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31/05/2013

Etude n°10 : D’abord l’essentiel, Aggée 1 et 2 (08 06 13)

«  Montez sur la montagne, apportez du bois et bâtissez la Maison : J’y prendrai plaisir et je la glorifierai, dit l’Éternel. » Ag 1.8

 

ObservonsAggée enluminure.jpg

Le contexte : En 520 av JC, le peuple de Juda est revenu de l’exil à Babylone depuis une vingtaine d’années. La reconstruction du temple s’est arrêtée aux fondations et à l’autel des holocaustes, le découragement ayant envahi le peuple à la suite des oppositions rencontrées de la part des Samaritains et du roi de Perse. Chacun alors s’est installé dans sa propre demeure et a cultivé ses champs. Aggée et Zacharie sont suscités par Dieu pour rappeler à leur devoir le gouverneur Zorobabel et le grand prêtre Josué, et pour encourager le peuple à reprendre les travaux de reconstruction du temple.

Le livre d’Aggée réunit quatre discours plus ou moins prophétiques prononcés entre Août et Décembre -520.

 

Le texte

Ch 1.1-11 : Appel à reprendre les travaux du temple :

a-     v 1-2 : Vocation d’Aggée

b-     v 3-4 : Interpellation de Dieu : pas de temple mais maisons luxueuses

c-      v 5-7 : Appel à la réflexion sur le peu de profit des efforts du peuple

d-     v 8 : Ordre divin de reconstruire le temple

c’-  v 9a : appel à comprendre les causes de la situation

b’- v 9b : Cause : temple en ruine, maisons particulières riches

a’- v 10-11 : Résultat : sécheresses et absence de récoltes.


Ch   1.12-15 : Décision du peuple d’obéir

                        a- v 12 : Soumission à la parole de Dieu

                        b- v 13 : Promesse de Dieu : Je suis avec vous

                        a’-v 14-15 : Courage réveillé par Dieu.

 

Ch 2 .1-9 : Second discours : Promesses divines

            V 1-5 : Encouragements de Dieu

            V 6-9 : Promesses : beauté du 2è temple plus grande que celle du 1er et

 paix donnée par Dieu.


 Ch  2.10-19 : Troisième discours : causes des souffrances = manque de zèle et

indifférence pour Dieu.

      V 10-14 : Deux questions pour faire comprendre l’impureté du peuple.

     V 15-19 : Appel à réfléchir sur le passé de disette avant la

reconstruction et promesse de bienfaits après la reconstruction.

 

Ch  2.20-23 : Quatrième discours : Promesse prophétique de consécration de

 Zorobabel comme « sceau personnel de Dieu ».

 

Notre étude portera sur la première partie du chapitre 1, les versets 1 à 11.

 

 

Comprenons

Le contexte : Au retour d’exil, sous l’impulsion d’Esdras puis de Néhémie, les Juifs avaient commencé une timide reconstruction du temple, vite interrompue après avoir encouru la haine des Samaritains, qui avaient obtenu un décret du roi de Perse (Esd 4) interdisant la reconstruction des murailles de la ville de Jérusalem. Aggée n’hésite pas 16 ans après, à engager ses compatriotes à reprendre les travaux du temple, selon l’édit de Cyrus en 536, que confirmera bientôt un édit de Darius en 519 (2 Chr 36.23 et Esd 6.6-7).

Le prophète Aggée est peu connu. On pense d’après le ch 2.3, qu’il avait vu l’ancien temple de Jérusalem dans sa prime jeunesse. Il serait donc très vieux au moment de son ministère à Jérusalem après l’exil et les seize ans d’interruption des travaux.

