19/12/2014
Étude n°13 : L’évangile éternel : Rom 3.19-26 (27 12 14)
Étude n°13 : L’évangile éternel : Rom 3.19-26 (27 12 14)
« De loin l’Éternel se montre à moi : Je t’aime d’un amour éternel, c’est pourquoi je te conserve ma bienveillance » (Jérémie 31.3)
A la fin de ce trimestre consacré à l’étude de l’épître de Jacques, il est bon de ne pas rester sur l’impression de légalisme qu’elle peut laisser, par son insistance sur les principes de gestion chrétienne de la vie, sans mention explicite de la grâce de Christ. Jacques écrit pour les premiers chrétiens d’origine juive, encore imprégnés de la valeur de l’obéissance à la loi dans l’attente du retour du Seigneur. Il ne développe pas une théologie mais une pratique de la foi. L’apôtre Paul fut appelé à la même époque pour élaborer la théologie chrétienne du salut par grâce, qu’expose son épître aux Romains, accordant à la pratique de la loi une place complémentaire à la grâce. Nous avons donc choisi pour cette dernière étude du trimestre et de l’année, de nous pencher sur le texte de Romains 3.19-26, pour nous rappeler que notre vie éternelle est un don gratuit de l’amour de Dieu pour nous, qu’Il nous demande de vivre dès à présent par reconnaissance.
Observons Romains 3.19-26
Le contexte
Après avoir démontré dans les ch 1 et 2 de sa lettre aux Romains, l’universalité du péché (non-Juifs et Juifs sont à égalité, même si les Juifs ont l’avantage primordial d’être les dépositaires de la Parole de Dieu (3.1-9), Paul appuie sa démonstration sur les textes des Écritures qui affirment que tous les hommes sont coupables parce que « la crainte de Dieu n’est pas devant leurs yeux » (v 10-18).
Le texte
Structure
V 19-20 : La loi fait connaître le péché
V 21-22 : La justice de Dieu s’obtient par la foi en JC
V 23-26 : La mort de JC, moyen de rédemption et d’expiation pour tous.
(Le Tintoret Crucifixion, détail)
Répétitions :
Justifié = v 19, 20, 24
Justice de Dieu = v 21,22,25,26
Dieu reconnu juste : v 26
Dieu justifiant : v 26
6 fois Dieu justifie ou accorde sa justice, 2 fois l’homme est l’objet de la justice de Dieu. Le vocabulaire est essentiellement juridique.
3 fois les destinataires de l’œuvre de salut de JC sont désignés comme « ceux qui croient » (22), « ceux qui ont la foi en son sang » (25), celui qui a la foi en Jésus » (26)
Opposition entre l’œuvre de justification de Dieu et l’état de péché de l’homme (v 19,20,23,25)
Au centre du texte (v 24-25) on trouve les notions de « rédemption » en Christ, et « d’expiation » opérée par Christ pour « ceux qui ont la foi en son sang ». Ces deux termes sortent du vocabulaire juridique : ils sont du domaine social (relation entre les hommes) et religieux (relation avec Dieu).
Comprenons
Le contexte
Paul vient de citer quelques passages des Écritures qui justifient son affirmation de l’universalité du péché : Ps 14.1-3 pour les versets 10-12 ; Ps 5.10 ; 140.4 ; 10.7 pour les v 13-14 ; Es 59.7-8 pour les v 15-17. Paul cite ces textes selon la version des Septante en grec qu’il connaissait. Ces passages dénoncent l’injustice générale et l’égarement de l’humanité qui « ne cherche pas Dieu ». Cet égarement se manifeste dans la parole mortelle et l’activité meurtrière et destructrice, dans l’absence de paix et de crainte ou respect de Dieu, qui règnent parmi les hommes.
Le texte
V 19-20 : Paul conclut que ces révélations de l’Ancienne Alliance s’adressent aux Juifs « qui sont sous la loi », c’est-à-dire qui en sont les dépositaires et les observateurs, pour les avertir que eux aussi sont concernés puisque « tous sont coupables devant Dieu» (ch 1-2), car la source du péché se trouve dans le cœur humain. L’observation de la loi morale ou rituelle ne peut donc constituer un mérite pour obtenir la justice de Dieu, ou en d’autres termes pour être considéré comme juste par Dieu. Les efforts faits pour observer la loi sont vains et imparfaits, s’ils ont pour but de gagner le salut, émanant ainsi d’un cœur orgueilleux et suffisant, et non d’un amour véritable pour Dieu. L’Éternel n’a pas donné la loi à l’homme comme moyen d’acquérir la vraie justice ou la sainteté, mais comme révélateur de son état profond de péché, pour le conduire à Dieu dans la repentance (Ga 3.24).
