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17/05/2013

Etude n°8 : Faire confiance à Dieu, Hab 2.1-20 (25 05 13)


« La terre sera remplie de la connaissance de la gloire de l’Éternel comme les eaux recouvrent le fond de la mer » Hab 2.14

 

ObservonsHabaquq.jpg

Le contexte

Le style archaïque de l’auteur, sa description de l’état de déchéance morale et spirituelle du peuple de Juda (1.2-4), et en contraste le rétablissement du culte dans le temple, comme le suggère l’adresse finale au chef de chœur (3.19), font penser qu’Habaquq exerça son ministère entre 645 et 643 av JC. Ces deux années correspondraient au retour d’exil à Babylone du roi Manassé. Repenti de ses crimes, Manassé tenta alors une réforme religieuse (2 Chr 33.15), qui eut peu d’écho dans le peuple. Le prophète a crié à Dieu (1.1-4), à cause du retard que met le Seigneur pour intervenir et réprimer le mal dans le peuple.

Dieu répond par une vision de l’invasion des Chaldéens (= Babyloniens) et de la destruction de Juda (1.5-11). Le prophète, plongé dans l’effroi, crie à Dieu son espérance en son secours (1.12) et sa détresse à cause de son silence devant l’injustice et l’impiété de l’envahisseur qui va servir de bras au Seigneur pour juger son peuple (1.15-17). Comment Dieu peut-il le laisser massacrer le monde entier (1.17) ?

Le texte : 2.1-20

V 1 : attente du prophète

V 2-4 : réponse de Dieu

V 5-20 Vision sur les Chaldéens : 5 malédictions, à cause de leur tyrannie (5-18), et leur idolâtrie (19).

Au sein de ces malédictions, deux rappels de la présence de l’Éternel sur la terre (14) et dans son temple (20).

 

Comprenons

Le prophète a posé une question angoissée à l’Éternel (1.17) : l’ennemi continuera-t-il à sévir impitoyablement ? C’est la question que les « justes » (= les croyants) posent de siècle en siècle, devant le déchaînement des forces du Malin. « Jusques à quand, Maître Saint et Véritable, tardes-tu à faire justice… ? » (Ap 6.10)). Ils savent qu’au-delà de leurs souffrances, même celles qui sont consécutives à leur infidélité à Dieu, et qu’ils appellent à tort « punitions de Dieu », « ils ne mourront pas » (1.12), car Dieu est fidèle aux promesses de son alliance. Habaquq parle-t-il de la mort physique, ou a-t-il la prescience d’être protégé de la mort éternelle ? Au-delà de l’Histoire, le prophète saisit le sens spirituel des promesses de Dieu. Mais le silence divin pose problème à l’homme et provoque son appel au secours de  Dieu.

Il se met dans l’état d’esprit d’écoute et d’attente de sa réponse, voulant assumer son rôle d’intermédiaire entre Dieu et le peuple. Il attend que le Seigneur reprenne le dialogue (2.1) et il manifeste volonté, persévérance et attention à ses paroles. Comme une sentinelle, il veille sur « le rempart » : le prophète est conscient de son rôle de guetteur, de son poste d’avant-garde d’où il alertera le peuple en son temps. Esaïe l’avait déjà compris ainsi « Sentinelle, qu’en est-il de la nuit ? La sentinelle répond : le matin vient, et la nuit aussi. Si vous voulez interroger, interrogez ! Convertissez-vous et venez » (Es 21.11-12) ; « C’est la voix de tes sentinelles, elles élèvent la voix…car de leurs propres yeux elles voient l’Éternel revenir à Sion ! » (Es 52.8). Jérémie un peu plus tard reprendra la même image « J’ai suscité pour vous des sentinelles : soyez attentifs au son du cor » (Jér 6.17). L’apôtre Pierre n’avait-il pas la même image à l’esprit lorsqu’il invita les chrétiens à prêter attention à la parole prophétique « comme à une lampe qui brille dans un lieu obscur, jusqu’à ce que le jour commence à poindre et que l’étoile du matin se lève dans leurs cœurs » ? (2 Pi 1.19). Parmi la chrétienté qui a perdu la vision prophétique des Ecritures, n’est-ce pas la mission du mouvement adventiste de se tenir en alerte et de transmettre le sens des paroles divines que l’Esprit lui donne de comprendre, concernant l’eschatologie, le retour de Christ et le Jugement de Dieu[1] ?

Au verset 2, la réponse de Dieu confirme l’importance du rôle du prophète qui doit conserver et transmettre les paroles de Dieu, de façon écrite, indélébile et compréhensible. Le prophète est habilité par Dieu pour rendre la prophétie accessible à tous !

