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10/07/2015

Étude n°3 Le missionnaire mal-aimé, 2 Rois 5.1-19 (18 07 15)

Étude n°3 Le missionnaire mal-aimé, 2 Rois 5.1-19 (18 07 15)

« Il y avait beaucoup de lépreux en Israël au temps du prophète Élisée, et cependant aucun d’eux ne fut purifié, si ce n’est Naaman le Syrien » (dit Jésus). Ils furent tous remplis de fureur dans la synagogue en entendant cela. » Luc 4.27-28

ObservonsNaamân purifié.jpg

Pour comprendre pourquoi Jésus provoqua, au risque de sa vie, la colère de ses compatriotes de Nazareth (Luc 4.29), il nous faut reprendre le récit de la guérison de Naaman, rapporté dans 2 Rois 5.1-19.

Questions pour observer le texte :

-       Quels sont les personnages de ce récit ? Pour chacun d’eux quelles sont la nationalité et la fonction sociale ?

-       A quels moments le nom de l’Éternel est-il prononcé ? Par qui ? Que peut-on en conclure sur l’image de Dieu que se fait chacun des personnages ?

-       Quel itinéraire emploie Dieu pour répandre sa parole de guérison ? Quels sont les personnages qui contribuent effectivement à la guérison de Naaman ? Qu’est-ce que cela doit enseigner à Naaman ?

-       Comment expliquer l’attitude réservée d’Élisée ? Que cherche-t-il ?(v10)

-       Quels sentiments révèle la fureur de Naaman ?(v 11-12)

-       Pourquoi sept plongeons dans le Jourdain ? Un seul n’aurait-il pas suffi ?

-       Quels changements se sont opérés dans le cœur et l’attitude de Naaman envers le prophète et l’Éternel (v 15-16)

-       Quelle requête adresse-t-il au prophète ? Pourquoi ? Quel lien y a-t-il entre l’adoration et la terre ? (v 17-18)

-       En quoi la réponse d’Élisée est-elle extraordinaire et apaisante encore aujourd’hui ?

Comprenons

A l’époque d’Élisée (894 av JC), Israël (= l’État du nord) est tombé sous la férule des Syriens. Au contact des Israélites, les Syriens avaient appris l’existence de leur Dieu, l’Éternel, à qui ils attribuent ironiquement ( ?) leur victoire v1). L’Éternel était pour eux un dieu de puissance guerrière qui se plaçait donc du côté des vainqueurs. L’auteur du récit pourtant contredit cette image déformée, en mentionnant la faiblesse du général vainqueur Naaman : il était lépreux. Si cette maladie de peau ne semble pas l’exclure de la société comme en Israël, pour les Israélites elle était symbole du péché d’idolâtrie, offense suprême faite à l’Éternel. Or c’est ce lépreux étranger et païen que Dieu choisit pour révéler aux Juifs comme aux non-Juifs, sa vraie nature inconditionnellement aimante et guérissante !

La première parole d’espoir donnée à Naaman par l’entremise de son épouse, vient de la jeune esclave israélite à leur service. Cette jeune fille montre combien elle aimait son maître malgré sa captivité ; elle montre une foi sans faille dans la puissance de guérison accordée par Dieu à son prophète. Naaman se saisit de cet espoir et met en œuvre les moyens diplomatiques que son rang de ministre lui permet, pour tenter sa chance. Les rois de Syrie et d’Israël réagissent aussi en fonction de leurs habitudes royales : celui de Syrie envoie son général à son homologue israélite en lui ordonnant de guérir son ministre, sans mentionner le prophète, totalement insignifiant et inconnu de lui. Mais le roi d’Israël ne fait pas mieux : en état de subordonné vaincu, il prend cet ordre pour un défi ou un piège mortel ! Oubliant totalement l’Éternel et son prophète, il déchire ses vêtements en signe de deuil et de désespoir. Dieu pour lui est absent.

