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10/01/2014

Etude n°3 : Être disciple et la prière Jean 17 (18 01 14)


Texte étudié : Jean 17

« Ce n’est pas pour eux seulement que je prie mais pour tous ceux qui croiront en moi par leur parole »Jean 17.20

 

Observons

Le contexte

Dans un dernier discours, Jésus a annoncé à ses disciples son départ auprès du Père (16.28) et leur propre abandon (32). Pour les rassurer il leur a affirmé sa victoire sur le monde et ses tribulations (33), prophétisant ainsi le sens de la croix et de la résurrection. En présence de ses disciples, Jésus prononce la prière ultime qui va transformer la vie de Jean, le seul disciple qui restera avec les femmes au pied de la croix et qui nous transmettra cette intercession.

Le texte

A-    v 1-5 : intercession pour la glorification de Christ en faveur des croyants

Gloire de la Trinité 15è.jpg

(glorifier : 4 fois, gloire : 1 fois). (Trinité dans la gloire, 15è s)

B-    v 6-19 : intercession :

a) (6-12) pour la protection divine (garder : 3 fois) sur les disciples que Dieu a donnés à Jésus (5 fois) et qui ont cru en la parole qu’il leur a donnée (3 fois) ;

b) (13-19) pour leur sanctification (3 fois).


C-    v 20-26 : intercession pour l’unité (4 fois) dans l’amour de Dieu

(v 23-24, 26), des disciples qui croiront en lui.


Questions pour guider l’observation : D’où viennent les disciples ? A qui appartenaient-ils ? Comment expliquer ce paradoxe ?

Relever les répétitions de verbes, et de noms : Quels rapports établissent-elles entre les personnes ?

Quelle place tient le monde ? Que représente-t-il ?

Qu’ont reçu les disciples et avec quels effets ?

Quels vœux Jésus exprime-t-il en faveur de ses disciples ? (v 11,13 , 15, 17)

Que signifie la glorification de Jésus dans les disciples, et la sanctification par la parole de Vérité ?


Comprenons

A-    A la veille du don de sa vie, Jésus anticipe les événements pour porter ses regards sur l’au-delà de la croix, dont il sait que l’heure est venue. Sa demande de glorification, c’est-à-dire de reconnaissance de sa divinité éternelle et de son pouvoir sur toute créature (2), manifeste sa confiance en sa résurrection. Celle-ci en effet permettra de faire reconnaître son identité de Dieu, sa qualité de Sauveur (sens du nom Jésus) et de Christ (= Messie, Oint de Dieu), son pouvoir de donner la vie éternelle à ceux que le Père a conduits par l’Esprit à croire en lui et en son œuvre.

Cette œuvre a consisté, dans tout son cheminement de la crèche à la croix, à rendre gloire à son Père, c’est-à-dire à le révéler comme le seul Dieu de vie et de gloire ; la gloire de Dieu consiste en son amour selon le récit de Moïse réclamant de voir la gloire de Dieu, et recevant la réponse qu’il pourrait voir sa miséricorde, en Ex 33.17-19, seule face de Dieu visible pour l’homme pécheur. Jésus demande à Dieu de révéler sa puissance d’amour et de vie en le ressuscitant, et en lui accordant de retourner dans sa présence glorieuse, qu’il avait quittée en s’incarnant (Phi 2.6-11). Car ressuscité et retrouvant sa puissance divine, il pourra alors œuvrer universellement pour la vie éternelle de ses frères humains (v 2). Jésus ne s’enorgueillit pas, comme nous avons tendance à le faire, d’avoir « gagné des âmes » pour son Père ! Il reconnaît au contraire que l’adhésion des disciples vient du Père. Il n’a été que le transmetteur des paroles divines. Celles-ci leur ont permis de reconnaître en lui le témoin, le messager envoyé par le Père. Il n’y a pas de passage plus clair sur l’union intime entre Dieu et Jésus (v 7, 10). Ces paroles expliquent celles que Jésus avait prononcées auparavant (Jn 6.44, 65 ; 14.6) : « Nul ne vient au Père que par moi ». Les Ecritures, ou Parole de Dieu, permettent à ceux qui les entendent et les accueillent d’un cœur ouvert à l’Esprit, de reconnaître en Jésus le Fils de Dieu annoncé par les prophètes, et venu pour donner la vie éternelle (Luc 24.27 ; Jn 5.39).

