03/03/2023
Étude n°10 Donner en retour Luc 12.13-21 (11 03 23)
Étude n°10 Donner en retour Luc 12.13-21 (11 03 23)
« Heureux les morts qui meurent dans le Seigneur, dès à présent ! Oui, dit l’Esprit, afin qu’ils se reposent de leurs œuvres, car leurs œuvres les suivent ! »Ap 14.13
Observons
V 13-15 : Par qui et à quel sujet Jésus est-il interpellé ? Comment répond-il et pourquoi ?
V 16-20 : la parabole
16-18 : Qui est le personnage principal de ce récit ? Relever les pronoms personnels et adjectifs possessifs : qu’est-ce que cela révèle sur le personnage ? Quel est le problème qui le préoccupe ?
V 19 : Comment conclut-il sa réflexion intérieure ? Comment qualifier sa conception du bonheur ? Que lui manque-t-il ?
V 20 : Quelle coordination introduit l’intervention divine ? Quel mot du riche (v 19) est repris par Dieu ? Avec quel sens ? Que veut rappeler au riche la question de Dieu ?
V 21 : Comment Jésus conclut-il la parabole pour en donner le sens ?
Comprenons
Tandis que Jésus enseigne ses disciples (12.1), une foule nombreuse le suit. Un homme du sein de cette foule cherche à attirer l’attention de Jésus pour être aidé dans un litige d’héritage qui le préoccupe. Le refus net de Jésus lui signifie que sa mission ne concerne pas les problèmes matériels ou juridiques de ce monde. C’est aux hommes à les résoudre eux-mêmes.
En parlant ensuite de cupidité, Jésus révèle la racine du problème de son interlocuteur. Jésus voit au cœur de l’homme ce qui est la source de ses difficultés de relations interpersonnelles ! Il affirme aussi que les biens matériels ne donnent pas la vie, contrairement à la croyance populaire qui lie richesse et bonheur. Jésus illustre sa mise en garde et sa pensée par une parabole, comme à son habitude face à la foule et aux esprits peu accoutumés aux abstractions.
La parabole du riche insensé :
Il ne s’agit pas d’un homme qui cherche à devenir riche, car il l’est déjà grâce aux récoltes abondantes de ses terres. Sa préoccupation principale est l’utilisation de ses biens. Son monologue où tous les pronoms personnels et adjectifs possessifs sont à la première personne, est révélateur d’un esprit profondément égoïste, cupide et matérialiste. Il n’envisage que d’amasser davantage et de mettre à l’abri ses biens pour en jouir plus longtemps. Se reposer, boire, manger, se réjouir, n’est-ce pas le programme de tous les épicuriens et les matérialistes de cette terre ?
Lorsqu’il se parle à lui-même en s’adressant à "son âme", ce n’est pas à la dimension affective ou spirituelle de son être qu’il s’adresse, car le mot bibliquement est l’équivalent de « Moi, je…», ou « Mon être » ; lorsque Dieu lui rappelle par le même mot qu’il est mortel, "l’âme" devient synonyme de Vie, Existence.
Alors que le riche n’avait aucune notion de sa responsabilité envers les autres, ni de l’usage de sa vie devant Dieu, Dieu lui rappelle qu’il doit lui en rendre compte. A quoi ou à qui ont servi ces richesses qu’il devra laisser à sa mort ? Amassées pour sa jouissance personnelle, elles n’auront profité à personne de son vivant, ni après sa mort.
Pour conclure, Jésus oppose les trésors matériels accumulés égoïstement, au trésor spirituel (= pour Dieu) que l’on a le devoir de constituer durant la vie terrestre (v 21). Mais il n’en précise pas la teneur pour le moment.
Questions pour une application dans la vie chrétienne
- Justifiées ou pas, quelle place mes inquiétudes matérielles occupent-elles dans mon quotidien ?
- Comment puis-je manifester concrètement mon détachement des biens matériels (argent, maison, connaissances intellectuelles ou techniques, etc.) et ma confiance en Dieu envers et contre tout ?