Son style fait de lui un orateur énergique et convaincant, un homme d’action, animé d’un zèle impatient de voir les travaux reprendre. Sa conviction personnelle appuyée par les prophéties de Zacharie son contemporain, obtint le résultat souhaité  car le temple fut reconstruit. (Plan du temple à l’époque de Jésus)temple plan.jpg

 

Le texte

            Le prophète s’adresse aux deux principaux chefs de la colonie juive réinstallée à Jérusalem. Zorobabel, dont le nom signifie « né en exil à Babylone), était appelé Chesbatsar à la cour perse où il vécut comme descendant de la race royale de David (Esd 1.8, 11 ; 5.14-16 ; Mat 1.12 ; Luc 3.27). Il fut nommé par le roi perse gouverneur de Jérusalem, lorsque les exilés eurent le droit de rentrer en Judée. Josué était le grand prêtre, petit-fils de Séraia, qui avait été mis à mort en 598 av JC par Nébucadnetsar (Jér 52.24-27). Ces deux chefs, politique et religieux, à leur arrivée à Jérusalem 20 ans auparavant, avaient entrepris la reconstruction du temple, en rétablissant l’autel des holocaustes. Mais devant les oppositions rencontrées, le peuple s’était découragé, et avait prétexté que « ce n’était pas le moment de rebâtir le temple »(Ag 1.2) pour arrêter les travaux. Dieu lui reproche son indifférence à son égard en l’appelant « ce » peuple au lieu de « mon » peuple, , alors que chacun a mis tout son zèle à bâtir et enrichir sa propre demeure particulière, ou à cultiver ses terres (v 4-6). Le Seigneur réveille la conscience du peuple en lui montrant que son égoïsme et son indifférence à l’égard du service de Dieu ont rendu vains tous leurs efforts d’enrichissement personnel (v 9-11). Ici résonne à contrario la fin du Sermon sur la montagne où Jésus invite à « chercher premièrement le royaume de Dieu et sa justice, et tout le reste sera donné par-dessus » (Mat 6.33). Tout est une question de priorité, de choix entre Dieu et le confort matériel !

            Au centre de ces réflexions sur leur situation se trouve l’ordre express de reprendre les travaux du temple (v 8). L’Éternel prendra plaisir à voir son peuple se soucier de l’honorer, et ainsi de le faire connaître aux autres nations, pour leur salut, comme le seul vrai Dieu (= le glorifier).

La suite du texte montre le succès de ces admonestations divines, puisque Zorobabel, Josué et le peuple s’attèlent à la tâche, avec la promesse de la présence divine (v 12-13).

            Notre texte pose la question des priorités de la vie en période de difficultés. Comme ailleurs dans l’Ancien Testament, il présente les difficultés comme des « punitions » de Dieu à cause de l’abandon du temple : « J’ai soufflé dessus… J’ai appelé la sécheresse ». Ces expressions ont pour but de rappeler que Dieu est le maître des éléments naturels. S’il les retient, ce n’est pas par vengeance ou dépit, mais c’est pour amener son peuple à « réfléchir à sa conduite » (1.7 ; 2.15, 18). La sécheresse du climat est un écho de la ruine du sanctuaire, et donne au peuple une image concrète de la sécheresse de ses relations avec Dieu. Nous avons besoin comme les Juifs de l’époque d’Aggée, de signes visibles de notre état spirituel intérieur, pour en prendre conscience, et revenir au Seigneur (2.17).

Rétablir le sanctuaire, c’était aussi un signe visible de la présence de Dieu parmi son peuple (2.4-5). La reconstruction annoncée comme plus belle et grandiose que le temple de Salomon (2.9) ne s’étant pas réalisée matériellement malgré les efforts de Zorobabel, puis d’Hérode le Grand, on peut voir dans cette prophétie une promesse messianique que le Seigneur Jésus accomplira pleinement spirituellement : lorsqu’il entrera dans ce temple pour le purifier (Mat 11.15-17), il s’en montrera le Maître et en même temps fera entendre qu’Il est le véritable sanctuaire divin (Jn 2.119-21), qui avait servi de « modèle » au Tabernacle de Moïse (Ex 25.9). C’est en Jésus Emmanuel que l’Éternel sera avec son peuple (Ag 2.4-5) et lui donnera la paix (Ag 2.9), en éliminant toutes les puissances terrestres ou spirituelles hostiles au Royaume de Dieu (2.22). On a dans ces prophéties d’Aggée un télescopage du temps : l’œuvre de Jésus à sa première venue dans l’humilité, n’est pas distinguée de son œuvre à sa seconde venue en gloire.sceau_01.jpg

La bénédiction donnée à Zorobabel (Ag 2.23) est comme un symbole de la venue du Messie, son descendant, l’élu de cœur, le sceau de Dieu (v 23b). Le sceau était porté au cou ou au doigt, il était la signature de son propriétaire, l’empreinte de son nom (Héb 1.3), et certifiait la vérité d’un document ou d’une parole. Jésus viendra représenter son Père et révéler à tous les hommes sa volonté d’amour et de salut.

