12/12/2014
Étude n°12, Prière, guérison, restauration, Jac 5.12-20 (20 12 14)
Étude n°12, Prière, guérison, restauration, Jac 5.12-20 (20 12 14)
« Confessez donc vos péchés les uns aux autres et priez les uns pour les autres, afin que vous soyez guéris ; la prière agissante du juste a une grande efficace. » Jac 5.16
Observons Jac 5.12-20 (Evangile et peinture, Berna, Jésus guérit)
A- v 12-18 La prière d’intercession
- Relevez les situations de la vie qui s’accompagnent de la prière d’intercession des croyants.
- V 13 : Pourquoi prier dans ces deux situations opposées ?
- V 14-15 : Quel rôle remplissent les anciens auprès du malade ? Qu’ajoute à leur intercession l’onction d’huile au nom du Seigneur ? Quel est son but ?
- Relevez les verbes employés au v 15 : s’agit-il de guérison physique/spirituelle ou de salut et de résurrection future ?
- Pourquoi mentionner les péchés du malade ? A quelle croyance cela fait-il allusion ? Comment Jésus s’est-il positionné à ce sujet ? (Mat 9.2 ; Luc 13.1-5).
- V 16-18 : Quelle condition y a-t-il au pardon des péchés ? Pourquoi (1 Jean 1.9 ? A qui faut-il se confesser ? Est-il question d’une confession publique, ou entre anciens et malade, ou entre pécheurs offensés et offenseurs ?
- Qui est juste ? (Ps 143.2 ; Es 6.7 ; Ps 14.1-3 ; Rom 2.13 ; 3.10 ; 1Jn 3.7)
- Qu’est-ce que la prière "agissante" ou "énergique " ? (Littéralement "opérée", Rom 8.26-27 ; Gal 5.6).
- En quoi consiste "l’énergie" de la prière ? (Marc 9.23)
- Que veut démontrer Jacques avec l’exemple d’Elie ?
B- v 19-20 : La restauration de l’égaré
- Quels liens peut-on faire entre le paragraphe sur la prière d’intercession et ces deux versets ? (Cherchez les parallélismes d’idées, plus que de mots, et de domaines d’actions)
- De quelle « mort » s’agit-il ici ?
- Que signifie « couvrir une multitude de péchés » ? Qui couvre les péchés de qui, l’égaré, ou celui qui le ramène ? (Pr 10.12 ; 1Pie 4.8).
Comprenons
La lettre de Jacques se termine par des recommandations sans lien apparent, sur la prière d’intercession et sur la conversion de l’égaré.
Jacques revient d’abord sur la question de la souffrance par laquelle il avait débuté sa lettre (1.2-3 : voir étude n°2). Après les persécutions, il envisage ici les maladies. En toutes situations, détresse ou joie, le chrétien doit remettre ses sentiments à son Seigneur dans la prière et les cantiques (Phi 4.6 ; Eph 6.18). En effet, l’émotion provoquée par sa situation peut entraîner le croyant à la révolte dans la souffrance, ou à l’oubli de Dieu dans la joie (Prov 30.9). La recommandation de Jésus à ses disciples endormis à Getsémané, n’est pas vaine : "Priez, afin de ne pas entrer en tentation" (Luc 22.40).
