10/07/2020
Étude n°3 Voir avec les yeux de Jésus Luc 23.39-43 (18 07 20)
Pour cette étude aussi, nous plaçons à la fin de la page, celle que vous trouverez sur le site de l'AET :Actes 8.26-38 , Philippe et l’Éthiopien.
Étude n°3 Voir avec les yeux de Jésus Luc 23.39-43 (18 07 20)
« Jésus ayant regardé le jeune homme riche, l’aima »Marc 10.21a
Observons
Le contexte (Peinture sur bois, anonyme du 15ès Vienne Autriche)
- Par qui Jésus est-il encadré sur la croix ? v 32-33
- Que nous suggère l’indication de leur place ? Voir Mat 25.33
- Quelle première parole prononce-t-il ? De qui parle-t-il ?
- Quelles sont les attitudes des spectateurs ? v 34b-38
Le texte
- Comment réagit l’un des brigands ? v 39. En quoi est-ce un blasphème ?
- Que reproche le 2ème brigand à son compagnon ? Quel état d’esprit cela révèle-t-il ?
- Quelle est la double reconnaissance faite par ce brigand, vis-à-vis de lui et de Jésus, v 41 ?
- Que dénote sa prière sur son état intérieur ? v 42
- Pour comprendre ce verset (43) ôtez les ponctuations (qui n’existent pas en grec). Quelle situation est signifiée par « aujourd’hui » ? A quel verbe au présent est-il joint ? Quelle promesse au futur suit l’affirmation au présent ? A quelle prière du brigand répond-elle ?
- Qu’est-ce que le Paradis ? Jésus y est-il entré ce jour-là ? voir Jean 20.17.
- Qu’a vu Jésus dans ce malfaiteur ?
Comprenons
Les quatre évangiles mentionnent la présence des deux brigands crucifiés avec Jésus de chaque côté de Jésus. Seul Luc distingue des réactions différentes entre les deux. Le fait d’encadrer Jésus par ces deux hommes condamnés à la même peine que lui pourrait nous faire comprendre symboliquement le sens spirituel de la scène : les deux brigands condamnés à mort pour leurs crimes représenteraient l’humanité pécheresse dont la mort éternelle est le salaire du péché. Jésus vient au milieu de cette humanité souffrir et porter la même condamnation. L’humanité est alors placée devant le même choix que les brigands face à Jésus en croix : l’injurier et se placer à sa gauche parmi les réprouvés (voir le jugement des nations), ou le reconnaître comme Fils de Dieu ayant le pouvoir de revenir à la vie et de régner, et être placé à sa droite !
Jésus au milieu de ces deux malfaiteurs et devant la foule hostile ou railleuse et injurieuse, prononce la première des sept paroles de la croix : « Père, Pardonne-leur » leur ignorance volontaire ou pas, leur refus de voir sous l’homme innocent injustement mis à mort, le Fils de Dieu, le Christ annoncé par les prophètes, qui donne sa vie pour les sauver. Parole d’amour inconditionnel, d’abnégation totale, qui va toucher le cœur du brigand de droite et le centurion romain qui l’ont bien entendue,(Luc 23. 47), tandis que la foule curieuse et horrifiée ou compatissante, garde le silence, et que les soldats indifférents ou railleurs comme les chefs Juifs lancent à Jésus des injures et des injonctions de descendre de la croix. C’est la dernière tentative de Satan qui, comme au début du ministère de Jésus (Luc 4.1-13), lui demande de prouver ses titres de roi et de Fils de Dieu par un coup d’éclat et de puissance spectaculaire, à son profit et au profit des deux brigands (v 39). Cette fois Jésus lui oppose le silence, car il sait que sa mission de salut dépasse largement les crucifiés, et s’étend à toute l’humanité !
Devant tant de patience, d’humilité et d’amour de Jésus, qui malgré la souffrance extrême qu’il éprouve pense à prier pour ses ennemis et à leur pardonner, le second brigand fait un retour sur lui-même, et reproche à son compagnon de ne même pas craindre le jugement de Dieu après celui des hommes qu’il subit en toute justice !(v 40-41). Comment ose-t-il injurier celui qui à côté de lui est innocent ? Le « bon » larron avoue par là sa culpabilité et reconnaît le juste châtiment de sa vie passée. Se tournant alors vers Jésus avec humilité et lui présente une requête étonnante : comme si Jésus n’était pas en train de mourir, il lui demande de se souvenir de lui lors de sa venue dans son règne ! Cette formulation implique la foi dans l’amour de Jésus qui peut garder souvenir d’un homme pécheur, et la foi dans son retour à la vie et dans sa royauté future. Véritablement le brigand a été illuminé par l’Esprit Saint (1 Cor 12.3).
