23/10/2015
Étude n° 5, Plus de malheur pour le prophète, Jér 18.1-23 (10 10 15)
Étude n° 5, Plus de malheur pour le prophète, Jér 18.1-23 (10 10 15)
« Tu m’as persuadé Éternel, et je me suis laissé persuader, tu m’as saisi, tu m’as vaincu, et je suis chaque jour un objet de raillerie, tout le monde se moque de moi ! » Jér 20.7
« Le potier n’est-il pas maître de l’argile pour faire avec la même masse un vase d’honneur et un vase d’usage vil. » Rom 9.21
Observons les différentes parties du chapitre :
a) 1-4 : le vase du potier : Quelles propriétés de l’argile sont mises en évidence ? Quels sont le pouvoir et le privilège du potier ?
b) 5-10 : explication de l’image : Qui représente le potier ? Qu’est le peuple d’Israël pour lui (v 6)? De quelles facultés dispose librement l’Éternel vis-à-vis des peuples ? Quels choix se présentent aux peuples ? (Rom 9.20-21)
c) 11-12 : appel de Dieu et réponse du peuple : Comment le v 11 illustre-t-il concrètement la pensée exprimée aux v 7-8 ? Quel est l’objectif de cet appel ? Comment le v 12 éclaire-t-il les v 9-10 ?
d) 13-15 : reproches de Dieu : Par quelles comparaisons Dieu interpelle-t-il son peuple, v 13-14 ? Que lui reproche-t-il , v 15 ?
e) 16-17 : Conséquences du refus d’écouter : Quelle menace est proférée par Dieu?
f) 18-20 : plaintes du prophète menacé : Quel danger court Jérémie (v 18) ? De quels moyens dispose le peuple pour abattre le prophète ? Comment le prophète a-t-il agi envers lui (v 19-20) ?
g) 21-23 : malédictions du prophète : Quelle réaction humaine exprime Jérémie ? En quoi annonce-t-elle l’avenir proche de Jérusalem ? En quoi tout ce texte est-il un « type » de Jésus ? En quoi contraste-t-il aussi avec l’attitude de Jésus face à la même situation ?
Comprenons
Les gestes parlants et les images fortes sont l’apanage des prophètes pour faire saisir la volonté de Dieu à un peuple aveugle et dur d’oreille !
La comparaison de Dieu avec un potier est classique dans les Écritures depuis Esaïe 45.9 jusqu’à Romains 9.20. Elle veut démontrer l’absolue liberté du Créateur dans l’œuvre de sa main (v 6), et l’impossibilité pour sa créature de contester cette liberté d’action. L’image de l’argile[1] sert donc à évoquer le peuple de Dieu, qu’Il a suscité et dont Il fait ce qu’Il veut, pour autant qu’il ne lui résiste pas. La comparaison avec l’argile n’est physiquement pas exacte, car un potier ne peut pas remodeler un vase non réussi, son argile étant devenue trop molle et inutilisable. Ici, Dieu est tout puissant pour recréer un « vase utile et sanctifié à partir d’un vase d’usage vil » (2 Tim 2.21), image de la puissance de transformation de l’Esprit pour celui qui passe par une conversion sincère.
Dieu est présenté ici à la « façon humaine » comme le dira Paul (Rom 6.19a), changeant de volonté ou « se repentant » de ses premières intentions selon les réactions du peuple. Le prophète veut faire prendre conscience au peuple de sa responsabilité dans son sort (v 8-10), car la volonté de Dieu n’est pas de faire du mal (Ez 18.23,32), mais de ramener à lui un peuple rebelle et dévoyé (v 11). Devant son refus opiniâtre de changer de conduite, Dieu tente de lui faire honte par des images incongrues : vierge dissolue, neiges décrochées de leur rocher, eaux vives coupées de leur source. Chaque image met en valeur la déchéance de l’état initial de pureté à la dépravation finale, non sur le plan moral mais spirituel : le peuple consacré exclusivement à son époux (= sens spirituel de la virginité) a rompu son alliance avec Dieu, son rocher et sa source de vie, pour se tourner vers les idoles (v 15), et s’égarer dans des chemins indépendants et peu sûrs. Ceux-ci le mènent à la désolation et à l’exil, et en font un objet de moquerie universelle (v 16-17) qui nuit à l’honneur et à la gloire de Dieu.
