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17/02/2023

Étude n°8 Plans pour réussir, Prov 3.1-12 (25 02 23)

Étude n°8 Plans pour réussir, Prov 3.1-12 (25 02 23)

« Tout ce que vous faites, faites-le de toute votre âme, comme pour le Seigneur et non pour les hommes, sachant que vous recevrez du Seigneur l’héritage en récompense. Servez Christ le Seigneur ! » Col 3.23-24

(Icone : la Sagesse personnifiée protégeant le monde)divine sagesse JOëlle.jpg

Observons

Le contexte :

  • Qui parle depuis le début du livre ? Qui l’auteur fait-il parler dans son livre ? A qui s’adresse-t-il ? ch 1.1-9
  • Quel est le principe fondamental de la sagesse israélite ? (1.7)
  • Contre qui l’auteur met-il en garde son fils dans le 1er discours (1.10-19)
  • Qui fait-il parler dans son deuxième discours (1.20-33) ? Quelles promesses sont annoncées v 23, 33 ?
  • Dans le troisième discours (ch 2) que permet d’obtenir la recherche de la sagesse, (v 5-6) Quelles qualités demande cette recherche (v 8-9) ? De quoi libère-t-elle, (v 12-19) ? Quelle promesse la soutient, (v 20-21) ?

Le texte :

  • Comment sont construits les six couples de versets de ce passage, (3.1-12) ? Classez en deux colonnes les exhortations et les promesses correspondantes ?
  • Quels sont les engagements respectifs de l’homme et de Dieu ?
  • Que peut-on en conclure sur la nature de la relation entre Dieu et l’homme qui l’écoute ?

Comprenons

Le contexte

Le livre des Proverbes fait partie des écrits sapientiaux de la Bible (Job, Ecclésiaste, quelques Psaumes et peut-être le Cantique des cantiques) qui ont pour but d’enseigner l’homme à être sage et bon. Il est attribué au roi Salomon, en rapport aux récits de 1 Rois 3-10 qui le présentent comme le roi qui a reçu de Dieu la sagesse suprême en réponse à sa prière (1 Rois 3.11-12). Les chapitres 1 à 9 du livre des Proverbes exhortent le « fils » de Salomon, c’est-à-dire tout lecteur du livre, à écouter l’enseignement du « père » (Salomon, le Sage, l’Éternel Dieu ?), pour acquérir la sagesse qui le rendra heureux (3.2).

Toute cette première partie du livre est un hymne à la Sagesse, personnifiée dans les ch 1.20-33 et ch 8, allégorie sous laquelle on peut discerner l’Éternel lui-même ou son image accessible à l’homme, Jésus-Christ. Contrairement à la sagesse grecque qui reste du domaine intellectuel des idées, la sagesse israélite est du domaine spirituel de la relation entre l’homme et Dieu, et de ses conséquences pratiques dans la vie : « le commencement de la sagesse, (ou connaissance intime de Dieu) est la crainte, le respect, de l’Éternel »(1.7). La « connaissance » dans la Bible est le lien d’amour qui unit deux époux, ainsi la connaissance de Dieu repose-t-elle sur le lien d’amour qu’il établit avec l’homme qui le recherche sincèrement en s’écartant de toutes les séductions des pécheurs (1.10-19). A ceux qui écoutent l’appel de la Sagesse, assimilée à l’Éternel, Dieu promet l’onction de son Esprit (2.23) et un bonheur paisible et sécurisé (v 33). La recherche de la sagesse, appelée intelligence ou raison, donnée par Dieu permettra à l’homme de vivre dans la droiture, la justice, l’équité, la sécurité (2.7-11) et d’être délivré des voies du mal (2.10-22).  

Le texte

On observe dans notre passage (ch 3.1-12), six couples de deux versets, qui mettent en rapport une exhortation (dans le premier verset) avec une promesse (dans le second verset). Cette alternance répétée six fois permet de dresser un plan de vie réussie pour celui qui écoute l’instruction donnée.

On distingue donc :

 

Exhortations

Promesses

1

V 1-2 : Ne pas oublier l’enseignement

Longue vie heureuse et paisible

2

V 3-4 : Écrire loyauté et vérité dans son cœur (= amour agapè et fidélité)

Don de la grâce et du bon sens de la part de Dieu

3

V 5-6 : Aie confiance en l’Éternel en toutes tes voies

Il aplanira tes sentiers

4

V 7-8 : Pas de présomption mais crains l’Éternel, et écarte-toi du mal

Santé pour le corps (= l’être entier)

5

V 9-10 : Honore Dieu  par tes biens et tes dîmes

Abondance matérielle

6

V 11-12 : Ne méprise ni ne crains l’éducation de l’Éternel  (par l’affliction)

Il réprimande son fils comme un père qui aime son enfant

 

Toutes les exhortations invitent à faire totalement confiance en l’Éternel dans tous les domaines de la vie : spirituellement avoir de l’amour pour Dieu et marcher fidèlement selon ses instructions (1 à 3), moralement se garder de l’orgueil et du mal pour suivre Dieu (4), matériellement honorer Dieu en premier dans la gestion de ses biens (5), et voir dans les épreuves un moyen que Dieu utilise pour réprimander, corriger, remettre dans la voie droite son enfant égaré qu’il aime comme un père.