Jésus rompt alors le silence et prononce une promesse extraordinaire qui confirme sa divinité. Il la fait précéder de sa formule habituelle « en vérité je te le dis » destinée à affirmer avec force que ce qui va suivre est vrai et se réalisera sûrement. En y ajoutant l’adverbe de temps « aujourd’hui » Jésus éveille l’attention sur le contraste entre le présent catastrophique qu’ils sont en train de vivre, et la situation promise pour le jour futur où Jésus entrera dans son règne, comme l’a demandé le brigand ! Non seulement Jésus se souviendra de lui pour le ressusciter, mais il l’associera à lui pour l’éternité. Le paradis en effet est le nom donné par les grecs appelés les Septante qui traduisirent la bible de l’hébreu en grec au 2ème siècle avant JC, au mot « jardin » du ch 2.8 de la Genèse (= pardes en hébreu qui a donné paradis et parc). Paul reprend le mot pour désigner le domaine spirituel de Dieu où il a été transporté en esprit (2 Cor 12.4). Et dans l’Apocalypse (2.7), le Seigneur promet au vainqueur de lui donner à manger de l’arbre de vie qui est dans le paradis de Dieu. Depuis, le mot « paradis » a pris le sens de « séjour éternel des rachetés en présence de Dieu ». Jésus crucifié ne pouvait promettre au brigand d’être le jour- même après sa mort dans le séjour de Dieu qu’il n’a rejoint qu’après son passage de 3 jours dans la tombe, sa résurrection et son ascension 40 jours après ! (Jean 20.17). Les traducteurs imprégnés de l’idée platonicienne de la montée au ciel immédiate après la mort d’une âme immortelle libérée du corps mortel, ont placé les virgules de façon à donner ce sens à la promesse de Jésus, sans tenir compte de la conception biblique holistique de l’homme qui est un tout et disparaît entièrement dans la mort, Dieu seul ayant le pouvoir de lui redonner la vie.
Comme à ses bourreaux, Jésus a offert aux deux brigands un pardon inconditionnel, ne tenant pas compte de leur vie passée ; mais sa promesse de présence dans le paradis avec lui ne s’est adressée qu’à celui dont il à ma perçu l’humilité, la repentance, le désir d‘une autre vie avec lui, la foi en son pardon miséricordieux et l’espoir de son règne glorieux.
Questions pour une application dans la vie chrétienne
- Face à mes amis incroyants, qu’est-ce que je considère : leurs actes et leur conduite contraires à la volonté de Dieu exprimée dans la Loi (les 10 commandements), ou l’amour que Dieu a pour eux qu’il désire sauver, ainsi que ce qu’ils pourraient devenir s’ils acceptaient le Sauveur et Seigneur Jésus ?
- Comment suivre l’exemple de Jésus et pardonner à mes contradicteurs ou adversaires (sans parler de mes ennemis !) ?
- Qu’implique de ma part l’exhortation à voir les autres comme Jésus les voit ?
Actes 8.26-40
Observons
Le contexte
A la suite de la persécution à Jérusalem, les chrétiens se sont dispersés aux alentours. Philippe a évangélisé la Samarie et baptisé beaucoup de convertis. Les apôtres sont venus leur imposer les mains, et le Saint-Esprit a confirmé cette expansion de l’Église en descendant sur les nouveaux baptisés. Philippe et les apôtres sont ensuite rentrés à Jérusalem, en annonçant partout la Bonne Nouvelle sur leur passage.
Le texte
Trois parties : 1) v 26-31 : l’Esprit fait se rencontrer Philippe et un ministre Éthiopien
2) v 32-35 : Annonce de la Bonne Nouvelle à cet étranger intéressé
3) v 36-40 : Action de l’Esprit sur l’Éthiopien et sur Philippe.