 

B-    Faire connaître le nom de Dieu, c’est-à-dire sa personne tout entière selon le sens du nom dans la langue hébraïque, a été la mission terrestre de Jésus, son Fils (= le porteur du nom, le représentant de la personne). Les versets 6 à 10 insistent sur les échanges de dons entre le Père et le Fils. Le Père  a donné à son Fils ses paroles (8), Jésus à son tour les a transmises à ceux que le Père lui a donnés et qui l’ont reçue.  Le Saint-Esprit a travaillé dans le cœur et l’intelligence de ceux qui se sont ouverts à entendre la Parole de Dieu. Il  leur a permis d’accepter d’y croire, en reconnaissant son origine divine (7). Ce sera leur mission aussi de glorifier Dieu en eux, de faire connaître, par leur vie et leurs paroles,  tout l’amour de Dieu pour ses créatures. Le Saint-Esprit leur donne la possibilité de se démarquer, par leur foi, du monde incrédule et les garde de toute déviation de sa Vérité (v 15-17 ; Ep 4.14-15).

Dans la conversion d’un cœur, il y a toujours rencontre de ces deux actions : celle de Dieu qui guide et se révèle, et celle de l’homme qui s’ouvre et reçoit. Celui qui accepte la révélation du Père en son Fils appartient désormais à Dieu et non plus à l’esprit du monde, à l’exemple de Christ. Cette appartenance fait bénéficier les disciples de sa protection contre les divisions (v 11), contre la tristesse du désespoir (v 13), et contre la souillure du mal (15). « Le monde », dans cette prière n’est pas l’humanité entière comme dans Jean 3.16 ; il représente l’état d’esprit général en opposition à celui du Royaume de Dieu dans lequel sont entrés les disciples par leur foi en Jésus.

Venus du milieu du monde, où Dieu les connaissait d’avance décelant leur soif de vérité et de liberté, ils ont été conduits par l’Esprit vers Jésus qui les a libérés de leurs préjugés, des influences ambiantes et de leur culpabilité devant Dieu. Dans le monde où ils vivent, ils seront hors d’atteinte de ses peurs, de ses angoisses, et de ses idéologies humaines mortifères, parce qu’ils seront gardés dans l’intimité avec Dieu par sa Parole qui est Vérité.

Sanctifier prend tout son sens ici : la Parole de Dieu permet aux disciples d’être « mis à part » pour le service de Dieu, consacrés entièrement à Dieu, comme le Fils va le faire en offrant sa vie en sacrifice pour le pardon du péché. De même les disciples vont offrir leur vie pour proclamer aux hommes la vérité de l’amour de Dieu révélé dans sa Parole (17-19). Cette vérité de l’amour démesuré de Dieu pour l’homme pénétrera leur cœur et les transformera : il leur fera abandonner l’égoïsme et le goût du pouvoir qui règnent dans le monde, pour devenir des témoins de cet amour (16, 18).  Les quatre vœux de Jésus pour ses disciples, protection, joie, préservation du mal (=idolâtrie, surtout), et sanctification, concernent l’œuvre de Dieu dans les cœurs et les vies des disciples, envoyés dans le monde pour y « glorifier le Père ». Leur exaucement s’appuie sur l’œuvre sanctificatrice  du Christ pour eux (v 19).

 

C-    Après avoir prié pour ses premiers disciples de son vivant sur terre, Jésus pense à ceux qui croiront en sa parole grâce à leur témoignage, c’est-à-dire à son Église foule dans gare.jpguniverselle (v 20). Jésus sait que la diversité des personnes et des cultures sera pour son Église une tentation de désunion. Sa prière fonde la vraie unité de ses disciples dans l’amour qui lie le Père au Fils et vice-versa. Chacun  des deux a ses caractéristiques et ses fonctions, mais le lien d’amour qui les unit leur permet d’avoir le même objectif : le salut de l’homme pécheur. Jésus prie pour que les disciples de tous les siècles, de toutes les cultures et de toutes les personnalités trouvent leur unité dans le même amour de et pour Dieu, qui les pousse à Le proclamer au monde pour son salut (v 23).

L’unité dans l’amour, malgré ou avec les diversités d’expression, permettra au monde de connaître qui est ce Dieu d’amour que Jésus a lui-même fait connaître : "A ceci tous connaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l’amour les uns pour es autres" (Jn 13.35).

La prière de Jésus se termine par la promesse qu’il continuera à révéler Dieu par l’amour qui habitera dans le cœur de ceux qui voudront le recevoir (26).