 

Questions pour une application dans la vie chrétienne

 

-          Comment considérons-nous les épreuves que les conditions climatiques ou les catastrophes naturelles font subir à l’humanité ?

 

-          Comment pouvons-nous en faire des occasions de réflexion sur notre situation personnelle ou collective face aux lois de vie établies par Dieu, et des occasions d’exercer la miséricorde envers les victimes ?

 

-          Quelles sont nos priorités dans nos choix de vie ? Mes projets d’amélioration de ma condition sociale et financière ? L’établissement ou le confort de ma famille ? La construction de ma personnalité ? la consolidation ou l’entretien du sanctuaire de ma vie spirituelle ? Quel temps consacré-je à chacun de ces objectifs légitimes ? Avec quels résultats sur ma santé physique, morale et spirituelle ?

 

-          Comment entretenir en moi la présence et la paix du Seigneur ? Comment être un sceau de Dieu pour les autres ?

24/05/2013

Etude n° 9 : Le jour du Seigneur, Sophonie 3.1-20 (01 06 13)


 

« En ce jour-là…je laisserai au milieu de toi un peuple humble et faible, qui se réfugiera dans le nom de l’Éternel » Sop 3.11, 12.

 

OBSERVONSSophonie.jpg

 

Le contexte

Sophonie annonce avec vigueur la venue du jour du Seigneur (1.7-18), jour où les nations impies qui entourent Juda (ch 2) seront dans la détresse devant les jugements divins. Au milieu de ces imprécations a retenti l’appel à la repentance (2.1-3) et une promesse pour les humbles qui constitueront un reste pour Israël (2.7,9c).

 

Le texte (ch 3)

- Composition basée sur deux parallélismes en chiasme :

            1-8      a)  Etat de Jérusalem (1-4)

                        b)  Sollicitude de Dieu dédaignée par Jérusalem (5-7)

                        a’) Avertissement de Dieu (8)

            9-20    a)  Adoration d’un peuple humble et purifié (9-13)

                        b)  Cantique d’allégresse de Jérusalem libérée et habitée par Dieu (14-15)

                        a’) Rassemblement par Dieu du peuple délivré (16-20)

 

- Etude de Détail

Première partie (1-8)

-Quelle vie de foi demande Dieu (2) ?

Ecouter sa voix, accepter ses leçons = reconnaître son péché, mettre sa confiance en Dieu = recevoir son pardon gratuit, s’approcher de Dieu = marcher avec lui (Mi 6.8).

 

-Comment se marque la sollicitude de Dieu  (5-7) ?

Il continue à leur parler (2a), à les avertir et les appeler (7), à leur révéler sa présence dans le service quotidien du temple (5), ou dans les événements historiques (6).

 

Seconde partie (9-20)

-Quelle est la promesse centrale (14-15) ?

Promesse d’allégresse (14) à cause du pardon (15a), de la délivrance du mal (15b,d),et de la présence de Dieu (15c).

 

-Comment sont reprises et développées ces deux idées du pardon et de la présence de Dieu ?

Le pardon :  (9)  lèvres pures = adoration d’un peuple purifié et uni

(11) plus de honte (= plus de culpabilité), ni d’oppression du péché et de l’orgueil

(12-13) pureté du peuple humble et paisible en Dieu.

 

La présence de Dieu :    (16-17) Dieu sauve et aime son peuple

                                   (18)  Dieu rassemble les humiliés et les exilés

                                   (19-20)  Il délivre et réhabilite son peuple.

 

 

COMPRENONS

 

Le contexte

Les nombreuses allusions à une destruction, une captivité et un exil du peuple (8,10,19,20), rappellent la chute de Samarie à l’époque de Michée, un siècle avant (732), et annoncent prophétiquement le sort de Jérusalem en 586. Sophonie a peut-être vu se réaliser cet événement capital à cause duquel il a reçu les promesses de Dieu pour donner de l’espoir à son peuple.