La parole guérissante rebondit avec l’intervention du prophète qui reproche son incrédulité au roi. Par sa guérison, Naaman reconnaîtra qu’il y a un prophète et un Dieu en Israël. C’est l’honneur de Dieu qui est en jeu, et non celui d’Élisée, ou de Naaman.

Le général syrien vient trouver le prophète, tout rempli de son importance : il est le ministre vainqueur et affiche son rang en arrivant sur un char tiré par des chevaux (ce qu’Israël ne possédait pas et convoitait toujours). Naaman cherche sans doute à en imposer à cet obscur guérisseur qu’est pour lui Élisée. L’apparent mépris de l’accueil du prophète qui ne sort pas à sa rencontre, ulcère Naaman peu habitué à être traité de la sorte. Il venait ordonner sa guérison…à Dieu,  par l’entremise du prophète, et croyait que Dieu obéirait à sa volonté ! Élisée opèrerait comme un magicien, imposant ses mains sur la partie malade (v 11). Aussi l’attitude d’Élisée est-elle pour Naaman un véritable affront à sa fierté de personnage important. Du coup, il repart furieux et méprisant pour le remède prescrit, ne saisissant pas sa portée symbolique et psychologique. Peu importent la qualité  des eaux de ce baptême sept fois répété en signe d’accomplissement parfait : ce qui compte c’est l’abaissement qu’il implique, le renoncement à l’orgueil, la soumission du cœur qu’il exige pour être efficace. C’est une véritable mort à soi-même qui est demandée à Naaman dans ce geste simple, un abandon de son propre jugement, et une confiance aveugle dans la parole d’Élisée.

Pour accentuer ce symbolisme, la parole guérissante passe de nouveau par les serviteurs qui se montrent plus sages et avisés que leur maître, et plus confiants que lui dans la promesse de guérison. Naaman sortit des eaux du baptême purifié de sa maladie physique et de sa lèpre spirituelle ; il reconnaît Dieu comme le seul vrai Dieu (v 15), auquel il veut montrer sa reconnaissance par de somptueux présents à son prophète, selon la coutume en vigueur.

Le refus énergique d’Élisée lui apprend que Dieu ne s’achète pas, que sa grâce est vraiment gratuite. En conséquence il s’engage à n’adorer que Lui (v 17), et il abandonne son idolâtrie. Sa requête à Élisée est pour nous tout à fait insolite mais s’explique par la croyance que les dieux étaient liés à la terre, au pays de leurs adorateurs[1]. L’Éternel étant le dieu d’Israël, Naaman croyait qu’en emportant un peu de la terre d’Israël, il s’attacherait sa présence et pourrait l’adorer même au milieu des terres païennes. Élisée ne contredit pas cette croyance et comprend le dilemme de Naaman : par sa fonction il sera amené à accompagner son roi dans les temples païens, tout en adorant l’Éternel dans son cœur. La paix que lui accorde Élisée est encore scandaleuse aux yeux des intransigeants de la foi qui vont au martyre pour ne pas « trahir » publiquement leur Dieu. L’Éternel se satisfait-il du sacrifice de ses enfants ? Leur vie transformée par son amour ne peut-elle pas avoir autant ou plus grande valeur de témoignage auprès des idolâtres, qu’une mort violente et injuste ?

Le prophète Élisée fut à son époque le pionnier de la diffusion de la Parole de Dieu en milieu étranger aux Juifs. Complètement ignoré et méprisé par les « grands » de ce monde, qui ne croyaient pas en l’Éternel même en Israël, Élisée préfigure l’humilité et l’amour inconditionnel de Jésus que les hommes ont rejeté (Esaïe 53.3 ; Luc 4.29,) parce qu’entre autres, il dénonçait l’incrédulité de son peuple et admirait la foi que des païens manifestaient à son égard. Les préjugés nationalistes et religieux contre ceux qui  diffèrent dans leurs croyances et leurs rites sont encore vivaces et meurtriers aujourd’hui !

 

Questions pour une application dans la vie chrétienne

-       Quelle image de Dieu me suis-je forgée ? Sur quoi s’appuie-t-elle ? Comment influence-t-elle mes relations avec les autres ?