Le mouvement du texte
1) a- Départ de Philippe dans le désert, sur l’ordre d’un ange
b- Arrivée de l’Éthiopien lisant Ésaïe
c- Ordre de l’Esprit
b’- Rencontre des deux hommes au sujet d’Ésaïe
a’- Invitation à monter dans le char pour expliquer le texte
2) Lecture et explication du texte d’Esaïe, bonne nouvelle du salut en Jésus-Christ
3) a- Arrivée à un point d’eau, demande de baptême
b- Profession de foi et arrêt du char
c- Descente dans l’eau
d- Baptême
c’- Remontée hors de l’eau
b’- Enlèvement par l’Esprit de Philippe
a’ Poursuite de leur chemin respectif par les deux hommes.
L’explication de la Parole par Philippe est provoquée par l’Esprit et aboutit à l’engagement de l’Ethiopien.
Comprenons
Le contexte
Le meurtre d’Étienne par les Juifs a provoqué la dispersion des chrétiens de Jérusalem. C’est le début de l’évangélisation extérieure au peuple juif, en commençant par le pays voisin, la Samarie. Le Seigneur ne laisse pas les disciples s’endormir sur leurs premiers lauriers. Il les pousse à élargir l’espace de leur tente, et allonger leurs cordages (Es 54.2).
Le texte
- C’est le Seigneur qui prend l’initiative, par un ange ou l’Esprit, de donner les occasions de témoigner, sans tenir compte de la logique ou du confort : la route de Gaza est déserte, et les villes d’Azot et Césarée sont bien éloignées de Jérusalem ! Mais la prescience divine sait les fruits de ces témoignages humainement insensés.
- L’Esprit ne donne aucune explication à Philippe. Il attend de lui ouverture et obéissance aux ordres reçus. La disponibilité de Philippe, et la curiosité de l’Éthiopien permettent à l’Esprit de tout faire concourir au salut de l’eunuque étranger. Les circonstances apparemment fortuites (lecture d’Ésaïe, rencontre dans le désert, longueur du chemin qui permet l’explication, présence d’un point d’eau) sont autant de moyens offerts par l’Esprit pour permettre à cet étranger prosélyte (il venait d’adorer Dieu à Jérusalem) de rencontrer le Seigneur et de s’engager pour lui, saisissant pour lui la promesse d’Es 56.3-5.
- L’Esprit aurait pu faire comprendre directement à l’Éthiopien la Parole qu’il lisait avec attention et recherche. Il se contente de lui insuffler le désir de comprendre, et de lui inspirer la question primordiale de tout vrai lecteur de la Bible : « De qui s’agit-il ? »
L’Esprit lui envoie un témoin du Christ pour annoncer Jésus. La compréhension des Écritures passe par le partage avec d’autres (voir l’EDS !). La révélation du salut ne peut se faire qu’à travers ceux qui en ont déjà fait l’expérience. Si le témoignage de Philippe a touché l’esprit et le cœur de l’Éthiopien, c’est que Philippe avait personnellement expérimenté la puissance de l’amour de Dieu (v 6-8), et compris la prophétie d’Ésaïe réalisée par la mort et la résurrection de Jésus.
- La citation d’Esaïe 53, véritable Evangile de l’Ancien Testament, est facilement interprétable au v 32; mais le v 33 est plus obscur, car il vient de la traduction grecque des Septante, citée librement par Luc qui n’avait pas accès au texte hébreu. Le sens du texte d’Esaïe 53 peut être : « Il a été emporté par l’angoisse du jugement qui condamnait le péché des hommes qu’il portait comme victime expiatoire ; mais qui dans sa génération s’en est aperçu ? » Et le sens du texte de Luc peut être : « Dans l’humiliation de sa mort, le jugement du péché qu’il portait pour l’humanité a été ôté, ou encore : la condamnation pesant sur lui et sur l’humanité a été enlevée par sa mort ; qui pourra parler de sa postérité puisque sa vie a été ôtée de la terre ? » Cette dernière question servirait naturellement à Philippe d’introduction à l’annonce de la résurrection du Messie et de la Pentecôte consacrant la postérité du Sauveur.
- Le baptême, résultat du témoignage de Philippe, répond d’après ce texte à trois conditions : un enseignement de la Parole, une acceptation par la foi de l’œuvre de salut de Christ, une profession de foi claire et publique qui est un engagement pour le Seigneur.
