17/03/2023
Étude n°12 Conséquences de la plénitude de la foi Matthieu 25.14-30 (25 03 23)
Étude n°12 Conséquences de la plénitude de la foi Matthieu 25.14-30 (25 03 23)
« Bien, bon et fidèle serviteur, tu as été fidèle en peu de choses, je t’établirai sur beaucoup ; entre dans la joie de ton Maître ! »Mat 25.21
Observons
Le contexte
- Quelles sont les paraboles qui précèdent et suivent cette parabole des talents ? (24.45-25.46). Dans quel discours de Jésus se situent-elles ? Qui concernent-elles ?
- Que veut enseigner Jésus à ses disciples par ces paraboles ? 24.42 ; 25.13
Le texte :
- A qui et Comment le maître partage-t-il ses biens avant de partir en voyage ? v 15
- Comment réagissent les deux premiers serviteurs ? Quelle est leur motivation et leur regard sur leur Maître ?
- Comment sont-ils accueillis par le Maître ?
- Quelle est le regard du troisième sur son maître ? Qu’en résulte-t-il pour lui ? v 24-25. Quelle attitude adopte le Maître à son égard ?
- Comment expliquer ses paroles aux v 28-29 ?
Comprenons
La parabole des talents de Matthieu est placée dans le dernier discours de Jésus concernant l’attente par l’Église du Royaume de gloire à la fin des temps. Quatre paraboles servent à Jésus pour enseigner la vigilance et la fidélité dans le service d’amour que doivent remplir les disciples : le serviteur fidèle et infidèle (Mt 24.45-50), les 10 vierges, et les talents (25.1-30) concernent les disciples de Jésus ; la parabole des brebis et des boucs (ou chèvres) (25.31-46) décrit plus précisément le critère du jugement des nations, au retour de Christ : leur fidélité à la loi d’amour du prochain déterminera leur entrée ou non dans le Royaume, car elle prouvera leur ouverture à l’inspiration de l’Esprit divin.
La parabole des talents met l’accent sur le critère du jugement des croyants : la mise en œuvre de leurs talents révèlera la foi de leur cœur. Cette parabole révèle aux croyants leur responsabilité dans le temps d’attente du Royaume de gloire.
Lecture littérale
Le maître des serviteurs apparaît comme un homme qui :
- dès le début fait confiance à ses serviteurs au point de leur distribuer ses biens ;
- connaît les capacités individuelles de ses serviteurs à qui il confie une responsabilité appropriée et proportionnée à leurs forces ;
- annonce que son retour n’est pas tout proche, donc que les serviteurs auront le temps d’accomplir leur tâche ;
- sait reconnaître le travail de chacun avec justice : il ne demande pas plus que ce qu’il pouvait espérer de chacun. Il tient compte non de la quantité du bien, mais de la fidélité des serviteurs ;
- valorise ses serviteurs en leur confiant la gestion de biens plus précieux ;
- associe ses serviteurs à sa joie ;
- agit envers ses serviteurs selon leurs propres sentiments envers lui : avec ceux qui l’ont bien servi par amour, il noue une relation d’affection, mais, aux yeux du serviteur peureux, qui dépeint un maître dur, il apparaît tel que ce dernier le craignait.
Son jugement n’est qu’une mise en lumière des mobiles et sentiments profonds des serviteurs, grâce aux fruits produits. Son attitude n’a rien d’arbitraire, elle est fondée sur les sentiments que chacun a révélés à son égard.
Les deux premiers serviteurs l’ont servi avec ardeur (aussitôt), répondant ainsi à la confiance de leur maître. Ils ont été reconnaissants des dons reçus : leurs premiers mots à la remise des comptes le mettent en avant : « Tu m’avais remis », et ils ont pris plaisir à les faire fructifier.
Le dernier serviteur se permet de juger son maître négativement, car son cœur est rempli de crainte du châtiment (v 24-25). Du coup, il stérilise le don reçu, son ensevelissement dans la terre équivalant à une mort.
Ce serviteur se place vis-à-vis de son maître sur le terrain de la propre-justice : "ce qui est à toi ne me concerne pas. Je te le rends intact, je ne l’ai pas perdu ni abîmé, c’est l’essentiel, le reste ne me regarde pas". Le reproche d’injustice qu’il adresse à son maître à propos de ses exigences de récolte des fruits du travail d’autrui, ne contient pas le reproche de lui avoir trop peu confié. Le serviteur a regardé d’abord à lui-même (ses premiers mots sont : Je savais que... J’ai eu peur), il ne s’est pas comparé aux autres, mais a nourri des sentiments de peur, de rancune vis-à-vis de son maître. Il s’est révélé incapable de participer au projet du maître, donc d’entrer dans la joie à son retour. Il s’est écarté lui-même de la communion avec son maître, et s’est dépouillé lui-même des dons reçus ou promis.
