24/07/2015
Étude n°5 Exil et mission Daniel 2.17-49 (01 08 15)
Étude n°5 Exil et mission Daniel 2.17-49 (01 08 15)
« On lui donna la domination, l’honneur et la royauté ; et tous les peuples, les nations et les hommes de toutes langues le servirent. Sa domination est éternelle, elle ne passera pas et sa royauté ne sera jamais détruite » Daniel 7.14
Observons
Le contexte
Daniel et ses trois compagnons exilés à Babylone lors de la première déportation en 605 av JC, avec les jeunes nobles de Jérusalem, sont intégrés à la cour du roi Nébukadnetsar, parmi les sages et les savants. Dès la seconde année du règne de Nébukadnetsar et de leur exil, Daniel va être sollicité pour sa sagesse, et il révèlera ses qualités de prophète de Dieu.
Le texte
Le récit est composé de 7 parties :
A- 1-11 : Mise à l’épreuve des sages chaldéens par le roi
B- 12-16 Daniel intervient pour demander un délai
C- 17-23 : Prière et Louange à Dieu de Daniel pour la révélation du songe du roi
D- 24-30 : Témoignage de Daniel devant le roi
E- 31-35 : Songe du roi
F- 36-45 : Explication du songe
G- 46-49 : Reconnaissance du Dieu des dieux par le roi.
Au centre duchapitre, le texte met en valeur le témoignage au Dieu révélateur des secrets de l’avenir (v 28). L’expression « ce qui arrivera dans la suite des temps, répétée trois fois (v 28 et 29), donne l’orientation prophétique du récit.
Le récit est rapporté en araméen, langue internationale de l’époque, à partir du v 4 jusqu’en 7.28, pour être lu par tous, Juifs et non Juifs.
Nous étudierons le texte à partir du verset 17.
Questions d’observation
V17-23 :
- Ayant reçu du roi un délai pour l’exécution de son décret de mort, que fait Daniel ? De qui s’entoure-t-il ? Comment Dieu répond-il à sa prière ?(17-19)
- Que reconnaît Daniel à Dieu dans sa louange ? (v 21-22)
- Quels mots sont répétés ? Lesquels sont en opposition ? (v21-23) Comment le verset 21 prépare-t-il l’explication historique du songe, et le v22 son interprétation psychologique ?
V 24-30 :
- Comparer l’attitude d’Aryok avec celle de Daniel ? v24-25
Comment Daniel répond-il à la question du roi ? A qui rend-il gloire ? Quel mot revient 4 fois dans ce passage ?
Que répète-t-il par trois fois ? (v 28-29) Que rajoute-t-il au v 30 ? De quelle qualité fait preuve Daniel ?
V 31-36 : le rêve : Relever tous les détails de cette statue et de sa chute.
V 37-43 : explication de la statue :
- Quelle partie de la statue est identifiée précisément ? A quelle préoccupation du roi répond-elle ?
- Comment est nommée l’argile ? Qu’est-ce que cela rappelle dans la mémoire de Daniel ? (Jér 18.6). Que peut-on en déduire sur le symbole de l’argile ?
- Sur quoi insiste Daniel dans cette description ? Pourquoi ? (v 41-43)
- Relever les détails concernant la pierre. Que représente-t-elle selon le prophète ?
Comment Daniel conclut-il l’explication historique du rêve ? Pourquoi est-il « véritable et digne de confiance » ?
V 46-49 : - Quelles sont les réactions des divers personnages ? Relever les contrastes entre elles. Pourquoi Daniel accepte-t-il les récompenses du roi ?
Comprenons
Le contexte
Le roi a fait un rêve troublant qu’il a oublié. Il a demandé à ses « sages » de le lui rappeler et lui expliquer. Devant leur incapacité à lui obéir, il entre en fureur et décrète leur mort. La sentence royale(12-18) concernait tous les sages sans distinction, même les quatre Hébreux qui n’étaient pas encore connus directement par le roi. (Leur formation à la cour du roi devait durer trois années (1.5) pendant lesquelles leur fidélité à Dieu fut mise à l’épreuve à l’occasion de la nourriture consacrée au roi considéré comme un dieu, qui leur était servie. L’épisode du rêve dut se passer au cours ou à la fin de cette formation). Daniel manifeste sa sagesse supérieure par sa démarche prudente auprès du chef des gardes (v 14) : il ne demande pas d’amblée une abrogation du décret ou la grâce pour les sages. Il se contente de s’enquérir de la cause du décret et d’obtenir un délai pour son exécution. Ainsi, il ne prend pas de front le roi et ne se manifeste pas comme un opposant contestataire et farouche.