V 3 : Habaquq cherchait consolation après sa vision de l’invasion chaldéenne en Juda (ch 1) et demandait à Dieu d’exercer sa justice en faveur de son peuple par le châtiment à leur tour des Chaldéens. Voilà qu’il s’entend répondre par Dieu que la vision est certaine, mais très lointaine ! Les termes employés seront repris par Daniel pour désigner l’accomplissement de la prophétie soit au temps messianique, soit au temps de la fin (Dan 8.17c et 19 ; 11.35 ; 12.4, 9). La réalisation est certaine car elle est fixée par Dieu qui seul en connaît le jour et l’heure (Mat 24.36). Le prophète est averti d’avoir à l’attendre assez longuement, mais avec l’assurance de son échéance (Héb 10.37).

A partir du verset 4, le prophète transcrit la vision qu’il a reçue. Elle concerne d’abord les deux attitudes possibles du peuple juif face à la prophétie, puis à partir du v 5 elle décrit le sort de l’infidèle, semblable à celui de l’impie incarné par le Chaldéen. Le verset 4 oppose celui dont « l’âme s’enfle, qui n’est pas dans le droit chemin » au « juste qui vit par sa foi ». L’orgueil et la présomption font « manquer la cible » (= pécher), détournent du droit chemin de la foi en Dieu et en sa Parole, tandis que celui qui met son assurance, sa confiance en Dieu, est appelé « juste » : il suit la voie droite, et en même temps il est considéré par Dieu comme juste devant lui. Paul reprendra cette expression pour fonder la doctrine de la justification par la foi (Rom 1.17 et Gal 3.11) en l’exprimant ainsi « Celui qui est juste par la foi, vivra ».

Appliquée à la prophétie eschatologique, cette parole promet la vie éternelle à celui qui aura gardé une foi persévérante dans la promesse de Dieu, et aura vécu pendant l’attente de sa réalisation, dans la présence de sa grâce et de son Esprit.

Le verset 5 reprend la première partie du v 4, en révélant le sort mortel de celui qui s’enivre de sa propre vanité et de sa convoitise gourmande des biens de ce monde.

Cette prophétie se réalisera à la lettre quelques années plus tard, avec le festin de Beltshatsar, qui mettra fin à la puissance violente et tyrannique de Babylone (Dan 5).

 

Suivent alors cinq malédictions (v 6-20), qui désignent les péchés du Chaldéen. Sous cette figure on peut distinguer la puissance de l’Adversaire de Dieu, comme l’apôtre Jean l’a compris en décrivant la fin de la Babylone spirituelle des derniers temps (Ap 17-18).

Dans la première malédiction le Chaldéen est un conquérant avide, voleur et violent. Il subira de la part des peuples soumis à son pouvoir, mais soudain révoltés, le sort qu’il leur aura fait subir (Ap 18.6-7). On peut voir ici la source des paroles prophétiques d’Ezéchiel (28.18) : « Je ferai sortir de toi un feu qui te dévore », ou d’Apocalypse (17.15-16) « les eaux que tu as vues, ce sont des peuples, des foules, des nations, des langues. Les dix cornes et la bête haïront la prostituée, la dépouilleront et la mettront à nu, mangeront sa chair et la consumeront par le feu ».

Ces textes confirment que la destruction annoncée ne vient pas de la volonté de Dieu, mais du processus interne d’autodestruction de celui qui a choisi délibérément de s’écarter du Dieu de la Vie.

La fin du verset 8 est reprise au verset 17, à la 4ème malédiction. Elle donne une des raisons de la ruine de Babylone : elle a fait couler le « sang humain », elle a exercé sa violence sur « le pays, la ville et ses habitants ». Ces quatre expressions désignent dans la Bible, le peuple fidèle de Dieu, en opposition aux impies et aux infidèles idolâtres (Ap 6.10 ; 17.6 ; 18.24).

Dans les quatre autres malédictions, le Chaldéen apparaît comme un chef orgueilleux, malhonnête et tyrannique (9-11), un souverain cruel et esclavagiste (12-13), un manipulateur de ses sujets qu’il enivre et drogue au point de les avilir (15-17) et de les maintenir par la violence dans la terreur (Jér 51.7 et 25 ; Ap 17.5-6 ; 18.3). Enfin c’est un idolâtre (v 18-19), péché qui causera sa ruine éternelle.