 

Questions pour une application dans la vie chrétienne

1-     Comment glorifier Dieu dans ma vie et dans la vie de l’Église ? Par quelles étapes passer, quelles décisions de vie prendre ? (Mt 4.4 ; Luc 6.12)

 

2-     Ai-je fait l’expérience de la puissance de vie et de  transformation de la Parole dans mon cœur ? A-t-elle vaincu en moi la peur, l’égoïsme et le goût du pouvoir ou de la vaine gloire ? M’a-t-elle poussé au don de moi pour servir Dieu au travers du service des autres ? Comment puis-je continuer à la laisser transformer mon caractère ?

 

3-     La prière de Jésus pour l’unité de son Église contient-elle l’idée d’uniformité ? Voir comment Paul l’a comprise en 1 Co 12.4-31, et 13.

 

4-     En quoi cette prière peut-elle être un modèle pour nos prières individuelles ou collectives ?

 

5-     Qu’est-ce qui peut me permettre d’accepter dans l’Église les différences de caractère, de compréhension de la Parole, ou de pratiques ?

 

6-     L’amour de Dieu pour moi, manifesté par Jésus à la croix, me pousse-t-il à avoir, pour les autres, le même désir de salut et le même amour ? Prions que l’Esprit agisse pleinement en nous dans ce sens et nous inspire les façons de lui rendre gloire  adaptées aux circonstances actuelles. 

 Livre sur Jean 17.jpg

Nous vous proposons la lecture d’un livre qui offre une méditation sur Jean 17 par le Pasteur Daniel Bourguet, responsable de « la Fraternité spirituelle des Veilleurs » : Le monde, sanctuaire et champ de bataille (Ed Réveil Publications 2002)

03/01/2014

Etude n°2 : Métaphores sur les disciples : Luc 14.15-24 (11 01 14)


« Jésus dit à la foule toutes ces choses en paraboles, et il ne lui parlait point sans parabole, afin que s’accomplit ce qui avait été annoncé par le prophète : J’ouvrirai ma bouche en paraboles, Je publierai des choses cachées depuis la création du monde. » Mat 13.34-35

 

ObservonsParabole invités au banquet.jpg

Le contexte : un repas chez un pharisien (14.1) offre l’occasion à Jésus de donner une leçon d’humilité à propos de l’hospitalité désintéressée (v 1-14). Jésus illustre ces instructions par la parabole des conviés (v  15-24)

Le texte est suivi d’un exposé des conditions pour suivre Jésus : avoir un cœur pur, c’est-à-dire non partagé, tout entier tendu vers Dieu (v 25-35).

 

Le texte (v  15-24)

La réflexion enthousiaste d’un convive à la suite de l’évocation de la résurrection des justes (fin du v 14), introduit la parabole des invités au repas.

 

Structure de la parabole

a)     v 16-17 : Première invitation, lancée à l’avance et répétée au moment du repas.

b)     v 18-20 : les excuses des invités : acquisition de champs et de bœufs, mariage.

c)      v  21a-b : rapport du serviteur et irritation du maître.

b’)  v 21c-23 : les deux autres invitations, sur les places et dans les rues, sur les chemins et le long des haies.

a’) v 24 : avertissement d’exclusion des premiers invités.

 

La structure plaçant au centre des parallèles l’irritation du maître, permet de saisir l’objectif de Jésus : avertir les pharisiens sur les conséquences de leur refus de répondre à son appel et de le reconnaître comme le Serviteur de Dieu.

 

Comprenons

Texte                                                                               Interprétation

 

Les personnages et leurs actions

 

 

 

Le maître :

offre un grand souper

Invite beaucoup de gens

 

Envoie son serviteur répéter l’invitation

Est irrité

 

 

                 

 

 

Lance une invitation à l’extérieur

Ordonne de contraindre d’entrer

 

 

= désir de communion, d’intimité, de partage des biens abondants avec beaucoup, générosité


= désir d’être au complet dans sa maison

= déception d’être refusé, chagrin de voir les invités se priver eux-mêmes du repas avec lui, mais pas d’agressivité envers eux (v 24). Cette colère est un anthropomorphisme quand on l’applique à Dieu.


= universalité de l’offre

= contraindre en grec signifie presser, insister, faire de l’acte d’entrer une nécessité absolue. La contrainte est morale et non physique, par la force armée. Elle s’exerce sur les consciences par la sainteté de la loi, sur les cœurs par la puissance de l’amour, sur la volonté par l’action du saint-Esprit (Jn 16.8-11). Dieu ne force personne, mais il fait en sorte qu’on veuille le suivre, par amour et conviction.

L’invitation du maître symbolise l’offre gratuite d’entrer dans son royaume, elle est faite à tous par Dieu.