V 21-22 : En opposition (« Mais maintenant » = sous la Nouvelle Alliance) à cette prétention d’obtenir le salut par l’obéissance à la loi, Paul va opposer avec joie (ce « mais maintenant » manifeste un soulagement, une libération !), la vraie source de justice que révèle tout l’Ancien Testament (= Loi et Prophètes) : Dieu accorde sa justice à tous ceux qui croient en Jésus (v 22 // 1.16-17), sans que l’obéissance à la loi joue un rôle pour l’obtenir.
V 23-24 : Pour comprendre en quoi consiste cette justice ou sainteté accordée par Dieu « gratuitement et par grâce » (la redondance insiste sur l’idée du don inconditionnel de Dieu), à celui sans distinction d’origine, et sans mérite, qui croit dans le « sang » de Christ (= la valeur de son sacrifice), Paul use de deux métaphores, la rédemption et l’expiation, qui même si elles sont fort employées dans le Nouveau Testament, demandent à chaque fois d’être expliquées. (Nous nous attacherons dans cette étude à la rédemption, en arrêtant le texte au v 24.)
La rédemption
Privé de la gloire de Dieu, c’est à dire coupé de l’image de Dieu qu’il était destiné à être (Ge 1.27 // 1 Co 11.7), parce qu’il s’est soumis à Satan, l’homme est devenu esclave du péché dont il ne peut s’affranchir lui-même (Rm 6.16 ; 7.23-24 ; 2 Ti 2.26 ; 2 Pi 2.19).
Le mot « rédemption » est de la même racine (gā’al en hébreu, lutroô ou agorazô en grec) que le mot « rachat » et signifie dans la Bible « racheter, libérer » d’un asservissement, des humains ou des biens, au moyen d’une aide extérieure ou « rançon ». Il a pris dans le langage actuel une extension de sens pour désigner « le plan du salut de Dieu en Jésus-Christ ». Dans l’Ancien Testament (Lév 25.25 ; Ruth 3 et 4 ; Jér 32.6-9), le rachat d’une personne, d’un bien, d’une propriété aliénée ou hypothéquée, est opéré par le «go’ēl » le « racheteur » qui est le plus proche parent, pour préserver l’intégrité familiale. La racine « pādā » est utilisée pour la libération des Israélites esclaves en Égypte (Ex 6.6 ; 15.3) et pour le rachat des premiers-nés normalement consacrés à l’Éternel (Ex 13.13).
L’idée de rançon et de rachat de liberté nous est bien connue aujourd’hui lors de la libération des otages retenus prisonniers par leur ravisseur.
Ici Paul fait « du sang du Christ » ou en d’autres mots de la mort de Christ sur la croix, la rançon, le prix payé par Dieu pour libérer sa créature du péché qui l’éloigne de Lui.
Cette idée de prix ou de rançon payée est en contradiction avec celle de la gratuité de la justice de Dieu, de la grâce offerte à tous ! Il ne faut donc pas pousser la métaphore trop loin, sinon on introduit une notion mercantile dans le processus du salut. A qui en outre Dieu (ou Jésus) payerait-il de sa vie ce salut ?*
Retenons ici simplement l’idée de libération de l’esclavage du péché et de la mort.
Comment le sang de Jésus (= la vie de Jésus donnée sur la croix) permet-il à celui qui croit d’être libéré de la mort éternelle, de la culpabilité et du péché, et d’être considéré comme « juste » devant Dieu ?
Dans chacun des cas de rachat ou de libération mentionnés précédemment, il y a une notion de substitution : Au premier-né consacré à l’Éternel, est substitué un agneau offert à Dieu (Ex 13.13). Plus tard la consécration de toute la tribu de Lévi remplaça la consécration des premiers-nés des autres tribus (Nb 3.41). A la sortie d’Égypte, à la dixième plaie, le sang d’un agneau prend la place des premiers-nés de la maison où il a été aspergé, pour les libérer de la mort. Dans le récit de Ruth, Booz est le « go’el » de la famille de Naomi, et en rachetant la propriété de Naomi, il se substitue au mari défunt de Ruth pour lui donner une descendance et lui conserver son héritage.