Dieu reste fidèle à son peuple au-delà des souffrances dues au Prince de ce monde. Au milieu des malédictions contre le Chaldéen, le prophète a placé des promesses de la vie (v 4), de la connaissance de la gloire de Dieu et de la plénitude de son royaume (v 14), ainsi que de sa présence dans son temple pour juger la terre (v 20). Ces promesses offrent une lueur d’espérance pour soutenir la foi des enfants de Dieu au milieu des épreuves. Pierre l’exprimera aussi en ces termes (2 Pie 1.19) : la parole prophétique est « comme une lampe qui brille dans un lieu obscur, jusqu’à ce que le jour commence à poindre, et que l’étoile du matin se lève dans vos cœurs ».

La complainte du ch 3 exprime l’appel du prophète à la miséricorde de Dieu. Il voit le Seigneur apparaître « des rayons dans sa main » (prophétie de la croix ?), pour juger les impies (3.12 et 13b-15), et sauver son peuple (13a). A cette vision, Habaquq avoue ses sentiments de crainte pour le sort immédiat d’Israël qui sera détruit par les Chaldéens, mais aussi d’espérance heureuse du salut de l’Éternel et de la force qu’Il donne à celui qui marche avec Lui (v 19). Au cœur des drames humains, c’est la foi, la confiance en la bonté de Dieu qui triomphe !

 

 

Questions pour une application dans la vie chrétienne

 

-          Quels sont nos sentiments et nos réactions à la lecture des prophéties eschatologiques ? Comment ne pas craindre les catastrophes et garder confiance en la bonté de Dieu ?

 

-          Comment remplir notre rôle individuel et collectif de prophètes chrétiens dans notre société contemporaine ? Quel Dieu présentons-nous face à « l’angoisse des nations » ? 

 

-          Comment être sur le « rempart, guettant ce que dira le Seigneur » ?



[1] Voir une lecture possible de ce sujet dans le livre « L’Apocalypse, un message d’espérance » d’Evelyne Zuber, paru aux Editions Thélès (www.theles.fr ; ou  www.amazon.com )

10/05/2013

Etude n°7, Le peuple spécial de Dieu, Michée 6 (18 05 13)

 

Introduction au livre de Michée

Le Prophète dit de lui-même au v 1 qu’il est originaire d’un village de la plaine centrale de Canaan, au sud-ouest de Jérusalem. Il aurait connu les rois de Juda Jotham, Ahaz et Ezéchias, dont les règnes s’étendent d’environ 750 à 686 av JC. Son ministère, contemporain de celui d’Esaïe en Juda, et de celui d’Osée en Israël, aurait duré près de 60 ans. Son livre est donc un condensé de ses paroles.Michée.jpg

Le contexte historique se découvre grâce aux  livres des Rois et des Chroniques. Les premières prophéties de Michée annoncent la destruction de Samarie et la déportation de ses habitants en 722, dont  2 R 17 indique la cause principale, l’idolâtrie (7 et 23). Michée a dû commencer à parler pendant le siège de Samarie entre 724 et 722. Le livre de Jérémie fait allusion au sort de Michée, qui sous Ezéchias, n’avait pas été mis à mort malgré ses prophéties de destruction de Jérusalem (comme risquait de l’être Jérémie, 120 ans plus tard ). Michée avait obtenu la conversion du roi et le report du « châtiment » annoncé (Jr 26.17-19).

Deux faits importants marquent le règne d’Ezéchias : il provoqua par sa révolte contre les Assyriens vers 701, l’invasion de leurs troupes et le siège de Jérusalem (2R 18). Ecoutant les paroles de l’Eternel prononcées par Esaïe et Michée, le roi se repentit de son orgueil et l’invasion assyrienne avorta (2 R 19). Ezéchias entreprit aussi une réforme politico-religieuse, pour rétablir le service du Temple et la célébration de la Pâque à Jérusalem, après l’idolâtrie de son père Ahaz (2 Ch 29-31). Les avertissements de Michée (2 et 3, 6.9-16) furent entendus et portèrent des fruits de repentance qui éloignèrent la ruine de Jérusalem de 120 ans!

Le message de Michée est un des plus sévères de l’Ancien Testament, mais contient les plus belles promesses messianiques. Michée dénonce sévèrement toutes les formes d’idolâtrie du peuple et de ses chefs, en annonce les conséquences, mais donne aussi de merveilleuses promesses de rétablissement.