Ces malheurs consécutifs à l’indépendance rebelle du peuple, sont encore une fois attribués de façon anthropomorphique au détournement du regard divin sur lui (v 17). Par un effet de miroir pervers, on attribue à Dieu ce qui est du ressort de l’homme !
Ne supportant pas les paroles divines, le peuple se retourne contre son messager, le prophète (v 18) ; il prétend le détromper et le réduire au silence : « les sacrificateurs ne laisseront pas périr la Loi, les (faux) prophètes et les « sages » continueront à parler et à conseiller », ce qui annulera et anéantira les prophéties de Jérémie (v 18) ! Lorsque la Parole de Dieu devient insupportable à entendre car contraire aux désirs humains, on s’empresse de chercher à l’étouffer sous des paroles humaines plus accommodantes. C’est exactement ce qui s’est passé avec Jésus, dont Jérémie est ici un « type » : il s’est attiré la haine des religieux de son temps dont il dénonçait les travers et les mensonges (Mat 23).
La plainte de Jérémie (19-20) peut être celle de Jésus qui a vu le mal se déchaîner contre lui, alors qu’il venait comme bienfaiteur, médiateur et libérateur de son peuple. Mais l’identification de Jérémie à Jésus s’arrête là, car contrairement au prophète (v 21-23) maudissant et incapable de pardonner, Jésus n’a jamais cessé de prier pour le pardon de ses bourreaux, « car ils ne savaient pas ce qu’ils faisaient » (Luc 23.34).
Questions pour une application dans la vie chrétienne
- Comment être une argile malléable dans la main du Seigneur ? Comment devenir un vase purifié et sanctifié ?
- Sur quelles idoles préféré-je m’appuyer plutôt que sur la Parole de Dieu ?
- Comment éviter d’étouffer la Parole de Dieu par des discours « religieux » dans nos églises ?
- Quelles sont nos réactions lorsque nous rencontrons oppositions et moqueries, si ce n’est persécutions physiques ou psychiques ?
- Comment notre église peut-elle enseigner et pratiquer une démarche de pardon, à l’exemple de Christ ?
[1] L’argile dans la vision de la statue de Daniel 2, est le symbole du peuple de Dieu, mêlé au fer des autres peuples impies.
08:00 Publié dans Jérémie | Lien permanent | Commentaires (0)
16/10/2015
Étude n° 4 : Réprimandes et rétributions : Jérémie 17.1-10 (24 10 15)
Étude n° 4 : Réprimandes et rétributions : Jérémie 17.1-10 (24 10 15)
« Guéris-moi, Éternel, et je serai guéri ; sauve-moi et je serai sauvé ! Car ma louange, c’est toi ! »
Jér 17.14.
J’observe, je comprends puis j’applique:
Le contexte ch 16 :
Qu’a annoncé l’Éternel à Jérémie pour son peuple ? (v 9,13,16-17) Pour quelles raisons ? (v 11-12, 18). Quelle promesse contient la menace (v 14-15) ? Comment réagit Jérémie (v 19a) ? Que lui fait voir l’Éternel en réponse (19b-21) ?
Le texte : 17.1-10 :
V 1-2 : Quel est le péché de Juda ? Quelle en est la source et comment s’exprime-t-il, avec quelles conséquences sur les enfants ?