A- Prière et Louange de Daniel
Une fois le délai obtenu, il se tourne vers Dieu et associe ses compagnons à sa prière, pour avoir la révélation de Dieu au sujet du rêve, et éviter la mort de tous les sages. C’est la première vision que reçoit Daniel à Babylone, elle l’institue comme prophète de Dieu auprès du roi qui a déporté son peuple !
La prière de louange(19-23) de Daniel, après avoir reçu la vision nocturne
qui lui permettra de répondre aux exigences du roi, manifeste son humilité et sa reconnaissance.
Il célèbre Dieu
- pour sa sagesse et sa force (21a, 23)
- pour sa direction de l’Histoire (temps et événements) (21b)
- pour son gouvernement des autorités terrestres (21c)
- pour ses révélations à ceux qui ont l’intelligence spirituelle des choses de Dieu (21d ; 1 Co 2.12-13)
- pour sa perspicacité des choses cachées, et pour la lumière qui l’habite et qui chasse les ténèbres physiques ou l’obscurité de l’entendement (22 ; Jean 1.5, 9 ; 8.12).
- pour l’exaucement personnel qu’il a reçu dans les circonstances présentes (23).
La louange annonce l’orientation historique et prophétique du rêve royal, en présentant Dieu comme le Maître de l’Histoire et des rois. Elle prépare aussi l’interprétation psychologique, Dieu révélant les profondeurs des pensées et de l’inconscient de l’homme.
B- Le témoignage de Daniel devant le roi (24-30) : Avec un courage serein, et une grande assurance, Daniel va trouver le chef des gardes Aryok, qui l’introduit rapidement (v 25) auprès du roi ; Aryok est heureux sans doute de la gloire qui pourra lui en revenir ; Ne dit-il pas «J’ai trouvé parmi les déportés un homme»…alors que c’est Daniel qui s’est présenté spontanément à lui !. Daniel avait reçu à la cour un nom babylonien pour effacer son origine et sa foi hébraïque. Daniel (= Dieu est mon juge » était appelé « Belschatsar » (= Bel protège ma vie), ce qui le plaçait sous l’autorité du dieu Bel[1]. (serviteur du dieu Nego). Pourtant Daniel n’hésite pas à témoigner devant le roi babylonien de sa foi au Dieu révélateur de l’avenir, avec une humilité profonde (v 30) : l’explication du rêve lui a été révélée non parce qu’il le méritait, mais parce que Dieu veut faire connaître au roi deux choses cachées (= mystères), l’avenir historique du monde (v 29) et la connaissance psychologique de ses pensées profondes (v 30). Cette seconde partie de la révélation n’a pas reçu d’écho ni chez Nébukadnetsar, ni chez les commentateurs des siècles suivants, même si le chapitre 3 concrétise ces pensées dans la statue d’or imposée à l’adoration des sujets du roi. Désormais, grâce aux développements modernes de la psychologie, nous pouvons mieux saisir le sens de cette révélation. (Voir plus bas, le § D2).
C- le songe du roi (31-35) lui permit de contempler une statue d’homme
splendide et terrible (31), par le mélange de ses 5 matériaux, par sa taille immense en contraste avec sa fin subite et définitive sous le coup d’une petite pierre détachée sans l’aide d’une main humaine. On comprend qu’à cette apparition fantastique et menaçante, le roi ait été troublé sans savoir véritablement les motifs de son émotion. Dieu lui a parlé mais de façon voilée pour l’inviter à rechercher le sens caché et symbolique de l’apparence visible. Jésus n’a-t-il pas essayé de parler de même avec ses paraboles et ses images tirées de la vie quotidienne de ses auditeurs ? Ici, Dieu s’adresse à un roi préoccupé du gouvernement de son royaume et sûrement de sa succession future. Il va donc utiliser une image d’homme puissant où le roi pourra en partie se reconnaître. Telle est en effet une des exigences de la communication : pour être compris de l’autre, il faut avoir quelque chose en commun avec lui, ne serait-ce que la langue ! Entre Dieu et le roi c’est une image de statue métallique, ressemblant à un humain, qui permet à Dieu d’éveiller la curiosité du roi païen, et à travers lui, de toutes les nations humaines. En effet, le récit (de 2.4 à 7.28) est transmis dans la langue internationale de l’époque, l’araméen, pour être compris de tous, alors que les prophéties plus spécifiquement spirituelles, répondant aux préoccupations de Daniel et des Juifs exilés, seront transmises en hébreu (ch 8-12).