 

 

Le serviteur :

est envoyé à l’heure du repas

Invite à venir

Sait que tout est prêt

Rend compte de sa mission, mais a pris l’initiative de devancer la pensée du maître en invitant aussi les pauvres et estropiés de la ville.

 

 

= participe pleinement au projet du maître qu’il connaît bien : il représente Jésus, serviteur envoyé par Dieu. Il insiste sur la gratuité du repas :  tout est déjà prêt.

Il a le même désir que le maître de voir la maison pleine et la même miséricorde pour offrir une place à chacun, même le plus humble.

 

Les invités

Les premiers refusent à cause de leurs biens matériels, leurs affaires commerciales, leur vie privée.

 

 

 

 

 Les humbles de la ville répondent à l’invitation

 

 

 

 

 

 Les extérieurs à la ville sont invités avec insistance à venir au repas






sur les chemins,

 

le long des haies






Contrains les gens d'entrer

 

= ce sont des nantis qui n’ont pas faim ; ils connaissaient de longue date l’invitation mais ne lui ont pas prêté attention. Ils symbolisent ceux qui dans le peuple juif (la ville) avaient la connaissance des appels de Dieu au salut, mais les ont négligés et ont rejeté Jésus, parce qu’il les dérangeait dans leur matérialisme terrestre.

 

= ceux qui sont considérés avec dédain par les premiers invités, les péagers et prostituées du peuple, ont faim et soif de justice, de valorisation : l’invitation au salut est pour eux l’occasion d’être rassasiés ; Jésus les reconnaît, fait attention à eux et répond à leur besoin. Ils répondent avec empressement.

= Ils symbolisent tous ceux qui actuellement ont besoin de communion spirituelle, qui ressentent douloureusement leur indignité, leur pauvreté, qui sont peut-être repoussés par les « bien-pensants, les propres justes des Églises, mais auxquels Jésus prête attention, avec qui il désire aussi partager son intimité. Ils se situent hors du peuple de Dieu (la ville),

= en recherche spirituelle, ou dans l’errance et sans abri ;

= arrêtés par les obstacles qui les empêchent d’entrer dans le peuple de Dieu : obstacles externes à eux, posés par les gens de la ville qui veulent protéger leur identité, tels que observation stricte de la loi de Moïse, circoncision, interdits, recel jaloux de la Parole…                                   ou obstacles internes personnels tels que idolâtrie, préjugés, complexes, peurs, etc…

= Le salut, la protection de Dieu, l’intimité avec lui leur sont offerts avec insistance pour briser tous ces obstacles par l’action du Saint-Esprit en eux.

Ils les saisiront comme une vraie bouée de secours, comme le seul moyen de survie qui leur reste.

Cette dernière invitation annonce aux Juifs contemporains de Jésus que le salut sera offert aux nations, à cause (ou grâce) à leur propre refus.

 

 

 Questions pour une application dans la vie chrétienne

- Qu’est-ce qui m’a le plus frappé dans cette parabole : la « colère » du maître, son avertissement menaçant, son jugement des premiers invités, ou son invitation insistante, sa miséricorde, son désir de voir sa maison pleine, sa générosité désintéressée ? Quelle image de Dieu domine ma pensée et ma relation avec lui ?

 

- Dieu m’a lancé de longue date son invitation à entrer dans son intimité, à accepter son offre gratuite du salut : suis-je retenu par les biens de ce monde (matériels ou affectifs) ?

 Cette invitation me donne-t-elle la valeur qui me manque aux yeux du monde ? Est-elle vitale pour ma vie, et me rassasie-t-elle pleinement ? Sinon, Pourquoi ? Comment lui donner toute son importance ?

 

- Quelles « haies » m’empêchent de pénétrer dans la maison de Dieu ? Quels obstacles ma vie et mes paroles peuvent-elles dresser devant ceux qui aimeraient connaître Dieu et vivre avec lui ?

 

- Si je suis serviteur de Dieu, ai-je entendu l’ordre divin de « sortir » pour inviter les autres au partage de l’intimité avec Dieu ? De quoi dois-je encore « sortir », pour accomplir le plan de Dieu de réunir en lui tous ses enfants dispersés (Jn 11.52), ou d’unir mon cœur partagé entre mes divers désirs et intérêts (Lc 14.25-35) ?

 

- Chaque sabbat, Dieu m’invite à manger avec d’autres le pain de sa parole ? Est-ce une fête ou une contrainte ? Est-ce un surplus qui me gave, ou une nécessité vitale ?


 

parabole des invités Luc 14.jpg