22/11/2013
Etude n°9, Le jugement avant la parousie : Daniel 7.9-14, 22, 26-27 (30 11 13)
« Le royaume, la domination, et la grandeur de tous les royaumes qui sont sous le ciel seront donnés au peuple des saints du Très-Haut. Son royaume est un royaume éternel, et tous les dominateurs le serviront et lui obéiront. » Dan 7.27
Ce texte de Daniel 7 est difficile à percevoir par des non-adventistes quand on le détaille avec précision. Il demande une connaissance du symbolisme prophétique et littéraire hébraïque, donc une étude patiente et méticuleuse des textes, que tous ne sont pas prêts à entreprendre. Il peut toutefois donner les grandes lignes de l’espérance chrétienne de la justice divine en faveur de son peuple et de la disparition des puissances terrestres persécutrices. Il peut inviter chacun à entrer dans le Royaume éternel en se déterminant comme « saint du Très-Haut», par adhésion au Fils de l’homme, et par un témoignage de vie conséquent.
(Illustration : Cologne, 15è siècle: les 24 anciens autour du trône)
Observons Daniel 7.9-14, 22, 26-27
Le contexte
Le début du chapitre (1-8) transcrit sous forme de récit, la vision des 4 animaux et de la corne arrogante, représentant la succession des royaumes terrestres, comme l’expliquera l’ange à Daniel dans la fin du chapitre (v 15-25).
Le texte
Les prophéties du jugement occupent deux passages distincts de notre chapitre, : la vision proprement dite du jugement (v 9-14) et la reprise de la vision en condensé (v 26-27).
Relevez dans le passage intermédiaire (15-25) les deux versets qui concernent les saints : en quoi sont-ils liés à un jugement ?
La prophétie du jugement (9-14), placée au centre du chapitre 7, est composée de trois strophes dans un style poétique rythmé, commençant chacune par l’intervention du prophète « je regardai » :
- 9-10 : Qu’est-ce qui nous indique qu’un tribunal est mis en place ? Quels en sont les personnages ? Que peut-on en déduire sur la localisation de la scène ?
- 11-12 : Quels sont les personnages dans cette partie de la vision ? Où agissent-ils ? (Comparer avec le verset 8 précédent). Quelle indication de temps est donnée ?
- 13-14 : Où se situe la scène ? Quels en sont les personnages, quels mouvements font-ils ? Quelle chronologie des actes peut-on établir ?
On retourne au récit au verset 15, dans la troisième partie du chapitre qui donne quelques explications sur la vision centrale.
Les scènes au ciel en présence de l’Ancien des jours alternent avec les scènes sur la terre et ses puissances. Le dialogue avec l’ange imbrique de même les explications sur les bêtes terrestres et les mentions des saints.
Voici un tableau comparatif de ces passages
v 8-14 |
v 18 et 22 |
v 26-27 |
8 : la petite corne |
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24b-25 la petite corne |
9-10 : des trônes devant celui de l’Ancien des jours, les juges s’assirent, les livres furent ouverts |
22a : l’Ancien des jours vient… …pour rendre justice aux saints |
26a : puis viendra le jugement |
11-12 : les bêtes perdent leur pouvoir. La corne prononce des paroles arrogantes. |
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26b : on lui (la corne) ôtera sa domination détruite pour jamais. |
13-14 : arrivée d’un fils d’homme, vers l’Ancien des jours. Don de la domination et royauté éternelles |
22b : le temps arriva où les saints furent en possession du royaume. 18 : les saints reçoivent le royaume éternel. |
27 : domination du peuple des saints et royaume éternel. |
Comprenons
Le contexte
Le chapitre 7 introduit la partie proprement prophétique du livre. Selon le procédé littéraire hébraïque pour une introduction, il condense les prophéties sur l’histoire du monde ; elles seront développées et détaillées dans les chapitres suivants pour répondre aux interrogations du prophète troublé par le sort de son peuple et de Jérusalem.