La prière des anciens auprès du malade est une marque de solidarité et de compassion de la part de toute l’Église qu’ils représentent. Ce n’est pas un privilège dû à leur fonction honorifique, dont ils auraient seuls la prérogative. En effet l’onction d’huile qu’ils pratiquent, n’a pas valeur de sacrement (geste rituel qui a en lui-même la puissance de sanctifier, notion étrangère à la Bible). Cette onction était avant tout thérapeutique, à une époque où l’éventail des remèdes était restreint aux plantes. On utilisait manuellement l’huile d’olive sur les plaies pour les adoucir après les avoir désinfectées au vinaigre (voir les soins du bon Samaritain, Luc 10.34). On ne sait ici s’il faut comprendre que cette onction s’accompagnait d’une prière avec imposition des mains comme pour la consécration des anciens (1 Tim 4.14). Contrairement à ce que l’Église catholique pratique dans l’extrême onction devenue « sacrement des malades » pour les préparer à leur mort par la confession des péchés et le pardon annoncé, Jacques, par les verbes employés, tourne cette prière vers la vie, la guérison physique d’abord (sauver = guérir = relever), puis spirituelle à la suite de la confession des péchés. Ce ne sont pas les anciens ou la cérémonie en elle-même qui opèrent la guérison, mais le Seigneur auprès duquel on intercède avec foi pour le malade.
Selon la croyance juive, encore ancrée dans l’esprit des premiers chrétiens (et peut-être aussi d’aujourd’hui ?), la maladie et l’infirmité étaient causées par des péchés personnels. Jésus a contredit cette croyance surtout à propos des accidents fortuits comme la chute de la tour de Siloé (Luc 13.1-5). Mais avec le paralytique (Mat 9.2), il semble faire un lien de cause à effet entre les péchés commis et la paralysie. Il est vrai que l’on est en droit de s’interroger personnellement quand on tombe malade sur la part de responsabilité que l’on a dans cette maladie, pour éviter de reproduire l’erreur qui l’a provoquée. Mais en aucun cas on ne peut se permettre de juger l’autre sur la responsabilité qu'il a dans sa maladie !
Toutefois la confession du malade aux anciens qui viennent l’assister est un signe de son repentir, de son humilité, de sa soumission à l’action divine quelle qu’elle soit, guérison ou pas. Dieu peut d’autant mieux guérir lorsque la cause est avouée et pardonnée (2 Chr 7.14), par exemple humainement parlant, un alcoolique qui ne se reconnaît pas comme dépendant a du mal à s’engager dans un chemin de guérison et de libération.
Ce qui est demandé par Jacques, c’est une confession mutuelle. Attention, il n’est pas dit qu’elle doive être publique, pratique qui est à manipuler avec la plus extrême prudence car elle peut faire des ravages dans l’assemblée ! L’Église n’a pas besoin de déballages publics, car tous ne sont pas prêts à accepter la révélation de vérités dérangeantes ou offensantes ! La recommandation de Jacques se situe dans un contexte de prière autour et en faveur d’un malade. Anciens et malade doivent pouvoir se rencontrer devant Dieu sans obstacle entre eux, sans arrière-pensée les uns vis-à-vis des autres, selon la parole de Jésus en Mat 5.23-24 : "Si tu présentes ton offrande à l’autel, et que là tu te souviennes que ton frère a quelque chose contre toi, laisse là ton offrande et va d’abord te réconcilier avec ton frère, puis présente ton offrande". La confession est mutuelle car anciens et malades se retrouvent devant Dieu dans la même attitude d’humilité et de dépendance.
On comprend mieux l’enchaînement des idées de Jacques quand il affirme que la prière du juste est efficace ! Le juste n’est pas celui qui est sans péché (seul Jésus l’est), mais celui qui est pardonné, qui est reconnu et justifié par Dieu, parce qu’il place sa confiance en Lui, et en Christ pour être pardonné …et guéri ! (1 Jn 1.9 : « Si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous pardonner. » (Elie au Mont Carmel)
Elie n’était pas plus juste que n’importe lequel d’entre nous, mais sa ferme conviction de la puissance de Dieu l’ouvrait à l’action de l’Esprit qui opère dans les cœurs et inspire les prières (Rom 8.26-27). Celui qui prie par l’Esprit peut aller dans ses demandes au-delà de ce que sa raison ou les apparences lui indiquent, car pour « celui qui croit, tout devient possible ! » (Marc 9.23) C’est cette promesse et cette assurance qui font la prière agissante ou énergique !
