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07/03/2014

Etude n°11 : Faire des disciples des leaders Jean 16.5-15 (15 03 14)

 

En ce temps là, Jésus se rendit à la montagne pour prier, et il passa toute la nuit dans la prière à Dieu. Quand le jour parut, il appela ses disciples et en choisit douze, auxquels il donna le nom d’apôtres » Luc 6.12-13

 

Observons Jean 16.5-15

Le contexte : Nous sommes au centre des dernières exhortations de Jésus à ses disciples. Il vient de les avertir (15-16.4) des persécutions qu’ils auront à subir, à son exemple, après son départ. Devant la tristesse qu’ils éprouvent à l’annonce de ce départ, Jésus leur promet l’Esprit Consolateur (16.5-15), puis leur laisse entrevoir l’espoir de sa résurrection et de sa victoire sur le monde (16.16-33). (Pentecôte, Mosaïque)pentecôte.jpg

Le texte

1-     v 5-7 : Quelle est la condition de la venue du Consolateur? Pourquoi ?

2-     v 8-11 : Quelle est l’œuvre de l’Esprit dans le monde ?

3-     v 12-15 : Quelle est l’œuvre de l’Esprit pour les croyants ?

 

Comprenons

1-     De tout ce que Jésus a dit auparavant, les disciples n’ont retenu que l’annonce qu’il allait les quitter. Jésus s’étonne de leur absence de questions, il aurait voulu leur expliquer plus clairement ce départ. Devant l’incapacité des disciples à comprendre ce qui se passe (v 12), il se contente d’apaiser leur tristesse de l’instant. Son départ de ce monde matériel comprend à la fois sa mort et son ascension après la résurrection. Il lui permettra de sortir des limites spatiales et temporelles qui restreignaient son action et sa présence, et d’envoyer à sa place le « Paraclet » (Jn 16.16 ; 1Jn 2.1) « celui qu’on appelle au secours ». L’avantage de ce départ est donc double : sa mort et sa résurrection accompliront l’œuvre du salut, et son élévation dans la gloire du Père et le don du Saint-Esprit, le rendront présent partout, toujours et en tous pour consoler et consolider la foi de ses disciples. Ceux-ci ne connaîtront plus Jésus dans sa forme corporelle et terrestre, mais ils apprendront à communiquer spirituellement et plus intimement avec un Christ glorieux et vivant dans le monde invisible de Dieu. Emplis de l’Esprit ils pourront être des guides, des « leaders » pour conduire au Seigneur ceux qui les entendront.

 

2-     Pour éclairer ces quelques versets (8-11) nous vous proposons une traduction libre de Pierre de Beaumont (« Les quatre évangiles aux hommes d’aujourd’hui ») : «  Quand le Consolateur viendra, il fera comprendre au monde, qui est pécheur, qui est juste et qui est jugé. Qui est pécheur ? C’est celui qui ne croit pas en moi. Qui est juste ? C’est moi, qui vais chez le  Père et que vous ne verrez plus. Qui est jugé ? C’est le chef de ce monde qui est déjà condamné.»

Jésus anticipe ici sur sa mort et sa résurrection qui vont marquer la condamnation de Satan, et sur son ascension auprès du Père, qui manifeste la reconnaissance divine de la justice de sa vie et de son œuvre (1 Ti 3.16).

 Grâce à la présence de Christ auprès du Père, dans le monde invisible, libéré des contraintes de l'espace et du temps, l’œuvre du St Esprit est possible d'abord dans le monde (v 8) puis parmi les disciples (v 13).

Dans le monde, il fait une œuvre de conviction, sur trois points : il convainc de péché, c'est à dire il fait reconnaître à l'homme son état de séparation d'avec Dieu à cause de son incrédulité envers Jésus (v 9). En même temps il amène le pécheur à reconnaître la sainteté de Dieu, et sa justice (v 10) : ce mot en hébreu (tsedaka) signifie beaucoup plus que pour nous, = droiture, équité, fidélité et amour (Esaïe 45.8,21 ; Ps 98.2 ; 111.3-4 ; 112.4; 119.137-138 ; 1 Jn 3.7) ! Donc il équivaut à "salut". Christ étant sans péché = Juste, a pu avec justice  ressusciter et être élevé auprès du Père (v 10); il agit universellement pour sauver et, par amour, considère comme justes ceux qui le reconnaissent comme leur Sauveur (Rom 3.21-26).

La troisième œuvre dans le monde est de convaincre de jugement : ce mot dans la Bible, signifie d'abord pour les croyants libération, délivrance de l'Ennemi (voir Juges 3.9), le Prince de ce monde, Satan, qui est condamné par la mort et la résurrection de Christ. Le pécheur, convaincu de son indignité devant Dieu, convaincu du pardon de ce Dieu d'amour qui le sauve, est délivré de l'emprise du mal sur lui. Il peut refuser d'obéir au mal ambiant et devenir disciple de Christ (v 11).