Interprétation symbolique et spirituelle
Le Maître est une image de Dieu dans son œuvre auprès des hommes. Dieu fait confiance à ceux qui désirent le servir et leur confie des dons ou talents selon les capacités de chacun. Ces dons sont doubles, à la fois talents naturels, aptitudes innées ou acquises, mais aussi dons spirituels accordés pour « l’édification de l’Église ».
La mission des serviteurs est aussi double : développer leurs aptitudes personnelles pour glorifier Dieu, et mettre en œuvre les dons spirituels reçus pour le bien de l’Église.
Un regard positif de confiance et d’amour sur leur Maître permet à ces serviteurs de remplir leur mission avec zèle et joie. Les fruits de leur travail ne sont pas présentés comme des mérites, mais comme des dons de reconnaissance.
Le mauvais serviteur, habité par la peur, et portant un regard négatif sur Dieu, ne peut pas remplir sa mission avec joie. Elle est pour lui un fardeau dont il a hâte de se débarrasser. Il ne comprend rien au projet du Maître car il ne s’intéresse qu’à sa propre personne.
Son attitude de repli et de condamnation du Maître l’empêche de participer à sa joie et à sa communion.
La parabole nous est précieuse pour comprendre ce qu’est le jugement des croyants : une mise en pleine lumière des sentiments envers Dieu qui les ont mus et ont permis le développement ou la stérilisation de leurs dons. Les fruits de leur foi sont des révélateurs de leur confiance en Dieu et non des mérites accumulés pour entrer dans le Royaume. S’ils n’ont pas su vivre le Royaume spirituel durant l’attente du retour de Jésus, ils ne sont pas capables d’apprécier le Royaume de gloire et s’en sont exclus d’eux-mêmes.
Questions pour une application dans la vie chrétienne
- Réfléchissons au regard que nous portons sur Dieu, afin de prendre conscience de nos sentiments vis-à-vis de Lui, et de notre identification à l’un ou l’autre des serviteurs de la parabole.
- Par rapport à la pensée centrale : Nous pouvons utiliser nos talents pour partager l’amour de Dieu avec les autres, remarquons qu’on ne peut partager que ce que l’on possède, l’amour ou la crainte. Que puis-je partager avec les autres ?
- Comment accueillir avec respect ceux qui auraient la même crainte (=peur) de Dieu que le troisième serviteur ? Comment les aider à découvrir dans leur vie la présence pleine de bonté de Dieu ?
08:00 Publié dans Intendants pour le Maître | Lien permanent | Commentaires (0)
10/03/2023
Étude n°11: Gérer dans les temps difficiles 2 Pierre 3.3-15 (18 03 23)
Étude n°11: Gérer dans les temps difficiles 2 Pierre 3.3-15 (18 03 23)
« En sacrifice à Dieu, offre ta reconnaissance, accomplis tes vœux envers le Très-haut, invoque-moi au jour de la détresse ; Je te délivrerai et tu me glorifieras ! » Ps 50.14-15
Observons
Le contexte
Pierre sait sa mort très proche (1.14) et exhorte l’Église une dernière fois, à de continuels progrès dans la sainteté de vie (1.3-11) et à la vigilance dans la foi en la vérité du retour de Jésus, fondée sur la révélation de la Transfiguration (1.17) et des prophéties bibliques (1.19-21). Cette vérité sera contestée et niée par de faux docteurs à l’intérieur même de l’Église (ch 2). Pierre rappelle les fondements de l’espérance inébranlable malgré les délais apparemment longs, et exhorte à vivre en conséquence de cette espérance (3.3-18).
Le texte : 2 Pi 3.3-15
- v 3-7 : A cause de quoi les moqueurs nient-ils le retour de Jésus ? Quelles promesses des Écritures contredisent leurs moqueries ?
- V 8-10 : Que ne devons-nous pas oublier sur le temps ? Pourquoi le Seigneur tarde-t-il ? Comment Pierre envisage-t-il la fin de notre monde ?
- V 11-15 : Qu’est-ce qui est nécessaire aux croyants dans cette attente ? qu’est-ce que la sanctification ? Que signifie "hâter l’avènement du jour de Dieu" ? Qu’est-ce qui caractérise le monde nouveau attendu par eux ?