- A quel trésor mon cœur et mon église sont-ils attachés ?
08:00 Publié dans Intendants pour le Maître | Lien permanent | Commentaires (0)
24/02/2023
Étude n°9 Se méfier de la cupidité, Actes 4.32 à 5.11 (04 03 23)
Étude n°9 Se méfier de la cupidité, Actes 4.32 à 5.11 (04 03 23)
« Gardez-vous attentivement de toute cupidité ; car même dans l’abondance, la vie d’un homme ne dépend pas de ce qu’il possède.» Luc 12.15
Observons
Le contexte
L’Église en prière après la comparution devant le sanhédrin et la libération de Pierre et Jean, demande à Dieu de manifester la puissance du nom de Jésus-Christ, pour que l’Évangile soit prêché avec assurance. L’Esprit remplit l’Église pour cette mission.
Le texte
Il est composé de deux parties en opposition (Mais, 5.1), l’une décrivant la vie généreuse de l’Église sous l’action de l’Esprit, l’autre le calcul égoïste d’un couple, au mépris de l’action de l’Esprit.
a) Charité et union des croyants (4.32-37) :
v 32 : union spirituelle et matérielle
v 33-35 : prédication des apôtres rendue efficace par la charité, la générosité et la solidarité des membres
v 36-37 Exemple de générosité empressée de Barnabas.
a’) En contraste, fraude par cupidité, et mort d’Ananias et Saphira :
v 1-2 : la faute du couple est de retenir une part de la vente en mentant
v 3-10 : reproches de Pierre et mort du couple
v 11 : crainte de tous.
La répétition des mêmes expressions : vendre et déposer aux pieds des apôtres (4.34, 37 ; 5.1-2) permet de lier ces deux passages encore plus étroitement. On observe entre les versets 4.37 et 5.1-2 une similitude presque parfaite des actes : vendre, apporter, et déposer aux pieds, sauf sur un point placé au centre des versets 1 et 2 : il retint une partie du prix, sa femme le sachant. C'est ce point central qui porte tout l'intérêt du récit et qui va faire l'objet du développement suivant.
Comprenons
A- L’esprit de partage
La prédication de Jésus-Christ Sauveur a immédiatement transformé la gestion de la vie individuelle et collective, en permettant à l’égoïsme individuel de s’effacer au profit du bien de la communauté.
L’Esprit seul crée cette unité dans la diversité des coutumes et des langues, lui seul inspire la charité véritable. Le communisme chrétien qui est décrit ici procède de cet amour pour Christ qui relativise les biens matériels terrestres et pousse le croyant à aimer l’autre en disant : « ce qui est à moi est à toi, je te le donne ». A l’encontre, le communisme humain dit : «ce qui est à toi est à moi, donne-moi ce que tu as, ou même, je te prends ce que tu as ! ».
Pourtant ce partage des biens n’est pas présenté comme un ordre, une condition impérative d’appartenance à l’Église. Les chrétiens restaient libres de conserver leurs biens (5.4) ou de les vendre en en gardant le prix. Il n’y avait pas d’institution de partage, tout reposait sur le don volontaire par amour des autres et par sentiment de solidarité, pour que personne ne manque du nécessaire (4.34).
B- Barnabas
Comme exemple individuel de ce don de solidarité et de partage accordé par l’Esprit à l’Église, Luc choisit celui de Barnabas. Son nom signifie « fils d’exhortation (11.23), d’encouragement » (9.27) ou même de « prophétie » (13.1).
Ce surnom est sans doute à l’origine de la jalousie qui emplit le cœur d’Ananias. Barnabas était reconnu par les apôtres comme un homme de bien, et il manifesta publiquement sa grande générosité spontanée (4.37).
C- Ananias et Saphira
Pierre, sur qui la grâce repose (4.33), discerne ce qu'il y a dans le cœur d'Ananias, derrière les actes semblables en apparence à ceux de Barnabas.
Au verset 3, on a un parallélisme concentrique : (a) la présence de Satan dans le cœur entraine (a’) les actes de retenir de l'argent et de le taire, ce qui révèle (b) ce qu'il y a dans le cœur, un mensonge au Saint-Esprit !