Les promesses qui s’en suivent insistent sur les dons de Dieu pour que l’homme vive heureux, en bonne santé et dans l’abondance, en conséquence de l’obéissance aux exhortations.  Cette obéissance n’a pas pour but d’acquérir le bonheur, mais elle le produit car elle place le croyant dans la communion avec un Dieu qui se révèle un père aimant jusque dans les épreuves. Celles-ci sont considérées dans ce texte comme des « réprimandes ou corrections » paternelles pour ramener son enfant dans la voie juste. L’Ancien testament (Deut 8.5 ; Job 5.17 ; Ps 66.10 ; 94.12) les considère comme émanant de Dieu mais le Nouveau Testament, s’il reprend parfois le mode de langage et de pensée de l’Ancien (dans Ap 3.19), affirme qu’elles ne viennent pas de Dieu (Jacques 1.13) « Que personne lorsqu’il est tenté (c’est le même mot que éprouvé) ne dise : c’est Dieu qui m’éprouve, car Dieu ne peut être tenté par le mal et ne tente lui-même personne ». Ce que le mal de notre monde ou de notre condition humaine pécheresse nous fait subir, Dieu le fait tourner en bien pour ses enfants fidèles qu’Il accompagne et protège (Rom 8.28 ; 1 Cor 10.13). Quand un père réprimande son fils ce n’est pas pour lui faire du mal, mais pour le remettre dans une voie où il sera plus heureux. Ce nom de Père donné à Dieu, si fréquent dans la bouche de Jésus, est bien présent dans l’Ancien Testament (Deut 32.6 ; Ps 68.6 ; 89.27 ; Es 9.5 ; 22.21 ; 63.16 ; 64.7 ;  Jér 3.19 ; 31.9 ; Mal 1.6 ; 2.10). L’homme qui considère Dieu comme un père aimant ne peut en réponse à son amour que lui manifester son amour filial par une confiance absolue dans tous les domaines de sa vie, jusque dans la gestion de ses biens matériels.

Questions pour une application dans la vie chrétienne

  • Quelle(s) exhortation(s) de ce texte me concerne(nt) personnellement ? Comment puis-je y obéir ?
  • Ai-je pu voir les effets de la confiance que je mets en Dieu dans ma vie sociale, familiale, matérielle ?
  • Si ma santé physique n’est pas excellente ou si ma vie matérielle est difficile, en quoi cela modifie-t-il mon regard sur Dieu ? Comment faire mienne les promesses divines ?

10/02/2023

Étude n°7 Pour le plus petit de ces pauvres  Mat 19.16-22 (18 02 23)

Étude n°7 Pour le plus petit de ces pauvres  Mat 19.16-22 (18 02 23)

"En vérité, en vérité, je vous le dis, dans la mesure où vous aurez fait cela à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’aurez fait !" Mat 25.40Jésus et jeune homme riche H. Hoffman 2.jpg

 

Observons

Le contexte

-Quels épisodes précèdent la rencontre de Jésus avec le jeune homme riche ? A quelles catégories sociales Jésus prête-t-il attention ? Pourquoi ?

Le texte

V 16 : rencontre avec le jeune homme riche (Heinrich Hoffmann, 19ès)

V 17-22 : dialogue de Jésus avec le jeune homme : « Va, vends tout et suis-moi »  

- Quelle est la préoccupation du jeune homme ? Comment approche-t-il Jésus ?

- Comment Jésus répond-il au jeune homme sur le mot « bon » ? Que veut-il faire comprendre à son interlocuteur sur la « bonté » ? A quoi le renvoie-t-il ? (v 17)

- Quels commandements Jésus cite-t-il ? Pourquoi rajoute-t-il : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même » et ne cite-t-il pas les 4 premiers commandements du Décalogue ?

- Que prouve l’exclamation du jeune homme sur son état d’âme et sur sa vision de la Loi ?

- Que demande réellement Jésus à ce jeune homme ? Faut-il devenir pauvre pour suivre Jésus?

- Que signifie avoir un trésor dans le ciel ? (Mat 6.19-21). En quoi est-ce différent des richesses terrestres ?