La notion de délai, de temps retardé par miséricorde, et d’attente active est au cœur du passage (faire relever toutes les indications temporelles : noms, adverbes, adjectifs, temps des verbes, etc…)
Comprenons
Pierre rappelle le but de ses lettres : réveiller les souvenirs, faire appel à l’intelligence claire des prophéties et de l’Évangile transmis par les apôtres sur la promesse de l’avènement glorieux de Christ.
- V 3-7 : Depuis l’annonce de ce retour, le temps a passé, les premiers chrétiens (= les pères v 4) qui l’attendaient de leur vivant (1 Th 4.15) sont morts sans l’avoir vu (Marc 13.30). Les choses semblent rester dans le même état depuis toujours, telles qu’elles sont depuis la Création. L’attente prolongée sans signes de réalisation effective est cause de doute, de moquerie puis de déni. Pour répondre à ces attitudes, l’apôtre rappelle les événements bibliques (création puis destruction de la terre par la Parole et par l’eau) qui préfigurent le même processus mais par le feu, pour la fin des temps. De même que le déluge par l’eau a été un jugement des impies et un renouvellement de la terre, de même la destruction de la terre par le feu au retour de Christ sera leur jugement définitif et la rénovation totale de la terre. La même Parole qui conserve le monde peut le laisser périr et le recréer.
Pierre insiste ici sur l’aspect de condamnation et de destruction du mal que comporte la venue en gloire de Christ, car il s’adresse aux moqueurs. A cause de leur doute et de leur déni, ils sont assimilés aux impies dont la destruction purifiera la terre et la rendra glorieuse et digne de sa destination primitive (v 13).
- Pierre explique la prolongation de l’attente en invitant le croyant à sortir de son point de vue humain limité à la durée de sa vie (au plus 120 ans !) pour considérer le point de vue divin : Dieu Éternel est hors du temps humain et ne diffère la parousie que par patience et miséricorde (v 9,15). Il veut le salut de tous. Il permet donc à chacun de parvenir au salut par la repentance et le changement total de disposition de cœur et de comportement (v 9). Le texte ne dit pas que tous seront sauvés, mais que tous auront l’occasion de se déterminer par leur choix de vie pour le salut offert par Dieu, c’est-à-dire pour la communion éternelle avec lui, avant que l’économie terrestre ne disparaisse soudainement et définitivement (v 10-11a,12b), et qu’elle ne laisse la place à une nouvelle création de Dieu (v 13).
- Puisque disparaîtra tout ce qui n’est pas de Dieu et que seules subsisteront la justice et la vie nouvelle que nous communique Christ, combien notre attention et notre vigilance doivent-elles se porter sur la pratique dès à présent de ces qualités divines. L’attente du retour de Jésus n’est ni passive ni craintive. Elle permet le travail de sanctification par l’Esprit Saint en chaque croyant, c’est-à-dire de croissance dans la ressemblance avec Christ (Eph 4.12-13). Ce croyant hâte ainsi le retour de Christ car sa sanctification contribue à faire connaître aux autres la puissance, l’amour de Dieu et le salut en Christ, atteignant ainsi l’objectif de la patience de Dieu.
Les efforts de sainteté du croyant (v 14) consistent à croître dans la grâce et la connaissance du Seigneur et Sauveur (v 18), qui seul achèvera et rendra parfaite l’œuvre de sanctification qu’Il a commencée en lui (Ph 1.6 ; 1 Th 5.23-24).
Questions pour une application dans la vie chrétienne
- Le temps de l’attente du retour de Jésus me paraît-il trop long ou trop court ? Comment cette conception du temps affecte-t-elle ma vie quotidienne ?
- Les promesses de Dieu me sont-elles un réconfort et une assurance devant les événements mondiaux ou les circonstances de ma vie ?
- En quoi consiste la préparation au retour du Christ dans mon Église et dans ma vie ?
- Christ a-t-il déjà dissous en moi ce qui ne lui appartient pas, et créé une vie nouvelle de justice et d’amour ? Comment puis-je cette semaine m’ouvrir à cette œuvre de son Esprit en moi ?
- Quel but a ma sanctification : me mériter la vie éternelle ? me séparer des impies et éviter ainsi d’être détruit avec eux ? recréer en moi l’image de Dieu et me permettre par-là de témoigner de sa puissance et de son amour ?
08:00 Publié dans Intendants pour le Maître | Lien permanent | Commentaires (0)