- La présence du Saint-Esprit dans l’eunuque baptisé se décèle à la joie qui l’habite malgré la séparation soudaine avec Philippe. Le cœur qui s’est donné à Christ et a été purifié par lui, est rempli de joie, de paix et d’espérance pour continuer sa route quelques soient les circonstances, prêt à témoigner à son tour de l’amour de Dieu;
- L’Esprit continue à pousser Philippe toujours plus loin. L’enlèvement dont il est question, n’est sans doute pas un déplacement par lévitation (ce serait un miracle spectaculaire gratuit). Simplement Philippe rempli de joie et de reconnaissance pour la conversion de l’Éthiopien, poursuit sa route, poussé par l’Esprit, sans se rendre compte ni de la longueur ni de la direction du chemin. Il ne reprend conscience du monde extérieur qu’au milieu de la ville d’Azot, et il saisit aussitôt les occasions d’annoncer la Bonne Nouvelle à tous ceux qu’il rencontre, accomplissant ainsi le dernier ordre du Seigneur (Mt 28.19-20)
Questions pour une application dans la vie chrétienne
- Comme Philippe, suis-je disponible à l’Esprit pour saisir chaque occasion d’annoncer la Bonne Nouvelle du salut offert à tous en Jésus-Christ ?
- Comme l’Éthiopien ai-je le désir de lire et comprendre la Parole de Dieu ?
- Suis-je capable d’expliquer à mon voisin les textes bibliques sur lesquels repose ma foi ? Si oui, pourquoi ne pas utiliser cette capacité si l’occasion m’en est donnée, par exemple dans un groupe de foyer ? Sinon, comment acquérir cette capacité pour être un témoin fidèle ?
- Ai-je fait l’expérience personnelle de la puissance de l’amour de Dieu ? Suis-je prêt à en témoigner ?
08:00 Publié dans Joie du témoignage | Lien permanent | Commentaires (0)
03/07/2020
Étude n°2 Puissance du témoignage personnel Marc 5.1-20 (11 07 20)
Nous rappelons à nos lecteurs que les textes étudiés dans notre blog sont tous sélectionnés dans la liste fournie par le Guide d’Étude de la Bible de l’Église adventiste mondiale. Il arrive parfois que notre choix diverge de celui de l'Union Franco-Belge pour l'AET (A l'écoute du texte). C'est pourquoi, vous trouverez à la suite de notre étude, celle du texte retenu par l'équipe de l'AET : Actes 26 12-18
Étude n°2 Puissance du témoignage personnel Marc 5.1-20 (11 07 20)
« Nous ne pouvons pas ne pas parler de ce que nous avons vu et entendu ! » Actes 4.20
Observons
Le contexte
Dans le ch 4 Jésus est présenté comme l’enseignant qui s’adresse à la foule en paraboles expliquées en particulier aux disciples. Puis il apparaît comme le Maître des éléments en apaisant la tempête déchaînée sur le lac qu’il traversait avec ses disciples. Après sa rencontre avec le démoniaque, il retournera en Galilée et manifestera sa puissance divine par une résurrection et une guérison.
Le texte :
- a) 1-5 : débarquement de Jésus en Décapole, et portrait du démoniaque
- b) 6-10 : dialogue entre Jésus et les démons
- c) 11-13 : destruction des démons
b’) 14-17 : réactions des spectateurs
a’) dialogue entre Jésus et le possédé guéri : Que demande l’homme guéri ? Que lui répond Jésus ? Que doit raconter l’homme guéri ? Quelle réaction provoque son témoignage ?
Au centre du texte (c) se situe le moment important : la confrontation de Jésus avec les démons, et la manifestation de sa puissance sur eux. Celle-ci provoque la crainte chez les démons (b) et chez les hommes (b’), tandis qu’elle transforme complètement le possédé fou furieux en témoin sensé et persuasif.
Comprenons
Nous examinons ce texte d’abord du point de vue de la relation de Jésus avec les puissances surnaturelles démoniaques, puis du point de vue de la guérison du possédé.
1- Un tel cas de folie furieuse était considéré comme l’œuvre du démon, qui par les anges déchus qui le servent, prend possession d’hommes ou de femmes. C’est-à-dire que ces personnes ne maîtrisent plus ni leurs pensées, ni leur volonté, ni leur comportement : elles sont complètement aliénées, esclaves de ces esprits mauvais, qui n’ont d’autre but que d’arracher à Dieu ces créatures humaines.
La relation de ces esprits avec Satan est suggérée par
- le lieu où est relégué le possédé : parmi les sépulcres ; il vit dans l’impureté de la mort, il est un déjà-mort, un mort-vivant.