- Quelle est la réaction du jeune homme aux paroles de Jésus ? « s’assombrir = être consterné). Comment a-t-il compris les paroles de Jésus ? (2 Cor 3.16).

Comprenons

Le contexte :

Après la transfiguration, Jésus descend de la Galilée vers le nord de la Judée, par la route à l’est du Jourdain (19.1). Les Pharisiens l’interrogent sur la répudiation de la femme pour le mettre à l’épreuve (v 2), et les disciples veulent écarter les enfants de Jésus, à sa grande indignation. Jésus dans les deux cas prend la défense de ceux (femme et enfant) qui sont le moins considérés dans la civilisation patriarcale de l’époque. Sa rencontre avec le jeune homme riche est dans la même ligne de pensée. C’est l’occasion pour Jésus de se soucier des pauvres, rejetés par les nantis, et les « bien-pensants ».

Le texte

Matthieu et Luc nous disent que celui qui s’approcha de Jésus était un jeune homme (Matthieu 19.20-22), magistrat ou chef de synagogue (Luc 18.18). Il était sincèrement préoccupé de la question la plus importante de la vie humaine : avoir la vie éternelle. Comme les Pharisiens, il pensait l’obtenir par une obéissance scrupuleuse à tous les commandements, mais restait dans le domaine du « faire » (Que dois-je faire ?), et non de la relation avec Dieu « Qui suis-je devant Dieu ?).

Son empressement auprès de Jésus marque toute son inquiétude sur le sujet. Le titre qu’il lui donne «Maître », révèle la vénération qu’il porte à Jésus, considéré comme un homme exemplaire, pour sa bonté, sa justice et sa connaissance de la Parole. En même temps qu’il prend Jésus comme Maître, le jeune homme s’estime capable de faire quelque  chose de bon comme Lui, puisqu’il obéit à tous les commandements. Jésus le reprend pour lui montrer qu’il se fait des idées fausses sur la condition du salut. Il n’est pas question de faire « le bon ou le bien », mais de regarder au seul « bon », Dieu !  En reprenant le jeune homme sur cette expression, il le place devant la question : Penses-tu qu’un homme puisse atteindre la perfection de Dieu par son « faire » ?

Puis Jésus le renvoie à la loi qu’il connaît, pour lui faire prendre conscience de son but : la loi est un pédagogue qui mène à Christ (Galates 3.24). Le jeune homme connaît la loi, mais en demandant quel commandement serait nécessaire pour son salut, il s’attend à un précepte extraordinaire, réclamant un effort spécial de sa part : Jésus va le lui enseigner un peu après, sur un point auquel le jeune homme ne s’attendait pas ! Jésus passe en revue les commandements sociaux de la seconde table de la Loi, peut-être parce que leur observation est plus facile à prouver. Il y rajoute le commandement de l’amour sans lequel tous les autres perdent leur sens.  

On peut avoir toute la connaissance biblique, et faire tous ses efforts pour suivre la lettre de la loi, sans avoir saisi la condition du salut : se reconnaître incapable devant Dieu d’obéir, accepter que Dieu donne gratuitement son pardon et son salut à celui qui les lui demande (Romains 3.24), et agir en toutes choses par amour de Dieuet des autres.  Le jeune homme ne répondait à aucune de ces conditions intérieures. Il se croyait très obéissant, il pensait qu’il fallait mériter son salut par ses actes, il n’avait pas l’amour des autres pour partager ses biens !

Jésus vit que le jeune homme était sincère dans sa démarche et dans la confiance qu’il plaçait en lui. Il s’était sincèrement efforcé d’obéir, mais ne se sentait pas pour autant en paix. Il avait le sentiment qu’il lui manquait encore quelque chose ( Mat 19.20), mais était incapable de passer du littéral, du matériel, du Faire, au spirituel et à l’Être. Par son exigence poussée à l’extrême, Jésus va chercher à lui faire découvrir son être intérieur, ses vraies priorités, ce qui le divise intérieurement. Son cœur reste attaché aux biens matériels. Il a suffi à Jésus de regarder le jeune homme pour déceler en lui sa sincérité et son angoisse existentielle, et dans son amour, il cherche à lui faire entrevoir un trésor supérieur, spirituel, donc impérissable, susceptible de rendre le sacrifice de ses biens moins pénible.

Suivre Jésus, c’est accepter de se laisser emplir de son amour, ce qui rend les autres amours moins importants ; c’est accepter d’être dépouillé par Lui des attaches de son cœur avec le matérialisme ou tout autre addiction, et même avec les affections humaines les plus légitimes. Si on les fait passer avant l’amour pour Dieu, on risque de passer à côté de l’essentiel, la vie éternelle avec Dieu. Les dangers que Jésus nous demande d’éviter  par ce récit,  pourraient être :

1- rester à la lettre des paroles divines et ne pas en chercher aussi le sens spirituel (concernant la relation à Dieu).