D- L’explication du rêve (36-45)
1- Explication historique : Nous avons ici un exemple unique de révélation divine concernant l’histoire du monde depuis l’époque du royaume de Babylone où vivait Daniel (v 37-38), jusqu’à la fin des temps, au royaume éternel (44). Cette explication symbolique historique donnée par Dieu, sert de base à l’interprétation des autres visions de Daniel, et des prophètes, apocalyptiques ou non. Elle a pour but de montrer aux lecteurs la réalité de l’existence et du gouvernement de Dieu sur l’Histoire, selon le principe énoncé par Jésus (Jean 13.19) : « Dès à présent je vous le dis, avant que la chose arrive, afin que lorsqu’elle arrivera vous croyiez que Moi, JE SUIS (= YHVH, Yahvé) ». Et Jésus le répète (Jn 14.29) : « Je vous ai dit ces choses maintenant avant qu’elles n’arrivent, afin que lorsqu’elles arriveront, vous croyiez ». L’explication divine nous invite donc à considérer la réalisation de ce rêve dans les faits historiques qui l’ont confirmé.
Nous résumerons ici l’interprétation historique et symbolique que les parallèles bibliques nous suggèrent, selon le principe de « La Bible s’explique par la Bible » (1 Co 14.32 ; Rm 12.6). Voir aussi le commentaire de Jacques Doukhan dans son ouvrage : « Le soupir de la terre » ch 2 :
La tête d’or, métal le plus précieux, représente l’empire Babylonien (v 37), qui subsista de 605 à 539 av JC. L’or veut signifier la puissance, la force et la gloire de ce premier empire universel (38), dont Nebukadnetsar est le roi.
Le second empire, moindre que le premier, est représenté par la poitrine et les bras d’argent de la statue (32, 39a). C’est l’empire Médo-Perse (= les deux bras), dont Daniel vit l’avènement (5.30) en 539. Sa domination dura jusqu’en 331 av JC, caractérisée par un développement de l’activité monétaire en argent, et de la richesse sur tout le territoire.
Le troisième empire symbolisé par le ventre et les cuisses de bronze (32) est celui des Grecs (Dn 10.20), marqué par les conquêtes d’Alexandre le Grand en Orient (39c). L’airain ou le bronze, moins précieux que l’or et l’argent, était utilisé pour armer les soldats grecs, et pour faire du troc commercial (Ez 27.13). Il signifie à la fois la décadence de cet empire par rapport aux deux précédents, et sa puissance militaire et conquérante.
Enfin, les jambes de fer symbolisent un empire caractérisé par une force implacable et destructrice, qui se prolonge dans les pieds de la statue, mêlés d’une argile qui les fragilise. A l’inverse des précédents, cet empire de fer ne sera jamais nommé dans le livre de Daniel. C’est la connaissance de l’histoire qui nous permet de l’identifier à l’empire Romain, quatrième puissance à étendre sa domination sur le monde, à lui imposer une discipline de fer et à assimiler toutes les cultures à la sienne.
Le prolongement de cette sorte de pouvoir dans le temps jusqu’à la fin du monde est suggéré par la présence du fer dans les pieds et les orteils de la statue, frappés par la petite pierre.
L’argile est qualifiée « d’argile du potier ». En nous référant au texte de Jérémie 18.1-6, où Dieu symbolise son peuple par l’argile dans la main du potier, nous pouvons penser que dans la succession des empires politiques, apparaîtra un empire qui mêlera à son pouvoir politique et économique un pouvoir religieux. Cet alliage incompatible, comme celui du fer et de l’argile (43), causera sa faiblesse (42) et entraînera sa disparition définitive sous le coup de la petite pierre. Ce type de gouvernement se situera dans les derniers temps, où les royaumes représentés par les orteils seront divisés mais unis par des alliances humaines, c’est-à-dire mortelles, donc fragiles, éphémères.