Le texte
L’opposition entre terre et ciel ne signifie pas une localisation physique des événements dans l’espace, mais une différenciation entre le domaine temporel, historique et visible du monde humain (= terrestre) et le domaine spirituel, invisible, du monde de Dieu (= céleste). L’alternance des scènes terrestres et célestes indique que le début du jugement (v 9-10, 22, 26a) se place pendant le déroulement de l’histoire terrestre et aura des conséquences sur elle : justice est faite aux saints (22a), c’est-à-dire qu’ils sont reconnus devant Dieu d’abord, comme enfants de Dieu et revêtus spirituellement de la robe de justice (Za 3.1-5 ; Ap 6.9-11). Cette justification, ou reconnaissance du peuple de Dieu, terminée dans le monde invisible, entraîne sur terre, d’une part l’affaiblissement du pouvoir des persécuteurs, puis à terme, leur disparition (Dn 7.11-12, 26b), et la remise du royaume aux saints (v 14,18, 27).
Nature de la scène : Le vocabulaire abondant (trônes, juges, livres, rendre justice, jugement) décrit sans doute possible une scène de jugement, qui n’existait pas dans les visions précédentes de Daniel. Placée au cœur du livre, et au cœur du chapitre, cette scène de jugement donne tout son sens à l’ensemble des récits et des prophéties du livre.
Ce jugement se passe au ciel, car la présence de l’Ancien des Jours, identifié au Créateur, les myriades d’anges, le trône de feu avec des roues ardentes, renvoient à Ez 1 et 10 ; de plus, le fils d’homme apparaît sur les nuées du ciel et s’approche de l’Ancien des jours et non de la terre ! Ce n’est donc pas la vision du retour de Christ sur terre, mais la vision du début du jugement préliminaire à ce retour, que l’apôtre Jean développera dans Ap 4 à 11.
L’installation d’autres trônes trouve son explication à la fin du v 10 : des juges s’y asseyent. En effet, dans la Bible, Dieu, les anciens ou les rois s’asseyent sur des trônes pour exercer la justice (Ps 9.5 ; 8-9 ; 11.4 ; 122.5 ; Mt 19.28). Ap 4.4 nous donne l’identité des juges de la vision de Daniel : les 24 vieillards, hommes justifiés et vainqueurs de la mort (vêtus de blanc et couronnés d’or), se trouvent déjà au ciel pour servir de jurés au tribunal céleste. La Bible parle seulement de quelques personnages jouissant de ce privilège : Hénoch, Moïse et Elie, ainsi que les ressuscités du moment de la mort de Christ qu’il aurait emmenés au ciel à son ascension (Mt 27.52 ; Ep 4.8a). Les 24 vieillards pourraient en faire partie, le nombre 24 symbolisant les représentants du peuple des sauvés, ressuscités ou transmués.
Des livres sont ouverts (Jean verra l’Agneau immolé ouvrir le livre scellé de 7 sceaux : Ap 5-6.1) : dans tout procès, les faits à juger sont consignés dans des livres et rappelés devant le tribunal. Le livre de vie, connu de Dieu seul, contient, outre l’œuvre de salut de l’Agneau immolé, le nom et la vie de ceux qui ont fait alliance avec Dieu ; il sert à mettre au grand jour (Jn 3.19-21) la réalité de leur attachement au Fils de l’homme (2 Co 5.10 ; Jn 3.18 et 5.24-25,27). Les livres des œuvres (Ap 20.12) concernent les « morts » spirituels, ceux qui ont refusé d’entendre la voix de Dieu ou celle de leur conscience (Rm 2.5-9, 14-16). Ouverts après le retour de Christ pendant les mille ans (Ap 20.12), ils révèleront aux élus, tous les appels de Dieu refusés par les impies, toutes les occasions de revenir à Dieu manquées par eux.
