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21/08/2015

Étude n°9 Pierre et les païens, Actes 11.1-18 (29 08 15)

Étude n°9 Pierre et les païens, Actes 11.1-18 (29 08 15)

«La promesse est pour vous, pour vos enfants, et pour tous ceux qui sont au loin, en aussi grand nombre que le Seigneur notre Dieu les appellera. » Actes 2.39

 

ObservonsPierre et nappe.jpg

 

1ère partie : v 1-4: Exposé du problème

Quels sont les lieux ?       

Quelles sont les personnes et leurs rapports entre elles ?   

Quel est le problème ? Est-il d’ordre théologique, religieux, social, culturel ?

 

2ème partie : v 5-10 : la vision de Pierre

Relever tous les mots qui indiquent de qui vient cette vision.

Dans les versets 8 et 9, quelles sont les répétitions et les oppositions ?

Opposition entre Je dis, et Dieu a déclaré

Répétition avec opposition croisée : souillé, impur, pur, pas souillé.

Au centre de cette répétition opposée, la déclaration de Dieu.

Dieu est au centre, car c’est la seule voix à écouter.

 

3ème partie : v 11-15 : Chez Corneille

1) Application pratique de la vision

Quelles sont les relations entre les personnages ?

            a- 3 hommes de Césarée vont vers

            b- moi et nous dans la maison

            c- l’Esprit dit à moi de partir avec eux

            b’- moi et 6 frères, vers et dans la maison

            a’- Corneille

Aux 3 hommes de Césarée correspond en parallèle Corneille,

à moi et nous dans la maison, correspond moi et 6 frères vers la maison

Au centre, l’Esprit qui lie moi et eux.

 

2) v 13-15 : Relever les actions divines en parallèles : l’ange dans sa maison, et le Saint-Esprit sur eux. Au centre les paroles de salut.

Comparaison entre « sur eux » et « sur nous aussi ».

Quel est l’objectif de la relation établie par Dieu entre Corneille et Pierre ?

4ème partie : Conséquences

Rechercher les répétitions : Dieu nommé 7 x

                        les oppositions : baptême d’eau, et baptême d’Esprit Saint

                                                    Dieu qui donne et moi qui m’oppose

Au centre des oppositions, une ressemblance : Même don de Dieu qu’à nous qui avons cru au Seigneur Jésus-Christ

Cette ressemblance amène la conclusion en parallèle : Dieu a accordé la repentance aussi aux païens, pour qu’ils aient la vie.

Comprenons

La question dont doit se justifier Pierre est d’ordre moral, due à des préjugés socio-religieux. Elle n’est pas d’ordre théologique. On ne l’attaque pas sur la conversion de païens, mais sur la relation humaine qu’il a avec eux.

Du problème moral de la fréquentation des païens incirconcis donc impurs, on est passé à la question spirituelle du salut offert par Dieu à tous également, et à l’action de l’Esprit qui unit tous les hommes dans la foi en Jésus-Christ.

Les préjugés des Juifs sur les païens les excluaient du peuple élu à cause de leur incirconcision. Ils ne tenaient aucun compte des dispositions de cœur de ceux qui comme Corneille avaient adopté leur foi, et refusaient de les fréquenter par peur de devenir eux-mêmes impurs, donc impropres au service de Dieu. Ils pensaient que la circoncision de la chair était indispensable au salut.

Que nous fait comprendre le texte sur l’action de l’Esprit ?

Il est au centre de la relation entre Dieu et les hommes : c’est lui qui fait voir, entendre et comprendre la volonté de Dieu sur la question spirituelle du salut offert également à tous ceux qui croient en Jésus-Christ (v17), et de la pureté devant Dieu qui est un don de Dieu à cause de la repentance (v 9 et 18= sens de la pureté : être non partagé dans son cœur, tout entier à Dieu).

C’est l’Esprit aussi qui balaye les préjugés et met en relation les hommes entre eux pour la propagation de la Bonne Nouvelle à tous (v 12).(Gustave Doré : Pierre prêche chez Corneille, 20è)Pierre chez Corneille.jpg

Pierre a compris que la vision répétée 3 fois et suivie immédiatement de l’arrivée des hommes païens que l’Esprit lui demande de suivre,  a un sens spirituel et non alimentaire : l’impureté ou la pureté dont il s’agit, n’est pas celle des aliments, mais des cœurs humains.

