20/02/2015
Étude n°9 : Mots de vérité, Prov 23.15-23 (28 02 15)
Étude n°9 : Mots de vérité, Prov 23.15-23 (27 02 15)
Que ton cœur n’envie pas les pécheurs, mais que tout le jour il craigne l’Éternel, car il y a un avenir et ton espérance ne sera pas retranchée » Pro 23.17-18
(Espérance indestructible de la foi, Apocalypse de Beatus, 12ès)
Observons
Passage composé de 4groupes de deux ou trois versets de deux lignes chacun.
- Qui parle à qui ?
A- v 15-16 : Relever les parallélismes dans ces deux versets, les alternances des adjectifs possessifs, les synonymes entre 15a et 16b, et entre 15b et 16a. Qu’est-ce qui est mis en valeur au centre (15b-16a).
B- 17-18 : Qu’est-ce qui est opposé dans le v 17 ?
- Que signifie la crainte de l’Éternel pour le sage ? Qu’est-ce qui la justifie ? (24.14)
- En quoi le v 18 s’oppose-t-il implicitement au v 17a ? voir Jér 29.11)
C- v 19-21 : Que recommande le père à son fils ? (v 19)
- Qu’implique la marche dans la voie droite (v 19b)
- A l’inverse, quelles préoccupations conduisent dans la voie de la misère ?
D- v 22-23 : A quel commandement de Dieu se réfère ce conseil ? (v 22 ; Ex 20.12 ; Lév 19.31)
- Qu’est-ce qui justifie ce respect pour les parents âgés ?
- Qu’est-ce que la vérité ? Comment l’acquérir ? (Jean 14.6 ; 18.37 ; 2 Sam 7.28 ; Ps 146.6 ; Es 65.16)
- signifie la comparaison avec l’achat et la vente ? ( Ps 119.72, 127, 162 ; Pro 4.5 ; 2 Pie 1.5-6)
- Que procure la vérité ? (v 23b)
Comprenons
Nous sommes encore dans le premier recueil de proverbes attribués à plusieurs sages anonymes. Ces maximes comprennent deux ou trois versets en deux parties chacun.
A- Dans notre passage, un père s’adresse à son fils (alternance de mon /ton), pour l’exhorter à devenir sage par lui-même, sans avoir besoin d’être corrigé physiquement par son père de sa sottise naturelle (Pro 22.15 ; 23. 13-14). Le père préfère faire appel à la raison de son fils plutôt qu’utiliser la force et le pouvoir qu’il a sur lui.
B- La sagesse de l’être intérieur (cœur) s’exprimera par des paroles droites, vraies, maîtrisées, qui réjouiront son père au plus profond de lui-même (cœur, entrailles). Derrière cette figure du père on a une image de la joie de Dieu devant les progrès spirituels et moraux de ses enfants ! La relation père-fils, fondée sur la recherche de la sagesse divine (v 17) favorise une heureuse réciprocité entre eux. La sagesse consiste pour ce père, non dans l’envie jalouse des possessions ou de la prospérité des hommes pécheurs, mais dans la crainte, le respect plein d’amour pour le Dieu Éternel, transcendant, qui a préparé un « avenir de paix » (Jér 29.11) pour ceux qui le recherchent, et qui leur donne une espérance sûre de vie heureuse avec lui dès ici-bas et pour l’éternité.
Ces versets 17b-18 placés au centre des exhortations à la sagesse, leur donnent toute leur raison-d’être. Le père se soucie plus du bonheur intérieur éternel de son fils que de sa prospérité terrestre et matérielle.
C- La voie droite qu’il lui demande de prendre exige du fils une décision volontaire, un engagement de toute son âme, et la maîtrise de son « cœur », siège des pensées et des sentiments, pour ne pas se laisser aller aux dérèglements de son être naturel qui ne cherche que la satisfaction de désirs charnels, dans les boissons fortes et enivrantes, et dans la paresse, toutes attitudes qui conduisent à la pauvreté et à la ruine physique et spirituelle.