En quoi consiste ce mensonge au Saint-Esprit ?
Le Saint-Esprit avait inspiré aux croyants le partage des biens et la générosité. Alors qu’Ananias et Saphira étaient libres de disposer de leurs biens (v 4), Satan leur inspire de les utiliser à une double fin : faire croire aux hommes (= mensonge aux hommes,) qu'ils sont aussi généreux et admirables que les autres, et servir leur propre intérêt financier en tirant quand même un certain profit de leur vente.Satan les pousse à entretenir la confusion : sous couvert de consécration à Dieu comme Barnabas, Ananias cherchait son intérêt. Le mensonge au Saint-Esprit est l'entretien de cette confusion spirituelle entre le service de Dieu et le service de soi-même.
Au verset 5, la mort d'Ananias n'est pas mentionnée comme une punition de Dieu ! C'est la conséquence naturelle de l’état de séparation d’avec l'Esprit de vie, qu'a librement choisi Ananias, en laissant Satan remplir son cœur. La mise en lumière de l’état de péché se traduit concrètement par l'arrêt de son cœur. Ananias est tué par son propre péché qui l’a séparé du Dieu vivant. Comparer avec 2 Rois 5. 26-27, l’histoire de Guéhazi, serviteur d’Elisée.
v 8-9 : Le mensonge de Saphira confirme la préméditation du couple. La répétition pour la 3ème fois de l'offense au Saint-Esprit (v 3, 4, 9) prouve que le problème est bien là : on veut rendre vrai ce qui est faux, on entretient un état de confusion en soi, envers les autres, et envers Dieu, puisqu'on ignore qu'il lit dans les cœurs.
Pierre, comme Dieu le fit pour Adam coupable (Genèse 3.9, 11), interroge Ananias pour lui faire prendre conscience de l’état où il est et le pousser à se tourner vers Dieu et demander pardon. C’est un appel pressant de l’Esprit, que malheureusement Ananias et Saphira rejettent. (voir Lév 10. 1-2 et Jos 7.20-25).
Le mensonge contre le Saint-Esprit peut être considéré comme l'entretien de la confusion et l'absence délibérée du discernement de qui est Dieu. C'est le péché que Jésus qualifie d'impardonnable, parce que le refus réitéré de Dieu a pour seule conséquence la mort, et ne permet pas de saisir le pardon toujours offert par Dieu. (Matthieu 12.3 1 32).
Dieu nous invite par ce récit à être authentiques
- dans notre relation avec lui, c’est-à-dire à ne pas avoir le cœur partagé entre notre désir de sa présence et celui de la satisfaction de notre égoïsme et de notre cupidité.
- dans notre relation avec les autres : ne pas chercher à jouer un personnage ou un rôle pour paraître « bon et saint », mais être vrai : que paroles, actes et pensées se correspondent.
- dans notre piété : ne pas accomplir les actes religieux (baptême, sainte-cène, dîmes et offrandes, prière, secours) pour être bien vu des autres, mais par sentiment profond d’amour, de confiance en Dieu et de reconnaissance active pour son pardon.
Avec son Esprit, Dieu met à notre disposition tout ce qui nous rendra capables (1 Cor 10.13) d’être des disciples vrais, qui rendent un bon témoignage de lui par une vie de générosité et d’authenticité.
Questions pour une application dans la vie chrétienne
- Quelle relation à Dieu ma vie religieuse révèle-t-elle ? Dans quel état d’esprit vais-je au culte, ou bien rendé-je ma dîme, donné-je des offrandes ?
- Quelles sont mes motivations profondes quand j’aide les autres, ou quand j’accepte une responsabilité dans l’Église ?
- Comment cultiver l’authenticité et la générosité dans la vie communautaire de mon église?
- Quel est mon rapport à l’argent dans ma vie quotidienne ?
Pour sourire, dessins du recueil « Crise de Foi »
08:00 Publié dans Intendants pour le Maître | Lien permanent | Commentaires (0)