(Fresque à St Laurent en Royans)
Le but du jugement préliminaire est de rendre justice aux saints du Très-haut (v 22) ; accusés par Satan (Za 3.1), persécutés et mis à mort injustement par ses représentants terrestres (bêtes et corne), ils réclament justice, reconnaissance de leur innocence, réhabilitation (Ap 6.9-11), et libération définitive de leurs oppresseurs. Il s’agit bien ici du jugement de la maison de Dieu dont parlera Pierre (1 Pi 4.17) et qu’annonce le premier ange d’Ap 14.7. Ceux dont la foi en Christ s’est manifestée par une vie confiante et obéissante dans l’amour des autres, sont alors « revêtus de robes blanches » (Ap 6.11 ; 7.14) c’est-à-dire qu’une décision de la justice divine les reconnaît “ justes ” et les scelle pour le jour de la rédemption (Ep 4.30 ; Ap 7.3), du rassemblement de tous les élus, ressuscités et transformés, autour du Christ-Roi (1 Th 4.15-17). Le jugement est donc destiné à identifier devant les êtres célestes, le peuple des saints déjà morts qui ressusciteront, ou encore vivants, qui constituent le Royaume du Christ, avant son retour sur terre.
Le fils de l’homme (Dn 7) ou l’agneau immolé (Ap 5.7) s’avance vers l’Ancien des jours, donc au ciel, dans le monde spirituel et invisible de Dieu et non vers la terre : ce n’est pas encore son retour sur terre. L’Apocalypse (5.7-14) nous apprend qu’Il reçoit alors de la main du Seigneur le livre de vie scellé, à la grande joie des participants à ce tribunal, qui le reconnaissent digne de l’ouvrir à cause de son sacrifice en faveur des hommes. A la fin du jugement qui aura rassemblé tous les saints, il peut recevoir son royaume et l’adoration comme roi, de tous ses sujets (Dn 7.14 et Ap 11.15-17). Alors la disparition des persécuteurs peut avoir lieu (Dn 7.11-12 ; Ap 16-18).
Très humainement, Daniel s’épouvante à ces visions fantastiques dont il ne retient que les images monstrueuses et la durée immense de leur pouvoir. Comme pour lui, une étude minutieuse des prophéties est nécessaire pour en déceler les messages d’espérance, et pouvoir « rendre gloire à Dieu pour la venue de son jugement » (Ap 14.7) qui apporte la délivrance et la réhabilitation à tous ceux qui ont cru en Christ et ont été scellés de son Esprit.
Questions pour une application dans la vie chrétienne
- En quoi la perspective du jugement déjà commencé change-t-elle quelque chose à ma vie ? Me plonge-t-elle dans l’angoisse de ne pas être sur le livre, ou réjouit-elle mon cœur de me savoir scellé par l’Esprit comme sujet du royaume de Christ ?
- Que faire pour que mon nom soit inscrit dans le livre de vie ? (lire Luc 10.20 ; Joël 3.5 ; Marc 16.16. Rm 3.22).
- Si le jugement est « la révélation des fils de Dieu » qu’attend la création tout entière (Rom 8.19), comment ma vie présente révèle-t-elle que je suis fils de Dieu ?
08:00 Publié dans Sanctuaire | Lien permanent | Commentaires (0)
15/11/2013
Etude n° 8, Christ prêtre, Héb 7.24-8.6 (23 11 13)
« Or voici le point capital de ce que nous disons : nous avons un souverain sacrificateur qui s’est assis à la droite du trône de la majesté divine dans les cieux ; il est ministre du sanctuaire et du véritable tabernacle, dressé par le Seigneur et non par un homme » Héb 8.1-2
Observons Héb 7.24-8.6
Le contexte
Le chapitre 7 de l’épître aux Hébreux est consacré à la démonstration de la supériorité du sacerdoce de Jésus « selon l’ordre de Melchisédek » (Ps 110.4). Dans les versets 1 à 21, l’auteur comparant Jésus à Melchisédek, établit sa supériorité par rapport à Abraham et aux Lévites. Puis il démontre l’originalité du sacerdoce de Christ, établi par serment divin.