D- Le fils s’engagera dans une voie droite, en écoutant ses parents, ses créateurs (représentants du Créateur), qui parce qu’ils sont âgés, ont acquis une sagesse issue de l’expérience, donc éprouvée. On retrouve ici le respect des anciens qui caractérise toutes les sociétés orientales, et que l’Occident a trop souvent perdu en cultivant un individualisme forcené.
L’exhortation à acquérir la vérité ne peut se comprendre que par comparaison avec la recherche de la richesse matérielle que désire l’homme sans Dieu. Cette Vérité qui est la Parole de Dieu (Jean 17.17) n’est pas monnayable, et quand on la cultive, elle ne peut être échangée ou cédée pour tout l’or du monde, car elle seule procure les vrais biens dont dépend une vie riche de bonheur, sagesse du comportement (= modération et adéquation aux circonstances), instruction ou connaissance de la volonté divine, donc intelligence du sens de la vie et discernement du bien et du mal.
Questions pour une application dans la vie quotidienne
- Si nous sommes parents, par quoi nos enfants nous affligent-ils ou nous réjouissent-ils ? (Position sociale, relations avec les autres et avec nous, choix spirituels, autonomie ou dépendance de nous, etc.)
- Comment mes propos et mes actes (en hébreu paroles = actes) révèlent-ils la
sagesse de mon cœur ?
- Comment échapper à la jalousie ou la convoitise des biens ou des avantages
matériels de mon voisin ?
- Comment est-ce que je considère mon avenir et celui de mes enfants ?
Comment est-ce que nous le préparons en famille et en église ?
- Quelle place tient dans ma vie la satisfaction de mes besoins / désirs physiques, et matériels, par rapport à ma recherche d la Parole de Dieu ?
- Dans quelle mesure l’écoute des parents par les enfants est-elle légitime ou recommandable ? Quels en sont les avantages et les limites ? Peut-on rendre synonymes « expérience » et « sagesse » ?
08:00 Publié dans Proverbes | Lien permanent | Commentaires (0)
13/02/2015
Étude n°8 : Mots de sagesse Pro 22.17-25 (21 02 15)
Étude n°8 : Mots de sagesse Pro 22.17-25 (21 02 15)
« Beaucoup de gens se proclament bienveillants, mais un homme fidèle qui le trouvera ? » Pro 20.6
Observons Proverbes 22.17-25
A : Prologue du recueil : v 17-21
- De qui viennent les mots de sagesse de ce passage ?
- Quelles répétitions et synonymes observe-t-on entre les v 17-18 et 20-21 ? Que mettent-elles en valeur au milieu (v 19) ? Comment sont qualifiés ces mots de sagesse ? Pourquoi ?
- Quelle est l’intention des auteurs de cette partie du livre ?
B- Début des proverbes : v 22-25
- Comment sont construits ces deux groupes de conseils ?
- Quelles catégories d’hommes concernent-ils ?
- Quelle conséquence aura l’observation ou non de ces conseils ?
Comprenons
Nous abordons dans ce passage des Proverbes attribués à des sages inconnus de l’antiquité (v 20) sans doute égyptienne, mais adaptés à la pensée juive, puisque le nom de l’Eternel y est mentionné deux fois clairement.
A- Les versets 17 à 21 servent d’introduction à ce petit recueil qui s’achève en 24.22, suivi d’un court ajout en 24.23-33. Ils sont l’équivalent du long prologue de Salomon (ch 1-9), pour inviter le lecteur-auditeur (= « tu ») à écouter les paroles des sages, ou du sage. Conseils, réflexions, paroles vraies (2 fois) constituent la science, ou la connaissance que veut enseigner le sage au jeune pour son plaisir ou son bonheur (v 18a) ; il lui sera utile de pouvoir puiser ces enseignements dans sa mémoire au moment opportun (v 18b, 21b), car ils sont sûrs et vrais.