Le texte, un des plus difficiles de l’Ancien Testament, abonde en jeux de mots ou de sons absolument intraduisibles, en changements continuels de personnes, et en ironie  difficilement transmissible. Il en résulte une variété considérable de traductions et d’interprétations, et une organisation du texte apparemment sans logique. On peut voir trois étapes marquées par la répétition de l’appel « Ecoutez » adressé à trois catégories d’auditeurs (peuples:1.2, chefs d’Israël:3.1, peuple de Dieu 6.1 et 3). Après des invectives puissantes, chaque partie se termine par des promesses messianiques de paix et de délivrance.

Le sens général reste clair et peut facilement être actualisé en ce temps d’attente de la venue du Seigneur : pour le recevoir sans être écrasé par son jugement, il est nécessaire de reconnaître son état devant lui, et de regarder à l’Eternel en mettant son espérance dans le Dieu de son salut (7.7).

 ***

« On t’a fait connaître, ô homme, ce qui est bien, et ce que l’Éternel demande de toi : c’est que tu pratiques le droit, que tu aimes la loyauté et que tu marches humblement avec ton Dieu » Mic 6.8

Observons Michée 6

Le contexte

Les chapitres 1 à 5 sont séparés en deux parties par l’invitation à écouter adressée d’abord aux peuples de la terre (1.2) puis aux chefs d’Israël (3.1). Après des invectives sévères, des promesses de restauration permettent au peuple de  garder l’espoir (ch 4-5).

 

Le texte ch 6

A) Qui parle, et à qui ?

Qui ?   L’Eternel, directement : v 3-5, 10-16.

                       indirectement par son prophète : v 1-2, 8-9.

         Le prophète représentant le peuple : v 6-7.

 A qui ? Au peuple d’Israël v 2c,

           A la nature témoin v 1-2a,b.

 

B) Quelle scène est représentée dans le texte ? Il s’agit d’un procès v2

1 - Instruction du procès

a) interpellation aux témoins v 2

b) Rappel des bontés passées de Dieu v 3-5

c) Plaidoyer de défense de l’accusé v 6-7

d) Rappel de la Loi v 8

2- Accusations de Dieu

a') Interpellation à l’accusé   v 9

c’) Transgressions de la Loi v 10-12

3- Sentence

b’) Conséquences pour l’avenir v 13-16

 Les versets sont liés de façon à placer au centre la loi divine selon laquelle est jugé le peuple accusé.

 

C) Quels bienfaits de Dieu sont rappelés v-1 ?

- sortie d’Egypte et délivrance de la servitude

- Révélation de la Loi par Moise et les prophètes

- Protection sur la route : épisode de Balaam devant le roi de Moab (Nb 22-23)

- Entrée dans la terre promise : de Sittim située à l’Est du Jourdain à Guilgal située a l’Ouest du Jourdain (Jos 3-5).

 

D) Que propose l’accusé pour obtenir le pardon ?

Il propose d’apporter des dons d’humilité : sacrifices d’animaux ou humains, rites expiatoires, qui ne sont que des formalités extérieures.

 

E) Que lui oppose Dieu ? v 8

Le bien = Justice, miséricorde, humilité,

Intimité avec Dieu = Etat d’esprit, attitude intérieure positive.

Le mal = injustice, violence, mensonge et tromperie,

Idolâtrie (v:16, 1Rois 16) = Etat d’esprit, attitude intérieure négative.

 

F) Quelles sont les conséquences du péché ?

Souffrances (v13) par insatisfaction et insécurité

Destruction après honte et disgrâce.

 Michée2.jpg

Comprenons

On revient ici à la situation décrite à propos des chefs au ch 3. Mais dans cette 3° partie du livre, c’est le peuple tout entier qui est interpellé.

 

1) L’image du procès donne une idée des relations de Dieu avec

l’homme : un procès implique un dialogue entre deux personnes qui ont été liées, mais dont les relations se sont détériorées par la faute de l’une ou l’autre. Dieu ici a été abandonné par son peuple. Il le convoque pour qu’il rende compte de son attitude devant la terre entière appelée à assister au procès(Le texte grec dit plutôt « devant » que « avec » ; si on veut garder cette préposition, il faut la prendre comme signifiant « en présence de »). La présence de ce témoin indiquerait que la terre  est concernée par la relation de l’homme avec Dieu. Comme dans l’Apocalypse ( 4 premières trompettes ch 8 et 4 premiers fléaux ch 16), elle subit involontairement les conséquences néfastes de la séparation de l’homme d’avec le Créateur.