La petite pierre contraste par sa taille, son origine et son mouvement avec la statue immense dressée sur la terre. La petite pierre se détache de la montagne sans le secours d’une main (45 et 34) : ces deux détails lui confèrent une origine divine, la montagne évoquant dans la Bible la montagne de Sion, où demeure Dieu (Ps 2.6 ; 48.2 ; Jo 3.17 ; Ap 14.1), et le secours de la main symbolisant l’intervention humaine. La pierre elle-même est un matériau brut, non taillé, dur, solide comme le Roc, qui désigne le Messie, pierre d’angle rejetée par ceux qui bâtissaient (Ps 118.22 ; Es 14.13 ; 28.16 ; 1 Pi 2.4-7). Le royaume ainsi symbolisé apparaît donc d’une autre sphère que les empires humains, il ne succède pas naturellement aux autres ; sa venue est indépendante de l’homme (44) et anéantit les royaumes terrestres, même mêlés de religion. Ce royaume spirituel, éternel et infini dans l’espace et le temps (44c), apparaît d’abord dans la discrétion et l’humilité, mais finit par prendre toute la place (35). On peut y voir le raccourci de l’intervention de Christ dans l’histoire avec ses deux venues, dans l’humilité puis dans la gloire.
Le songe indique pour la première fois une notion de temps (44) avec l’expression « dans le temps de ces rois » représentés par les dix orteils mêlés de fer et d’argile, unis en apparence, mais divisés intérieurement (43). Ainsi la fin des temps est-elle marquée par des tentatives d’unification mondiale qui seront stoppées par la venue du Messie (Ap 16.13-19). On peut faire un parallèle entre cette intervention destructrice des pouvoirs humains et celle de Dieu à Babel, descendant détruire la tour érigée par les hommes unis pour se faire un nom et atteindre le ciel (Gn 11).
Par ce texte de Daniel, la Bible annonce ce que nous voyons se réaliser sous nos yeux, dans les efforts politiques, économiques et religieux de mondialisation, et même dans le souci au sein de notre Eglise d’une unité qui gommerait les particularismes culturels dans l’expression de la foi. Le songe du roi nous rappelle que ces efforts demeurent vains, car seule la foi en Christ est le trait d’union entre les hommes et les femmes de tous pays et toutes cultures (Ap 14.6).
Daniel conclut l’explication historique du songe en affirmant que puisqu’elle vient de Dieu qui se révèle personnellement au roi pour lui dévoiler l’avenir, le roi peut avoir confiance en sa vérité, elle se réalisera ! Nous qui vivons à l’époque de « ces rois » de la fin des temps, nous pouvons constater la réalisation historique parfaite de cette prophétie au cours des siècles, et cela ne peut qu’affermir notre foi et notre espérance pour ce qui reste encore à venir.
2- Explication psychologique :
Daniel avait annoncé au roi que ce rêve lui était donné pour connaître ce « qui arrivera dans la suite des temps » (28), mais aussi pour connaître « les pensées de son cœur » (30). Grâce aux connaissances de la science psychologique, nous pouvons aujourd’hui tenter de donner à la statue du rêve un sens symbolique à ce niveau psychologique.
En forme d’homme, la statue peut représenter l’Humain qui s’érige orgueilleusement en objet d’adoration, comme le fera le roi Nebukadnetsar au ch 3. Comme ses différentes parties représentaient des pouvoirs historiques, dans cette lecture psychologique, elles peuvent symboliser les différents pouvoirs intérieurs qui dominent l’homme. Il peut être sous l’emprise de son intelligence, sa raison, sa pensée, ses connaissances et son désir de gloire (= tête d’or) ; sous l’emprise de sa volonté d’intervention, de son activité matérialiste et de sa recherche du profit (poitrine et bras d’argent) ; sous l’emprise de ses passions et de ses émotions (dont le siège est localisé dans la bible au niveau du ventre et des cuisses d’airain) ; sous l’emprise de son désir de pouvoir sur les autres (jambes de fer) qui lui fait se servir de tous les moyens, même la religion, pour dominer sur eux (pieds de fer et d’argile). Soumis à ces diverses forces intérieures, l’homme perd sa stabilité et sa force, il devient fragile malgré ses apparences et ses prétentions de puissance. Toutes ces emprises néfastes au développement de sa personnalité et de ses relations avec autrui, sont balayées lorsque le Christ vient habiter le cœur de celui qui lui ouvre la porte et le laisse développer en lui son royaume de vie (petite pierre).