 L’œuvre du Saint-Esprit dans le monde consiste donc à amener le pécheur à la repentance, et à le convaincre de l’œuvre de salut accomplie par Christ en sa faveur (1 Co 12.3). Il permet aussi au pécheur qui s’en remet à lui de bénéficier de cette justice (1 Co 6.11 ; Rm 5.9,18-19).

Le Saint-Esprit toutefois a besoin de disciples, d’apôtres leaders, choisis pour accomplir cette œuvre de propagation de la Bonne Nouvelle..

 3-     Pour les disciples (12-15), l’Esprit sera le guide de leur foi. Pour qu’il puisse convaincre le monde, il faut d’abord qu’il agisse dans les disciples qui seront ses mains et ses ambassadeurs dans le monde. Ce qu’ils n’ont pas compris du vivant de Jésus sur terre, l’Esprit le leur révèlera dans toute sa clarté : le plan de Dieu pour le salut de tous exposé dans les Écritures, la mission de l’Église dans le monde entier, l’union en Christ de tous les croyants, le retour de Christ en gloire, le rétablissement de toutes choses…Le verbe « conduire » annonce une marche, une progression dans la connaissance, la foi, et la sanctification, à la mesure de ce que chacun peut porter (v 12 ; Mt 25.15).

L'Esprit saisit le disciple là où il en est (v12), dans son incapacité à tout comprendre à la fois, et va le conduire pas à pas sur le chemin de la Vérité (v 13a), pour lui faire connaître que Jésus et le Père sont Un (v 13b-15, c'est la Trinité à l'envers : St Esprit, Fils et Père), et pour lui révéler que ses paroles sont véridiques, par la réalisation des révélations sur "les choses à venir".

 On ne reçoit pas toute la vérité d’un seul coup, on avance pas à pas en sachant que sa « possession » ne sera jamais complète sur cette terre dominée par le péché. Car la vérité, c’est la personne de Jésus-Christ (Jn 14.6), que nul ne peut « posséder ».

L’Esprit complète son rôle de guide par la prophétie des « choses à venir », pour que les disciples croient en Christ lorsqu’ils les verront s’accomplir (Jn 14.29). Ceci est une invite à être attentif aux révélations de l’Esprit faites à Jean pour tous les disciples dans l’Apocalypse (1.1,3)!

Les v 14-15 sont une magnifique démonstration de l’unité profonde de Dieu, Père, Fils, Esprit, Créateur, Sauveur, Consolateur. Dieu dans son amour continue à agir dans le monde et dans l’Église par son Esprit pour glorifier son Fils, c’est-à-dire révéler le salut accompli par Jésus-Christ, et en faire bénéficier tous ceux qui veulent accepter de se laisser guider et transformer par lui.

 

 

Questions pour une application dans la vie chrétienne

 

-          Le départ de Christ auprès du Père m’apparaît-il vraiment comme avantageux ? N’ai-je pas comme les disciples, le désir de « voir » et de « toucher » un Dieu qui semble parfois bien lointain et absent ? Comment rendre sensible et perceptible la présence de Dieu par son Esprit dans ma vie et dans celle de mon Église ?

 

-          Le Saint-Esprit est-il un guide pour moi dans ma compréhension des Écritures et dans leur application dans la vie courante ? Suis-je sensible à ses révélations, ses avertissements, ses consolations ?

 

-          Quels moyens ce texte me donne-t-il pour discerner si c’est bien l’Esprit Saint qui me guide et qui guide l’Église ? (Il conduit à la repentance, à la reconnaissance de Christ comme seul Sauveur et Seigneur, à l’adoration du Père, à l’encouragement et à la sanctification des croyants.)

 

-          Comment est-ce que je considère mes frères et sœurs leaders dans l’Église ? Leur rôle de conducteurs se limite-t-il aux affaires d’organisation ou d’administration de l’Église ? A quoi puis-je reconnaître qu’ils sont emplis de l’Esprit ?

 

-          Comment répondre moi-même, à mon niveau, à cet appel à devenir  leader dans la foi ?

 

 

28/02/2014

Etude n°10 : Faire des nations des disciples Esaïe 56.1-8 (08 03 14)

 

 

« Je les amènerai sur ma montagne sainte, je les réjouirai dans ma maison de prière, leurs holocaustes et leurs sacrifices seront agréés sur mon autel, car ma maison sera appelée une maison de prière pour tous les peuples »

Es 56.7 (Illustration : Quai de gare : www.oasisdesartistes.com)foule dans gare.jpg

 

Observons

Le contexte : Le salut acquis par le serviteur de l’Eternel (ch 53) a été couronné par la restauration glorieuse de Sion (ch 54). Il est accessible à tous par la foi et non par les œuvres (55), car l’Eternel pardonne à celui qui l’invoque (55.6-7).Le texte est suivi d’invectives contre les conducteurs infidèles d’Israël qui ne voient pas qu’ils courent à leur perte, tandis que les justes sont protégés du châtiment et consolés par l’Eternel (56.9-57.21).