Comme dans toutes les Ecritures où Dieu est sans cesse en procès avec son peuple qui a rompu son Alliance (Es 1:18), Dieu rappelle son amour pour Israël au cours de son histoire en commençant par l’événement qui a fondé le peuple, sa délivrance de l’esclavage de l’Egypte sous la conduite de Moïse et sa fratrie, puis « les actes de justice de Dieu » qui ont permis au peuple d’être protégé des desseins maléfiques du roi de Moab. Le Seigneur interroge mais n’accuse pas, comme à la Création. Il se présente comme un Dieu d’amour, plein de sollicitude pour ses créatures.

 Devant ces preuves d’amour, le peuple devrait reconnaître ses torts et en demander pardon. Or nous le voyons répondre pour essayer d’amadouer Dieu.

A la sollicitude aimante de Dieu, l’homme ne semble rien comprendre : il répond comme si les preuves de la volonté divine de délivrance, de protection, de salut n’étaient pas suffisantes pour lui donner l’assurance de son pardon ; il croit pouvoir « acheter » ce pardon par des offrandes, des sacrifices et même le sacrifice de son premier-né ; les enfants de Dieu tombent dans le même péché que les païens idolâtres : ils cherchent à « apaiser » Dieu, à lui «faire plaisir» par des actes de piété extérieure, des pratiques religieuses de mortification, certes pénibles, mais qui ne transforment pas leur état d’esprit ni leur conduite.

Le prophète rappelle alors (v 8) les exigences divines de vie juste et bonne dans l’intimité de Dieu. Il ne veut pas « d’actes religieux» qui n’engagent pas la vie toute entière, et qui dispensent, dans l’esprit des hommes, d’une pratique de la justice et de la miséricorde, ou même d’une relation vraie et humble avec Dieu.

 

2)  Cette fois, Dieu prévient  clairement son peuple des conséquences de ses fautes (v 9) : il subira le même sort que Samarie à cause de ses malhonnêtetés, ses violences, ses mensonges (v 10-12).

Comme dans Gen 3:16-17, Dieu est présenté comme l’auteur des « châtiments », mais il faut comprendre que Dieu ne fait qu’annoncer ce qu’il sait devoir arriver par suite du mauvais choix de l’homme, un peu comme la mère qui prévient son enfant des dangers du feu : « tu te brûleras ! ». La menace est réelle mais elle se veut dissuasive, comme le prouve le v 9 : en « craignant le nom de l’Eternel», on peut être sage et éviter de souffrir des conséquences de sa mauvaise conduite, famine, guerre, perte du fruit de son travail, destruction, opprobre (v 13-16).

 

3) La sentence de Dieu n’est que le constat de la situation. L’idolâtrie, c’est à dire l’attention à d’autres conseils (v16) que ceux de Dieu, détruit toutes les relations de l’homme :

avec son environnement : la nature est atteinte aussi par la cupidité, l’amour du profit et du pouvoir de l’homme (Gen 3:16-17 ; Rom 8:19-22 ; Apoc 11:18).

avec les autres hommes : l’amour de l’argent conduit au vol, au mensonge, à la violence, à l’injustice.

avec Dieu qu’on s’imagine « satisfait», « heureux» de recevoir des dons et sacrifices qui coûtent.

 

Le peuple, tellement influencé par l’idolâtrie ambiante et les pratiques introduites par le roi Achab, semble ignorer ou méconnaître les leçons de son histoire avec Dieu rappelée par Michée, et les enseignements du sacrifice d’Isaac :  Dieu, pour rétablir la relation du pécheur avec Lui, et lui conserver la vie,  se donne Lui-même en son Fils (préfiguré par le bélier), en faveur de l’homme.

 

Questions pour une application dans la vie chrétienne

 

- Quelles preuves de l’amour de Dieu ai-je dans ma vie personnelle et dans l’histoire des relations de Dieu avec son peuple et son Eglise ? Comment les conserver en mémoire, pour ne pas douter de son amour au moment de l’épreuve ?

 

- Comment comprendre l’expression usuelle « faire plaisir à Dieu »? Pourquoi, par exemple, observer le Sabbat, pratiquer la réforme sanitaire, rendre sa dime et ses offrandes ?

 

- Que signifie pour moi et pour l’Eglise : « marcher humblement avec Dieu » ?

Donner des exemples concrets de droiture, de miséricorde et de loyauté dans la conduite du chrétien au sein de notre société contemporaine.

 

-Comment prendre en considération les avertissements de Dieu sur notre avenir ?

 

- Comment considérons-nous la souffrance ? (mérite, punition, moyen de salut, conséquence du mal sur la terre, occasion de révolte ou de retour à Dieu). Qu’est-ce que l’exemple de Christ nous enseigne à ce sujet ?