Note : Les cornes des autels juifs ou païens symbolisaient la force du dieu invoqué. En les oignant du sang des victimes sacrifiées sur l’autel, on remettait au dieu ses péchés pour qu’ils soient pardonnés. Sous le roi Manassé, on avait profané ces cornes dans le temple de Jérusalem par le sang de victimes impures, sacrifiées à des idoles (2 Rois 21.1-7,11). Achéra était la déesse épouse de Baal, représentée par un poteau de bois dressé à côté de la statue de Baal, et adorée sur les « hauts-lieux » ou collines autour de ou dans Jérusalem.
Questions d’actualisation : Qu’est-ce qui est gravé dans nos cœurs au point d’influencer nos comportements ? Quelles pratiques religieuses transmettons-nous à nos enfants ? Pourquoi les rejettent-ils si souvent ? Comment leur faire aimer et servir Dieu de tout leur cœur, sans leur imposer notre façon de faire ?
V 3-4 : Qui parle et à qui s’adresse-t-il ? Qu’est-il prophétisé ? De quel héritage s’agit-il dans le texte ? (v 4). Comparer avec Jér 15.13-14 et 2 Chr 36.21. Comment cela s’est-il réalisé historiquement ?
Questions : Quel héritage avons-nous reçu spirituellement ? Qu’en faisons-nous ? (Ps 119.111 ; Mat 25.34 ; Col 1.12-14 ; 3.24 ; 1 Pi 1.4). Comment ne pas le « laisser en friche » (Jér 17.4) et comment le transmettre à nos enfants?
V 5-6 : Qu’est-ce qui cause le malheur (= maudit soit) de l’homme ? Que représente la « chair » pour Jérémie (voir v 11 ; 16.11-12) et pour l’apôtre Paul (Rom 7.18, 25 ; 8.5-8 ; Gal 5.17,19-21) ? A quelle situation s’expose l’homme qui se détourne de Dieu ? (v 6). Comment cette prophétie s’est-elle réalisée pour Israël ? Quel bonheur n’a-t-il pas vu ?
Questions : Quels sont mes appuis ? Comment éviter la sécheresse dans ma vie spirituelle et celle de mon Église ? Quel bonheur risque de m’échapper ?
V 7-8 : Quelle est la bénédiction promise au croyant ? Relever les parallélismes en contraste avec le paragraphe précédent. Que peuvent représenter spirituellement et bibliquement « les eaux vives, l’année de la sécheresse, et la chaleur » à l’époque de Jérémie, et à notre époque ?
Question : Comment devenir et rester, en tant qu’Église ou individuellement, un arbre verdoyant et fructueux au lieu d’être un buisson sec de genévrier, dans ces temps de la fin ?
V 9-10 : A qui s’adresse cette remarque du prophète Jérémie ? (voir Mat 23.25) En quoi consistent la ruse et la corruption (Bible annotée de Neuchâtel) de ce « cœur tortueux et incurable » (Bible Segond) ? Comment Dieu répond-il à la question de Jérémie ? Est-ce une menace, un avertissement, une promesse ?
Questions : La perspective du jugement clairvoyant de Dieu nous réjouit-elle ou nous angoisse-t-elle ? Comment faire de ce message un appel à revenir à Dieu par amour et non par crainte ? A la lumière de l’Évangile, peut-on encore considérer les épreuves annoncées par Dieu comme des châtiments (conception d’un jugement de rétribution v 10b) ? Comment concilier cette conception avec le texte de Jac 1.13, « Que personne ne dise lorsqu’il est tenté (=éprouvé) : C’est Dieu qui me tente. Car Dieu ne peut être tenté par le mal et ne tente lui-même personne. » Dans quel but Dieu menace-t-il son peuple ? Comment réagir à de tels avertissements ?
Prions que le Seigneur nous désaltère de son Esprit et de sa Parole, pour rester pleins d’espérance et d’amour, dans les jours sombres qui annoncent son proche retour.
08:00 Publié dans Jérémie | Lien permanent | Commentaires (0)