La libération est liée à la substitution par le « rédempteur » au moyen d’une rançon (sang ou argent) au profit du racheté. Dans le rachat par Jésus « qui donne sa vie en rançon pour beaucoup » (Mc 10.45 ; Mt 20.28), la même idée de substitution apparaît : la mort de Jésus se substitue à la mort de tous les pécheurs, pour que ceux qui croient en lui bénéficient de sa vie. Un épisode très symbolique de la passion de Jésus peut nous aider à comprendre cette substitution (Jn 18.39-40): Condamné à mort pour ses crimes, le brigand Barrabas (= fils du père !) est délivré parce que Jésus (Fils du Père !) prend sa place : il paye de sa vie la libération de Barrabas.
De même Caïphe prononce une parole prophétique inconsciente en disant (Jean 11.50) : « il est avantageux pour vous qu’un seul homme meure pour le peuple et que la nation entière ne périsse pas ! » Son choix politique pour sauver le peuple Juif de la colère des Romains s’est révélé donner le sens spirituel de la mort de Jésus. Dieu a choisi de se substituer lui-même en Jésus à l’ensemble de l’humanité, et de subir à sa place la mort qui l’attend à la suite de sa séparation d’avec Lui. Ce faisant, il réintègre dans sa famille, dans sa maisonnée, celui qui accepte ce don d’amour ; Il le réconcilie avec Lui, selon l’autre image qu’emploie Paul en 2 Co 5.18-19 pour parler du sens de la croix.
Les histoires d’otages libérés contre rançon, ou de Juifs sauvés des camps de concentration par la substitution d’hommes ou de femmes qui ont accepté de prendre leur place peuvent nous faire comprendre le rachat de notre vie et de notre liberté par Jésus (Rm 5.7-8).
Pour bénéficier de ce rachat, de cette réconciliation, Paul affirme qu’il suffit au pécheur repentant de croire que Jésus l’a accompli en sa faveur, de s’approprier personnellement ce don et d’intégrer à sa vie la libération du péché. La Bible annotée de Neuchâtel commente ainsi ce processus de justification (note sur Rm 3.24) : « Devenu un avec Christ, qui s’est mis à sa place et a assumé pour lui (la conséquence de son péché), le pécheur à son tour est admis par sa foi à prendre la place de Christ lui-même. Il devient enfant de Dieu, fils de Dieu, héritier de Dieu et cohéritier de Christ (Rm 8.14,17) », il est considéré comme juste devant Dieu et peut alors commencer une vie nouvelle, affranchie de l’esclavage du péché, marchant dans la sainteté et la justice que lui communique sa communion avec son Rédempteur (Jean 17.17 ; 1Jn 3.3,5-6).
Questions pour une application dans la vie chrétienne
- Ai-je pris conscience de mon impossibilité à racheter moi-même la vie éternelle, à me libérer du péché par mes efforts de sainteté ?
- Quelle place occupent dans ma foi et dans ma vie les pratiques ou croyances adventistes, telles que obéissance à la loi, observation du sabbat, appartenance à « l’Église du Reste », hygiène alimentaire, ou toute autre discipline ou référence de vie ?
- Comment changer d’état d’esprit à l’exemple de Paul (Phi 3.8-9) et acquérir la « justice de Dieu » ?
- Si je reconnais que Dieu en me rachetant, me réconcilie avec Lui, me fait entrer dans sa famille, comment puis-je vivre concrètement cette réconciliation dans ma relation avec Lui et avec les autres ?(C'est le sujet de toute l'épitre de Jacques !)
- Comment manifester ma reconnaissance et témoigner de ma libération du péché par la grâce de Christ ?
08:00 Publié dans Jacques | Lien permanent | Commentaires (1)
12/12/2014
Étude n°12, Prière, guérison, restauration, Jac 5.12-20 (20 12 14)
Étude n°12, Prière, guérison, restauration, Jac 5.12-20 (20 12 14)
« Confessez donc vos péchés les uns aux autres et priez les uns pour les autres, afin que vous soyez guéris ; la prière agissante du juste a une grande efficace. » Jac 5.16
Observons Jac 5.12-20 (Evangile et peinture, Berna, Jésus guérit)
A- v 12-18 La prière d’intercession
- Relevez les situations de la vie qui s’accompagnent de la prière d’intercession des croyants.