Pierre l’a reconnu aussi par 3 fois : 10.28b ; 10.34-35 ; 10.43. Et il en a conclu en 10.47 : Peut-on refuser le baptême d’eau à ceux qui ont reçu le Saint-Esprit aussi bien que nous qui avons cru. Même éclairés par cette expérience, et celle du concile de Jérusalem (Actes 15,) Pierre et les autres disciples auront beaucoup de mal à se défaire de leurs préjugés, et à accepter de fréquenter des non-circoncis. A Antioche, Pierre sera vertement repris par Paul, qui lui reprochait une attitude double : il acceptait de manger avec les convertis du paganisme, quand il n’y avait pas de Juifs, mais à l’arrivée des chrétiens Juifs de Jérusalem, il refusait de s’asseoir avec eux ! (Galates 2 .12)

 

Questions pour une application dans la vie chrétienne

 

- Quels préjugés m’éloignent de telle ou telle personne ? D’où viennent-ils (orgueil, égoïsme, peur, nationalisme, racisme, etc...). Comment puis-je les vaincre ? Ce texte peut-il m’aider à les discerner et les balayer ?

 

- Pourquoi suivre mes préjugés vis-à-vis d’autrui est-ce m’opposer à Dieu ? Comment l’éviter ?

 

- Comment manifester concrètement cet amour de Dieu pour quiconque est  sa créature, appelée à la vie éternelle ?

 

- Toute rencontre peut devenir occasion de faire connaître la bonne nouvelle du salut en Jésus. Prenons la décision d’y penser cette semaine dans nos relations.

 

 

                                  

08:00 Publié dans Missions | Lien permanent

14/08/2015

Étude n°8 : Missions interculturelles Marc 5.1-20 (22 08 15)

Étude n°8 : Missions interculturelles Marc 5.1-20 (22 08 15)

 

« Voici mon serviteur que j’ai choisi, mon bien-aimé en qui mon âme a pris plaisir. Je mettrai mon Esprit sur lui et il annoncera la justice aux nations » Mat 12.18

(Polyptique de Montbéliard 16ème Jésus et le démoniaque)Guérison du possédé de Légion Polyptique 16è.jpg

Observons

Le contexte

Dans le ch 4 Jésus est présenté comme l’enseignant qui s’adresse à la foule en paraboles expliquées en particulier aux disciples. Puis il apparaît comme le Maître des éléments en apaisant la tempête déchaînée sur le lac qu’il traversait avec ses disciples. Après sa rencontre avec le démoniaque, il retournera en Galilée et manifestera sa puissance divine par une résurrection et une guérison.

 

Le texte :

a) 1-5 : débarquement de Jésus en Décapole, et portrait du démoniaque

b) 6-10 : dialogue entre Jésus et les démons

c) 11-13 : destruction des démons

b’) 14-17 : réactions des spectateurs

a’) dialogue entre Jésus et le possédé guéri.

 

Au centre du texte (c) se situe le moment important : la confrontation de Jésus avec les démons, et la manifestation de sa puissance sur eux. Celle-ci provoque la crainte chez les démons (b) et chez les hommes (b’), tandis qu’elle transforme complètement le possédé fou furieux en témoin sensé et persuasif.

Questions pour observer le texte :

-       Qu’y avait-il sur l’autre rive du lac où Jésus et ses disciples s’étaient rendus ? (4.35 ; 5.1)

-       Relever tous les détails donnés sur le Gérasénien v 2-5 ; Qu’est-ce que cela représentait pour Jésus et les disciples Juifs ?

-       Qui sont les personnages du dialogue avec Jésus dans les  v 6-10 ? Quels sentiments expriment-ils ? Que demandent-ils à Jésus ? (v 10) Que révèle cette demande sur la considération qu’avaient les Juifs de ce pays ?

-       V 11-13 : Comment le choix puis la noyade des pourceaux renforcent-ils cette opinion ? Où est l’humour de Jésus ?

-       V 14-17 : Quelle est la réaction des gens du pays ? Pourquoi sont-ils essentiellement remplis de crainte ?  Quelle transformation a subi le démoniaque ?

-       V 18-20 : Quelle mission Jésus confie-t-il à l’homme guéri ? Pourquoi ne la remplit-il pas lui-même ?

-        

Comprenons

Nous examinons ce texte d’abord du point de vue de la relation de Jésus avec les puissances surnaturelles démoniaques, puis du point de vue de la guérison du possédé et ses conséquences.

1- Un tel cas de folie furieuse était considéré comme l’œuvre du démon, qui par les anges déchus qui le servent, prend possession d’hommes ou de femmes. C’est-à-dire que ces personnes ne maîtrisent plus ni leurs pensées, ni leur volonté, ni leur comportement : elles sont complètement aliénées, esclaves de ces esprits mauvais, qui n’ont d’autre but que d’arracher à Dieu ces créatures humaines.