Une fois encore, mais cette fois sur le plan individuel et psychologique, la vérité de la Parole de Dieu est confirmée par l’expérience et par l’augmentation accélérée des connaissances à la fin des temps (Dn 12.4b).
E- La reconnaissance de Dieu par le roi (46-49) : Devant la révélation de
l’avenir (47b), le roi prend Daniel pour un envoyé divin et se prosterne pour adorer à travers lui, sans que Daniel s’y oppose, le « Dieu des dieux et le Seigneur des rois » (47). Il le reconnaît non comme le Dieu unique créateur, mais comme le Dieu supérieur à tous ceux qu’il connaît, dieux ou rois. En conséquence pour s’attirer les faveurs de ce Dieu souverain, il accorde à son prophète les plus hautes dignités politiques et scientifiques à Babylone.
Daniel ne s’en enorgueillit pas pour autant, et généreusement partage ces avantages royaux avec ses trois compagnons d’exil. Ainsi dans ce pays profondément idolâtre, quatre hébreux courageux peuvent témoigner au vu et au su de tous, de l’existence et de la bonté du Dieu des cieux qu’ils honorent fidèlement.
Questions pour une application dans la vie chrétienne
A - De quelle révélation ou bénédiction puis-je louer le Seigneur cette semaine à l’exemple de Daniel (23) ?
B: - Comment ne pas nous enorgueillir de la compréhension de la Parole de Dieu et des prophéties bibliques, donnée à notre Église par l’intermédiaire de Mme White ? Dans quelles occasions m’a-t-il été possible de témoigner de cette compréhension, et comment l’ai-je fait ? Quels sentiments ce témoignage a-t-il provoqués en moi et chez les autres ?
C : À l’exemple du roi, faut-il être attentif aux rêves qui nous troublent ? Que peuvent-ils nous apprendre sur « les pensées de notre cœur », nos angoisses, nos désirs profonds, nos traits de caractère ? Comment distinguer ce qui est envoyé par Dieu, et ce qui n’est que l’effet de nos émotions ou de …notre digestion ? Faut-il en tirer des enseignements spirituels, psychiques et/ou physiologiques ?
D1 : - Quels effets sur ma foi a la réalisation historique des prophéties bibliques ? Comment cela change-t-il ma vision des événements et mon attitude face à eux et à Dieu ?
- La connaissance des réalisations de ces prophéties historiques m’aide-t-elle à avoir confiance dans les promesses de Dieu concernant l’avenir du monde ?
- Comment présenter ces révélations à ceux qui sont dans l’angoisse de « ce qui arrivera dans la suite des temps », sans provoquer en eux la peur des lendemains, ou l’insouciance railleuse, mais en les amenant à adorer le Seigneur qui les aime ?
D2 : A quelle emprise intérieure suis-je soumis ? Qu’est-ce qui dirige mes choix, mes désirs, mes actions ?
- Comment être libéré concrètement de ces passions néfastes pour grandir à la stature parfaite du Christ (Ep 4.13) ?
- Comment mon église contribue-t-elle à cette œuvre de libération et de croissance spirituelle et psychique, individuelle et collective ?
E : Quel Dieu me fait connaître l’étude de ce passage de la Bible ? Comment puis-je manifester mon adoration de ce Dieu à mon entourage ? Que peut m’inspirer à ce sujet l’attitude de Daniel (49) ?
[1] Ses compagnons avaient été de même renommés dans une tentative d’assimilation religieuse forcée : Hanania (= l’Eternel a été miséricordieux) devint Schadrak (= serviteur du dieu Akon), Micaël (= Qui est comme Dieu) devint Meschak (Soumis à Akon ?) et Azaria (Dieu a secouru) fut appelé Abed-Nego
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17/07/2015
Etude n°4 Jonas 4,1-11 (25 07 15)
Étude n°4 Jonas 4,1-11 (25 07 15)
« Alors Pierre ouvrit la bouche et dit : En vérité, je le comprends, pour Dieu il n’y a pas de considération de personnes, mais en toute nation celui qui le craint et qui pratique la justice lui est agréable. » Actes 10.34-35
Observons
Contexte
Résumez les événements de la vie de Jonas envoyé en mission à Ninive.