Nous avons vu précédemment que l’insensé n’a pas de points de repère fixes et solides, il est ballotté au gré des circonstances et des doctrines (Col 2.8 ; Héb 13.9a ; Eph 4.14). Le sage veut offrir au jeune de quoi fonder sa vie sur le roc de la Parole de l’Éternel (v 19 placé au centre du parallélisme), en qui seul il doit et peut placer sa confiance, parce qu’Il est la Vérité. (Maisons sur le Roc // sur le sable)
Au-delà de ce recueil des Proverbes, cette introduction serait appropriée pour toute la Bible et rejoint la recommandation de Paul à Timothée (2 Tim 3.15-17) : «Les Ecrits sacrés que tu connais depuis ta plus tendre enfance, peuvent te donner la sagesse en vue du salut par la foi qui est en Jésus-Christ. Toute Ecriture est inspirée de Dieu et utile pour enseigner, pour réfuter, pour redresser, pour éduquer dans la justice ; afin que l’homme de Dieu soit à la hauteur, parfaitement équipé pour toute œuvre bonne».
B- Les proverbes des sages commencent véritablement au verset 22. Plusieurs petits groupes de deux versets chacun se succèdent sans lien serré entre eux. Nous n’en étudions ici que deux : 22-23 et 24-25.
Chaque groupe débute par deux défenses (Ne…pas) suivies d’une explication (car) ou d’une mise en garde (de peur que), elles aussi chacune en deux parties.
Le premier groupe (22-23) a trait à l’attitude du sage envers le pauvre. Contrairement à ce qui se fait dans le monde insensé (= sans Dieu), le sage n’enfoncera pas l’indigent dans son malheur, ni par abus d’imposition ou pillage, ni par refus d’aide ou de justice : « la porte » représente dans la Bible soit l’entrée de la maison où se place le pauvre pour mendier (voir l’histoire de Lazare et du riche, Luc 16.20), soit l’entrée de la ville, où s’asseyent les anciens pour rendre justice au pauvre qui en appelle à eux. La raison de cette interdiction est spirituelle : L’Éternel rendra « œil pour œil, dépouillement pour dépouillement, mort pour mort à celui qui aura abusé de son pouvoir de riche ! Pas de grâce envisagée dans ce proverbe, car celui qui agit ainsi envers le plus petit sans s’en repentir, renie Dieu et ses commandements et choisit ainsi lui-même son sort éternel (Mat 25.40-46 ; 24.48-51).
Le second groupe de versets (24-25) concerne les fréquentations du sage. Deux défenses lui répètent que côtoyer un homme coléreux ou furieux risque d’influencer même le plus sage et le pousser à des attitudes ou des sentiments contraires à son propre intérêt terrestre ou spirituel (Prov 14.17 ; 16.32 ; 19.11 ; Mat 5.22 ; Col 3.8). En Proverbes 15.15, Salomon avait affirmé de même : « un homme furieux excite des querelles, mais celui qui est lent à la colère apaise les disputes (26.21). A l’inverse Jésus affirmera dans ses Béatitudes qu’ « Heureux sont ceux qui procurent la paix, car ils seront appelés fils de Dieu » (Mat 5.9)
Questions pour une application dans la vie chrétienne
- Comment considéré-je la Parole de Dieu ? Est-elle le fondement de ma confiance en Dieu et de mon discernement du bien et du mal ?
- Comment rendre attrayante la mémorisation de la Parole de Dieu ? De quelle utilité me paraît-elle ?
- Le témoignage de ma foi repose-t-il sur une récitation de versets bibliques, et /ou sur des expériences vécues du bien-fondé de ces versets ?
- Quelle est mon attitude envers celui qui mendie à la porte du magasin où j’entre ? Comment lui manifester ma compassion sans forcément lui faire l'aumône ?
- Comment maîtriser ma propre colère ? Comment ne pas être entraîné à la colère ambiante que cultive notre société ?
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