 

Le texte

1- les caractéristiques de l’infidélité à Dieu :

            -le mensonge consiste dans l’adoration d’autres dieux, et dans l’indifférence vis-à-vis de Dieu  (2,4,5c,7,9,13)

            -l’orgueil pousse à la rébellion contre Dieu et à l’oppression contre les autres (1, 3,11,19)

 

2- les caractéristiques du (ou des) Reste(s) :

            -l’humilité devant Dieu : il reconnaît la honte de son péché (5c,11, 12)

            -la confiance totale en Dieu : il cherche refuge en Dieu (12b)

            -les soupirs après Dieu : il est dans la tristesse d’être éloigné du temple (18)

            -le mépris de la part du monde (18-19) 

            -la sollicitude et l’amour de Dieu pour lui : c’est Dieu qui le suscite (12), lui pardonne (11, 15,17c), le purifie et le sanctifie (13), le délivre du mal (15,19), le réhabilite au yeux du monde (18-20), le réunit de toutes parts dans sa présence (15c,17,20), en fait sa joie et son allégresse (17).

 

Quelques enseignements

- La vie de ce reste dépend uniquement de l’amour et de la grâce du Dieu Sauveur auquel il répond par la confiance et la dépendance dans les épreuves. Dieu seul le connaît car lui seul sonde les cœurs et ne s’arrête pas aux apparences (1 R 19.18). Dieu ne le choisit pas à cause de sa pureté ou de sa fidélité, mais parce qu’en toutes circonstances il reste ouvert à sa grâce (Ro 11.5-6).

 

- L’adoration universelle de Dieu sera le fruit non des efforts humains d’unité et de pureté, mais de l’œuvre de Dieu dans les cœurs qui se reconnaissent humbles devant lui et soupirent après sa présence.

 

- Les raisons primordiales de la joie du croyant sont le pardon, la délivrance du mal et la présence de Dieu.

 

- Le texte a des résonnances eschatologiques qui sont développées dans l’Apocalypse. Les destructions historiques de Samarie en 722 av JC, de Jérusalem en 586 av JC, puis en 70 ap JC, ont été des « types » imparfaits de la destruction de « Babylone » (Ap 17) avant le retour de Christ, de la destruction définitive du mal (Ap 20). De même, les retours historiques d’exil du peuple juif, de 539 à 445 av JC et celui qui a débuté en 1948, sont des types imparfaits du retour spirituel à Dieu de tous les vrais croyants, sortis de « Babylone » (So 3.18b ; Ap 18.4), et de leur rassemblement dans la Jérusalem céleste à la fin des mille ans (Ap 21).

 

 

 

Questions pour une application dans la vie chrétienne

 

- Reprenons les caractéristiques du reste révélées dans ce texte, et comparons les avec celles qui sont exprimées en Ap 7.14-15 ; 14.1-5, 12. A quoi nous pousse (moi et mon Eglise) une telle confrontation :

A la satisfaction de soi, la prétention d’être le reste, la reconnaissance de l’imperfection et de l’infidélité, la confiance dans le pardon et la sanctification par Dieu seul, l’aspiration à la présence de Dieu, l’espérance de la réhabilitation et de l’unité, la joie et la louange pour l’amour de Dieu ? Dans cette liste où pouvons-nous nous situer ?

 

- Nos services de culte révèlent comment nous nous positionnons devant Dieu : quelle place y tiennent l’adoration, la louange, la confession de notre indignité, l’acceptation du pardon et la consécration ? Que devons-nous et pouvons-nous rétablir ou améliorer ?

 

- Que faisons-nous des avertissements et des signes de la sollicitude de Dieu ?

 

- Possédons-nous la joie du pardon, l’espérance de la délivrance du mal et l’aspiration profonde à la présence de Dieu ? Comment cela se traduit-il dans notre vie personnelle et celle de notre Eglise ?

 

- Pourquoi et comment être attentif aux signes précurseurs du retour du Christ, qui veulent me faire comprendre que Dieu exécute son plan de salut dans l’histoire, malgré les faiblesses de son peuple et les péchés des hommes. ?