Pourquoi était-ce si pénible d’obéir à Dieu ? Quel message devait-il transmettre ? Dans quel but ? Comment s’est-il acquitté de sa mission ? Avec quels résultats pour les Ninivites ?
Texte
V 1-4
- Quelle est la réaction de Jonas devant la grâce de Dieu ? Que savait-il de Dieu et que lui reproche-t-il, alors qu’il avait expérimenté cette grâce à son profit ?
- A quoi en arrive-t-il dans sa fureur ? (v 3)
- A quoi l’invite Dieu ?
V 5-6
- Comment réagit Jonas ? Dans quel but ? Comment se marque à nouveau la sollicitude de Dieu à l’égard de son prophète ?
V 7-8
- Quelles sont les interventions de Dieu ? Dans quel but ?
- Que dénote la réaction de Jonas à ces nouvelles épreuves ?
V 9-11 : dialogue entre Jonas et Dieu
- Comment Dieu s’adresse-t-il à nouveau à Jonas ? Avec quelle variante (v 9) ?
- Que répond Jonas pour la 3ème fois ?
- Qu’oppose Dieu dans son explication ? (v 10-11) Que signifie dans ces deux versets l’expression « avoir pitié » ? Que veut faire comprendre Dieu à Jonas en lui parlant des Ninivites, « qui ne savent pas distinguer leur droite de leur gauche » ?
Comment se termine le livre de Jonas ? Voir la véritable fin dans la prière du chapitre 2, versets 8-10.
Comprenons et actualisons
Jonas avait reçu la mission d’aller vers les Ninivites, les ennemis n°1 des Israélites. Les sentiments nationalistes et racistes du prophète, renforcés par la peur, l’avaient poussé à fuir à l’opposé géographique de Ninive. Dieu l’arrêta par une tempête déchaînée et l’avertit du sort mortel auquel l’entrainait son refus d’obéissance. Jonas bénéficia personnellement de la grâce divine lorsqu’il se repentit, et consentit à se rendre à Ninive. Appelé à crier contre les Ninivites (1.2) pour les inviter à se repentir de leur méchanceté (= spirituellement leur idolâtrie), comme l’expression « crier contre » peut le signifier (Jér 18.11 ; 23.22 ; Mat 3.1-3), Jonas ne retient que la menace de « bouleversement », qu’il prend au sens de destruction, et non de « conversion » ! Il se présente en prophète de malheur, trahissant ainsi la volonté de Dieu de sauver ses créatures quelles qu’elles soient, …même animales ! (Jonas 4.11). Son expérience personnelle de la grâce inconditionnelle ne lui a pas encore appris que ses ennemis sont aussi aimés de Dieu ! Dans sa fureur, il invective Dieu et lui reproche même d’être compatissant ! Il se réserve l’amour de Dieu et ne veut pas que les ennemis de son peuple en bénéficient aussi. Dégoûté, par trois fois il demande la mort. Le Seigneur l’invite à réfléchir sur sa colère, et pédagogiquement organise les circonstances pour l’y pousser.
Jonas et Dieu sont face à face et dialoguent par les actes et les mots. Dieu intervient trois fois indirectement auprès de Jonas, et deux fois par la parole. Jonas ne parle que pour exprimer son désir de mort et sa colère.
4.5 : Jonas se construit une hutte pour avoir de l’ombre dans son attente au sujet de la fin de Ninive = au lieu de réfléchir sur lui-même, il se met à l’écart et à l’aise pour observer le reste du monde, en espérant ( ?) qu’il va disparaître.
Ironie : la hutte devait symboliser la sollicitude de Dieu après la sortie d’Egypte et être un signe de la reconnaissance des hommes pour leur salut, leur délivrance du jugement (Jour des Expiations Lév 23.39-44). Elle est pour Jonas l’abri de sa rancœur et de son égoïsme !
Questions :
- l’Église n’est-elle pas souvent la hutte sous laquelle nous nous abritons pour attendre les temps de la fin, en observateurs satisfaits d’être protégés ?
- La vie dans l’Église qui devrait être joie et reconnaissance à Dieu pour son salut, ne devient-elle pas source de repli sur soi, d’autosatisfaction, et recherche du bien-être personnel ?
4.6 : Intervention de Dieu = il lui fait cadeau de l’ombre d’un arbuste pour changer son humeur. Jonas s’en réjouit :
a) Dieu ne laisse pas Jonas ruminer dans son autosatisfaction
b) il accorde des bénédictions extraordinaires pour éveiller sa reconnaissance et sa confiance.
c) Jonas (= l’homme en général) jouit égoïstement de ces bénédictions, à son seul profit.