 Le texte : Chercher les répétitions de mots ou d’idées, en parallèles ou en oppositions  pour découvrir la construction en chiasme (parallélisme concentrique) de cet appel au salut. Qu'est-ce qui est mis en valeur au centre ?


Comprenons

Voici le parallélisme concentrique de la construction du texte

a) v 1 Pratiquez la justice car mon salut vient

b) v 2 : Heureux le fils d’Adam qui fait cela en gardant le Sabbat

c) v 3 : étrangers et eunuques se considèrent comme exclus du peuple

d) v 4 : Aux eunuques qui sont fermes dans l’alliance en gardant le Sabbat...

e) v 5 :... est promis un nom éternel

d’) v 6 : Aux étrangers fermes dans l’alliance en gardant le Sabbat...

c’) v 7a : ...est promise la réunion dans la maison de l’Eternel.

b’) v 7b : La maison de prières de L’Eternel est ouverte à tous les peuples.

a’) v8 : L’Éternel réunit à son peuple tous les exclus.

 L’observation du texte révèle 3 mentions (v 2,4,6) du mot Sabbat, associé à l’idée d’alliance (v 4, 6), dans une perspective de salut pour tous (v 1, 4,7-8).

En outre, la construction fait ressortir deux priorités :

1- Le salut de Dieu qui apporte nom éternel et réunion dans la maison de Dieu, est sur le point d’arriver et est offert à tous. Nous pouvons y voir à la fois l’annonce universelle de l’Évangile Éternel et la venue du Christ.

2- L’observation du sabbat est la manifestation concrète de l’entrée dans l’alliance de Dieu, et d’un nouvel état d’esprit de droiture et de justice entre les hommes.

 Le salut et la justice étant proches (v 1), il y a exhortation à pratiquer le droit et le juste, en concrétisant cette pratique par l’observation du sabbat dans la foi (ne pas profaner) et l’action (garder sa main du mal. v 2).

Deux catégories de personnes pourraient se penser exclues (v 3-5) les étrangers et les eunuques, les uns parce qu’ils sont "incirconcis", les autres parce qu’ils sont infirmes et ne peuvent procréer : selon la pensée juive, la descendance permettait d’avoir son nom inscrit dans l’éternité.

Mais le salut n’exclut personne de ceux qui veulent entrer dans l’alliance avec Dieu. Le sabbat devient, pour tous les fils d’Adam, l’expression de l’attachement à Dieu.

Les enseignements doctrinaux, tels que le Sabbat, que nous considérons souvent comme une coupure avec les autres, comme une particularité spécifique, sont situés ici dans le cadre du rassemblement (v 8). Cela nous invite à essayer de voir  l’ancrage de nos spécificités dans l’Évangile éternel, et à considérer la volonté d’ouverture à tous que manifeste l’Éternel, envers tous ceux qui veulent entrer dans sa maison, dans son alliance, et le manifestent  en pratiquant, par le sabbat, le droit et la justice selon Dieu.

Pourquoi le Sabbat devient-il signe de l’alliance avec Dieu ? La référence au v 2 à Adam suggère l’universalité humaine concernée par le sabbat, mémorial de la Création : le sabbat est un retour à l’Éden. Le choix d’observer le sabbat, qui dans sa pratique est droit et justice, est le choix de faire la volonté de Dieu, et d’entrer dans son alliance.

Ce texte intègre l’approche globale du salut et la spécificité par laquelle il s’exprime. Comment l’appliquer à notre époque où la spécificité est une séparation des autres? Parler d’abord du sabbat ferme l’écoute. Le texte d’Esaïe commence par le salut, avant de parler du sabbat !

Le message de Christ sera  libérateur dans notre société s’il répond à l’attente d’affection, de fraternité, de justice, d’acceptation des exclus. Voir Jean 13.35 : « A ceci tous connaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l’amour les uns pour les autres ». La relation d’amour se manifeste concrètement par des pratiques spécifiques qu’il faut valoriser comme expressions nécessaires de l’acceptation du salut offert par Dieu. Dans un environnement d’incertitude et de crainte générale, le message de paix et d’amour doit passer en premier. (Foule cosmopolite Anne Salle)foule Anne Salle.jpg

 

Questions pour une application dans la vie chrétienne

- Quel message ce texte m’invite-t-il à proclamer en priorité, par ma vie et mes paroles?

 

- Le sabbat est-il pour moi l’occasion de me croire « saint », différent des autres, ou de vivre dans la droiture,( c’est-à-dire d’être vrai avec moi-même et avec les autres), et dans la justice,( c’est-à-dire de considérer les autres sans préjugés et avec amour) ?

 

- Ma communauté est-elle prête à accueillir « l’étranger » qui désire s’attacher à l’Éternel ? Comment lui présenter le sens et  l’importance de l’observation du sabbat sans en faire une condition du salut ?

 

- Quel est mon regard sur celui qui est différent de moi dans ses pratiques ou dans ses croyances religieuses ? Comment éviter de prendre la place de Dieu en  le jugeant « perdu » à cause de ses différences ?