Le texte
a) V 22 : Christ garant d’une nouvelle alliance meilleure
b) V 23-28 : Christ seul sacrificateur éternel, sauveur parfait et intercesseur
c) 8.1-2 : Christ ministre du sanctuaire établi par Dieu
b’) V 3-5 : les réalités terrestres sont images des réalités célestes
a’) V 6 : Christ médiateur d’une alliance meilleure
- Quelles qualités de Christ en font un prêtre parfait ? Qu’en conclure sur l’identité du « modèle » montré à Moïse ?
- Relevez les oppositions faites entre les réalités terrestres de l’ancienne alliance, et les réalités « célestes » de la nouvelle alliance ? Que peut-on en déduire sur la nature de cette nouvelle alliance ? En quoi est-elle meilleure ?
Comprenons
Toute l’argumentation tourne autour du rôle du souverain sacrificateur.
Le contexte
En tant que sacrificateur du Très-Haut, et roi de Salem (= paix), Melchisédek (= roi de justice) est considéré très tôt, par David lui-même, comme un « type » du Messie à venir. Jésus le confirme en rappelant le Psaume 110, composé par David « animé par l’Esprit », et en s’appropriant la prophétie de ce psaume (Mat 22.43-44).
Melchisédek, apparut sans généalogie ni descendance, pour recevoir la dîme des mains d’Abraham, lui fut donc supérieur, ainsi qu’aux Lévites qui, issus d’Abraham, furent consacrés au sacerdoce (Hé 7.4-11). Tous furent mortels et faillibles, alors que Christ fut institué sacrificateur, par la puissance d’une vie impérissable (v 16) et sans péché, sans être issu d’une tribu sacerdotale ; il a donc supprimé le sacerdoce lévitique, devenu inutile (v 18) et a introduit une meilleure espérance « par laquelle nous nous approchons de Dieu » (v 19), sans l’intermédiaire d’un prêtre humain.
Dès cette introduction à notre texte, apparaît un des bienfaits du sacrifice expiatoire et rédempteur de Christ : sa médiation comme sacrificateur, pour nous permettre l’accès à Dieu.
Le texte
Pour comprendre l’intercession de Jésus, il faut se souvenir que le sacrificateur de l’ancienne alliance était consacré au service du temple comme représentant du peuple auprès de Dieu, en présentant les prières du peuple sur l’autel des parfums et en en aspergeant les cornes du sang des victimes sacrifiées ; outre cette représentation, il était aussi représentant de Dieu auprès du peuple, surtout le Jour des Expiations, où, après avoir fait l’expiation dans le sanctuaire, il en ressortait pour éliminer symboliquement le mal, en le transférant sur le bouc émissaire.
Le sacrificateur œuvrait donc pour transmettre aux fidèles de la part de Dieu l’assurance du pardon. L’auteur de l’épître aux Hébreux compare Jésus-Christ à ces sacrificateurs humains pour montrer combien le sacerdoce de Jésus dépasse celui des nombreux hommes mortels qui l’ont précédé.
Alors qu’il n’est pas de la tribu de Lévi d’où sortaient les sacrificateurs, Jésus a été institué sacrificateur, non selon une loi humaine, mais selon un serment de Dieu (v 6.17 ; Ps 110.4). Le serment n’a de valeur que s’il est garanti par une autorité, une personne supérieure à celui qui le prononce. On prête serment sur son père, sa mère, le roi, le temple, un objet ou une personne sacrée, pour attester de la vérité de ses mots. Dieu rend sa parole sûre en jurant par lui-même, car il n’y a personne de plus grand que lui ! Il y a peu de serments de Dieu dans la Bible. Notre texte fait allusion au premier serment de bénédiction par l’ange de l’Éternel à Abraham après le sacrifice d’Isaac (Genèse 22.16).