B- La restauration de l’égaré
Dans le dernier paragraphe de sa lettre par une large association de pensée, Jacques passe du domaine de la prière d’intercession pour le malade, au domaine de l’action spirituelle envers l’égaré. Il va de l’affaiblissement de la santé à l’égarement loin de la vérité, de la maladie physique à la mort spirituelle, de la guérison physique au rétablissement spirituel et au salut, de la confession des péchés ponctuels au pardon total de l’égaré repenti (= couverture d’une multitude de péchés). Il montre par là combien la prière et la sollicitude pleine d’amour envers le pécheur peuvent contribuer à sa restauration et à son salut éternel.
Questions pour une application dans la vie chrétienne
- Quelle est ma pratique de la prière d’intercession ? Faut-il multiplier paroles, supplications véhémentes (énergiques) pour que Dieu m’écoute mieux ?
- Quelle est ma relation avec celui pour qui je prie ? Dans quel état d’esprit intercédé-je pour lui ? Comment ma prière pour lui peut-elle nous améliorer l’un et l’autre ?
- L’exaucement de nos prières tient-il à notre foi en Christ ? à la foi de ceux qui ont été sollicités pour prier avec nous ? à notre « perfection morale », à notre obéissance aux commandements ?
- Que demander au Seigneur pour un proche malade ? Pourquoi hésitons-nous à associer les anciens à notre intercession ?
08:00 Publié dans Jacques | Lien permanent | Commentaires (0)
05/12/2014
Étude n°11 : Soyez patients, Jac 5.7-12 (13 12 14)
Étude n°11 : Soyez patients, Jac 5.7-12 (13 12 14)
« Vous aussi prenez patience, affermissez vos cœurs, car l’avènement du Seigneur est proche. »Ja 5.8
Observons Ja 5.7-12
- v 7-8 : Quelles répétitions encadrent l’image du laboureur ? Au verset 8 à quoi équivaut la patience dans l’esprit de Jacques ? A quel évènement préparent les pluies de la première et de l’arrière saison ? (En Israël = pluie d’automne après les labours, et pluie de printemps pour le gonflement et la maturation des épis) ? Que représentent ces pluies pour le laboureur et pour le croyant ?
- Pourquoi faut-il être patient et affermir son cœur ? Que signifient ces expressions ? (voir Mat 24.13)
- V 9 : Que comporte aussi la patience envers les autres ? Quelles attitudes provoquent la critique des autres ? (voir l’opposé à la fin du v 11)
- V 10-11 : Quelles qualités des prophètes et de Job doivent imiter les croyants dans l’épreuve ?
- La souffrance et la patience sont-elles des mérites devant Dieu ? Qu’est-ce qui provoque en lui compassion et miséricorde, et qui justifie fermeté et patience chez le croyant ? (Jean 3.16 ; 1 Jn 4.8b-9)
- V 12 : Outre la patience, que recommande encore Jacques (Mat 5.33-37)? Pourquoi ? (voir la fin du v 9)
- Qu’est-ce qui motive la façon de vivre du chrétien, selon la lettre de Jacques ? (2.13 ; 5.7-9,12). Est-ce la peur du jugement ou le désir de faire connaître l’amour libérateur de Christ ?
Comprenons
Après ses accusations contre les riches oppresseurs, Jacques cherche à encourager les opprimés et les invite à la patience. Ils peuvent endurer leurs souffrances injustes, avec persévérance dans la foi , parce qu’ils savent que le retour de Jésus (mentionné deux fois) les en délivrera prochainement et leur rendra justice. (v 9). Le premier exemple de patience auquel ils peuvent se référer est celui du laboureur. Il a consciencieusement préparé sa terre, y a semé des graines, et maintenant il attend avec foi et patience qu’elles germent, lèvent et produisent du fruit (2 Tim 2.6). Il ne peut rien faire pour cela mais il compte sur les pluies du ciel pour la germination en automne, et la maturation des épis au printemps. Joël (ch 2.23) et Luc (Act 2.17) avaient déjà appliqué ces images aux pluies spirituelles de l’Esprit Saint, qui avaient créé l’Église à la Pentecôte, et permettraient une moisson abondante à la fin des temps, comme Jean le laisse entendre dans l’Apocalypse(7.3 ; 8.5a) : pluie de feu sur la terre, qui scelle les élus avant la Parousie du Seigneur, affermit et prépare ainsi son peuple à recevoir le Christ glorieux.