2- croire que par son obéissance aux commandements, on acquiert un droit d’entrée dans le royaume éternel.

3- négliger la relation d’amour avec les autres, loi fondamentale du royaume de Dieu.

4- Faire passer son amour pour ses biens (matériels, intellectuels, sociaux) avant l’attention due aux plus petits et aux déshérités de son entourage.

Dans la suite du récit, v 23 à 30, après avoir prononcé une sentence absolue sur la difficulté des riches à entrer dans le Royaume de Dieu (v 23), Jésus adoucit l’explication : ce ne sont pas les richesses en elles-mêmes qui sont des obstacles, (elles étaient considérées d’ailleurs comme des signes de la bénédiction divine, 1 Chr 29.12 ; Ec 5.18), mais c’est la propension du cœur et de l’esprit à mettre sa confiance en elles.

Pour insister sur l’impossibilité humaine d’entrer dans le Royaume spirituel sans abandon de soi à Dieu, Jésus emploie une expression devenue proverbiale, fondée sur le contraste entre l’animal chargé, utilisé dans les caravanes commerciales, et le minuscule passage dans « le trou de l’aiguille ». La difficulté apparaît au premier abord comme une impossibilité totale, mais elle prépare le remède : à Dieu rien n’est impossible (v 26). Il faut un miracle de la grâce pour que le cœur se donne entièrement à l’amour de Dieu et considère ses affections et amours terrestres passagers comme de moindre importance (voir dans Philippiens 3.3-11 l’expérience de Paul).

Si comme on le suppose le « chas de l’aiguille » était le nom donné à la petite porte qui permettait aux piétons d’entrer dans la ville lorsque la grande porte était fermée le soir, le symbolisme de la comparaison devient frappant. Pour pénétrer par cette porte, le chameau chargé était obligé de déposer ses fardeaux, et de s’agenouiller pour passer. Le « riche » chargé de biens matériels ou intellectuels, pour pénétrer dans le Royaume par la porte qu’est Christ, doit se dépouiller de la confiance qu’il place dans ses possessions terrestres, et s’agenouiller devant Christ en reconnaissant sa dépendance totale de lui. Paul en a fait l’expérience à sa conversion Phi 3.4-9).

Zabou chameau agenouillé & caravane.jpg

(Dessin de Zabou dans le livret « Dis, papa, explique-moi...l’argent et la dîme »diffusé par la FFS) 

Les disciples encore très attachés à une conception terrestre et matérialiste du royaume de Dieu, s’étonnent puis s’inquiètent de ce dépouillement nécessaire au salut. D’un autre côté ils se glorifient de leur propre dénuement (27). Jésus ne reprend pas Pierre sur ce point réel, mais les stimule par la promesse de recevoir un trésor inestimable : une place d’honneur dans le royaume de Dieu, au renouvellement de toutes choses, au retour du Fils de l’Homme glorieux, c’est-à-dire lorsque Dieu recréera la terre sans le Mal (Ap 21.1-4).

Puis Jésus reprend la question de l’abandon nécessaire pour le suivre en insistant sur les affections terrestres  tout à fait légitimes par ailleurs, mais dangereuses si elles prennent le pas sur l’amour de Dieu, manifesté par la générosité envers les plus petits et les plus pauvres, en qui Jésus se reconnaît (Mat 25.40).  

Questions pour une application dans la vie chrétienne

- A quoi ou à qui suis-je attaché sur cette terre ? Qu’est-ce que je crains par-dessus tout de perdre ? Pourquoi cela me semble-t-il si difficile de penser à l’abandonner ? Comment apprendre à m’en détacher pour suivre Jésus ?

- Jésus nous demande-t-il de vivre en ermite dénué de tout, en vagabond ou SDF, hors de la société, mais finalement à sa charge ? Comment obéir à cet ordre de dépouillement sans tomber dans l’excès sectaire ?

- Jusqu’où va mon désir de vie éternelle ? La recherche du Royaume est-elle une priorité de ma vie ? Comment est-ce que je suis Jésus sur ce chemin : comme le chameau bien chargé, lentement et avec de nombreuses haltes, en caravane ou solitaire, ou bien comme le chameau débâté par son Maître, qui s'abreuve au puits (la Parole de Dieu) et dans l’auberge (l’église), pour marcher avec persévérance dans les déserts de la vie, vers l’oasis du Royaume?

 - Quel est le plus petit, ou le plus « mal-considéré » dans mon entourage à qui je puis apporter mon attention et un peu de mon bien ?