Esaïe 45.22b-23 rapporte le serment de Dieu appelant les hommes à se tourner vers lui : « Tournez-vous vers moi et vous serez sauvés, car je suis Dieu, et il n’y en a pas d’autre. Je le jure par moi-même, la vérité sort de ma bouche, et ma parole ne sera pas révoquée… ».
Dans Apocalypse 10.5-7, l’ange debout sur la mer et sur la terre (= image du Christ intercesseur) jure par l’Éternel et le Créateur qu’il « n’y aura plus de délai » pour l’accomplissement du mystère de Dieu.
Dans notre texte aux Hébreux, Dieu s’engage solennellement à accomplir par Jésus une œuvre de salut et de médiation en faveur de son peuple. Parce que Christ ressuscité et saint, vit éternellement, son rôle de sacrificateur médiateur entre les hommes et Dieu, est unique (il ne peut avoir de successeurs) et parfait : il sauve vraiment de la mort spirituelle et intercède (v 24-25).
On peut se demander en quoi consiste l’intercession de Christ auprès de Dieu. Comment imaginer un Dieu séparé en deux, le Père, juge qui a besoin d’être supplié et le Fils qui lui présente son sacrifice pour le rendre favorable aux pauvres humains ? C’est une dichotomie absolument contraire aux Évangiles et aux paroles de Christ (Jean 17.21-22), disant ne faire qu’un avec son Père.
Selon notre habitude, cherchons dans la Bible une explication de l’intercession divine à travers des épisodes où interviennent des sacrificateurs, « types » du Christ.
Le premier texte se situe en Nombres 17.6-15 : A la suite de la révolte de Koré et de son châtiment le peuple murmure contre Dieu, Moïse et Aaron. Une plaie décime les tribus. Moïse ordonne à son frère le sacrificateur Aaron de parcourir le camp en offrant le parfum de l’autel d’or pour « faire l’expiation » du peuple (= effacer son péché). « Aaron se plaça entre les morts et les vivants, et la plaie fut arrêtée (v 13). Aaron avec son encensoir brûlant les parfums symbolisant les prières de repentance du peuple, fut le médiateur qui au nom de Dieu purifia le peuple, effaça son péché et ainsi conserva la vie à ceux qui étaient pardonnés. De même Christ, dans son sacerdoce éternel, se place entre ses fidèles repentants et celui qui les accuse devant Dieu et cherche à les perdre. Il les défend, les protège, les purifie et leur accorde le feu de l’Esprit pour vivre et persévérer dans la foi, au sein d’un monde où se déchaînent les puissances des ténèbres.
- Le second texte d’intercession (Zacharie 3.1-5) est encore plus précis, puisqu’il met en scène l’ange de l’Éternel, Satan, et l’Éternel, devant lequel comparaît le sacrificateur Josué, en vêtement sales. Dieu récuse les accusations de Satan et sous la forme de l’ange, purifie Josué en le revêtant d’habits précieux, en signe de son pardon !
- Un troisième texte biblique nous montre sous forme d’images symboliques l’intercession de Christ pour son peuple de la fin des temps. Dans Apocalypse 8.3-5, un ange à l’encensoir (rappel d’Aaron et de sa fonction sacerdotale d’intercesseur) est placé sur l’autel d’or : ce qui signifie qu’il est à la fois sacrificateur (le sacrificateur seul pénétrait dans le lieu Saint où se situait l’autel d’or des parfums, mais se tenait devant et non dessus !) et victime (dont le sang était aspergé sur les cornes de l’autel. (Dessin de Zabou)
Cet ange représente Christ, qui seul est à la fois prêtre et victime, opposant le don de sa vie sur la croix en faveur des croyants, aux accusations de culpabilité proférées par Satan. Son intercession les libère de son emprise maléfique et sournoise, les assure de son pardon et de la transmission de son Esprit (Ap 8.5) représenté par le feu de l’autel jeté sur la terre. Ils en sont fortifiés et scellés (7.3), pour persévérer dans la foi au milieu des fléaux avertisseurs qui tombent sur la terre, véritables trompettes appelant les hommes à se repentir (Ap 8.21).