 

-       Comment est-ce que je considère celui qui ne croit pas en Dieu, ou qui pratique sa foi différemment de moi ? Comment lui faire percevoir l’amour de Dieu pour lui ?

 

-       Quelle « parole de Dieu » transmettre autour de moi, pour apporter guérison et paix ?

 

-       De quoi mon Église témoigne-t-elle dans sa commune et dans le pays en général ? Quels rapports entretient-elle avec les autorités ?

 

-       Comment considérons-nous les chrétiens obligés de cacher leur foi dans une société hostile où ils risquent leur vie et celle de leur famille ? Comment les aidons-nous à rester fidèles malgré la persécution ?



[1] Cette localisation est encore très vivace aujourd’hui, avec la multiplication des lieux sacrés, chrétiens ou musulmans, et la vénération de beaucoup pour la "Terre Sainte" du Moyen Orient.

08:00 Publié dans Missions | Lien permanent | Commentaires (1)

03/07/2015

Etude n°2 Abraham, premier missionnaire, Genèse 14.17-24 (11 07 15)

Etude n°2 Abraham, premier missionnaire, Genèse 14.17-24 (11 07 15)

 

« Ainsi, Abraham crut à Dieu, et cela lui fut compté comme justice. Reconnaissez-le donc, ceux qui ont la foi sont fils d’Abraham. Aussi l’Écriture, prévoyant que Dieu justifierait les païens par la foi, a d’avance annoncé cette bonne nouvelle à Abraham : Toutes les nations seront bénies en toi. »Galates 3.6-8

(Abraham reçoit pain et vin de la main de Melchisedek)abraham_melchisedek.jpg

Observons

Le contexte

Abram et Lot s’étaient séparés après le choix de Lot d’habiter Sodome. Or cette ville a été attaquée et pillée par une coalition de rois du nord. Par solidarité familiale, Abram part au secours de Lot et réussit avec ses serviteurs armés, et trois alliés, à reprendre le butin et la population, enlevés par les rois du nord. Il rentre vainqueur vers Sodome.

Le texte :

a)    v 17 : retour d’Abram vainqueur de la coalition du roi de Sodome

b)    v 18-20 : Interposition de Melchisédek à qui Abram remet la dîme de tout

b’) v 21-23 : Refus par Abram de la proposition du roi de Sodome

a’) v 24 : Abram sert ses alliés.

 

Au centre de tout le texte (v 18-23), donc au point le plus important dans la pensée hébraïque, on trouve deux dialogues : un premier entre Melchisedek et Abraham qui reçoit la bénédiction du Dieu Très-Haut , puis suit en contraste, un autre dialogue entre  le roi de Sodome et Abraham ; enfin la mention des deux partis en guerre (17a et 24) encadre le texte.

 

Comprenons

Ce texte fait apparaître pour la première fois dans la Bible la prise en compte par l’homme de la Seigneurie de Dieu sur ses ressources et illustre la mise en pratique par Abraham de la promesse d’être en bénédiction pour toutes les nations (12.2-3)

 

Au retour du vainqueur qui possède maintenant tous ses biens, le roi de Sodome, sorti du bitume où il s’était enfoncé (symbole de sa déroute guerrière complète, et de son état spirituel, païen englué dans l’abîme ténébreux) vient chercher à sauver son titre de roi en récupérant sinon ses biens, du moins ses sujets, sans lesquels il n’a plus de royauté ! A l’opposé Melchisédek (dont le nom signifie : roi de justice, et qui est roi de Salem = paix, Hb 7.2), manifeste la présence incarnée du Dieu  Très-Haut dont il est le sacrificateur, au moment où Abram est placé devant un choix important : prendre les richesses cédées par le roi de Sodome, ou reconnaître sa dépendance de Dieu. Melchisédek ne demande rien, mais offre la bénédiction de Dieu et le partage du pain et du vin (symboles prophétiques du repas de la Cène, donc du sacrifice de Christ pour sauver l’homme pécheur). Ce geste, signe d’accueil, de communion, de relation et de partage, est aussi un acte pour rassasier, désaltérer, soutenir la vie. Les bénédictions prononcées par Melchisédek concernent d’abord Abram à qui est rappelé la Seigneurie de Dieu sur le ciel et la terre : le Dieu Créateur est donc le maître qui bénit (= veut du bien à) Abram. Celui-ci peut ainsi comprendre à qui il doit la victoire qu’il vient de remporter. Ensuite la seconde bénédiction explicite clairement cette pensée.  Par  trois fois, Dieu est appelé Très-Haut pour bien marquer la supériorité de sa majesté et de sa royauté universelle.