La perspective de cet avènement glorieux et tout proche, comme le croyait la première Église, conforte le croyant dans une attente patiente, car la joie et l’espérance du « revoir » l’emportent sur les afflictions du moment(1 Pi 1.6) et lui permettent de rester ferme dans la foi (v 8,11).
Cette patience/persévérance (voir l’étude de Philippe Augendre dans la note n°2 de ce trimestre sur Ja 1.2-4), dont Jacques a déjà parlé, a pour fruit l’absence de critique des autres (v 9). Ce n’est que perte de temps, absence d’amour et manifestations de rancœur, d’esprit de vengeance et d’orgueil, toutes attitudes qui tomberont sous le jugement éliminatoire du Seigneur Juge (v 12b). Jacques ne nomme Jésus-Christ que par ses titres ou ses fonctions : c’est le Seigneur pour les élus (v 8,10) et le Juge (v 9) pour ceux qui n’ont pas cru en lui, ou n’ont pas fait sa volonté (Mat 7.21 ; 25.31-46 ; Jean 3.17-21 ; 12.48 ; Ac 10.42).
Tenir ferme dans l’épreuve, à l’exemple des prophètes et de Job, c’est donc imiter la patience et la compassion de Christ envers ses propres bourreaux.
Sans aucun lien apparent avec cet appel à la patience, mais peut-être par associations d’idées et de mots avec la notion de jugement, Jacques ajoute une recommandation concernant les serments prononcés inconsidérément. On a l’impression que ce verset 12 serait plus adapté dans le développement sur la maîtrise de la langue du ch 3. Ici il s’agirait non seulement des serments dans les relations personnelles, mais surtout devant les tribunaux que les victimes seraient tentées de saisir pour défendre leur cause, et se plaindre (v 9) de leurs oppresseurs. Dans ce cas la parole doit être claire, brève. Inutile d’en rajouter, car « cela viendrait du Malin » (Mat 5.37) et tomberait sous le coup du jugement (v 12b).
Ces recommandations de Jacques sont vraiment influencées par les circonstances particulières de son époque : l’Église judéo-chrétienne du début souffre surtout de l’opposition des Juifs et doit témoigner, par sa patience, sa miséricorde, sa maîtrise de soi, sa véracité, d’une autre façon de vivre (c’est l’autre « face » tendue au persécuteur, dans Mat 5.39), mue par la foi et l’espérance en Christ le Sauveur et Seigneur. Mais n’est-ce pas ce qui est attendu du chrétien de tous les temps et de la fin des temps ?
Questions pour une application dans la vie chrétienne
- Quand nous sommes en butte aux oppositions ou aux critiques, quelles sont nos attitudes ? Quelle « autre face » tendons-nous ? Cherchons-nous à défendre notre bon droit, à nous justifier, à attaquer l’autre ?
- Le chrétien doit-il garder le silence devant les injustices commises à son égard, et/ou à celui des autres ?
- Comment garder patience et fermeté dans l’épreuve sans se blinder dans l’insensibilité ou l’orgueil spirituel ? Qu’est-ce qui motive en moi une telle attitude : la peur du jugement, l’attente d’une récompense, ou la révélation par mon comportement de l’amour de Dieu ?
- De quelles plaintes ou critiques contre les autres suis-je responsable et dois-je me repentir ? Existe-t-il des critiques indispensables et utiles ? Ou bien toute critique est-elle condamnable ?
08:00 Publié dans Jacques | Lien permanent | Commentaires (0)