La relation de ces esprits avec Satan est suggérée par

            - le lieu où est relégué le possédé : en terre païenne donc souillée pour les Juifs, parmi les sépulcres ; il vit dans l’impureté de la mort, il est un déjà-mort, un mort-vivant.

            - le lieu où ils redoutent d’aller : l’abîme est dans la Bible, le lieu symbolique de la résidence et de l’emprisonnement de Satan (Apocalypse 9.1, 2, 11 ; 20.3). Les démons redoutent d’y être envoyés, car alors ils n’auraient plus aucun pouvoir sur personne !

            - la force surnaturelle de cet homme qui brise les chaînes qu’on lui met pour tenter de le maîtriser.

            - le lieu où était poussé le possédé : le désert n’est pas un lieu de vie, mais de mort pour les hommes.

            - la connaissance surnaturelle et remplie de peur et de haine qu’ils ont de Jésus (v7). Aussitôt ils l’identifient comme le Fils de Dieu qui a pouvoir sur eux, malgré leur résistance (v 10).

            - le choix qu’ils font d’aller dans les pourceaux, considérés comme animaux impurs par les Juifs.  (Enluminure du 11ème s)Guérison du possédé guéranésien.jpg

On peut voir l’humour de Jésus qui accède à leur demande : la folie démoniaque va s’emparer de ces bêtes impures et les conduire à l’abîme, la mer où elles vont trouver la mort. Les démons iront bien en fin de compte à l’abîme, n’ayant plus rien ni personne à posséder ! Image prophétique de la destruction finale dans l’étang de feu de tous ceux qui ne reconnaissent pas le Fils de Dieu comme Sauveur (Ap 20.10 ; 21.8).

La relation de Jésus avec ces esprits démoniaques est intéressante à remarquer : il n’a pas crainte de les approcher : il savait où il allait en abordant à cet endroit désolé de la côte, en terre païenne, considérée comme impure par tous les Juifs.  Il décèle tout de suite leur présence, mais aussi la lueur de lucidité du possédé qui s’est avancé à sa rencontre. Pour s’en rendre maître, Jésus oblige les démons à se nommer. Donner son nom c’était s’en remettre à celui qui le recevait, se soumettre à sa domination. Tous les efforts des esprits mauvais pour échapper à la puissance divine sont alors vains.

 

2- Psychologiquement ce récit nous enseigne  l’importance de prendre conscience, grâce à la Parole de Dieu, de ce qui nous anime. En prendre conscience permet de reconnaître notre faiblesse et de nous tourner vers le Seigneur, qui saisit le moindre mouvement vers lui pour guérir, apaiser, régénérer, comme il l’a fait pour le Gérasénien. Celui-ci était prisonnier du plus profond des cachots : possédé de mille démons, exclu de la société, il vivait parmi les morts, lié de chaînes que les hommes lui mettaient pour se protéger de sa folie furieuse. Il n’était plus lui-même et personne ne pouvait le délivrer, les hommes renforçant la domination des puissances surnaturelles mauvaises sur lui, par leurs mesures de protection sociale et leurs préjugés.

Jésus en le guérissant, le rétablit dans son intégrité physique, sociale, affective et spirituelle, comme le prouve l’état où on le trouve : cet homme prisonnier des hommes, des démons, de lui-même, de sa folie, de sa violence, de sa solitude, et de son ignorance de Dieu, dans un moment de lucidité s’est approché de Jésus ; cela a suffi pour qu’il devienne un homme sensé, calmé, rétabli parmi les siens et témoin des œuvres de Dieu en sa faveur.

Aucun lien ne résiste à l’intervention libératrice de Christ, qui par ce miracle proclamait le but de sa mission : rétablir tout homme, esclave du péché, dans son intégrité et sa dignité d’ « image de Dieu », quels que soient sa nationalité et son état spirituel ou social. Jésus n’hésite pas à aller sauver la moindre créature, même la plus méprisée et tenue à l’écart par les « bien-pensants » de toutes les époques.

 

Questions pour une application dans la vie chrétienne

 

-       Ai-je conscience d’avoir à être libéré des chaînes qui font obstacle à une relation saine avec Dieu et avec les autres ? Puis-je en identifier quelques-unes et les présenter au Seigneur pour qu’il les brise ? (rancune, haine, violence, doutes, suffisance, incrédulité …)

 

-       Ai-je foi en la puissance de libération de Jésus ? Comment l’ai-je expérimentée dans ma vie, ou dans l’église ?

 

-       Puis-je partager aujourd’hui avec mon entourage une telle expérience ?

 

-       Quels préjugés nationaux ou racistes m’empêchent de considérer l’autre comme un enfant de Dieu à qui le Seigneur désire se faire connaître par mon intermédiaire ? Comment passer « de l’autre rive du lac » ?

 

 

 

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