8.3). Les anciens d’Israël excédés par leur mauvaise conduite, se tournent vers les peuples environnants et leur envient leur système monarchique. Par deux fois ils déclarent vouloir un roi à leur tête pour ressembler aux autres nations.(8.5,20). Alors que leur mission était de porter le nom de l’Éternel parmi les nations, « d’être un peuple saint (=mis à part) pour le service de Dieu » « un peuple qui appartienne en propre à l’Éternel parmi les nations » (Deut 14.2), un peuple choisi pour « témoigner de l’Éternel son roi et son Sauveur » (Ésaïe 43.11-12), dans son fonctionnement et sa façon d’être.

Samuel voit aussitôt ce choix d’avoir un roi comme une atteinte personnelle à son rôle de « juge »(=libérateur) dans le peuple. Le juge à son époque était l’intermédiaire entre Dieu et le peuple, pour lui apporter la parole de Dieu, le libérer de l’oppression des ennemis et exercer la justice entre les tribus, comme le fit Deborah, seule femme juge en Israël (Juges 4.4-5). Le témoignage de vie du peuple devait rendre gloire à la puissance et à la bienveillance du seul Dieu éternel.

Dieu console Samuel qui se croit rejeté, en prenant sur lui seul ce rejet (1 Sam 8.7). Lorsque ses témoins sont attaqués et rejetés, c’est Dieu qui est atteint à travers eux. Jésus ne l’a-t-il pas confirmé en Matthieu 25.40, 45. « Dans la mesure où vous avez fait cela (ou non) à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait ! ». Ici Dieu dénonce dans l’attitude des anciens du peuple leur idolâtrie ancestrale qui les pousse à rejeter Dieu (v 8). Ce qui peut nous étonner c’est que Dieu n’intervienne pas pour empêcher ce choix funeste. Il en laisse au peuple toute la responsabilité, et respecte leur liberté de choix. Il ne va pas les punir, mais comme pour Adam et Eve il le prévient des conséquences désastreuses de son rejet de Dieu : par six fois il annonce que le roi sera un prédateur (« il prendra ») cruel et intransigeant dans tous les domaines de la vie. Le peuple retombera en esclavage (v 11-17).

Même les cris et les prières du peuple n’auront pas d’écho ; ce n’est pas que Dieu ne les entendra pas, mais il ne pourra pas y répondre car leurs cœurs ne seront pas ouverts à recevoir ses bénédictions et à accepter ses paroles. Ils le prouvent aussitôt en refusant d’entendre Samuel, en s’entêtant à vouloir un roi, même despotique ! Ils préfèrent ce qui est visible à Celui qui est invisible, à l’inverse de Paul plus tard (2 Cor 4.18). L’Éternel s’incline et laisse le peuple à son choix et ses conséquences, comme Samuel le laisse à contre cœur retourner dans ses villes, pour préparer l’élection du roi demandé par le peuple (première ébauche de démocratie ?) mais finalement désigné par Dieu (ch 9).

Que symbolise prophétiquement ce récit ? On peut y voir l’annonce du rejet par les chefs du peuple juif, de Christ le roi (Es.32.1 ; Ps 24.10 ; Daniel 7.14 ; Jean 12.12-15 ; 18.37 ; Apocalypse 19.16) qu’ils condamnèrent à mort, mais qui règnera sur toutes les nations (Ap.21.24) : « Les nations marcheront à sa lumière et les rois de la terre y apporteront leur gloire ». On peut aussi voir dans l'actualité une réalisation de la prophétie contenue dans ce récit : l’État d'Israël se comporte comme toutes les autres nations, préférant leur ressembler plutôt que de répondre à la mission que Dieu avait confiée à son peuple : porter le nom de Dieu parmi les nations du monde, en Lui rendant gloire et honneur à Lui seul !

 

Questions pour une application dans la vie chrétienne

  • Dans quelles circonstances mon Église (ou moi-même) a-t-elle préféré se fondre dans la masse de la société, pour ne pas en être distinguée, au mépris de la volonté de Dieu ?
  • Au point de vue politique quelle différence ce texte fait-il entre théocratie, démocratie, monarchie ? Comment l’église adventiste s’est-elle organisée pour être au plus près de ce que la Parole de Dieu suggère pour le bien de son peuple ? (voir dans les Actes des Apôtres ch 2.44-47 ; 4.32-35 ; 6.1-7).
  • Comment manifester concrètement que Christ est le roi de ma vie ?
  • Personnellement, quelles idoles ai-je encore pour diriger mes choix ?
  • Quelles questions dois-je me poser face au silence de Dieu à mes prières ?