- le lieu où ils redoutent d’aller : l’abîme est dans la Bible, le lieu symbolique de la résidence et de l’emprisonnement de Satan (Apocalypse 9.1, 2, 11 ; 20.3). Les démons redoutent d’y être envoyés, car alors ils n’auraient plus aucun pouvoir sur personne !
- la force surnaturelle de cet homme qui brise les chaînes qu’on lui met pour tenter de le maîtriser.
- le lieu où était poussé le possédé : le désert n’est pas un lieu de vie, mais de mort pour les hommes.
- la connaissance surnaturelle et remplie de peur et de haine qu’ils ont de Jésus (v7). Aussitôt ils l’identifient comme le Fils de Dieu qui a pouvoir sur eux, malgré leur résistance (v 10).
- le choix qu’ils font d’aller dans les pourceaux, considérés comme animaux impurs par les Juifs.
On peut voir l’humour de Jésus qui accède à leur demande : la folie démoniaque va s’emparer de ces bêtes impures et les conduire à l’abîme, la mer où elles vont trouver la mort. Les démons iront bien en fin de compte à l’abîme, n’ayant plus rien à posséder ! Image prophétique de leur destruction finale dans l’étang de feu (Ap 20.10 ; 21.8).
La relation de Jésus avec ces esprits démoniaques est intéressante à remarquer : il n’a pas crainte de les approcher : il savait où il allait en abordant à cet endroit désolé de la côte, en terre païenne. Il décèle tout de suite leur présence, mais aussi la lueur de lucidité du possédé qui s’est avancé à sa rencontre. Pour s’en rendre maître, Jésus oblige les démons à se nommer. Donner son nom c’était s’en remettre à celui qui le recevait, se soumettre à sa domination. Tous les efforts des esprits mauvais pour échapper à la puissance divine sont alors vains.
2- Psychologiquement ce récit nous enseigne l’importance de prendre conscience, grâce à la Parole de Dieu, de ce qui nous anime. En prendre conscience permet de reconnaître notre faiblesse et de nous tourner vers le Seigneur, qui saisit le moindre mouvement vers lui pour guérir, apaiser, régénérer, comme il l’a fait pour le Géranésien. Celui-ci était prisonnier du plus profond des cachots : possédé de mille démons, exclu de la société, il vivait parmi les morts, lié de chaînes que les hommes lui mettaient pour se protéger de sa folie furieuse. Il n’était plus lui-même et personne ne pouvait le délivrer, les hommes renforçant la domination des puissances surnaturelles mauvaises sur lui, par leurs mesures de protection sociale.
Jésus en le guérissant, le rétablit dans son intégrité physique, sociale, affective et spirituelle, comme le prouve l’état où on le trouve : cet homme prisonnier des hommes, des démons, de lui-même, de sa folie, de sa violence, de sa solitude, et de son ignorance de Dieu, dans un moment de lucidité s’est approché de Jésus ; cela a suffi pour que Jésus intervienne en sa faveur et qu’il le transforme en un homme sensé, calmé, rétabli parmi les siens et témoin des œuvres de Dieu envers lui. Le témoignage de son expérience avec Jésus, par la parole et par l’exemple remplit son entourage d’admiration et, espérons-le, de foi !
Aucun lien ne résiste à l’intervention libératrice de Christ, qui par ce miracle proclamait le but de sa mission : rétablir l’homme, esclave du péché, dans son intégrité et sa dignité d’ « image de Dieu ».
Questions pour une application dans la vie chrétienne
- Ai-je conscience d’avoir à être libéré des chaînes qui font obstacle à une relation saine avec Dieu et avec les autres ? Puis-je identifier quelques-unes de ces chaînes et les présenter au Seigneur pour qu’il les brise ? (rancune, haine, violence, doutes, suffisance, désir de reconnaissance ou de gloire humaines …)
- Ai-je foi en la puissance de libération de Jésus ? Comment l’ai-je expérimentée dans ma vie, ou dans celle de l’église ?
- Quelle expérience de libération puis-je partager aujourd’hui avec mon entourage ?
- Quelles réactions provoque mon témoignage de vie? Comment le rendre attractif ?