Ainsi ces trois textes nous permettent d’approcher la compréhension du salut et de l’intercession parfaite de Christ. Sa mort sur la croix efface le péché de notre nature humaine sans Dieu, son sang (= sa vie donnée volontairement en notre faveur, v 27), nous donne la possibilité d’une autre vie, une vie nouvelle guidée par l’Esprit qu’il répand sur ceux qui s’approchent de Dieu avec un cœur contrit; son intercession nous défend et nous protège (autre sens de l'expiation) contre les fausses culpabilisations suggérées à notre esprit par l’adversaire ; le feu de son Esprit Saint nous purifie et nous anime d’une nouvelle ardeur pour le servir auprès de nos frères les hommes, il nous éclaire dans les dédales et les embûches d’un monde déboussolé et agité de violences.
Établi par Dieu sous le sceau d’un serment solennel (v 28), dans ce ministère après sa résurrection et son ascension, Jésus-Christ, vivant pour l’éternité, a retrouvé son pouvoir divin : « il s’est assis à la droite du trône de la majesté divine dans les cieux ». Il est redevenu le Roi de son peuple, capable de sauver de la mort spirituelle ceux qui s’approchent de Dieu par lui (v 25). Il est aussi le prêtre intermédiaire entre Satan et Dieu en faveur de son peuple, véritable sanctuaire dans lequel il officie par son Esprit, pour éclairer (lumière du chandelier à 7 branches), pour nourrir de sa Parole (pains de proposition) et pour intercéder et protéger les fidèles (autel d’or des parfums). On le voit son ministère n’est pas matériel comme celui des sacrificateurs terrestres, mais il est de nature spirituelle, invisible aux yeux physiques, c’est pourquoi il est qualifié de « céleste », les cieux représentant pour nos esprits limités, le monde infini et invisible de Dieu.
Les prêtres terrestres offraient des victimes animales dont nous avons vu le symbolisme précédemment. Ils étaient les signes visibles de ce que Christ ferait en s’offrant lui-même sur le bois de la croix, une fois pour toutes, puisque ce don accomplirait tout ce que les rites sacrificiels préfiguraient : le salut de l’homme, son pardon, sa réconciliation avec Dieu, son entrée dans la vie éternelle avec Dieu. Le "modèle" révélé à Moïse et concrétisé dans le Tabernacle et ses rites, n’était autre que Christ et son plan de salut pour l’homme. L’alliance nouvelle que Christ a inaugurée par la croix et la résurrection, est meilleure que l’ancienne, car elle n’est pas de notre dimension terrestre, limitée et faillible. Elle assure une vie éternelle avec Dieu, sans obstacle ni voile, à celui qui accepte d’y entrer grâce à Jésus-Christ !
Questions pour une application dans la vie chrétienne
- Comment intégrer à ma vie personnelle et à celle de mon église la révélation de ce texte sur l’intercession de Christ ? En quoi cette intercession peut-elle modifier nos prières, nos projets d’action dans le monde, nos relations avec les autres, et avec Dieu ?
- Pourquoi ne pas demander au Seigneur de nous éclairer dans l’étude des textes difficiles de sa Parole, pour comprendre comment il agit en notre faveur à travers les événements du monde et de notre vie ?
- Ai-je l’assurance du pardon parfait acquis pour moi par Christ sur la croix ? Comment sa puissance de résurrection et d’intercession agit-elle en mon cœur et ma conscience ? Un sentiment de culpabilité subsiste-t-il toujours ? Pourquoi ? et Comment l’éliminer ?
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