- V 13 : Pourquoi prier dans ces deux situations opposées ?
- V 14-15 : Quel rôle remplissent les anciens auprès du malade ? Qu’ajoute à leur intercession l’onction d’huile au nom du Seigneur ? Quel est son but ?
- Relevez les verbes employés au v 15 : s’agit-il de guérison physique/spirituelle ou de salut et de résurrection future ?
- Pourquoi mentionner les péchés du malade ? A quelle croyance cela fait-il allusion ? Comment Jésus s’est-il positionné à ce sujet ? (Mat 9.2 ; Luc 13.1-5).
- V 16-18 : Quelle condition y a-t-il au pardon des péchés ? Pourquoi (1 Jean 1.9 ? A qui faut-il se confesser ? Est-il question d’une confession publique, ou entre anciens et malade, ou entre pécheurs offensés et offenseurs ?
- Qui est juste ? (Ps 143.2 ; Es 6.7 ; Ps 14.1-3 ; Rom 2.13 ; 3.10 ; 1Jn 3.7)
- Qu’est-ce que la prière "agissante" ou "énergique " ? (Littéralement "opérée", Rom 8.26-27 ; Gal 5.6).
- En quoi consiste "l’énergie" de la prière ? (Marc 9.23)
- Que veut démontrer Jacques avec l’exemple d’Elie ?
B- v 19-20 : La restauration de l’égaré
- Quels liens peut-on faire entre le paragraphe sur la prière d’intercession et ces deux versets ? (Cherchez les parallélismes d’idées, plus que de mots, et de domaines d’actions)
- De quelle « mort » s’agit-il ici ?
- Que signifie « couvrir une multitude de péchés » ? Qui couvre les péchés de qui, l’égaré, ou celui qui le ramène ? (Pr 10.12 ; 1Pie 4.8).
Comprenons
La lettre de Jacques se termine par des recommandations sans lien apparent, sur la prière d’intercession et sur la conversion de l’égaré.
Jacques revient d’abord sur la question de la souffrance par laquelle il avait débuté sa lettre (1.2-3 : voir étude n°2). Après les persécutions, il envisage ici les maladies. En toutes situations, détresse ou joie, le chrétien doit remettre ses sentiments à son Seigneur dans la prière et les cantiques (Phi 4.6 ; Eph 6.18). En effet, l’émotion provoquée par sa situation peut entraîner le croyant à la révolte dans la souffrance, ou à l’oubli de Dieu dans la joie (Prov 30.9). La recommandation de Jésus à ses disciples endormis à Getsémané, n’est pas vaine : "Priez, afin de ne pas entrer en tentation" (Luc 22.40).
La prière des anciens auprès du malade est une marque de solidarité et de compassion de la part de toute l’Église qu’ils représentent. Ce n’est pas un privilège dû à leur fonction honorifique, dont ils auraient seuls la prérogative. En effet l’onction d’huile qu’ils pratiquent, n’a pas valeur de sacrement (geste rituel qui a en lui-même la puissance de sanctifier, notion étrangère à la Bible). Cette onction était avant tout thérapeutique, à une époque où l’éventail des remèdes était restreint aux plantes. On utilisait manuellement l’huile d’olive sur les plaies pour les adoucir après les avoir désinfectées au vinaigre (voir les soins du bon Samaritain, Luc 10.34). On ne sait ici s’il faut comprendre que cette onction s’accompagnait d’une prière avec imposition des mains comme pour la consécration des anciens (1 Tim 4.14). Contrairement à ce que l’Église catholique pratique dans l’extrême onction devenue « sacrement des malades » pour les préparer à leur mort par la confession des péchés et le pardon annoncé, Jacques, par les verbes employés, tourne cette prière vers la vie, la guérison physique d’abord (sauver = guérir = relever), puis spirituelle à la suite de la confession des péchés. Ce ne sont pas les anciens ou la cérémonie en elle-même qui opèrent la guérison, mais le Seigneur auprès duquel on intercède avec foi pour le malade.