Questions : Quels sont nos "ricins sur lesquels nous comptons, inconscients de leur fragilité ? De quelles bénédictions pouvons-nous nous réjouir dans l’Église ? Les estimons-nous acquises une fois pour toutes ? Comment éviter d’en faire des sujets de glorification de nous-mêmes ?
4.7-8 : Dieu intervient par un ver, un vent chaud et le soleil = plus d’ombre, ni de hutte, insolation, désespoir et désir de mort. Dieu permet des épreuves dans un but pédagogique : il veut enseigner que
- en nous accaparant les grâces de Dieu nous les stérilisons (voir le 3ème serviteur de la parabole des talents).
- en ne comprenant pas la grâce de Dieu, nous risquons la mort comme Jonas.
- en nous attachant aux grâces matérielles et éphémères, nous passons à côté de l’essentiel : l’amour de Dieu et la vie éternelle.
- en ayant une attitude attentiste, non engagée, nous récoltons le sort que nous attendons pour les autres !
Question : Les épreuves de l’Église ou de notre vie (ver, = souci qui ronge inconsciemment, vent = souffle de colère ou de rancœur qui stérilise, ou soleil = idolâtrie ou sécheresse spirituelle qui détruisent) nous conduisent-elles à prendre conscience de notre égoïsme et de notre autosatisfaction de Pharisiens ? Nous font-elles revenir à Dieu humblement, ou nous plongent-elles dans le désespoir comme Jonas ?
4.9 : La Parole de Dieu interroge pour appeler à examiner les raisons de la colère. Les paroles de Jonas marquent sa surdité spirituelle, son entêtement dans ses idées sur soi, sur les autres et sur Dieu.
Questions : D’où viennent nos colères devant les événements qui nous atteignent personnellement, et contre lesquels on ne peut rien ? La fureur de l’échec n’est-elle pas une blessure d’amour-propre ? La colère contre Dieu n’est-elle pas signe de présomption et d’incompréhension de ce que Dieu veut enseigner ?
A quoi l’examen de ses émotions doit-il mener ? (conscience et acceptation de leur existence, de la réalité et de notre responsabilité dans le mal qu’elles nous font, et repentir).
4.10-11 : comparaison en opposition entre :
- la « pitié » de Jonas pour un végétal, et la « pitié » de Dieu pour les hommes et les bêtes de Ninive.
- la préoccupation ou la sympathie de Jonas pour une chose dont il n’est pas responsable, et la préoccupation et l’amour de Dieu pour de nombreux êtres qu’il a créés, et qui sont égarés.
Questions : Quelles sont nos priorités personnelles ou en Église ?
- assurer notre confort spirituel, moral et matériel sur cette terre ?
- compatir au sort des « perdus » pour leur enseigner à distinguer le bien et le mal selon Dieu(= la droite et la gauche , v11), et pour leur annoncer le salut et l’amour de Dieu ?
- Si Dieu a fait grâce à Jonas (= moi, ou l’Église) pourquoi lui refuser le droit de faire grâce aux autres, même à ceux que nous jugeons comme indignes (parce qu’ils ne croient pas en Dieu, parce qu’ils n’observent pas les commandements comme nous, parce qu’ils ne pensent pas comme nous, etc.).
- Comment partager avec d’autres la grâce reçue ?
Le livre se termine apparemment « en queue de poisson », c’est-à dire sans conclusion. Mais il faut se souvenir de la logique de la langue hébraïque, qui n’est pas linéaire comme la nôtre : l’hébreu place au milieu du récit ce qui est le plus important, qui sert d’axe aux différentes parties du texte. C’est ainsi que nous trouvons dans la prière de Jonas, placée après coup et non pas chronologiquement dans le ventre du poisson, la capitulation du prophète devant son Dieu, et la reconnaissance que « le salut vient de l’Éternel »(2.8-10).
Questions : - Savons-nous reconnaître que nous nous sommes trompés et que notre vision de Dieu et de sa volonté était erronée ?
- Comment nous engageons-nous à corriger notre témoignage auprès de ceux qui ne le connaissent pas (symbolisés par les animaux de Ninive), ou mal comme les hommes idolâtres de Ninive ?
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