Abram réalise l’abondance  des bénédictions divines ; et c’est dans ce sens qu’on peut interpréter la promesse de Mal 3.10 : discerner la main de Dieu derrière tout ce que nous recevons, remplit le cœur de reconnaissance, de confiance et d’adoration. Abram manifeste aussitôt sa reconnaissance à Dieu et sa dépendance totale du Dieu propriétaire de l’univers, de sa propre vie et de ses biens, en remettant à Melchisédek, son représentant terrestre, la dîme de toutes ses ressources. Abram applique ici la devise reprise bien plus tard par Jeanne d’Arc : « Messire Dieu premier servi !»

Une fois Dieu mis à la première place, les hommes vont régler leurs affaires.

Le roi de Sodome se fait autoritaire et tentateur : « Donne-moi en premier ceux qui me rendront mon pouvoir de roi, et prends les biens matériels pour toi ». On peut voir en lui le symbole de l’attitude et des prétentions de Satan, qui cherche toujours à dominer les hommes et à les tenter par l‘argent. Face à cette tentation, Abram confirme par un serment solennel son choix de ne dépendre que de Dieu. Il prêche au roi de Sodome la bonne nouvelle d’une autre façon de vivre, dans la confiance totale au Dieu suprême,  jusque dans les moindres détails de sa vie matérielle (v 23). Ainsi en est-il de la remise de la dîme qui manifeste aux yeux du monde une autre vision de la vie. A la dîme rendue à Dieu, Abraham va ajouter les offrandes aux autres.

En effet, respectueux de ses propres troupes, et loyal envers ses alliés, même s’ils ne partagent pas sa foi, Abram va prélever sur le butin ce qui revient de droit à chacun. Quelle fierté, quel désintéressement et quelle tolérance il manifeste ainsi ! Sa relation avec Dieu lui permet de repousser avec assurance et générosité la tentation de s’approprier l’honneur, le pouvoir et la richesse que pouvait lui procurer sa victoire, et de penser à ceux qui l’entourent. Par son attitude de liberté vis-à-vis des biens matériels, il témoigne de son appartenance totale à un Dieu en qui il reconnaît le maître de sa vie. Par sa générosité envers ses proches, il témoigne aussi de l’amour inconditionnel de Dieu pour tout un chacun, et devient ainsi le premier missionnaire de la Bible.

 

Questions pour une application dans la vie chrétienne

 

-       Ma relation avec Dieu m’a-t-elle rendu lucide sur les bénédictions reçues et à recevoir de la part de Dieu ? Comment cela influence-t-il mon regard sur mes ressources, et ma façon de rendre la dîme et faire des offrandes ?

 

-       Dieu est-il le Seigneur premier servi dans l’établissement de mon budget familial et ecclésial ? Dans quel état d’esprit est-ce que je le sers sur ce plan financier : par devoir d’obéissance, par défi pour éprouver la fidélité de Dieu à ses promesses, par marchandage (si je donne, Dieu en tiendra compte pour me donner en retour), par reconnaissance et confiance, par amour pour Lui et pour les autres ?

 

-       Ce texte m’a-t-il fait comprendre l’enjeu spirituel et le témoignage à Dieu que comporte la pratique de la dîme et des offrandes, dans un monde dominé par le dieu Argent ?

 

-       Comment, à l’exemple d’Abraham, témoigner de ma foi autour de moi, et être en bénédiction pour les autres dans mon comportement, mes paroles et mes gestes ?

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