Selon la croyance juive, encore ancrée dans l’esprit des premiers chrétiens (et peut-être aussi d’aujourd’hui ?), la maladie et l’infirmité étaient causées par des péchés personnels. Jésus a contredit cette croyance surtout à propos des accidents fortuits comme la chute de la tour de Siloé (Luc 13.1-5). Mais avec le paralytique (Mat 9.2), il semble faire un lien de cause à effet entre les péchés commis et la paralysie. Il est vrai que l’on est en droit de s’interroger personnellement quand on tombe malade sur la part de responsabilité que l’on a dans cette maladie, pour éviter de reproduire l’erreur qui l’a provoquée. Mais en aucun cas on ne peut se permettre de juger l’autre sur la responsabilité qu'il a dans sa maladie !
Toutefois la confession du malade aux anciens qui viennent l’assister est un signe de son repentir, de son humilité, de sa soumission à l’action divine quelle qu’elle soit, guérison ou pas. Dieu peut d’autant mieux guérir lorsque la cause est avouée et pardonnée (2 Chr 7.14), par exemple humainement parlant, un alcoolique qui ne se reconnaît pas comme dépendant a du mal à s’engager dans un chemin de guérison et de libération.
Ce qui est demandé par Jacques, c’est une confession mutuelle. Attention, il n’est pas dit qu’elle doive être publique, pratique qui est à manipuler avec la plus extrême prudence car elle peut faire des ravages dans l’assemblée ! L’Église n’a pas besoin de déballages publics, car tous ne sont pas prêts à accepter la révélation de vérités dérangeantes ou offensantes ! La recommandation de Jacques se situe dans un contexte de prière autour et en faveur d’un malade. Anciens et malade doivent pouvoir se rencontrer devant Dieu sans obstacle entre eux, sans arrière-pensée les uns vis-à-vis des autres, selon la parole de Jésus en Mat 5.23-24 : "Si tu présentes ton offrande à l’autel, et que là tu te souviennes que ton frère a quelque chose contre toi, laisse là ton offrande et va d’abord te réconcilier avec ton frère, puis présente ton offrande". La confession est mutuelle car anciens et malades se retrouvent devant Dieu dans la même attitude d’humilité et de dépendance.
On comprend mieux l’enchaînement des idées de Jacques quand il affirme que la prière du juste est efficace ! Le juste n’est pas celui qui est sans péché (seul Jésus l’est), mais celui qui est pardonné, qui est reconnu et justifié par Dieu, parce qu’il place sa confiance en Lui, et en Christ pour être pardonné …et guéri ! (1 Jn 1.9 : « Si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous pardonner. » (Elie au Mont Carmel)
Elie n’était pas plus juste que n’importe lequel d’entre nous, mais sa ferme conviction de la puissance de Dieu l’ouvrait à l’action de l’Esprit qui opère dans les cœurs et inspire les prières (Rom 8.26-27). Celui qui prie par l’Esprit peut aller dans ses demandes au-delà de ce que sa raison ou les apparences lui indiquent, car pour « celui qui croit, tout devient possible ! » (Marc 9.23) C’est cette promesse et cette assurance qui font la prière agissante ou énergique !
B- La restauration de l’égaré
Dans le dernier paragraphe de sa lettre par une large association de pensée, Jacques passe du domaine de la prière d’intercession pour le malade, au domaine de l’action spirituelle envers l’égaré. Il va de l’affaiblissement de la santé à l’égarement loin de la vérité, de la maladie physique à la mort spirituelle, de la guérison physique au rétablissement spirituel et au salut, de la confession des péchés ponctuels au pardon total de l’égaré repenti (= couverture d’une multitude de péchés). Il montre par là combien la prière et la sollicitude pleine d’amour envers le pécheur peuvent contribuer à sa restauration et à son salut éternel.
Questions pour une application dans la vie chrétienne
- Quelle est ma pratique de la prière d’intercession ? Faut-il multiplier paroles, supplications véhémentes (énergiques) pour que Dieu m’écoute mieux ?
- Quelle est ma relation avec celui pour qui je prie ? Dans quel état d’esprit intercédé-je pour lui ? Comment ma prière pour lui peut-elle nous améliorer l’un et l’autre ?
- L’exaucement de nos prières tient-il à notre foi en Christ ? à la foi de ceux qui ont été sollicités pour prier avec nous ? à notre « perfection morale », à notre obéissance aux commandements ?
- Que demander au Seigneur pour un proche malade ? Pourquoi hésitons-nous à associer les anciens à notre intercession ?
08:00 Publié dans Jacques | Lien permanent | Commentaires (0)