Commentaire d'Actes 26.12-18 (AET)
Paul sait que c’est la dernière fois avant son départ pour Rome, qu’il a l’occasion de proclamer l’Évangile devant les autorités de son peuple, dans son pays. Il se justifie des accusations contre lui, en rappelant sa vie et sa foi de Juif pharisien (26. 2-11), et la contradiction de ses accusateurs qui partagent la même foi que lui dans la résurrection des morts (v 7-8).
Paul en profite pour faire pénétrer la vérité divine dans les cœurs, en racontant sa conversion et sa vocation, véritables grâces faites à ce persécuteur cruel et acharné qu’il était.
Dans le troisième récit de sa conversion, nous trouvons deux détails originaux :
- Dieu lui a parlé en araméen, langue juive de l’époque. Paul dit cela parce que lui-même devant cette assemblée mixte, parle en grec, la langue commune du bassin méditerranéen, et il traduit les paroles de la voix divine. Ce détail montre la réalité de l’événement dont Paul n’a rien oublié.
- Les paroles de Jésus : « Il te serait dur de regimber contre les aiguillons », est une expression grecque et juive, qui s’applique à l’expérience de Paul. Les bœufs sont stimulés à marcher par un aiguillon, une pointe de fer au bout du long bâton de leur bouvier. Si l’animal résiste, le bouvier enfonce l’aiguillon dans la chair et le blesse. Si Paul avait résisté à l’appel du Maître, s’était révolté contre la vérité et sa propre conscience, il aurait fait l’expérience de la souffrance morale et spirituelle qui conduit soit à une soumission forcée, que ne désire pas Dieu, soit à la mort spirituelle, séparation totale de Dieu. On peut en voir une manifestation dans le malaise profond et l’angoisse de ceux qui sont travaillés par leur conscience parce qu’ils ont renié Dieu.
La fin du discours de Paul et son impact sur les auditeurs (26.19-32)
Paul s’adresse directement à la conscience du roi : il invite le roi à suivre son exemple : à ne pas résister à la révélation, à se repentir, à se tourner vers Dieu et à agir en conséquence (v 20), à trouver du secours auprès de Dieu qui lui a permis de vivre jusque-là malgré les embûches des Juifs, et de témoigner des souffrances et de la résurrection de Jésus pour le salut des nations.
Festus dépité de ne rien comprendre à ces vérités spirituelles étrangères à son paganisme, et irrité de ne pas être plus éclairé sur le cas de Paul, attribue à une exaltation d’esprit les paroles pleines d’ardeur de Paul.
Le calme respectueux de la réponse de Paul contredit cette accusation de folie, que Paul sait normale de la part de ceux qui ne croient pas (1 Co 1.23).
Paul en appelle au jugement d’Agrippa qui comme Juif devait connaître les Écritures et l’histoire de Jésus qui ne s’est pas passée « en cachette et dans un coin » (v 26). Puis il cherche à l’obliger à prendre parti par une question directe sur sa foi.
Agrippa répond avec ironie et gêne, pour éluder la question. Il semble reconnaître la force de persuasion de Paul, son émotion au récit de l’apôtre, et en même temps il manifeste une réaction d’orgueil : lui le roi, il ne peut pas se laisser persuader par un prisonnier, et devenir chrétien !
Paul dans son ardeur pour le salut des autres, formule le vœu émouvant que non seulement le roi mais toute l’assistance lui ressemblent, en dehors de ses chaînes, bien sûr ! Il ne perd ni le sens d’à-propos, ni la conscience du lieu et des circonstances, ni son objectif d’offrir le salut à tous !
Le brusque refus d’Agrippa, qui veut cacher l’impression que lui fait Paul, s’accompagne toutefois de l’avis que Festus attendait de lui : il proclame l’innocence de Paul « qui aurait pu être relâché, s’il n’en avait pas appelé à l’empereur ». (v 32)
Telle fut la conclusion de ce dernier appel au salut lancé par Paul aux autorités de son peuple dans son pays. L’ultime appel aux Juifs aura lieu à Rome, à l’arrivée de l’apôtre dans la cité impériale. (ch 28)
Questions pour une application dans la vie chrétienne
- De quelle expérience avec Dieu puis-je témoigner ? De quoi ma vie elle-même témoigne-t-elle ?
- Comment est-ce que je réagis à l'incompréhension ou au refus que provoque mon témoignage de foi ? Par quelle promesse de Dieu suis-je fortifié (e) pour continuer à annoncer l'espérance du salut ?
08:04 Publié dans Joie du témoignage | Lien permanent | Commentaires (0)